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L'Educateur n°8 - année 1978-1979

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Texte intégral

(1)

net

" , S

(2)

Fondé par C. Freinet

Publié sous la responsabilité

1

1

da l'I.C.E.M. - pédagogie Freinet

© I.C.E.M •. pédagogie Freinet 1979

Editorial

UNE AUTRE DOCUMENTATiON: LA B.T. le C.A. de la B. T. et le C. D.

Regards s u r l ' actualité

L'ENFANT PRISONNIER . ALERTEZ LES BÉBÉS 1

Deux films de Jean-Michel CARRE qui, malgré /a sympathie que peut inspirer une tel/e entreprise n'en sont pas moins

contestables et

à

discuter.

livres et revues

A propos de quelques livres qui évoquent quelque peu notre existence 13i. Meb JUSQU'A QUAND L'IMMOBILISME 7

Outils et techniques

LE MAGNÉTOPHONE A CASSETTE ET L'ESPÉRANTO H. Lelenne

Introduction de la correspondance sonore fet plus particulièrement des cassettes circu/antes) dans le processus

d'apprentissage, de perfectionnement et d'utilisation de l'espéranto.

1

2

4 5

UNE «B.D.» QUI NOUS INTERROGE H.-N. Lagrandeur, L. Olive, J. Lévlne, M.-E. Bertrand

7

Quels comptes peut avoir

à

régler cet enfant de 12 ans à Ira vers cette bande dessinée mettant en scène un maÎtre pour le moins sadique ?

Actualités de L'Educateur

Fiches technologiques Second degré

ATELIERS DE CRÉATION ARTISTIQUE

au stage second degré de Laroquebrou d'août 1978.

J.

Poillot

45

Approfondissements et ouvertures

DES STATUTS ET DES ROLES F. Oury, C. Pochet

47

Derniers extraits avant parution, du livre Qui c'est le conseil 7 L'introduction d'un conseil pose le prob/éme du statut de la maÎtresse: quels pouvoirs dé/égue+elle, quels pouvoirs abandonne+elle ? Quel pouvoir garde-t-elle et quelles responsabilités ?

OU EN EST LA PÉDAGOGIE POPULAIRE AU MEXIQUE 7 R. Ueberschlag

49

LOIS de l'avénement du franquisme en Espagne, plusieurs compagnons de Francisco FERRER durent fuir au Mexique.

Patricio REDONDO y fonda la premiére école Freinet : quelle en a été l'influence? Quelles en sont les limites?

D o ss i er p é d ag og i qu e

LA CLASSE DE PERFECTIONNEMENT ÉCLATÉE

Chantier ((Equipes pédagogiques))

17

Dans le cadre d'une équipe pédagogique, pouvait-on continuer à tolérer l'existence d'une classe ségrégative?

Son éclatement est une éclatante démonstration de l'effet Pygmalion: lorsque l'on établit un pronostic favorable sur les capacités d'un enfant (même réputé déficient) et qu'on lui donne réellement les moyens de progresser, alors, il progresse.

Courrier d es lecteurs 55

En couverture 1 : Photos et illustrations:

L. Corre. X. Nicquevert: p. 3 - X. Chotol: p. 45, 46 - R. Ueberschlog: p. 49, 50, 61 et 62.

LA RÉDACTION DE L'ÉDUCATEUR

Elle est assurée entièrement par des rédacteurs bénévoles, praticiens de l'éducation désireux d'échanger sur cette pratique, et sous leur responsabilité.

La mise en forme de la revue est confiée également à une équipe de bénévoles : Annie BARD, Louis OLIVE. Anni. BELLOT, Maggy PORTEFAIX, Germain

SCHAFFTER.

Responsable de la rédaction: Xavier NICQUEVERT, école primaire, 13290 Les Milles.

Abonnements à P.E.M.F" B.P. 282 - C.C.P. : P.E.M.F. 1145-30 0 Marseille.

Prix de l'abonnement : 73 F.

Pour publier

dans L'Educateur

Les articles et dossiers doivent par- venir au moins 3 mois avant la date de parution du numéro au respon- sable de la rédaction: X. Nicquevert. Ils doivent être écrits, dans toute la mesure du possible. à la machine

sur 2 interlignes, recto seulement.

(3)

Une autre documentation:

la B .T.

Depui s qu elqu es ann ées , n ous

assistons

à

une surabondance de

l'in f orm ati on dans laqu ell e il d e- vi ent de plu s en plu s diHi c il e de

trie r. E t enco re: qu e ll e inf or- m ati o n 7

la p resse et la t élévi sion t abl ent

essentiellement sur la mise en

spec t ac le d e l' info rrnati o n pour attirer l' att enti on du publi c, qu and ce n' es t pas po ur m a nipul er d é li - bérém ent les es prit s. Ain s i, l'indi - vidu , livré à ce d élug e quotidi en

d 'ac tu alit é et au filtr age de l' in - form ati o n utili sa bl e es t -il partag é

entre l'impression de puissance

qui ém a ne des MA SS M E DIA et le se ntim e nt d 'i mpui ssa nce indi v i- duell e f ace à la plup art d es pr o - . bl è m es co ncrets qui l'assa ill ent.

Il es t d o nc de no tr e d evoi r de f aire f ace à ce tte infl ation et e n m ê m e t emp s à ce besoi n gran- d issa nt d ' info rm ati on .

l' en se mbl e d es é dition s B .T . est à la foi s un outil pour r épondr e à c e b es oin d'infor- mation e t un outil pour dé - marr e r en péd a gogie FR EIN ET .

