Communication au CA du CNDP des intermittents du service national des productions audiovisuelles
Paris, le 11 juillet 2003.
Le CNDP emploie chaque année une cinquantaine de techniciens de l’audiovisuel sous CDD, contrats d’usage dit des « intermittents du spectacle », régis par les annexes 8 et 10 de l’Unedic.
Nous participons en particulier à la réalisation des programmes à caractère éducatif coproduits avec France 5.
Comme vous le savez, le Medef et la CFDT ont signé un protocole modifiant ces annexes, contre l’avis des organisations représentatives (patronales et syndicales) de cette branche particulière (audiovisuel, cinéma et spectacle vivant).
Nous avons lu cet accord : il contraindra 30 % des intermittents du spectacle à cesser leurs activités. Pour nous autres, techniciens et réalisateurs qui travaillons régulièrement pour le CNDP, cette réforme inique menace notre existence, et notre collaboration avec le CNDP, à laquelle nous sommes cependant très attachés.
Nous sommes conscients de la nécessité d’une réforme des annexes 8 et 10. Celle-ci s’attaque exclusivement aux salariés, et en particulier les plus jeunes et les plus fragiles, alors qu’il est de notoriété publique que les principales responsables du déficit sont les grosses structures de production qui utilisent une main d’œuvre précarisée et pas toujours déclarée en recourant abusivement à l’intermittence.
Nous devons dire que le CNDP a lui aussi pendant des années employé ce que nous appelons des « permittents », des intermittents embauchés à temps complet, alors qu’ils devraient être employés sous CDI. La situation s’est heureusement améliorée mais des problèmes subsistent : les réalisateurs restent payés au forfait, sans que toute leur préparation soit rémunérée, les départs à la retraite des techniciens permanents sont compensés par l’embauche d’intermittents et non de permanents.
Nous sommes attachés à notre métier, nous le défendons contre une réforme qui met en danger la création culturelle, la diversité d’expression, une certaine idée de l’indépendance.
Nous sommes attachés aux productions du CNDP, qui sont de qualité et qui apporte une véritable dimension éducative à la télévision.
C’est pourquoi, avec tristesse mais détermination nous faisons la grève, soutenus par la majorité des permanents - comme nous les soutenons dans leur lutte contre la délocalisation du CNDP à Chasseneuil-de-Poitou, délocalisation qui ne peut que détruire le bel outil éducatif qu’est le service audiovisuel du CNDP.
Enfin, le CNDP, étant membre associé de l’USPA, qui regroupe une partie des employeurs de l’audiovisuel, nous vous demandons de prendre position sur le conflit des intermittents du spectacle et de la faire connaître à qui de droit.