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Le Quotidien GUERRE EN UKRAINE. L Algérie épargnée par la crise du blé? La Russie annonce «élargir l'offensive» sur l'ukraine P. 5

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DIMANCHE 27 FÉVRIER 2022 - 26 RAJAB 1443 - N° 8295 - PRIX ALGÉRIE : 30 DA - ISSN 1111-2166

Quatre étudiantes agressées à Boudouaou : nuit d’horreur dans

une cité universitaire pour filles

Le Quotidien Edition Nationale d'Information D'ORAN

Tensions

géostratégiques en Ukraine et impacts sur le prix du gaz

et du pétrole

Par Abderrahmane Mebtoul

DEBAT

P. 6

La participation dans la fonction

publique : un dispositif contrarié

Par Boudina Rachid P. 8

SELON LE CNOP

«60% des pharmaciens ont des difficultés pour honorer leurs créances»

La Russie

annonce «élargir l'offensive»

sur l'Ukraine

Lire l'article de M. Aziza page 2

Lire l'article de El-Houari Dilmi page 4

GUERRE EN UKRAINE

L’Algérie épargnée

par la crise du blé ? Lire l'article de A. Zerzouri page 3

P. 5

(2)

E V E N E M E N T

02

Le Quotidien d'Oran

Dimanche 27 février 2022

Président Directeur Général

Directeur de la Publication

Mohamed Abdou BENABBOU

INTERNET: http://www.lequotidien-oran.com E-mail : infos@lequotidien-oran.com

publicite@lequotidien-oran.com admin@lequotidien-oran.com lequotidiendoran@yahoo.fr

Diffusion : Ouest et Centre : SDPO - Est: SO.DI. PRESSE Imp. : Oran : imprimerie

«Le Quotidien d'Oran»

Alger : imprimerie «Le Quotidien d'Oran»

Constantine : S.I.E.

Rédaction Constantinoise Tél. : 031.92.12.11 Fax : 031.92.12.22 Rédaction Algéroise

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Le Quotidien

D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN Edition Nationale d'Information

Editée par la SPA ORAN - PRESSE au Capital de 195.923.000,00 DA

A

lors qu’il n’a pas encore vu le jour

officiellement, le G4 africain, une nou velle alliance entre quatre pays afri- cains, le Nigéria, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud et l’Algérie, dont la constitution a été annon- cée par le président nigérian, Mohamed Boukha- ri, en marge du sommet UE-UA, qui s’est tenu les 17 et 18 février à Bruxelles, suscite moult réprobations. Faut-il dès lors le laisser à l’état embryonnaire, pour éviter de faire des mécon- tents, ou aller de l’avant dans l’idée de la cons- titution de ce puissant bloc, qui a pour but de « coordonner, analyser, concerter et trouver des solutions aux défis du continent en proposant un mécanisme stratégique qui vise à apporter des solutions «pratiques et efficaces» aux diffé- rents problèmes auxquels l’Afrique est confron- tée », selon les termes effectivement d’un com- muniqué de la présidence nigériane répercutée par des médias ? D’abord, il faut sonder cette crainte affichée par certains pays africains face à ce groupe, à cause d’une menace latente qui pèserait sur leurs intérêts. Le Maroc est le pre- mier à faire part de sa méfiance, via des médias locaux, face à la création de ce groupe, en rai- son de la présence de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, connues pour leurs positions sur le dos- sier du Sahara occidental, ainsi que leur posi- tion engagée contre le statut d’observateur ac- cordée à Israël au sein de l’UA. A-t-il raison de s’inquiéter face à cette alliance ? L’Egypte est l’autre pays qui n’a pas bien pris l’annonce de

Abdelkrim Zerzouri

Un ballon-sonde ?

la création de cette allian- ce, notamment à cause de la présence en son sein de l’Ethiopie, pays avec lequel les relations ne sont pas au beau fixe à cause du méga-barrage d’Ennahdha, construit sur le Nil. Deux pays qui peuvent rallier d’autres à leur idée de rejet de ce groupe, selon les affi- nités diplomatiques. Mais, attention, rien n’est simple dans ce repositionnement géopolitique qui se cherche en Afrique. L’Algérie joue un im- portant rôle de médiateur entre l’Egypte et l’Ethiopie, déployant beaucoup d’efforts pour apaiser les tensions entre les deux pays, com- ment alors ce groupe pourrait aller contre les intérêts de l’Egypte, comme tentent de le véhi- culer certaines « spéculations médiatiques » autour du sujet ? Quant à Israël et son allié africain, ils peuvent bien s’inquiéter à propos des objectifs de cette alliance.

Car, fondamentalement, les quatre pays qui la composent sont farouchement opposés à l’en- trée d’Israël à l’UA par la porte du statut d’ob- servateur, et leur position en faveur de l’orga- nisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental reste une constance de leur politique extérieure.

Pour le moment, faut-il le souligner, le groupe en question n’existe que par les spéculations médiatiques, et l’initiative pourrait ne pas évo- luer vers une concrétisation rapide de ce grou- pe, mais l’idée a eu le mérite de révéler à quoi on pourrait s’attendre dans un pareil contexte.

Et si ce n’était qu’un ballon-sonde ? M. Aziza

L

e Conseil de l’Ordre des phar- maciens algériens (CNOP) se dit «être sur ses gardes»

après les déclarations faites par les cadres du ministère auprès des syn- dicats du secteur, affirmant que l’arrêté portant installation des of- ficines pharmaceutiques n’est pas encore prêt. Le président du Con- seil national de l’Ordre des phar- maciens (CNOP), Dr Noureddine Mettioui, a affirmé au «Quotidien d’Oran», en marge de l’ouverture du Salon international de la phar- macie en Algérie ‘Siphal’, dans s a 6ème édition, que son organisme a refusé d’assister à la rencontre de conciliation qui a eu lieu le 16 fé- vrier dernier. En justifiant, le refus par l’absence du ministre de la San- té en personne à la rencontre.

Le Dr Mettioui se dit pour le dia- logue en précisant que le conseil de l’Ordre a adressé, tout récemment, une 3ème demande d’audience au ministre de la Santé, en attendant une réponse favorable du départe- ment de Benbouzid.

Il a affirmé, encore une fois, que le CNOP a plusieurs propositions et solutions pour trouver des dé- bouchés aux jeunes pharmaciens.

En insistant également sur le fait que l’implantation des pharmacies d’officine obéit strictement à une réglementation bien définie et une répartition démo-géogra- phique qui répond exactement aux besoins. Sortir de ce cadre régle- mentaire et l’installation de nouvel- les pharmacies sans qu’il n’y ait un besoin réel, entraînera une mena- ce sur la profession. D’ailleurs, même les nouvelles pharmacies trouveront des difficultés sur le ter- rain. «C’est comme mettre au mon-

S

oixante douze (72) nouveaux cas confirmés de coronavirus (Covid-19), 89 guérisons et 5 décès ont été enregistrés ces der- nières 24 heures en Algérie, a indiqué samedi le ministère de la Santé dans un communiqué.

Le total des cas confirmés s'élè- ve ainsi à 264 778, celui des dé-

P

lusieurs laboratoires pharma ceutiques activant en Algérie se sont lancés dans des projets de fabrication locale de médica- ments anticancéreux ce qui per- mettra de garantir un meilleur approvisionnement du marché national et, partant, réduire la facture des importations dans ce domaine. Rencontrés par l'APS au 16e salon international de la pharmacie en Algérie "SIPHAL 2022" qui prendra fin samedi, les représentants de plusieurs labo- ratoires pharmaceutiques ont af- firmé le lancement effectif des travaux de réalisation, prévoyant le début de la production à la fin 2022 ou début 2023.

