A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION C
P IERRE B ARAS
M ICHEL P IERRE
Critère d’existence de solutions positives pour des équations semi-linéaires non monotones
Annales de l’I. H. P., section C, tome 2, n
o3 (1985), p. 185-212
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Critère d’existence de solutions positives
pour des équations semi-linéaires
nonmonotones
Pierre BARAS Michel PIERRE
Laboratoire IMAG, B. P. 68 38042, Grenoble Cedex
U. E. R. Mathématiques, B. P. 239 54506, Vand0153uvre lès Nancy
Ann. Inst. Henri Poincaré,
Vol. 2, n° 3, 1985, p. 185-212. Analyse non linéaire
RÉSUMÉ. - On donne une condition nécessaire et suffisante sur
f E f
>0,
pour quel’équation
ait une solution
positive ; ici, j
est une fonction convexe de[0,
00[
dans[0,
oo[
et N est un noyaupositif
deLÎ ~(U
xU).
Entrent dans ce cadre leséquations
semi-linéaireselliptiques
etparaboliques
non monotonesavec non-linéarité convexe comme, par
exemple,
leproblème
et sa version
parabolique.
Lesapplications
à cesexemples
sont traitéesen détail. Des conditions nécessaires en termes de
W2,03B3’-capacité
sontexplicitées.
ABSTRACT. - We
give
a necessary and sufficient condition onfor the existence of a
nonnegative
solution for theequation
Here j
is a convex function from[0,
oo[ into [0,
oo[
and N is a nonnega- tive kernel of xU).
Thisequation
contains as aspecial
caseelliptic
Annales de l’Institut Henri Pultl(’Cl)’C’ - Analyse non linéaire - Vol. 2, 0294-1449 85/03,~185j28; ~ 4.80/~.J Gauthier-Villars
186 P. BARAS ET M. PIERRE
and
parabolic
semilinearequations
of nonmonotonetype like,
for instanceand its
parabolic
version. Theseexamples
are treated in detail.Necessary
conditions in terms of
W2,03B3’-capacity
are alsogiven.
I . INTRODUCTION
On se propose d’établir des conditions nécessaires et suffisantes d’existence d’une solution
positive
pour desproblèmes elliptiques
etparaboliques
dutype
suivant :où Q est un ouvert de
[RN,
g et uo sont des donnéespositives,
éventuelle- ment des mesures deRadon, et j
une fonction convexe de[0,
c~[
dans[0,
oo[
avecj(0)
= 0.Ces
équations
ontdéjà
étélargement
étudiées dans lalittérature,
enparticulier lorsque
les données sont des fonctions LP etlorsque j(u)
estune fonction
puissance.
On y trouve ainsiplusieurs
conditions suffisantes d’existence d’au moins une solutionpositive
etplusieurs
cas de non existence.Au vu de ces
résultats,
ilapparaît qu’il
existe essentiellement deux obstaclespossibles
à l’existence de solutionspositives.
D’abord,
les données doivent être suffisamment «petites » :
: même sig est une fonction
C°°,
leproblème
Annales de l’Institut
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES 187
0, ~, > 0,
y > 1 n’a pas de solutionpour À supérieur
à une certainevaleur
critique.
D’autre
part,
il existe un seuil derégularité
au-delàduquel
aucunesolution
positive
nepeut
êtregénérée.
Ainsi pour leproblème (Ey),
sig E LP et si y >
N/(N - 2),
il est nécessaireque p N(y - 1)/2y. Lorsque
g est une mesure de Radon bornée
positive
surQ,
nous avons montré dans[3 qu’il
était nécessaire que g ne soit pastrop
« concentrée ». De manièreprécise,
la mesure g rie doit pascharger
les ensembles deW2,03B3’-
capacité
nulle où1/y
+1/y’
= 1.Nous montrons ici que
(Ey)
a une solution pourtout À x
1 si et seu-lement si
Cette condition un peu
surprenante appelle plusieurs
remarques. Elleexprime,
en termes dedualité, qu’une
certaine normede g
doit être suffi-samment
petite. L’appartenance de g
àl’espace correspondant
mesureexactement la
régularité
nécessaire pourgénérer
une solutionpositive.
