A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
G ASTON J ULIA
Sur la représentation conforme des aires multiplement connexes (premier mémoire)
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 2
esérie, tome 1, n
o1-2 (1932), p. 113-138
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MULTIPLEMENT CONNEXES
(PREMIER MÉMOIRE) par GASTON JULIA
(Versailles).
Historique:
Introduction et résumé succinct du mémoire.La
représentation
conformebiunivoque
d’une airemultiplement connexes
donnée sur une airecanonique
de même connexion adéjà
faitl’objet
de nombreuxtravaux. Sans entrer dans une
bibliographie
détaillée nous citerons d’abord le mémoire fondamental(1)
de M. SCHOTTKY[J.
deCrelle,
t.83]: Über
die conformeAbbildung
mehrfachzusammenhiingender
ebenerFlâchen,
et du même auteurun mémoire
(2)
se rattachant au mêmesujet,
sous un titre différent(J.
deCrelle, t, 117] : Über
dieWertschwanlcungen
der harmonischen Funktionen zweier reeller Veriinderlichen und der Funktionen eineskomplexen Arguments.
Postérieurement,
lesujet
a notamment faitl’objet
des recherches de MM. HILBERT et COURANT d’unepart,
de M. KOEBE d’autrepart;
H. HILBERT a donné unetrès
élégante
méthodequi
rattache leproblème
au Calcul desVariations ;
M. KOEBEa très consciencieusement étudié le
problème actuel,
et en a donné diverses solutions dontquelques-unes
très élémentaires : pourl’exposé
de ces méthodeset pour la
bibliographie
antérieure nous renverrons à son mémoire des Acta Matematica t. 41 intitulé :Abbildung
mehrfachzusammenhlingender
schlichterBereiche auf Schlitzbereiche.
Tout
récemment,
M. DE LA VALLÉE-POUSSIN est revenu sur le mêmesujet.
Dans trois notes des
Comptes-rendus
de l’Académie des Sciences de Paris[t.190, 1930,
p.782 ;
t.190,
p.1414 ;
t.192,
p.128],
et dans deux mémoires(3) insérés,
l’un aux Annales de
l’École
NormaleSupérieure [t. 47, 1930,
pp.267-309],
l’autre aux Bulletins de l’Académie
Royale
deBelgique,
classe des Sciences[5e série,
tome17, 1931,
pp.10-27}
il a fourni un nouveautype canonique
d’aires
multiplement
connexes surlesquelles
il estpossible
dereprésenter
d’unemanière conforme une aire d’ordre de connexion fini.
Sur le conseil de M. DE LA
VALLÉE-POUSSIN, j’ai
étudié certaines difficultés (i) Nous le désignerons dans la suite par S. 1.’
(2) Nous le désignerons par S. 2.
(3) Nous les appelons L. V. P. 1 et L. V. P. 2 dans la suite.
Annali della Seuola Sup. - Pisa. 8
auxquelles
donne lieul’application
de sa méthodeinitiale,
difficultéssignalées
dans la 2e note et dans le 2e mémoire
précédemment
cités.Ayant
fait de laquestion qui
nous occupel’objet
de mon cours de la Sorbonnependant
le 2e semestre de l’année1930-1931, j’ai
été conduit à introduire dans laquestion
une surface de Riemanncanonique
a encorrespondance
conformeet
biunivoque
avec l’aire donnéeB.
°
Cette surface 6 est celle que décrit le
point’ = F(z) , lorsque
z décritF(z)
étant la fonction définie par M. DE LA VALLÉE-POUSSIN dans sonmémoire des Annales E. N. S. Les services manifestes que m’a rendus ici cette surface 6, et dont on verra
l’exposé
au cours duprésent
mémoire sont unepreuve
supplémentaire
de l’intérêtprimordial qui
s’attache à la considération simultanée du domaine d’existence d d’une fonctionholomorphe F(z)
et dela surface de Riemann il
engendrée
par lepoint ~=--F(z) lorsque
z décrit ledomaine d ; d
est à la fois le domaine d’existence et d’uniformité de la fonc- tion z=4S(()
inverse de~’=F(z)
et le « domaine des valeurs » deF(z)
dans d.Dans des notes et mémoires
antérieurs, j’ai déjà
à diversesreprises
attirél’attention des
géomètres
sur cette idée et donné des preuvesprécises
de sonintérêt : démonstrations d’existence pour les solutions
d’équations fonctionnelles,
allure et
singularités
des fonctionsétudiées,
relations fonctionnellesqu’elles vérifient,
relations
d’inégalité
etmajorantes
diverses pour ces fonctions ou leursdérivées, propriétés
de l’ensemble despoints
où ces fonctionsprennent
une valeur donnéeappartenant
àD,
etc.[Voir
notamment C. R. Acad. Sc. de Paris : 20Février,
6
Mars,
20 Mars1922;
Annales de l’E. N. S. 1922 et1923;
Bulletin de la Soc. Math. de France1924 ;
voir aussi mes :Principes Géométriques d’Analyse Gauthier-Villars, 1929].
