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Les interventions infirmières auprès de jeunes femmes originaires d’Amérique latine dans un but de prévention de grossesses précoces

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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LES INTERVENTIONS INFIRMIERES AUPRES DE JEUNES

FEMMES ORIGINAIRES D’AMERIQUE LATINE DANS UN

BUT DE PREVENTION DE GROSSESSES PRECOCES

MATILDE STRUFALDI

Etudiante Bachelor – Filière Soins infirmiers

VALERIE ZAUGG

Etudiante Bachelor – Filière Soins infirmiers

Directrice de travail : MARIE-CHRISTINE FOLLONIER

TRAVAIL DE BACHELOR DEPOSE ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2016 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS

Haute Ecole de Santé Vaud Filière Soins infirmiers

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Résumé

Contexte : Le taux de grossesses non-planifiées chez les adolescentes dans les pays d’Amérique Latine atteint 28%, tandis qu’en Suisse ce phénomène touche moins de 1%. Cette différence de taux de grossesses est entre autre due à l’éducation sexuelle.

Objectifs : Le but de ce travail est d’identifier les différents facteurs qui influencent le comportement sexuel des jeunes filles d’origine latine pour ainsi pouvoir proposer des interventions infirmières qui diminueraient les grossesses précoces non-planifiées.

Méthode : Six articles tirées des bases de données CINAHL et PubMED ont été retenus pour la revue de littérature. Ils ont été analysés à l’aide de la Grille de Fortin. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et ils sont ensuite développés selon le cadre théorique infirmier de McGill (systémique).

Résultats : La culture latine influence fortement les comportements sexuels des jeunes. Un exemple est le tabou sur la sexualité qui maintient les mythes et les fausses croyances, ce qui favorise des prises de risques à ce niveau. Un autre élément qui accentue cette problématique est la non-utilisation ou l’utilisation irrégulière des moyens contraceptifs, malgré le fait qu’ils sont facilement accessibles depuis quelques années.

Discussion : Pour mettre en place des interventions infirmières, il est important de considérer les attitudes et valeurs tant culturelles qu’individuelles. Un exemple est l’éducation sexuelle orientée vers la pratique qui devrait se faire en groupe mixte avec jeunes de la même origine culturelle.

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Avertissement

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury ou du Directeur du Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles indiquées dans la liste de références.

15 juillet 2016,

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Remerciements

Nous remercions spécialement notre directrice de travail de Bachelor, Madame Marie-Christine Follonier, pour sa disponibilité et les échanges enrichissants tout au long de l’élaboration du travail. Nous lui sommes aussi reconnaissantes de sa flexibilité pendant notre semestre à l’étranger et de ses précieux conseils par la suite.

De plus nous aimerions remercier Mme Line Gagné pour sa disponibilité et le soutien lors des séminaires consacrés au travail de Bachelor.

Nous tenons aussi à remercier Mme Catherine Zaugg Dubuis pour le temps et l’attention consacrés à la relecture et correction d’orthographe de ce travail.

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Table des matières

1. INTRODUCTION ... 1

2. PROBLÉMATIQUE, CADRE THÉORIQUE ET QUESTION DE RECHERCHE... 2

2.1 PROBLÉMATIQUE ... 2

2.2 CADRE THÉORIQUE ... 9

2.3 QUESTION DE RECHERCHE ... 12

3. MÉTHODOLOGIE ... 13

4. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ... 16

4.1 RÉSUMÉS DES ARTICLES ET TABLEAUX D’EXTRACTION DES RÉSULTATS ... 16

4.2 SYNTHÈSE DES RÉSULTATS EN LIEN AVEC LE CADRE THÉORIQUE ... 35

5. DISCUSSION ... 40

5.1 LIEN AVEC LE CADRE DE RECHERCHE ET LE RÔLE INFIRMIER ... 40

5.2 RÉSUMÉ DES RÉSULTATS EN RÉPONSE À LA QUESTION DE RECHERCHE ... 40

5.3 IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE ET LA RECHERCHE ... 42

5.4 CARACTÈRE GÉNÉRALISABLE DES RÉSULTATS ET CONTEXTE SUISSE ... 43

5.5 LIMITES DU TRAVAIL ... 44

5.6 EXPÉRIENCES PERSONNELLES EFFECTUÉES EN EQUATEUR ET AU NICARAGUA ... 45

6. CONCLUSIONS ... 47

(7)

1.

