C OMPOSITIO M ATHEMATICA
J. P. L ABESSE
Cohomologie, L-groupes et fonctorialité
Compositio Mathematica, tome 55, n
o2 (1985), p. 163-184
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1985__55_2_163_0>
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COHOMOLOGIE,
L-GROUPES ETFONCTORIALITÉ
J.P. Labesse
@ 1985 Martinus Nijhoff Publishers, Dordrecht. Printed in the Netherlands.
Sommaire
Introduction
La motivation initiale de cet article était de prouver le résultat suivant:
étant donné un
morphisme
deL-groupes L ~ LG surjectif
et de noyauun tore central de
LG°,
toute section admissible ~ d’un groupe de WeilW(Kab/F)
dansLG
se relève en une sectionadmissible §5
deW(Kab/F)
dans
LG.
Le cas local archimédien avait été traité parLanglands
dans[ L ( R )2],
et le cas non archimédien avecG
=GL,,
et G =SLn
par A. Weil[W]
et G. Henniart[H].
La preuve
produite
ici repose sur des considérationscohomologiques qui fournissent,
modulo leparagraphe 3,
une démonstration "duale" de celle deLanglands
de laparamétrisation
desreprésentations
auto-morphes
des tores au moyen desL-groupes (§6).
Bien que rien denouveau
n’apparaisse ici,
nous avons inclu ces résultats car ils ne sont par ailleurs accessibles que dans un"preprint" déjà
ancien[L(R)1],
et ilssont fondamentaux dans l’étude de
l’endoscopie (voir
enparticulier
lestravaux recents de R. Kottwitz
[K]
et D. Shelstad[Sh]).
Les résultats de relèvement
prouvés
auxparagraphes
7 et 8 sont duauxde résultats sur la fonctorialité pour les
représentations automorphes
surlesquels
nousespérons
revenir dans unprochain
article.1. Notations et conventions
Dans toute la suite r
désigne
un groupefini,
C et D deux groupes abélienstopologiques (notés multiplicativement)
munis d’une action con-tinue de r:
(et
de même pourD).
Soit
EHomc(C, D)
unhomomorphisme
continu de C dans D onposera
ce
qui
définit une action continue de r dansHom,,(C, D).
On suppose donné un
2-cocycle
U eZ2(0393, C),
il définit une extension W de r par C:La loi de groupe s’écrit
On supposera le
2-cocycle normalisé,
de sorte queu(l, a)= u(a, 1) =
1E C. On pourra alors identifier C et le sous groupe des
(c, 1)
avec c e C.On posera Wo =
(1, a);
lecocycle
étant normalisé on a w, =(1, 1)
= 1 E W.Plus
généralement (c, a)
= c WO.Soit A un W module
topologique,
on noteC*c(W, A )
lecomplexe
descochaines continues et
ZP (resp. Bpc, Hpc)
les groupes dep-cocycles (resp. p-cobords, p-cohomologie)
de cecomplexe.
Les groupesHpc(W, A )
sont
appelés
groupe decohomologie
continue.Par restriction à C c W on obtient un
homomorphisme
Le
groupe W agit
surHpc(C, A)
et on vérifie que Cagit trivialement,
ona donc une action de r. Un
simple
calcul decocycle
montre quel’image
de la restriction est dans le sous-groupe des classes
r-invariantes,
on adonc un
morphisme
naturel(encore
notéRes)
Tout r-module
topologique
A est naturellement un W module(con-
tinu)
et ondispose
donc d’unmorphisme
d’inflation:Le groupe r est un groupe
fini;
ondispose
de groupes decohomologie
ordinaire
.HP( r,.)
pour p E 1B1 et de groupes decohomologie
"modifiés"p(0393,.)
pour p E Z(cf. [S]);
ils coïncident pour p > 1.Soient a E
Zp(0393, Homc(C, D ))
et u EZ2(0393, C),
on définit un p + 2cocycle
de r dans D enposant
L’opération
ainsi définie n’est autre que le cupproduit
associé àl’application
naturelle. Au niveau des groupes de
cohomologie
on a défini uneapplication
Par
décalage
onpeut
définir unmorphisme
En omettant la condition de continuité sur
Hom(C, D)
on définiraitde même des
morphismes
up et ûP.2. Deux suites exactes La suite
spectrale
de Hochschild-Serre([C.E.]
p.351)
fournit une suite exacte
([C.E.]
p. 328 th.5.12)
Nous allons établir une variante continue de cette suite exacte.