B.T . EST UN OUTil IMPOR - TANT ET ORIGINAL D E PAR S ON ELABORATION :

B.T.

naît

dans une classe où

l ' on pratiqu e l a p é dagogi e FR EIN ET , p é dagogie d e l' ex p é- ri e nce et d e la rec he rche.

• B. T. es t f ait e à partir d'un e enqu êt e, d ' un report age , d'un e intervi e w, de t ex t es d' élèves , d e co mpt es rendu s d e rec he rc hes , d o n c d'inté rêt s d'e nf a nt s ou d' ad olesce nt s.

• B.T. se ra ensuite mi se au point, co rrig ée , ex p é rim e nt ée dan s d 'a utres c ircuits co op ératifs, par de s élèves et des adultes.

B. T ., c'e st la revue de cher - cheurs, élaborée PAR quel - qu'un qui cherche, POUR quelqu'un qui cherche.

l es qu es ti o ns qu e se po se nt les enfant s, les j e un es , sont multipl es

et div erses et la co ll ec ti on B. T . aura auss i ces carac tèr es :

Diver sit é dans l es titres e t les s uj e ts ab ordés ,' B. T. se diH é-

renc ie des encycl opéd ies qui so nt gé néra le m ent dém odées au j o ur de le ur pa ru t ion . B .T . es t sa ns cesse re no uv e lée et mi se à j our . E ll e f a it entr er l'ex téri eur, la vi e d ans les classes .

Dive rs ité qu a nt a u niv e au auqu el l a collec tion s'a dresse ,'

- B. T. J . : à partir d e 6 ans,

- B.T. - S.B. T. (suppl é m ent) d e 10 à 14 ans,

- B .T. 2 : adolesce nts, adult es,

- B. T . So n - D .S. B .T. (d oc ument so no re) : enfants et adult es.

Dive r sit é aussi dans les s up - p orts,'

- éc rit : B. T. - B .T. J. , - audio : D .S. B.T.,

- audi o -v is uel : B . T. So n.

B.T. f ait entr e r dan s l a cla ss e un e inform ation multi - support (exe mpl e: sur la vie en 1 900,

on trouvera :

- B. T.So n n a 87 6, avec 1 2 di a- p os itiv es , un di s qu e et un livret,

- D .S.B .T. ,

- e t d e nombr e u ses B . T., B . T .J . , B .T. 2, S. B. T.

l ' information , se lon sa sp éc ifi cit é, es t ain si véhi c ul ée par la voie qui perm et d e la c ommuniqu er avec le m ax imum de dyn ami sm e et le

min imum d e di sp ersion.

B.T . E ST UN OUTIL D E BAS E POUR D ÉMARR ER EN PÉDA - GOGIE FR EIN ET :

• E lle tran sform e l es habitude s d e tr a vail e n cla sse , en in citant

à po ursuivre la rec herc he, à org a- ni se r un d ébat, en am e nant à corres pondr e p our répondr e ou se rense

ign e r.

• Elle donne la possibilité de répondre à une question que l'on se pose.

Cette répon se , contr air e m ent à ce qui se passe . d a ns les manuel s

ne sera pas

< d erm ée» ,

mais inci-

t atri ce à d e nouv elles qu es ti ons et à de no uv e ll es rec herc hes.

De plu s, c haqu e pag e d ' un e bro - c hure B.T. co ns titu e un e « unité », une « m o lécul e» d'inform ation, ce qui perm ettr a d'e nt re r dans la B .T. pa r le début , par le milli eu, o u par la fin, et f ac ilitera diHé- rents m o des d'a ppro che : se n- sibl e, rationn e ll e.

l e plu s so uvent, la program - ma t ion d e la B. T . n'es t pa s li - néa ire, mais multi -dim ensionn elle . D' a ill eur s , l es c onnai ssa n ces

humaines constituent un immense

ti ss u av ec de mul ti pl es int erco n- nex ions. E t le sa vo ir sco laire es t t ouj our s prése nté par se gm ents lin éa ires qui o nt so uv e nt p our

eHet

d ' inhib er sa ns cesse le d és ir

de connaître.

B.T. p erm ettr a don c un e nou - v e ll e appropri ation du sa voir f o nd ée sur le d ro it d 'ex périm enter,

d' ém ettr e d es hyp oth èses, d e qu es tionn er le passé , d e s'int e r- ro ge r sur so n ent ourag e , s ur les rou ag es so cio-éc onomiqu es , c' es t - à-dir e le dro it au t âtonn em e nt ex pé rim ent al d ans t o us les do -

maln es.

Ce d ro it au t âtonn em e nt ex p éri - m e nt ai tr ansform e ra les habitud es de tr avail en classe , en c réa nt de

nouveaux circuits au niveau des

re lati ons : la distributi o n du sa voir ne passe ra plu s obli ga t o ire m ent par le m a 1tre; les relat io ns élève- élève, é lè ve-g ro up e-c lasse , élève-

extérieur, s'en trouveront revalo-

ri sées et les ha bi t ud es d e pensée changero nt: l'e nfant , au li e u d e se b orn e r à reproduire, se ra ca - pabl e d ' invent er et d evi endra p e u

à peu ma itre d e so n sa voir et un

pe u plu s de sa vi e .. .

Ma i s on n e fe r a p as for cément d e p é dagogie FR E IN ET p arce qu 'on aura intro duit l a collec tion 8 . T. dan s sa classe.

la B .T. es t un e coll e ction, et, comm e t out es les co llec tion s, elle ne p eut être utili sée f acil em e nt et rapid em e nt qu e si les diHérentes bro chures so nt classées d a ns un fi chi e r do cum entation .

