T H E S E
en vue de l’obtention du grade de
DOCTEUR DE L'ʹUNIVERSITE MONTPELLIER 2 Discipline : Biologie des populations et Ecologie
Présentée et soutenue publiquement par
Sandra BARANTAL
Le 31 mai 2011
Diversité des litières et cycles biogéochimiques en forêt tropicale humide
______
JURY
Eric CHAUVET DR, CNRS, Toulouse Rapporteur
Etienne DAMBRINE Pr, Université de Savoie, Chambéry Rapporteur
Alain BRAUMAN DR, IRD, Montpellier Examinateur
Marc BUEE CR, INRA, Nancy Examinateur
Stephan HÄTTENSCHWILER DR, CNRS, Montpellier Directeur de thèse Heidy SCHIMANN CR, INRA, Kourou Co-‐‑directrice de thèse Nathalie FROMIN CR, CNRS, Montpellier Membre invité
(co-‐‑directrice de thèse)
Thèse réalisée au
Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) Centre national de la recherche Scientifique
UMR 5175
1919 Route de Mende 34293 Montpellier cedex 5
Et à l’UMR Ecologie des forêts de Guyane (UMR ECOFOG) Campus agronomique
97387 Kourou cedex
Sous la direction de Stephan Hättenschwiler (CEFE-‐‑CNRS) Et la co-‐‑direction de Nathalie Fromin (CEFE-‐‑CNRS)
& Heidy Schimann (INRA-‐‑UMR ECOFOG)
Remerciements
Je remercie tout d’abord mes encadrants, Stephan Hättenschwiler, Heidy Schimann et Nathalie Fromin. Stephan je te remercie pour la qualité de ton encadrement et de tes conseils, ta richesse intelectuelle, ta patience et ton incroyable gentillesse. J’ai grandi scientifiquement et aussi humainement à tes côtés. Heidy, un grand merci pour ton accompagement complice au cours de ces deux années passées en Guyane, pour ton soutien tant professionnel qu’amical et pour ton enhousiasme. Nathalie, un grand merci pour ton efficacité et ta disponibilité sans faille. Je vous remercie tous très chaleureusement pour votre accompagnement scientifique et amical tout au long de cette aventure, pour m’avoir toujours fait confiance et encouragée.
Je remercie sincèrement les membres du jury qui ont accepté de lire, décortiquer et évaluer ce travail : Eric Chauvet, Etienne Dambrine, Alain Brauman et Marc Buée.
Mes remerciements vont également aux membres de mon comité de thèse, Eric Garnier, Damien Bonal et Alain Brauman, pour l’intérêt qu’ils ont manifesté à l’égard de mon projet et pour leurs suggestions.
Travailler dans deux laboratoires d’accueil, de part et d’autre de l’Atlantique, avec leur lot de spécificités, d’échanges et de rencontres scientifiques mais aussi d’amitiés, d’environnement, de mode de vie différents, c’est tout autant d’aventures scientifiques et humaines et d’individus à remercier. Merci à toute l’équipe scientifique de l’UMR ECOFOG. De ces deux années passées en Guyane, je n’oublierai pas l’ambiance familiale de ce labo ainsi que son dynamisme.
Merci à toute l’équipe du projet StoichioDiversity, au sein de laquelle j’ai savouré de riches échanges scientifiques. Et je remercie également les membres de l’équipe Bioflux ainsi que tous ceux que j’ai pu côtoyer dans les dédales du CEFE; l’émulation scientifique que j’ai ressenti au sein de labo m’a porté tout au long de ma phase d’analyse et de rédaction.
