Réfugiés Français Les
de la Grande Guerre à Annemasse
Octobre 1914 - Janvier 1917
118 265 personnes - 972 convois
Livret de l’Exposition
A RCHIVES MUNICIPALES D ’A NNEMASSE
www.annemasse.fr
annemasse.officiel
les leçons de l’histoire
A l’heure où l’Europe fait face au drame des réfugiés, il est encore plus crucial de s'enrichir des enseignements du passé de notre territoire.
Ville attractive, riche de sa diversité, l'Histoire nous enseigne qu'Annemasse est une ville solidaire depuis longtemps.
L'étude des déplacements de civils, victimes des violences lors de la Première Guerre mondiale fait aussi écho à la récente actualité.
Dès septembre 1914, le gouvernement français crée un ser vice des rapatriés, qui sera implanté à Annemasse jusqu'en janvier 1917.
Le choix résulte de sa proximité singulière avec Genève.
Un Comité de secours sera également créé dès le début du conflit ; ses actions demeureront jusqu'en 1919.
Les rapatriés, après des formalités administratives et leur ravitaillement, recevaient une af fectation d'of fice dans une localité, le plus souvent dans l'Ouest ou le Sud de la France.
C'est souvent jusqu'à 1 000 personnes qui débarquaient dans notre ville.
La Médaille d'Argent de la Reconnaissance française fut attribuée à la Ville d'Annemasse en 1921 pour son concours dévoué envers les populations victimes de la guerre. Distinction reçue par quelques villes françaises uniquement.
J'invite chaque Annemassien à prendre connaissance de cette période trouble et par fois douloureuse au cœur de la Grande Guerre qui éclaire le présent d'un regard nouveau.
Christian Dupessey
Maire d’Annemasse
Président d'Annemasse Agglomération
Réfugiés Français Les
de la Grande Guerre à Annemasse
Octobre 1914 - Janvier 1917
118 265 personnes - 972 convois
Vue générale d'Annemasse en 1914AMA, 1Fi011
Le cycle commémoratif du Centenaire de la Première Guerre Mondiale est l'occasion pour le ser vice des Archives municipales de présenter une exposition sur l'accueil des populations civiles en fuite ou évacuées de force, des régions envahies du Nord de la France.
En ef fet, d'octobr e 1914 à janvier 1917, la Ville d'Annemasse fut au cœur du dispositif de leur prise en charge mis en place par le Ministère de l'Intérieur.
On estime qu’Annemasse a accueilli près de 120 000 personnes, femmes, enfants et hommes âgés, meur tris par les violences de la guerre et rapatriés en France via la Suisse et Genève.
Afin de restituer le ton de l'époque, les textes sont extraits, aussi souvent que possible, des documents d'archives et de la presse. Les visiteurs découvriront comment Annemasse, petite ville de 3 300 habitants s'est mobilisée en appui des ser vices de l'Etat pour aider
« toutes les infor tunes résultant des faits de guerre, [...]
en faisant appel à la générosité publique. »
Annemasse, ville frontalière de Haute-Savoie
Bourgade agricole et commerciale prospère, Annemasse est au carrefour du Faucigny et du Chablais et naturelle- ment tournée vers Genève, distante d'une dizaine de kilomètres.
En 1914, la commune abrite notamment une compagnie de sapeurs-pompiers, un hôpital, deux écoles publiques, une justice de paix, une gendarmerie, un commissariat spécial à la sur veillance des frontières et une gare, traversée par neuf lignes ferroviaires (P.L.M, Chemin de fer Economique du Nord "Annemasse-Sixt", Tramways genevois).
Lieu de passage naturel entre la Suisse et la France,
A n n e m a s s e e s t a u s s i u n i m p o r t a n t c a r r e f o u r d e
communication. C'est pourquoi, l'Etat choisit d'y installer,
sous la direction du Commissariat spécial, le Service des
Internés Civils Rapatriés, avant son transfer t à Evian
courant janvier 1917.
