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Prise en charge de la dyslipidémie chez les patients avec un diabète de type 1

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Prise en charge de la dyslipidémie chez les patients avec un diabète de type 1

ANDRADE LOPES, Stéphanie, et al.

Abstract

Cardiovascular diseases are the main cause of mortality in patients with type 1 diabetes (T1DM) despite modern technology and careful metabolic control. The occurrence of dyslipidemia is frequent with T1DM and affects the risk for cardiovascular disease as occur with the occurrence of micro vascular complications. Lifestyle modifications and statin treatment should be regularly evaluated in patients with T1DM. There has been extensive discussion in the media about statin but facts are statins reduce the risk of cardiovascular disease in primary and secondary prevention. In individuals with T1DM, dyslipidemia remains underdiagnosed and insufficiently treated. This article provides a summary of the knowledge about dyslipidemia and T1DM and aims to better identify the patients that should be treated.

ANDRADE LOPES, Stéphanie, et al . Prise en charge de la dyslipidémie chez les patients avec un diabète de type 1. Revue médicale suisse , 2018, vol. 14, no. 609, p. 1118-1122

PMID : 29851318

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109403

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Prise en charge de la dyslipidémie chez les patients

avec un diabète de type 1

Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mor- talité chez les patients avec diabète de type 1 (DT1) malgré les progrès technologiques et l’attention portée au contrôle méta- bolique. L’occurrence d’une dyslipidémie est fréquente en cas de DT1 et constitue un facteur de risque cardiovasculaire bien iden- tifié au même titre que l’existence de complications microvascu- laires. Le renforcement des mesures hygiéno-diététiques et la prescription de statine sont à évaluer régulièrement. Les contro- verses médiatiques sur les statines ne devraient pas occulter leur efficacité tant en prévention secondaire que primaire, car la dyslipidémie reste sous-diagnostiquée et insuffisamment traitée dans le DT1. Cet article résume les données de la littérature et vise à mieux identifier les patients à traiter.

Dyslipidemia management in patients with type 1 diabetes

Cardiovascular diseases are the main cause of mortality in patients with type 1 diabetes (T1DM) despite modern technology and careful metabolic control. The occurrence of dyslipidemia is frequent with T1DM and affects the risk for cardiovascular disease as occur with the occurrence of micro vascular complications. Lifestyle modifica- tions and statin treatment should be regularly evaluated in patients with T1DM. There has been extensive discussion in the media about statin but facts are statins reduce the risk of cardiovascular disease in primary and secondary prevention. In individuals with T1DM, dyslipidemia remains underdiagnosed and insufficiently treated.

This article provides a summary of the knowledge about dyslipide- mia and T1DM and aims to better identify the patients that should be treated.

INTRODUCTION

La prise en charge du diabète de type 1 (DT1) est complexe.

Elle repose sur une gestion efficace de l’insulinothérapie, des nouvelles technologies (glycémies capillaires, pompes à insu­

line, appareils de mesures de la glycémie en continu, etc.), et des multiples autres contraintes inhérentes à la maladie afin d’assurer un bon contrôle métabolique et limiter la survenue des complications micro et macrovasculaires.1

En pratique, l’attention est souvent concentrée sur le contrôle glycémique et le suivi des complications au détriment parfois de la prise en charge du risque cardiovasculaire dans son ensemble. Le contrôle de la tension artérielle et de la dysli­

pidémie est pourtant déterminant sur la réduction de la mor­

talité liée aux maladies cardiovasculaires (MCV).

Malgré la forte prévalence (> 20 %) de la dyslipidémie chez les patients avec un DT1, sa prise en charge est souvent sous­

optimale, voire négligée. Les nombreuses controverses mé­

diatiques au sujet des statines ont probablement favorisé cet état de fait. Il est néanmoins essentiel de se rappeler que la prévalence des MCV chez les patients diabétiques est incon­

testablement supérieure à celle observée dans la population non diabétique. Dans le cas du DT1, le risque de MCV est 10 à 30 fois plus élevé,2 et les MCV sont la première cause de mor­

talité3 ainsi que de la réduction de l’espérance de vie.4

Le DT1 est une maladie hétérogène, caractérisée par une destruction autoimmune des cellules bêta du pancréas en­

traînant un déficit en insuline. Le diagnostic repose sur la présence d’auto­anticorps (anti­GAD65, anti­IA2, anti­ZnT8) (type 1a), bien qu’ils soient négatifs dans une minorité des cas (type 1b). Le DT1 représente environ 10 % des cas de diabète dans le monde, avec une prévalence proche des 95 % chez les jeunes de moins de 18 ans.5 Pour des raisons indéterminées, l’incidence du DT1 est en augmentation.1 Récemment, il a été démontré que la maladie peut survenir à tout âge, plus de 40 % des nouveaux cas étant diagnostiqués entre 30 et 65 ans.6