Cette même idée m’a conduit ici à introduire comme élément central du
problème
la surface de Riemann ucorrespondant à B (et
à toute la classe des airesreprésentables
conformément sur2t)
Dans leChapitre
Ion étudie ses
propriétés générales
et on démontrequ’elles
sontcaractéristiques : frontières,
nombre desfeuillets,
relation fondamentale entre le nombre despoints
de ramification intérieurs et celuides points
de ramificationfrontière,
connexion. Chemin faisant on met la fonction
principale
de M. DE LA VALLÉE-POUSSIN en relation avec les
intégrales
abéliennes depremière espèce
de lacourbe
algébrique
associée par M.Schottky à
l’aire considérée.Dans le
Chapitre II,
on étudieplus particulièrement
le cas oùF’(z)
a tousses zéros intérieurs à
B,
c’est-à-dire où tous lespoints
de ramification de 6sont intérieurs 6. On
précise
d’abord la structure de o et de ses frontièresqui
sont alors lesplus simples possibles.
Enopérant
convenablement leprolon- gement
de cette surface de Riemann 6 hors de sesfrontières,
on montre que les résultats de M. DE LA VALLÉE-POUSSIN s’obtiennent très aisément et serattachent à des théorèmes
classiques
sur les surfaces de Riemannalgébriques
et leurs
représentations
conformes. Puis on montrequ’un prolongement
différentet tout aussi
simple
fournit untype
nouveau d’airecanonique présentant
lamême
généralité
que celui de M. DE LA VALLÉE-POUSSIN.Enfin,
etsurtout,
l’introduction de la surface de Riemanncanonique
a meten vive lumière la nature des difficultés
qu’on peut
rencontrer dansl’application
de la méthode de M. DE LA
VALLÉE-POUSSIN ;
ellepermet
d’étudier tous les casoù l’on doit renoncer à la
simplicité
et àl’élégance qui
caractérisent la méthode initialeexposée
dans le mémoire des Annales de l’Ecole Normaleprécédemment
cité.M. DE LA VALLÉE-POUSSIN avait levé ces difficultés par une élévation conve-
nable du
degré
despolynomes
misen jeu.
On verra dans un mémoire ultérieur que, sans élever le
degré
de cespolynomes,
on
peut
se tirer d’affaire en introduisant comme frontières de l’airecanonique
nonplus
des cassiniennesfermées,
mais éventuellement des cassiniennestronquées.
Pour la lecture du
présent mémoire,
il est bon de connaître les éléments de la théorie des fonctionsalgébriques
d’une variable et des surfaces de Riemanncorrespondantes,
tellequ’elle
estexposée
parexemple
dans le traitéd’Analyse
de M.
PICARD,
tome2, Chapitres
13 et suivants.[Voir,
enparticulier,
la findu
chapitre
16 pour lacorrespondance
établie par lll. SCHOTTKY entre uneaire
(~ ~ 1)
fois connexe et une classe de courbesalgébriques
de genrep].
On utilisera aussi certains résultats du mémoire fondamental de M. SCHOTTKY
et, naturellement,
les deux mémoires de M. DE LA VALLÉE-POUSSIN. J’ai faitaux mémoires de M. KOEBE
[tomes
40 et 41 des ActaMathematica],
unelarge place
dans mon cours de laSorbonne,
comme on le verra dans la rédaction de ce coursqui
sera ultérieurementpubliée ; toutefois,
la lecture de ces mémoires bienqu’elle
soitgrandement
à recommander au lecteur soucieux de se mettreau courant de l’état actuel de la
question,
n’est pasindispensable
à la lecturedu
présent
mémoire.CHAPITRE I.
Définition de la fonction de 31, de la Vallée-Poussin.
Construction et Étude Générale de la surface de Riemann
6correspondante.
1. - Dans ce
qui suit,
nousenvisageons
une aire limitée par courbes continues de JordanCo, C1,...., C~ ;
la courbeCo
limitantH
versl’extérieur,
et
Ci, C2,...., Cp
vers l’intérieur. EventuellementCi,...., Cp peuvent, partiellement
ou
totalement,
être des arcs ouverts. Ainsiqu’il
estclassique,
desreprésentations
conformes
préliminaires appliquées
aux airesplanes contenant B
et limitéesuniquement
parCo, Ci,....,
ouCp, permettent,
sans restreindre lagénéralité,
de supposer que les
Ci (~=0, l...,jp)
sont des courbes ferméesanalytiques
sans
points singuliers.