Les laboratoires envisagent de recourir essentiellement à la pro- duction de médicaments "géné- tiques" pour satisfaire les besoins du marché national en matière de traitement oncologique, émaillé de perturbations tout au long de l'année en raison de la dépendance excessive aux im- portations. Parmi ces projets, ce- lui d'une usine de "Orion Lab" en cours de réalisation dans la zone industrielle de Hassi Ameur (wi- laya d'Oran) sur une superficie

Coronavirus

72 nouveaux cas et 5 décès

cès à 6 828, alors que le nombre des patients guéris est passé à 177366 cas. Par ailleurs, 12 pa- tients sont actuellement en soins intensifs, a ajouté la même sour- ce. En outre, 26 wilayas n'ont recensé aucun cas durant les der- nières 24 heures, 20 autres ont enregistré de 1 à 9 cas, tandis que

2 wilayas ont enregistré 10 cas et plus. Le ministère de la Santé a rappelé, par la même occasion, que la situation épidémiologique actuelle exigeait de tout citoyen vigilance et respect des règles d'hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le port du masque.

Médicaments anticancéreux

Des projets en cours pour réduire la facture des importations

de 5000m2. Le projet en ques- tion devrait assurer la production de plus de 70 médicaments gé- nériques destinés au traitement du cancer, a affirmé la responsa- ble du projet, Amel Bouguettaya, notant que le développement de ces médicaments (forme sèche) débutera en mars prochain, alors que la production de la forme li- quide est prévue pour le troisiè- me trimestre 2022. Mme Bou- guetteya a souligné que toutes les étapes de production seront as- surées en Algérie, précisant qu'il ne s'agit pas uniquement de la mise sous emballage. Une usine de production de médicaments génériques anticancéreux "100%

algériens" est également en cours de réalisation par les laboratoi- res Frater-Razes à Oued el Ker- ma (Baba Hassen), selon le sous- directeur du laboratoire, Chadi Hassan. Ce genre d'usine sera susceptible de réduire sensible- ment la facture d'importation de médicaments, d'autant qu'il s'agit de médicaments onéreux.

Dans ce cadre, il a affirmé que le laboratoire produit depuis qua- tre ans un médicament contre le cancer des os, commercialisé au

prix de 12.000 DA. La produc- tion de médicaments génériques contre différents types de can- cers, qu'ils soient secs ou liqui- des, sera lancée "au début de l'année 2023", ajoute M. Hassan.

Les laboratoires "El-Kendi"

oeuvrent, quant à eux, à la réali- sation d'un autre projet dans le domaine de la fabrication de médicaments anticancéreux, se- lon le représentant du laboratoi- re au Salon qui a affirmé que la nouvelle usine, malgré son re- cours à la matière première im- portées, sera porteuse d'une for- te valeur ajoutée et utilisera des technologies de pointe dans ce domaine. Le ministre de l'Indus- trie pharmaceutique, Abderrah- mane Djamel Lotfi Benbahmed a révélé, à l'ouverture du SPHAL mercredi dernier qu'il existait dix projets de réalisation d'usines spécialisées dans la production locale de médicaments utilisés dans le traitement de différents types de cancer.

Ces projets s'ajoutent à ceux du Groupe public "Saidal", qui a lancé trois unités dans ce domai- ne, à Cherchell, Constantine et El Harrach (Alger).

Selon le CNOP

«60 % des pharmaciens ont des difficultés

pour honorer leurs créances»

de un enfant mort-né», prévient-il.

En signalant, par ailleurs, que l’ins- tallation tous azimuts de nouvelles pharmacies pourrait aussi fragiliser davantage certaines pharmacies en exercice qui souffrent de problèmes en raison de l’étroitesse de leur marché. «Je peux vous confirmer que 60 % des pharmacies d’offici- nes ont des difficultés pour hono- rer leurs créances, auprès de leurs fournisseurs» d’où la nécessité de bien étudier la révision de l’arrêté portant installation des officines pharmaceutiques, avec les parte- naires sociaux et les professionnels du secteur. Pour rappel, le Syndicat national des pharmaciens d’offici- ne (SNAPO) avait décidé de geler sa grève nationale d’une journée re- nouvelable, prévue pour ce 28 fé- vrier, suite aux résultats de la réu- nion avec les responsables du mi- nistère de la Santé. Le syndicat avait affirmé que la réunion a abou- ti à la relance du groupe du travail, regroupant des représentants du ministère de la Santé et des repré- sentants du SNAPO, et ce dans le but de finaliser les textes sur la profession de pharmacien. Mais, si le SNAPO a gelé sa grève, la C o o r d i n a t i o n n a t i o n a l e d e s phar m a c i e n s a l g é r i e n s « n o n agréée» a appelé à travers sa page Facebook, les pharmaciens et les nouveaux diplômés des Fa- cultés de pharmacie de se rassem- bler devant le ministère de la Santé, ce lundi 28 février.

Ils réclament la révision profon- de de l’arrêté portant installation des pharmacies pour donner la chance aux nouveaux diplômés en pharmacie, d’obtenir un agrément d’installation d’officine, notamment pour ceux ayant déposé leur de- mande depuis des années.

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E V E N E M E N T

Le Quotidien d'Oran

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Dimanche 27 février 2022

Le monde a-t-il besoin d’un dictateur ?

L

e problème que ren contre ce nouveau monde n’est ni dans l’unipolirasation ni dans sa dualité. Il bouge trop

à la recherche de la meilleure, soit la première place devant la barre de navigation. En fait, le dictateur c’est celui qui sait exploiter la force et non pas celui qui la possède. L’on dit sou- vent, dans d’autres domaines, «à quoi sert l’outil sans la méthode» ? Et que cette force n’est pas souvent dans la puissance des armes à feu, plus qu’elle se niche dans la finance, les mé- dias et la domination des têtes et des idées. On ne voit plus d’ardeur pour le communisme, on voit la farine manquer là où la famine est une mort lente, on voit l’interdiction bancaire plus redoutable, comme sanction que le jet de mis- siles. C’est dire que la dictature sait se cons- truire sans plaque de chantier ni nul permis.

Invisible parfois, elle fait ses conquêtes sans effractions, avec assentiment en faisant créer un besoin vital.

Qui peut s’en passer de la soumission à Zuc- kerberg ? Le dictateur est aussi un banquier, une chaîne de télévision, un provider électroni- que ou un laboratoire pharmaceutique. Dans l’affaire de l’Ukraine, un certain monde passant pour être enclin aux sirènes démocratiques tend ériger l’ossature d’un nouveau dictateur mon- dial unipolaire. Cette affaire est pour ce monde

El Yazid Dib

une réorganisation géostra- tégique qui n’avait pas lieu d’être. Cela bloquerait l’hé- gémonie qui le caractérisait ces dernières années. On envahissait des pays, on bafouait des souverai- netés, on subjuguait des peuples sans permet- tre un cri de douleur ou un assistanat amical.

Biden, Macron ou Johnson ne présentent nul- lement, à l’apparence, la carapace d’un dicta- teur au moment où tout le monde, presque, l’at- tribue à Poutine. Le nouveau Tsar, l’ours de Russie. N’est-il pas possible pour une fois de tolérer l’indulgence à quelqu’un qui ne veut, entre autres, que défendre son espace ? Le monsieur est en train d’attirer la sympa- thie de ce bas monde, celui des opprimés, des colonisables à volonté. Ceux-là mêmes qui n’ont, malheureusement d’alternative que de se ranger dans un camp où dans un autre. Pas de propre détermination pour se recréer ou se con- glomérer dans une version tripolaire. Par ailleurs, n’est pas dictateur qui veut, sauf à la limite chez soi, dans son douar, pas plus.