D’autre
part,
la tailleoptimale
est donnée par la constante(y
-Nous verrons que la fonctionnelle
qui apparaît
ici est naturellement associée à(Ey) :
cetteéquation peut,
eneffet,
êtreinterprétée (au
moinsformellement)
commel’équation
d’Euler d’unproblème
de minimisation lié à cette fonctionnelle.Par
ailleurs, (H)
contient bien sûr les diverses conditions nécessairesou suffisantes
lorsque
g est une fonction de LP comme nous le vérifionsplus
loin.Si g
est une mesure, elleimplique
l’existence d’une constante C telle queoù
C2,y’
est lacapacité
associée àl’espace
de Sobolevw2,y’.
On retrouveque g ne doit pas être
trop
« concentrée », cette condition étantcependant beaucoup plus précise. Signalons qu’elle
a étélargement
étudiée dansun cadre différent
(voir [1 ] et réf.).
Il s’avère que la méthode que nous utilisons pour étudier
(Ey)
est trèsgénérale
ets’applique,
d’unepart,
au cas où u’’ estremplacé
par une fonc- tion convexej(u)
nulle en0,
d’autrepart,
auxproblèmes
detype (P).
Eneffet,
si on noteN(x, y)
la fonction de Green dulaplacien
sur l’ouvert Qavec conditions de Dirichlet
homogènes,
leproblème (E)
s’écrit188 P. BARAS ET M. PIERRE
où
C’est sous cette forme que nous l’étudions.
La méthode consiste à trouver la condition
sur f pour
que la suite(un,
11 E
(~)
donnée par uo = 0 etconverge.
En
fait,
seule lapositivité
de N estessentielle,
elle assure la monotonie de(un, n Ainsi,
nous examinonsplus généralement
lesproblèmes
de
type (E’)
où N est un noyau mesurablepositif
etf
mesurablepositive, j
pouvant aussidépendre
de x. Ceci contient bien sûr leproblème (P)
ainsi que des variantes de
(E)
ou(P)
estremplacé
par unopérateur elliptique
trèsgénéral,
les conditions au bordpouvant
être mixtes.Le
paragraphe
suivant est consacré à la résolution de(E’)
dans lagéné-
ralité annoncée. Les
applications
à(E)
et(P)
suivent. Le cas des solu- tionspériodiques
entemps
est traité àpart :
la valeurcritique
de yqui apparaît
alors estN/(N - 2),
comme pour(E),
alors que celle du pro- blème deCauchy (P)
est(N
+2)/N.
Les auteurs remercient T. Gallouët
qui
a lu attentivement lapremière
version de ce
papier
et nous apermis
d’en améliorer la rédaction enplusieurs points.
II .
RÉSOLUTION
DE u =Nj(u)
+f
II . 1.
Hypothèses
et résultat.Soit
(U, p)
un espace mesuré de mesurepositive ,u
a-finie. Ondésigne
par
(Kn)n>
o une suite croissante departies
mesurables de U telles que :On munit U x U de la mesure
produit
et on noteL + (U) (resp. L + (U
xU)) l’espace
des fonctions mesurables de U(resp.
U xU)
dans[0,
oo].
On se donne maintenant :
. un noyau N E
L+(U
xU)
( 2)
.j :
U x R -[o, oo ]
mesurabletelle que
(3)
p. p. x eU, j(x, . )
est convexe, s. c.i.,
croissanteet j(x, 0)
= 0.189 SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
On
rappelle
que la fonctionconjuguée j* de j
est définie parOn vérifie
que j*
satisfait(2), (3).
Poursimplifier
lesnotations,
si u EL + (U),
on écrira
Étant
donné h EL+(U),
on note :On écrira le
plus
souventf
pourJf(x)dp(x)
et les espacesLP(U)
ouLP(U
xU),
1 xp x
aJ seront relatifs à la mesure p. On noteREMARQUE
1. - Leplus
souvent, U sera un espace localementcompact,
muni d’une suite exhaustive decompacts Kn et
une mesure de Radon.Ainsi
Lô désignera l’espace
des fonctions bornéespositives
àsupport compact.
Lestechniques
que nous utilisons ne faisant en aucun casappel
à une
topologie
surU,
nous avonspréféré
nousplacer
dans le cadre ci-des-sus. Cette
généralité n’apporte
aucune difficultésupplémentaire
et éclaireau contraire la démarche suivie.
Étant
donnéf
EL+(U),
notre but est de résoudre leproblème
Commençons
par faireapparaître
une condition nécessaire surf
pour que(5)
ait une solution. Enmultipliant
par h E et enintégrant,
on obtient en
supposant
que uh EOn fait ainsi
apparaître
la condition nécessaire suivante :190 P. BARAS ET M. PIERRE
Nous allons voir que, sous des
hypothèses minimales,
elle est en fait suffisante.Étant
donné C ~ 1 etheL+(U),
on noteavec la convention que
h(x)/Nh(x)
= 0 sih(x)
=Nh(x)
= 0. Si C =1,
on note F =
Fc.
