A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ARTINE M ARION
Étude mathématique d’un modèle de flamme laminaire sans température d’ignition : I - cas scalaire
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 6, n
o3-4 (1984), p. 215-255
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ETUDE MATHEMATIQUE D’UN MODELE DE FLAMME LAMINAIRE SANS TEMPERATURE D’IGNITION : I - CAS SCALAIRE
Martine Marion (1)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
V I,1984,
P 215 à 255(1) INRIA,
Domaine deVoluceau, Rocquencourt,
BP105,
78153 LeChesnay - (France)
Résumé : Ce travail étudie les
propriétés qualitatives
d’un modèle de flamme laminaire station-naire,
sanstempérature d’ignition.
Pour cemodèle,
il existe une infinité d’ondesplanes,
solutionsdes
équations
de la combustion. On détermine lecomportement asymptotique
de cessolutions, lorsque l’énergie
d’activation tend vers l’infini. Le lien entre le modèle considéré et celui de latempérature d’ignition
est ensuiteprécisé.
On étudie enfin leproblème analogue
sur des interval- lesla
=]-a,+a[ ,
ainsi que le passage à lalimite, lorsque
a -~ + ce.Summary :
The aim of this paper is to discuss a model of laminarsteady
flame with no switch-on(or ignition) temperature.
For this model there existinfinitely
many solutions of the combustionequations having
the form ofplanar travelling
waves. We determine theasymptotic
behaviourof these solutions for
large
activationenergies.
We furtherstudy
therelationship
between this model and the one withignition
temperature.Lastly,
westudy
ananalogous problem
in a boundedinterval la = ]-a,+a[
and the convergence of solutions as a -~ + ce.216
0. - INTRODUCTION
On étudie la structure d’une flamme
laminaire, pré-mélangée, stationnaire,
dans le casd’une réaction
simple
dutype :
réactant -~produit,
sousl’hypothèse
d’un nombre de Lewiségal
à 1. Le
problème
se ramène alors à(voir
Buckmaster et Ludford[5],
Williams[9] ) :
Déterminer une
application
u : IR -*[0,1 ]
et un réel c vérifiantu
représente
unetempérature
réduite et l’on a : u = 1-~v où v est la concentrationmassique (rédui- te)
du réactant.g(u)
s’écrit(1-u)f(u),
oùl’application
fprend
encompte
le terme d’Arrhénius.c
représente
un fluxmassique,
et,rappelons-le,
est une inconnue duproblème.
La nature des solutions de
(0.1 ) dépend
étroitement du comportement de g au voisina- ge de 0. Les lois de lacinétique chimique imposent
que g vérifie engénéral :
g > 0 sur[0,1 [ g(1 )
= 0. Il I estclassique
que,alors,
commeg(0)
>0, (0.1)
n’a pas de solution. Ceproblème
constitue la «difficulté de la frontière froide». On le contourne en modifiant le terme de réaction f. On suppose en
général
que :Le réel 8
représente
unetempérature d’ignition
et on démontre alorsqu’il
existe ununique couple (u,c)
solution de(0.1 ) (à
une translation del’origine près
pouru).
On va étudier
ici,
un second modèle où la fonction g vérifie :On va donner pour ce modèle un résultat d’existence et d’unicité
(très
différent de celui obtenu pour le modèle de latempérature d’ignition).
Onprécisera
le lien entre les solutions obtenuesdans ces deux modèles. On fera ensuite une étude
asymptotique,
pour un certainparamètre
ten-dant vers 0. On étudiera enfin un
problème analogue
à(0.1 )
dans un intervalle borné[-a,+a] ,
ainsi que le passage à la limite a - + oo. Hormis le résultat d’existence et d’unicité
déjà
établidans
[6, 7, 10] (la
démonstration ci-dessous estdifférente)
et ceux relatifs au lien entre les deuxmodèles obtenus dans
[7],
tous ces résultats semblent nouveaux.Principaux
résultatsOn considère en fait ici un
problème plus général
que(0.1).
Plusprécisément,
on sedonne une
application
g vérifiant :et une
application
k telle que : :Pour c E IR
fixé,
on étudie leproblème :
k
représente
un coefficient de diffusion non linéaire.De nombreux auteurs
(Aronson-Weinberger [1 ],
Fife[6] , Johnson [7] , Uchiyama
[10] )
ont étudié leproblème (0.4)
avec k ~ 1. Ils ont montréque 3 co > 0
tel que(0.4)
admetune solution u si et seulement si c > Fife
[6] , Johnson [7] , Uchiyama [10]
ont démontrél’unicité
(à
une translation del’origine près)
de u. Ces travaux utilisent(excepté
celui deJohnson)
des
techniques
de typeplans
dephase
etimposent
sur g deshypothèses plus
restrictives que(0.2)
et,
deplus,
nonadaptées
auxproblèmes
de combustion.Dans la section
1,
on propose une démonstration du résultat d’existence et d’unicité ci-dessus différente de celles dans[1, 6, 7, 10] .