Introduction

Biologiquement, l’âge idéal pour concevoir et bien porter à terme une grossesse se situe entre 20 et 30 ans. Dans le cas où cette dernière se déroule avant 20 ans, les risques sont surtout d’ordres social, économique et psychologique. Dans certaines sociétés, les grossesses avant 20 ans sont néanmoins fortement encouragées et soutenues malgré les risques (Pasini, Béguin, Bydlowski & Papiernick, 1993).

En comparaison avec la Suisse, les grossesses précoces sont beaucoup plus fréquentes en Amérique Latine. Le pays avec le taux le plus élevé est le Nicaragua où 28% des femmes accouchent avant leurs 18 ans. Les pays en voie de développement en Amérique Latine ont un taux de fécondité des adolescentes qui est préoccupant. En revanche, tomber enceinte avant 20 ans en Suisse est un phénomène qui diminue depuis les années 1970 : actuellement, le taux de femmes qui accouchent avant leurs 20 ans, est de 1% (Gindroz, 2014).

Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU, 2013), citée dans caracol.co, les causes du taux aussi élevé de grossesses précoces, sont le manque d'éducation sexuelle tant de la part des parents que des institutions, le manque d'informations relatives aux méthodes contraceptives et à la planification familiale.

L’éducation sexuelle s’avère être une prévention efficace contre les grossesses précoces (Delgrande Jordan & Inglin, 2012).

Pour ce travail de Bachelor nous nous concentrons sur la prévention sexuelle et le rôle infirmier dans cette dernière. Nous commençons par une description de la problématique et des concepts clés qui en découlent. Par la suite nous présentons le cadre théorique et les concepts principaux sur lesquels nous nous basons. Le travail de Bachelor a été formulé suite à l’analyse d’articles que nous avons cherchés sur les bases de données de CINHAL et PUBMED. Pour la recherche des articles nous avons utilisé des mots-clés relatifs aux concepts clés du travail.

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2.

Problématique, cadre théorique et question de recherche

2.1

Problématique

Selon Tessier (2012), l’éducation en santé est à la base de tout type de prévention. L’éducation individuelle et l’animation de groupes sont deux moyens pour atteindre les objectifs éducatifs. L’approche individuelle se montre plus efficace quand on parle « d’éducation thérapeutique », dans le contexte où un individu avec toutes ses caractéristiques individuelles doit faire face à une situation spécifique. L’animation collective, au contraire, est utilisée pour des problèmes sociaux et/ou communautaires. Cette approche permettra de se détacher des problèmes individuels, de travailler sur des représentations partagées, de construire un discours commun, d’identifier des ressources (surtout des personnes-ressources dans le groupe) et de dédramatiser les situations rencontrées.

Dans l’éducation à la santé, plusieurs intervenants peuvent entrer en jeu. Les enseignants, surtout pendant la scolarisation obligatoire, y ont un premier rôle en offrant une éducation informelle à la santé. Les parents, et la famille dans un sens plus large, ont un rôle encore plus crucial dans ce type d’éducation. Pour ce faire, les parents doivent recevoir les bonnes informations afin de se créer des représentations correctes qu’ils peuvent ensuite transmettre (Tessier, 2012).

Toujours selon Tessier (2012), l’éducation correspond à un processus pédagogique qui utilise plusieurs méthodes et techniques. Elle a pour but d’aider la personne à se construire une image positive d’elle-même et de sa propre santé globale en construisant des connaissances spécifiques qui lui permettront de faire des choix favorables à sa propre santé dans un sens large. La réflexion éthique et le travail sur les représentations personnelles sont indispensables.