Donc, classée g râce au « POUR TOUT CLA S S ER » et S.B.T.

n a 400 ( e n c y c lop é di e B.T.

cl assée par th èm es ), B . T. d e vient, dan s les classes c oop érativ es , un s ec ours famili er à tout es les ques- tions.

B. T . , outil d'in cit ation à l' expé-

rimentation viendra aussi en

c omplém ent du FI C HI ER DE

TRAVAIL COOPÉRATIF .

(4)

B ,T " pa rce qu 'e ll e

connaIss, ances,

sera

pressIOn.

es t po rt euse d'information et de au ss i l e comp l é ment de l' ex -

B,T, doit fair e f ace au b es oin actu el d' inform ation . On co nstate qu e les achat s sont d e plu s en plus no mbreux au num éro, c hez les libraires , qu' ell e es t de plu s en plu s connue au niveau de la lec ture pub liqu e Ibibl ioth èqu es , comités d' entreprise, club s du troisi ème

âge" ,).

*

B,T , do it res ter origin ale, Non pas pour le pl aisir d e

l' êtr e, ma is pa rce qu'ell e se veut pro che d e la vi e, ell e doit res ter outil dans le t âtonn e m ent ex p érimental, pro cess us s' ins crivant dan s le deve nir global d e chaqu e enfant, comm e parti e intégrant e d e la form at io n de sa pe rso nnalit é ,

B ,T , E ST UN OUT I L DE CULTUR E POPULA IRE,

CHANTIE R

8,

T. ,

COMI T É D 'ANIMATION DE LA

8,

T ,

et COMI TÉ D I RECTEUR I, C, E ,M. / C, E.L.

Regards sur l'actualité

Po in t d e vu e sur

L ' EN FANT PR I SONNIER

' . .

ALERTEZ LES BEBES

Deux films de

J ea n-Mi ch e l CARRÉ

L'enfant prisonnier décrit, à travers la journée d'un garçon d'une dizaine d'années, l'aliénation de l'enfant cerné de toutes parts au milieu des contraintes, des agressions, du conditionnement.

Alertez les bébés dénonce le sysme de sélection et de ségrégation de l'école et les menaces que font peser sur l'enfant et plus tard sur l'adulte le fichage, la mise en dossier. Il s'agit donc de deux sujets importants qui nous concernent directement.

Ceci dit, les critiques que j'ai lues dans la presse sont généralement une sorte de commentaire sur le sujet sans jamais donner une appréciation sur les films eux-mêmes. Or j'ai vu ces deux films et je dois dire que, malg ma sympathie a priori pour une telle entreprise, je trouve le résultat assez contestable. Je sais qu'il est toujours délicat· de critiquer dans de telles conditions car on risque dtre accusé de complicité avec ceux que les films attaquent. Pourtant ce risque a trop souvent paralysé la réflexion politique pour qu'il ne soit pas nécessaire de le dépasser. C'est pourquoi je me décide à mettre mes critiques noir sur blanc.

L'enfant prisonnier tout d'abord. L'auteur aurait pu traiter le sujet par le reportage direct. Il a préféré l'œuvre de fiction satirique, ce qui est un choix Valable que les cinéastes italiens ont utili très efficacement. On peut regretter que, dans ce cas précis, la caricature semble constamment 8n deçà de la réalité.

Les scènes décrites, la bousculade du matin et les réactions machistes du père sont une vision boulevardre assez édu

corée. Les trop rares réponses à notre enquête : ((l'enfant et son mi/iew) traduisaient une autre réalité du malmenage des

2

gosses emmenés dès 5 h vers la crèche ou chez la nourrice, confiés après l'étude

à

une voisine. Sur le plan des interdits,

le film se contente de filmer une succession de panneaux mais ce n'est que l'aspect superficiel des choses. Un chantier devra toujours être interdit au public. Le problème c'est que, quand tout est interdit, on est obligé de faire n'importe quoi.

Nous avions relevé ce nivellement des interdits où tou t est mis au même plan : ne pas jouer sur le parking, ne pas monter sur l'appui de fenêtre du huitme, ne pas faire de bruit dans l'escalier, ne pas se battre au couteau.

,

L 'Edu ca teur 8

,

,

(5)

Une dimension manque totalement dans les séquences sco- laires : le nombre, Même dans la cour de récréation on ne voit jamais plus d'une vingtaine d'enfants. C'est peut-être da aux moyens financiers qui ont empêché de payer plus de petits figurants, N'empêche qu'évoquer l'école de ville actuelle

avec

si peu d'enfants fait perdre toute réalité, (Je ne vois pas pourquoi j'ajoute «de ville» alors que, si les effectifs sont insuffisants à

la campagne, on se dépêche d'instaurer le ramassage scolaire).

Dans la séquence sur l'enseignement, on voit un instit mimer une bataille napoléonienne. Ce n'est pas génial mais le pire est que les enseignants traditionnels ont peu de chance de s'y reconnaître car la plupart ont tout simplement rayé l'histoire des activités pratiquées. Ils seront persuadés faire mieux que le personnage du film alors que cela reste à prouver. En résumé, un film qui se voudrait percutant et drOle mais qui ne

va

pas très loin.

