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COMMENTAIRE ET DISSERTATION EN HISTOIRE

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Academic year: 2022

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COMMENTAIRE ET DISSERTATION EN HISTOIRE

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© L’Harmattan, 2010

5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com

diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-12788-3

EAN : 9782296127883

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Joseph Tanga Onana

COMMENTAIRE ET DISSERTATION EN HISTOIRE

Méthodologie et sujets corrigés

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Collection « Cours et Manuels » Harmattan Cameroun

Sous la direction de Roger MONDOUE et Eric Richard NYITOUEK AMVENE

La plupart des élèves et étudiants africains achèvent leur cycle d’apprentissage sans avoir accès directement aux sources des savoirs reçus. Les cours et/ou manuels de leurs enseignants sont alors les seuls ou rares outils pédagogiques disponibles. Il devient donc urgent de publier et diffuser ces cours et manuels, afin d’assurer l’accès du plus grand nombre d’apprenants à une éducation de qualité.

La collection Cours et Manuels est ouverte aux enseignants de toutes les disciplines de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et universitaire, dont le souci majeur est de relever le niveau d’éducation et de promouvoir le développement tant escompté sur le sol africain.

Déjà parus

Oscar ASSOUMOU MENYE, Mathématiques financières, outils et applications, 2010.

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PRÉFACE

C'est un honneur pour moi de répondre à l'amicale demande de mon collègue et ami de préfacer cet ouvrage de méthodologie conçu pour les étudiants de premier cycle de l'enseignement supérieur en Histoire qui affrontent des épreuves écrites en histoire (commentaires de documents historiques et dissertations historiques).

Il est admis que l'histoire se fonde sur des sources, des documents divers (textes écrits, documents iconographiques, vestiges archéologiques, données de la tradition orale...) qui sont les meilleurs témoins du passé. Toutefois, comme tout témoin, ces documents n'apportent des informations nouvelles et cohérentes que si l'on les interroge avec méthode et précision.

En histoire, le commentaire de documents historiques est un exercice essentiel non seulement à l'acquisition du métier d'Historien, mais également à la reconstitution du passé à partir d'un document historique.

La première partie de cet ouvrage est consacrée au commentaire de documents historiques. L'auteur de l'ouvrage y expose les finalités de cet exercice, met en garde contre les erreurs communément commises par les étudiants, présente les étapes et les outils pour réussir un bon commentaire de documents historiques et propose enfin des exemples rédigés de commentaire de quelques grands types de documents historiques.

Dans la seconde partie de l'ouvrage est abordé l'autre exercice majeur auquel l’étudiant en histoire doit régulièrement faire face : il s'agit de la dissertation historique. L'auteur attire l'attention sur les écueils de la dissertation historique et propose un itinéraire pour réussir une bonne dissertation. Six devoirs intégralement rédigés sont également proposés en guise d'illustration.

Cet ouvrage pédagogique est d'un apport essentiel pour tout étudiant de premier cycle de l'enseignement supérieur en Histoire.

Pr Emmanuel GHOMSI, Enseignant d'Histoire (retraité), Université de Yaoundé I

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AVANT-PROPOS

Cet ouvrage de méthodologie s’adresse à ceux et à celles qui doivent affronter une épreuve écrite d’Histoire (dissertation ou commentaire de documents), aux étudiants de premier cycle de l’enseignement supérieur, tout spécialement aux étudiants des Facultés des Arts, Lettres et Sciences Humaines et des Ecoles Normales Supérieures (Départements d’Histoire et de Géographie).

L’Histoire n’est pas une simple matière de mémoire, mais une discipline d’éveil, de réflexion et d’ouverture au monde des hommes et des femmes, dans lequel elle permet de mieux se situer, que ce soit dans l’espace ou dans le temps.

Il ne viendrait à l’esprit de personne de préparer une épreuve écrite de Mathématiques ou de Sciences physiques en étudiant seulement la théorie et en se dispensant de faire des exercices. La préparation à une épreuve écrite d’histoire exige un entraînement semblable qui aiguise l’observation, aide la mémoire et assure le jugement.

Cet ouvrage propose justement un entraînement à l’épreuve écrite d’histoire, afin de permettre l’acquisition d’une méthode qui rende plus autonome et plus ouvert celui ou celle qui étudie cette discipline.