L’éducation à la santé est une forme de prévention et de promotion de celle-ci. Ces deux derniers concepts seront présents tout au long de ce travail, il est donc impératif de les définir.

Selon bdsp.fr (2015), la prévention se définit comme des :

« Actions visant à réduire l'impact des déterminants des maladies ou des problèmes de santé, à éviter la survenue des maladies ou des problèmes de santé, à arrêter leur progression ou à limiter leurs

conséquences. Les mesures préventives peuvent consister en une intervention médicale, un contrôle de l'environnement, des mesures législatives, financières ou comportementalistes, des pressions politiques ou de l'éducation pour la santé. »

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« Actions visant à réduire la fréquence d'une maladie ou d'un problème de santé dans une population saine, par la diminution des causes et des facteurs de risque. »

En ce qui concerne la promotion de la santé, selon bdsp.fr (2015), elle consiste en un :

« Processus apportant aux individus et aux communautés la capacité d'accroître leur contrôle sur les déterminants de la santé et donc d'améliorer leur santé. Ce concept inclut la promotion des modes de vie aussi bien que l'amélioration des conditions de vies, des facteurs sociaux, économiques et

environnementaux qui déterminent la santé.

La charte de la promotion de la santé d'Ottawa (1986) identifie trois stratégies de base : plaidoirie, facilitation, médiation. A ces stratégies correspondent cinq domaines d'actions : établir des politiques visant la santé, développer les aptitudes et les ressources individuelles, renforcer l'action communautaire, créer un environnement favorable à la santé, réorienter les services de santé. »

L’importance d’une éducation à la santé comme à l’éducation sexuelle est soulignée par le fait que, selon durex.com (S.d), le être sexuel rejoint les facteurs physiques, émotionnels et sociologiques. Ce bien-être fait partie du bien-bien-être fondamental et de la santé de chacun.

L’éducation sexuelle est un autre des concepts clés de ce travail, et pour cette raison c’est important de la définir.

Selon profa.ch (2015),

« L’éducation sexuelle est une démarche de promotion et de prévention de la santé en milieu scolaire. Elle se compose d’un axe éducatif et d’un axe préventif. »

Selon artanes.ch (2015),

« L’éducation sexuelle est à comprendre comme l’éducation à la santé sexuelle adaptée au cadre scolaire. Cet apprentissage doit être envisagé dans le contexte du développement affectif et social de l’enfant et de l’adolescent et est complémentaire à l’éducation dispensée par la famille. »

Pour le développement de ce travail de Bachelor, le concept d’éducation sexuelle est élargi à toutes sortes d’éducations inhérentes à la sexualité : l’éducation sexuelle au niveau scolaire, au sein de la familial et celle transmise par des professionnels de la santé.

De plus, la libération de la sexualité dans les dernières décennies a donné plus de liberté à certains phénomènes sexuels au niveau social. Si ce changement a passablement bousculé les adultes, il a posé des

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difficultés de positionnement aux adolescents, dans ce nouveau contexte (Nisand, Letombe & Marinopoulos, 2012).

La liberté sexuelle à l’adolescence est socialement admise et suit la libéralisation de la contraception. Néanmoins dans certaines sociétés, les grossesses à cette période sont fortement encouragées et soutenues par l’ensemble de la population malgré les risques médicaux et psychologiques (Pasini & al., 1993). Ce changement de vision par rapport à la sexualité a amené plusieurs auteurs à approfondir les études sur ce sujet.

Selon Bianchi-Demicheli, Ortigue & Abraham (2012), la sexualité comprend deux aspects : l’érotisme et la procréation (vocation qui reste socialement plus importante). Ces deux composantes se renforcent souvent mais elles peuvent aussi être en conflit. Les normes sociales à ce propos ont aussi une importance considérable. L’individu confronté à ses exigences personnelles et à celles venant de l’extérieur, aura l’instinct de se mettre en couple. Ce couple sera véhiculé encore une fois par la société et ses caractéristiques qui lui imposeront un certain comportement, également en ce qui concernera son vécu de la sexualité.