Alertez l es bébés

mêle les genres. /1 multiplie les interviews de personnes représentatives (l. Lurçat, chercheur; un psycho· logue; un travailleur social; une syndicaliste enseignante;

F. Villiers, de l'association Ecole et Familles et C. Duneton, l'auteur de

Je suis comme une truie qui doute)

qu'il entre: coupe de séquences télévisées (publicité de la réforme Haby, déclarations de Giscard, de Habyl et de scènes de fiction (certaines étant reprises du film précédent!.

En fait le filrn a deux thèmes différents:

1. La dénonciation, sous le discours humaniste et égalitaire du pouvoir, de la mise en fiches des enfants pour une sélection encore plus impitoyable. C'est le côté le plus solide, le plus positif du film,

2. Entremêlée

avec

la première, la dénonciation très ambiguë de tous ceux qui tentent de changer l'école. C'est la thèse nihiliste de Duneton qu'on

voit

à maintes reprises dans le film nous répéter que les profs sympas sont encore plus dangereux que les autres, etc.

Avril 79

Cet entremêlement des thèmes s'ajoute à une alternance des séquences couleur et des séquences noir et blanc ou sépia qui contribue encore . à la confusion, Au début on croit que le sépia est réservé aux documents réels (interviews, séquences télévisées), la couleur traduisant la fiction. Or voici une classe, filmée en sépia, qui est structurée en ateliers,

avec

une impri- merie et plusieurs petits groupes d'enfants. Le maître coor- donne les propositions des groupes en manipulant de telle façon que la classe tout entière étudie Napoléon. Retour (en couleur) au film précédent : avant, l'instituteur faisait son numéro de clown sur Napoléon; dans la pédagogie rénovée le maître manipule les élèves et on en revient au même point. Et Duneton confirme l'amalgame: les enseignants qui essaient de changer sont des hypocrites, ils sont encore pire

que leurs collègues, C.Q.F,D.

On peut légitimement parler de deux" films entremêlés car nous connaissons assez Ecole et Familles pour savoir que ce mouve- ment ne partage pas le point de

vlle

de Duneton et l'amal- game ambigu de tout ce qui est dit de la pédagogie rénovée.

Bien sOr, on nous rétorquera que ce n'est pas nous qui sommes visés mais ceux qui pratiquent la rénovation officielle.

Pourtant comme le film n'évoque à aucun moment un autre type d'action éducative, il tend à communiquer aux specta- teurs une méfiance accrue à l'égard des enseignants qui tentent de pratiquer autre chose que l'enseignement traditionnel.

Le syndicalisme enseignant a une part restreinte dans ce film par la

voix

d'une militante du S.G,E.N. mais le peu qu'elle dit nous laisse sur notre faim. Critiquant, comme nous, le dossier scolaire, elle dit : ((On demande aux enseignants de noter si l'enfant manifeste de J'initiative, du sens des responsabilités, or l'école ne lui permet pas de prendre des initiatives et ' des responsabilités,)) Nous

savons

que

souvent on raccourcit au montage les interviews enregistrées et peut-être notre collègue s'est-elle exprimée plus longuement, sans

avoir

eu les mêmes chances que Duneton. Toujours est-il qu'il nous semble un peu superficiel d'en rester à ce constat. Oui, l'école refuse généralement aux jeunes le droit

à l'initiative et aux responsabilités, mais il y a un combat à mener quotidiennement pour leur rendre ce droit. Et sur ce thème-là aussi, nous aimerions entendre plus souvent nos camarades syndicalistes (quelle que soit leur tendance),

Tant pis si cela semble sévère, le cinéma politique n'est pas un hochet

avec

lequel on joue impunément, Beullac a supprimé le dossier Haby. Tout est-il donc maintenant pour le mieux ., Quelle perspective nous propose

Alertez les bébés

pour conti- nuer la lutte?

Depuis l'échec politique de mars 78, il apparaît clairement que nous ne pouvons plus camoufler (et laisser camoufler) la nécessité du combat quotidien derrière les projets politiques, les motions de congrès syndical ou les discours démobilisa- teurs (et plus démagogiques qu'on ne croit) de gens comme

Dunetan.

Et ce combat me semble commencer par le courage de dire

que le film

Alertez l es

MMs mêle 90 % de vérité et

10 % d'ambiguïté inacceptable et que cela suffit à invalider pour une bonne part, une tentative de cinéma militant qui avait tout pour susciter notre sympathie,

Espérons que le collectif «grain de sable» et J.-M. Carré n'en resteront pas à ce regard nihiliste sur l'éducation qu'illus- trent les dernières images. Gageons qu'au cours de débats organisés autour du film, ils rencontreront suffisamment d'éducateurs lucides mais agissants pour

avoi r envie

de traduire

avec

eux une image enfin

positive

de l'action éducative.

C'est pour ma part ce que je souhaite tout comme j'aimerais connaître vos réactions devant

Alertez les bébés

que je

vous

engage à

voir

en participant aux discussions qu'il suscite.

M. BARRE

3

(6)

A PROPOS DE QUELQUES LIVR ES QUI É VOQU ENT ( Q U E LQUE PE U)

NOTR E EX I STE NC E (3)

Ju s qu'à quand l'immobili s m e ?

QU I SOMMES - NOU S? D'OU V ENO N S- NOUS? OU ALLONS - NOU S?

