A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
C. S UNYACH
Une classe de chaînes de Markov récurrentes sur un espace métrique complet
Annales de l’I. H. P., section B, tome 11, n
o4 (1975), p. 325-343
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPB_1975__11_4_325_0>
© Gauthier-Villars, 1975, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section B » (http://www.elsevier.com/locate/anihpb) implique l’accord avec les condi- tions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
Une classe de chaînes de Markov récurrentes
sur un
espace métrique complet
C. SUNYACH (*)
Vol. XI, n° 4, 1975, p. 325-343. Calcul des Probabilités et Staîistique.
SUMMARY. - In order to prove recurrence
properties
for a class ofdiffusions on an infinité dimensional Hilbert space, we
study
the class oftransition
probability
on acomplete
metric space whichsatisfy
the follow-ing
conditions:1) They
induce strict contractions on the space ofLipschitz
functions.2) They
operate on the space of measures for which the distance to anypoint
is anintegrable
function.We prove that there exists a
unique
invariantprobability
measure andderive that the associated Markov chain is recurrent on non
negligible
open sets. Then we construct and characterize the
potential
operator.Finally
weapply
these results to stochastic differentialequations
on aHilbert space.
INTRODUCTION
A part la théorie des marches aléatoires récurrentes sur les groupes localement compacts, c’est la théorie des chaînes récurrentes au sens de Harris
qui
est laplus développée
et utilisée(cf. [7]).
Il se trouve que sur unespace de Hilbert de dimension
infinie,
il existe desdiffusions
trèssimples (gaussiennes) qui
ne sont pas récurrentes au sens deHarris,
maisqui cependant
sont récurrentes sur les ouverts.C’est pour étudier les
propriétés
de récurrence de ces diffusions que (*) 23, rue Daubenton, 75005 Paris.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol.
325
nous considérons la classe des
probabilités
de transition sur un espacemétrique complet,
ayant lespropriétés
suivantes :1) L’espace
des fonctionslipschitziennes
est invariant etl’application
induite est une contraction stricte.
2) L’espace
des mesures bornéesintégrant
les fonctions distance à unpoint arbitraire,
est invariant.Dans le
paragraphe 1,
nous montrons, pour cesprobabilités
de transi-tion,
l’existence d’uneprobabilité
invariante y et un théorèmeergodique.
Dans le
paragraphe 2,
nous montrons que la chaîne de Markov associéeest récurrente sur les ouverts non
y-négligeables.
Dans le
paragraphe 3,
nous construisons et caractérisonsl’opérateur potentiel
de la chaîne(on
trouvera dans[9]
une étudeplus approfondie
du
principe
du maximumrécurrent).
Dans le
paragraphe 4,
nousappliquons
ces résultats auxprobabilités
de transition définies par les solutions des
équations
différentielles stochas-tiques
sur un espace de Hilbert.Je tiens à remercier D. Revuz
qui
a bien voulu relire et commenter cetravail.
I. UNE CONDITION SUFFISANTE
D’ERGODICITÉ
Dans tout ce texte
(X, d) désigne
un espacemétrique complet sépa-
rable et ~’ sa tribu borélienne. On
désigne
parL(X) (resp. Lb(X)) l’espace
des fonctions
numériques lipschitziennes (resp. lipschitziennes
etbornées)
sur X. Pour tout
f e L(X),
ondésigne
par[ f le plus petit
k E(~+
tel queTHÉORÈME 1. - Soit N une
probabilité
de transition sur(X, ~’)
tellequ’existe
0 E[0,
1[
tel l que sif ~
ELb(X)
alorsN f
ELb(X)
et8 [ f ’]
et
qu’existe
x E X tel quey)N(x, dy)
+ ooce qui
entraîned(x’, y)N(x", d y)
-~- ~ pour tous x’ et x" EX,. on pose~p(x) - d(x, y)N(x, dy) .
Alors il existe une
unique probabilité
y invariante par N telle que pour tout x EX,
y Hd(x, y)
soity-intégrable
et pour tousL(X),
x E X etn E on a
rh.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
L’opérateur
induit par N sur L1 (X, X, y)
estconservatif
etergodique (voir [6]).