Nous pensons que ce modeste travail sera accueilli avec ferveur par les utilisateurs, c'est-à-dire les étudiants et leurs professeurs, et que ces derniers se feront un devoir de nous signaler ses imperfections, pour nous permettre de l’améliorer à l’avenir.

Nous voudrions, pour terminer, dire que ce travail, si provisoire soit-il, n’aurait pas pu être accompli si nous n’avions bénéficié des encouragements de nos anciens professeurs des universités du Cameroun, de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et de Paris XII.

Nous tenons à exprimer notre reconnaissance aux professeurs Emmanuel Ghomsi, Mouctar Bah Thierno, Hélène Carrère d’Encausse, Jean Baptiste Duroselle, Catherine Coquery Vidrovitch, Hélène Topor d’Almeida, Marc Michel, et à titre posthume, Maurice Mveng Ayi et Engelbert Mveng.

Le grand témoin et aide indiscutable dans la gestation de cet ouvrage reste mon épouse, Angèle Marie Colette, qui m’a apporté son soutien moral.

A elle, et à tous mes admirables collègues des départements d’Histoire et de Géographie de l’Ecole Normale Supérieure et de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé I, je reste reconnaissant.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Ce n’est pas un manuel d’Histoire présentant les connaissances requises au premier cycle des Facultés des Arts, Lettres et Sciences Humaines et/ou des Ecoles Normales Supérieures. Ici, il s’agit de préserver, de consolider ou de compléter les connaissances déjà acquises dans l’enseignement secondaire général concernant les travaux que vous aurez à réaliser (le commentaire de documents et la dissertation historiques).

Cet ouvrage se veut avant tout pratique et pragmatique. Issu de maintes années d’enseignement de l’Histoire, notamment au premier cycle des établissements universitaires (Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Ecole Normale Supérieure), il rassemble un certain nombre de conseils simples mais précis.

Toutefois ces conseils ne sont pas très utiles s’ils ne sont pas suivis d’exercices d’application. C’est pourquoi tous les corrigés qui sont proposés sont précédés d’un travail préparatoire qui oriente sur la manière de choisir une problématique, de définir un plan, d’éviter les erreurs les plus communes qui ont été observées lors des concours , des examens, mais aussi des devoirs et des séances de « colles ».

Plutôt que de lire, voire d’apprendre des solutions corrigées proposées, il est préférable de s’exercer à bâtir une problématique et un plan à partir des sujets proposés et de ne vérifier qu’ensuite les solutions proposées. C’est en répétant cet exercice que l’étudiant ou le candidat peut améliorer rapidement ses performances.

Cet ouvrage de méthode pour le commentaire et la dissertation historiques comprend deux parties distinctes :

- le commentaire de documents historiques ; - la dissertation historique.

Dans la première partie, l’explication de textes et le commentaire de documents historiques sont des exercices essentiels à l’acquisition du métier d’historien. Du premier au second cycle de l’enseignement supérieur, examens et concours comprennent toujours des épreuves de ce type. Cet ouvrage expose les finalités de tels exercices, dont l’esprit est par excellence celui de l’investigation scientifique à partir d’une “source”. Il met en garde contre les erreurs communément commises. Il présente les étapes et les outils de la recherche documentaire, de l’identification des contenus historiques propres à chaque document et de la mise en forme d’un devoir.

L’explication s’appuie sur de nombreux exemples, commentés dans le détail.

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Quatre explications de textes historiques et deux commentaires de documents non textuels ont été entièrement rédigés.

Dans la deuxième partie, la méthode consiste d’abord à donner des conseils généraux relatifs aux différentes dissertations historiques proposées lors de l’épreuve d’histoire au premier cycle de l’enseignement supérieur.

L’établissement d’une typologie de sujets d’histoire et de plans permet d’identifier plus aisément les sujets rencontrés et de déterminer, dans ses grandes lignes, la démarche à suivre pour mener à bien l’étude demandée.

Ensuite, nous avons proposé six corrigés détaillés comprenant pour chaque sujet. : le libellé intégral du sujet, le travail préparatoire au brouillon et le corrigé proprement dit.

Notre seule ambition est que ce livre puisse aider les étudiants en Histoire du premier cycle de l’enseignement supérieur (Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Ecoles Normales Supérieures) et qu’il leur permette d’améliorer leurs résultats en les dotant de bases méthodologiques nécessaires – ambition aiguillonnée par l’expérience parfois difficile mais toujours stimulante du métier d’enseignant.