Sinon pour l’être au niveau planétaire, il fau- drait juste avoir beaucoup de haine envers l’hu- manité et d’ego envers ses semblables. Faut pas rêver, l’Occident n’est pas un ange, ni l’Orient un démon. La peur persistera à accompagner l’homme tant l’homme pourchassera son voisin ou son cousin.

L

e Président de la République, Abdelmadjid Tebboune pré- sidera, ce dimanche, une réunion du Conseil des ministres, consa- crée à l'examen de deux projets de lois relatifs à l'Information et à l'Audiovisuel, et deux expo- sés inhérents aux secteurs des Affaires étrangères et de la santé, a indiqué samedi un

L

e ministère des Affaires étran gères et de la Communauté nationale à l'étranger a annoncé vendredi qu'il continue de suivre les développements de la situa- tion en Ukraine et affirme son souci à garantir la sécurité des membres de la communauté na- tionale établis dans ce pays à tra- vers l'ambassade d'Algérie à Kiev et en coordination avec les am- bassades d'Algérie à Warsaw (Po- logne) et Bucarest(Roumanie).

"Le ministère des Affaires étran- gères et de la Communauté na- tionale à l'étranger continue de suivre les développements de la Abdelkrim Zerzouri

L

a Russie et l’Ukraine étant de grands fournisseurs de blé, les effets d’une crise du blé se font, ainsi, sentir à travers les pays clients des deux pays en guer- re. Qu’en est-il de l’Algérie, en tant que pays importateur de blé ? Une guerre reste affreuse en tout lieu et en tout temps, mais celle-ci, en sus du désastre humain, aura de graves conséquences sur le plan économique, notamment à cause de sa coïncidence avec une situation compliquée par les effets de la crise sanitaire.

L’Algérie, même si le pays a adop- té une politique de diversification des partenaires commerciaux sur ce registre, reste dans ce contexte ex- posée quand même aux dévelop- pements de la situation sur le mar- ché mondial du blé.

Ainsi, malgré la menace de la sé- cheresse, qui fait planer un recul de la production nationale, et la guer- re en Ukraine qui exerce une pres- sion énorme sur le marché mondial, les experts et les acteurs du secteur agricole sont rassurés que « l’Algé- rie est à l’abri de la crise qui touche ce produit stratégique au cours de l’année en cours ». Révélant dans ce sens que l’Office algérien inter- professionnel des céréales (OAIC) a anticipé la crise en lançant des appels d’offres pour l’approvision- nement du marché national en blé il y a trois mois, et en parallèle on exige un plan strict et une stratégie précise pour doubler la production dans les saisons à venir, d’autant plus qu’il est difficile aujourd’hui d’anticiper l’avenir des bourses mondiales, sachant que la princi- pale source d’approvisionne- ment des stocks algériens est la France et le Canada, et non la Russie et l’Ukraine.

Il y a bien eu de récentes inten- tions d’importer du blé de Russie, mais cela demeure au stade de programme qui n’a pas encore vu le jour, ont indiqué des ex- perts agricoles.

Ces derniers ont, ainsi, exclu tou- te crise dans l’approvisionnement en blé du marché algérien cette an- née, soulignant que les fournisseurs les plus importants de l’étranger sur le marché national aujourd’hui sont la France en premier lieu et le Ca- nada en second lieu.

Les mêmes experts soutiennent aussi que l’OAIC a lancé ses appels d’offres pour l’importation de cé- réales pour approvis i o n n e r l e stock de 2022 il y a près de trois mois, et donc toutes les com-

Réunion aujourd’hui du Conseil des ministres

communiqué de la Présidence de la République.

"Le Président de la Républi- que, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebbou- ne, présidera dimanche, 27 fé- vrier 2022, une réunion du Con- seil des ministres, consacrée à l'examen de deux projets de lois

relatifs à l'Information et à l'Audiovisuel, et deux exposés inhérents aux secteurs des Affai- res étrangères et de la santé", pré- cise le communiqué.

D'autres questions relatives à la prise en charge des préoc- cupations des citoyens seront également examinées, conclut le communiqué.

Le MAE affirme son souci à assurer la sécurité des Algériens en Ukraine

situation dans la république de l'Ukraine et assure de son entiè- re souci à œuvrer et coordonner les efforts pour assurer la sécuri- té des membres de la commu- nauté nationale établis dans ce pays par le biais de l'ambassa- de d'Algérie à Warsaw et Bu- carest", selon un communiqué de MAE. Dans ce cadre, le ministère des Affaires étrangè- r e s e t d e l a C o m m u n a u t é nationale à l'étranger rappelle les citoyens algériens présents et établis en Ukraine à suivre les orientations de l'ambassa- de d'Algérie dans la capitale

ukrainienne Kiev et veille dans ses moments difficiles qui pré- vaut actuellement à rester en con- tact avec eux directement ou in- directement."

Le ministère rappelle le numé- ro vert gratuit mis à la disposi- tion des membres de la commu- nauté nationale établis dans ce pays pour entrer en contact avec l'ambassade d'Algérie à Kiev : 0800- 500068", en plus du nu- méro vert 021 50 45 00 qui a été créer au niveau du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étran- ger, a conclut la même source.

Guerre en Ukraine

L’Algérie épargnée par la crise du blé ?

L’impact économique de la guerre en Ukraine se fait ressentir, à différents degrés, un peu partout dans le monde.

Au-delà de la hausse des prix du pétrole et du gaz, ainsi que les effets

financiers sur les places boursières en Europe, la pression sur le blé n’est

pas des moindres préoccupations de plusieurs pays.

mandes ont été complétées, ce qui éloigne les Algériens de toute crise d’approvisionnement du marché national en blé au cours de l’année en cours. Mais, le stress hydrique dans les wilayas réputées productrices de céréales peut provoquer une détérioration lors de la saison prochaine, notam- ment dans le cas de l’inscription dans la durée de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui va conti- nuer de faire monter les prix sur le marché mondial et augmen- ter la pression sur la demande sur ce produit stratégique.

La conjugaison de ces circonstan- ces pourrait affecter le stock de l’Al- gérie en 2023, d’autant plus que les prix sur le marché mondial ont con- nu une hausse folle au cours des dernières heures, et l’Algérie pourrait payer le double l’année prochaine sans pouvoir gagner beaucoup cette saison, compte tenu des données récentes sur les bourses mondiales.

Pour les experts, le stock en blé de cette année est suffisant, et l’Al- gérie n’a pas de souci à se faire à propos de sa sécurité alimentaire pour 2022, grâce aux importations et à la production nationale, mal- gré toutes les données que le mar- ché mondial pourrait connaître.

Les céréaliers soutiennent pour leur part que la sécheresse aujourd’hui menace la saison agricole, qui peut enregistrer dans ce contexte une forte baisse des rendements, pou- vant atteindre la moitié cette année.

L’espoir est encore permis sur le plan de la pluviométrie au niveau d’un certain nombre de wilayas, comme Constantine, Skikda, Mila, Bouira et Tiaret, pouvant sauver la saison agricole à des taux de 40 à 50%, est-il indiqué.

Alors que la saison agricole est hy- pothéquée au niveau des plaines, comme Saïda, El Bayadh, M’Sila, Djelfa et Laghouat.

