A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ARIA J ESUS E STEBAN
Existence d’une infinité d’ondes solitaires pour des équations de champs non linéaires dans le plan
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 2, n
o3-4 (1980), p. 181-191
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EXISTENCE D’UNE INFINITE D’ONDES SOLITAIRES
POUR DES EQUATIONS DE CHAMPS NON LINEAIRES DANS LE PLAN
Maria J esus Esteban(1)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
I I,1980, P.181
à 191(1) Analyse Numérique,
Tour55-65,
Université Pierre et MarieCurie,
4place Jussieu
-75230 Paris Cédex 05 - France.
Résumé : On montre, sous des conditions
générales,
l’existence d’une solutionpositive
et d’uneinfinité de solutions non
triviales,
radiales etexponentiellement
décroissantes àl’infini,
du pro- blème :où g(o) = o.
La démonstration utilise des résultats des
points critiques.
Summary :
We provethat,
undergeneral conditions,
there exist onepositive
solution and infi-nitely
many non-trivial and radialsolutions,
whichdecay exponentially
atinfinity,
of theproblem
where
g(0)
= 0.The
proof
relies on somecritical-points
results.182
INTRODUCTION
Dans cet article on étudie l’existence de solutions dans
H1(R2)
del’équation
semi-linéaire:
Ce
problème intervient,
enparticulier,
dans l’étude de l’existence d’ondes station- naires dans deséquations
de Klein-Gordon ouSchrôdinger
non linéaires(voir,
par ex.,[3,7] ).
Ce
type d’équations (appelées équations
dechamps
nonlinéaires) apparaît également
dans divers domaines de laPhysique théorique.
Rappelons (voir [3,5,6] )
que dans le cas N = 1 et N >3,
ceproblème
est résolusous des conditions
qui
i semblentpratiquement optimales ;
la démonstration dans le cas N > 3 de[7]
repose sur des méthodes variationnellesqui
nes’appliquent
pas àl’équation (1 )
dans[R2.
D’autre part, dans le cas d’un ouvert borné de
tR2 ,
, ondispose
de résultats bienconnus
(voir,
parexemple, [1,2] ) obtenus,
enparticulier,
par des méthodes depoints critiques.
Dans cet article nous étudions le
problème (1 )
par une méthode depoints critiques ; plus précisément,
nous obtenons l’existence d’une infinité desolutions,
sous certaineshypo- thèses,
enappliquant plusieurs
théorèmes dûs à Ambrosetti-Rabinowitz(voir [1,2] ).
Le
plan
de ce travail est le suivant : 1. -Hypothèses
et résultats.2. -
Rappels
surquelques
résultats depoints critiques.
3. - Démonstration des résultats.
4. -
Propriétés supplémentaires
des solutions obtenues et autres remarques.1. - HYPOTHESES ET RESULTATS ,
On supposera que g satisfait les conditions suivantes :
THEOREME 1 . Sous les
hypothèses (2)
-(6),
leproblème (1)
admet une solutionpositive,
u, dansl’espace H j (R2 ) (*).
Dep/us,
u estexponentiellement
décroissante àl’infini, 1.e,
3M ,
C > otels que 1
u (x ) 1 lorsque
r = 1 x1
- + OO .Enfin,
u OEC ~ ( lR ~ )
..THEOREME 2 Sous les
hypothèses (2)
-(6),
si l’on suppose deplus
que g estimpaire,
il existeune infinité de solutions distinctes de
(1 )
dansH5( R2),
à décroissanceexponentielle
àl’infini,
et
qui appartiennent
aussi àC ~ ( lR ~ ) .
Remarque
3. Considérons leproblème
« non autonome» su ivant :Il est aisé de
démontrer,
en utilisant les mêmestechniques
que pour les théorèmes 2 et3,
que si l’on fait sur h leshypothèses
suivantes :(9)
V r > o, h est dérivable à0,
par rapport à la deuxièmevariable,
et l’on a :(10) h(r,s)
= 0(es 2 ~) lorsque
s -+00,
avec n > o, uniformément en r.(*) H~ r ( (R2) :
espace des fonctions deH ~ qui
sont àsymétrie sphérique.
Alors,
on obtient les résultats suivants :THEOREME 4. Sous les
hypothèses (8) ( 13 )~
lep roblème (7)
admet dansH~( C2( 1R2)
une solution
positive, qui
décroîtexponentiellement
à l’infini.THEOREME 5. Si on suppose de
plus
queg(r,s)
estimpaire
en s, on obtient l’existence d’une infinité desolutions,
comme pour le théorème 2.2. - RAPPELS SUR
QUELQUES
RESULTATS DE POINTSCRITIQUES
La méthode utilisée consiste à
appliquer
deux théorèmes depoints critiques
dûs àAmbrosetti-Rabinowitz
(voir
th. 3.9 et th. 3.37 dans[1 ] ;
voirégalement [2] ),
que nous rappe- lons àprésent.