Toujours selon Bianchi-Demicheli & al. (2012), il y a plusieurs modèles cliniques qui expliquent la réponse sexuelle humaine. L’un de ces modèles, le « Modèle bio-psycho-social d’Engel », voit la sexualité comme une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. La sexualité est alors considérée comme extrêmement complexe et composée d’une infinité de facteurs indissociables. Un autre de ces modèles, qui rejoint l’idée du modèle selon Engel, est le « Modèle des cinq cercles de Pasini », qui relie cinq dimensions : corporelle, psychologique, relationnelle au sein du couple ou de la famille, socio-culturelle et religieuse.

Des investigations en Suisse ont amené à définir des indicateurs de santé sexuelle. En effet, selon Balthasar, Spencer & Addor (2003), il y en a 25 qui sont regroupés en cinq thèmes principaux. Cela, selon un projet élaboré en mars 2001, est dirigé par l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) et l’Institut de médecine sociale et préventive de Lausanne (IUMSP). Ces indicateurs favorisent une meilleure organisation des surveillances et observations.

Les cinq thèmes contenant des indicateurs plus spécifiques, sont les suivants : 1) Fécondité, grossesse et accouchement

Taux de fécondité par âge

Âge de la mère (mariée) au premier enfant

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2) La santé des organes sexuels et reproductifs 3) Les infections transmissibles par voie sexuelle 4) Les comportements sexuels

5) Les violences sexuelles

Pour ce travail de Bachelor nous prenons en considération le premier thème (en se basant sur les trois subdivisions) de même que le quatrième. Nous les analysons par rapport à l’adolescence, période fréquente du début de la vie sexuelle.

L’adolescence correspond à une période difficile où les jeunes ont besoins d’expérimenter leurs limites où ils se retrouvent souvent en conflit avec les adultes. Dans ce contexte les parents ont un rôle déterminant (Nisand & al., 2012).

Selon Dreyfuss Pagano, V., Frenck, N., de Vargas, D. & Weber-Jobé, M. (1998), le rôle des parents serait d’écouter activement l’adolescent, en ayant une attitude interrogative et non pas un positionnement normatif et d’avoir une notion des besoins de l’adolescent, surtout par rapport à la sexualité. Ce comportement est important pour mieux comprendre l’adolescent et lui donner les bonnes informations en évitant le piège de la surinformation qui peut être à l’origine de beaucoup de confusion chez les jeunes. Cette surinformation est facilement atteinte avec le développement des ordinateurs et d’Internet.

Selon Nisand & al. (2012), actuellement, les problèmes principaux en lien avec la sexualité dans le comportement des adolescents sont les suivants :

• Les conséquences de l’utilisation de matériel pornographique.

• La pratique de l’interruption volontaire de grossesse au lieu d’utiliser une contraception. • Les fausses représentations relatives à la contraception.

En France, un des problèmes est qu’environ 30% des consommateurs de pornographie sont des adolescents. Cette tendance donne aux jeunes une représentation déformée de la sexualité. L’idée de la performance comme point fondamental, l’instrumentalisation de la femme et la visualisation de scènes crues qui amènent à la violence, sont des exemples d’effets négatifs de la pornographie sur les adolescents qui n’ont presque pas d’expérience et sont donc fortement influençables. La sexualité risque de ne plus être vue comme un acte humain mais plutôt purement mécanique (Nisand & al.,2012).

Un autre problème est celui des grossesses non planifiées qui sont en augmentation, aussi bien chez les adultes que chez les mineures. Ceci peut être mis en lien avec le fait que la pratique des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) est gratuite et anonyme, contrairement à la contraception qui est principalement payante et sans confidentialité. Le principe de prévention n’est donc pas correctement

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appliqué. Ensuite, de fausses idées relatives à la prise d’hormones sèment le doute. De plus, lors de relations sexuelles irrégulières avec des partenaires différents, la contraception n’est pas toujours adaptée aux besoins de la femme (Nisand & al., 2012).