La situation actuelle nécessite de la pluie en mars, sinon la sécheres- se sera officiellement déclarée, ce qui menace les cultures de blé et d’orge, ajoutent les concernés qui p r é c i s e n t q u e « l ’ e n c o u r a g e - ment de la production de blé nécessite une diversification des sources d’irrigation.

Ainsi que d’autres mesures pour encourager les investissements dans le sud et les plateaux, pour attein- dre la sécurité alimentaire » . E n somme, assurer l’autosuffisance sur le plan de la production cé- réalière est un objectif stratégi- que qu’il faut réaliser dans le très court terme.

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Le Quotidien d'Oran

E V E N E M E N T

Dimanche 27 février 2022

El-Houari Dilmi

S

elon la direction des œuvres universitaires (DOU), les quatre étudiantes ont été transférées à l’hôpital « Salim Zmir- li » d’Alger. La même source a af- firmé que l’état de santé des victi- mes était stable, dont l’une d’elles a quitté l’hôpital. Toujours selon la DOU, un individu a pénétré, à 23h 37 dans la nuit de vendredi à samedi, dans l’enceinte de la cité universitaire « filles » où il a cou- pé l’électricité avant d’agresser les quatre étudiantes à l’aide d’un mar- teau et une arme blanche. Griève- ment blessées, « trois étudiantes ont été hospitalisées, deux au ni- veau de l’hôpital « Salim Zmirli » et la troisième admise à l’hôpital

« Mustapha Pacha » dans un état jugé sérieux, selon la même sour-

L

a brigade de recherche et d'in tervention (BRI) relevant du service de police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Khenchela a arrêté deux (2) individus et déman- telé un réseau spécialisé dans la falsification de billets de banque en coupures de 2000 dinars, a- t-on indiqué samedi auprès de ce corps de sécurité.

Selon la cellule de communica- tion de la sûreté de wilaya, la BRI a exploité des renseignements ayant mené à l’arrestation d’un trentenai- re originaire de la commune de Chechar sur le point de mettre en circulation de faux billets de ban- que sur le marché national.

En coordination avec le parquet du tribunal de Chechar, la perqui- sition du domicile du suspect a per- mis de saisir 52 faux billets en cou- pures de 2000 DA, un ordinateur avec tous ses accessoires, une im- primante avec scanner, 34 feuilles en forme de billets de banque im- primées sur une seule face, cinq

H

uit (08) personnes ont trouvé la mort et 407 autres ont été blessées dans des accidents de la cir- culation survenus ces dernières 48 heures à travers plusieurs wilayas du pays, a indiqué samedi un commu- niqué de la Protection civile. Par ailleurs, 27 personnes incommodées par le monoxyde de carbone éma- nant d'appareils de chauffage et chauffe-bain ont reçu des soins de première urgence de la part des élé- ments de la Protection civile dans les wilayas de Constantine, Oum El

P

lus de 200.000 nouveaux stagiaires rejoindront, ce di- manche, les centres et établisse- ments de formation profession- nelle au niveau national à l’oc- casion de la rentrée profession- nelle session février 2021-2022 pour laquelle tous les moyens matériels et humains ont été mobilisés, a-t-on appris auprès du ministère de la Formation et de l’Enseignement profession- nels. Le département de la For- mation et de l’Enseignement pro- fessionnels offre au titre de cette rentrée, 283.991 nouvelles pla- ces pédagogiques, dans les dif- férents modes de formation, dont 398 places dédiées aux handica- pés moteurs réparties selon les modes et dispositifs de formation et les niveaux de qualification.

Sur l’ensemble de ces places, le secteur assure 11.060 nouvel- les places dans la formation en présentiel, 97.013 autres dans la formation par apprentissage et 29.699 places à distance. Le sec- teur a également prévu 16.725 nouvelles places pour la forma- tion en cours du soir, 5.403 pla- ces au profit des populations en milieu rural, 21.442 places pour la formation des femmes au foyer, 8.046 places pédagogi- ques dans les établissements pri- vés agréés, ainsi que 9.285 pla- ces pour la formation passerelle et 330 autres dans le cadre du dispositif d’alphabétisation. La rentrée professionnelle 2021- 2022 s’inscrit dans le cadre de la poursuite du programme du sec-

L

e ministre de la Justice, Gar de des Sceaux, Abderrachid Tabi, et son homologue libanais, Henry Khoury, ont signé samedi à Beyrouth un accord d'entraide ju- diciaire en matière pénale et un autre relatif à l'extradition de cri- minels. La cérémonie de signature a eu lieu après des entretiens entre les deux ministres, en marge de la participation du ministre de la Jus- tice à la 37e session du Conseil des ministres arabes de la Justice, qui se tient dans la capitale libanaise.

Après avoir salué les liens d'ami- tié historiques entre l'Algérie et le Liban et la convergence des posi- tions des deux pays aux niveaux régional et international, M. Tabi a précisé que les efforts inlassables consentis par l'Algérie pour "asseoir les bases d'un cadre d'accord avec le partenaire libanais s'inscrivent dans le cadre des grands engage- ments du président de la Républi- que, Abdelmadjid Tebboune, te- nant compte des intérêts communs entre notre pays et ses partenaires stratégiques, notamment les pays frères et amis". La signature de ces deux accords coïncide également avec les "réformes en cours dans le secteur de la Justice en Algérie découlant de la Constitution de novembre 2020, qui prévoit des dispositions sans précédent consa- crant l'indépendance du pouvoir judiciaire conformément aux aspi- rations du peuple algérien, outre la démarche globale approuvée

Formation professionnelle

Plus de 200.000 nouveaux stagiaires pour la rentrée

teur visant essentiellement à di- versifier les modes et dispositifs de formation, et à adapter les formations aux besoins de l’éco- nomie nationale, en termes de main d’œuvre qualifiée et de besoins du marché de l’emploi, en insistant sur la promotion et le développement du mode de formation par apprentissage.

Le programme pédagogique du secteur prévoit des spéciali- tés couvrant 23 branches profes- sionnelles et figurant dans la no- menclature des branches profes- sionnelles et des spécialités de formation professionnelle. Des spécialités sont programmées pour la première fois dans cer- taines plusieurs wilayas. Il s’agit des spécialités de «maintenance des systèmes d’énergie et des li- quides, l’industrie pétrolière et la numérisation dans les domaines d’exploitation des stations d’as- sainissement des eaux et le recy- clage des déchets, extraction des huiles médicinales et les herbes aromatiques». Selon la politique du secteur, les offres de forma- tion et les spécialités ouvertes sont orientées vers les secteurs prioritaires dans le cadre de la relance de l’économie nationale et pour faciliter l’insertion profes- sionnelle des diplômés du secteur en fonction des besoins des en- treprises en main d’œuvre quali- fiée, des spécificités de chaque région et des développements technologiques modernes. Dans cette optique, le secteur a axé les offres de formation sur des filiè-

res liées essentiellement, à l’hô- tellerie, à la restauration, au tou- risme et à l’artisanat, à l’environ- nement, à la numérisation et aux énergies renouvelables, ainsi qu’aux spécialités relevant de l’industrie agroalimentaire, de l’agriculture et des travaux pu- blics. Une instruction ministérielle a été adressée aux directions de wilaya de la formation profes- sionnelle por tant une série d’orientations à suivre en vue de préparer les offres de formation pour cette session, telles que l’adaptation des offres de forma- tion aux besoins du marché du travail et le développement des schémas et dispositifs de forma- tion ainsi que la prise en charge de toutes les franges sociales, tout en respectant le protocole sani- taire. Dans le cadre de la préven- tion de la pandémie et pour pré- server la santé des stagiaires et du personnel de la formation professionnelle, le ministère a pris un certain nombre de mesu- res préventives en assurant la dis- ponibilité de tous les moyens né- cessaires pour cette démarche.