Démonstration. Pour tous
f ~
EL(X),
x E X et nE~J,
on a(On désigne
par1 A
la fonctioncaractéristique
delorsqu’il n’y
aura pas
d’ambiguïté
onremplacera t1X
par t(t
ER)),
d’oùDonc la suite est convergente, or
donc la limite ne
dépend
pas de x. Nous ladésignerons
parr( J’).
Si x E
X,
posons =dy)
et montrons que la suite vérifie la condition de Prokhorov. Si K est unepartie
compacte de X etE >
0
osons CPtx -
inf1 1 d x K qui
est unfon 1 ~ - lip-
8 >
0,
posons03C6~,K(x)
= inf1, -d(x, K)), qui
est une fonction - -lip-
schitzienne valant 1
lorsque (K)E,
où= ~
x,d(x, E ~ .
Étant
donné E >0,
soient un entier tel quex 1
xx E
etKE un compact tel que 1
- E
pour i =1,
..., p.D’aDrès (21. on a ~
pour n > p, d’où
pour n > p et aussi pour n p
d’après
la définition de KE.Étant
donné E >0,
soient En > 0 tels que E =En
et posonsJ =
L’espace (X, d)
étantcomplet,
J est compact et pour toutn
p E On a
ce
qui
prouve que la suite vérifie la condition de Prokhorov.Si y est une
probabilité
adhérente à il existe unesuite p’ T
oo telleque pour toute fonction
numérique
continue etbornée f,
on aitVol.
lim
=03B3(f).
Doncy( f )
=r( f’)
pour toutf
ELb(X).
Parconséquent
il existe une seule
probabilité
y telle que limN"f (x)
=J fd03B3
pour toutf ~
ELb(X),
donc aussi pour toute fonctionnumérique f ~
continue et bornée.L’inégalité (1)
résulte donc de(2) lorsque f ~
E Or il existe unesuite croissante an E telle que 0 1, convergeant
simplement
vers
lx
et que lim = 0( par exemple an(x)
= inf( 1, -C(x) )
oùest la distance de x au
complémentaire
de la boule ouverte de centre xpet de rayon
2n).
Sij’E L(X),
enappliquant ( 1 )
à et en faisantp T
oo ontrouve que
f ~
vérifie( 1 ).
Si yo est une
probabilité
invariante parN,
on apour tout
f’ E Lb(X),
donc y = yo.Les
propriétés
del’opérateur
induit par N sury)
résultent de laproposition
suivante.PROPOSITION 2. - Soient
(E, si, P)
un espace deprobabilité
et N uneprobabilité
de transition sur(E, ~)
telle que P soitl’unique probabilité
invariante par N. Alors
l’opérateur
induit par N sur L(E,
A,P)
est conser-vatif
etergodique.
’Démonstration. Pour toute fonction
numérique
/-mesurable bornéef;
on a
~ 1 Nf f N 1 f
donc N induit unopérateur,
notéN,
surP). Désignons
parN l’opérateur
sur~, P)
tel que(jP)N
=( f N)P
pour toutj’
EL 1 (E, ~, P).
Comme1 N
= 1 et NI 1 = 1,N
et N sont conservatifs. Soit ~,P)
tel quegN
= g ; pour toute fonctionnumérique
H-mesurable bornéeh,
on ace
qui
montre que la mesuregP
est invariante par le noyau N. Enparti-
culier si A est tel que =
TA (On désigne
parJ
la classe dans1 1 ~
1
1P
L (E, A, P)
def
E21(E, a, P))
etP(A) ~ 0,
laprobabilité P A est
inva-riante que AC par est
P-négligeable.
N, d’où1AP
= DoncP(A)P,
N est donc 0ergodique.
=P(A) f
ACdP,
cequi
prouveAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Soit g E
L2(E, j~, P)
tel queNg
= g ; on ad’où
gN
= g. Donc si A ~A est tel queN 1 A
=1A et P(A) ~ 0,
alors A‘ estP-négligeable,
cequi
prouve que N estergodique.
Remarques.