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Première partie

LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS HISTORIQUES

Cette première partie de l’ouvrage comporte deux chapitres : 1- conseils pour le commentaire de documents historiques ; 2- quelques exemples de commentaires de documents historiques.

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13 Chapitre I

LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS HISTORIQUES : THEORIE ET METHODE

L’histoire, par définition, est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses natures. Il s’agit de textes écrits (discours, mémoires, articles de presse, textes officiels et diplomatiques), de cartes, de données statistiques, de documents iconographiques (photos, images) et de culture matérielle (vestiges archéologiques…). Le rôle de l’historien est d’observer, de lire, de critiquer, d’expliquer les documents et leurs contextes dans le but de reconstituer le passé ; d’où l’importance du commentaire en histoire. Ce commentaire de documents historiques exige une méthode rigoureuse.

I- LES TEXTES

A- Qu’est-ce qu’un commentaire de textes historiques ?

Un commentaire de textes historiques est un genre hybride, mais il comporte quelques exigences méthodologiques fondamentales.

1- Un genre hybride

Le commentaire de textes historiques est un exercice de type universitaire permettant le contrôle des connaissances de l’étudiant dont il faut vérifier les savoirs, tester la réflexion et apprécier les qualités d’expression écrite ou orale. Le commentaire est un exercice de critique historique fondé sur la démarche analytique. En ce sens, il s’agit d’une technique formatrice, d’une véritable initiation au métier d’historien. L’exercice du commentaire permet une vérification des connaissances et favorise un apprentissage d’une démarche. Sa difficulté à laquelle s’ajoute l’ambiguïté de notre discipline qui prétend à la rigueur scientifique ne lui fait pas renier ses origines littéraires.

2- Une triple exigence

Le travail du commentaire comporte essentiellement trois exigences : expliquer, critiquer, exposer.

a) Expliquer

Expliquer, c’est étymologiquement, déplier ce qui était plié, replié, c’est à dire caché. Expliquer un texte historique c’est rendre clair, du moins s’efforcer de rendre clair ce qui était obscur (par exemple : des termes techniques d’ordre politique, économique ; ou encore des allusions, ou même parfois des silences révélateurs). Un texte historique est rarement innocent, car il est un moyen d’accréditer, auprès des lecteurs, une version partiale ou partielle des faits rapportés ; il faut essayer de percer les

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intentions de son auteur. Pourquoi s’exprime-t-il ainsi ? Analyser comment il s’exprime est également utile, bien que, dans ce domaine, on ne puisse demander à un étudiant ou un candidat le savoir d’un spécialiste.

b) Critiquer

Il s’agit de trier les informations contenues dans le texte pour n’en retenir que celles qui sont utiles. Pour ce faire, il faut :

- vérifier l’information : se poser les questions sur sa cohérence, sa crédibilité, son authenticité… ;

- hiérarchiser l’information : déterminer ce qui est essentiel, secondaire et autres ;

- sélectionner l’information en fonction du sujet principal du texte à commenter en tenant compte de l’intention qui se cache derrière la qualité de chaque information. Une information fausse peut être plus significative qu’une information juste mais anecdotique.

c) Exposer

Il s’agit de présenter ses résultats, de les transmettre au lecteur. Il faut donc le convaincre par la qualité de votre interprétation. Pour cela, il vous faudra :

- Une expression française claire. En Histoire, le français n’est pas moins nécessaire qu’en Lettres, afin, tout simplement, d’être compris du lecteur.

D’où l’importance d’une langue grammaticalement correcte et d’un vocabulaire adéquat, c'est-à-dire non équivoque et approprié à la problématique tout en refusant le jargon à la mode.

- Une argumentation convaincante, c'est-à-dire solidement charpentée et avec des articulations logiques évidentes.

L’idéal serait ainsi de joindre à l’élégante rigueur d’une démonstration mathématique le talent du peintre ou du romancier, capables de restituer la densité et la saveur du vécu. A vous lire, on doit avoir l’impression que, grâce à vous, le texte est devenu une clef pour un passé immédiatement tangible.

B- La réussite du commentaire

Pour réussir votre exercice de commentaire, il vous suffit de bien organiser le travail préparatoire et d’éviter quelques écueils.