Pour rappel, il a été décidé de prolonger la période d’inscription jusqu’au jeudi prochain pour les modes de formation par appren- tissage et à distance, et pour d’autres dispositifs de formation, notamment la formation passe- relle, les cours du soir, les établis- sements privés et la catégorie des personnes aux besoins spécifi- ques, à l’exception de la forma- tion en présentiel.

Algérie-Liban

Signature de deux accords d'entraide judiciaire et d'extradition de criminels

par le Président Tebboune pour la récupération des fonds dilapidés et détournés vers l'étranger".

Pour le ministre de la Justice, ces accords sont "le mécanisme idoi- ne pour lutter contre l'impunité pénale". "L'enjeu est immense et aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut faire face seul aux mani- festations de la criminalité sous ses diverses formes, notamment les crimes de corruption et de blanchi- ment et de détournement d'ar- gent", a-t-il estimé, insistant sur la nécessaire conjugaison des efforts pour faire face à ce phénomène aux niveaux bilatéral, régional ou international. Les conventions de coopération judiciaire en matière pénale et en matière d'extradition de criminels constituent "la solution idoine pour faire face à ces phé- nomènes criminels qui risquent de menacer les intérêts des deux pays, et aplanir toutes les difficultés pou- vant entraver le cours de la justi- ce", a-t-il ajouté. Avec la signature de ces deux conventions "nous aurons instauré pour nos deux pays un cadre fédérateur, à même de les prémunir contre les mena- ces criminelles et de prévenir l'im- punité pénale", notamment au re- gard des dispositions qu'elles ren- ferment, permettant aux deux pays de "combler tout vide juridique ou lacunes constituant une entrave à la Justice ou allant à l'encontre du principe de souveraineté de la loi, des principes consacrés sur le plan

international et servant la sécurité et la paix internationales", a pour- suivi le ministre. Ces conventions sont susceptibles de promouvoir les relations de coopération bilatérale dans les domaines juridique et ju- diciaire et de les promouvoir au niveau escompté, en sus de témoi- gner de la profondeur des relations algéro-libanaises, a souligné M.

Tabi. Au terme de son allocution, le ministre de la Justice, garde des sceaux a affirmé l'importance de

"promouvoir les efforts bilatéraux pour parachever tous les cadres de coopération judiciaire, à la faveur de la tenue d'une rencontre au ni- veau des experts des deux pays consacrée à finaliser l'examen des dispositions du projet de conven- tion de coopération judiciaire dans le domaine civil et commercial, en prévision de son approbation, et ce de par la concertation autour des clauses du mémorandum d'en- tente proposé entre les ministères de la justice des deux pays", ar- guant que ces démarches "sont sus- ceptibles de renforcer, voire déve- lopper les capacités judiciaires". Le ministre a, dans ce sens, formé le vœu de voir ces efforts couronnés par la signature prochainement à Alger. M. Tabi avait présidé aupa- ravant la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours ara- be de la meilleure thèse de docto- rat en sciences juridiques et judi- ciaires, l'Algérie ayant remporté les premier et troisième prix.

8 morts sur les routes en 48 heures

Bouaghi, Annaba, Médéa et Djelfa.

Dans le cadre des activités de lutte contre la propagation du coronavi- rus (Covid-19), les unités de la Pro- tection civile ont effectué, durant la même période, 28 opérations de sensibilisation à travers le pays pour rappeler aux citoyens la nécessité du port du masque et le respect des règles de la distanciation physique, ainsi que 31 opérations de désinfec- tion générale ayant touché des in- frastructures, des édifices publics et privés et les zones d'habitation.

Khenchela

Un réseau de faussaires de billets de banque

démantelé

rames de papier, une quantité de bandes hologramme, une machine de dorure thermique, une machine coupe-papier et une certaine quan- tité de mercure blanc, a ajouté la même source. Après engagement des mesures juridiques nécessaires, les enquêteurs sont parvenus à ar- rêter un complice originaire d’une wilaya du centre du pays, dont la perquisition menée à son domicile a permis de saisir une quantité con- sidérable de bandes hologrammes argentées, une imprimante sur feuille en aluminium et une machi- ne d’impression des numéros de série sur les faux billets de banque, selon la même source.

Un dossier pénal a été élaboré pour "falsification de billets de ban- que à valeur légale sur le territoire national et possession de produits et outils utilisés pour la falsification de la monnaie", a souligné la même source, indiquant que les deux sus- pects ont été présentés samedi ma- tin devant la justice.

Quatre étudiantes agressées à Boudouaou

Nuit d’horreur dans une cité

universitaire pour filles

ce. L’agression aurait été commise par un groupe d’individus dont un maçon de 31 ans qui exerce dans un chantier mitoyen de ladite cité universitaire. Ce dernier a été ap- préhendé par les services de sécu- rité peu de temps après sa fuite, et une enquête ouverte pour détermi- ner les responsabilités dans cet in- cident des plus graves. Le directeur général de la DOU, accompagné du directeur de wilaya des œuvres uni- versitaires de Boumerdès se sont rendus au chevet des étudiantes agressées. Début décembre dernier, des individus munis d’armes blan- ches avaient investi de nuit la cité résidentielle universitaire de Naâ- ma, semant l’horreur dans les pa- villons du campus d’hébergement des étudiantes Ali-Boudghène.

Deux délinquants armés avaient été arrêtés par les policiers sur les lieux.

Le problème de l’insécurité dans les cités universitaires refait surface: quatre (4) étudiantes ont été agressées, dans la nuit

de vendredi à samedi, dans l’enceinte de la cité universitaire (filles) Aïcha Chenoui

à Boudouaou (Boumerdès).

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E V E N E M E N T

Le Quotidien d'Oran

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Dimanche 27 février 2022

La Russie annonce «élargir l’offensive» sur l’Ukraine

«

A

ujourd’hui, toutes les unités ont reçu l’ordre d’élargir l’of fensive dans toutes les direc- tions, en conformité avec le plan de l’offensive», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Ko- nachenkov, dans un communiqué. Il a affirmé que les séparatistes prorus- ses dans l’est, appuyés par l’armée russe, enregistraient des «succès».

Il a en outre soutenu que des navi- res ukrainiens avaient attaqué des bâ- timents de guerre russes en mer Noi- re, estimant «hautement probable» que des drones d’observation américains les avaient «guidés». Ces affirmations n’étaient pas vérifiables de manière indépendante dans l’immédiat.

Au troisième jour de l’invasion de l’Ukraine ordonnée par Vladimir Pou- tine, des combats avaient lieu dans la capitale Kiev et dans d’autres villes de ce pays pro-occidental d’Europe de l’Est. M. Konachenkov a réitéré que l’armée russe ne menait pas de frappes sur des zones résidentielles, mais des reporters de l’AFP ont vu plusieurs habitations touchées par des tirs à travers le pays. Accusant les autorités ukrainiennes d’impliquer les populations» civiles en leur «distri- buant de manière incontrôlée» des armes, il a aussi déclaré que cela

«conduira inévitablement à des acci- dents et à des pertes».

DES ARMES POUR L’UKRAINE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé samedi avoir «cas- sé le plan» de l’invasion russe et appe- lé à défendre la capitale Kiev, deve- nue plus que jamais la cible principale des forces de Moscou.