Réfugiés Français Les de la Grande Guerre
à Annemasse
Octobre 1914 - Janvier 1917 118 265personnes - 972convois
La guerre survient
De la guerre de mouvement à celle de position
Les Allemands lancent des offensives basées sur une stratégie de “guerre éclair” : ils attaquent la France par la Belgique, mais sont arrêtés lors de la bataille de la Marne en septembre 1914. Ces offensives n'étant pas décisives, le conflit s'enlise. Les armées s'enterrent dans les tranchées et vont se faire face pendant trois longues années, caractérisées par des combats de plus en plus meur triers et inutiles. On se bat avec acharnement sur terre, sur mer, mais aussi et pour la première fois dans les airs. La guerre terrestre, qui conser ve le rôle primordial, se déroule jusqu'en novembre 1918, sur trois puis quatre fronts :
■le front français à l'Ouest, de la mer du Nord à la frontière suisse,
■le front russe à l'Est, en Prusse orientale et en Pologne,
■le front des Balkans au sud de l'Europe centrale,
■et à par tir de 1915, le front italien au nord de l'Italie.
La généralisation du conflit : de la guerre européenne à la guerre mondiale
Année 1914
- 2 Serbie
Principales déclarations de guerre 8 juillet
- 1eraoût - 3 août - 4 août - 2
Russie Allemagne
France et Belgique Grande-Bretagne Japon
Autriche-Hongrie
3 août - 1ernovembre 1915 1916 1917
Pays de la Triple Entente
Italie Portugal - Roumanie États-Unis - Grèce - Chine
Pays de la Triple Alliance ou puissances centrales
Turquie Bulgarie
Rassemblement des prisonniers civils de Péronne (Somme).
Les femmes et les enfants sont séparés des hommes et maintenus par des sentinelles. Extrait de
« Prisonniers de guerre, JP Laurens »
Arch. Dép. Haute-Savoie, 24J1864
Première Guerre Mondiale, carte des fronts entre 1915 et 1917 Chronologie
des déclarations et entrées en guerre 1914-1917
Sabine Maciol
Le 28 juin 1914, l'Archiduc d'Autriche, François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). En quelques jours, le jeu des alliances politiques déclenche en Europe une série de déclarations de guerre.
Entraîné par les rivalités militaires et économiques, sur fond de nationalisme, le conflit va s'élargir au monde et durer plus de 4 ans.
Arch. Dép. Haute-Savoie, 53Fi0161
Premier échange de non combattants.
Extrait du Progrès de Haute-Savoie, 24 octobre 1914
Arch. Dép. Haute-Savoie, PER 295/6
L es déplacements de civils :
exode, déportation et travail forcé
Avec l’entrée des troupes allemandes en France, marquée par des violences contre la population, commence un vaste mouvement d’exode que les autorités peinent à contenir.
Dix dépar tements français passent entièrement ou par tiellement sous la botte allemande. Ils sont coupés du reste de la France, privés de toute information. Les populations occupées ne connaissent donc pas le déroulement des opérations militaires et s’insèrent bien malgré elles dans la stratégie allemande. En ef fet, pour soutenir l'ef for t de guerre, les Allemands recrutent parmi des civils des régions occupées. Ils recourent d'abord aux travailleurs volontaires. Sans guère de succès, la main-d’œuvre est alors réquisitionnée et à la moindre réticence ou résistance, les civils sont dépor tés en Allemagne ou dans des colonnes de disciplines.
Toutefois, la prise d'otages et l'emprisonnement des ressor tissants des pays envahis sont appliqués tant en Allemagne qu'en France. Les populations des zones occupées deviennent un enjeu et sont, tout au long de la guerre, au cœur des négociations d'échanges de prisonniers militaires ou civils.
Les évacuations de réfugiés
français
Un long voyage en train
Souvent désignés de manière autoritaire sans avoir le choix, les civils concernés par ces rapatriements sont les femmes, les enfants et adolescents de moins de 17 ans, les hommes malades, infirmes ou âgés de plus de 60 ans. Venus des camps de prisonniers civils d'Allemagne ou des dépar tements envahis, ces réfugiés français sont amenés jusqu'à Schaffhouse, ville frontalière suisse puis dirigés, à bord de trains spéciaux, sur Genève. Après quelques ravitaillements, ils entament la dernière étape de leur long voyage : celle de traverser la ville à pied, entre les gares de Cornavin et des Eaux-Vives, où les attendent des tramways, affrétés exprès pour le passage de la frontière et le trajet jusqu'à Annemasse.