1)
Si l’on ne suppose pas que X estséparable,
le théorème 1 reste vraien supposant de
plus qu’existe
xo E X tel que pour tout n~N lesproba-
bilités
Nn(xo, dy)
sont de Radon(Comme précédemment,
on montre que cette suite vérifie la condition deProkhorov).
2)
Sous leshypothèses
du théorème1,
iln’y
a pas engénéral
unicité desmesures ~-finies
positives
invariantes. Parexemple
si X = [R etNJ’(x)
=f’ x .
Alors y = Eo(Ex désigne
la mesure de Dirac enx)
et six E
0 } ,
lamesure
est invariante parN ;
il en résulte que N nenEll
vérifie pas la condition de Harris. On donnera un autre
exemple
de cedernier
phénomène
dans leparagraphe IV,
pourlequel
le support de y est X.3)
SoientN~ (resp. N)
une suite deprobabilités
de transition(resp.
uneprobabilité
detransition)
sur X vérifiant leshypothèses
du théorème 1avec
03B8i l,
tellequ’existe x0~X
avec supd(xo, dy)
+ ooet que
lim
=Nf(x)
pour tousf
ELb(X)
et x E X.Désignons
par 03B3i(resp. y) l’unique probabilité
invariante parNi (resp. N).
Alorslim 03B3i
= yétroitement.
En effet si on a
d’après (1)
d’où
donc lim
y( f’)
et aussiy( f’)
lim il en résulte quelim yi
= y étroitement.4)
On peut démontrer le théorème 1 en introduisant l’ensemble P desprobabilités ~,
sur(X, ~’)
telles quey)À(dy)
+ oo pour tout4 - 1975.
|fd03BB - fd |
x
EX;
muni de la distanced(~,, ,u)
= sup est[/] ]
complet.
D’autrepart P
est stable par N et pourtous 03BB, ~P
et n on adonc si ~, E
~,
alors,
5)
Plusgénéralement
le théorème 1 est vrai si l’onremplace Lb(X)
parun ensemble de fonctions
numériques lipschitziennes
bornées surX,
noté
L,
ayant lespropriétés
suivantes :a)
Lengendre
la tribu borélienne et est stable par N.b)
Pour tout B > 0 il existe 0 tel que pour tout compact K il existe ç eL, [~j
~C~
et un compact K’ iD K tels que0~~~ 1,~=0
sur Ket ~p = 1 sur
((K’)E)‘.
c)
Il existe 0 E[0,
1[
tel que pour tousJ’E L,
on ait[Nf ’] 0[/].
Ceci permetd’appliquer
le théorème 1 sur un espace(X, d) = (Xl, dl)
x(X2, d2)
aux
probabilités
de transitionNi 1 Q N2
oùN
1(resp. N2)
vérifie leshypo-
thèses du théorème 1 sur
dl) (resp.
sur(X2, d2)),
L étant l’ensembledes fonctions
/t 1 ~ f 2
avecji
E etf 2
ELb(X2).
II .
PROPRIÉTÉ
DERÉCURRENCE
Dans ce
paragraphe
nous utilisons lesopérateurs Uh
introduits dans[7].
On
désigne
par H l’ensemble des fonctions boréliennes sur X à valeurs dans[0, 1].
Si h E H et si N est uneprobabilité
de transition sur(X, ~),
on pose
OÙ
I j
estl’opérateur
demultiplication
parf (on
aremplacé 1x -
h par 1 -h).
PROPOSITION 3. - Pour que =
Îx,
ilfaut
et ilsuffit
que pour toutx e X on ait lim
(NI1-h)n1X(x)
= 0.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Démonstration. En effet pour tout x E
X,
on aPROPOSITION 4. 2014 Soit N une
probabilité
de transition sur(X, X) vérifiant
les
hypothèses
du théorème 1. e H nLb(X)
et y(h) >0,
=lx.
Délnonstration. 2014 Soit et posons
03C6n = (NI1-h)n1X
et03C6 = Hm 03C6n. Pour tout M e on a
(0 + 03B82
+ ... +0")M,
donc
[03C6n] 03B8 1 03B8[h]
1 2014 C7 et 03C6~Lb(X).
On a = 03C6, d’où 03C6N03C6.