Rappe-
lons que
D,
est un r-module définissant par inflation un W-module continu. Enparticulier
Cagit
trivialement et doncH0c(C, D) = D
etH1c(C, D)=Hom(’(C, D).
PROPOSITION 2.1: La suite
est exacte.
Ne
disposant
pas del’analogue
continu de la suitespectrale évoquée plus
haut nous ferons la vérificationexplicitement
sur lescocycles.
(a)
enHl(lr, D)
etH1c(W, D)
l’exactitude est facile(cf [S],
p.125).
(b)
soit~~Z1c(W, D),
sa restriction à C est unhomomorphisme continu, r-invariant;
nous devons vérifierque «P, u~(03C31, 0’2)
=~(u(03C31, Q2 ))
est un cobord. De fait si on posef(03C3)
=~(w03C3)
on aRéciproquement, si 03C8
EHO(f, Homc(C, D ))
etsi ~03C8, u)
=03B4g
avec g EC1(0393, D)
onposera 99 (w) = (p (c w03C3) = 03C8(c)g(03C3)
si w = c w03C3 et on vérifie immédiatement que T est un1-cocycle
continu de W dans D. L’exacti- tude enH0(0393, Homc(C, D))
est maintenant claire.(c) Soit 03C8~H0(0393, Homc(C, D))
et posonsb(c w03C3) = 03C8(c).
Si Wi =(c;, 03C3i)
avec i E(1, 2}
on aDonc
Inf(03C8, u)
est un cobord. On remarque que b est une fonction continue.Réciproquement,
soit a EZ2(0393, D)
tel que a = 6b avec b EC1c(W, D).
En modifiant a par un élément de
C1(0393, D) ~ C1c(W, D)
on peut sup- poser que a est normalisé c’est à dire quea(l, 03C3) = a(03C3, 1) = 1.
Il enrésulte que
b(c w03C3)
=b(c) b(wo)
etque 4,:
c -b(c)
est un homomor-phisme
r-invariant. Parhypothèse
b estcontinu, donc 4,
est continu.Posons
f(03C3)
=b(wo)
on voit queOn a ainsi vérifié l’exactitude en
H2(0393, D).
Soit B un
r-module,
on a laPROPOSITION 2.2: La suite
est exacte.
Rappelons
que N estl’application
norme:L’exactitude est une
conséquence
immédiate des définitions de-1
etH ([S],
p.135).
0Nous utiliserons cette suite exacte avec B =
Hom,,(C, D).
3. Corestriction et cup
produit
Dans ce
paragraphe
Adésigne
un W module dont la structure de groupe abélien est notée additivement. La section a - wa de r dans Wpermet
de définir une normequi
induit encohomologie
uneapplication
dite de corestriction([S]
p.127)
Explicitons
la pourp = 1 ;
pour cela on considèreZ[ W] l’algèbre
degroupe de W et
IW
son idéald’augmentation:
Soit
f ~ Hom(Z[W], A),
on faitagir w
E W surf
parLe module
Hom(Z[W], A)
considéré comme W module ou comme C-module
(par restriction)
est coinduit.On
dispose
donc d’undiagramme
commutatif àlignes
exactes:Soit
f E Hom(Z[W], A)
dont la restriction à1 W
est C-invariante i.e.cf((w-1)c)=f(w-1)
pour tout c E C et w~Walors
f
définit un élément deH0(C, Hom( I w, A ))
et son cobord~fc
=cf
- f
est une fonction constante; en effetPosons
~(c) = cf(c) - f(1),
c’est le 1cocycle
deZl (C, A) correspondant à f.