Néanmoins, selon Berset cité dans lematin.ch (2014), les avortements chez les jeunes femmes en Suisse ont clairement diminué depuis 2002 quand la loi pour le financement de l’avortement a été acceptée. Ceci même si la contraception n’est pas remboursée par les assurances.

Tout au long de ce travail de Bachelor, on parlera de grossesses précoces non-désirées. Il est donc primordial de définir ce qu’on considère avec cette expression.

Selon SRAJBF (2010), la grossesse non-désirée est définie comme,

« Une grossesse non intentionnelle, non souhaitée, non voulue par un ou les deux partenaires pour de multiples raisons. »

Dans ce travail, le terme "grossesses précoces non-désirées" est utilisé pour parler des grossesses chez les adolescentes (c'est-à-dire chez les femmes qui n'ont pas encore atteint leurs 18 ans), grossesses qui ne sont pas planifiées/voulues.

En ce qui concerne l’éducation sexuelle chez les adolescents, des intervenants externes autres que les parents sont indispensables, car ceux-ci ont souvent tendance à vouloir « protéger » la naïveté de leurs enfants. Cela reste un faux espoir des parents car internet permet aux adolescents d’accéder facilement à beaucoup d’informations concernant la sexualité. Malheureusement, elles ne sont pas toujours correctes. De plus, les parents ne peuvent pas intervenir à tout âge sur ce sujet. Dans tous les cas, la transmission d’informations exactes par des intervenants externes est très importante car elle permet des représentations correctes et positives. (Nisand & al., 2012).

L’éducation sexuelle paraît être une prévention efficace contre les grossesses précoces, mais selon Delgrande & al. (2012), l’initiation sexuelle avant l’âge de 15 ans augmente le risque de grossesses non désirées et de maladies sexuellement transmissibles. Une activité sexuelle à ce jeune âge peut aussi avoir une répercussion sur le plan psychologique, surtout s’il devait y avoir des regrets par la suite. Mais pour la majorité des adolescents (tant garçons que filles), cette première relation sexuelle symbolise le début de la vie d’adulte. Certaines familles encouragent l’autonomie des adolescents ce qui favorise de meilleures relations et interactions entre pairs.

Selon Pasini & al. (1993), la période optimale pour concevoir et bien porter à terme une grossesse se situe entre 20 et 30 ans. Avant et après cette tranche d’âge, il y a des risques médicaux, surtout si la grossesse se

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déroule après 30 ans, et des risques d’ordres social, économique et psychologique, dans le cas d’une grossesse à l’adolescence.

Si on essaie de comprendre l’adolescent de façon transversale et dans la spécificité de la période de vie qu’il traverse, il y a deux mots-clés qui ressortent : « Crise », à ne pas considérer uniquement dans le sens négatif du terme, et « Mobilité », qui peut être traduite comme une plasticité psychologique, corporelle et sexuelle. La plasticité psychologique se présente à l’adolescence sous forme de crises d’identité ; les modifications du corps et de ses fonctions attestent de la plasticité corporelle (ce qui va rejoindre l’aspect psychologique) ; quant à la plasticité sexuelle, elle est marquée par des changements physiologiques et psychologiques. Dans cette perspective, la sexualité chez les adolescents recouvre plusieurs fonctions dites « non-sexuelles » (Pasini & al., 1993).

La première contraception chez l’adolescente nécessite la mobilisation de plusieurs aspects. Tout d’abord le médecin a un rôle important dans l’évaluation gynécologique et psychodynamique, ce qui lui permettra de proposer un moyen contraceptif adapté. Se prendre le temps d’instaurer une bonne stratégie contraceptive est d’autant plus primordial pour la jeune femme, que le recours à l’IVG dans le cadre des grossesses chez les adolescentes est une thématique très délicate qui soulève plusieurs questions d’ordre éthique (Pasini & al., 1993).