Je remercie tous ceux qui m’ont aidé dans la mise en place des différentes expérimentations et/ou analyses, et qui ont su insuffler de la bonne humeur à la besogne. Un merci tout particulier à Audin Patient. Audin, merci de m’avoir aidée tout au long des ces deux années en Guyane et notamment pour ta participation à la mise en place de cette véritable “usine à feuilles mortes”, pour m’avoir accompagnée semaines après semaines pour collecter / sécher / trier ces dizaines de kg de feuilles mortes. Je remercie Eliane Louisana pour m’avoir initiée à l’univers de la cuisine enzymatique et pour sa disponibilité, lorsque, toujours trop optimiste, je suis arrivée avec mon planning ultra-réduit pour une session bien intense. Merci également à Patrick Chevin, Nicolas Fanin, Maggy Margaret-Vedel, Caroline Duret, Jean Marchal et Flavien Branchereau, pour leur aide aux innombrables pesées et au lavage bien fastidieux des litières, à Benoit Burban pour m’avoir initiée au Lycor (et à ses caprices).
Au delà de l’usine à feuille morte, il y a eu l’atelier de confection des quelques 1800 litter bags;
merci à Elisabeth Hättenschwiler pour son aide très précieuse. Merci aux techniciens du
CIRAD qui nous ont aidés à transporter les quelques centaines des kilos de fertilisants sur le
terrain. Merci à Bruno Buatois et Raphaelle Leclerc de la plateforme d’analyse chimique
de Montpellier pour leur incroyable disponibilité.
Merci aux amis thésards, post-docs, stagiaires avec qui j’ai eu la chance de partager science, rires et amitiés, en Guyane : Clément Stahl, Fabien Wagner, Ervan Rutishauser, Claire Fortunel, Bénédicte Bachelot, Emile Fonty, Clément Lermite, Emilien Weissenbacher, Läetitia Bréchet, Timothy Paine, William Montaigne, Greg Lamarre. Et à Montpellier : Catherine Soler, Tanya Handa, Sylvain Coq, Emeline Pettex, Emmanuel Gritti, Maud Bernard-Verdier, Vincent Bonhomme, Nicolas Fanin, Mathieu Coulis, Romain Gallet, Fédérico Manna, Jessica Kok. Un merci tout particulier à Catherine Soler, my WonderCat, pour son incroyable générosité et à Maud Bernard-Verdier pour son aide très précieuse des dernières heures.
Une pensée chaleureuse à tous ceux qui, en dehors de la science, m’ont accompagnée d’une façon ou d’une autre grâce à leur amitié : Nolwenn Aubert, Marion Echard, Sophie Fèbre, Anaïs Rot, Virgine Gallou et Maiwenn Le Rest.
Une tendre pensée à Thomas Laisné. Ta présence au cours de ces derniers mois m’a été précieuse et délicieusement réconfortante.
Et un grand, grand merci à ma famille !
Résumé
Malgré l’importance reconnue des forêts tropicales humides dans la régulation du climat et du cycle global du carbone, la biogéochimie des forêts tropicales reste moins bien appréhendée que celle des autres biomes. En particulier, il existe encore de larges incertitudes quant aux limitations nutritives des processus écosystémiques ou encore sur le rôle de la biodiversité pour les cycles biogéochimiques. La diversité spécifique élevée des arbres de forêt amazonienne se traduit localement par une forte hétérogénéité de la qualité des apports de litière foliaire, ces apports constituant une ressource primordiale d’énergie et de nutriments pour les communautés d’organismes hétérotrophes du sol. Cependant les conséquences d’une telle hétérogénéité des litières foliaires pour le fonctionnement souterrain sont encore peu connues dans ce milieu.
L’objectif de cette thèse est d’établir une compréhension mécaniste des effets de la qualité des apports de litière ainsi que du rôle de leur diversité sur la décomposition. J’ai combiné des fertilisations factorielles de carbone (C), d’azote (N) et de phosphore (P) à l’utilisation d’une large gamme de stœchiométrie C : N : P des litières (issues de différentes espèces d’arbres) en forêt tropicale de Guyane française et en laboratoire pour évaluer la nature et l’étendue des contraintes énergétiques et nutritives imposées par la qualité des litières sur les activités des décomposeurs et la décomposition. Bien que la perte en masse des litières dans ce système d’étude apparait largement expliquée par la qualité des différentes formes de C des litières, suggérant un fort contrôle de la disponibilité en énergie sur la décomposition, les ajouts externes de C n’ont pas permis de mettre en évidence cette apparente contrainte énergétique. Cependant, je montre que la décomposition des litières tropicales est limitée conjointement par N et P, et que l’amplitude de cette co-‐‑limitation est fortement reliée à la disponibilité en P des litières ainsi qu’à leur stœchiométrie N : P. Ainsi, même si le P apparaît plus profondément limitant dans ce système (en accord avec l’hypothèse généralement admise d’un fort déficit en P en forêt tropicale humide), l’accès à l’N foliaire semble également contraindre la décomposition.