Soit maintenant
g = Nf = 03A3w03C3(f)
onagw = wNf - Nf ;
c’est encoreune constante,
plus précisément
on aPosons wwa =
w’TP
où T E r est03B2
EC;
lacorrespondance
a - T est unebijection (dépendant
dew).
On obtient avec ces
notations, compte
tenu de l’invariance def 1,_
Soit
donc q)
EZ1(C, A)
on poseraoù T et a sont liés par la relation
wT
1wwa E
C.L’application
99 ~ Cor (P deZ1(C, A )
dansZ 1 ( W, A )
induit encohomologie
la corestriction.Supposons
maintenant que A soit un W moduletopologique, l’appli-
cation W - Cor cp
respecte
les cochainescontinues;
on note encore Corl’application
induite encohomologie
continue ainsi définie:Soit p
EZ1c(C, A) et 03BE ~
0393 et considérons ~ =(w03BE - 1)03C8;
lecocycle 03C8
est associé à une fonction
f E Hom(Z[W], A)
or(w03BE - 1)03C8
est associé à(w03BE - 1) f
et Cor 99 est le cobord de g =03A3w03C3(w03BE - 1) f (dans C*(W, Hom(ll[W], A)).
Maisw03C3w03BE
= WpYP avecYP E
C et g =03A3wv((03B3v - 1)f),
or(yP - 1)f
est uneconstante av
et g =03A3wvav
est aussi constant;donc
(Cor ~)(w)
= wg - g est un cobord de W dans A. Autrement dit ona
prouvé
leLEMME 3.1:
I0393H1c(C, A )
est dans le noyau de la corestriction.On a ainsi défini une
application,
encoreappelée
corestriction:Considérons encore cp E
Z;(C, A )
etrestreignons
Cor 99 àC,
on aOn a ainsi
prouvé
leLEMME 3.2: Res Cor ~ =
N~;
autrementdit,
lediagramme
est
commutatif.
Nous supposerons désormais que C
agit
trivialement sur A. En vertu de nos conventions onpourrait
poser A =D,
à ceciprès
que nousconserverons dans ce
paragraphe
la notation additive.Considérons (P
EZ1c(C, A)
=Hom,. (C, A)
dans le noyau de la norme; soient c E C etwEW,ona
autrement
dit,
la classe de cor ~provient
par inflation d’une classe dansH1(r, A),
et on a ainsi défini uneapplication
que nous noteronsCor:
Nous allons démontrer que cette
application
coïncideavec û-1c,
c’est àdire que l’on a la
PROPOSITION 3.3: Le
diagramme
est
commutatif.
Nous
disposons
d’une formule pour lacorestriction,
et si cp EHomc(C, A)
est dans le noyau de la norme on aoù u est le
2-cocycle
définissant W.Pour comparer avec le cup
produit
onprocède
pardécalage:
on utilisel’isomorphisme
où
Ir
est l’idéald’augmentation
deZ[F],
etl’isomorphisme
avec B =
Homc(C, A). Explicitons
les: si a EZBr, A) l’application d
1étant induite par le cobord dans
C*(0393,
A Q5Z[0393])
on voit queD’autre
part -1
est induit par la norme, et si b vérifie Nb = 0 on aLa
proposition
3.3 estéquivalente
auLEMME 3.4: Le
diagramme
est
commutatif.
Soit ~ ~ B =
Homc(C, A)
avecNgg
=0,
on aet d’autre
part
Mais un cobord dans
B2(0393,
A Q5Ir )
est de la formeMaintenant posons
F03C4(~) = (03C4~)(u(~, ~-103C4)),
on amais en
posant v = ~-103BE-103C4-103C4,
on obtient encoreet
chaque
terme de la somme est nul car u est un2-cocycle.