On introduit alorsOn a immédiatement X ci X.
Dans la
suite,
on conviendra queTHÉORÈME 2.1. - Soit
f
EL+(U).
Leproblème
a une solution si et seulement si
REMARQUE
2. -Lorsque X
est réduità ~ 0 ~, l’hypothèse (11)
estsatisfaite pour
tout f ’ E L + (LT).
Seulement dans ce cas, l’assertion(10)
estvide et la solution u de
(9) peut
êtreidentiquement égale
à + 00. Le résul-tat n’a d’intérêt que
lorsque X
n’est pas réduità {
0}, hypothèse qui garantit
en
quelque
sorte le caractère non linéaire duproblème.
Eneffet, (11) implique
alors que, pour telque f h ~
0 pour un h dansX,
le
problème
n’a pas de solution
pour À grand.
REMARQUE
3. - L’utilisation de X au lieu de X n’est pas seulement due à une difficultétechnique :
dans certains cas limites - parexemple lorsque j
est linéaire à l’infini - il sepeut
queX
soit réduità { 0 }
sans queX le soit. On
peut
vérifier sur desexemples qu’on
n’a dans ce cas aucuncontrôle sur u. Si
j(r)
=r’’,
y >1,
il est clairqu’alors
X =X.
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES 191
REMARQUE 4. - Il serait naturel de démontrer l’existence de u en
étudiant les
points critiques
de la fonctionnelle convexe h HF{h) - Formellement,
siho
est unpoint critique
nontrivial,
alors u =j*’ _ ho
est solution de
(9)
comme on le vérifie en montrant(h0 Nh0)
Cette méthode donne
cependant
lieu àtrop
de difficultéstechniques
pour
pouvoir
l’utiliser comme base de démonstration. Il est, enparticulier,
difficile de
dégager
un cadre fonctionneladéquat.
II.2. Schéma de la démonstration.
La méthode utilisée pour démontrer l’existence utilise des
arguments
de monotonie très élémentaires. Elle consiste à montrer que la suite u,~ EL+(U)
définie pour ~. E]0,
1[
parsatisfait
Puisqu’il
est immédiat par récurrence que n t2014~ un estcroissante,
il en résulteque un croît vers u~, solution de
On concluera alors de la manière suivante :
l’équation (15) implique
Soit C > 1 tel que
Fc(h)
oo ; on aet donc
Comme par
construction, À
t2014~ u~, estcroissante,
que r ~---~j(x, r)
estVol. 3-1985.
192 P. BARAS ET M. PIERRE
continue à
gauche
p. p. x, on conclut que,quand
i~~ tend vers1,
U..l convergevers u solution de
(9), (10).
Le
point
crucial est donc l’estimation(14).
Pourcela,
onapplique l’hypo-
thèse
(11)
à lafonction 03C8
solution deoù
h E X, 1
C1/A
etFc(h)
oo. Admettons pour l’instant l’existence d’un tel On a, enmultipliant (13) par ~
Comme 03C8 h,
on a Nh et,puisque aj*(r)
Va e[0, 1 ],
D’autre
part,
=j(un). Ainsi,
revenant à(17),
on obtientsoit,
avec(16)
Puisque
un+ 1 ~ un eti/r
>h,
on en déduitet donc
(14)
en faisant décroître C vers 1.La démonstration consiste
uniquement
àjustifier
tout ceci. Les diffi- cultés sont de deux ordres.1)
Il n’est pas clair que un oo sur un ensemble de mesure nonnulle ;
ainsi on ne sait même pas si
u0 = 03BB f est
telque j(uo)
p. p. Pour contour- ner cette difficulté etpallier
le manque derégularité de j,
nous appro- cheronsj(un),
formellementégal
à paroù les
f3n
sont des fonctions suffisammentrégulières
croissant vers«.j’(un) ».
193 SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
2)
Il faut montrer l’existence ceci est unproblème
de valeurspropres
puisqu’on
reconnaît dans leproblème (16)
une version « amé-liorée » du
problème
linéairequi
n’est autre que le dual du linéarisé de(13) pour À
= 1.Il faut aussi montrer
que 03C8 appartient
à X.II. 3. Démonstration du théorème 2.1.