1- Travail préparatoire

Un commentaire de texte historique se bâtit en plusieurs phases. Nous avons décliné cette préparation en dix étapes pour vous guider et pour vous aider à mémoriser cette méthode. Il s’agit évidemment d’une méthode parmi

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15 d’autres. Chacun a ses “trucs” et il est seulement question ici d’aider ceux qui souhaitent s’initier au commentaire de documents en histoire à élaborer leur propre méthode. D’autres y trouveront peut-être tout juste quelques moyens d’améliorer leur façon de faire…

a) Prenez connaissance du texte

Lisez plusieurs fois attentivement le texte. Pour bien lire le texte, il est vivement conseillé de le lire au moins quatre fois.

- Une première lecture d’un œil naïf : vous vous contenterez de découvrir le texte dans toute sa fraîcheur, en vous libérant de toutes connaissances et sans vous laisser influencer par quelque arrière-pensée, suggérée notamment par le titre (toujours partiel, souvent trompeur).

- Une deuxième lecture permet la numérotation du texte. Numérotez votre texte de cinq lignes en cinq lignes (lignes 1, 5, 10, 15, 20, etc.). Ce système pratique de repérage facilite l’exploitation du texte : les passages destinés à être cités, les termes ou sigles méritant explication ou critique seront plus vite retrouvés.

- Une troisième lecture avec un stylo à la main pour repérer et souligner les mots difficiles, les allusions et références à des personnages, des évènements et à des lieux, les principales articulations du texte, les citations à retenir…

- Une quatrième lecture ou lecture critique pour détecter les erreurs, les affirmations de l’auteur qui vous paraissent critiquables ou discutables…

Observez le texte dans sa configuration générale et dans le détail, définissez précisément sa nature (discours, mémoires, texte officiel, article de presse).

Il faut prendre du temps pour cette opération qui est l’une des plus délicates et ne pas se lancer à l’aveuglette.

b) Abordez le texte de manière globale

S’il s’agit d’un texte, repérez sa construction en dégageant le plan et le sens général, définissez son contenu. Evaluez sa dimension littéraire et mettez en évidence les effets recherchés par l’auteur. Demandez-vous en quoi ces effets ont pu modifier la nature de l’information.

S’il y a plusieurs textes à commenter, étudiez leurs points communs mais aussi leurs différences.

c) Recherchez le vocabulaire

Cherchez dans le texte les mots et expressions relevant de la géographie et de la chronologie, ainsi que les sigles, termes techniques appartenant au vocabulaire économique, social, politique, diplomatique, culturel, religieux et les mots dont le sens est mal connu.

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Faites des listes et explicitez les termes l’un après l’autre à l’aide de dictionnaires, de manuels, de vos notes de cours et de travaux dirigés ; éventuellement, complétez par des lectures spécialisées.

d) Etudiez le texte comme source

Identifiez le type ou le genre, la nature, le titre, l’auteur, l’intérêt historique, la date du texte.

Le type ou le genre d’un texte est déterminé par les problèmes abordés par le document. Ces problèmes peuvent être de différents ordres (social, économique, politique, diplomatique, culturel et religieux). Les textes importants se définissent souvent par la complexité des problèmes évoqués et peuvent de ce fait appartenir à plusieurs catégories de documents.

La nature d’un texte correspond à la place qu’il occupe dans la classification des sources historiques. Les documents qui vous sont proposés sont généralement des textes. Les textes peuvent être divisés en quatre groupes principaux : les discours, les mémoires, les textes officiels et les articles de presse. D’autres documents existent (statistiques, cartes, documents iconographiques…), mais ils ne sont que très rarement proposés en tant que tels aux concours d’entrée des grandes écoles.

Le titre d’un texte permet de discerner le domaine auquel appartient le texte. Le titre peut donner aussi des renseignements d’ordre chronologique.

Ce titre n’est pas forcément « d’époque », il a pu être donné après coup et suppose parfois une certaine façon de voir les choses.

Repérer le nom de l’auteur. En fonction du thème du texte, penser à noter les principales dates qui ont marqué sa vie et son action (biographie).

Quelle est la position de l’auteur par rapport aux événements décrits : acteur, témoin, analyste… ?

S’il s’agit d’un acteur, sa description des événements vous paraît-elle déterminée en priorité par le souci de justifier son attitude (plaidoyer pro domo) ?