Dans le cas où l’adolescente est enceinte et porte à terme la grossesse, il est important d’instaurer dès la période périnatale une prise en charge pluridisciplinaire (assistante sociale, psychologue, pédiatre, gynécologue-obstétricien) (Pasini & al., 1993).

Selon Rüttimann (2012), la Suisse présente le taux le plus bas d’Europe des grossesses de mineures. Ceci serait le résultat d’une bonne éducation sexuelle. Les raisons les plus courantes à l’origine de ces grossesses sont : la mère de l’adolescente a aussi déjà eu un enfant très tôt, l’adolescente veut trouver sa place dans la société en tant que mère ou le désir de devenir mère qui serait là, dans l’inconscient. Dans la majorité des cas, la décision de garder l’enfant est prise par la fille. En Suisse, le taux d’interruption volontaire de grossesses est un des plus bas au monde : 5.75‰ des femmes se décident contre la grossesse.

Selon Gindroz (2014), tomber enceinte avant 20 ans en Suisse est un phénomène qui diminue depuis les années 1970. Pour l’instant le taux de femmes qui accouchent avant leurs 20 ans, est à 1%. En revanche, il y a quand même 1000 adolescentes par année qui font une interruption de grossesse. Les éventuelles conséquences de cette opération montrent que la prévention reste importante (FEDEVACO).

En effet, selon profa.ch (2015), dans le canton de Vaud, il y a plusieurs programmes d’éducation sexuelle durant l’école obligatoire. Le but est d’apporter une bonne connaissance du corps, de reconnaître des

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émotions, la puberté, de développer l’estime de soi, etc. Plus tard sera abordé le sujet de la procréation, toujours en lien avec le respect tant de soi que des autres. Tout aussi important est le thème de l’intimité et des relations aux autres. Avec toutes ces informations, cette éducation vise à prévenir les grossesses non désirées, les infections sexuellement transmissibles et les violences sexuelles. Durant tout ce programme de prévention, l’estime de soi est toujours mise en avant. Ces programmes d’éducation sexuelle se basent sur les « standards européens de l’éducation sexuelle » élaborés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

En comparaison avec la Suisse, les grossesses précoces sont beaucoup plus fréquentes en Amérique Latine, surtout au Nicaragua, le pays le plus concerné où 28% des femmes accouchent avant leurs 18 ans. Les pays en voie de développement en Amérique Latine ont un taux préoccupant de grossesses chez les adolescentes. Les quartiers défavorisés, les bidonvilles, sont les plus concernés (Gindroz, 2014).

Dans ce travail, nous présentons principalement les résultats d’Amérique Latine et la comparaison avec la Suisse sera évoquée dans la discussion.

Les pays d’Amérique Latine font partie des pays en voie de développement. Le terme est défini selon thesaurus.gouv (2015) comme suit :

Un pays en voie de développement est : Un « Pays qui a enclenché un processus, sur les plans économique et social, pour relever le niveau de vie de ses habitants, en tentant de mettre fin, notamment, au faible développement de son industrie, à l'insuffisance de sa production agricole, au déséquilibre entre la rapidité de sa croissance démographique et l'augmentation de son revenu national. (…) »

Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU, 2013), cité dans caracol.co, le manque d’éducation sexuelle tant de la part des parents que des institutions et le manque d’informations relatives aux méthodes contraceptives ainsi qu’à la planification familiale sont à l’origine d’un taux de grossesses précoces aussi élevé.

Selon Descuve, cité dans Rüttimann (2012), en Suisse, l’âge moyen du début de la vie sexuelle, se situe vers 17 ans. Ce chiffre est stable depuis quelques années, néanmoins le taux de jeunes sexuellement actifs à 17 ans est en augmentation. Le 88% de ces jeunes utilisent une contraception.