To u s c e s c o n v o i s d e r a p a t r i e m e n t d é p e n d e n t d'assignations stratégiques allemandes. Ils sont variables, allant de quelques dizaines de personnes à plus de 1 000 individus par jour. Les convois les plus impor tants s'échelonnent de novembre 1914 à mai 1915, décembre 1915 à février 1916 et deviennent quasi réguliers à par tir de décembre 1916.
Annemasse : plaque tournante du rapatriement
Bien qu'exclus des conventions inter nationales en vigueur, les retours des civils dans leurs pays d'origine en ces temps de guerre, deviennent des impératifs nationaux.
Le gouvernement français crée, en parallèle de celui de la Confédération Helvétique, un Service des Rapatriés, qu'il implante à Annemasse du fait de sa proximité avec Genève. Ce ser vice, dépendant du Ministère de l'Intérieur e s t d i r i g é p a r l e c o m m i s s a i r e Théophile Perrier, de la Police spéciale des Chemins de fer et de la Frontière.
Il assure, outre un contrôle administra- tif, la réception et l'héber gement provisoire des réfugiés dans les hôtels annemassiens. Avant leur af fectation d'of fice dans les dif férents dépar te- ments français, ces "suspects poten- tiels" sont interrogés pour obtenir des informations sur l'ennemi et la vie dans les zones occupées.
Les arrivées biquotidiennes des convois de réfugiés saturent très vite le système
d'accueil mis en place à Annemasse. Aussi, est-il décidé en janvier 1917, de contourner à par tir de Lausanne, la rive Est du lac Léman et d'entrer en France par Evian.
Genève, passage des évacués
français du Nord en France libre
© Photothèque CICR (DR)
Tramway à la frontière de Moillesulaz
© Photothèque CICR
Question de vocabulaire
Issu d'expériences diverses, le terme de
« réfugié » évolue au cours du conflit :
Réfugié : personne qui fuit et quitte son domicile
Evacué : personne forcée de quitter son domicile par des autorités civiles ou militaires
Interné civil: par opposition à prisonnier de guerre (soldat combattant), personne détenue dans un camp de prisonniers civils en Allemagne
Rapatrié : interné civil ou personne demeurant dans les régions envahies, autorisé par les Allemands à être dirigé en Suisse. Devient
« rapatrié » parce qu'il quitte la Confédération helvétique.
Réfugiés Français Les de la Grande Guerre
à Annemasse
Octobre 191 4 - Janvier 1917 118 265personnes - 972convois
Devant la pénurie alimentaire, l’Allemagne décide de se débarrasser des « bouches inutiles » et organise dès octobre 1914, en accord avec la France et sous l'égide de la Croix-Rouge Internationale, des convois de rapatriement
en France, via la Suisse.
Arch. Dép. Haute-Savoie, 2Fi1383
Annonces d'arrivées de réfugiés à Annemasse Extrait du Progrès de Haute-Savoie, 30 janvier 1915, 27 novembre 1915
Arch. Dép. Haute-Savoie, PER 295/6
Instruction du commissaire spécial relative aux dispositions prises pour l'accueil et l'hébergement des rapatriés
Arch. Dép. Haute-Savoie, 4M328
Les Annemassiens se mobilisent
Lorsque les réfugiés arrivent à Annemasse, ils sont épuisés par l'évacuation, le voyage, la traversée de Genève à pied. Autorisés à prendre quelques bagages seulement, ils manquent de tout : argent, vivres, vêtements, logement.
La solidarité avec ces populations fuyant la guerre s'impose comme une obligation patriotique.
Priorité à l'aide matérielle et morale
A chaque arrivée, se répètent la même réception en mairie et les mêmes formalités : paroles de bienvenue du maire Charles Favre et du préfet Geor ges Sur ugue, établissement des fiches d'état-civil, remise aux intéressés des lettres envoyées par les familles en prévision du rapatriement possible des leurs. Au vu de ces pièces, les réfugiés sont autorisés à rejoindre leur famille ou à suivre la direction que leur assigne leur fiche.
