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Submitted on 1 Jan 1889
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Écoulement des gaz, par un long tuyau
J.-B. Baille
To cite this version:
J.-B. Baille. Écoulement des gaz, par un long tuyau. J. Phys. Theor. Appl., 1889, 8 (1), pp.29-41.
�10.1051/jphystap:01889008002900�. �jpa-00238969�
ÉCOULEMENT DES GAZ, PAR UN LONG TUYAU ;
PAR M. J.-B. BAILLE.
L’hydrodynamique des gaz présente des questions assez coin-
plexes et qui ont déjà tenté un grand nombre de mathématiciens
et d’expérimentateurs (noir, en particulier, les travaux de MM. Ha-
ton de la Goupillière, Hugoniot, li . de Romilly, etc.). Ayant été
amené à m’occuper de la viscosité des gaz et des effets de cette vis- cosité dans un long tube, j’ai voulu traiter une question restreinte
et toute particulière de cette hydrodynamique, et c’est le résultat de ces expériences que je vais résumer ici.
Une masse d’air comprimé s’écoule dans l’atmosphère, par un
ajutage assez court, ou par un long tube. Quelles sont les circon-
stances qui accompagnent ces écouleznents différents? La question
peut avoir des conséquences pratiques intéressantes, et il est facile
de préciser, assez exactement, les conditions expérimentales.
L’écoulement d’ un gaz comprimé, à travers un tube étroit, a été
traité théoriquement un grand nombre de fois. Je ferai usage des formules données dans l’Ouvrage de MM. Jamin et Bouty.
L’appareil que j’ employais m’avait déjà servi pour la recherche de la vitesse du son dans les tuyaux étroits (i ).
Un réservoir de 541it, rempli d’air comprimé, muni d’un ma-
nomètre Bourdon et d’un thermomètre à mercure assez sensible, conmuniquait, par un robinet, avec un ajutage de om, 06 de long
et de o~,55 de diamètre. Cet ajutage pouvait déboucher dans
l’air libre, ou être réuni à un long tube de plomb de 100m de long,
du même diamètre, enroulé soigneusement sur un tonneau, et le
gaz, sortant du réservoir, arrivait à l’air libre par un ajutage exac-
tement pareil au premier, après avoir parcouru toute la longueur
du tube. Au moment de l’ ouverture, le robine t donnait un signal électrique; et l’observateur, par une clef de Morse, indiquait le
passage de l’aiguille du manomètre devant les divisions. Tous ces
signaux étaient inscrits et relevés comme à l’ordinaire.
~’ ) Journal de Pfiysic~ue, 21 série, t. ~TI, p. ~~g3; 1887.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01889008002900
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1. Refroidissement. - La détente du gaz dans le réservoir est
toujours accompagnée d’une baisse de la température. Quelle que fût la durée de l’écoulement, cette chute du thermomètre a tou-
jours été comprise entre i °, 4 et 1 °, 6 C. La pression initiale était de i 1 atm, 5 et la pression finale de 1 atm, 5 ; que le gaz s’écoulât en
278 ou en 35oç, que le réservoir d’air comprimé fût plongé dans
l’air ou dans l’eau, le thermomètre indiquait toujours le même re-
froidissement.
Si la masse du gaz s’était détendue librement avec cette chute de pression, le refroidissement aurait été de plus de i oo~ ; en re-
tardant la détente, on ne diminue pas le refroidissement total;
mais la capacité calorifique de l’air et sa conductibilité pour la chaleur sont tellement faibles que les corps avoisinants cèdent à l’air restant dans l’appareil une quantité de chaleur à peu près
constante, quelle que soit la durée de la détente.
On peut donc conclure de là que l’écoulement d’un gaz est
presque complètement adiabatique, les corps avoisinants n’étant affectés que très lentexnent et très faiblement par les variations
thermiques d’une masse gazeuse. Il faudrait répartir des corps très nombreux et disposés soigneusexnent dans toute la masse du gaz pour qu’on pût espérer compenser à chaque instant et par un apport extérieur la perte de chaleur de cette masse.
Il. Variation de la pression avec la longlleur.
-La théorie indique que, lorsque la vitesse d’écoulement est uniforme, la pres- sion varie en raison inverse de la longueur, de sorte que les soin-
mets des colonnes manométriques, réparties le long du tube d’é-
coulement, soient sur une même ligne droite.
