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Les jardins de l'abbaye de Lobbes

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Les jardins de l'abbaye de Lobbes

au 18^™® siècle.

Pour pouvoir mieux cerner les jardins de l'abbaye de Lobbes, nous disposons de plusieurs documents.

1. Nous avons d'abord un plan terrier daté de 1792 que l'on

trouve dans de nombreuses éditions littéraires.

Ligentle

N Cour ReneMe O Fontaine s* Renelde P Prisons Q Jardin de la pôcharia R Reseivoir S Porte S" Renelde T Boucherie U Lingerie V Grange Wlntirmerie X Brasserie Y Porte Marxienne

llanicau ^Mouligsieiui,

A Eglise de rAbt)sye B Tour

C Calvaire D Portelette E Cabinet F Jardin de rabbâ G Quartier de l'abbé H Archives

Porte du Oot^n J Petit Jardin K Bâtiments claustraux L Grillage

Mur ou ooruon

HiM Mttdanie Petit Mé^uiv

l'IMUtC

DBôsêk

Plan terrier de 1792, de L.J. Van Pethegera

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2. Une belle gravure d'Harrewjoi donne une très bonne représentation des nombreux jardins que comptait l'abbaye avant sa destruction. Cette vue plongeante permet de bien comprendre la splendeur des jardins du monastère au

18^"^® siècle.

Jardin de la pêcherie

Jardin des moines

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m

mm

Gravure d'Harrewyn

Petit jardin Cloître Jardin de

jouxtant pabbé

l'infirmerie

Une analyse précise de ces documents permet de déterminer les caractéristiques de l'environnement paysager des moines.

• Les parcelles cultivées encadrent parfaitement les bâtiments.

De l'intérieur (palais abbatial, réfectoire, quartier des hôtes), l'abbé et les moines pouvaient contempler une nature

harmonieuse et domestiquée.

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La taille rigoureuse de haies encadrant les jardins participait à

la perspective générale. L'essence de bois généralement utilisée dans nos régions était le charme. Ces charmilles

constituaient de véritables murs végétaux dont l'élégance était

devenue l'un des atouts du style « à la française ».

Dans le plan terrier réalisé par Van Peteghem, on peut

remarquer qu'un berceau coupait en deux le jardin des moines.

Dans l'art des jardins, celui-ci caractérisait une allée couverte et permettait de se promener à l'abri du soleil. On le retrouve régulièrement dans les jardins français dès le 17^® siècle.

On peut voir de nombreuses fontaines au centre des différents parcs. Cette eau jaillissante et pure s'oppose aux eaux

dormantes du péché. Elle servait aux purifications et donnait

fertilité au jardin.

La théâtralité des lieux s'exprime par la surprise. Elle était

caractérisée par une succession de pièces traversées par le

visiteur. Le marcheur devait découvrir de nouvelles perspectives ou des endroits cachés. Les hautes haies masquaient des parterres nouveaux et des jardinets discrets.

Tous les espaces cultivés étaient marqués par la symétrie. Celle-

ci ordonnait la nature selon les principes de la géométrie, de l'optique et de la perspective. Elle marquait le désir de faire

triompher l'ordre sur le désordre de la nature. Le réfléchi prenait

le pas sur le spontané.

On peut se rendre compte que l'harmonie était savamment

calculée dans le dessin des parterres. Les formes géométriques

primaient sur les éléments naturels. L'élégance de l'ensemble résidait également dans la taille parfaite des haies basses.

Le sol était divisé en parterres qui devaient être arrangés de sorte

que celui qui désherbait pouvait atteindre la moitié de la largeur.

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Les jardins de Tabbave.

Chacun des 10 jardins avait son utilité bien précise.

Le cloître

Il servait d'espace de repos pour les moines. Avec ses bancs de pierre, cet endroit constituait également un espace de rencontre.

L'analyse de la gravure permet de déterminer certaines caractéristiques.

Le cloître avait une position centrale. Il donnait accès au quartier des hôtes, aux réfectoires, à la salle du chapitre, à la cour d'honneur et au palais abbatial. Les religieux rentraient dans l'église par un

escalier situé dans le cloître.

Il était de forme carrée. Le carré s'intégrait parfaitement dans la symbolique médiévale liée aux nombres ; les 4 éléments, les 4 fleuves du paradis, les 4 évangiles, les 4 saisons. Le carré était le symbole de perfection au Moyen Age et servait donc de base à la réalisation des jardins.

Le sol était découpé par 2 allées perpendiculaires. Celles-ci déterminaient 4 parterres identiques. A l'intérieur de ceux-ci, on pouvait voir des broderies symétriques. Ce style s'était développé en France à la fin du 16^"^. Il reprenait les dessins effectués sur les riches tissus et dentelles. Celles-ci étaient souvent réalisées en buis posés sur un fond de sable, de graviers ou de briques pilées.

Au centre se trouvait une fontaine saillante représentant Moïse

et le serpent d'airain.