Je mets également en évidence des effets positifs de diversité des mélanges de litières sur la décomposition, largement amplifiés par la présence de la faune détritivore. De plus, en présence de faune, il apparait qu’une forte dissimilarité stœchiométrique dans les mélanges de litières favorise ces effets positifs. Finalement, je montre que ces effets de diversité des litières sont renforcés à travers les effets à long terme des apports de litières issues des différentes espèces d’arbres contribuant à ces mélanges. Ce résultat suggère que la complémentarité de l’utilisation des ressources émerge à travers des interactions à long terme entre les arbres et les organismes décomposeurs. Cette thèse met ainsi en évidence que la diversité fonctionnelle des arbres, via la qualité de leurs litières module la décomposition et donc le recyclage des nutriments et le cycle du carbone en forêt Amazonienne de Guyane française.
Mots clés : forêt Amazonienne, décomposition des litières, stœchiométrie C : N : P, énergie, diversité fonctionnelle
Abstract
Tropical rainforests play a key role in regulating Earth’s climate and global carbon cycle.
Although their global importance is well-‐‑recognized, the factors that are controlling ecosystem processes and the role of biodiversity for the functioning of these ecosystems are less understood than for other biomes. The high tree species diversity in Amazonian rainforests translates into a high variation of leaf litter quality input to the soil. These inputs represent a major resource of nutrients and energy for heterotrophic soil organisms.
However the consequences of tree diversity driven heterogeneity in leaf litter quality for belowground processes are poorly studied.
In this PhD thesis, I aim to develop a better mechanistic understanding of how leaf litter diversity and associated heterogeneity in litter quality drives decomposition in the tropical rainforest of French Guiana. With a factorial fertilization experiment adding carbon (C) in the form of cellulose, nitrogen (N), and phosphorus (P) in all possible combinations, and the use of a wide range of leaf litter C : N : P stoichiometries, my goal was to identify the nature and the extent of energetic and nutritional constraints on decomposer activity. Despite an apparent litter C quality control over decomposition, suggesting energy limitation on decomposition, external cellulose additions did not alleviate the supposed energetic constraint. However, litter decomposition was conjointly limited by N and P, with initial leaf litter P and N:P stoichiometry as the dominant litter trait determining the extent of this NP co-‐‑limitation. Thus, even if P seems to be the key limiting factor in our study system (in accordance to the often stated P deficiency hypothesis in many tropical rainforests), the access to N seems also to play an important role in controlling decomposition.
Litter diversity effects on decomposition of litter mixtures were mostly positive and they were particularly strong in the presence of soil fauna and with increasing stoichiometric dissimilarity of the litter mixtures. These positive litter mixture effects on decomposition were also reinforced with the long-‐‑term presence of individuals of the tree species contributing to the litter mixtures. This result suggests that complementarity effects in mixed litter decomposition may emerge through long-‐‑term interactions between aboveground and belowground biota. Collectively, this PhD thesis showed that functional diversity of trees, via their leaf litter quality and resource availability in the environment influences decomposition, and thus affects the carbon and nutrient cycles in this Amazonian rainforest of French Guiana.