Dans le cas de mes expériences, l’écoulement n’a pas lieu uni-
formément, et il était intéressant de vérifier que la répartition des pressions restait encore la même. Aussi, sur le tube de plomb,
avaient été pratiquées des ouvertures, sur lesquelles on pouvait
établir un manomètre enregistreur (système Richard); et, en rele-
vant comparativement les pressions indiquées, on a pu constater que la loi des pressions 2p = po( 1 - ~ 4 (_p étant l’excès de pres-
sion entre le réservoir et l’atmosphère) était conservée.
On ne peut pas chercher dans ces vérifications une trop grande
précision; car il est difficile d’admettre que, dans toute la masse
du gaz dans le réservoir, la pression ou la température restent
constantes et uniformes. Il n’en serait ainsi que si l’ouverture du robinet donnant passage au gaz était infiniment petite, et l’écoule-
ment infiniment lent. Dans mes expériences, le manomètre du ré-
servoir était placé près de la sortie, et il indiquait probablement la pression du gaz à l’entrée de l’ajutage. Mais le reste de la masse
gazeuse, surtout au début de l’expérience, est certainement à une
pression différente, de sorte que le terme pression dans le réser- voir est seul décini.
III. Retard de la pression. - De même, les termes pression
ait même instant, pression en un point doivent être définis d’ une manière plus précise; car la pression met un temps appréciable
pour s’établir aux différentes points du tube.
J’ai montré (novembre 1887) que la durée de propagation d’une compression est d’autant plus courte que la compression est plus énergique. L’établissement de la pression aux différentes points du tube, pendant l’écoulement, éprouve un retard bien plus grand
encore, et les courbes suivantes (fig’. i) donnent quelques indica-
tions sur la marche du phénomène.
Elles ont été obtenues en donnant au réservoir une pression
Fig.
I. -Établissement de la pression aux différents points du tube.
initiale constante de 3 atmosphères. Un manomètre Richard, indi- quant la pression en centimètres de mercure, fut placé d’abord à
20In du robinet (courbe i) le cylindre enregistreur mis en marche
à la cinquième seconde, le robinet ouvert à la dixième et fermé à
la vingt-cinquième. La même expérience fut recommencée à 40m
du robinet (no 2), puls à 601ll (n, 3), et à 80’" (n" 4) (à Ioomdll ro-
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binet, la courbe, pour p - 2 :¡tm
’1ne se distingue pas assez de
l’horizontale~. La vitesse de l’enregisteur était toujours la même,
car on remontait à chaque fois le mouvement d’horlogerie. L’in- spection de ces courbes montre que les variations de pression sont
de moins en moins brusques à mesure que la longueur augmente.
Il en est de même quand, le robinet fermé, le manomètre com-
mence à redescendre après un léger retard, qui, cette fois, paraît
être le même pour toutes les courbes.
1~. la suite de ces courbes, ont été tracées d’autres courbes éga-
lement intéressantes (~ fzy. 2). Le robinet était ouvert et fermé deux fois de suite avec un rythme de deux secondes. On voit que
Fig. 2.
-Retard des compressions brusques.
la deuxième compression se distingue de moins en moins de la pre-
mière, et l’on comprend qu’elle finisse par se confondre avec elle
(novembre 1887). Il est à remarquer que la deuxième compression
atteint un maximum plus élevé que la première.
Le retard d’établissement de la pression, tel qu’il est indiqué
par les courbes précédentes, n’est pas occasionné seulement par les deux causes’ auxquelles on pense tout d’abord, la propagation
de la compression et l’inertie de l’appareil. Il est dû aussi à ce
fait que, pendant l’écoulement, la pression de la gaine extérieure
de la veine gazeuse est véritablenlent plus faible que la pression du
filet central.
Les courbes suivantes (ftg. 3~ ont été obtenues en donnant 3atm
au réservoiret en plaçant le manomètre à 80~ du robinet. La courbe A indique l’établissement de la pression statique, toutes les ouver-
tures étant fermées. Elle montre l’influence de la propagation de
l’inertie de l’appareil. (On a été obligé d’ouvrir le tube avant
l’arrivée au maximum, pour que la courbe reste dans les limites de la feuille.) La courbe B est obtenue comme les précédentes (pression dynamique). On voit que cette courbe B commence plus
tard et que la tangente est toujours plus inclinée sur l’horizontale.