Lasuite
(N"p)~
est croissante et convergesimplement
versy(~) d’après
!ethéorème 1 car 03C6 e
Lb(X),
d’où 03C603B3(03C6).
Parconséquent
d’où
Donc si
y(h)
> 0 on a =0,
d’où 0 ~p =0,
cequi
entraîneque
UNhh
=lx d’après
laproposition
3.COROLLAIRE. Soit N une
probabilité
de transitionvérifiant
leshypo-
thèses du théorème 1 . Pour tout borélien d’intérieur non vide A et non
y-négli- geable
laprobabilité
de visiter uneinfinité
defois
A estidentique
à 1.En effet il existe h E H n tel que 0 h
1 A
ety(h)
> 0. Or1 X
=lx.
D’où =lx.
III.
L’OPÉRATION
POTENTIEL DE LACHAÎNE
PROPOSITION 5. Soient N une
probabilité
de transition sur(X, ~’) véri.- fiant
leshypothèses
du théorème 1 etf
unefonction numérique .lipschitzienne
sur X telle que
y( f )
= 0. Il existe unefonction numérique lipschitzienne
g telle que(I
-N)g
=f, unique
à l’addition d’unefonction
constanteprès ;
nous
désignerons
parVf l’unique
solution telle quey(Vf )
= 0.Démonstration. Pour tous n E et x E
X,
on ad’où pour tout m > n
Or 1 m
N"’f ’(x)
=y( f’)
=0, d’après (1).
D’où
donc lim
(I
+ N + ... +existe ; désignons par V/ (x)
la limite.On a
[(I
+ N + ... +Nn)f]
1[/]
doncVf
estlipschitzienne,
et1 - C7
(1
-N)(I
+ N + ... +N")/==/-
d’où(I
-d’après
lethéorème de
Lebesgue.
Soient g
1 et ~~ desfonctions lipschitziennes
telles queOn a
(I
-N}( g 1 - g2)
=0,
donc gi - g2 est constanted’après (1).
On pose
Ly = ~ f E L(X), y( f’) = 0 ~, Lb = ~ f E L6(X), y( f’) = 0 ?
etet
désigne l’espace
des fonctionsnumériques
surX, ~’-mesurables ; (Ly, [ ])
est un espace deBanach,
carOn
désigne par B
l’ensemble des fonctionsnumériques lipschitziennes
sur X et nulles hors d’un
borné,
et= { f
~B ety( f )
=0}.
Dans la suite de ce
paragraphe
nous n’utiliserons que latopologie
de lanorme de
l’espace
de Banach[ ]),
et latopologie
faibledésigne l’espace
des mesures bornées surX).
PROPOSITION 6.
- L’opérateur potentiel
V de la chaîne N a lespropriétés
suivantes :
1
1) [(I
+aV) f pour
tous a > 0 etf
et V est unebijection
deLy.
2)
Posons ’Y~_ ~ f
ELb, Vf
EL6 ~ .
Alorsil’ (adhérence
dansLy)
eststable par V.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
3) (Principe semi-complet
dumaximum).
Si
f
ELy
n’est pasy-négligeable,
alorsVf’ - f
supVf.
f>o
4) (Principe
du maximumrécurrent).
Soient A un ouvert de X tel que
y(A)
>0, f
EL00FF
unfiltre
tel queVJ~
ELb
et
qu’existent
03C6 E L~et 03C8
E L~ aveclim f
= 03C6 et limVf = 03C8
pour lai
topologie
etque ~
~p >0 ~
c A. Alorst~ -
~p sup~.
A
Démonstration :
1 )
PosonsPr
= e -03A3tn n!Nn
n=0 si t > 0 etVa
=o
si a > 0. Pourtous
f ’
EL(X),
t > 0 et a >0,
on a EL(X) (car (1)
montre que pour tout x E X la suite~ ~ d(x, dy)
estbornée),
EL(X)
etEnsuite
(Pt)
est unsemi-groupe
fortement continu surLy,
admettant N - 1pour
générateur.
Doncet par
conséquent d’après (4)
on a1
De
(6)
et(4)
n résulte quelim
=Vf
sif E Ly,
doncd’après (5).