Elle utilise une méthode de «tir» ets’applique
au
problème (0.4) (avec
un kgénéral).
Le résultatprécis
est le suivant :THEOREME 1. Il existe
co
> 0 tel que leproblème (0.4)
admet une solution si et seulement si.
Pour tout c ~ la solution du
problème (0.4)
estunique (à
une translation del ’origine près).
Depw
,La section 2 fait le lien entre le modèle étudié et celui de la
température d’ignition.
Plus
précisément,
d 8 E]0,1[ ,
V c EIR,
on considère leproblème :
où xm n désigne
la fonctioncaractéristique
de l’intervalle[e,1 ] . Berestycki,
Nicolaenko et Scheurer[3,4] , Johnson
et Nachbar[8]
ont montré que, E]0,1[ ,
il existe ununique c(=
tel que leproblème (0.5)
ait une solution. Cette solution estunique (à
une translation del’origine près)
et l’on a :ce
> 0. V 9 E]0,1 [ ,
Vz~
E]0,1 [ fixé,
on noteu~ l’unique
solutionde
(0.5)
telle que =z
On démontre le résultat suivant :Il est aisé de vérifier que les résultats
(i)
et(ii) peuvent
être obtenus par la méthode deJohnson [7]. (iii)
sera démontré dans la section 2.Les section 3 et 4 sont consacrées à une étude
asymptotique.
La fonction g est suppo- séedépendre
d’unparamètre
e >0,
destiné à tendre vers 0 etqui représente
l’inverse del’énergie
d’activation
(réduite)
de la réactionchimique.
On note g =ge
et on suppose que la famille vérifie leshypothèses
suivantes :On sait
(section 1 )
que V E >0 ,
,3 co(e)
> 0 tel quel ’équation :
admet une solution si et seulement si c >
co(e).
Dans la section3,
on s’intéresse au comportementasymptotique
deco(e)
et del’unique
solution de(0.6) correspondant
à c = et telle que=
zo , où zo E ]0,1 [
est fixéquelconque,
que l’on note Notre résultatprincipal
estle suivant : 1
De
plus, u° E -~ u~
’ ° dans oùu~
est déterminé de manièreunique
par ;o
sur
]-
00,xo[
etXo
est déterminé demanière unique
par la conditionuco (0)
= .La
démonstration rigoureuse
du résultatprécédent (section
3ci-dessous) justifie
doncles
développements asymptotiques
formels donnésdans[5,9 ] ;
ce résultat estanalogue
à celui obte-nu par
Berestycki,
Nicolaenko et Scheurer[3,4]
dans l’étudeasymptotique
del’(unique)
solutiondu modèle de la
température d’ignition.
Il est alors
légitime d’étudier,
pour c >c~ fixé,
le comportementasymptotique
del’unique
solution de(0.6)
telle que = oùz~
EJ0,1 [
est fixéquelconque,
que l’on noteC’est ce
qui
faitl’objet
de la section 4 où on démontre le résultat suivant :THEOREME 4.
uc,~
~uc
uniformément sur tout compact deIR,
oùu c
est déterminé de ma-nière
unique
par :Ce résultat est une illustration des difficultés que l’on rencontre
quand
on n’introduit pas detempérature d’ignition,
ainsi que du rôle trèsparticulier
quejoue (qui
est leplus petit
c tel que le
problème
admette unesolution,
voir théorème1 ) :
1 )
L’absence detempérature d’ignition
entraîne l’existence d’une infinité de solutions.Le
comportement asymptotique
de cessolutions, excepté
l’une d’entreelles,
n’est pas«phy- sique» :
onpeut (’interpréter
en disantqu’on
peut «remonter»jusqu’à - ~
sansjamais
rencontrerde gaz frais.
2) c
est la seule valeur telle que la solutioncorrespondante (notée uo)
ait le compor-tement
asymptotique
attendu. Deplus, (uo , co)
peut être obtenu comme lalimite, quand
latempérature d’ignition
tend vers0,
de la solution(unique)
du modèle de latempérature d’ignition.