Selon cosas.com (2015), en Amérique Latine, l'âge moyen du début de l'activité sexuelle est à 14 ans. Cet âge a diminué au cours des dernières années.

Tout au long de ce travail, le terme « infirmières » est utilisé pour la profession d’infirmière tant pour les hommes que pour les femmes.

(15)

2.2

Cadre théorique

Compte tenu de la problématique choisie, le modèle conceptuel de McGill, grâce à sa vision systémique et au concept-pont de la théorie qui est « l’apprentissage », paraissait le plus adéquat en tant que cadre théorique infirmier de ce travail de Bachelor.

Le modèle conceptuel de Mme M. Allen est connu sous le nom de modèle de McGill. Ce modèle se situe dans le paradigme infirmier de l’intégration, paradigme qui, selon Pepin, Kérouac & Ducharme (2010) se centre sur une évaluation multidimensionnelle de la personne en tant qu’être biopsychosocial, culturel et spirituel, en interaction continue avec son environnement (p. 63). Dans ce contexte, l’infirmière doit identifier les interactions circulaires entre la famille et les multiples éléments en jeu dans une situation spécifique (Pepin & al., 2010).

Cette théorie infirmière à large spectre, a été créée et développée au Canada et elle s’applique principalement à ce contexte socio-culturel. Nous utiliserons des concepts de cette théorie en tant que cadre de recherche pour le travail de Bachelor, tout en étant conscientes que les aspects sociaux et culturels ne sont pas pareils.

Dans ce travail de Bachelor des réalités sociales différentes sont comparées. Il est donc impératif de considérer la personne avec toutes ses composantes afin de pouvoir mieux comprendre les relatives différences. L’environnement est aussi un élément fondamental à considérer.

Le modèle de McGill fait partie de l’école de l’apprentissage de la santé. Cela signifie qu’il est centré sur l’apprentissage à l’adoption de comportements visant à améliorer le niveau de santé d’une personne, d’une famille, ou d’une communauté. Dans ce processus d’apprentissage, la relation de collaboration entre la personne/famille et l’infirmière est centrale (Pepin & al., 2010). La personne est conceptualisée sous forme de famille (personne/famille), qui est à son tour identifiée comme un système ouvert. Ce système apprend la santé par la découverte personnelle et la participation active, surtout au niveau familial, et aussi grâce aux interactions avec d’autres systèmes (comme, par exemple, le système sanitaire dans une situation de maladie) (Pepin & al., 2010).

Afin de pouvoir commencer à appliquer ce modèle auprès des familles, il faut toujours tenir compte du niveau de compréhension de ces dernières par rapport à la situation qu’elles vivent (Paquettes-Desjardins & Sauvé, 2008, p. 30). Par conséquent, à chaque étape de la démarche, il est indispensable de travailler en partenariat avec la personne/famille. Cela lui permettra de prendre un rôle actif et concret tout au long du processus (Paquettes-Desjardins & Sauvé, 2008).

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Le génogramme et l’écocarte, deux outils proposés par ce modèle, permettent d’une part une récolte de données du système famille et d’autre part de détecter les difficultés de la famille dans une situation donnée, ses ressources et ses attentes (Paquettes-Desjardins & Sauvé, 2008).

Une bonne partie de l’éducation sexuelle devrait être réalisée en grande partie au sein de la famille. Pour cela, il est intéressant de considérer les adolescents et leurs familles en tant qu’unité impliquée dans son propre apprentissage.

Une vision globale et systémique des familles et de la société, permet de percevoir la problématique d’un point de vue plus complexe mais aussi plus complet et plus proche de la réalité.

