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L enseignement supérieur en panne, la faute à l arabisation excessive de l Algérie?

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Par Djamila Ould Khettab Article Publié le 6 Juin 2013

Source : http://mohbelkacimi.over-blog.fr/

P R O F . A B D E R R E Z A K D O U R A R I

P R O F E S S E U R E N S C I E N C E S D U L A N G A G E E T E N T R A D U C T O L O G I E D I R E C T E U R D U C N P L E T / A L G E R

« La pensée arabe s’est arrêtée au Moyen-âge »

Mais, pour Abderrazak Dourari, professeur en sciences du langage à l’université d’Alger, la faillite scolaire relève d’abord d’une politique d’arabisation « aberrante » du pays. La langue arabe n’est plus « fonctionnelle » dans nombre de champs de recherches étant donné que le monde arabe ne produit plus de pensée élaborée, tant en sciences sociales qu’en sciences exactes, depuis le 10 ème siècle, affirme ce spécialiste de la sémiotique. Un avis partagé par Hadji, qui termine sa cinquième année de médecine à Alger. « Les étudiants algériens n’ont pas d’autre choix que d’utiliser le français car pour que la médecine, la physique et les autres sciences arabes rattrapent

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leur retard sur l’Occident, il faudrait reprendre là où la pensée arabe s’est arrêtée, c’est-à-dire au Moyen-âge. C’est impossible, ça prendrait des générations » lâche-t-il. C’est pourquoi les universitaires algériens s’appuient sur un corpus de données disponible essentiellement en langue étrangère : français, anglais, russe voire chinois.

« Certaines notions n’existent même pas en arabe.

Par exemple, la « citoyenneté » n’est pas traduisible. On parle de mouwatana. Or, ce terme signifie davantage « co-nationalité », dans le sens de « partage de la nationalité », car il ne prend pas en compte les notions de « droits » et « devoirs » pourtant intrinsèques à l’idée de « citoyenneté » », souligne le docteur en linguistique. De son côté, Hibat-Allah ne veut pas résumer la question du recours à la langue française à un simple problème de traduction du français vers l’arabe. « C’est toute notre façon de pensée qui est différente : en médecine et de manière générale dans les études supérieures, les étudiants algériens pensent en français et non plus en arabe », avance la jeune femme.

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« Schizophrénie linguistique »

Aveuglés par la lutte indépendantiste et l’idéologie panarabique, en vogue à l’époque, les dirigeants du FLN, arrivés au pouvoir, ont mis en vigueur une politique d’arabisation contre-productive, considère Abderrazak Dourari. « Après l’indépendance de l’Algérie, les politiques éducatives et linguistiques sont tombées entre les mains des forces islamistes et conservatrices, proches du FLN. Elles ont maintenu durant les dix premières années de l’indépendance un mode de communication bilingue franco-algérien. Le temps de débaucher des enseignants arabophones en provenance du Moyen-Orient et d’en former d’autres sur place », explique ce chercheur en sémiotique. Ainsi, en l’espace d’une décennie, celle des années 1970, l’Algérie a été arabisée. Un changement soudain dont la société algérienne se remet lentement aujourd’hui, considère Abderrazak Dourari. « Les leaders du FLN ont cru qu’ils pouvaient, par un tour de passe-passe, substituer une langue à une autre. Ils ont tout simplement travesti l’identité algérienne », caractérisée par sa mosaïque de dialectes, déplore ce linguiste. En retour, le mouvement indépendantiste n’a pas réussi à faire des Algériens de parfaits arabophones. Au contraire, il a contribué à la chute

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vertigineuse du niveau de français des habitants du pays, regrette Abderrazak Dourari. Selon la chercheuse en socio-didactique, Ouardia Aci, 70%

des étudiants algériens ne maîtrisent pas correctement le français lorsqu’ils entrent à l’université. En somme, « le FLN a perdu sur les deux tableaux », résume Abderrazak Dourari, pour qui, cette politique arabisation est également née du « complexe que les élites algériennes nourrissent vis-à-vis des pays du Moyen-Orient ».

Un complexe d’infériorité qu’il qualifie même de

« schizophrénie linguistique ». « Les élites algériennes voudraient être plus arabes que les Arabes eux-mêmes et maîtriser totalement l’arabe littéraire. Or, même les Saoudiens ne parlent pas cet arabe-là », assure-t-il.

Le bilinguisme, une solution ?

Lorsqu’on lui demande quelles solutions permettraient de réduire la « fracture linguistique » qui déchire le pays et menace le bon déroulement de la scolarité de milliers d’étudiants algériens, ce professeur en sciences du langage avoue être convaincu que l’équilibre se situe dans un bilinguisme assumé. « L’Algérie doit s’ouvrir à l’arabe moderne et rompre avec cet arabe mêlé de religieux qui remonte au 8ème siècle.

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Contrairement aux représentations populaires locales, l’arabe n’est pas seulement la langue de la religion islamique, il peut également être le vecteur d’idées philosophiques et humanistes comme ce fut le cas par le passé », rappelle-t-il. Par ailleurs,

« on a besoin de se recentrer sur le français car sociologiquement la langue de Molière demeure une donnée importante en Algérie même cinquante ans après le départ des colons », justifie Aberrazak Dourari. Dans ce sens, une révision du programme solaire, adoptée en 2008, a renforcé l’apprentissage du français et introduit l’utilisation du latin dans les formules mathématiques au lycée.

Faisant partie de la dernière génération à avoir utilisé seulement l’arabe dans cette matière, Imen espère que « maintenant c’est réglé et que les prochaines générations ne rencontreront pas les mêmes difficultés linguistiques ». Un vœu pieux ?

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