La valeur
c
estégalement privilégiée
dupoint
de vue d’uneapproximation
numéri-que
éventuelle,
comme le montre lasection 5, qui
est consacrée à l’étude d’unproblème analogue
à(0.4)
dans un intervalle borné et de la convergence d’une solution de ce nouveauproblème
versune solution de
(0.4).
Plusprécisément,
on se donne g et k vérifiantrespectivement (0.2)
et(0.3).
Pour a >
0,
soitla
=[-a,+a],
on considère leproblème :
Notre résultat
principal
est le suivant : :THEOREME 5. Pour tout a >
0,
il existe uneunique
solution(ua,ca)
de(0.7)
et l’on a :0
ua
1ua
est strictement croissante. Deplus
:« , , -
-
où
ua
a étéprolongé
à lR en posant = 1 , V x > a et =ua(-a) , V
x -a et oùuo
est la solution de
(0. 4) correspondant
à c =co
et telle que =1 2
.1
La valeur - ne
joue
aucun rôleparticulier
dans ce résultat : on aurait pu choisiru(O) = z ,
,z E ]0,1 [
fixéquelconque.
Insistons sur le fait que,ici,
contrairement à cequi
sepasse pour le
problème posé
surIR,
le faitd’imposer
la conditionu(0) = ~
entraîne l’unicité d’unesolution de
(0.7).
2Du
point
de vuenumérique,
la «seule» solution duproblème
sur IR est celle correspon- dant à .Remarque.
L’étude de ce modèle de flamme dans le cas d’un nombre de Lewisquelconque
feral’objet
d’unepublication
ultérieure.1. - RESULTAT D’EXISTENCE ET D’UNICITE
Donnons-nous g et k vérifiant
respectivement (0.2)
et(0.3).
Notrebut, ici,
est ladémonstration du théorème 1
(voir l’introduction).
Commençons
par établirquelques
résultatspréliminaires
et des lemmestechniques qui
seront utiles dans
plusieurs
sections.LEMME 1.1.
Supposons
que c est tel que(0.4)
ait une solution u. Alors :Preuve. Ceci se démontre aisément
(voir
parexemple Berestycki, Nicolaenko
et Scheurer[4] ).
On supposera désormais c > 0.
LEMME
:
/
existe pour i = 0,1 (E IR)
notonsu(xi) =
Hmu(x), i = 0,1.
Alors
Va,b,
ona: :Remarquons
que(1.1 )
et(1.2)
ne nécessitent pas u’ > 0.Preuve. Pour
xo
a bXi
ces relations s’obtiennent enmultipliant
successivementl’équation
satisfaite par u, par
1,
u,k(u)u’
et enintégrant
sur[a,b] .
!! est alorspossible
de faire tendre a versx-
et b versx~
dans les relations ainsi obtenues. aRemarque
1,3, Les trois relations du lemme 1.2((1.1 ), (1.2)
et(1.3))
seront notamment utilisées de la manière suivante : sous leshypothèses
du lemme1.2,
soientxo
a bremarquant
que ba g(u)u
dxba g(u)dx, (1.1 )
et(1.2)
fournissent unemajoration de bak(u)u’2
dxque l’on reportera dans
(1.3).
Sachant que c >0,
cela fournit uneinégalité qui
nous sera utileplusieurs
fois.n~2014
COROLLAIRE 1.4. Si c 2 k(s)g(s)ds, (0.4) n ’a pas de solution.
Preuve.
Supposons
que c est tel que(0.4)
admet une solution. On peut alors(lemme 1.1 )
écrire(1.1 ), (1.2)
et(1.3)
avec a = - ~ et b = + ~ . La méthode de la remarque 1.3 fournit alors l’iné-galité :
Soient
cl
etc2
tels que 0c2 . Supposons
que,pour i =1,2,
ilexiste a- , bi
- ce
ai bi
+ ~ et uneapplication ui
E~82([ai,bi[ , [0,1 ] )
telle queNotons
ui(bi) =
limui(x).
On
peut
alors définirhi
ri~~
telle que :On note s =
(a1 ),u2(a2)),
s =inf(u1 (b1 ),u2(b2))
et on suppose s s . On se propose de«comparer»
h~
eth2
sur[s,s] .
.LEMME 1.5. Sous les
hypothèses
ci-dessus :La démonstration du lemme 1.5 utilise
uniquement
le fait queLe lemme 1.5
exprime
donc en fait des«propriétés
de monotonie parrapport
auxci»
d’applications hi qui
vérifient de telleshypothèses.