Soit E un espace de Hilbert de dimension infinie et f E
C1 (E
Alors,
si f vérifie :(i)
la condition(P .5.)+ : Bf M > 0,
telle quea M et o dans E’ -
fort,
onpeut
extraire de une sous-suiteconvergente
dans E.(ii) f(o)
= o et 3 p, a > o tels que(iii)
3 e EE,
e ~ o, tel quef(e)
= o.Alors,
f admet unpoint critique
non trivial dans E.D’autre
part, si,
deplus,
f estpaire,
et au lieu de(iii),
f vérifie la condition suivante :(iv)
V X sous-espace de dimension finie deE,
X F)(u
E E/ f(u)
>o)
est bornédans E.
Alors,
f admet dans E une infinité depoints critiques
distincts.En
plus
de ces deuxthéorèmes, rappelons
aussi ici un lemme dû à Strauss(voir [3] ), qu’on
va utiliser par la suite : :LEMME 6. Soit P et
Q
deux fonctions de 0~ dans R.Supposons
que l’on ait ;( i i ) ( un}
est une suite de fonctions mesurables:IR2 ~
lll telle que(v) un (x)
~ o,lorsque j
x/
~ + ~ ,uniformément
en x et en nAlors,
3. - DEMONSTRATION DES RESULTATS
On se bornera ici à la démonstration du théorème
2,
car celle du théorème 1 s’effec-tue en utilisant mêmes
techniques.
La démonstration du théorème 2 sera divisée en trois
étapes, qui
i consistent essen-tiellement en la vérification des
hypothèses
du théorème 3.37 de[1 ],
citéplus
haut.Définissons V u E E =
C’est un résultat
classique
que S EC 1 (E ; (R)
et queS’(u) = - u + m u - g(u)
dans
H 1 (~2). Ainsi,
u E E estpoint critique
de S si et seulement si u est solution de(1 ).
De
plus,
sous leshypothèses qu’on
a, S est une fonctionnellepaire.
Etape
1 . Vérification de la condition (PS)+Soit a, M > o et une suite de E telle que a M et = o
dans
H -1 (R2)
- fort. On’a, donc,
En
multipliant (17) par 0 u~,
enintégrant
parparties
et ensoustrayant
la nouvelleéquation
de(16),
on aura :où .,.
>désigne
la dualité entreH
etH~.
En
appliquant (5)
on a :Donc, u
est une suite bornée deH~( (R2)
et on peut en extraire unesous-suite,
encore faiblement
convergente
dans E vers un certain élément u E E.Comme
H1( 1R2)
4LP( 1R2),
avecinjection compacte,
V p >2,
onpeut
encoreextraire une
sous-suite, toujours
notée converge vers u p.p. dans Vérifionsqu’en
fait 1 u nl
converge vers u dansD’une
part,
en utilisant un raisonnement semblable à celui del’étape 2,
on remarque queg(u)
EL2( (R2).
D’une autre part, à l’aide destechniques
de W.A. Strauss dans[3] ,
etplus
particulièrement,
d’uneadaptation
de son lemme radial1,
et du lemme6,
on démontre queen reprenant les notations du lemme 6 dans la forme :
où K = sup
Il un Il
~ + oo et C est la constanted’injection
deH~ R2)
dansl’espace L *,
2
avec
~(s)
=e -
1.~
Comme on
sait,
deplus,
par(2)
que g estcontinue, g(u)
p.p. dans1R2.
Par
conséquent, g(un) g(u)
dansL2(IR2) et, donc,
dansH r 1
aussi.Alors,
on a queEtape
2. -S(o)
= o et 3 p, a > o telles quePar définition de
S,
il est évident queS(o)
= o.D’après (3)
et(4),
V e > o36,
M > o tels que :
Montrons, maintenant, quefG(u)
dx = o( Il
uIl ~~), lorsque Il
uIl
-~ o, dans..
R2
HH1
l’espace ce qui implique
évidemment le résultatqu’on
cherche.D’après
uneadaptation,
facile àmontrer,
du lemme radial 1 de W.A. Strauss(cf. [3] ),
3 C > o telle que V u C
H~( !R~),
o,Soit r =
1
x1
et fixons R =R(u)
tel queôE
=II
Cu ~ H1.
Choisissons àprésent .