Doncce
qui
démontre le lemme 3.4. 0REMARQUE:
Les résultats de ceparagraphe
sont duaux de résultatsutilisés par
Langlands
dans[L(R)1],
et les démonstrations sontanalogues.
4. Un
isomorphisme
à la TateNakayama
Nous allons établir un résultat du
type
des théorèmes dits de TateNakayama ([L(S)]);
c’est une version duale du théorème usuel([S]).
Danstoute la suite nous supposerons que C est un "class-module" au sens de
[L(S)]
III p.94,
et que u EZ2(r, C)
est dans la classe fondamentale et on sait sous ceshypothèses (cf. [L(S)] II,
th.5) qu’il
existe un r-moduleC’
cohomologiquement
trivial et une suite exacte de r-modulesoù
Ir
est l’idéald’augmentation;
on a bien sûr la suite exacteCes deux suites sont scindées en tant que suite exactes de groupes
abéliens;
on en déduit les suites exactes suivantes:et
PROPOSITION 4.1: Si C est un class
module,
ufondamental
et D divisiblel’homomorphisme
est un
isomorphisme.
On commence par prouver le
LEMME 4.2: Si D est divisible et A
cohomologiquement
trivial alorsHom(A, D)
estcohomologiquement
trivial.On remarque d’abord que D divisible
implique
queExtz(A, D)
= 0 et lelemme est alors
conséquence
de[S] chap.
IX théorème9,
p. 152. 1:1 On déduit de ce lemme queHom(C’, D)
etHom(Z[0393], D)
sontcohomologiquement
triviaux.Maintenant,
pardécalage
on obtient desisomorphismes
De même
H2(r, C) ~ 1(0393, Ir ) + 0(0393, Z).
La
compatibilité
des cupproduits
auxdécalages
fournit undiagramme
commutatif:
Comme par
hypothèse
u estfondamental,
ilcorrespond
pardécalage
au
générateur canonique
de0(0393, Z)
=Z/nZ
avec n = cardr;
l’homo-morphisme ûp correspond
àl’isomorphisme
naturel défini grace à la flèche dubas,
et est donc bien unisomorphisme.
05.
Cohomologie
et continuitéNous nous
placerons
désormais dans la situation suivante: F sera un corps local ouglobal, K
une extensiongaloisienne
finie et r =Gal( K/F )
le groupe de Galois de cette extension. Nous
appliquerons
les considéra- tions desparagraphes précédents
avec C =CK
oùCK
= K’ si K est localet
A K/K
si K estglobal;
enfinW( K/F )
= W est défini au moyen d’un2-cocycle
fondamental u, et est donc un groupe de Weil. Nous aurons besoin du résultat de continuité suivant.PROPOSITION 5.1: Soit D un groupe de lie
(réel)
abélien connexe, muni d’une action de r(analytique)
alorsl’homomorphisme
naturelest un
isomorphisme
pour tout p E Z.La démonstration sera faite en
distinguant
différents cas suivant lanature des corps F et K.
(a)
K = F(=
Rour C),
le lemme est trivial car les groupes sont nuls.(b)
F =R,
K = C et doncCK
= C;
la suite exactefournit des suites exactes
et
La
première
résulte de ce que D est un groupe de Lieabélien,
connexe etla seconde de ce que D est
divisible,
et que doncExt . (C x, D)
= 0.La trivialité
cohomologique
deHomc(R2, D )
etHom(R 2, D ) permet
deremplacer CK = C ’
par le groupe discretZ,
à undécalage près,
et laproposition
en résulte.(c) F
et K corps locaux non archimédiens. SoitUK
le groupe des unités deK",
on aK /UK ~ qZ;
et soitUnK
le sous-groupe des unités congrues à 1 modulo lapuissance nième
de l’idéalmaximal;
on sait que(cf. [S] XII, §3) UK
estcohomologiquement
trivial ainsi queUK/ UK
pour tout n siK/F
est non ramifié. On déduit du lemme 4.2 ci-dessus queHom( UK, D )
etHom(U1K/UnK, D )
le sont aussi et commeil en est de même de
Homc(UI, D).