Il
n’y
a pas lieu de sepréoccuper
du cas ou l’une des courbes frontièresse réduirait à un
point (frontière dégénérée),
car on saitqu’alors
unereprésen-
tation conforme
biunivoque quelconque
del’aire,
ne saurait transformer cepoint
en autre chose
qu’un point,
et la fonction dereprésentation
resteraitholomorphe
au
point
considéré. On écarte donc de cequi
suit les frontièresdégénérées
pourne
s’occuper
que des frontières nondégénérées.
I. - Définition de
F(z)
attachée àR.
2. -
Envisageons les p
fonctions fondamentales!7i,....~ Up harmoniques
dansR,
et telles que
Ux
soitégale
à 1 surCx
et à zéro sur lesCjr (~ 4= K), auxquelles correspondent
des fonctionsconjuguées Vi, V2,...., Vp
fonctionanaly- tique
dansR, généralement
non uniforme à cause despériodes
deVK
relativesaux contours
Nous
imaginons chaque CK
décrit dans le senspositif
parrapport à
l’aire
R.
Achaque Cx (K=1,2,....,p) correspondent
ainsi despériodes (4)
WiK,W2K ,...., pour
Vi, V2,...., Yp ;
considérons le tableauI (~==1~2~....~);
(~=1, 2,....,~).
On sait(SCHOTTKY, KOEBE,
DE LAVALLÉE-POUSSIN)
que son déterminant est 4=0. Il est doncpossible
de choisir les constantes réelles~,1,...., ~,p
de
façon
que :[harmonique
dansB, prenant
les valeurs0, l! ,...., lp
surCo, C,...., Cp],
ait pourconjuguée
une fonction :dont les
périodes (1)
relatives àCi,...., Cl,
soient touteségales
à(-2~).
Lapériode
de v relative àCo
est donc(p. 2~c).
Les conditionsimposées
à Y déter-minent les  de
façon unique.
M. DE LA VALLÉE-POUSSIN lesappelle
les indicesde l’aire
R.
Nous posonsF(z) = eU+iV;
la fonction F est doncholomorphe
etuniforme
dans A ;
son module est constant surchaque
frontière etreçoit
les valeurs
1, eÂl,...., eÂp,
surCo, Ci,...., Cp;
sonargument augmente
de(p. 2n)
sur
Co et
diminue de 2nlorsque
z décritCK (K=-- 1, 2,...., p)
dans le senspositif
relativement àB.
Cespropriétés
déterminent F à un facteur constantprès
de module 1(correspondant
à la constante réelle arbitrairefigurant
dansY).
On montre aisément que tous les sont
négatifs
soit par des raisonnements directs du genre de celui de M. DE LA VALLÉE-POUSSIN(L.
V. P.1,
page281),
soit par des raisonnements
d’Analysis
situs élémentaire du genre de ceux que fait M. KOEBE dans son lemme p. 314 ou p. 319 du mémoire des Acta 41. Il(4) Il est inutile d’introduire les périodes relatives à Co, la somme des périodes relatives
à Co, C1,....,
C~,
pour une Yi quelconque étant nulle.(5) Lorsqu’elles sont égales à zéro on a la représentation de SCI-IOTTKY-KOEBE.
en résulte que, dans
~, ! F
restecompris
entre 1 etÂK
étant leplus petit
des nombres
négatifs ~,1, ~,w,...., ~’
II. - Construction de la surface de Riemann g.
3. -
Par’ = F(z)
nous associons àchaque point z due
unpoint
duplan ~.
Mais,
comme il arriveraqu’à
2points distincts zi
et Z2de ~ puisse correspondre
la même valeur de
F(z),
nousimaginerons
que les~1
et~2 correspondant
à zi et Z2 ne sont pas sur le même feuillet duplan
et ne coïncidentqu’en projection.
D’une manière
précise,
voici comment nousprocèderons.
La fonctionI’(z) est,
comme on sait
(Principe
de laSymétrie), holomorphe
sur toutes les frontièresCi
et
prolongeable analytiquement
au-delà. Ainsi queje
l’ai montré dans mes Prin-cipes Géométriques d’Analyse [Chapitre I,
Section I etIII], chaque point de R
où
F’ (z) #
0peut
être entouré d’une aireplane (Ô)
limitée par une courbeanalytique fermée,
àlaquelle correspond biunivoquement, par C=F(z)
une aire circulaire(4).