Si j'étais orgueilleux, je pourrais penser que c'éttlit bien le moment de poser ces trois questions : nous nageons dans le flou, dans " ambiguïté et tout se mêle et s'entremêle... Ça se confuse, dirait SAN ANTONIO 1

A mon avis, ne retenir dans mes propos que les questions de structures et que les formalités de parution de ces articles por·

mot encore uno fois d'étendre l'édredon dans lequel nous lan- çons nos pierres et I10S arguments et permet de parler d'autre chose: quelle est la nature de nos flirts avec la psychanalyse et l'enseignement psychothérapique (du futur 1) 7 Qui récupère qui : la pédagogie institutionnelle ou la pédagogie Freinet ou le contraire 7 Freinet émet-il une pensée fascisante 1 Quand pallerons-nous de nOliS, chez nous 1

Des moralistes (1) évoquent le narcissisme III Rigolade 1 Cela me donne l'occasion - mais après Bachelard ... - de prendre encore une fois la défense de Narcisse. Cc n'est pas son image que - beau et con - Narcisse contemple dans l'cml qui court : c'est l'image du temps Qui passe sur la sienne. Il y a llne sacrée nuance 1 En vérité, ma question est aussi: que

sommes-nous devenus 1

Après tout, nous n'avons pas à nous dérober devant l'ambi· guïté 1 Nous n'avons jamais cherché à nous réfugier derrière une ligne pure et dure. Pas plus que nous n'avons jamais pratiqué une pédagogie pure, de la pédagogie pure. Nous devrions même prendre garde davantage à ne jamais pratiquer le pédagogisme ... La recherche d'une pédagogie ouverte sur la vie nOLIs oblige, nous condamne à suivre une ligne fluctuante et riche et confuse et fébrile et pathétique même pariois, comme l'est la vie, la vraie vie 1 Et dans tous nos louvoiements il nous faut, souvent et à coups répétés faire le point : comme il nous faut aussi souvent lire et relire notre Chatte pour nous fixer - dans le moment - par rapport à la politique, aux militants, aux syndicaux, aux événements nationaux et internationaux, à l'évolution des mœurs, des opinions et des forces sociales.

Je pense que nous devrions prendre notre parti de cette louvoyance et de cette ambiguïté. C'est d'ailleurs ce que semble dire et démontror Marie-Claire LE PAPE :

((La péd agogie Freinet - comme Freinet lui- même, d'ail- leurs - a le propre de toujours nager e ntre deux eaux: fort e - ment politique par s on origine , puisque, projet d ' ((école du prolétariat)) , d ' ((école du trav 8l1)), elle se cons tftlit dans la ligllée des expérien ces scolaires de la révolution ftl sse, elle peut aussi bien donner d 'ell e - même l'image neutre d ' un ensemble de techniques minutieusement adaptées

à

la conduite ration - nelle d ' une c la sse, ou m ê me, le plus souvent , se présenter comme l a célébration d 'une enfance capable de se lib ér er par le texte libre, l'expression corpor elle, l'art créateur: l angage que quiconque voulant r ompr e avec la traditionnelle vérité

à

l'égard des enfants ne peut que prendre

à

son compte.

Une telle ambiguiM distingue la pédagogie Freinet

à

l a fois des projets ouvertement politiques, comme les écoles de Hambourg ou l'((école moderne)) de Francisco Ferrer

à

8ar- celone, e t des théories plus ((pédagogistes)) comme celles de Ferrière, de Decroly , de Neil l . Elle explique le déroutant jeu d'image s d'un Freinet tantôt pédagogue de pr es tige, nova teur , penseur - c'est celui qui prédomine dan s les présentations

des manuel s de p édagogie, qui tendent

à

faire de Freine t un si mpl e fondateur d 'éco le (mouvelle)) - tantôt d 'un Freinet martyr , réprliné de l'lilstitution scolaire, et rel égué avec Francisco Ferrer , Paul Robin et quelques autres con /1us de l'histoire dan s l'enfer des condamnés.

Polémiquer pour savoir l aquelle des deux images es t l a plus vraie, c'es t se priver non seul ement de comprendre l e sens

4

his torique de ce tte double (a ce, mai s vouloir limiter la demande ou l' invention pédagogique soit

à

un pur c hoix politiqu e, soit

à

une option morale ou métaphysique. Frelile t fl OUS démontre ml contmirc, tout au long de so n hi s toir e, que l a péd ago gie, m ême enracin ée dan s l a lutte révolutionnaire, sembl e né- céssai rement entraÎnée

à

casser les schémas de l'analyse po - litique, comme pour porter a11/e urs l a r évoluti on.))

Si donc, comme l'exprime Marie-Claire, nous sommes et nous allons vers la révolution Ij'ai déjà tenté dans

L'Educateur

de

montrer comment j'estimais que nous sommes révolution- naires ... ), ce n'est sans doute pas étonnant ni anormal que nous nOLIS retrouvions solitaires sur notre chemin. Est-ce là le rôle dévolu à un mouvement «d'avant-garde» ? Pas si vite les grands mots ! D'autres démontrent plus simplement que notre solitude n'est que celle du redus sur son île (<< Utopie»).

Est-ce cela que Guy AVANZINI veut montrer dans un chapitre intitulé

L ' ins ulari sation des techniques Freinet

dans son livre paru en 1975 aux éditions Privat, collection «Nouvelle re- cherche» et intitulé

Imm obilisme et novlltion clon s r édu · cation scolaire 7

Encore une fois, il n'est pas dans mon propos de rendre compte du contenu de cet ouv(age : c'est un maître· document, un ouvrage de poids auquel on peut sans cesse se référer.

Je ne l'évoque ici uniquement Que dans ce qu'il révèle nous permettant de mieux répondre à mes trois questions du titre.

Citons encore dans ce livre l'existence de très précieuses statistiques issues d'enquêtes et chiHrant en des points précis l'étendue de notre influence.