DYSLIPIDÉMIE ET DIABÈTE DE TYPE 1

Il est clairement établi que la dyslipidémie est un des princi­

paux facteurs de risque du développement de l’athérosclérose et des MCV. Son identification, au même titre que le fait de constater un tabagisme actif, une sédentarité ou une sur­

charge pondérale (principalement tronculaire), devraient conduire à la mise en place d’une intervention dédiée.7 En cas de diabète de type 2 (DT2), de nombreuses études randomisées et contrôlées ainsi que des méta­analyses ont démontré l’efficacité des statines sur la réduction des taux circulants de cholestérol et la prévention des MCV.8 Ce bénéfice semble même plus important chez les patients à faible risque, notamment ceux avec un DT1.9 Toutefois, il existe très peu d’études interventionnelles visant à évaluer l’impact spécifique des mesures nutritionnelles et du traitement par statine sur Drs STÉPHANIE ANDRADE LOPESa,*, CÉLIA FUMANIa,*, FRANÇOIS R. JORNAYVAZb, Pr JACQUES PHILIPPEb et Dr GIACOMO GASTALDIb

Rev Med Suisse 2018 ; 14 : 1118-22

aService de médecine interne générale, HUG, 1211 Genève 14, bService de diabé- tologie, endocrinologie, hypertension nutrition, HUG, 1211 Genève 14 stephanie.andradelopes@hcuge.ch | celia.fumani@hcuge.ch françois.jornayvaz@hcuge.ch | jacques.philippe@hcuge.ch giacomo.gastaldi@hcuge.ch

*Ces deux auteurs ont participé de manière égale à la rédaction de cet article.

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REVUE MÉDICALE SUISSE

l’incidence des MCV dans le DT1. Les données disponibles confirment les bienfaits du régime méditerranéen et l’intérêt de l’activité physique, mais elles révèlent surtout une plus forte prévalence de la sédentarité, du tabagisme et d’une alimentation athérogène chez les individus avec un DT1 par rapport à la population générale.10

Les données épidémiologiques concernant la prévalence de la dyslipidémie chez les patients avec un DT1 sont variables. Ces différences découlent de l’emploi de différents seuils pour en retenir le diagnostic. Maahs et coll. ont observé lors d’une étude longitudinale rétrospective, la présence d’un LDL éle­

vé, soit un taux > 4,1 mmol/l, chez 28 % des patients atteints de DT1, tout en considérant que 11 % des patients avaient un taux de LDL > 5  mmol/l.7 Schwab et coll. rapportent, dans une étude de cohorte réalisée en Allemagne et Autriche, la pré­

sence d’une dyslipidémie, définie sur la base d’une valeur de triglycérides > 2,2 mmol/l, d’un taux de LDL > 3,4 mmol/l ou d’un taux de HDL < 0,9 mmol/l, chez 29 % des patients avec un DT1.11 Finalement, l’étude SEARCH a montré la présence de taux de LDL > 4,1 mmol/l, > 3,4 mmol/l et > 2,6 mmol/l chez respectivement 3, 14 et 48 % des patients atteints d’un DT1.12 Les facteurs prédictifs de la progression ou de la persistance d’une dyslipidémie chez les jeunes atteints de DT1 sont l’adi­

posité abdominale et le contrôle glycémique.13 Sans surprise, les valeurs élevées d’hémoglobine glyquée se répercutent sur les valeurs du bilan lipidique, l’insuline régulant le métabo­

lisme des lipides.13 Bien que les complications vasculaires du DT1 se manifestent rarement avant la puberté, il est reconnu que l’athérosclérose commence dans l’enfance et progresse avec la dyslipidémie.14 Plusieurs études découlant d’autop­

sies de jeunes patients décédés prématurément ont confirmé ce lien en révélant la présence de lésions athéroscléro­

tiques.15

Screening et stratégies thérapeutiques recommandées (tableau

 