Un
point z’ de It
oùF’(z)=0 peut
être entouré d’une aireplane (a’)
limitée parune courbe
analytique fermée,
àlaquelle correspond biunivoquement, par i= F(z),
un élément de surface de Riemann
(zf)
à ,Kfeuillets, présentant
aupoint ~’=F(z’)
un
point
de ramification d’ordreK-1, | si d F =0
dz’ ,. pour  2,...., (K-1)
et +0 pour
03BB= K],
autourduquel
sepermutent
circulairement les K feuillets de(d’),
la frontière de 4’ étant constituée par un cercle decentre 1’
parcouru K fois de suite dans le senspositif.
Les éléments(A)
sont dits depremière espèce,
les éléments
(J’)
de deuxièmeespèce.
Dans cesconditions, l’holomorphie
de Fdans Il
et sur lesCL, jointe
au lemmeclassique
deBOREL-LEBESGUE,
montrequ’on peut couvrir R
et ses frontières à l’aide d’un nombre fini d’aires(ô)
et
(ô’).
A ces aires(~)
et(ô’) correspondent
sur leplan ~
un nombre fini d’aires(J)
et(d’)
des 2espèces.
Nous faisons leprolongement
deF(z)
danstout
2t
àpartir
d’une aire(~o) [ou (ôo’)J
et nous construisons 6,correspondant
à
~ par’ = F(z),
enadjoignant
successivement à l’aire(do) [ou qui correspond
à l’aire[ou (~~’)J initiale,
les aires(d)
et(J’) correspondant
aux
(ô)
et(ô’) qui emplètent
sur(ôo) [ou puis
en continuant deproche
en
proche
de manière àrespecter
entre deux aires(J)
ou(A’)
les connexionsqui
existaient(6)
entre les(ô)
ou(6’) auxquelles
ellescorrespondent.
Un nombrefini
d’opérations permettant d’engendrer A
paradjonctions
successives des(b)
ou
(ô’) empiétant
sur la(~o) [ou (bo’)J initiale, puis
des(ô)
ou(ô’) empiétant
sur l’aire ainsi
obtenue, etc.,
un nombre finid’opérations permettra d’engendrer
l’aire de Riemann a transformée conforme et
biunivoque de R
par~=~’(z).
(6)
A 2 aires (b) ou(b)
ayant une partie commune (~") correspondront 2 aires(d)
ou(4’)
ayant en commun la partie (4") transformée de(b").
III. -
Propriétés générales
de a. Frontières. Nombre des feuillets.Points de ramification.
4. - Frontières. - D’abord il est clair que, a
correspondant biunivoquement
à
a par ~ = F(z),
les frontières de ucorrespondent biunivoquement
à celles deR.
Lorsque z
décritCo
dans le senspositif
parrapport à B, ~
reste surle
cercle | 03B6 | = + 1
et sonargument augmente
de(p. 2n) ;
or on a vuprécé-
demment
(n.0 2)
que 1 est le maximumde 1 dans A ;
il en résulteque 03B6
décrira le cercle unité en marchant
toujours
dans le senspositif,
c’est-à-dire quearg ~
ira constamment en croissantlorsque
z décriraCo,
sa variationtotale étant
(p. 2n).
Eneffet, ~
nepourrait rétrograder
sur le cercle unité quesi ~ passait
par une racine zo deF’(z),
d’ordreimpair,
située surCo,
etil en résulterait
qu’au voisinage
de cette racine zo,F(z) pourrait
recevoir endes
points
intérieurs desvaleurs > 1
en module.Ceci montre en outre
qu’aucune
racine de nepeut
se trouversur
Co.
a est donc limitée vers l’extérieur par un cercle yo de rayon1,
decentre
0,
parcouru p fois de suite dans le senstrigonométrique.
Lorsque z décrira,
dans le senspositif
parrapport
àB,
l’un des contoursC1, Cz,...., Cp,
on sait quel’argument
de~=F(z)
diminue au total de2n,
le modulerestant
égal
àel2,....,
ouelp.
Parconséquent, lorsque z
décritCK, ~
décrirala courbe fermée circulaire
(7)
7K de centre 0 de rayon defaçon
queson
argument
décroisse au total de2n,
cequi n’empêche
évidemment pas àpriori
certains arcs de 2K d’être parcourusplusieurs
fois en sens contraire. La variation totale dearg ~
étant(-2~),
il y a certainement un arc au moinsaKbK
de
CK
surlequel arg ~
décroîtlorsque z
décritaKbK.
Sur cet arc, Vdécroît,
et si
Cx
est orientée dans le senspositif
parrapport
àB,
on aura dSMais la normale intérieure à
H
menée en unpoint
lVl de cet arc étantMn,
dV dU du , , ..
, , du
on
aura -
dS = -dU.
dn DoncdU >
dn 0 et les arcsaKbx
A A sont ceux surlesquels dU >
dn 0.Un
point
où.-==0
dn1 puisque
sur toutCK
on adU=0]
cis01
est unpoint
oùLes
points séparatifs
des arcsoù 03B6
décroît et des arcsoù 03B6
croît sont des racines de~"(z) =o.