Ceci montre que V est unebijection
deLy.
2)
La relation V = surLy
montre que si alorsV03B1V03B1f~L~
car
Vaf
donc03B1V03B1f
E Or on a vu quelim Va f
=Vf
sif
donc si
f
E V.Y
3) D’après
la remarque 1 suivant le théorème 4 de[9] (qui
estapplicable
car |Vf|
u +vd(., a)
avec u, v E et a EX), si Ly
n’est pasy-négli-
geable,
alorsVf -
sup >0}
n’étant pasnégligeable,
est .récurrentd’après
le corollaire de laproposition
4.En
particulier,
si deplus j’
E~‘y
alors{ f
>0 }
est borné(relativement
à
d)
donc supVf
+ oo, parconséquent Vf’
est bornéesupérieurement
f>o
ainsi que
V( - f ),
doncVf
E ~°°.4) D’après
le corollaire de laproposition 4,
A estrécurrent ;
donc la conclusion résulte directement du théorème 3 de[9].
Remarques :
1)
Sif’
ELy
est nulle sur le support de y, il en est de même deVf:
Eneffet 1 Nnf 1 f 1 dy
etVf
=2)
Engénéral V f’
n’est pas borné sif
l’est. Dansl’exemple
de la remar-que
2)
duparagraphe 1, Vf’(x) = 03A3f(x 2n)
sif’ E L(X)
et = 0. Enparticulier
sif’(x)
= x sur[- 1,
+1], f’(x) = -
1sur ] -
oo, -1]
etf(x)
= 1 sur[1,
+oo[,
alors p doncVf’
n’est pas borné.Réciproquement,
on a la’
PROPOSITION 7. - Soient y une
probabilité
sur(X, ~)
telle qued(a, . ) E ~ 1 (X, ~’ ; y)
pour tout un sous-espace vectoriel deL6
tel que
~y
c V uneapplication
linéaire de’~
dans’~ (l’adhérence
dans
Ly)
tels que0)
ci/’
n ~°°.1)
Il existe0’e]0, 1] J tel que
pour tous ce > 0 et
f
E2)
supVf ’
pour toutf
E’~’
tel que supf’
> 0.f>o
3)
Soientf
E unfiltre,
03C6et 03C8
E tels quelim
if =
03C6 etlim
iVfi = 03C8
pour la
topologie Mb).
Alors il existe des xn ~ X tels quelim
= sup03C8
etlim
0.Alors il existe une
unique
résolvante markoviennemesurabie (V«)«>
o sur( X
laissant)
invariant et telle que[V03B1f] 1 03B1+03B8’ f.Î J
pour tousce > 0 et
f’
ELb(X),
et quelim [Vf - =
0 sif
E V; ,. y est invariantepar
03B1V03B1
et pour tous x l, x2 E X on ad(x 1, . )
EL1(X, X ; V«(x2, dy)) (ce
>0).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Démonstration:
a) L’hypothèse 1 )
montre que V est unopérateur codissipatif (voir [4J)
et borné sur
(~, [ ]).
Il existe donc uneunique
résolvante de contraction(Ua)a> o
surV telle
quelim [Vf - ] =
0 et1 , [ f’]
pourtout
f
EV.
1 a+8b)
SiJ’ E ’~’,
alorsdonc
d’après 2)
on asi sup
( f -
>0,
sinonf
ord’après a),
on a[ f’]
==-0,
or03B3(f)
= 0 d’oùf
= 0. Donc supf
pour toutf ’
E’~’,
d’ o ùU~(’~’ n ~ °° )
c)
Soit un filtre tel que lim et timpour
Q(~°°, ~l6). D’après (7)
et3),
il existe une suite xn E X telle que lim03C8(xn)
=sup 03C8
et lim(03C6(xn) - 03C8(xn)) 0,
d’oùEn
particulier, si ç
= 0alors t/1
=0,
cequi
montre queest fermable dans 200 pour
Désignons
parV«
cettefermeture,
dont le domaine est contenu dans{ f’E y( f )
=0 ~
et soitVa
leprolongement
linéaire deVa
àD(V«)
3R1X
tel que03B1V03B11X
=lx.