1~ i~. 3.
-Courbe montrant l’inertie de l’appareil.
Il résulte de là que les différentes couches composant la veine gazeuse, telles que les a considérées Navier, ont véritablement des vitesses et des pressions différentes. Ces deux éléments vont en
décroissant rapidement du centre au périmètre de la section trans-
versale, et les courbes précédentes montrent que la dernière
couche, celle qui frotte contre la paroi solide, et qui seule actionne le manomètre, est de plus en plus en retard sur les autres. C’est
un des effets du frottement des gaz sur les solides intéressant à si-
gnaler.
IV. Pression sur la paroi.
----La couche d’air, placée sur la paroi du tube, éprouve, de la part des couches centrales, deux
actions bien distinctes.
D’abord elle reçoit la pression de ces couches qui se détendent;
puis elle est entraînée par elles, dans le sens du mouvement, avec
une force oblique, proportionnelle à la vitesse de la veine et dé-
pendant des frottements du gaz sur lui-même et sur le solide. Les composantes de ces deux actions, prises normalement à la paroi,
J. de Pitys., 28 série, t. VIII. (Janvier 1889.) 3
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se retranchent, et il peut arriver, à mesure que la vitesse augmente, que la différence devienne nulle ou même négative. La courbe de
la fig’. 4 montre cet effet.
Elle a été tracée par le manomètre à centimètres, placé très près
de l’ouverture, pendant l’écoulement du gaz sous la pression de
1 1 atm, 5 et après un parcours de 20m. Au début, la pression sur la paroi était om, 7 6; elle croît jusqu’à un premier maximum (15), puis elle décroît, et à mesure que la vitesse centrale augmente, la
pression sur la paroi atteint lentement (6S) un minimum de oUl,48;
et, à partir de là, elle croit peu à peu jusqu’au deuxième maximum 0’~1. 8ô (1 98), d’où elle décroît régulièrement.
Fig. 4.
-Variations de la pression près de l’ouverture.
Il est à remarquer que l’allure de cette courbe est modifiée par
une foule de circonstances, qui paraissent d’abord indiiérentes : ainsi la forme et la capacité du manomètre, l’ouverture de ce ma-
nonètre dans le tube d’écoulement, les corps avoisinant la sortie,
et modifiant la vitesse moyenne de la veine et, par suite, la pres- sion sur la paroi ( ).
C’est ainsi qu’une pression de 4atm, 25 ou de 6 atmosphères dans
le réservoir a produit ou non une aspiration dans le manomètre,
suivant que le gaz s’écoulait à travers 1~,22 ou Im,20 de tube; que
l’aspiration ne s’est plus produite pour aucun cas dans le mano-
mètre placé à om, 04 au lieu de 2~n1, 5 de la section finale ; que,
(1 ) On comprend que, si les actions ne sont pas rigoureusement identiques
sur tout le périmètre de la section transversale, s’il s’est produit une petite dys- symétrie quelconque, la veine sera aussitôt animée d’un mouvement hélicoïdal
(expérience de 1~~. van der l~~ensbrugghe ).
après 1 ooill de tnbe, j’ai encore obtenu une aspiration dans un ma-
nomètre à eau sous une pression de 5 atmosphères dans le réser- voir, etc.
Il résulte donc de ces expériences que la pression sur la paroi
peut être transformée en aspiration, pour les points très rapprochés
de l’ouverture. C’est le phénomène utilisé dans les trompes et dans
quelques appareils de mécanique (injecteurs, pulvérisateurs, etc.);
et l’effet obtenu est d’autant meilleur que la vitesse est plus grande
et, par suite, que l’aspiration est déterminée plus près du filet cen-
tral (F. de Romillv) .
Si l’on pouvait construire le tube d’écoulement avec une matière
assez plastique pour épouser la forme de la veine sous r action des
pressions et dessiner la couche dont la pression reste égale à (o-,76)
celle de l’air extérieur, on verrait le tube se gonfler fortement de-
puis le robinet jusqu’aux approches de l’eiubouchure ; il se rap-
procherait de plus en plus du tube réel, deviendrait parfois même plus petit et présenterait la section la plus contractée près de
l’embouchure même. La forme de ce tube hypothétique varierait
du reste rapidement avec le temps.