On voit aussitôt que ce sont des racines d’ordreimpair.
En
définitive,
a est donclimitée,
versL’intérieur,
par p courbes fermées circulaires ri ,...., yp de centre 0 de rayonsrespectifs el1, e~-,...., elp., chaque
courbe yK
pouvant comporter
des arcs décrits dans les 2 sens, maiscomportant
certainement au moins un arc
AKPK (correspondant
àaKbK)
décrit dans le(7)
J’appelle ainsi une courbe fermée projetée suivant un cercle sur le plan e, mais pouvant avoir des arcs multiples à condition que la variation totale du point qui décrit la courbeune fois, soit en valeur absolue égale à 2jy.
sens des
aiguilles
d’unemontre,
defaçon qu’au
total la variation del’argument de ~ lorsque ~
décrit la frontière yx(positivement
parrapport
àa)
soitégale
à
(-2n).
Nous reviendronsplus
loin sur l’étude des racines dequi
donnent naissance à des
points
de rebroussement des courbes 2’K.Mais on voit que sur la courbe
CK correspondant
auÂK
minim2cm iln’y
a certainement pas de
racine z1
deF’(z)=o,
car une telle racine fournirait sur la frontière yx de rayon minimum despoints 03B61
auvoisinage desquels
devraientexister des
points
intérieurs à a de module inférieur au module de~1,
cequi
est
impossible (raisonnement analogue
à celui fait pourCo).
Pour fixer lesidées nous supposons les indices
1, 2,....,
p des contours choisis defaçon
que
).,1 ~ ).,2 ~
....> ~,p.
Iln’y
a alors pas de racines deF’(z)=0
surC.
et parconséquent
yp estidentique
à un cercle de centre 0 de rayon décrit unefois dans le sens des
aiguilles
d’une montre.Il en sera de même pour tous les yK
correspondant
à desC~
surlesquels
n’existe pas de racine de
F’(z) =0.
5. - Nombre des feuillets. - Les feuillets de a sont donc
empilés
sur leplan
entre les 2 cercles de centre
0,
de rayons et 1.Étudions
le nombre des feuillets enchaque point
a de cet anneau non situé sur une YK. Ce nombren(a)
est le nombre des racines de
l’équation F(z) - a = 0 appartenant
à~.
Comme an’est sur aucune yK, ces racines seront intérieures à
B.
Ce nombreest,
commeon
sait, égal
àl’intégrale
étendue au contour
de ’R
décrit dans le senspositif (par rapport
à(8».
On
peut
l’écrire :lorsque ~
décrit les frontières YK de a dans le senspositif (par rapport
à6)
et il est clair que ce nombre ne
change
pas tant que a varie sans rencontrer les frontières yK.Lorsque
a est intérieur à toutes les yK et les variations dearg ~
sur yo, y y1,...., e y. étant
respectivement (p. 2n), (- 2n),...., ( - 2~),
les variationsde arg
(~-a)
seront les mêmes que poura=o,
c’est-à-dire serontégales
auxprécédentes.
La variation totale de arg(~ - a)
seraElle sera nulle. Il
n’y a
pas de feuillet de ci à l’intérieur de 7.p, cequ’on
savait
déjà
par ce fait que est le minimum absolude 1(z) ) 1
dansB.
Lorsque
a franchit enprojection
yp, la variation de arg(1- a)
sur yp passe de - 203C0 à 0 et la variation totale de arg(03B6 - 03B1)
sur le contour de Qaugmente
ausside 2~c
chaque
fois que a traverse enprojection
une frontière de a(de
l’intérieurvers
l’extérieur).
Il en résulte que, entre 7p etYP-i’ il Y a
1 entre yp-j et7p-2 il y
a 2feuillets,
entre 1 et Yp-K ily a .K feuillets,
entre 7, et7, il y
a p feuillets de a. A l’extérieur de yo iln’y
a aucun feuilletde 6
[le
maximum deF( 1 dans R
est d’ailleurs1,
rayon deyo].
Les cas limitesou 2 ou
plusieurs indices
seraientégaux,
se traitent immédiatement comme on vient de lefaire,
le nombre des feuilletsaugmentant
de ,u au passagede ’ a 1
par eli(en croissant),
si Il desÀi
sontégaux.
En
définitive,
apossède
p feuilletsqui
tous recouvrent l’anneau(yo, yi), (p -1)
d’entre eux recouvrent l’anneau(yi, y2),....,
e(p -K)
recouvrent l’anneau(yK, YK+i),
1 seul recouvre l’anneau(yp-i, 7p),
les cas limites se formant commeon l’a dit
précédemment.