Il résulte de ces remarques que l’onpeut remplacer CK = K
parK /U1K qui
est discret cequi
prouve laproposition lorsque KIF
est non ramifié. Dans le casgénéral
ondispose
de sous groupes
Vt
d’indice fini dansut cohomologiquement
triviaux etla preuve est
analogue.
Il convient de remarquer que si
K/F
est non ramifié alorsUKI U,,
legroupe
multiplicatif
du corpsrésiduel,
estégalement cohomologiquement
trivial
([S], chap. X, §7).
On a doncprouvé
leLEMME 5.2 :-Si
K/F
est nonramifié
alorsHom(UK, D)
etHomc(UK, D)
sont
cohomologiquement
triviaux.(d)
Casglobal.
Soit v uneplace
de F et considéronsChoisissons une
place w
au dessus de v et soitrw
le groupe dedécomposition
de w; le lemme deShapiro
montre quequi
est d’ailleurs trivial pour presque tout vd’après
le lemme 5.2. Soit l’ensemble fini desplaces
non archimédiennes ramifiées au dessus de F.Posons
D’après
les remarquesprécédentes Unr
estcohomologiquement
trivialainsi que ses
quotients
par des sous-groupes ouverts; il en résulte queHom(Unr, D)
etHomc(Unr, D)
sontcohomologiquement
triviaux.Maintenant,
onpeut remplacer CK = A K/K
parCK/Unr
dans la pro-position
maisCKIUnr
est un groupe deLie,
si K est un corps de nombresou un groupe discret si K est un corps de
fonctions,
et on conclut commeen
(b).
0Les groupes
CK
sont des "class-modules" au sens de[L(S)]
et le2-cocycle
u estsupposé
fondamental. Un groupe de Lie abélien connexeD est
divisible;
nous sommes donc en mesured’appliquer
les résultats du§4
à notre situation. En combinant 4.1 et 5.1 on obtient le résulattechnique
essentiel dans la suite:PROPOSITION 5.3:
L’homomorphisme
est un
isomorphisme
pour tout p E 7L.Cette
proposition
a le corollaire immédiat suivant.COROLLAIRE 5.4:
L’homomorphisme
est
surjectif
Maintenant
compte
tenu de 2.1 on obtient la PROPOSITION 5.5 :(a)
La suiteest exacte.
(b) L’homomorphisme
est nul.
La
partie (b)
de laproposition
5.5 a été obtenue parLanglands
dans[L(R)3]
lemme4,
p. 718.En tenant
compte
du§3,
onpeut
alors montrer la PROPOSITION 5.6: Lediagramme
suivantoù B=Homc(CK, D),
W =W(K/F) et 0393 = Gal(K/F),
estcommutatif
avec des
lignes
exactes.En effet l’exactitude des
lignes
résulte de 5.5 et de2.2;
la commutati- vité de(1)
et(2)
estprouvée
en 3.2 et3.3,
celle de(3)
est évidente.COROLLAIRE 5.7:
L’application
est
bijective.
Dans le
diagramme
ci-dessus les verticalesû;;
1 etû0c
sont des isomor-phismes
en vertu de5.3,
ainsi que l’identité! la commutativité et l’exacti- tudeimpliquent
que la dernière verticale l’est aussi.REMARQUE
5.8: Les résultats 5.3 à 5.7 ci-dessus restent valables si onremplace
le groupe D par un groupetopologique,
abélien divisiblequelconque lorsque
F est local non archimédien ouglobal
de caractéris-tique résiduelle positive.
On pourra enparticulier prendre
pour D lespoints
sur0398l d’un
torealgébrique.