Preuve. Montrons à titre
d’exemple (b). Remarquons
que si3
s E[s,s[
tel queh~ (s)
=h2(s),
alors
h~ (s) h2(s).
Cettepropriété
permet de démontrer aisément(ii).
Raisonnons par l’absurdepour montrer (i).
Si3 sl
E tel queh2(s1 ) > hl (s1 )
alors(ii)
~ V sEh 1 (s) h 2 (s).
Donc V s E
h~ (s) h2(s).
D’oùhl (so) h2(so).
Cequi
estimpossible.
Il11 est
commode,
pour lasuite,
d’introduire IR muni de sa relation d’ordre et de satopologie
usuelles.COROL LAI RE 1.6. On fait les
hypothèses du
lemme 1.5. On suppose deplus
que ;on suppose enfin que
3 xo
E tel que=
(= so). Alors,
Preuve. Montrons à titre
d’exemple (b) (i). D’après
le lemme1.5,
V s eh~(s).
Donc,
vue la définition desh;,
V s C]so,s[,(u2-1 (s))’ (s))’
~ V s ~]so,s[u-12(s) u-11 (s).
Or
([s J] , ).
Donc :u~ (s) (s),
soitb~ ~ bl’
On montre enfin aisément~
Remarque
1. 7. Dans le lemme 1.5 et le corollaire1.6,
on a fait sur lesu~
deshypothèses
pour des intervalles de la forme On obtiendrait évidemment des résultatsanalogues
avec des inter-valles de la forme ou sous les
hypothèses appropriées
àchaque
cas.(On
noteratoutefois que, dans le cas faire des
hypothèses
ens~
=~ nepermet
pas deconclure).
Ces résultats
préliminaires démontrés,
la suite de la démonstration du théorème 1comportera
deuxparties. Commençons
parprolonger
g et k à !R enposant :
Pour c > 0 et À >
0,
on considèrel’équation
différentielle(où
on ne chercheplus
u à valeursdan s [0, 1 ] )
On sait
qu’il
existe uneunique
solution de(1.5)
définie sur un intervalle detemps maximal,
notée u. Dons unepremière étape,
on s’intéresse à la restriction de u à{
x > 01
u(x
estdéfini } ,
que l’on note encore u, et onétudie,
pour cfixé,
s’il existe des valeurs de 03BB telles que la solution de(1.5) puisse
être la restriction àIR+
d’une solution de(0.4).
Le résultatprincipal
estle suivant : :
PROPOSITION 1.8. Soit c > 0 fixé. Pour tout A >
0,
la solution de(1.5)
est définie sur Ilexiste un
unique
A = > 0 tel que la solution de(1.5~
vérifieu (+ ~)
=1. Notonsuc
la solutioncorrespondante.
On a deplus
:La démonstration de la
proposition
1.8 repose sur une méthode de «tir»analogue
à celle de
Berestycki,
Lions et Peletier[2]
et deBerestycki,
Nicolaenko et Scheurer[3,4]
et surl’utilisation du lemme 1.5.
LEMME 1.9. Pour c > 0 et A > 0
fixés,
soit u la solution de(1.5)
Preuve. Elle est aisée et utilise surtout
(1.1 ).
Voir[4] .
COROLLAI RE 1.10.
(i)
V A >0,
la solution de(1.5J
est définie surIR+
(ii) Supposons
que3 xo> 0,
= 0 pour un certain(c,03BB)
alors :Preuve. Voir
[4] .
.LEMME 1.11. . Pour tout c, il existe au
plus
un A > 0 tel que la solution u de(1.5)
vérifieu~+ ~~
= 1. On le notera,quand
ilexiste,
et on noterauc
la solutioncorrespondante
de(1.5).
Alors :
De
plus,
sic~ c2
sont tels que et~(c2) existent,
on a :Preuve. Soient
(c~,Ai),
i=1,2,
tels que la solutionui
de(1.S)
associée à vérifieui(+ ~)
=1. .D’après
le lemme 1.9 et le corollaire1.10,
on a : : .De
plus,
enintégrant l’équation,
il vient queui’(+ ~)
= 0.On définit alors
hi
par(1.4) : ([ 2 , 1 ])
n1 ([1 2,
1[) hi(1)
= 0..
Supposons Ci
=c2
= c. Commeh1 (1 )
=h211 ),
le lemme 1.5(a)
entraîne quet/ s E [ 2 , 1 ] , h~ (s)
=h2(s).
Enparticulier h~ ( 2 ) _ ~~
=h~ ( 2 ) =?~2 ,
cequi
prouvequ’il
existeau
plus 0,
tel que la solution u de(1.5)
vérifieu(+ ~)
= 1..