On voit ainsi que, selon laposition
de a, parrapport
à yo, ys,...., y., c’est-à-dire suivant que
lai
est dans l’un ou l’autre des inter- valles(1, eÂl), (e~l, e~2),...., (e~~-1, l’équation F(z) -a=0
auradans a
un nombrede racines
égal
à p,(~ -1), (p - 2),....,
1.Nous examinerons
plus
loin les connexions des feuillets entre eux. Mais nouspouvons dès maintenant conclure de ce
qui
a été dit au n.0 4que la
courbe yoappartient
aux p feuillets de a et que y.n’appartient qu’à
l’un d’entreeux;
également qu’à
un feuillet toute YK surlaquelle
ne se trouveaucun
point
derebroussement,
c’est-à-dire dont laCjc correspondante sur H
n’apas de racine de
F’(z)=o. Lorsque z
décritCo
dans le senspositif, ~
décrit yo dans le senspositif
enpassant
successivement surles p
feuillets de a ;lorsque
la
projection de ~
afait p
tourscomplets
autour de0,
lepoint ~
est revenusur le feuillet initial à sa
position
initiale.6. - Points de ramification. Relation fondamentale. - La connexion entre les feuillets de 6
s’établit,
comme onsait,
par deslignes
de croisement dont le parcours estlargement
arbitraire maisqui
émanenttoujours
despoints
deramification
de 6, lesquels
sont les seulspoints obligés
de leur tracé. Cespoints
de ramification
correspondent
d’une manièrebiunivoque
aux racines deLe cas
général
est celui ouF’(z) =0
n’a que des racinessimples.
Dans l’évaluationqui
va suivre nouscompterons
une racine d’ordre m deF’(z)=0
commeéquivalente à
m racinessimples.
Lorsqu’il n’y
a aucun zéro deF’(z)
sur les contours deR,
M. DE LAVALLÉE-POUSSIN a démontré que le nombre de ces zéros
supposés simples
est
(p -1) (L.
V. P.1,
page282);
s’il y a des zérosmultiples,
l’ensemble des zéros deF’(z) équivaut
à(p-1)
zérossimples
avec la conventionprécédente.
Nous allons montrer que, dans tous les cas, en
désignant
par a le nombre des zérossimples (ou équivalents
à dessimples
suivant la conventionprécé- dente)
deF’(z)
intérieurs àB,
et par b le nombre des zérossimples
deF’
situés sur les contours de
~,
on atoujours
la relation fondamentaleConsidérons pour cela la fonction
f(z) =-- U+ i Y.
C’est une fonctionanalytique
de z non uniforme
dans B
mais dont la dérivée ou la différentielle est uniformepuisque
U est uniforme etpuisque
enposant z=x+iy
on a:Il est clair d’ailleurs que les zéros de
F’(z) sont,
avec le même ordre demultiplicité,
des zéros def’(z). f’(z)
est doncholomorphe
et uniformedans 2t
et sur les contours de
R.
Deplus,
surchaque
frontièreCK
deB,
U reste constant donc ds en toutpoint
deCK;
par suitef’ (z)
ds ds =i dn est pure- mentimaginaire
enchaque point
des frontières deB. f’(z)
est donc liée àune
importante
classe de fonctions étudiées par M. SCHOTTKY dans sonpremier
Mémoire
(S. 1)
et dont nousrappelons
brièvement lespropriétés.
7. - Il existe une classe de fonctions
K(z)
uniformes dansIt, méromorphes
sur sa
frontière,
réelles sur la frontière deB.
Toutes ccsK(z)
sont des fonctions rationnelles à coefficients réels de 2 d’entre elles
r(z)
et
s(z) lesquelles
sont liées par uneéquation algébrique
à coefficients réels de genre p. Nousappelons A(r, s)=0
cetteéquation algébrique. Lorsque
zdécrit une courbe frontière
CK
de:8,
lepoint
de cordonnées cartésiennes(r, s)
décrit un arc réel fermé de la courbe
algébrique A(r, s) =0;
cette courbe adonc arcs fermés distincts.
Lorsque z
décritB,
lepoint r(z) engendre
une demi-surface de Riemann
glo
limitée parp + 1
courbes ferméesilo 1 Fi 1 .... r~
se
projetant
sur dessegments
de l’axe réel parcourus dans les 2 sens. Surglo , s(z), envisagé
comme fonction der(z),
est uniforme.ÉÉo
est la demi-surface de Riemann de la fonctionalgébrique s(r)
définie pasA(r, s) =0.