Au troisième jour de l’offensive lan- cée par le président russe Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrai-

S

i les Occidentaux ont unanimement con damné l’invasion russe de l’Ukraine, les monarchies arabes du Conseil de coo- pération du Golfe (CCG) sont restées en ma- jorité silencieuses. Leur réticence s’explique par l’importance des enjeux tels l’énergie, les fi- nances et la sécurité, selon des experts.

«Non seulement les liens économiques se ren- forcent, mais également les liens sécuritaires en- tre ces pays et Moscou», explique à l’AFP Anne Gadel, rapporteure pour l’Institut Montaigne sur les sujets de politique étrangère.

Vendredi, les Emirats arabes unis se sont abs- tenus avec la Chine et l’Inde lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution co-écrite par les Etats-Unis et l’Albanie deman- dant à Moscou de retirer ses troupes d’Ukraine.

La Russie a opposé son veto.

Après le vote, l’agence émiratie WAM a fait état d’un appel téléphonique entre les chefs de diplomatie des Emirats et des Etats-Unis.

La Russie a elle annoncé une rencontre lundi à Moscou entre les ministres des Affai- res étrangères russe et émirati. Au sein du CCG, le Koweït et le Qatar se sont abstenus de critiquer la Russie depuis l’invasio n j e u d i , d é n o n ç a n t j u s t e l e s v i o l e n c e s . L’Arabie saoudite, chef de file du CCG,

niens, dont trois enfants, ont été tués et 1.115 personnes blessées en Ukrai- ne, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko.

«Nous avons tenu bon et repoussons avec succès les attaques ennemies (...).

C’est notre armée qui contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale», a assuré le président ukrainien Volody- myr Zelensky sur Facebook, appelant la population à prendre les armes et jurant de rester à Kiev.

Washington a accusé Moscou de vouloir prendre le contrôle de Kiev pour «décapiter le gouvernement»

ukrainien et y installer à la place un pouvoir qui lui soit favorable.

M. Zelensky a assuré qu’»armes et équipements de (ses) partenaires sont en route pour l’Ukraine», évoquant une «coalition anti-guerre (qui) fonc- tionne» après une conversation avec son homologue français Emmanuel Macron. «La guerre est revenue en Europe» et elle «durera», a jugé ce dernier. Le ministère néerlandais de la Défense a indiqué qu’il livrera «dès que possible» 200 missiles antiaériens Stinger à l’Ukraine. Prague a pour sa part dit faire don à l’Ukraine d’armes d’une valeur de 7,6 millions d’euros.

AFFRONTEMENTS À KIEV

Dans Kiev, ville-fantôme désertée par ses habitants, des combats oppo- sent les forces russes et ukrainiennes ont lieu sur l’avenue de la Victoire, une des artères principales de la capitale.

Toute personne dans la rue entre 17H00 et 08H00 (15H00 à 06H00 GMT) sera traitée en ennemie, a an- noncé le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Des soldats ukrainiens en patrouille ont assuré à l’AFP que les forces rus- ses étaient en position de tir à quel- ques kilomètres de là. Sous un ciel

bleu, la carcasse d’un camion militai- re pulvérisé par un missile fume enco- re au milieu des débris, tandis que des détonations étaient entendues au loin.

Le métro de Kiev est à l’arrêt et sert désormais de «refuge» antiaérien aux résidents, a annoncé M. Klitschko, sur Telegram. Un grand immeuble rési- dentiel a été touché samedi matin par un tir de missile, d’après les autorités ukrainiennes, qui n’ont pas donné de bilan dans l’immédiat.

La nuit a été «difficile», selon le mai- re, qui a assuré que des «unités de sa- botage» de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des unités ré- gulières de l’armée russe.

L’armée ukrainienne a indiqué sur Facebook avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires, dont un char, sur l’avenue de la Victoire à Kiev.

Dans la nuit, les autorités ont fait état d’une attaque russe contre une cen-

trale électrique du quartier de Troies- hchyna, au nord-est de Kiev.

EXODE

Des unités russes ont été identifiés à Borodianki (à 70 km au nord-ouest de Kiev) à Butcha, dans la banlieue nord-ouest de la capitale, et à Vychgo- rod, dans sa banlieue nord, a indiqué sur Facebook l’armée ukrainienne.

Les forces russes «continuent leur attaque pour bloquer Kiev depuis le nord-est (du pays), mais elles ont été arrêtées par les forces armées ukrai- niennes», a-t-elle encore affirmé.

A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l’armée ukrai- nienne qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l’armée russe. Mos- cou ne donne aucune information quant à son bilan.

L’armée russe a reçu samedi l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine, malgré un tollé international grandissant, affirmant que

Kiev avait refusé des négociations.

Etats-Unis ou Russie ?

Le dilemme des pays du Golfe

Oman et Bahreïn ont gardé le silence jusqu’ici.

ALLIÉ IDÉOLOGIQUE

Pendant des décennies, les Etats-Unis, qui ont des bases militaires en Arabie saoudite, aux Emirats, au Qatar et à Ba- hreïn, se sont posés en défenseurs des pays du CCG face à des possibles mena- ces. Et les deux camps ont un adversaire commun: l’Iran.

Mais Ryad et Abou Dhabi ont eu ces der- nières années des relations en dents de scie avec les Etats-Unis, en lien avec la question des droits humains, les accords d’armement et le conflit au Yémen.

Les services de renseignement améri- cains ont accusé Ryad de l’assassinant du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. En décembre 2021, Abou Dhabi a

menacé les Etats-Unis d’annuler un méga- contrat por tant sur l’achat d’avions de combat F-35.

Et l’administration de Joe Biden a quel- que peu limité ses interventions militaires dans la région. Elle a aussi retiré les re- belles yéménites de sa liste des «organisa- tions terroristes», ce qui a provoqué l’ire des Saoudiens qui les combattent au Yé- men en guerre. Les pays du Golfe «com- prennent qu’ils ont besoin de diversifier leurs alliances pour compenser le retrait perceptible des Etats-Unis dans la région», selon Mme Gadel.

«La Russie est considérée comme un allié idéologique, tandis que les deman- des américaines en matière de droits hu- mains deviennent problématiques», selon Andreas Krieg, chercheur spécialiste du Moyen-Orient au King’s College de Londres.

«OEUF DANS LE PANIER»

Malgré la coopération sécuritaire grandissante avec la Russie, la plupart des pays du CCG «met- traient leur oeuf de sécurité dans le panier américain», estime M. Krieg. Même s’ils ont «commencé à diversifier les liens dans d’autres domaines avec les concurrents et les adversaires des Américains».

Les échanges commerciaux entre la Russie et les pays du CCG ont atteint cinq milliards de dollars en 2021, surtout avec les Emirats et l’Ara- bie saoudite, selon les chiffres officiels.

En tant qu’acteurs majeurs sur les marchés énergétiques, la plupart des pays du CCG entre- tiennent avec la Russie des relations de produc- teurs partenaires. Ryad et Moscou dirigent l’al- liance OPEP+, contrôlant strictement la produc- tion pour soutenir les prix.

Opep+ est formée de 23 membres, les 13 pays de l’Organisation des pays exportateurs de pé- trole (Opep) et leurs dix alliés. L’Opep avait limi- té sa production pour soutenir les cours dans le cadre de son accord avec ses alliés de l’Opep+.

«Les pays arabes membres de l’Opep sont dans une situation difficile diplomatiquement», car le maintien de l’accord Opep+, qui contrôle la pro- duction, «est clairement au premier plan de leurs considérations», affirme à l’AFP Ellen Wald, cher- cheure au groupe de réflexion Atlantic Council.

«Les pays du Golfe ont peur de nuire à cette relation et cherchent à maintenir la participation russe à l’Opep+ (...) Si la Russie quitte l’alliance, l’accord va pro- bablement s’effondrer», dit-elle.