~u~
HH1 suffisammentpetit pour avoir
R c 1.Alors,
enappelant AE
=f
x ER2 1
1u (x) I> 6E },
ona: 1
où l’on a
appliqué (’inégalité
deCauchy-Schwarz.
Mais,
où C est une constante
générique,
et ceci V u GH$( R2),
avec11
uIl
1 , C1 étant laconstante
d’injection
de H 1(B1)dans l’espace
d’OrliczL,*,
avec§(s)
=- 1 fl .
Donc,
3~
> o telle que vIl
u11
1 on aH .
En
exigeant
queIl
uIl S4,
on aura que R C2 ~
u~3/2H1,
cequi implique
On
voit,
doncqu’on peut
trouveraE
> o tel queIl
uIl
H~ae implique
Etape
3. - Si X est un sous-espace de dimension finie de E =H§( R2),
l’ensembleX fi
( u
OE E1
S(u ) > o )
est borné dans E .Pou r montrer ce fait on va u ti l iser le lemme su ivant :
LEMME 7. Sous les
hypothèses
du théorème2,
il existe des constantes@, C,
> o telles que V s OER,
’
Démonstration.
-
1 1
Donc,
V s> ~ G(s)s ~
>G(~)~ ~,
3 C > 0 telle queG(s)
> Cs~,
V s> ~
De
plus, d’après (3),
35,
C > o telles que V s ~[o, 8], g(s)
> - C s.En choisissant C
suffisamment grand,
on a montré donc que V s ~ o,G(s)
> -Cs~
+ C’s~~
et par
parité,
on aura le résu ltat voulu.Prenons, donc,
un sous-espace deH (R")
de dimensionfinie, X,
et u G X.D’après
le lemmeprécédent,
1 En
effet,
du fait que X est un espace de dimensionfinie, Il.
.Il
H i et (f 1 . 1 2+~ 2+~i
sontdeux normes
équivalentes. Donc, 3
c > o telle que u E X etS(u) ~
oimpliquent Il
uIl
H 1 C.
4. - - PROPRIETES SUPPLEMENTAIRES DES SOLUTIONS OBTENUES ET AUTRES
REMARQUES
4.1. - En utilisant des méthodes
analogues
à celles de W.A. Strauss(voir [3],
page155),
on montrefacilement la décroissance
exponentielle
à l’infini des solutionsobtenues,
et leurappartenance
àC2(IR2 _ o ~ ).
.On
peut
montrer aussiqu’en
fait ces solutionsappartiennent
àC2( [R 2) (voir [7] ),
et, donc, qu’elles
sont des solutionsclassiques
de(1 ).
4.2. - A l’aide de l’identité de Pohozaev
[4] ,
, on voit que V u solution de(1 ),
on doit avoir : :/- Donc,
en recherchant des solutions non triviales de(1),
on devra avoir) G(u(x))dx
> o, et parconséquent,
la condition(6)
est une condition nécessaire.4.3. - - Les
hypothèses (2) - - (4) seules,
peuvent être considérées comme assezoptimales (voir,
parexemple,
une discussiond’hypothèses analogues
dans[7] ).
La condition
(5),
par contre, ne semble être dûequ’à
latechnique
utilisée. De toutefaçon, rappelons qu’en
tout cas, cette condition estexigée
dans tous les théorèmesqui
donnentdes résultats dans le cas des ouverts bornés de
1R2.
Nousconjecturons
que les résultatsprécédem-
ment
exposés
restent vrais sans cettehypothèse, moyennant peut-être,
uneexigence
un peuplus
forte que
(4)
pour lecomportement
de g à l’infini.191
REFERENCES
[1]
P.H. RABI NOWITZ. «Variational methods for Non Lineareigenvalue problems
inEigenvalues
of NLproblems».
G.Prodi, ed.,
C.I.M.E. Ediz.Cremonese, Roma, 1974.
[2]
A. AMBROSETTI et P.H. RABINOWITZ. «Dual Variational methods incritical points theory
andapplications». J.
Funct.Anal. 14, 1973,
p. 349-381.[3]
W.A. STRAUSS. Comm. in math.physics, 55,1977, p. 149-162.
[4]
S.I. POHOZAEV. Sov. Math.Doklady, 5, 1965, p. 1408-1411.
[5]
H. BERESTYCKI et P.L. LIONS.Comptes-Rendus, 287,
SérieA, 1978,
p. 503.[6]
H. BERESTYCKI et P.L. LIONS.Comptes-Rendus, 288,
SérieA, 1979,
p. 395.[7]
H. BERESTYCKI et P.L. LIONS. «Existence of solutions of Non Linearequations.
I. The