La condition nécessaire s’établit avec
(6),
lesjustifications d’intégrabilité
étant assurées par
(10).
Pour démontrer que
( 11 )
estsuffisante,
commençons par remarquer que, pour r > 0En
particulier
(si jg(r)
= + oo, il fautcomprendre : j(r)
=lim
ra -j*(a)).
Soit
donc f
EL + (U)
vérifiant(11)
et À E]0, 1 [.
SiKn
est la suite définieen
(1),
on note ,Pour k
fixé,
on considère les suites définies par récurrencePour
simplifier
lesnotations,
on n’a écrit ici que l’indice n mais en faiton a un =
u(n, k, î~~)
et~3n
-k, À).
Les suitesu(n, k, ~~)
etk, ~,)
ainsi définies
appartiennent
à(voir
la définition(4)).
D’autrepart,
on vérifie en utilisant
(18), (19)
et par récurrence que’
(24) k
t2014~u(n, k, ~,)
et ~, t2014~u(n, k, 2)
sont croissants pour n fixé.Vol.
194 P. BARAS ET M. PIERRE
Donc
u(n, k, À)
croît versu(k, À) x
ooquand n
tend vers l’infini. Commef~
croît versf ’
et croît vers = oùuk =
u(k, À)
et avec la convention queon a à la limite
Grâce à
(24), quand k
tend versl’infini, u(k, À)
croît vers u~, solution deet ~~, est elle-même croissante en À.
Pour achever la
démonstration,
il nous suffit de montrer queEn
effet,
u~, vérifie alors(15)
et on utilise lesarguments développés
à cet endroit.
Pour obtenir
(25),
nous allons montrer que pourtout n, k, À
e[0, 1 [,
on a
L’estimation
(25)
s’en déduitgrâce
aux monotonies. Comme annoncé dansII.2,
on obtiendra(26)
enappliquant l’hypothèse (11)
à la fonctiondonnée par le
LEMME 1. - Soit
h E X
et Ce] 1,1/~, [ tel
queFc(h)
oo .Alors,
pour tout n0,
il existe E solution deOn remarque que
(27)
n’est autre que(16)
modulo lesapproximations.
Admettons pour l’instant ce lemme et établissons
(26).
Vérifions queon a -
_ _ - ~ ,
soit
puisque j*
est croissantesoit encore en utilisant
N > aj*(r)
Va E[o, 1 ]
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES 195
Le membre de droite est fini
puisque Il ~n ~ ~ ~
et queun03B2n
E Ceci prouveque 03C8n ~
et autorisequ’on
luiapplique l’hypothèse (11).
Multipliant
alors(22)
par on obtientEn utilisant
(28),
on obtientet avec
(27) :
Puisque
et on en déduitt/ - - - -
On fait alors décroître C vers 1.
Puisque
r -j*(x, r)
est continue en toutpoint
ro tel quej*(x, ro)
00, on aFc(h)
-~F(h),
on obtient ainsi(26).
Démonstration du lemme 1. Soit
A~ l’opérateur
deL2(U)
défini parSoit rn
son rayonspectral. Supposons
momentanément queAlors, (CI -
= est unopérateur
continupositif
pao
sur
L~(U).
Il existe donc une solution deDe
plus §
Epuisque h, fin
E et queVol. 3-1985.
196 P. BARAS ET M. PIERRE
Posant alors
on a immédiatement par récurrence
Donc,
vp croît vers une solution de(27).
Reste à montrer
(32). Puisque y)
EL~(U
xU), An
est unopé-
rateur
compact
etpositif
deL2(U). Donc,
le rayonspectral rn
est une valeurpropre et la fonction propre associée
peut
être choisiepositive (voir [10 ]).
On a par ailleurs ro = 0
puisque Po
=E 0.Supposons
r n - 1 C et montronsqu’alors
r~ C.L’application
deLô (U)
dans
R+ qui à 03B2
associe le rayonspectral
est continuepour la norme L x et croissante.
Donc,
siC,
il existe ELô (U)
vérifiant
Puisque
C =r(~3~),
il existe 0 solution deD’après (34), v
E et on vérifie que v E X enremarquant
queSoit u* donné par
En
multipliant (38)
par v et enintégrant,
on obtient par un calcul ana-logue
à(28)-(31)
Mais
d’après (18), (19), (36), (22)
et(38),
Un. Donc(39) implique
on va en déduire v --_
0,
d’où la contradiction cherchée. Si K= {
x EU ; v(x)
> 0~, (40) implique u,~
= 0. Revenant â(38),
on aMais
d’après (36)
Annales de l’Institut Henri
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES 197
et donc
Mais alors
Nkv
= 0 sur K et donc v = 0. Cequi
termine la démonstration du lemme 1.On
peut
déduire du théorème 2.1 le résultat suivantqui
ne supposeplus f > 0, ni j(x, r) -
0 pour r 0 etproduit
des solutions u non nécessai-rement
positives.