1)

Les recommandations de l’ISPAD (International Society for Pediatrics and Adolescent Diabetes) en 2014 et de l’American Diabetes Association (ADA) en 2018 proposent un dépistage du bilan lipidique chez les enfants de plus de 10 ans, au mo­

ment du diagnostic et une fois les valeurs de glycémies contrôlées. En présence de valeurs de LDL dans les cibles décrites comme acceptables (soit un LDL < 2,6 mmol/l), un

bilan est proposé tous les 3 à 5 ans. L’ISPAD propose un dépis­

tage dès l’âge de 2 ans chez les enfants avec une anamnèse familiale positive pour l’hypercholestérolémie ou un événe­

ment cardiovasculaire précoce. Chez les adultes, le dépistage de la dyslipidémie devrait être annuel à partir de 40 ans et tous les 5 ans auparavant.16

En cas de dyslipidémie chez les moins de 18  ans (LDL

> 2,6 mmol/l), le traitement initial est la mise en place des mesures hygiéno­diététiques (MHD) (apports en cholestérol

< 200 mg/jour et acides gras saturés < 7 % des apports calo­

riques journaliers).16 Un bilan de contrôle est à prévoir à 6 mois, avec une cible de LDL < 2,6 mmol/l. Si la cible n’est pas atteinte, l’attitude dépendra du taux de LDL obtenu : entre 2,6 et 3,4 mmol/l, les MHD sont à maximiser. Chez les enfants de plus de 10 ans, en cas de LDL > 3,4 mmol/l et en présence d’un autre facteur de risque cardiovasculaire (FRCV) ou en cas de LDL > 4,1 mmol/l, les statines à faible dose sont proposées.17 Chez les patients adultes, les recommandations de l’ADA ne font pas de distinction entre le type de diabète. En pratique, l’introduction d’une statine est à envisager, en tenant compte de l’âge, chez tout patient avec une dyslipidémie et un facteur de risque additionnel (HTA, obésité, tabagisme) ou présentant déjà une complication (microalbuminurie, IRC, neuropathie, etc.) (tableau 1).16

Rappelons finalement qu’en prévention secondaire, un traite­

ment par statine s’impose, indépendamment de l’âge, avec une cible de LDL ≤ 1,8 mmol/l.

STATINES

Les statines agissent par inhibition compétitive de la HMG­

CoA réductase, l’enzyme responsable de l’étape limitante de la synthèse endogène du cholestérol, au niveau hépatique.

Cette inhibition résulte en un abaissement du LDL. D’autres effets bénéfiques des statines sont reconnus, tels qu’une action anti­inflammatoire, une action antithrombotique, un rôle dans la stabilisation des plaques d’athérosclérose, ou encore une inhibition de la prolifération des cellules muscu­

laires lisses artérielles.

Une méta­analyse de 2005, effectuée chez des adultes traités par statine pendant 5 ans, a montré une diminution de la mor­

Age Présence d’un FRCV* Dépistage et suivi Cibles thérapeutiques Recommandations thérapeutiques

> 10 ans Oui Au diagnostic et après

stabilisation des glycémies tous les 3-5 ans

LDL < 2,6 mmol/l MHD

Si LDL > 3,4 + statine IM

Si LDL > 4,1 + statine même sans autre FRCV

< 40 ans Non Tous les 5 ans LDL < 2,6 mmol/l MHD + statine IM

Oui Annuel LDL < 1,9 mmol/l MHD + statine IE

> 40 ans Non Annuel LDL < 2,6 mmol/l MHD + statine IM

Oui Annuel LDL < 1,9 mmol/l MHD + statine IE

TABLEAU 1 Cibles thérapeutiques

*FRCV : LDL > 2,6 mmol/l, HTA, tabagisme, insuffisance rénale chronique, microalbuminurie, anamnèse familiale positive + ; MHD : mesures hygiéno-diététiques ; statine IM : traitement par statine d’intensité modérée ; statine IE : traitement par statine d’intensité élevée.