La vitesse aux différents points présente les mêmes variations
en sens inverse; d’abord nulle ou à peine appréciable jusque très près de l’embouchure, elle augmente alors très rapidement et de-
vient bientôt considérable. L’énergie potentielle du gaz se trans-
forme en force vive, seulement près de la sortie.
La vitesse particulière du filet central, pour laquelle la pression
sur la paroi est de o"’, j6, n’est acquise qu’à des positions et dans
des circonstances très particulières.
Pour calculer cette vitesse même dans le cas le plus simple, il
faudrait connaître la pression ou la vitesse du filet central, c’est-
à-dire faire des expériences différentes de celles que je m’étais proposées.
V. Fornie de la vet~2e. -- La forme de la veine, au moment où
elle sort du tube, s’obtient facilement en saupoudrant une feuille
de papier de poudre fine, noire en avant du tube, rouge en arrière,
et en faisant sortir le gaz au-dessus de cette feuille.
Quelques gouttes d’eau pulvérisée sur la feuille de papier tra-
cent les trajectoires des molécules. On obtient ainsi une section
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plane de la veine; et, lorsque la"’pression est très forte, les parti-
cules solides s’imprègnent dans la masse de papier, et le dessin se
fixe lui-même, sinon il suffit de projeter de l’eau très fine sur le papier gommé d’avance.
Lorsque le gaz s’écoule par un court ajutage, la vitesse devient aussitôt très grande, et les effets se succèdent si rapidement qu’ils peuvent être simultanés ; mais, en observant attentivement,~on peut
apercevoir deux effets distincts.
Fig. 5.
D’abord le jet sort cylindrique et commence à s’étaler très loin
de l’orifice. La poudre noire est soulevée et chassée entièrement;
les molécules suivent une trajectoire rectiligne, à l’intérieur de la
trace blanche; quelques-unes de ces trajectoires sont même in-
clinées sur l’axe, indiquant que la contraction des filets n’est pas
complètement terminée à la sortie du tube. La veine gazeuse, en quittant l’orifice pratiqué dans un tube de très mince épaisseur,
vibre comme cette extrémité du tube et présente des alternatives
37 de dilatation et de compression. En même tcmps la poudre noire
s’accumule sur les bords de la trace blanche comprimée par la dé-
tente du jet. Cette trace blanche cylindrique est le premier phéno-
mène qui se produit, et que l’on retrouve toujours, quelque rapide
que soit l’ouverture du robinet.
En second lieu, une aspiration violente s’établit en arrière du
tube ; la poudre rougc, même celle qui est très éloignée, est aspirée
d’abord à l’intérieur du jet, puis aussi à l’extérieur; et le mélange
des deux poudres montre l’étalement du jet qui cesse d’être c)7Iin-
drique, pour se transformer en cône et même en paraboloïde, à
mesure que le frottement sur l’air extérieur, s’exerçant sur une
sec‘tion plus grande, diminue la vitesse de la veine (~y. 5).
Il faut observer que I’aspiration, soulevant la poudre hors du papier, ne se marque pas comme la compression, de sorte que la
trajectoire des molécules aspirées n’est pas marquée, ni en arrière
du jet, ni même sur tout le périmètre du cône comprimé.
Fig. 6.
Si la pression est moindre et si la vitesse ne devient jamais très grande, comme il arrive par un écoulement à travers les 1 oom, les
phénomènes précédents peuvent être observés plus nettement, car
ils sont plus longtemps distincts. Le jet reste cylindrique pendant
un instant très court, puis il s’étale en cône. L’aspiration est très
faible et reste limitée à une sphère dont le centre est le milieu de
l’orifice, et le rayon croît avec la vitesse. La poudre rouge aspirée
pénètre encore dans l’intérieur du jet, mais elle reste à la partie in-
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férieure de la figure, et se mélange peu avec la poudre noire qui est déjà fixée, quand l’aspiration commence à se reproduire ( ~’zg. 6).
VI. Variation de la pression avec le tem^ps.
-A mesure que le gaz s’écoule, la pression dans le réservoir décroît plus ou moins rapidement. La loi de variation est la loi ordinaire exprimée par la formule dp = - 201320132013? dans laquelle p désigne la pression à
laquelle est dû l’écoulement (différence entre la pression lue sur
le manomètre et la pression atmosphérique extc;rieure~, t le temps
et T la durée totale de l’écoulement. Le nombre x est me fonction
assez complexe de la forme et du volume du réservoir, du ro- binet, etc. La pression initiale étant ~pa, la pression du réservoir,
lit
au bout du temps t, est donnée par 1~ expression~ :=~o~ ~ .