S’il s’agit d’un témoin ou d’un analyste, son attitude par rapport aux événements vous paraît-elle tendre à l’objectivité ?

Dégager l’intérêt historique du texte est une étape importante qu’il ne faut pas sauter. Il existe généralement plusieurs enjeux historiques et historiographiques dans les textes qui sont choisis par vos enseignants pour vous initier à l’étude d’une période de l’histoire en même temps qu’à la méthode du commentaire. Vous pouvez en identifier quelques-uns à cette étape de votre travail. Demandez-vous par exemple : pourquoi le texte proposé a-t-il été choisi plutôt qu’un autre. Il va falloir maintenant donner à

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17 ce texte son statut de source pour l’histoire et établir très précisément ce statut. Cela passe par une caractérisation de la nature de la source. A quel type de source historique faut-il remonter ?

La date de composition d’un texte est très importante pour apprécier la valeur du texte concerné en tant que source historique. Si les textes sont souvent dotés d’une certaine chaleur, la réflexion d’ensemble, qui exige un certain recul, est souvent absente de ces documents, qui constituent les sources de première main ou sources primaires. Une certaine distance par rapport aux événements facilite le travail d’analyse mené par un historien.

Elle peut être souvent devinée grâce à une lecture des travaux de l’historien, qui appartiennent à l’ensemble des sources de seconde main ou sources secondaires.

e) Faites l’analyse complète et systématique du texte

Il s’agit évidemment de l’analyse linéaire et détaillée du texte qui va par la suite fournir la matière de votre commentaire. Les étapes préliminaires vont vous aider à dégager les éléments les plus intéressants.

Une analyse ne consiste pas à répéter ce que dit un texte, ni à dire autrement ce qu’il dit déjà. Votre commentaire risquerait de n’être qu’une paraphrase.

Une analyse consiste à interroger un texte, à le comparer à d’autres, à mettre en parallèle et éventuellement en contradiction plusieurs éléments, à expliciter les points obscurs. Il s’agit donc de relever et développer tout ce qui mérite une définition (les termes institutionnels, par exemple), une explication (comme les allusions à élucider, les problèmes historiques, le vocabulaire technique, les personnages, les lieux à identifier, etc.) ou une critique d’une affirmation que l’on peut infirmer ou confirmer, d’un gauchissement des faits, d’une forme de partialité de l’auteur, d’une omission, etc.

f) Dégagez le thème principal

Si vous ne savez pas encore très bien quel est le thème principal du texte, vous pouvez provisoirement en identifier deux : vous choisirez plus tard.

Pour dégager le thème principal, énumérez les thèmes qui sont évoqués dans le texte ou qui ressortent de l’analyse, puis choisissez-en un. Soit ce thème se dégagera de lui-même, soit il vous faudra le choisir en fonction de sa pertinence et de son intérêt, soit encore il vous faudra trouver le moyen de synthétiser plusieurs thèmes. Pensez notamment à rattacher ce thème à celui qui est développé en cours… Cela peut vous éviter quelques déconvenues.

Une fois défini le thème principal, définissez précisément la manière dont le document l’aborde.

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g) Etablissez une bibliographie

Toute préparation d’un commentaire de texte historique faite à domicile exige la recherche des ouvrages plus particulièrement utiles à la réalisation du commentaire. Une erreur « d’aiguillage », une matière trop abondante et mal maîtrisée peuvent faire perdre du temps et nuire à l’efficacité du travail.

Là encore, quelques règles simples aident à éviter certains écueils. La plus efficace est de partir de la bibliographie élaborée par vos professeurs et imprimée dans votre fascicule de textes ou, à défaut, d’un manuel récent. A partir de deux ou trois titres, vous pourrez « remonter » dans la bibliographie en ajoutant des ouvrages plus spécialisés et en vous constituant votre propre bibliographie. Vous pouvez compter ainsi sur les fichiers « matières »,

« auteurs » et électroniques des bibliothèques qui permettent une entrée par mot-clé et sur certains sites web recommandés dans les portails spécialisés.

Par le biais d’un moteur de recherche vous pouvez enfin accéder aux sites d’équipes de recherche dont certaines vous fourniront des indications bibliographiques.