En premier lieu, Guy AVANZINI démontre lui aussi qu'une

((ambiva l ence mal surmontée))

animait C. Freinet et par là- même son mouvement qui jusqu'à son départ se confond en lui :

(Co nv aincu de l a condité de ses vues, il était si reux d tre explicitement, voire offici ell ement reconnu e t r ecueillait volon tiers l es signes avan t-co ureurs d ' un tel agrément, mais rendu pflldent par l'ho stilité qu'Il avait so uven t rencontrée, i l se dérobait, parfois nOIl s alis quelque agressivité aux s ugg es- tio/1 s ou au soutien de ce ux chez qui il croyait trop vite déceler quelque a ffe ctation de s upériorité fond ée s ur l eur rang administratif ou la fon ctio n ...

... S'il se réjoui ssait des 1.

O.

des

12

800 t et

4

sep tembre 1 964 qui recommandaient ses techniques ou des avances du Mi- nistère de l'Educa tion Nation ale, c'é t ait néanmoins avec circonspection . Persuadé, par l'ob servation des classes dans lesquelles on les appliquait, de l'efficacité des procédures qu ' il avait définies,

il

était opposé aux contr61es méthodo - logiques auxquels on l'invitait e t sOr de l a s upériorité de son ( t âtonn ement)) s ur les détours qu'on lui conseillai t au n om des

exigen ces d ' une validation rigoureuse ...

.. . Aussi bien l a même hésitation persiste -t·e lle aujo urd'hui chez ses disciples, partagés comme lui entre l e so uhait de voir c onsacrer leur s initiatives et ((U n complexe de c land esti- nité )) qui l es pousse

à

se complaire e/1 de petits groupes chal eure ux sa pensée est honorée avec la plus ém ouvante fidélité, mais où elle risque de /1 e pas trouver son meilleur champ de diffusion. ))

Si FREINET, estime G. AVANZINI,

((se s itue en étroite

"~1ison

et continuité avec l'Education Nouvelle)),

néanmoins elle ne manqua pas

«(de le décevoir âprement car il s' aperçut vite de /'inapplica bi lité de leurs propOSitions

à

l'école primaire publique et de l'impossibilité d 'une simple transposition.))

Et c'est sans aucun doute cet entêtement à être des prati- ciens qui nous vaut le ghetto dans lequel nous sommes: pour les uns nous ne serons que des praticiens et pour d'autres Isuite p. 53)

L'Educateur 8

(7)

..

ti et Le magnétophone

à cassettes

et l'espéranto

Honoré LALANNE Anos - 64160 Morl8os

le 16.02.78

(l'outil et les retombées recherchées par son emploi)

AU - DELA DU TRANSPORT DE LA PAROLE

De même que l'imprimerie, introduite à l'école par FREINET, n'a pas comme seul résultat de multiplier les textes (journal scolaire), mais aussi, d'agir sur chaque utilisateur (réappren-

tissage de la langue écrite par le léger déplacement de l'angle d'attaque: inversion gauche-droite, composition, décomposition lettre à lettre ... ) et sur les relations à l'intérieur du groupe (socialisation par le travail lui-même: coopération - et par son produit: correspondance interscolaire) de même l'introduction de la correspondance sonore (et plus particulièrement par les cassettes circulantes) dans le processus d'apprentissage, de perfectionnement et d'utilisation de "espéranto, devrait avoir un résultat dépassant de beaucoup celui qui pourrait s'intituler:

Transport de la parole

à

/'intérieur du territoire linguistique trés particulier de l'espdranto .

o

On connait d'autres cas la même remarque s'impose. Par exemple:

- Le «tout nucléaire» semble conduire à une société très centralisée très policière.

- ! L'énergie. solaire, utilisée conformément à sa nature

devrait favoriser au contraire un type de société plus décentralisée, plus autogestionnaire.

L'ESPERANTO, UNE PEAU DE LEOPARD

On voit tout de suite que l'espéranto n'occupe pas l'espace de la même façon qu 'une langue ordinaire .

L'espace linguistique

espérantiste est

dépourvu du sanctuaire permanent

dont

bénéficie la moindre langue dite naturelle. On pourrait figurer l'espace linguistique espérantiste par une «peau de léopard». On pourrait le caractériser par les mots :'

fractionné, non permanent, en extension, régression

et

déplacement perpétuels.

En fait,

c'est un «pays» où la parOle est, de par sa répartition, presque toujours

téléportée,

presque toujours

intersticielle

(par rapport

à

une autre langue qui, elle, occupe le terrain du quotidien).

o

Le sanctuaire permanent clôt et modifie une langue.

C'est vrai pour l'hébreu retrouvant ce sanctuaire avec Israël. C'est vrai pour le français qui essaimant dans des sanctuaires satellites (Antilles, Canada ... ) n'a pas échappé à ces mutations, comme c'est arrivé

à

l'anglais aux Etats-Unis, à l'espagnol en Amérique Latine, au portugais au Brésil, comme cela était arrivé bien avant au latin en Europe.

De là, l'importance pour l'espéranto du maintien de sa spécificité de

langue auxiliaire, sans sanctuaire permanent,

mais

avec un téléusage intense

qui le gardera vraiment

universel et unifié.