Cette formule se vérifie assez exactement, si l’on n’en exige pas
une trop grande précision, à cause de la difficulté de mesurer p.
Je prenais régulièrement
Il en résulte x
oe3, °7.
-En inscrivant les heures de passage du manomètre à ses divisions, on obtient la durée dt, pendant laquelle
la pression du réservoir baisse de d~. Si l’on fait dp
=i, et si
l’on fait le prodiiiup dt, on obtient, dans chaque expérience, une
série de valeurs assez concordantes entre elles-mêmes, et avec les
mêmes valeurs fournies par d’autres opérations. Les moyennes de ces valeurs ~ dt ont été inscrites dans le Tableau suivant, ainsi
que les valeurs de oc qui en résultent diaprés la formule différen-
~,i d p
_-_otp dt .
Lielle p T - ’
.39 lue nombre x n’est pas tout à fait constant, il croît lentement à
mesure que 1 diminue. C’est qu’en effet la pression qui détermine
la sortie d’une certaine masse de gaz du réservoir ne reste pas constante; elle diminue pendant tout le temps que cette masse de gaz met à parcourir le tube; et lorsqu’elle sort dans l’atmosphère,
la pression est plus faible que lorsqu’elle est sortie du réservoir.
Dans l’expression w dt, il faudrait prendre p au moment non pas de la sortie du réservoir, mais bien de la sortie dans l’ atmosphère
où la pression qui s’oppose à la sortie est bien de .1 a, Il. Et la dif-
férence entre les deux pressions est d’autant plus grande que le tube 1 est plus long. Or, si l’on diminue p, le nombre x
~p clt T ‘t~’
augmente sens
De plus, les derniers nombres x montrent que les filets gazeux, constituant la veine, n’ont pas eu le temps de se redresser com-
plètement et d’arriver au parallélisme par un parcours de 13Clll au moins sous une pression de 1 oatm,5, et, si l’on néglige ces dernières expériences, le nombre x est très sensiblement constant et rap-
proché du nombre théorique.
Comme ce facteur représente 1*’Influence de la forme du réser-
voir, c’est-à-dire la facilité d’accès du gaz à l’orii’ice de sortie, on peut conclure que cette influence reste constante, quelles que soient la durée totale d’écoulement T et la longueur du tube. Ce fait est important, car il montre qu’il ne faut pas pousser trop loin l’ana-
logie qui paraît devoir exister entre la résistance de l’air ambiant
sur les bases d’un cylindre mobile et le frottement du gaz sur l’ouverture du tube par lequel il va s’écouler. On sait, en effet,
que la résistance de l’air sur la base antérieure d’un cylindre
mobile diminue lorsque la longueur de ce cylindre augmente der- rière cette base, à cause de l’entraînement des couches d’air.
En étudiant le produit p dt obtenu expérimentalement, en pre-
nant constamment dp
=oatm, 5, on remarque que ce produit est
affecté de toutes les erreurs qui se rencontrent dans la mesure de p. Ce produit est d’abord très faible et va en croissant rapidement;
puis il arrive à la constance indiquée dans le Tableau précédent;
puis, lorsque p n’est plus que 1 atm, 5 ou 1 atm, et que sa mesure
est devenue plus incertaine, le produit p dt diminue lentement
jusqu’à o. L’écoulement continue en effet pendant un temps très
40
long; la pression est devenue insensible aux appareils les plus délicats, et cependant une flamme voisine du jet vacille longtemps
encore.
On peut donc admettre que la pression du réservoir varie d’après
la formule
-
VII. Vitesse j~2oye~2~2e.
--Le poids du gaz écoulé pendant le
temps T est donné par la formule ordinaire, établie en supposant p constant; en introduisant avant 1"Intégration l’expression précé- dente, on arrive à la formule de la dépense
~ la densité normale du gaz, wo et pi pressions extrêmes dans le
réservoir, R rayon du tube, .’1 frottement du gaz sur lui-même,
s frottement du gaz sur la paroi solide.
Dans mes expériences, toutes les quantités entrant dans cette
formule restaient constantes, excepté T et 1. Il en résulte que le
1 ,
,’d. 1
.