Key-‐‑words: Amazonian rainforest, litter decomposition, C : N : P stoichiometry, energy, functional diversity
INTRODUCTION 1 I. La biodiversité comme moteur du fonctionnement des écosystèmes 5 1-‐‑ Richesse spécifique et fonctionnement des écosystèmes 6 2-‐‑ Vers une meilleure intégration de la diversité fonctionnelle 11 II. La décomposition, un processus clé du fonctionnement des écosystèmes 13
1-‐‑ Un processus multitrophique 14
2-‐‑ La qualité de la ressource organique issue des producteurs primaire régule
fortement la décomposition 18
III. Limitations en ressources et approche stœchiométrique des interactions
plantes-‐‑décomposeurs 21
1-‐‑ Pourquoi et comment étudier les limitations nutritives des processus ? 21 2-‐‑ Les apports de l’écologie stœchiométrique 24 3-‐‑ L’importance de la forme biochimique du carbone pour les décomposeurs 27 IV. Biogéochimie des forêts tropicales humides : un contexte particulier 29
1-‐‑ Le paradoxe des forêts tropicales : une végétation luxuriante sur un désert
nutritif 30
2-‐‑ Hétérogénéité biogéochimique des forêts tropicales 34
V. Questions et hypothèses 36
VI. Contexte de l’étude et cadre expérimental 38
CHAPITRE 1 : Contraintes stœchiométriques sur les micro-‐‑organismes
décomposeurs 41
Manuscrit : Stoichiometric constraints on tropical microbial decomposers
Barantal S., Schimann H., Fromin N., Fanin N., Hättenschwiler S. (en préparation)
CHAPITRE 2 : Les effets de la fertilisation C, N, P sur la décomposition
en forêt Amazonienne 65
Manuscrit : C, N,P fertilization effects on decomposition in an Amazonian rainforest Barantal S., Schimann H., Fromin N., Hättenschwiler S. (en préparation)
CHAPITRE 3 : Dissimilarité stœchiométrique dans les mélanges de litières 83 Manuscrit : Litter mixture decomposition under C,N and P fertilization in a tropical rainforest Barantal S., Schimann H., Fromin N., Hättenschwiler S. (en préparation)
CHAPITRE 4 : Diversité chimique et histoire du sol 101 Manuscrit : Long-‐‑term presence of tree species but not chemical diversity affect litter mixture effects on decomposition in a neotropical rainforest
Barantal S., Roy J., Fromin N., Schimann H., Hättenschwiler S. (Oecologia, publié)
SYNTHESE 123
I. Les effets des variations de la qualité des litières sur la décomposition et le
recyclage des nutriments 125
A-‐‑ Synthèse des résultats acquis 125
B-‐‑ Quels mécanismes pour expliquer les effets des ajouts des ressources C,N,P
sur la décomposition ? 127
1-‐‑ Une famine en énergie ? 127
2-‐‑ Mécanismes potentiels de la co-‐‑limitation NP 128 a-‐‑ Les différents groupes de décomposeurs ont différents besoins
stœchiométriques 128
b-‐‑ Les éléments N et P sont stabilisés différemment dans les substrats
organiques 129
c-‐‑ Le rôle de la faune 131
C-‐‑ Comment prédire les effets des espèces sur la décomposition et le recyclage
des nutriments ? 132
II. Des espèces seules au mélanges de litières : le rôle de la diversité 134 III. Quelles conséquences à l’échelle de l’écosystème ? 136
Annexe A 139
Leaf traits and decomposition in tropical rainforests: revisiting some commonly held views and towards a new hypothesis. (2011) New Phytologist
Hättenschwiler S., Coq S., Barantal S., Handa I.T.
Annexe B 173
Does variability in litter quality determine soil microbial respiration in an Amazonian rainforest.
(2011) Soil biology and Biogeochemistry
Fanin N., Hättenschwiler S., Barantal S., Schimann H., Fromin N.
Annexe C 199
Functional diversity of terrestrial microbial decomposers and their substrates.