Sie%
est la surface de Riemann entière des(r),
on reconnaîtqu’elle
estdécoupée
parles p + 1
courbesfermées distinctes
ro, l7i,...., F. précédentes
en 2parties
distinctes dont l’une estprécisément Élo
et dont l’autre seraappelée
La surface deRiemann a
est
orthosymétriqzce
de genre p. Avec M. SCHOTTKY onappelle
courbes de transition ou de passage les courbesro, ~’1,...., r~ qui séparent
les 2 moitiésglo
et
glo’
deÉl. Ajoutons
que lespoints
r et r’ décrivant~o
etÉÉo’
étantimagi-
naires
conjugués (les
valeurscorrespondantes
de s l’étantaussi)
nous pouvons dire queaD’
sontimaginaires conjuguées
ousymétriques
parrapport
à l’axe réel.
Enfin,
parr=r(z), ÉÉo
estreprésentée
d’unefaçon biunivoque
etconforme sur l’aire
B.
8. - En vertu de ce
qui précède, r(z)
étantméromorphe
et réelle sur toutefrontière
CK
deB, :r = r’(z) --
sera réelle en toutpoint
frontière deH.
dz ds ds
Puisque f’(z) .
ds S estpurement imaginaire
en un telpoint,
lerapport
ir sera(z)
réel,
sur la frontière deH.
Il est évidemment uniforme etméromorphe danse
et sur sa frontière
quisque f’(z)
etr’(z)
le sont aussi.Il en résulte que
:’,((Z»
2r (z) est une fonction de la classe desK(z),
c’est par suiteune fonction rationnelle à coefficients réels de
r(z)
ets(z)
Il en résulte que
f(z)
est uneintégrale
abélienne attachée à la courbealgé- brique A (r, s) = 0
C’est une
intégrale
depremière espèce ;
en effetf(z)
=U+
i V étant évidemmentpartout
finie surB,
etrégulière
en toutpoint
intérieur àB
ou sur safrontière,
sera finie dans la
partie glo de ÉÉ [qui correspond à B
parr=r(z)]
et sur lesro, l’~,...., ~’p ;
elle l’est aussi sur lapartie 80’, puisqu’en
2points
deglo
et80’
symétriques
parrapport
à l’axe réel[correspondant
à descouples (r, s)
et(r’, s’) imaginaires conjugués]
les valeurs deR(r, s)
sontimaginaires conjuguées puisque
Ra ses coefficients réels.
f(z)
est doncpartout
finie etrégulière
surCI,
c’est bienune
intégrale
abélienne depremière espèce.
9. - Les zéros de
f’(z)
sont donc fournis par les zéros de la différen- tielle abélienne depremière espèce R(r, s)dr auxquels
ilscorrespondent
d’unefaçon biunivoque
comme nous allons le voirplus
loin. Or on sait que, pour toute diffé1-entielle abélienne attachée à une courbealgébrique
de genre p, le nombre des zéros surpasse de2(p - 1)
le nombre despôles (chacun
étantcompté
pour autantqu’il
y a d’unités dans son ordre demultiplicité).
En par-ticulier,
les différentielles abéliennes depremière espèce n’ayant
pas depôle, le
nombre de leurs zéros est
2(p-1).
On le voit d’ailleurs immédiatement enécrivant :
ou
Q(r, s)
est unpolynome adjoint
d’ordre m-3 attaché à .la courbealgé- brique A (r, s) = 0
dedegré
m. Les zéros(r, s)
cherchés sont lespoints
d’inter-section mobiles de
Q(r, s)=0
avecA(r, s)=0
et l’on sait par un théorèmeclassique
que leur nombre est2~ro - 2
avec la conventionprécédente
sur l’ordrede
multiplicité. [Pour
la démonstration voir p. ex. PICARD : Traitéd’Anatyse,
tome
2, chapitre 14,
sectionI,
n.°10].
10. - Pour démontrer le théorème en
question,
il suffit maintenant de remar-quer
qu’à
un zéro de f’ intérieurà A correspond
un zéro du même ordre de la différentielle abélienne située dansggo et, à
cause de la réalité des coeffi- cients de R et de lasymétrie (8)
de~,o
et un zéro du même ordre(8) On peut considérer
R0’
commel’image conforme de la face inférieure dule
(s) On peut considérer comme l’image conforme de la face inférieure du disque face
le prolongement à travers Co de f(z) en un point
z’,
de cette face, superposé à z de la facedans 80’. a
zéros de f’ intérieursà R
fournissent2a
zéros de la différentielle abélienne non situés sur les courbesFo,...., 17,
de passage. Aucontraire,
les zérosde f’ situés sur la frontière
de B
et les zéros de la différentielle situés sur les courbesTo,...., rp
secorrespondent,
d’une manièrebiunivoque.
Il y a donc b zéros de Rdr surFo,...., Tp.