Pour tout
J’E
on af - y( f)lx
ED(V«)
etd’après (8),
d’où03B1V03B1f
sup/
Montrons que En effet si a ~B et
f ~B,
on a/ 2014
et il existe une suitelx
telle que lim[aj
=0,
.
d’où
donc
f’ - y( f’)lx
n ~~° etf’
EVol. n° 4 - 1975.
Si
f;,
E f4 c etf;, ~, 0,
alors carV«
estpositif
et la limiteest 0
d’après (8),
doncd’après
le théorème deDaniell,
la restriction de03B1V03B1
à B est la restriction à B d’un noyau sous-markovien sur
(X,
d’oùet ce noyau est en fait markovien.
La
probabilité
y est invariante par03B1V03B1
parconstruction,
donc sif
E Lbalors
03B1V03B1fd03B3
=Jây,
d’où))dy
+ oo pour tout a EX,
doncd(a, ))
+ ~ pour y-presque tout x, maisd(a, ))
étantlipschitzienne
elle est finie partout.Remarque.
- Si À est une mesure bornée telle que~.( 1 X)
= 0 et quey) ~, ~ (dy)
+ co pour tout x EX, j’ignore
s’il existe une mesurebornée ,u telle que
N) =
À.Cependant
pour toutj’
EL(X),
on aIV. APPLICATIONS
Soient H un espace de Hilbert
séparable
et V un sous-espace vectoriel dense de H muni d’une normeplus
fine que celle deH,
pourlaquelle
V estun espace de Banach reflexif
séparable.
Ondésigne par ( ( . ( ( (resp. 1 . 1
,norme de V
(resp. H, V’),
par(.,.)
leproduit
scalaire de H etpar ( . , . )
la forme bilinéairecanonique
sur V x V’.Soient A une
application
de V dansV’,
B uneapplication
localementlipschitzienne
de V dansL(H) (L(H) désigne
l’ensemble desapplications
linéaires continues de H dans
lui-même)
etQ
unopérateur
nucléairesymétrique positif
sur H tels que(i)
la restriction de A aux droites est continuelorsque
V’ est muni dela
topologie faible,
( j)
ilexiste a,
be[R+tels
que pour toutx~V on ait ~Ax~’
a +(k)
il existe À et 0 > 0 tels que pour tout x E V on ait(Tr
Udésigne
la somme des valeurs propres del’opérateur
nucléaireU), (1)
pour tousxeVetyeVona
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Étant
donné un espace deprobabilité (Q, ~, P)
et un mouvementbrownien à valeurs dans H de covariance
Q,
posonsD’après [8],
pour tout x e Hl’équation
admet une solution
unique yx
E’Y~)
n~) ’Y~)
est
l’espace
des classes de fonctions def~+
dans dont la restriction à tout intervalle[0, T]
est dansL2( [o, T] ; ~) (T
>0)).
PROPOSITION 8. Outre les
hypothèses précédentes,
on supposequ’existe
À’ > 0 tel que pour tous x et y E V on ait
Alors pour tout t > 0 la
probabilité
de transitionN,
sur H telle que pourtous
j’
ELb(H)
et x E H on ait =yt (Si gEL 1 (S2, P)
on poseDémonstration. -
Étant
donnés xl et x2 EH,
on a pour tout t EIl~+
D’où
d’après
la formule de Itô(voir [8])
donc
pour tout t E
(~+,
d’oùpour tout
Vol. XI, n° 4 - 1975.
d’après (10).
D’autre partyr
E~, P ; H),
donc pour tout x EH,
y
~--~ ~ y ~ est N,(x, dy)-intégrable.
PROPOSITION 9. Outre les
hypothèses
de laproposition 8,
on suppose que lafamille (Nt)t>0
est unsemi-groupe [Ceci
est réalisé si V = H et A estlocalement
lipschitzien (voir [Il ]),
ou siB(x)
estl’application identique
pour tout x E V(on
utilise la méthode de résolution de(9)
de[l où
lesapproxi-
mants sont des chaînes de
Markov),
et vraisemblablement dans tous les cas ; voir aussi[10]].