REMARQUE
5.9:Supposons
F local non archimédien etK/F
non ramifié.Soit (p E
Z1c(W(K/F), D)
on dira que est non ramifié si sa restriction àUK
esttriviale,
et on noteH1nr(W(K/F), D)
le groupe des classes decocycles
non ramifiés. Grace au lemme 5.2 on obtient unisomorphisme
La
proposition
5.1spécialisée
au cas p = -1 montre que l’homomor-phisme
naturelest
injectif
et donc queOn en déduit le
LEMME 5.10: Si D est un groupe compact, alors
I r Homc(CK, D)
estfermé
dansHomc(CK, D) (muni
de latopologie
de la convergence com-pacte ).
6. Dualité pour les tores
Nous allons maintenant supposer que
D = Hom(X, T)
où X est unZ[0393]-module qui
comme Z-module est libre et detype fini,
et où T est ungroupe de Lie
(réel)
abélien et connexe, surlequel
ragit
trivialement.Sous cette
hypothèse
D est un groupe de Lie abélien connexe.On
dispose
d’unisomorphisme
natureloù
CK
Q5 X =CZ (avec n
= rangX)
est muni de latopologie produit.
Supposons
d’abord que T =R/Z,
alorsHom(’(CK, D)
n’est autre que le dual dePontryagin
deCK ~
X.L’orthogonal
du sous groupe des r-invariants dansCK
Q5 X est le sous-groupe ferméEn effet si 03C3 ~ 0393 et
f ~ Homc(CK ~ X, T),
on a(a.f-f)(a)=
f(03C3-1(a)) - f(a) = 0
sia = 03C3(a) (avec a ~ CK ~ X),
doncIr Homc(CK
~
X, T)
est dans le noyau de la restrictionRéciproquement,
sia 1= H0(0393, CK
Q5X)
il existe a e r avec a ~03C3(a),
orla dualité de
Pontryagin sépare
lespoints
donc il existef
telle queet donc
l’orthogonal
deI r Homc(...)
est inclu dansH0(0393, C,
0X).
Onconclut
grâce
à 5.10.Donc si
T=R/Z, l’homomorphisme
naturelest un
isomorphisme.
Lorsque
T =R,
en utilisant que leshomomorphismes
continus dans R sont triviaux sur les sous-groupescompacts,
on voit queOn en déduit que si T est un groupe de Lie abélien connexe
quelconque
on a le
THÉORÈME 6.1
(Langlands [L(R)I]):
Il existe unisomorphisme canonique
Cela résulte du corollaire 5.7 et des remarques ci-dessus. 0
Langlands
a obtenu ce résultat[L(R)1]
par une méthodeanalogue
mais
duale,
en ce sensqu’il
a utilisél’homologie
au lieu de la cohomolo-gie.
On en déduit la
paramétrisation
"deLanglands"
desreprésentations
automorphes
des toresalgébriques
dans le cas local ouglobal.
Soit S untore
algébrique
défini surF;
il est construit au moyen d’unZ[r]-module
de
type
finiX,
libre sur Z. Pour tout F-anneau E on aOn pose
’S’
=Hom(X, T); lorsque
T= C x
le groupeLS 0
estsimple-
ment noté
LS0,
c’est lacomposante
neutre duL-groupe
deS; lorsque T = R/Z
on obtient soncompact
maximal. Le théorème 6.1 fournit immédiatement leTHÉORÈME 6.2
(Langlands [L(R)1]):
Si F est un corps local on a unisomorphisme
naturelREMARQUE
6.3: SiK/F est
nonramifié,
en notantHomnr(S(F), T )
leshomomorphismes
triviaux sur le sous-groupecompact
maximal on a, grace à la remarque5.9,
unisomorphisme
Lorsque
F estglobal
on a une suite exacteoù A est
l’image
deÛ()(Ir, X 0 C,)
dansH1(0393, X ~ KX);
mais0(0393,
X ~CK )
=b-2(f, X) d’après Tate-Nakayama puisque
X est sanstorsion. De
plus j¡-2(f, X)
est fini car X est detype
fini.Le théorème 6.1 fournit alors le
THÉORÈME 6.4
(Langlands [L(R)I]):
On a unhomomorphisme
naturelsurjectif
et de noyaufini
Le noyau est
formé
des classes localement triviales.La
surjectivité
estclaire,
et le noyauHom( A, T)
est fini. Maintenant lediagramme
de localisationest commutatif
(ici v parcourt
lesplaces
de F et wdésigne
uneplace
deK au dessus de
v ).