INFLU ER SUR LES COMPORTEMENTS INDIVIDU ELS ET LES RELATIONS

Même s'il nous était possible d'utiliser, sans restrictions, le téléphone et la radio, "effet produit sur les espérantistes et leurs relations serait, très certainement, autre que celui produit par

Avril 79

l'utilisation de la cassette. C'est surtout cet effet second, qui, la plupart du temps, n'est pas pris en compte dans le projet de liaison par l'espéranto, et qui, pourtant, se révèle toujours le plus important, le plus fertile, parce qu'influant sur le comportement individuel et sur le style de relations, que je voudrais étudier (et cela parce que je ne me satisferais pas d'une modification du seul contenu des cassettes Assimil par exemple, l'espéranto venant ici seulement comme suite d'une série). Je ne veux pas ici échafauder un plaidoyer pour les circuits de cassettes que je lance à partir de la Commission I.C.E.M.-Espéranto mais qui auraient pu l'être de façon autonome ou

à

partir d'autres groupes auxquels j'ai adhéré depuis aussi longtemps (plus de 30 ans). Je veux parler de G.E.E., U.F.E., U.E.A., SAT-Amikaro, SA T., principalemenl.

Je crois que nous sommes assez nombreux dans la même position. Mais je me vois conduit, peu à peu, 11 formuler plus à fond mes idées pour

donner l'éclairage sur les Objectifs lointains,

S811S

lesquels il n'y a pas vraiment activité de pionnier,

mais seulement activisme, catéchisme, épicerie, rumination, dévoue- ment parfaitement stériles. De même que FREINET mettant en garde contre l'emploi de sa presse pour imprimer des récitations,

je cherche

à

ouvrir au magnéto

à

cassettes un projet ((politique})

(au sens noble du terme, c'est-à-dire qui a trait aux relations dans la cité) au-delà du projet

simplement, utilitairement linguistique.

Je laisse de côté, pour le moment, l'intérêt qu'il y a à téléporter plutôt la parole que l'écrit ou l'imprimé.

o

Le vieillissement d'une idée, d'une idéologie, d'une pratique n'est absolument pas le fait du vieillissement des individus qui les portent mais du renouvellement défec-

tueux (est-ce inéluctable 7) des porteurs du message. (Nait-on jeune, vieux, ou le devient-on 7). Exemple: J'ai déjà exprimé ma mise en garde quant à l'évolution de la composition du Mouvement Freinet. Mais appliquez la môme réflexion, sincèrement, à d'autres groupes.

apôtres--

pionniers

suisses d'église

. . gardiens Ilistollens .... de musée

administrateurs -

+-

épiciers

19251 1978/ 20251

LES SUPPORTS MATERIELS

Au départ, il yale support matériel constitué par l'actuelle

généralisation des magnétophones

à

cassettes.

On n'est pas loin, sans doute, de la densité de un magnéto par foyer (du moins dans le milieu social dans lequel nous agissons). Vu le prix relativement bas de ces appareils,

il

n'est pas utopique de

5

(8)

prévoir que

nous pourrons atteindre sous peu n ' importe qui par ce canal.

(Pas dans tous les pays peut·être).

Et même, d'envisager que chaque terminal (ou nœud) - voir le graphe ci·dessous - pourra être équipé (parce qu'il y en a deux dans la même maison ou parce qu'on peut facilement en emprunter un deuxième

à

des voisins ou

à

des amis) do deux magnétos. Ce qui permettrait

la duplication de s cassettes, s ur place, sans frais, de façon autonome.

L'autre support matériel est la cassette elle-même:

- une cassette de

60 minutes

correspond à peu près

à 20 p age s

manuscrites, de format A4.

- le poids et le coût de l'envoi sont sensiblement identiques quel que soit le support.

LES CARACTERISTIQUES DE L'ORGANI- SATION DANS LE DROIT FIL DE CELLES DU MATERIEL

La cassette se pliant moins facilement à la conservation (classement) et à la reprise (corrections) des documents, mais, par contre, mieux au réemploi du support et à l'improvisation,

garantit mieux que le support papier ce

caractere éphémère

mais

toujours

8

l'état nai ssant

qu'a le journal vraiment journal, c'est-à-dire le quotidien.

De lui- même ,

le système tend

à

la renaissance,

à

la réactualisation perpétuelle et

décourage toute

capitalisation toute centralisation des données, qUi: ipso facto, font dépérir la périphérie.

Nous sommes là, devant une tendance à l'inverse de celle que renforce un bulletin avec son centralisme: centralisme dans l'espace (rédaction, impression) centralisme dans le temps (périodicité) centralisme dans l'action (hiérarchie par la délégation, la division du travail entre les divers responsables et les simples lecteurs) centralisme dans le financement (capitalisation des cotisations). Ici, il n'y a plus - et ce qui est fondamental, de par sa nature - aucun centralisme -, capitalisation (ni de rédaction, ni d'enregis- trement, ni de duplication, ni des tâches de fonctionnement - les «corvées» 1 - ni de l'information, ni des responsabilités, ni

des finances). Nous · pouvons donc espérer que ce

réseau égalitaire re s tera ouvert et exactement appliqué sur l'espace linguistique espérantiste

qui est caractérisé, lui aussi, par sa nature diluée, non hiérarchisée et variable (vu sous cet angle le caractère fédéraliste de U.E.A. ou anationaliste de S.A.T. ne s'oppose pas mais va, plus ou moins dans le même sens : la décentralisation, déhiérarchisation).

o Par dtJfinition l'espéranto est la langue qui doit perme ttre la communication directe entre les individus par- dessus les barrières des langues, mais aussi par -dessus les barril1res de tous les cercles qui regroupent mais aussi séparent.