Alors lesemi-groupe (N,),
> o admet uneprobabilité
invarianteet une
seule,
notée y. Si deplus
il existe ~," > 0 et q > 0 tels que pour toutx E V on ait
alors |y |203B3(dy) 1 03BB" et
pour tous x e H et/
e est l’en-semble des
fonctions numériques
continues et bornées surH)
on a!im
NJ(x)
=y(/).
fi’ X)
Démonstration. 2014
D’après
le théorème 1 et laproposition 8,
le noyauNt
admet une
probabilité
invariante et uneseule ~
pour f >0,
et pour tousx e H et
/
e on a !im =03B3t(f).
Deplus
si/
e la conver-gence est uniforme sur tout
borné ;
en effet on aPour tous s > 0 et
JO
EL6(H),
on ace
qui
montre que 03B3t est invariante parNS, d’où y,
= yS ;désignons
par y cetteprobabilité.
On fait maintenant
l’hypothèse supplémentaire ( 11 ). D’après [8], l’unique solution yxt
de(9)
vérified’où
d’après (11)
donc
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
et
D’après ( 12),
on a sup r~o~
zdz)
+ ~, donc pour tout E > 0 ilexiste une boule
BR, _ { z, ~ z ~
telle que supNt
1 E. Sir ~°
or on a vu que lim =
y( f )IX
uniformément sur toutborné,
d’oùlim Nt.l’(x)
. =03B3(f).
Lorsque
A est linéaire etB(x)
est l’identité de H pour toutx E V,
on peutpréciser
les relations entre lespropriétés asymptotiques
dessemi-groupes (Nt)t>o
etS,
=e-‘A,
‘oùÂ
estl’opérateur
non borné sur Hde domaine et coïncidant avec A sur ce domaine.
Si /). est une
probabilité
sur H et a EH,
ondésigne
par ~, sa transformée de Fourier et paria(~,) l’image
de ~, parl’application
x H x + a.Dans ce cas, on montre que
N,(x, dy)
= où~,t
est laproba-
bilité dont la transformée de Fourier
est ç , Q désignant
laforme
quadratique j
t2014~(~, Q~).
THÉORÈME 10. - Soient H un espace de Hilbert
séparable, Q
uneforme quadratique positive
nucléaire sur H et(St)
unsemi-groupe fortement
continusur H.
Désignons
par(Nt)
lesemi-groupe
de noyaux où yt est laprobabilité
dont latransformée
de Fourierest 03BE
H e .Pour
qu’existe
uneprobabilité
y telle que pour tout x EH, Nt(x, dy)
con-verge étroitement vers y
lorsque
tT
oo, ilfaut
et ilsuffit
quelim |Stx| =
0pour tout x E
H,
queR(ç) =
+ ~ pourtout ç
E H et que R soit nucléaire. °~
S’il en est ainsi, y est
l’unique probabilité
invariante par(Nt) et
=e- 2R, 1
Nécessité.
Soit x e H et supposons que
N,(x, dy)
converge étroitement vers y lors- quet i
oo. Pourtout ç
EH,
on ad’où
L’ensemble M
des ç
tels que lim + oo est un sous-espace vectoriel de H. Donc si M ~H, HBM
est dense dansH ;
orsi ~ ~
M ona
(03BE)
= 0d’après (13),
d’où y = 0 parcontinuité,
cequi
est absurde. Doncpour
tout ç
EH,
on aR(ç)
=’°
+ oo
et || =
donc R est nucléaire(voir [2]).
Il est clair que y est invariante et que la
probabilité 03BB
telleque À
= eest invariante. Comme
l’hypothèse
entraînel’unicité,
ona y = e _1 2 d’où
lim = 1. Donc il existe
p(x,
Z tel que lim(Srx, ç)
=~).