Autotal,
le nombre2p - 2
des zéros de Rdr estdonc bien
égal
à(2a+b)
comme on l’avait annoncé.11. - A cause de
l’importance,
pour lasuite,
de la relation2a+b=2(~ro-1),
nous allons en donner une deuxième démonstration basée sur les éléments clas-
siques
de la théorie des fonctions.Le nombre des zéros
simples (ou équivalents)
def’(z) est,
comme onsait, égal
àl’intégrale :
étendue au contour
de B
décrit dans le senspositif,
c’est-à-direN= 2~ [var.
totale arg
f’(z)
lelong
de la frontière deR]
à conditionqu’il n’y
ait pas de zéros de f’ sur la frontière deB. Lorsqu’il
y a b zéros de f’ situés sur la frontière avec les notationsprécédentes,
le nombre a des zéros intérieurs àB
sera
égal
àl’intégrale précédente
calculée lelong
de la frontièreau
voisinage
des b zéros de f’ situés sur cette frontièrequ’on
évitera par des demi-cercles infinimentpetits
décrits auvoisinage
de ces b zéros et tous tracés dans l’intérieurde S
defaçon
que le nouveau contour d’inté-gration
laisse à les b zéros enquestion.
Evaluons maintenant la variation totale de argf’ (z)
lelong
du nouveau contour. On a vu que en toutpoint
d’uneCK
on a:D’abord,
surCo,
iln’y
a certainement aucun zéro de f’partout;
le..dU
reste
toujours
sur l’axeimaginaire négatif
etdn reste
toujours
sur l’axeimaginaire négatif
etsupérieure se faisant par
f(z’)
== 2013 /~), car, sur Co, f(z) a sa partie réelle nulle (f est lavaleur conjuguée de f). De même
r{z’ ) = r(z~,
s(z’ ) = s(z) car r et s sont réelles sur les Ci . Il en résulte qu’à tout zéro de f’ intérieur à S situé sur la face supérieure correspond unzéro superposé, du même ordre, sur la face inférieure.
Au point de vue adopté ici, les 2 faces du disque constituent une surface de Riemann générale (du type Beltrami-Clifford-Klein) de la courbe algébrique A(r, s) = 0. On verrait
sans peine que les fonctions fondamentales
~....~ ~7p
introduites au n. - 2, fournissent, avec leurs conjuguées Vu Y2,....,Yp,
les intégrales normales de première espèce JI, J2,...., J,de A(r, s) = 0 par les formules 2JA= etc. Nous aurons l’occasion d’utiliser ces
relations dans un mémoire ultérieur ou nous étudierons les surfaces J générales et leur représentation canonique.
Or arg
dz
ds=a,angle
avec l’axe réelOx,
de lademi-tangente positive
àCo
aupoint
z variable. Donc :var. totale arg
f’(z)
= - var. totalearg.
Sur tout contour
CK
ne renfermant aucun zéro de conserve unsigne
constant et le raisonnementprécédent
montre que :var. totale arg - var. totale arg
Car, ici, CK
étant décrit dans le senspositif
parrapport à B
est décrit dans le sens desaiguilles
d’une montre et la variation totale del’argument
de latangente positive
est(-2n).
Donc,
si toutes les racines de f’ sont intérieures àB,
c’est-à-dire si b = 0on aura
la contribution de
Co
à la variation totale de argf’(z)
étant -203C0 et cellesdes p
contours
Ci,...., C.
étant p. 2n. Ainsi se trouve démontrée trèssimplement
laformule dans le cas b=0
envisagé
par M. DE LA VALLÉE-POUSSIN.Examinons maintenant
l’intégrale
var. argf’(z)
lelong
deCK lorsque
surCK
se trouvent des zéros
simples
def’(z).
Enreprenant
la formule :aK
désignant l’angle
avec Ox de latangente positive
àCK
en z, on a et par suite :On a vu
plus
haut que lesigne
ded U
nechange qu’au
passage par lesdn
zéros de
f’(z).
On a donc entre 2points quelconques
deCK
limitant un arcsans zéro de f’
Examinons ce
qui
se passelorsqu’on
évite un zéro zo def’(z)
par un demi- cercle de centre zo, situé dansB,
et de rayon infinimentpetit.
Il est clair que si zo est zéro d’ordre v def’, l’argument
de f’ diminue de vn, car sur le demi- cercleenvisagé l’argument
de z-zo diminue de 03C0 à cause du sens de parcoursobligé
surCK.
On aura donc :var. totale arg
f’(z)
surla
somme ~
var aK s’étendant à tous les arcs, en nombrefini,
délimités surCK
par les zéros de
f’,
et lasomme £
v s’étendant à tous les zéros de f’ situéssur