Mais, avant leur dépar t, qui a lieu dans l'après-midi, les réfugiés sont répar tis dans dif férents cafés et restaurants d'Annemasse où un repas chaud leur est ser vi. Ceux qui arrivent par les trains du soir, couchent tous dans les dix hôtels réquisitionnés à Annemasse et suivent le lendemain leur destination.
Le comité de secours d'Annemasse
Pris en charge par l'Etat, les réfugiés le sont aussi par une multitude d'associations, qui répondent aux appels lancés par les pouvoirs publics à la fin de 1914.
A Annemasse, il faut distinguer le Comité de secours, qui commence son action dès le 9 août 1914.
Présidé par le maire Charles Favre, s e s o b j e c t i f s p r i n c i p a u x s o n t d'aider « toutes les infor tunes résultant des faits de guer re, sur tout les réfugiés et rapatriés, en faisant appel à la générosité p u b l i q u e . » L e s m e m b r e s d u comité sont présents tous les jours en mairie, pour distribuer des bons médicaux, des vivres, sur veiller la distribution de soupe.
Des sections locales d'œuvres de guerre nationales sont également mobilisées. Les archives mentionnent un Bureau du travail, l’Œuvre du tricot, un Ouvroir où sont rassemblés et distribués des vêtements, un Bureau de Renseignements, qui aide à la recherche des familles, l'Accueil français, chargé de placer dans des familles les enfants sans parents, une commission du réseau PLM, qui travaille sans relâche à l'évacuation des réfugiés vers le Sud ou l'Ouest de la France.
En 1918, en France, ce sont encore 2 millions de réfugiés, qui vivent loin de chez eux. 85 résident à Annemasse.
Partis numérotés comme des bagages par les Allemands, les rapatriés s'embarquent à Annemasse dans le train de Thonon [1914]
Bibl. Uni. Droit-lettres, Caen, fonds P. Lafond
Vues de quelques hôtels d'Annemasse réquisitionnés pour l'accueil des réfugiés du Nord :
Hôtel de la Gare...
AMA 2Fi041,
...de l'Europe
AMA 1Fi066
...de France
AMA 2Fi120
...du Commerce
AMA 1Fi071
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à Annemasse
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Le service sanitaire et médical
Constitué de 4 médecins, il prodigue des soins immédiats aux plus fatigués ou blessés. Une salle de douches, attenante à la mairie est mise à leur disposition. Les plus malades sont hospitalisés dans l'une des trois maisons prévues à cet effet :
•l'hôpital d'Ambilly pour les malades sérieux,
•la Maison familiale, place Nationale, désormais Jean Deffaugt pour les personnes fatiguées, obligées pendant quelques temps à un régime ou des soins particuliers,
•la Maison de repos de Ville-la-Grand pour les vieillards.
AMA 1Fi064
Consignes ministérielles relayées par le Préfet en matière d'accueil des réfugiés
Arch. Dép. Haute-Savoie, 2Z837
La Première Guerre Mondiale n'épargna aucune famille, ni aucun territoire.
Les souffrances subies par les civils ont été longtemps occultées par l’“Histoire officielle”.
Intégrées peu à peu par les chercheurs, elles illustrent ici quelques itinéraires d'Oubliés de la guerre, passés à Annemasse
lors des grands convois de 1914 à 1916.
Chronique
d’oubliés de la guerre
Photos de famille en héritage !
Alors qu'il n'y a plus personne pour témoigner, Thérèse Tran The Tri, née Charpentier et Christophe Midelet n'ont chacun qu'une photo pour découvrir, à l'aide des archives, le long “voyage” parcouru par leurs ancêtres respectifs : Germain Charpentier et André Midelet.
Périple des enfants Charpentier. Avant la guerre, la famille Charpentier habite à Nanteuil-la-Fosse (Aisne). Dès 1914, le père est prisonnier à Rastadt (Allemagne) et la mère, por tée “disparue”. Les 4 enfants, surnommés les
“4G” Germaine (9 ans), Germain (7 ans), Giselle (5 ans) et Guy (3 ans) sont évacués en Allemagne, puis en Suisse et accueillis en mars 1915 chez Camille Cadoux à Monnetier-Mornex. En juillet 1916, ils rejoignent Royan (Charente-Maritime), puis Morlaix (Finistère), où leur grand-père maternel ne les retrouve qu'en 1919. Mais les “4G” ne sont alors plus que 3 ! Germaine est décédée de la diphtérie en décembre 1916 à Royan.