Or, paradoxalement, les espérantistes au lieu de renforcer le caractère

ouvert

et égalitaire de l'espéranto, s'efforcent de copier le caractère ségrégatif et étatique des langues dites naturelles.

Par exemple: Est-ce innocemment que SAT qui so veut anti·état et le mouvement FREINET qui se proclame pour l'ouverture sur la vie et l'éducation populaire par le biais des cotisations, excluent et d'une démocratie de délé- gation (votes), créent une hiérarchie (ceci est assez récent dans le mouvement FREINET, d'où mon graphe reproduit plus haut).

QUAND LE PAUVRE EST LE PLUS RICHE

J'ai ainsi l'air de soutenir un paradoxe. Avant de rejeter cette idée parce qu'elle apparaît, au prar.1ier abord, aller à contre-cou4 rant, regardez-la de plus près et vous

serez

convaincu avec moi que c'est avec les moyens les plus pauvres, les moins concentrés mais aussi les plus autonomes, avec j'organisation la plus légère mais aussi la plus souple, avec la mobilisation la moins proclamée mais aussi la plus ressentie, que nous collerons avec le plus d'exactitude, le plus longtemps, avec le plus de continuité et le plus d'économie à l'espérantophonie (nous ne

6

, .

, '

pouvons, bien sûr parler ni de royaume, ni de république, ni d'état, ni d'ethnie ... etc. espérantiste).

Pour être sûrs d'être efficaces, il est indispensable que nous n'ayons qu'à être ce que nous sommes et pas à soutenir à bout de bras (c'est.trop fatigant, donc toujours sujet à abandons ... et à rappels - ça ne vous rappelle rien 7) toute image décalquée à partir d'une réalité différente.

Une organisation marc he bien quand elle marche sans stimu - lation extérieure permanente, quand elle organise elle-même sa propre régénération.

Ce

n 'es t jamais le cas pour les grands machins.

o

Après avoir longtemps parlé de république, puis de coopération et depuis peu d'autogestion, les enseignants (c'est d'abord à eux quo je m'adresse parce que j'étais un des leurs et puis témoigner qu'ils se prennent pour le centre du monde), les enseignants peuvent-ils com- prendre mieux que d'autres qu'on ne grandit pas en pompant les autres, mais qu'on enfle, seuloment 7 J'en doute parce que, de par leur métier, tout les pousse à se conduire comme des ténors, des leaders, des hommes

providentiels; q'uand je suis excédé, je répète même - car je l'ai entendu - des ca dors (1), avant de se retrouver kapos (21 sans doute. J'ai eu «l'avantage» d'avoir vécu d'assez près, quatre événements historiques caractérisés par des «crevaisons» subites, et toujours du côté du 20 classe ou assimilé pour être conforté dans mon doute quant aux avantages aveuglants du centralisme et de la hiérarchie. Je veux évoquer ainsi:

- l'armée française en juin 40 ;

- l'administration allemande sous les grands bombar- dements ;

- celle de Vichy durant l'été 44 ;

- celle qui est toujours en place en mai 68.

Et je pose la question à tous les espérantistes, direc- tement quand je le puis, à travers les organisations quand elles veulent entendre:

- Qu'avons-nous à faire de ce type de relations 7 - Y a-t-il encore un esprit pionnier dans l'espéranto 7 (et chez les Freinet ?)

- Si oui, qu'attendent-ils pour le vivre 7 (s'il n'est pas défendu d'en parler ?)

UN GRAPHE POUR LANCER DES RELA - TIONS DU TYPE: RESEAU OUVERT, NON

FINI

Il permet de

visualiser -

peut-être de façon trop systématique, mais on peut imaginer qu'à l'usago, cet organigramme deviendra plus (wléatoire)), plus «végéta!)).

légende:

o espérantiste de niveau

c::::

A testo pri larnado

®

espérantiste de niveau

>

A testo pri larnado rsans rOle permanent]

Lni examen formel

---+-

sens de l'échange de cassette (ou de copie ou de

partie de cassette)

\r-,

111 Vocabulaire de la légion 611angl\ro.

(2) Vocabulaire des camps allemands. (suite p. 16)

L'Educateur 8

(9)

Avril 79

I l .

ON IWR Il

, J

1. Naissance d'une B.D.

J'ai surpris uri jour Marc à griffonner une B.D. sur « Monsieur

x» - un instituteur tortionnaire -type - comme on en trouve encore quelques-uns dans nos établissements où ils n'ont pas tendance à se faire rares.

Nous en avons discuté avec Marc et un groupe de camarades de la classe: Jean-Yves, Laurent etc. Ensemble ils se sont donnés des idées afin de poursuivre cette B.D.

jusqu'à son dénouement.

Marc et ses copains étaient passionnés de B.D. et ont su non seulement en tirer tous les principes intéressants (l'expres- sion des visages, les plans inspirés du cinéma, l'importance

de l'écriture etc.) mais aussi faire partager leurs goats aux autres camarades de la classe.

Cela a donné lieu à un «concours» de B.D. en classe organisé par Laurent en grande partie. Nous les avons passées à

l'épiscope et commentées.

Nous avons analysé les sujets choisis, la qualité du dessin, le développement de l'histoire. Cela a beaucoup fait avancer le travail, les recherches. Nous avons projeté aussi quelques B.D. de professionnels (la «rubrique à brac» de Gotlib) qui ont pas mal fait réfléchir les enfants sur la façon de rendre un visage ou un personnage expressif. Voilà pour/comment

«l'esprit B.D.» s'est développé dans ma classe. .

7

(10)

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