Lorsqu’on s’engage dans des études supérieures, il faut également se préparer à lire les textes en anglais. En histoire, il est difficile d’exclure de la bibliographie les ouvrages écrits en anglais. Commencez à vous familiariser avec la lecture de l’anglais académique ; elle n’est pas si difficile. D’autres langues (l’espagnol, l’allemand etc.) sont souvent nécessaires et dépendent du champ d’étude.

h) Lisez le plus possible et les ouvrages les plus pertinents

L’objectif est de rassembler des idées générales sur le thème principal, de rechercher des idées précises sur des points qui vous posent des problèmes, de mettre en évidence (rappeler) des débats historiographiques qui peuvent diviser la communauté scientifique sur votre texte, enfin de continuer à expliciter le texte. N’oubliez jamais qu’il vaut mieux travailler sur un petit nombre d’ouvrages, choisis avec pertinence, plutôt que de se noyer dans une bibliographie-fleuve mal maîtrisée. La bibliographie doit reposer sur l’inventaire préalable de vos besoins pour un travail précis et non pas sur une vaine prétention à l’exhaustivité. Pensez donc à travailler dans une bibliothèque bien fournie ou à fréquenter plusieurs bibliothèques.

Enfin, gardez toujours un dictionnaire et une grammaire sur un coin de votre table. Ils vous serviront à tout moment.

i) Elaborez une problématique

Une problématique est un fil directeur qui permet de proposer une analyse du texte appréhendé dans sa globalité.

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19 Vous ne devez formuler qu’une problématique et une seule. Il faut l’annoncer en introduction.

Une problématique est un fil directeur « intelligent » : elle offre à la réflexion historique le moyen de progresser au fur et à mesure de l’analyse, elle dégage des enjeux historiographiques et elle vise à susciter la curiosité en mettant en évidence l’intérêt du texte. Elle est en quelque sorte le moteur qui permet au commentaire d’être dynamique.

Avec une bonne problématique, on a une bonne introduction et un bon plan. La difficulté en effet, ce n’est pas de répondre aux questions, c’est de poser les bonnes questions.

Par ailleurs, comme on vous évaluera non seulement sur vos connaissances mais aussi sur votre capacité d’analyse, avec une bonne problématique, vous serez assuré(e) d’avoir la moyenne. A condition évidemment de la développer ! Il ne suffit pas seulement de l’énoncer en introduction.

j) Dressez le plan du commentaire en fonction de la problématique choisie

Il n’y a pas de plan type. Chaque texte a une spécificité qui commande la manière de l’aborder. On ne commente pas de la même manière un document de la pratique (un acte législatif, un registre, un acte notarié, etc.) ou un document subjectif (des mémoires, un pamphlet…). Sur votre feuille de brouillon, établissez un plan complet, équilibré et ordonné de votre commentaire de texte historique. Il existe généralement deux types de plan1 :

- Un plan linéaire : le texte forme un ensemble bien articulé, il est aisé d’en déterminer les divisions en suivant l’ordre du texte. Indiquez alors le début et la fin de chaque partie en citant les premiers et les derniers mots, et en définissant le contenu.

- Un plan thématique : le texte ne présente pas d’ordre apparent ; rassemblez les allusions éparses et choisissez les subdivisions en fonction des centres d’intérêt ou des thèmes principaux que vous pouvez déterminer.

En règle générale : évitez les plans à tiroir, les plans d’exposition, les plans descriptifs, les présentations répétitives et systématiques. Si vous avez plusieurs textes à commenter, évitez de séparer les différents textes (exemple : I le premier texte ; II le deuxième texte ; III le troisième texte),

1 Les plans sont le plus souvent de deux types. Ils peuvent être linéaires, c'est-à-dire suivre les articulations du texte, ou bien thématiques, si leur structure correspond aux idées majeures du document. Ils sont souvent les deux à la fois. Dans tous les cas, le plan découle de la problématique exposée dans l’introduction.

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car c’est précisément la comparaison des textes et la synthèse qui sont intéressantes.

En vous aidant de ce plan-canevas ou plan détaillé, rédigez votre commentaire : vous le nourrirez d’une information simple et concise, suffisamment explicative pour démontrer que vous possédez les repères historiques de base et que vous savez intelligemment les agencer et les utiliser.