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talité toutes causes confondues de 12 %, pour chaque mmol/l de réduction du LDL, ainsi qu’une diminution d’environ 20 % de l’incidence d’événement coronarien majeur ou d’AVC et de la nécessité d’une revascularisation coronarienne.18 Une deuxième analyse en 2010 semble confirmer l’efficacité des statines sur la réduction des événements cardiovasculaires en cas de DT1, avec des résultats non statistiquement significatifs, probablement en lien avec un nombre total d’événements trop faible.19

Les statines sont généralement bien tolérées et ont démontré un bon profil de sécurité chez l’adulte et les adolescents, en particulier si la posologie est d’intensité modérée (tableau 2).

Les principaux effets secondaires décrits sont musculaires, allant des douleurs simples aux nécroses (incluant la rhabdo­

myolyse), en passant par les myopathies (douleurs et faiblesse musculaires, avec ou sans élévation des créatine kinases (CK)) et les myosites (inflammation du muscle et élévation des CK). Une hépatotoxicité est décrite dans <  1 % des cas chez l’adulte. Dans le cas du DT1, le risque de développer un diabète n’entre pas en considération. Le défi majeur est l’éva­

luation du rapport risque/bénéfice individuel, en particulier en prévention primaire chez les patients à risque cardiovascu­

laire.20 La figure 1 résume les éléments décisionnels à prendre en compte lors de l’introduction d’une statine.

Chez l’enfant, les études concernant l’utilisation des statines ont été effectuées dans le cadre des hypercholestérolémies familiales. Les diverses statines étudiées ont toutes été asso­

ciées à une réduction du taux de LDL, mais il n’existe pas de donnée sur la réduction de la mortalité cardiovasculaire (CV).

Concernant les effets secondaires, des élévations des CK asymptomatiques et des perturbations des tests hépatiques transitoires ont été décrites à incidence variable selon la statine utilisée. On note l’absence d’effets néfastes sur la croissance, le développement pubertaire, le développement sexuel (et notamment le volume testiculaire et la ménarche) et les paramètres de la fonction endocrine (le tableau 2 liste les statines approuvées chez les < 18 ans). Chez les femmes, en particulier les adolescentes et les femmes souhaitant une grossesse, la prescription doit être mûrement réfléchie et discutée, compte tenu du risque tératogène.7,14,15

En pratique, en cas d’initiation d’une statine en prévention primaire, il faut la débuter au plus faible dosage et contrôler le bilan lipidique à distance de 4 à 12  semaines. Il n’y a pas

d’indication à suivre les tests hépatiques, les CK et les taux de LDL en l’absence de signes évocateurs (contrairement aux recommandations chez l’enfant et l’adolescent).

RÔLE DES AUTRES FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE

La réduction de la mortalité cardiovasculaire chez les patients avec un DT1 repose sur la prise en charge de l’ensemble des FRCV individuels. Nathan et coll. ont réalisé une étude a posteriori sur les données de la DCCT/EDIC (Diabetes Control and Complications Trial/ Epidemiology of Diabetes Interventions and Complications), qui ont permis d’établir l’importance de l’insulinothérapie intensive (≥ 3  injections quotidiennes ou pompe d’insuline) sur l’incidence de la mala­

die CV. Les 1400  patients suivis avaient tous un DT1, ils étaient âgés de 13 à 40 ans et le groupe traité initialement par insulinothérapie intensive présentait une réduction de 57 % du risque composite de développer un infarctus du myocarde non fatal, un AVC non fatal et de la mortalité d’origine CV. La réduction était majoritairement liée à une baisse de l’HbA1c et, dans une moindre mesure, à une baisse de l’albuminurie.