Soit j : U
x fl~ -~] -
oo, oo]
mesurable vérifiant(3), f : U - ] - 00,00] ]
mesurable. On suppose
qu’il
existe une sous-solution de(9), (10), plus pré-
cisément
qu’il
existe v tel queOn définit alors
jf*
etXv
parCOROLLAIRE 2 . 2. - Il existe u :
U )2014~ j2014
oo, oo] mesurable,
solutionde
si et seulement si
Démonstration. On pose w = u - v et on définit
g(x, r)
par :g(x, r)
= 0 pour tout x et pour r0,
g(x, r) = j(x,
r +v(x)) - j(x, v(x))
pourj(x, v(x))
+ oo et r >0, g(x, r)
_ + Go sij(x, v(x)) _
+ oo et r > 0 .Alors g
vérifie(2), (3)
etpuisque (41) implique
enparticulier
on vérifie que
(43) équivaut
àVol.
198 P. BARAS ET M. PIERRE
On vérifie que
Donc si h E
Lô (U),
on a presquepartout sur (
x ;j(v)(x)
+oo ~
. _.. , _. ’-
On déduit de
(46)
et(41)
queg*
si et seulement sij*
C2014)Nh E L l(U).
Le corollaire 2. 2 est alors uneconséquence
immé-diate du théorème 2.1
appliqué
auproblème (45).
III. APPLICATIONS III.I.
Équations elliptiques.
Soit
Q un ouvertrégulier
de borné si N = 1 ou2, j :
Q x (~ ~[0, oo ]
vérifiant
(2), (3) (et donc j(x, r)
= 0Vr x 0) et
une mesure de Radon sur Q.Considérons le
problème
Nous nous intéressons à
l’existence
d’au moins une solution pour(E)
sans
imposer a priori
lapositivité
de u.Soit N la fonction de Green du
laplacien
avec conditions deDirichlet
nulles au bord. Par solution de(E),
on entend ici :où
désigne
icil’espace
desfonctions
deL~(03A9) positives
et à sup- portcompact (on
choisit pourK~
une suiteexhaustive
decompacts).
Rappelons qu’on
notej(u)(x)
=j(x, u(x)).
Annales de l’Institut Henri Poincaré -
199 SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
THÉORÈME 3.1. - On suppose
qu’il
existe C > 1 et avec 0tels que :
Si J1
est une mesure de Radon satisfaisant(49), (E)
a au moins une solutionau sens
(47)-(48)
si et seulement siSi de
plus / ~ 0, alors,
sousl’hypothèse (51), (E)
a au moins une solutionpositive.
2014
L’apparition
duquotient - 2014
est àrapprocher
de la~
caractérisation
classique
de lapremière
valeur propre desproblèmes
du
type
où
a( . ) > 0,
à savoir(sous
deshypothèses
àpréciser)
Dans ce cas, on a
Démonstration du théorème 3.1. - Elle est une
application
du corol-laire 2.2. Pour le
voir,
posons :Alors, Nj(v)
= 0 et v Ed’après (49). Ainsi, (41)
et(42)
sontvérifiées, j~ = j*
sur[0,
oo[
etXv
=X
est non réduità ~ 0 ~ d’après (50). Puisque
toute
solution
de(E)
vérifie apriori
v, leproblème (E) équivaut
àPar
ailleurs, (51) équivaut
à(44) :
eneffet, si ~
EY,
on aVol.
200 P. BARAS ET M. PIERRE
Le théorème 3 .1 est donc une
conséquence
du corollaire 2.2 à ceciprès qu’il
nous faut vérifierpour la solution de
(43).
La seulehypothèse X ~ ~ 0 ~
suffit. Eneffet,
siY,
0 et~o
vérifie(50),
on auo E L~
et donc + oo, cequi,
revenant à
l’équation, implique
enparticulier
l’existence de xo E Q tel queSoit alors K un
compact
de Q etKo
unvoisinage compact
deK u { xo ~
dans Q. En comparant les solutions de
(bx désigne
la masse de Dirac enx),
on montre l’existence d’une constante k > 0 telle quepuisque wx( y)
=N(x, y).