Supposons Ci c2
Utilisant à nouveau le lemme1.5,
on obtient :Pour c
fixé,
définissons :où
ux désigne
la solution de(1.5) correspondant
à À.LEMME 1.12.
r+(c) et r_(c)
sont deux ouvertsdisjoints
dePreuve. Elle est aisée et laissée au lecteur
(voir
parexemple [2] ).
LEMME 1.13.
(i) et r_(c) ~ ~.
Alors(X
=X(c
avec les notationsintroduites)
(ii) Supposons
que c soit tel que existe. Alors : .Démonstration de
(i) : F~.(c)
etr_(c)
étant deux ouvertsdisjoints
nonvides, 3
À > 0!im .
~ x+oo
existe et - C 1. En
intégrant l’équation,
il vient que !imu’03BB(x)
existe et donc vautO.D
~
1, , . 1."()
0x -~
+ ooDonc,
utilisant!’équation,
tim
+ 00 = -20142014
= 0 ~ l = 1.Démonstration de
(ii) :
On démontre aisément quer_(c) = ]O,a(c)[ (resp. r~.(c) =
]X(c),+
en raisonnant par l’absurde et en utilisant le corollaire 1.6(resp.
le lemme1.5).
0Le but dans ce
qui
suit est de montrer que V c,r~(c) =~ 0
etr_(c) ~ ~ .
Laproposi-
tion 1.8 sera alors démontrée.Preuve. Soit À >
À~_ ;
supposons queB ~ r~_(c),
c’est-à-dire: V x >0, u~(x)
1. Alors soit3xo>O
Vx>ODans le
premier
cas, en faisant a = 0 et b =x
dans(1.3),
on obtientd’où X
1~+
cequi
estimpossible.
1 Dans le deuxième cas, Q = lim
m
u03BB(x)
existe avec - Q1,
, limu03BB’ (x)
= 0 et en pre-nant dans
(1.3)
il vient :1
Preuve.
(i)
Notons b= k(s)g(s)ds.
Soit c803B4.
Montrons que0393_(c) ~ 0.
Soit03BB ~ r_(c).
Alors ou bien A E
r+(c),
c’est-à-dire3
XU~(X) = 1,
ou bienA ~ r+(c)
etd’après
le lemme1.13
())
en posantx =
+ ce, on a dans tous les cas :3
x ~]0,+ ce] u03BB(X)
= 1> 0.
On écrit
(1.1 ), (1.2), (1.3)
pour a = 0 et b = x. Utilisant alors la méthode de la remarque1.3,
on obtient
l’inégalité :
Démonstration de
(ü),
Raisonnons par l’absurde : supposonsque 3
A Er (c2)
tel queNotons
ui’
i= 1,2,
la solutioncorrespondant
à(ci,À).
On vient de voir ci-dessusque À
Eentraîne :
Notons
s2
=u2(x2).
On fait alorscorrespondre
àh; par (1.4)
pour i =1,2
et s=s
=s2 .
On ah2(1 2)
=h1 (-)
eth2(s2)
= 0h1 (s2).
Cequi
estimpossible. o 2
LEMME 1.16. Vc
0393_(c) ~ Ø.
Preuve. Raisonnons par l’absurde : supposons que
3 Ci
> 0r_(c~) _ ~ .
Considérons E= { c 1 T_(c) ~ ~J ~ .
C’estd’après
le lemme 1.15 un intervalle de la forme]0,c~)
avec 0c2 Ci.
En utilisant la continuité d’une solution de
(1.5)
par rapport à c, il est aisé de voir que E est ouvert.D’autre
part
pour tout cc~ ,
lecouple (~(c),u~)
est bien défini. En prenant a = 0et b = dans
(1.3),
il vient :r+- .
donc,
sachant que V xk(x)
a >0,
il en résulteque u’2c(x)dx
est borneindépendam-
ment de c, pourvu que c ~ c > 0.
Donc,
en tenant compte del’équation,
on a queu
est borneindépendamment
de c > e dansH" ..(!R).
On en déduit aisément que:et on a alors :
c~
est donc te! queX(c~) existe,
cequi implique (!emme 1.13) c~
CE,
or ceci estimpossible
car E est ouvert. ~La
proposition
1.8 estdémontrée.