Odyssée de Louise Midelet et de ses 7 enfants. La famille Midelet habite Barenton-Cel (Aisne). Louise (36 ans) est séparée de son mari Léonar d (41 ans) dès la mobilisation. D'abord restée au village, elle est évacuée avec ses 7 enfants, Renée (15 ans), Ar thur (14 ans), André (11 ans), Alber t (9 ans), Abel (7 ans), Louise (5 ans) et Marcel (2 ans) par les Prussiens en décembre 1 9 1 6 . I l s s o n t d i r i g é s à M o n t g i s c a r d (Haute-Garonne), via Schaf fhouse, Genève, Annemasse, Lyon, Narbonne et Toulouse.
Léonard, démobilisé, les rejoint en janvier 1917. Comme beaucoup de réfugiés, ils rentrent au pays en 1919 en dépit du village
dévasté et des difficultés de ravitaillement qui les attendent.
Ultime voyage en terre savoyarde
A Annemasse, les réfugiés reprennent des forces avant de poursuivre leur voyage. Mais pour cer tains, épuisés, le chemin s'arrête là. Inscrits dans les registres des décès de la ville, ils sont facilement identifiables par la mention
« de passage à Annemasse ». Enterrés au fur et à mesure, les sépultures sont regroupées en 1929 et la Ville édifie un monument commémoratif au cimetière rappelant ainsi l'accueil organisé par les Annemassiens pour les « 90 réfugiés de la guerre 1914-1918 » mor ts à Annemasse.
Évacuation d'un village axonais, sous surveillance des Prussiens, [1916]
Coll. Midelet
Avis de presse sur les sépultures de réfugiés au cimetière d'Annemasse, Extrait du Progrès de Haute-Savoie, 6 novembre 1915
Arch. Dép. Haute-Savoie, PER 295/6
Esquisse du monument commémoratif dédié aux Réfugiés de la Grande guerre, 1947
AMA AC 21-09
La famille Midelet réfugiée à Montgiscard en 1917Coll. Midelet
Réfugiés Français Les de la Grande Guerre
à Annemasse
Octobre 1 914 - Janvier 1917 118 265personnes - 972convois
Coll. Charpentier
Paul Lequeux et ses petits-fils Germain et Guy Charpentier en 1919
Coll. Charpentier
En guise de composition française
Marie Antoinette Cuvelier, de La Bassée (Nord), accueillie à l'école de Grasse (Alpes-Maritimes) relate l'arrivée des Allemands le 25 septembre 1914 :
« la seule chose qu’ils font c’est crever les yeux et salir la photographie de M. Poincaré, suspendue dans notre école […] Ils empor tent des prisonniers, demandent au maire 50000 F, … mettent le feu dans les fabriques de chicorée, toile, liqueurs, les grandes maisons et l’église ». Restée sept mois sous domination allemande, elle est évacuée via Strasbourg, Genève et Annemasse, où sous le drapeau tricolore elle lit sur une toile tendue
« la France souhaite la bienvenue à tous ses enfants venant d’Allemagne ».
Elle est contente de fréquenter à nouveau l'école.
Arch. Dép. Alpes-Maritimes, 10 R 198
N° 1, 2, 3 : Germaine, Germain et Gisèle ; n° 4 : Guy Groupe d'enfants accueillis par « l'Accueil français » de Royan.
Coll. Charpentier
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Commissariat et auteur des textes
Sabine Maciol, archiviste municipale d'Annemasse.
Remerciements et crédits
Archives dépar tementales de la Haute-Savoie, Archives dépar tementales des Alpes-Maritimes, Comité International de la Croix-Rouge (Genève),
Université Droit-Lettres de Caen,
Mme Thérèse Tran The Tri, M. Alain Houot, M. Christophe Midelet.
Création graphique, impression : COMIMPRESS 01 - 2015