De
(53), (54),
on déduitPar
ailleurs, (53) implique j(u)
E et doncOn en déduit
Nj(u)
EL l(K)
pour tout K et donc u Epuisque f Remarque.
Dansbeaucoup
desituations,
enparticulier
sij(r)
=r~~, l’espace X
est suffisamment riche pour quel’implication (52)
soit immédiate.Nous allons maintenant
expliciter
le résultat du théorème 3.1 surl’exemple suivant : _
.où
u + (x)
= max(u(x), 0), ~, > 0,
y > 1 et v est une mesure de Radon bornéesur Q.
Lorsque v
et u sontpositifs,
on retrouve leproblème évoqué
dansl’introduction.
COROLLAIRE 3.1. - Le
problème (Ey)
a au moins une solution au sensde
(47)-(48)
si et seulement si201 SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
où
y’
==y/(y - 1).
Sous cettehypothèse,
la solution obtenue estposi-
tive dès que Nv ~ 0.
Démonstration. C’est une
conséquence
immédiate du théorème 3.1 :on remarque
qu’ici
tout élément continu de Y vérifie(50),
carsi ~
EY, alors (;
> 0 sur Q et -0~
est borné et àsupport compact.
Nous allons
expliciter
ce résultat en examinant enparticulier
le casoù les données sont des fonctions de LP. On note encore v une mesure de Radon bornée
et v = v + - v -
sadécomposition
de Jordan.COROLLAIRE 3.2. - On suppose Q borné de frontière
régulière.
Alors(Ey)
a au moins une solution au sens de(47)-(48)
pour À assezpetit
siRemarque.
- La condition y >N/(N - 2) équivaut
àN(y - 1)
>2y.
Si la valeur
limite p
=N(y - 1)/2y
estpermise lorsque
y >N/(N - 2),
elle ne l’est
plus lorsque
y =N/(N - 2)
comme nous le démontronsplus
loin. Les
conditions
sont en faitoptimales
en termesd’espaces
LP.La démonstration
qui
suit a essentiellement pour butd’expliciter
surune situation
simple
le résultat abstrait. Il est clair que, dans ce casparti- culier,
une démonstrationplus
directepeut
être facilementimaginée.
Démonstration du corollaire 3.2. - Il faut montrer que ~.v vérifie
(55) pour À
assezpetit.
Soitdonc ç
E Y et w défini parIl
s’agit
de montrer l’existence d’une constante C telle quePar
ailleurs, d’après
lesinjections
deSobolev,
siVol. 3-1985.
202 P. BARAS ET M. PIERRE
on a, en utilisant aussi
(56)
et pour 1 s + 00Si de
plus
on obtient
Si maintenant
on en déduit
ce
qui
avec(57)
donnel’égalité
cherchée. Pour satisfaire(58), (59), (60),
on choisit
q (X) et s réalisant
l’égalité
dans(58)
si N ~3,
y =N/(N - 2).
1 -
1/q
=2y’/N
et s réalisantl’égalité
dans(58)
siN ~ 3,
y >N/(N - 2)
et p N(y - 1)/2y.
Nous allons maintenant établir des conditions nécessaires sur la don-
née
en termes decapacité
associée àl’espace
de SobolevNous une norme de cet espace et la
capacité
associée estdéfinie pour un
compact
K de parNous renvoyons à
[7 ] [2] ] [3 pour plus
de détails et, enparticulier,
pour lapossibilité
de « tronquer » les fonctions-test v dans la définition ci-dessus.PROPOSITION 3.1. -
Soit ,u
une mesure de Radonpositive
àsupport compact
dans Q vérifiant(55)
avec ,u = Àv.Alors,
il existe k =k(y, N, fl)
tel que
En
particulier,
siBr == { x E S~ ; ~ x. - Xo r ~,
il existe k’ =k’(y, N, Jl)
tel que, pour r assez
petit,
203 SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
Démonstration. -
Remarquons
d’abord que(55) implique :
En
effet,
étant donné untel v,
il suffitd’appliquer (55)
à lasolution ~
dequi majore v d’après
leprincipe
dumaximum,
Étant
donné v ECô (S2)+, appliquant (64)
àv2y~,
on obtientsoit,
en utilisantl’inégalité
deGagliardo-Nirenberg [8] ]
Étant
donné K ci Qcompact, appliquant (65)
aux fonctions-test défi- nissantC2,y,(K)
dans(61) (après
localisation sur unvoisinage
dusupport
de,u),
on obtient -La
propriété (63)
est alors uneconséquence
de(62)
et des résultats de[7].