On va maintenant étudier pourquels
c,l’application u~ (définie
par taproposition 1.8)
est solution de(0.4). Remarquons
en effetqu’il
est évidentque, si
(0,E)
admet une solution u vérifiantu(0) =-, alors, nécessairement, uc
= u. On va acheverta démonstration du théorème 1 en prouvant :
PROPOSITION 1.17.
3 co
> 0 tel que(0.4)
a une solution si et seulement si c > c.De
LEMME1.18. V x 0
u~(x)>0.
’ ~
Commençons
par montrer que V x 0 0.Sinon, 3
x 0u’ (x)
0 et3
x’ C]x,0[
= 0 etu~(x).
Ecrivant(1.1 )
avec a = x et b =x’,
il enrésulte
unecontradiction.
Supposons
maintenant que3
x 0 = 0 alors ou b.en 0u (x)
bien
uc(x)
0. Dans !eprem:er
cas,diaprés l’équation, u"c(x)
0 doncu’c
0 dans unvoisinage
à droite de x, ce
qui
estimpossibte.
Dans !e deuxième cas, on auraitu~
= constante cequi
estimpossible,
a/./9. Le !emme 1.18 prouve que :
. soit V x 0
u~(x)
> 0. Il est a!ors aisé de montrer queu~
est so!ution de(0.4)
et que lim
u’c(x)=0.
Posons dans ce cas x=-oo.. soit
3 !
x 0 têt queu (x)
= 0.~
Dans tous !es cas,
3 !
x C[- u~~)
= 0 etu~
est unebijection
continue de[x,0]
sur
[0, 2014].
On a alors :uc
solution de(0.4)
~~u-1c (0)
= - ce. "LEMME 1.20.
(i)
Sic1
est te/ quel’équation (0.4)
associée àc1
a unesolution,
alorsV
c2
>c1 ,l’équation (0.4)
associée àc2
a une solution.Preuve.
Lecorol laire Démonstration
1 .6 prouve de donc(1) : (vue
On sait la remarque(proposition 1 , 1 9 )
que:1 .8)
queug
2(0)
=03BB(c2) u’ ~l (0)
=03BB(c1).
Démonstration
de(ii) :
Pour tout c >0,
on peut associer àu~
uneapplication h~
par(1.4) qui
vérifie donc:
Soit
maintenant
c > 2~f@
sup- . g(x)
Notons o = supg(x) -
et soit r unedes deux racines > 0 de
X2 -
cX + 03B103B2.L’application
v(s) = rsvérifie
l’équationdifférentielle :
d
y(S)
= c D ’autrepart,
hvérifie :
pp
(s)
rs vérifie l’équationdifferentielle :
ds ~~~ ~(s) ~~~~~~~ P~~~’ ~~~~~~
"II en résulte que :
Ce
qui
estéquivalent à,
V x E +a donc en
particulier .
.Intégrant
cetteinégalité
sur[x,0] ,
il vient: V x e]x,0]
Ceci entraîne quenécessairement,
x = - ce.Preuve.
D’après
le lemme1.20, 3
0 tel que :.
On a de
plus co >
0(corollaire 1.4).
Reste à montrer que pour c =(0.4)
a unesolution. Ceci va être obtenu en considérant les
applications uc
pour c > Le fait que l’on aitc~
> 0permet
d’obtenir pouru~
des estimations apriori indépendantes
de c >c o
dansOn peut alors extraire de
une
suite convergeant dans ~ vers une solution del’équation (0.4) correspondant
à Voir le lemme 1.16 pour un raisonnementanalogue.
0Remarque
1.22. La démonstration du théorème 1 est achevée. La valeur 1 2qui
intervient dans la formulation duproblème (1.5)
n’ajoué
aucun rôleparticulier
dans cette démonstration. On aurait pu choisiru(0)
= 7, 1 E]0,1 [
fixé arbitrairement.Remarque
1.23. Il résulte de la démonstration du théorème 1 quec est tel que
(0.4)
a une solution ~==~hc(0)
= 0(
~==~ c >co)
où
hc
est défini par(1.7).
On montre deplus
facilement(voir
le lemme1.5)
quehc
estl’unique
solution du
problème :
et que si 0 cl e2’ Vs~]0,1[ [ (s) hc1 (s).
La fin de la section 1 est consacrée à prouver un résultat
qui
sera utile pourl’analyse asymptotique.