(2011) Comptes Rendus de Biologie Hättenschwiler S., Fromin N., Barantal S.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 221
Introduction
Introduction
“Clearly a remarkably intricate interplay and continuous feedback among the hydrosphere, atmosphere, biosphere and solid substrate must exist. Until we understand both qualitatively
and quantitatively the interconnectedness of the many Earth systems, conscious human modification of the planet will be rather analogous to a five-‐‑year-‐‑old trying to repair a Swiss
timepiece”
(Ernst, 2000)
La vie sur Terre est possible grâce à une vingtaine d’éléments chimiques qui, ensemble, forment une formidable diversité de molécules plus ou moins complexes (Sterner
& Elser, 2002). Les sources de ces éléments chimiques indispensables à la vie se situent dans la croûte terrestre, l’hydrosphère et l’atmosphère et, les processus biologiques sont ainsi étroitement liés aux échanges des éléments entre ces différents réservoirs. La définition même de la vie implique que les organismes ne se contentent pas de vivre passivement dans leur milieu, et c’est au travers de l’ensemble de leurs activités et des flux générés qu’ils participent au transfert, tous les ans, de plusieurs centaines de millions de tonnes d’éléments et de composés entre l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère (Naeem et al., 2002). Les cycles biogéochimiques correspondent à cette circulation permanente des éléments chimiques entre biosphère et géosphère, et sont ainsi fondamentaux pour le maintien et la régulation du fonctionnement de l’ensemble des écosystèmes de la planète : ils déterminent la viabilité des écosystèmes, des biomes et donc de la planète Terre (Lovelock, 1979;
Schlesinger, 1997).
Dans ce vaste ensemble qu’est la Terre, la biosphère est un système incroyablement
diversifié, complexe et dynamique, incluant 10 à 100 millions d’espèces, résultant d’une
histoire évolutive de 3,5 billions d’années (Dirzo & Raven, 2003). Au cours de cette évolution,
les espèces ont modifié leur environnement, lequel a lui-‐‑même façonné la diversité du vivant
(Laland et al., 1999). Par conséquent, pour comprendre la complexité du fonctionnement
1des écosystèmes terrestres, il faut non seulement comprendre les cycles biogéochimiques, mais aussi le rôle que joue la biodiversité
2dans ces cycles.
Dans une vision simplifiée, le fonctionnement d’un écosystème terrestre s’articule autour de 3 composantes (Swift et al., 1979) : les producteurs primaires, le système des herbivores, et celui des décomposeurs. L’intégrité d’un écosystème est maintenue par le transfert d’énergie et de matière entre ces trois compartiments. Les producteurs primaires (les plantes dans les écosystèmes terrestres) constituent la brique de base du fonctionnement des écosystèmes, en convertissant et en stockant l’énergie solaire sous forme de matière organique (via leur activité photosynthétique), et en prélevant dans le sol les éléments minéraux essentiels à leur croissance. L’énergie chimique potentielle et les nutriments stockés dans la biomasse des producteurs primaires sont ensuite redistribués à l’ensemble des réseaux trophiques aériens et souterrains, via les herbivores (consommateurs de la biomasse vivante des producteurs primaires) et les saprophages (consommateurs de la matière organique morte issue principalement des producteurs primaires). La décomposition de la matière organique morte est le seul processus écosystémique permettant un recyclage massif des nutriments, les rendant de nouveau disponibles pour la nutrition des plantes et des micro-‐‑organismes. Ainsi, production primaire et décomposition sont des fonctions fondamentales des écosystèmes, fournissant nourriture et habitat pour l’ensemble des communautés aériennes et souterraines. Quel que soit l’écosystème considéré, des forêts tropicales arborant une diversité biologique exceptionnelle aux communautés de lichens en Antarctique extrêmement pauvres en espèces, ces processus centraux du fonctionnement des
1
Le terme de fonctionnement d’un écosystème regroupe souvent différentes notions dans la littérature, en lien avec les biens et les services générés par les écosystèmes (propriétés d’un écosystème qui ont directement une valeur marchande ou qui influencent directement ou indirectement le bien-‐être humain). Dans la thèse, le terme de fonctionnement se réfère à sa définition première : l’ensemble des flux de matière et d’énergie au sein d’un écosystème.
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