«Rester silencieux sur l’action russe en Ukrai- ne est probablement la meilleure ligne de con- duite pour le moment, mais cette position prag- matique peut devenir intenable si (les pays du Golfe) sont pressés (à réagir) par les dirigeants occidentaux», ajoute Ellen Wald.

Par le passé, choisir son camp dans la crise ukrainienne aurait été sans hésitation pour les riches monarchies du Golfe, longtemps protégées par les Etats-Unis. Mais aujourd’hui, le renforcement de leurs liens avec la Russie les oblige à trouver un équilibre.

Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l’est de l’Ukrai- ne, des journalistes de l’AFP ont cons- taté la présence de très nombreux con- vois militaires ukrainiens. Des check- points militaires ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville de cette zone.

La Pologne affirme que 100.000 Ukrainiens ont franchi la frontière po- lonaise depuis jeudi. Neuf centres d’ac- cueil ont été mis en place.

«Nous avons quitté notre maison très, très vite parce que nous avions peur d’un assaut massif», a raconté à l’AFP Dania, parmi les réfugiés.

Ils sont plus de 116.000 à avoir fui au total vers les pays voisins - comme la Hongrie, la Moldavie, la Slovaquie et la Roumanie -, un nombre «en aug- mentation», a tweeté samedi le Haut- commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR).

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D É B AT

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Le Quotidien d'Oran

Dimanche 27 février 2022

Tensions géostratégiques en Ukraine et impacts sur le prix du gaz et du pétrole

Par Abderrahmane Mebtoul*

I

l faut être réaliste, étant utopique à court terme de substituer le gaz russe par d’autres partenaires pour l’Europe, l’investissement hautement capitalistique étant lourd et à matu- ration très lente, malgré le gel du Stream2 d’une capacité de 55 mil- liards de mètres cubes gazeux d’un coût supérieur à 11 milliards de dol- lars il faudra pour les pays rentiers comme l’Algérie qui ont une écono- mie peu diversifiée, de dresser le sol- de net de la balance devises entre l’augmentation des recettes des hy- drocarbures et les importations en devises de biens d’équipements, de matières premières et des biens ali- mentaires qui augmenteront de la même proportion.

1

.- Les trois plus grands produc- teurs mondiaux qui ont une influen- ce sur le prix du pétrole sont les Etats- Unis, la Russie et l’Arabie Saoudite avec entre 10/11 millions de barils/j.

Pour le gaz traditionnel, les plus gran- des réserves mondiales sont déte- nues par la Russie, 45.000 milliards de mètres cubes gazeux, l’Iran 35.000 et le Qatar plus de 15.000.

La Russie possède 6,4% des réser- ves mondiales de pétrole et surtout 17,3% des réserves de gaz naturel étant le second producteur mondial de gaz derrière les États-Unis, mais est le premier pays exportateur au monde, l’économie russe étant très fragile parce que ses exportations sont peu diversifiées, étant forte- ment dépendante des hydrocarbu- res (gaz et produits pétroliers) qui re- présente 25% de la richesse produi- te (PIB) et 57% de ses exportations.

Selon la société de conseil Enerda- ta, l’Union européenne est le troisiè- me plus gros consommateur d’éner- gie du monde en volume, derrière la Chine et les Etats-Unis, la con- sommation énergétique primaire s’étant élevée à 1,3 milliard de ton- nes d’équivalent pétrole en 2019 pour environ 447 millions d’habi- tants, contre 2,2 milliards aux Etats- Unis pour 333 millions d’habitants la même année. Plus de 70% de l’énergie disponible européenne est d’origine fossile : le pétrole (36%), le gaz (22%) et le charbon (11%) dominent ainsi les autres sources d’énergie, même si leur part dans le Mix en Europe a diminué de 11 points depuis 1990. A l’inverse, les énergies renouvelables représen- taient plus de 22% de la consomma- tion finale d’énergie dans l’UE en 2020, contre 16% en 2012, avec une extrapolation de 50% horizon 2030.

Selon Eurostat, les principaux four- nisseurs de l’UE entre 2020/2021 étaient la Norvège (20%), l’Algérie (12%, d’autres statistiques donnent 8/9%), les Etats-Unis (6%) et le Qa- tar (4%) et le plus grand fournis- seur étant la Russie avec 46/47%

avec des disparités pour le gaz russe : l’Allemagne (66%), l’Italie 45%

avec une percée de l’Algérie, la Bul- garie (75%), la Slovaquie (85%), l’Estonie (93%) la Finlande (97,6%) ou encore la Lettonie et la Républi- que tchèque (100%), Italie (45%).

D’autres pays sont moins dépen- dants comme les Pays-Bas 26%, la France 17% grâce au nucléaire, l’Es- pagne 10%, l’Algérie étant un acteur dominant et la Slovénie 9%. Mais il existe également la dépendance de la Russie vis-à-vis de l’Europe, les ex- portations destinées à l’Union euro- péenne représentaient 52% du total des exportations russes en 2014, pour diminuer à 41% en 2020 et 47% en 2021. Les importations de la Russie provenant de l’Union euro- péenne représentaient 43% du total

des importations russes en 2013, pour tomber à 36% en 2020 et l’en- semble des exportations de l’Union européenne, celles dirigées vers la Russie sont passées de 9% en 2013 à 5,7% en 2019. Selon certains ex- perts de l’Union européenne, une diminution, voire un arrêt total, des livraisons de gaz russe serait fort dommageable pour de nombreux pays européens, les alternatives exis- tantes mais coûteuses existent avec un pic inflationniste dû à l’envolée des prix des produits énergétiques mais également de bon nombre de produits alimentaires dont la Russie et l’Ukraine sont de gros exporta- teurs. Aussi, malgré une intensifica- tion des échanges gaziers avec la Chine, comme le fameux gazoduc

«Power of Siberia », environ 2.000 km dont le coût provisoire a été esti- mé, pour une capacité en 2022-2023 de 38 milliards de m³ par an, soit 9,5%

du gaz consommé en Chine et l’im- portance de ses réserves de change estimées par la Banque centrale russe le 22 octobre 2021 à 621,6 milliards de dollars, les exportations gazières vers l’Europe représentant à elles seu- les entre 15/20% du PIB russe.

2

.- La stratégie future européenne pour ne pas dépendre fortement du gaz russe, une fraction seulement, il ne faut pas être utopique, sera d’ac- célérer la transition énergétique. Car faute d’anticipations, le risque est d’assister à l’ère des pénuries, de grandes crises à venir, qui seront liées au réchauffement climatique et à la surconsommation des énergies fos- siles, le seul objectif pour le monde est d’accélérer la transition énergéti- que, le passage à une économie dé- carbonée devenant donc un vérita- ble enjeu géopolitique où le gaz est perçu comme une «énergie de tran- sition indispensable, dans le cadre d’un Mix énergétique. Pour ne pas dépendre essentiellement du gaz russe, expliquant d’ailleurs le redé- ploiement de la Russie en Afrique pour contrecarrer cette éventuelle stratégie, sans évoquer le Moyen- Orient qui est une évidence pour ses importantes réserves, l’Europe peut se tourner vers l’Afrique : la Libye avec des réserves de gaz de 2.000 milliards de mètres cubes gazeux et