: COROLLAIRE 3 . 3. - Si v est
positive,
les conditions(ii )
et(iii )
du corol-laire 3.2 sont
optimales,
c’est-à-dire :si
N ~
3 et y =N/(N - 2),
il existe v EL1(S~)
tel que d~, >0, Ey
n’a pasde
solution,
si
N ~ 3,
y >N/(N-2),
1x p N(y - 1)/2y,
il existe v ELP(Q)
tel que VÀ >0, Ey
n’a pas de solution.Démonstration. -
Supposons
y =N/(N - 2)
et ,u EL~{S~). D’après
laproposition 3.1,
une condition nécessaire pour que(Ey)
ait une solutionpositive
avec J1 = Àv est .Mais des fonctions
ayant
dessingularités en )
x - xoj- N [Log x0| )] -1- E
avec 0 ~
y’ -
1produisent
des fonctions deL qui
ne vérifient pas(66).
Si y >
N/(N - 2),
il existe des fonctions deLP(Q)
avec 1 pN(y - 1)/2y
Vol. 3-1985.
204 P. BARAS ET M. PIERRE
ayant
dessingularités en .x - xQ ~ - N~ 1- Eop
avec 8 > 0 et2y’ N(1 - E).
Ces fonctions ne vérifient pas
(63).
Remarque.
Lapropriété (62)
a étélargement
étudiée dans la littérature dans un autreobjectif (voir
parexemple [1 ] et
sesréférences). Rappelons
que
(62)
estéquivalente
à la formulation « detype
fort »Il a été démontré récemment par D. R. Adams et le second auteur
qu’elle
était aussi
équivalente
à l’existence deCi
> 0 telle queLe cas des mesures
C2 , ~ --capacitaires
est examiné par les auteurs dans[9 ].
Tous les résultats de ce
paragraphe
s’étendent bien sûr au casd’opé-
rateurs
elliptiques plus généraux
que -A,
éventuellement nonsymétriques.
III.2.
Équations paraboliques.
Pour
simplifier
lesénoncés,
nousappliquerons
le théorème 2 .1 àl’exemple
suivant
où
et g sont des mesures de Radonpositives
bornées sur Q et]0,
T[
x S2respectivement.
Ici Q est un ouvertrégulier
borné ou non.On note =
u(t, . )
la solution deoù x E Q. Le noyau N associé au
problème (P)
est alors défini surQ
xQ
où
Q
=[0, T[x Qpar
et on
appelle
solution de(P)
toute fonction u vérifiantAnnales de l’Institut
205
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
où
f
est la solution deOn vérifie que,
pour h
E(espace
des fonctionspositives
bornéesà
support compact
dansQ), ~
= Nhéquivaut
àOn note
YT l’espace
de toutes lesfonctions ~
ainsi définies.THÉORÈME 3.2. - Le
problème (P)
a une solution au sens de(68)
siet seulement
si,
pourtout 03BE ~ YT
Démonstration. On
applique
le théorème 2.1 avec U =Q
muni dela mesure de
Lebesgue
etKn
une suite exhaustive decompacts
deQ.
Lacorrespondance
est donnée par(69).
Deplus, (11)
estéquivalent
à(70) puisque
Le théorème 2 .1 fournit une solution u telle que
uh E L 1 (Q) ~h ~ .
Reste à montrer que ceci
implique
u E Soit K uncompact
deQ,
0
Ti T, 0, ~o
= 1surK;
on poseOn a donc h > 0 sur
]0, Tl [ x
K et, enremarquant que ç
donné par(69)
est
supérieur
on vérifie aisémentque h
E X.Lorsque g - 0,
on retrouve les résultats d’existenceclassique (cf. ] et
ses
références).
COROLLAIRE 3.4. - On suppose Q
borné, régulier
eti )
si y(N
+2)/N, ,u
est une mesure de Radonpositive
bornéeii)
si y >(N
+2)/N,
p ELP(Q), 0, p > N(y - 1)/2
iii)
si y =(N
+2)/N, 0, p
> 1.Vol. 2,
206 P. BARAS ET M. PIERRE
Alors il existe T > 0 pour
lequel
leproblème
admet une solution.
La démonstration de ce corollaire est
identique
à celle du corollaire 3 . 2.Elle consiste à montrer que Il satisfait la condition
(70).