On fait sur g
l’hypothèse supplémentaire
(1.8)
g est dérivable en 0 etg’(0)
= 0.PROPOSITION
1 .24. V c >hc
est dérivable en 0(où hc
est définie par(1. 7)) hg (0)
=co
V c >
hg(0)
= 0.°
Remarque
1.25. Cetype
de résultats a étédéjà
obtenu par Fife[6] , , Johnson [7]
etUchiyama [1 0] ,
. Il est d’ailleurs aisé de vérifier que les résultats de laproposition
1 .24peuvent
être obtenus par la méthode deJohnson (alors
que Fife[6]
etUchiyama [10] , , qui
utilisent destechniques
detype plans
dephase, supposent g’(0)
#0).
h
(s)
Preuve. Raisonnons par l’absurde pour montrer que V c > m = lim
~
existe(et
doncG
lR,
car(1 .7 )
# mc).
Soit c >co fixé;
notons: s~0- , , . , , B..
et supposons
m~ m~.
Soit y E]m ,m+[ .
m > 0 ~7 >
0. Legraphe
dehc
traverse celui des ~ ys une infinité de fois dans tout
voisinage
de(0,0).
Il existe donc deux suites(si )n,
i= 1,2,
telles que :
h.,
vérifiel’équation :
donc :
d’où,
enpassant
à la limitequand
n -~ + 00 dans lesinégalités ci-dessus,
on obtient que, nécessai- rement 03B3 = c, cequi
estimpossible.
Montrons queSupposons
queh~(o) ~
0. En passant à la limite dansl’équation, quand
s -~0,
il vient : limh’c(s)
= c. Commehc ([0,1 ]),
limh’c(s)
=h’c(0),
d’où le résultat.Utilisant un facteur
intégrant
dansl’équation
satisfaite par on montre facilement que si 0 cc’,
d sE J0,1 [
donc d s E
j0,1[ h~
°(s)
= lim Cette remarque va nouspermettre
de montrer quec ?’
co
(0)
=co .
En effet: t/ cco , hc(0)
> 0 et = 0 donc3 ! yc
E)0,1 [
tel que:et,
puisque,
V s E]0,1 [ , quand
ct, y
décroîtquand etc.
Montrons par l’absurdeque lim
yc ~ 0. Supposons
que limc t Co c t Co
Ce
qui
estimpossible puisque
V c,h’c(yc) c 2.
DoncIl reste à montrer que d c >
h~(0)
= 0. Or V c >c°
V s Ehc (s)
donch~ (0) h~
° o2. - COMPARAISON AVEC LE MODELE DE LA TEMPERATURE D’IGNITION
Soient g :
[0,1 ] -~
IR vérifiant(0.2)
et k :[0,1 ] -~
IR vérifiant(0.3).
Notonsco
leplus
petit
c > 0 tel quel’équation :
admette une solution et soit
u~ l’unique
solution de(2.1) correspondant
à c =c~
et telle queu (0)
=z ,
oùzo E ]0,1 [
est fixé arbitrairement(voir
ci-dessus section1,
théorème1 ).
Modifions le
problème (2.1)
en introduisant unetempérature d’ignition 0 ;
pour0 E
J0,1 [ quelconque,
considérons leproblème :
où g et k ont été définies ci-dessus.
Berestycki,
Nicolaenko et Scheurer[3,4]
ont montréqu’il
existe une solution
(u,c)
de(2.2).
u est de classe~ 2
surIR -1
pour un certainxo .
u eststrictement croissante sur IR.
xo
est déterminé de manièreunique
par la conditionu(xo)
= 8.On a alors
u’(x )
= c 8k(8) 1.
u vérifie deplus,
limu’(x)
= 0 et on a c > o. u et c sont détermi-nés de manière
unique (à
une translation del’origine près).
On notera désormais(u03B8 , ce)
la solu-tion de
(2.2)
telle que =L’objet
de cette section est depréciser
lesrapports
entre(u~ , pour 6
E]0,1 [
et les solutions de(2.1 ) (pour
c >co).
Le résultatprincipal
est le suivantTHEOREME 2.
(i) L’application: : ]0,1 [
~IR +
est strictement décroissante.Vues les
propriétés
del’application ue , qui
ont étérappelées ci-dessus,
V 0 E]0,1[,
il existe une
unique application he
vérifiant :Preuve.
Démonstration
de(i) :
Soient01 , B2
E]0,1 [ 01 62.
Notonshe,
=hi
etce.
1 =c,,
i =
1,2
et montrons par l’absurde quec~
>c~ . Supposons c~ > cl . h 2 (1 ) ~ h 1 (1) = 0~ ;
donc(lemme 1.5)
V s E[82,1 [ h1 (s)
>h2(s).
Enparticulier h1 (92)
>h2(82).
OrOn a donc
(’inégalité : c2B2 c192 .