42 milliards de barils de pétrole, en 2021, pour 6 millions d’habitants; le Nigeria 5.500 pour 213 millions habitants, le Mozambique 5.000 pour 32 millions d’habitants et l’Al- gérie 2.500 pour 44 millions d’ha- bitants. Selon certains experts, ho- rizon 2030/2050, l’hydrogène est une piste sérieuse enrichissant le « Mix » ou le bouquet énergétique mondial, pour le transport et le stockage des énergies intermitten- tes et pourrait aussi permettre de produire directement de l’énergie tout en protégeant l’environne- ment, l’hydrogène en brûlant dans l’air n’émettant aucun polluant et ne produisant que de l’eau. Un rapport rédigé le 22 janvier 2014 par des experts pour le Parlement français à partir de tests expérimen- taux montre qu’un (1) kg d’hydro- gène libère environ trois fois plus d’énergie qu’un (1) kg d’essence, mais que pour produire autant d’énergie qu’un litre d’essence, il faut 4,6 litres d’hydrogène comprimé à 700 bars (700 fois la pression atmos- phérique). Cette étude rappelle éga- lement qu’il suffit d’un kilo d’hydro- gène (H2), stocké sous pression, (re- présentant un coût d’environ huit euros) pour effectuer une centaine de kilomètres dans un véhicule équi- pé d’une pile à combustible. Tou- jours selon ce rapport, à terme, avec le développement conjoint des vé- hicules à hydrogène et des piles à combustible destinées aux bâtiments et logements, on peut tout à fait ima- giner le développement d’un réseau de production et de distribution transversale et décentralisée d’éner- gie. Dans ce schéma, organisé à par- tir de réseaux intelligents « en grille

», les immeubles de bureaux et les habitations produisaient ou stoc- kaient leur chaleur et leur électricité sous forme d’hydrogène et pour- raient également alimenter en par- tie le parc grandissant de véhicules à hydrogène. Mais ce concept fonc- tionnerait également dans l’autre sens et les voitures à hydrogène, lors- qu’elles ne seraient pas en circula- tion, deviendraient autant de micro- centrales de production d’énergie qui pourraient à leur tour contribuer à l’alimentation électrique des bâti- ments et logements.

3.-Aussi, s’agit-il de cerner le con- cept de transition énergétique im- pliquant de bien répondre à quatre questions essentielles. Car si l’huma- nité est passée du charbon aux hy- drocarbures, ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de charbon dont les réserves mondiales dépassent 200 ans contre 40/50 ans pour le pétro- le/gaz traditionnel mais que grâce à la révolution technologique, la ren- tabilité économique était meilleure.

Premièrement, si l’humanité généra- lise le mode de consommation éner- gétique des pays riches, il nous fau- drait les ressources de 4 ou 5 planè- tes d’où l’urgence d’une adaptation pour un nouveau modèle de con- sommation. Deuxièmement, la tran- sition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la pro- blématique sociétale, autant que la fiscalité énergétique influant sur le choix des allocations des ressources.

La transition énergétique suppose un consensus social, l’acceptabilité des citoyens du fait de la hausse à court terme du coût de l’énergie, mais pro- fitable aux générations futures, sup- posant des mécanismes car la ques- tion fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires ? La tran- sition énergétique est un processus long éminemment politique qui de- vrait être traitée loin de toute polé- mique politique, impliquant un nou- veau modèle de consommation évo- lutif: exemple, le téléphone portable qui concerne des milliards d’indivi- dus au niveau de la planète suppose une recharge par l’électricité.

D’autres besoins nouveaux pourront apparaître au fil des décennies, l’ob- jectif stratégique étant d’éviter la pré- carité énergétique de la majorité.

Troisièmement, il faut être réaliste et éviter une vision unilatérale car les fossiles classiques demeureront encore pour longtemps la principa- le source d’énergie. Aussi, la transi- tion énergétique doit être fondée sur deux principes : premièrement, sur la sobriété énergétique (efficacité énergétique), impliquant la maîtri- se de la demande, la sensibilisation, mais aussi la formation pour forger de nouveaux comportements et donc un changement de culture.

C’est-à-dire qu’il faut de nouveaux réseaux, un nouveau système de fi- nancement par de nouvelles politi- ques publiques, agir sur la réduction des besoins énergétiques en amont en augmentant l’efficacité des équi- pements et de leurs usages (par exemple nouveaux procédés pour le BTPH, transport pour des éco- nomies en énergie, plus de 7O% de la consommation d’énergie) passant par la rénovation des bâtiments exis- tants et un nouveau mode de trans- port. Quatrièmement, cela renvoie au Mix énergétique qui nécessitera d’adapter le réseau électrique aux nouveaux usages, adapté aux nou- velles productions et de consomma- tions pour garantir la continuité de fourniture et au meilleur prix.

En conclusion, quant est-il pour l’Al- gérie face à cette envolée du prix du pétrole et du gaz, dont une grande frac- tion des exportations est liée à des contrats fixes à moyen et long terme et qu’en est-il de l’exploitation du pé- trole et gaz de schiste, des réserves estimées à 19.500 milliards de mètres cubes gazeux, un des plus grands ré- servoirs au monde et du gazoduc Ni- geria/Europe via l’Algérie ? Pour le gazoduc Nigeria/Algérie, toujours en intention, il est d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux d’un coût évalué en 2019 par l’Institut fran- çais des relations internationales d’en- viron 19 milliards de dollars, dont l’opérationnalité dépend avant tout de l’engagement de l’Europe, principal client et qui ne sera pas opérationnel avant 2027/2028 si les travaux com- mencent en 2022, pour l’instant des déclarations d’intention avec des moyens financiers limités tant du Ni- geria que de l’Algérie (moins, fin 2021, de 45 milliards de réserves de change pour chacun de ces pays).

Comme il s’agira afin de ne pas com- mettre les erreurs stratégiques du passé d’analyser l’évolution de la transition énergétique, de la volonté des grandes firmes d’investir dans ce segment, bon nombre s’orientant vers les énergies renouvelables, où en Algérie malgré les discours et le nom- bre de séminaires représentent moins de 1% de la consommation globale en 2021. Le transport est un des plus gros consommateurs, l’Europe s’orientant vers plus 50% de voitures électriques ou hybrides. Tout dépen- dra également de l’exploitation des importants gisements en Méditerra- née avec des réserves approchant les 20.000 milliards de mètres cubes, mais supposant des ententes régio- nales comme le démontre les tensions entre la Turquie et la Grèce. Et, enfin, tout dépendra de l’évolution du coût et du prix du gaz au niveau du mar- ché international, étant dans une con- joncture particulière de tensions géos- tratégiques. Pour l’Algérie, tout dépen- dra de la production interne qui a décliné en volume physique, en 2021, 450.000/500.000 millions de barils/j d’exportation de pétrole sur une pro- duction de 950.000 barils/j contre plus de 1 million de barils/j entre 2007/

2008, et pour la même période 60/

65 milliards de mètres cubes gazeux entre 2007/2008 à 42/43 en 2021 du fait du faible investissement, ayant at- tiré peu d’investissements étrangers, surtout des lettres d’intention et sur- tout de la forte consommation intérieu- re qui dépassera avec l’actuelle politi- que des subventions généralisées sans ciblage, les exportations actuelles en- tre 2025/2030.

*Professeur des universités Expert international Directeur d’études ministère de l’Energie (Sonatrach) 1974/1979- 1990/1995-20002007-2013/2015

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pour le Brent et 91,93 dollars pour le Wit et le prix du gaz naturel en Europe, le TTF néerlandais, depuis le 21 février 2022, les contrats à 1 mois ont augmenté de près de 50%, passant de 72,6 à 108,80 euros/MWh et uniquement pour la

seule journée du 24 février, le cours du gaz naturel a

augmenté de plus de 25% sur le marché TTF.

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