La flèche horizontale du bas est unisomorphisme,
vule théorème 6.2 et la deuxième verticale est
injective,
la dernière assertiondu théorème est ainsi
prouvée.
~7. Relèvements de sections
Soient G et
G
deux groupesalgébriques
réductifs connexes définis sur Fet
déployés
sur K. SoientLGO
etLG°
lescomposantes
neutres de leursL-groupes
à valeurscomplexes (pour
les définitions desL-groupes,
onrenvoie le lecteur à
[Bl]).
Nous supposerons donné unhomomorphisme surjectif
dont le noyau est un tore central
LS0
dansLG0:
On suppose de
plus
que qr estcompatible
à l’action de r =Gal( K/F )
surLG°
etLGO.
On
appelle
section deLG = LG0 Gal(K/F)
unhomomorphisme
(p continu deW( K/F )
dansLG qui
rend commutatif lediagramme
Une section est dite admissible si
l’image de ~
estcomposé
d’élémentssemi
simples.
Les classes de
conjugaison
sousLGo
de sections admissibles formentun ensemble que nous noterons
H1a(W(K/F), LG0),
c’est le sous ensem-ble de
H1(W(K/F), LG0)
formé des classes "admissibles". Le but de ceparagraphe
est de prouver que si on poseOn a le
THÉORÈME 7.1:
L’application
naturelleest
surjective.
Soit
donc cp E Homc(W(K/F), LG)
une section admissible deLG;
sarestriction à
CK
à pourimage ~(CK)
un ensemble commutatif d’élémentssemi-simples,
son adhérence de Zariski est un groupediagonalisable ([B2], chap. III,
page203).
Sacomposante
neutrequi
est d’indicefini,
estdonc un tore T dans
LGO. Quitte
àremplacer
K par une extension abélienne finie cequi
estloisible,
onpeut
supposer que~(CK)
estcontenue dans T.
L’image réciprogue j4
de T dansL0
estégalement
untore et l’extension de tores
est scindable. Choississons un
scindage
s: T ~j4.
Posons pour
c E Cx
Pour
03C3 ~ Gal(K/F)
choisissons un relèvement dansLG
de~(w03C3)
noté(w03C3) (avec
w03C3 =(1, 03C3) ~ W(K/F)):
La
conjugaison par (w03C3)
induit une action de r surT;
lerelèvement §5
est défini modulo
LS0 qui
est central et laconjugaison
est doncindépen-
dante des choix.
Remarquons
que laconjugaison
par(w03C3)
induit surLS0]
l’action dea. Posons pour a EE
Gal(K/F)
et c EC,
or
03BB(03C3, c) = 03C0((03C3, c))
= 1 car ~ est unhomomorphisme
et w03C3cw-103C3
=03C3(c). Donc À prend
ses valeurs dansLSO.
On voit doncque À(a, c)
définit un élément de
C’(F, Homc(CK, LS°)),
et c’est un1-cocycle
carc’est un cobord
quand
on leregarde
comme élément deC1(f, Homc(CK, T)).
Nous allons montrer que la classe de
cohomologie de À
est nulle. Pour cela on considère le cupproduit
on
peut représenter l’image de À
par lecocycle
LEMME 7.2 :
u1c()
est un cobord.Posons
g( T, 03BC) = (u(03C4, 03BC));
cette 2 cochaine deC2(G, T )
a pourcobord
(en
utilisant la relation decocycle
pouru )
doncMais ce n’est pas encore un cobord du bon espace. Pour cela considérons
(03C3, 03C4) = (w03C3)(w03C4)(w03C303C4)-1
on a03C0 = ~(u(03C3, 03C4)) = 03C0((03C3, 03C4)),
doncen modifiant
g par b
on obtientqui
est une 2-cochaine à valeurs dans’S’,
on acar b
est un2-cocycle
à valeurs dansT:
c’est un2-cocycle
associé àl’extension de
T
par robtenue en combinant l’extension de T par r définie par T avec l’extension
j4 de
T parLS0 (prendre l’image réciproque
de~(W).