Ceci est obtenuen faisant des estimations sur
en utilisant les
injections
de Sobolev et lespropriétés régularisantes
dusemi-groupe
de la chaleur. Nous omettons les détailsqui n’apportent
riende nouveau.
Signalons
seulement que pour y >(N
+2)/N,
on aboutit àl’estimation :
avec C
indépendant
de T.Comme dans le cas
elliptique,
les résultats ci-dessus sontoptimaux
entermes
d’espaces
LP. On a, en effet :PROPOSITION 3.2. -
Soit J1
une mesure de Radonpositive
àsupport compact
dans Q.Si J1
vérifiealors,
il existe k > 0 tel queVK c Q
compact, kC2/y,y,(K).
En
particulier,
il existe k’ -k’(y, N, p)
tel que pour r assezpetit
Démonstration.
Ici, désigne
lacapacité
associée àl’espace
deSobolev
(voir [4 ]).
Comme dans le cas
elliptique,
on commence par remarquer que,si J1
vérifie
(70),
la même estimation est vérifiée pour toute v ECô ( ] - T,
T[ x Q).
linéaire
207
SOLUTIONS POSITIVES POUR DES ÉQUATIONS SEMI-LINÉAIRES
On
l’applique
alors à et un calcul en toutpoint analogue
à celui du caselliptique permet
d’obtenir.
I ( 2,1,y’
est une norme surl’espace
On en déduit
(voir [4 ], proposition 2 . 4)
D’où la
proposition, (74)
se déduisant des résultats de[7].
COROLLAIRE 3 . 5. -
i )
Les résultats(ii )
et(iii )
du corollaire 3 . 4 sontoptimaux.
ii )
Si Q et g = 0a)
si 1y (N
+2)/N, (P)
n’a pas de solutionglobale (i.
e. T =~-- oo)
autre que u - 0
j~)
si y >(N
+2)/N, (P)
a une solutionglobale
est assezpetite.
Remarque.
- Les résultats de(ii )
ne sont pas nouveaux. Nous ren-voyons à
[5 ] [6 pour
y(N
+2)/N
et à[12 pour
le reste. Nous voulonsseulement
indiquer
ici comment ilspeuvent
être obtenus comme consé- quence de notre résultatgénéral.
Dans(i ), l’optimalité
estcomprise
commedans le corollaire 3. 3.
Démonstration du corollaire 3 . 5. Le
point (i )
se déduit de laproposi-
tion 3 . 2
puisqu’on peut
construire des fonctions de LP ne vérifiant pas(74)
’
si p
ne vérifie pas(ii )
et(iii)
du corollaire 3. 4(cf.
corollaire3 . 3).
Pour
(ii)-a,
onprocède
par l’absurde.Si
0 est la donnée initialed’une solution
globale,
on a en réécrivant(70)
et ce pour toute solution de
Appliquant
cetteinégalité
à~~,(t, x) = ~(~,2t,
xo + avec T =on obtient
après changement
de variable dansl’intégrale
de droiteVol. 3-1985.
208 P. BARAS ET M. PIERRE
Si y
(N
+2)/N,
soit2y’ -
N - 2 >0,
faisant tendre A vers0,
on ace
qui
démontre(ii)-a
dans ce cas, Si y =(N
+2)/N,
on aurasoit
Si
d
>0,
ceciprouverait,
enrevenant
à la formulation(70)
Ainsi toute mesure bornée de mesure totale inférieure à
fdJl
vérifierait(70),
ce
qui
contredit lepoint (i ).
Enfin pour
(ii )-J3,
on utilise(72)
avec ,u2 --_ 0.Puisque
la constante C y estindépendante
deT, (70) (avec g
=0)
est satisfaite pour tout T > 0 dès queIl
est assezpetit.
’
III.3. Problèmes
périodiques.
Considérons le
problème
où g
est une mesure de Radonpositive
bornée sur]0,
T[ x
Ceproblème
peut être,
comme lesprécédents,
écrit sous la formeoù
Ni
est un noyaupositif
et par solution deP(o,T).
ondésigne
toute fonc-tion de
[0, T ]
x[RN)
vérifiant(75).
Onnote ! . !p
la norme dansTHÉORÈME 3 . 3. -
i )
Si 1y N/{N - 2) +,
n’a pas d’autre solu- tion que u E= 0.ii )
SiN ~
3 et y >N/(N - 2),
il existe C > 0 tel que si g est une mesurede