Cequi
estimpossible.
Démonstration
de(ii) :
Soit 8 OE]0,1 [.
Notonsce
= c ethe
= h. On a :h (e)
= c9 eth(1 )
= 0. Donc381
EJ6,1[
tel que : .Ecrivant
l’équation
satisfaite par h aupoint
s= ~1 , ii
vient :c2e - 2g(6 )k(e ) ~ ~ .
D’où(ii) .
(iii)
est uneconséquence
triviale de(i)
et(ii).
~ aPreuve, Il
s’agit
de montrer que d c 7 = limc~ ,
,(2.1 )
n’a pas de solution ou encore, vue la remarque1.23,
section1,
que V c 7,hc
défini par(1.7) ~
vérifie > 0. Soit c 7.8 E
]0,1 [,
cce
7. On a alors(o).
Il suffit donc de montrer que(0)
> 0.Or,
’puisque (1)
=he(1),
~ on a(lemme 1.5(a))
Vs E[8,1J
=(s).
Donc :(9)
8.V s E
Jo,e [ , (s) (0)
>(e ~ -
= o. ° oLEMME 2.3. Le
problème (2.1),
a, pour c = 7, une solution. Deplus,
si on note u la solution de(2.1) correspondant
à c = 7 et telle queu(o)
= , alorsu
-~ u dans~8 °(IR,IR)
et. e -~ 0
Le théorème 2 est une
conséquence
immédiate du lemme 2.3.Preuve. V 9 E
)0,1 [ , ue
est déterminée de manièreunique
par :Commençons
par remarquer que, enmultipliant l’équation
park(ue) Uo
et enintégrant
deà
xe
et dex~
à + ~, il vient :D’autre part :
Donc
u’203B8
dx est bornéindépendamment
de 03B8 G]0, 1 2 [ . Il
en résulte en utilisant!’ëqua-
*/2014oo 2014
tion que:
1
(2.3) Un
estborne indépendamment
de 03B8 ~]0,2014[, ,dans
Montrons par !’absurde que:
Supposons qu’il
existe une suite telle que : kUtilisant
(2.3),
on peut extraire de la suite)
une
sous suite encore notée) telle
queOn a alors :
Les deux
premières égalités
entraînent que u * 0 surlR,
cequi
estimpossible. Remarquons
enfinque,
puisque uj (0)
= -décroit, quand
0 +0,
on a :Il est alors aisé de déduire de
(2.3), (2.4)
et(2.5)
que3
u ~ etu~
u dansvérifie: . ~~
On montre alors facilement que lim
u(x)
= 1 et limu(x)
= 0.De
plus,
lesapplications Un
et u étant croissantes etayant
mêmes limites en± ~,
il est immédiat de vérifier que : :3. - ETUDE
ASYMPTOTIQUE :
PREMIERE PARTIEDans cette
section,
ainsi que dans lasuivante,
g estsupposée dépendre
d’unparamètre
e > 0 et est notée
g .
On se donnetoujours
k vérifiant(0.3)
et on suppose que la famille(g )
vérifie les
hypothèses
suivantes :D’après
cequi précède,
on sait que, V e >0, 3 CO(E) tel que le problème
ait une solution si et seulement si c > On va
préciser,
dans les sections 3 et4,
le comporte- mentasymptotique
deco(E)
et des différentes solutions de(3.5), quand
E -~ 0. Ce type d’étude esttrès
important
sur leplan chimique (voir [5]
où elle est la base d’uneanalyse
rationnelle deséqua-
tions
de
lacombustion).
Ereprésente
l’inverse del’énergie
d’activation(réduite)
de la réaction1 1 x-1
chimique. L’exemple typique
de fonctiongE
est - exp - .E2
E xÎ
On
s’intéresse,
dans cettesection,
aucomportement asymptotique
de et del’unique
solution de(3.5),
notéecorrespondant
à c = et telle que =zo ,
oùzo
E]0,1 [
est fixéquelconque.
Notre résultatprincipal
est le suivant :THEOREME 3. Sous les
hypothèses
De
plus, uo, ~ ~ uco
dans°(IR),
oùuco
est déterminé de manièreunique
par ;et
xo
est déterminé de manièreunique
par la conditionuc
o
(0)
=zo.
Remarque
3.1. Ce résultat estanalogue
à celui obtenu parBerestycki,
Nicolaenko et Scheurer[3,4]
pour le modèle de latempérature d’ignition,
que l’on varappeler précisément :
ils se donnentk
([0,1 ] , IR+*)
et une famille vérifiant :Notons