T dansL).
Mais
d’après
laproposition 5.3, l’homomorphisme u1c
est un isomor-phisme donc À
est uncobord;
c’est direqu’il
existe unhomomorphisme
continu 0 G
Homc(CK, LS0)
tel queOn considère maintenant pour c E C
si bien que
(w03C3)1(c)(w03C3)-1 = (03C3(c)).
On posera1(c w03C3) = 1(c)(w03C3).
Considérons maintenant le2-cocycle
continu sur W à valeursdans
LS0
Il est immédiat que si wl = c, w,, et w2 = c2 wT alors
d(wl’ w2)
=d(wo, w’T)’
d’après
la définition deCp,.
C’est dire que la classe de d est dansl’image
de l’inflation
qui d’après
laproposition
5.4(b)
estnulle;
donc il existe13: W(K/F) ~ LS0,
une fonctioncontinue,
telle queEn
posant
si w =(c, a)
on aura
2(w1)2(w2) = 2(w1w2)
avec 7r -’P2
= ~. On a ainsi défini un relèvement(admissible)
de la sections (p. 0REMARQUE
7.3:Lorsque
F est local non archimédien ouglobal
decaractéristique
résiduellepositive,
la remarque 5.8 montre que le théorème 7.1 est encore valable enremplaçant
lesL-groupes complexes
par lesL-groupes
à valeursdans 0 ¡.
Lorsque
F = R ouC,
le théorème 7.1 n’est autre que le lemme 2.10 de[L(R)2]. Lorsque F
est localG = GLn
et G =SLn
ce résultat se trouvedans
[W]
et[H].
§8.
Cas des groupes de Weil étendusOn
appelle
groupe de Weil étendu leproduit
direct deW(K/F)
parSL (2, C)
que l’on noteW’( K/F ) :
Les
morphismes
admissibles deW’( K/F )
dans unL-groupe LG
sont lesmorphismes
dont la restriction àW( K/F )
est admissible etqui
sontalgébriques
surSL(2, C).
Considérons comme ci-dessus une suite exacteet un
morphisme
admissible ~:W’(K/F) ~ LG = LG0 Gal(K/F) l’image
deSL(2, C)
par 99 est connexe et est donc contenue dansLG0.
Notons (Pl
= ~|SL(2,C) la
restriction de (p àSL(2, C);
commeSL(2, C)
est
simplement
connexe, onpeut
relever cethomomorphisme
en unhomomorphisme
analytique complexe (et
doncalgébrique).
Par ailleurs on a vu au
§7
que ’P2 =~|w(K/F)
se relève en un homo-morphisme ~2 de W(Kab/F)
dansLG.
Soitg E SL(2, C)
et w EW(Kab/F)
on aavec
s ( g, w) ~ LS 0. Supposons
un instant que g soit un élément uni-potent
dansSL(2, C), 1(g)
estunipotent
dansLG0
ainsi que sonconjugué
par2(w)
ets ( g, w)
estsemi-simple.
L’unicité de la décom-position
de Jordan montre alors ques(g, w)
est trivial pour gunipotent.
Maintenant
SL(2, C)
estengendré
par ses élémentsunipotents
et doncl’automorphisme
deconjugaison
par2(w)
est trivialsur 1(SL(2, C)).
En résumé on a le
THÉORÈME 8.1: Le
morphisme
naturelest
surjectif.
REMARQUE
8.2: Le résultat ci-dessus est encore valable si onremplace SL(2, C)
parH(C)
où H est un groupesemi-simple
connexe etsimple-
ment connexe.
Bibliographie
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Physique Mathématique
Université de Dijon
BP 138
21004 Dijon Cedex
France