rioo
Or p est une forme bilinéaire mesurable à valeurs dans
Z,
doncnulle,
cequi
montre que limSrx
= 0faiblement,
et enparticulier sup 1 = a
+ oo.Montrons que
lim =
0.Soit Àt
laprobabilité
sur H dont la trans-formée de Fourier
est e 2
. On aOr
donc
pour tout r >
0,
cequi
prouve quelim 03BBt
= 80étroitement,
où 60 est laprobabilité
de Dirac en 0. D’autre part, y =y~* ~
doncpour toute fonction
numérique
boréliennebornée f,
d’oùAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
et
Par
hypothèse
limfdy
pourf~Lb(H)
et lim =f dy d’après (14)
et(15),
sif
est une fonctionnumérique
uniformément continueet bornée. Donc
lim ff(y
+Stx)y(dy)
=fdy d’après ( 16)
et( 14),
sif est
une fonction
numérique
uniformément continue etbornée,
cequi
prouve que lim = y étroitement.vérifiant la condition de
Prokhorov,
ilexiste
un 1compact K tel que pour tout on ait
d y > 1 2
etK dy > ~ _,
d’où K -Srx
n K ~0,
c’est-à-direS,x
E K - K.Pour toute
suite tn ~
oo, la suiteSrnx
est donc relativement compacte et converge faiblement vers 0lorsque n 1
co. Donc il existe une sous-suite telle quelim = 0 ;
d’oùlim
0.ntoo " t~~
Sujfisance
Avec les notations
précédentes,
on doit montrer que silim = 0,
alorspour tout
f’
Or vérifie la condition de Prokhorov. En effet soit ul’opérateur
nucléairesymétrique %
0 sur H tel queR(x) = (x, ux)
pour tout x e
H,
et(en)
une base orthonormale de H telle Qued’où
Vol. XI, n° 4 - 1975.
Or u étant compact ceci montre que vérifie la condition de Prokhorov.
De
plus lim
Yt = ysimplement,
donclim Yt
= y étroitement. D’autre part la famillef(.
+S,x)
converge uniformément sur tout compact versf lorsque t i
+ oo, sif
E~b(H),
d’où(17).
Remarques.
Supposons
que V =H,
A = 01 avec 0 >0,
queQ
soitinjective
et H dedimension infinie. Alors les
hypothèses
du théorème 10 sont satisfaites.1)
Si t > 0 laprobabilité
de transitionN,
ne vérifie pas la condition de Harris. Sinon pour tout x E H on aurait y «, 1 2nNnt(x,.) (On
écritÀ « p si À est absolument continue par rapport à On sait
qu’existe
a E Htel que pour tQut nE N* et s >
0,
ynt et sontétrangères
et que pour tous avec m # n, ynt et sontétrangères.
DoncJe
1 1 N 0 . et
03BB’ -1 1 N a . .)
sontétrangères;
or « 03BB et03BB
= 03A31 2n Nnt(0,.)
et A’= 03A31 2n Nnt(a,.)
sontétrangères ;
or y « 03BB et y « ~,’ cequi
est contradictoire.2)
Soit(en)
une base orthonormale de Hdiagonalisant Q.
Leplongement canonique
de H dans f~~ déterminé par(en)
permet deprolonger
cha-que
Nt
en uneprobabilité
de transitionNt
sur Commel’image
y,(resp. y) de yt (resp. y)
sur f~~ est unproduit
tensoriel dénombrable deprobabilités gaussiennes
surI~, N,
est unproduit
tensoriel dénombrable deprobabilités
de transition vérifiant la condition de Harris. Si~’n
estla tribu
engendrée
par les npremières coordonnées, ~’n
est invariante parN~
et la restriction de
Nt
à~’n
vérifie la condition de Harris pour tout n E N*.3)
Soient(X, +)
un groupe abélientopologique
métrisableséparable
et d une distance invariante par translation sur
X,
induisant latopologie
et pour
laquelle
X estcomplet, À
uneprobabilité
sur X telle que + oo et S uneapplication 03B8-lipschitzienne
de X dans X.Alors la
probabilité
de transitionNf ~(x)
=f’( y
+ vérifie leshypothèses
du théorème 1. Lesprobabilités
de transitionNt
du théorème 8sont de ce type
(t
>0).
’
4) Lorsque
H est de dimension finie et legénérateur
invariant par rotation la condition de laproposition
7 est àpeine plus
forte que celle de Khasminskii(voir [5]).
5)
On trouvera dans[10]
la détermination desprobabilités
invariantesAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B