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Le jardin de Pabbé

Derrière le quartier de l'abbé s'étendait un beau parterre, au centre duquel quatre dauphins jetaient en croix leur filet d'eau dans un bassin d'environ douze pieds (3,90 m) de diamètre. Dans de nombreux Jardins monastiques, on retrouvait un point d'eau avec quatre jets d'eau. Il symbolisait la fontaine dans le paradis terrestre qui arrosait le jardin des délices d'où s'écoulaient quatre fleuves ...

le Pishon qui était le Gange, le Gibon qui n'était autre que le Nil, puis le Tigre et enfm l'Euphrate.

Le jardin de la pêcherie

Celui-ci était contigu à la cour Sainte-Renelde. Sur le plan terrier, il est indiqué qu'il possédait un réservoir. Celui-ci permettait- il l'élevage de poissons ?

Jardin des simples

A proximité de l'infirmerie se trouvait un petit jardin. Celui-ci déclinait toute une gamme de plantes médicinales (rose, lis, sauge, glaïeul, menthe, cumin, pavot...). Les moines possédaient une connaissance empirique mais très précise des vertus médicinales des plantes.

L'herboriste avait un rôle important dans l'abbaye dont il était à la fois l'apothicaire et le médecin.

Le jardin des moines

Disposé en amphithéâtre, il était planté de

longues allées de charmille qui servaient de promenade aux religieux.

Plusieurs jets d'eau conservaient dans cet agréable séjour une

délicieuse fi-aîcheur. En contemplant ce vaste espace, on peut y découvrir l'influence de la Renaissance italienne. La composition

s'opérait dans des ensembles plus vastes, étagés en terrasses et ouvrant sur de larges perspectives. Le jardin à l'italienne se

caractérisait par l'utilisation d'écrans de végétation taillés qui créaient

des échappées ou encadraient le paysage.

Cumin

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Grand iardin

Le plan terrier nous montre un grand jardin entouré d'arbres.

Celui-ci est divisé en 4 rectangles. Il y avait le long du Jardin un cabinet (petit lieu couvert). On retrouvait souvent ce type de

construction dans les monastères. Il était construit au sein de la nature où le silence favorisait la prière et la méditation.

Autres parterres

Outre les plates-bandes déjà mentionnées, le monastère de Saint-Pierre comptait encore deux jardins à l'avant-plan fort bien entretenus. Les parcelles étaient plus grandes et certainement réservées à la culture des légumes.

L'hortulus était important dans les monastères. Il avait une

fonction purement économique et nourrissait toute la congrégation.

Les quelques écrits qui parlent de cette alimentation quotidienne, ordinaire précise que la nourriture monastique était surtout végétarienne. Le menu était composé comme suit : le pain, la soupe de légumes ou d'herbes et deux portions de légumes, herbes ou racines, des finits, des œufs, rarement du poisson.

Le potager, étymologiquement fournissait les légumes du pot. C'était surtout les navets, poireaux, oignons, aulx, échalotes et des légumes oubliés comme le panais et le maceron qui entraient dans les soupes. Les légumineuses (fèves, pois, lentilles, vesces), sources de protéines, tenaient également une grande place.

Les jardiniers monastiques pratiquaient la sélection des plantes. Par exemple, la carotte, racine blanche et fibreuse, considérée d'abord comme une plante médicinale, a fini par devenir un légume et la feuille de betterave est

devenue la bette.

Dès le moyen-Age, on retrouvait l'utilisation de porée. Celle-ci

\Uimn tntinitn

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était une recette classique de légumes verts cuits puis hachés

rassemblant des bettes, des choux, des aromates,...

Calvaire

Un Calvaire, dressé sur une éminence, apprenait aux religieux que les heures du repos sont courtes et que les

croix se mêlaient à nos joies sur le chemin de la

vie.

Verger ou pomarius

Dès 812, Charlemagne donnait des prescriptions (Capitulare de villis vel curtis imperialis) concernant les végétaux à utiliser.

Parmi les espèces encouragées par l'empereur, on trouvait : pommier, poirier, prunier, pêcher, néflier, noisetier, noyer, vignes.

rumer

Gérard Hubert

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Bibliographie

Régine PERNOUD et Georges HERSCHER, Jardin de monastères.

Acte Sud, 1996.

Pierre DONATDEU Elisabeth MAZAZ, Des mots de paysage et de jardins. Revue d'histoire de la pharmacie, Ed Educagri.

Bernard BECK, Jardin monastique, jardin mystique. Ordonnance et signification des jardins monastiques médiévaux. Revue d'Histoire de la Pharmacie, 2000.

J.VOS, Lohbes. son ahhave et son chanitre. tome 2, ed. tj^jographie de Ch. Peeters, Louvain, 1865.

G-H CONREUR, Descriptions de TAhhave de Lobhes nar des voyageurs du 18° siècle, s.n., s.l., 31/09/1990, HPS 30, décembre 1994.

SAUMERY, Les délices du pais de Liège ou Description

géographique, topographique et chronologique des monuments sacrés et profanes de cet Evêché - principauté et de ses limites.

tome 2, Everard Kints(imprimeur de SON ALTESSE), Liège, 1739.

TH. LEJEUNE, Les édifices religieux de Lobhes. Recueil trimestriel d'archéologie religieuse, deuxième série, tome 4, ed. Société du Pas de Calais, Arras, 1877.

Références

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