2- Quelques écueils à éviter

Il existe trois écueils à éviter qui sont bien connus des étudiants en histoire et de leurs professeurs :

- la paraphrase ; - la dissertation ; - le manifeste politique.

a) La paraphrase

Ne paraphrasez pas le texte. Le recopier en changeant l’ordre des phrases et en utilisant des synonymes ne présente aucun intérêt. Vous n’aurez rien expliqué. Le correcteur sanctionnera car il sera amené à penser que non seulement vous ne maîtrisez pas la méthode du commentaire de textes historiques, mais aussi que vous cherchez à masquer votre ignorance.

b) La dissertation

Ne dissertez pas à propos du texte, transformant le sujet de type commentaire en sujet de type dissertation. Ce n’est pas parce que De Gaulle prononce à Alger, un discours, le 4 juin 1958, « Je vous ai compris », que l’exercice est assimilable à une dissertation sur la guerre d’Algérie (1954- 1962). De même, le fait que la Résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 22 novembre 1967 porte sur le Moyen-Orient ne doit pas vous inciter à décrire par le menu les événements dont cette région a été le théâtre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

c) Le manifeste politique

Ne confondez pas copie d’histoire et manifeste politique. C’est votre liberté de citoyen d’approuver les idées ou d’être en désaccord avec Gamal Abdel Nasser, Joseph Staline, Charles de Gaulle, Félix Houphouët Boigny, Léopold Sedar Senghor ou Jean-Paul II, etc. Mais votre devoir doit viser à comprendre et expliquer, non à louer ou à critiquer.

C- La rhétorique du commentaire

Les règles de présentation du commentaire d’un texte historique sont familières à ceux qui ont déjà rédigé un commentaire composé en français.

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21 Car il s’agit d’un exercice voisin, à cette différence près qu’il porte non pas sur un sujet de réflexion donné, mais sur un texte historique qui suscite votre réflexion personnelle. Dans le commentaire d’un texte historique, la présentation du texte peut tenir lieu d’introduction ; le corps du devoir, c'est- à-dire le développement sera l’obligation d’expliciter, d’éclairer les sous- entendus, les éléments implicites, les points obscurs du texte en apportant des informations qui faciliteront sa compréhension. La mise en lumière de l’enseignement fourni par le texte peut servir de conclusion.

1- L’introduction

Elle doit être simple, claire et précise (15 à 25 lignes). Elle comprend une présentation rapide, par une phrase d’entrée en matière, du sujet abordé, lequel n’est pas supposé connu de votre auditoire ou de votre lecteur. Evitez les commencements maladroits du type : « Le texte que nous devons expliquer ou commenter… », « Ce texte qui nous est présenté… » « Ce texte qui est soumis à notre réflexion ou à notre appréciation,… perspicacité ou sagacité… ». Votre introduction doit ensuite préciser :

- La nature du texte : s’agit-il d’un discours (exemple : Houari Boumedienne, le discours à l’O.N.U. sur le Nouvel ordre économique mondial, 10 avril 1974), d’un texte officiel et diplomatique (exemples : les accords de Yalta, 11 février 1945 ; les principes du Concile de Vatican II), d’un article de presse (exemple : l’éditorial du Monde du 17 octobre 1964, la destitution de Nikita Khrouchtchev), d’un extrait de Mémoires (exemple : Moshe Dayan, La guerre du Kippour) ? Selon le cas, la qualité des informations délivrées varie, l’éclairage sur la réalité historique change.

Dans le cas d’un document officiel et diplomatique (exemple : la Résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU), la connaissance de l’institution qui l’a produit (le Conseil de Sécurité de l’ONU) permet de préciser les choses.

- L’auteur : individuel ou collectif, parfois anonyme… Dans ce dernier cas, n’inventez pas. Faites une présentation succincte de l’auteur : fournir les informations susceptibles d’aider à la compréhension du texte (préciser sa fonction, sa carrière et son rôle dans l’histoire), mais éviter de faire la biographie complète de l’auteur. Quelques lignes suffiront pour situer le texte dans sa carrière. S’il s’agit d’un discours prononcé par le général De Gaulle à Alger, le 4 juin 1958, « Je vous ai compris », il est ainsi totalement inutile de rappeler son action pendant la Seconde Guerre mondiale (1939- 1945). En revanche, il est important de remarquer qu’il prononce son discours alors qu’il vient d’être investi Président du Conseil français (ce qui équivaut aujourd’hui à la fonction de Premier ministre, chef de gouvernement). Il importe de pouvoir écrire quelques lignes sur la vie des grands chefs d’Etat de la période contemporaine.

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