L’impact des interventions visant à réduire le cholestérol n’était pas significatif, mais seuls 5,7 % des patients au total étaient au bénéfice d’un traitement par statine.2

La cohorte EURODIAB a inclus prospectivement plus de 2700 patients avec un DT1, âgés de 15 à 60 ans et issus de plus de 30  centres européens. Les résultats confirment le rôle prédictif de l’âge, de la durée du diabète, de l’adiposité abdo­

minale, de la tension artérielle et de la dyslipidémie sur la mortalité cardiovasculaire. Par ailleurs, l’étude a mis en Traitement de statine IE à

Réduction du cholestérol total de 50 %

Traitement de statine IM à Réduction du LDL cholestérol de 30 % à 50 % Nom des

molécules Atorvastatine

Rosuvastatine 40-80 mg

20-40 mg Atorvastatine Rosuvastatine Simvastatine Pravastatine Lovastatine Fluvastatine XL Pitavastatine

10-20 mg 5-10 mg 20-40 mg 40-80 mg 40 mg 80 mg 2-4 mg

Prévention primaire

Durée du diabète

Age plus avancé

Mauvais contrôle glycémique

Présence d'autres FRCV

Présence de complications microvasculaires

Prévention secondaire

Renforcement des MHD Introduction d’une statine

Suivi du bilan lipidique

Arguments en faveur Sécurité documentée chez les adultes et chez les jeunes (cohortes hypercholestérolémie familiale) Diminution du risque et de la mortalité CV sous statine chez les adultes

Lésions d’athérosclérose déjà présentes chez les enfants avec dyslipidémie

Dyslipidémie chez l’enfant persistant à l’âge adulte

Arguments en défaveur Manque de données sur la sécurité à très long terme et sur l’impact clinique

Risque du traitement chez les femmes en âge de procréer Traitement à vie (coûts, adhésion thérapeutique)

FIG 1 Eléments décisionnels à prendre en compte lors de l’introduction de statine MHD : mesures hygiéno-diététiques.

TABLEAU 2 Posologie des statines En gras: statines approuvées par la FDA pour le traitement des patients de < 18 ans.

statine IM : traitement par statine d’intensité modérée ; statine IE : traitement par statine d’intensité élevée.

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REVUE MÉDICALE SUISSE

devraient être régulièrement discutés chez les patients avec un DT1 et en particulier chez ceux âgés de > 40 ans, avec une longue durée de diabète, avec d’autres FRCV (HTA, tabac, anamnèse familiale positive) et ceux présentant déjà des com plications microvasculaires.

Conflit d’intérêts : Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

évidence l’association entre l’existence de complications microvasculaires, en particulier la macroalbuminurie, la dy­

sautonomie ou la neuropathie périphérique avec un risque augmenté de MCV, et la mortalité.21

Enfin, Rawhasni et coll. ont publié en 2017 des données mon­

trant la persistance d’une surmortalité cardiovasculaire chez les patients avec un diabète de type 1 et de type 2 par rapport à une population contrôle. En revanche, la plus forte diminu­

tion de la mortalité d’origine CV (­29 %) est survenue au cours des dix dernières années, chez les patients avec un DT1.

Il s’agit d’une étude de registre, réalisée en Suède entre 1998 et 2012. Là encore, les patients avec un DT1 et traités par sta­

tine représentaient seulement 10,4 % du collectif (données non disponibles dans le groupe contrôle), mais ces patients avaient bénéficié d’une prise en charge intégrée du diabète, incluant les récentes technologies et d’une prise en charge des FRCV.3

CONCLUSION

A la lumière de ces résultats, il n’y a pas de doute concernant l’importance d’être proactif et systématique pour la prise en charge de la dyslipidémie chez les patients avec un DT1.

L’équilibre glycémique est déterminant, mais c’est le risque cardiovasculaire dans son ensemble qui doit être considéré.

Le renforcement des MHD et l’introduction d’une statine

Les maladies cardiovasculaires ont une prévalence élevée chez les patients avec un diabète de type 1 (DT1) et restent la principale cause de mortalité dans cette population

Le traitement par statine, pilier dans la prévention cardiovascu- laire des patients avec diabète de type 2 (T2DM), est sous-utilisé chez les patients avec DT1, par manque de données claires dans la littérature

Chez les patients avec DT1, un âge plus avancé, une durée plus longue du diabète, un mauvais contrôle glycémique, la présence d’autres FRCV ou de complications microvasculaires sont des fac- teurs prédictifs de la mortalité cardiovasculaire

La nécessité du traitement par statine est à envisager en fonc- tion du risque individuel et demande à être réévaluée régulière- ment avec le patient en fonction de la tolérance et de l’évolution des autres facteurs prédictifs de mortalité

IMPLICATIONS PRATIQUES

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