Dans ce contexte, toujours selon le modèle conceptuel d’Allen, les infirmières auront six rôles principaux dans leur pratique professionnelle (Paquettes-Desjardins & Sauvé, 2008) :

1. Facilitateurs 2. Collaborateurs 3. Coachs 4. Soignants 5. Modèles de rôle 6. Experts

Des interventions pertinentes auprès des familles devront être mises en place selon les rôles ci-dessus. En reprenant les postulats et les concepts soutenant ce modèle, on en a sélectionné quatre qui pourront nous aider dans le développement de notre travail, dans le but d’avoir un cadre de références précises, qui nous aidera ensuite aussi à analyser les résultats obtenus.

Le « Coping » et le « Développement »

Les premiers de ces quatre concepts sont le coping et le développement. Les deux, font partie de la définition d’Allen de l’un des concepts centraux du métaparadigme infirmier : « La Santé » (Pepin & al., 2010). La santé comporte deux dimensions qui correspondent à ces deux concepts.

Le but du coping se définit par la maîtrise ou la résolution de problèmes plutôt qu’une simple réduction de tension. Le coping est influencé par le vécu de la personne et de la famille (qui constituent deux plans indissociables à travers lesquels il s’articule) et il regroupe des habiletés qui s’acquièrent, se modifient et évoluent dans le temps (Pepin & al., 2010 ; Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

Le développement, à son tour, correspond à la somme de toutes les habiletés acquises au cours de la vie. Il est orienté vers la réalisation des buts de la personne ou de la famille, et vers la réussite dans la vie. La prise de conscience des expériences favorise un développement qui pourra être utilisé lors de nouvelles

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situations. Ainsi les expériences se convertiront en ressources personnelles (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008 ; Pepin, & al., 2010).

Vu que la santé s’apprend au niveau familial, il nous semblait important de la reprendre, avec ses dimensions, comme concept pour notre travail car elle est indispensable à la promotion de la santé sexuelle et à la prévention des grossesses précoces.

Le coping et le développement sont deux processus qui s’instaurent au niveau familial. Ils sont à prendre en considération lors de la mise en place d’interventions auprès des familles.

L’ « Apprentissage »

L’apprentissage est défini comme le concept-pont de cette théorie, car il regroupe les quatre concepts centraux du métaparadigme infirmier (personne, environnement, santé et soins). La personne/famille possède des capacités d’apprentissage et l’environnement est un contexte d’apprentissage. La santé doit faire appel au processus d’apprentissage et les soins infirmiers impliquent une relation de collaboration qui devrait donner lieu à des apprentissages (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

L’apprentissage correspond à l’adoption d’un nouveau comportement ou à la modification d’un comportement existant. Tout cela se fait à la suite d’interactions avec l’environnement. Dans le cas où un apprentissage a lieu, il doit y avoir un changement concret et observable dans le savoir, le savoir-être ou encore le savoir-faire de la personne/famille (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

Ce concept-pont du modèle de McGill a son origine dans la théorie sociale cognitive de Bandura (1977). Cette théorie affirme que deux croyances sont à la base de l’adoption d’un nouveau comportement : l’efficacité du comportement et l’efficacité personnelle (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

Pour qu’une intervention (par exemple : l’éducation à la santé ou l’éducation sexuelle) soit efficace, le processus d’apprentissage est indispensable. Grâce à ce processus, le niveau de santé pourra être amélioré. Vu que la sexualité fait partie de la santé, nous considérons le concept d’apprentissage comme l’un des points clés de l’éducation sexuelle.

Le « Readiness »

Le readiness ou “réceptivité” est défini comme l’empressement de la personne/famille à réaliser des activités d’apprentissage ou la mesure dans laquelle elle est prête à s’engager (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

Un temps de réflexion pour comprendre la situation peut être nécessaire et pour cette raison la personne/famille détermine avec l’infirmière le meilleur moment pour débuter les interventions (quand la

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personne/famille est prête) (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

L’infirmière peut favoriser le readiness de la personne/famille en l’aidant à mieux comprendre sa situation de santé, son besoin ou son problème dans le but de lui donner la possibilité de le travailler et de le résoudre (Paquette-Desjardins & Sauvé, 2008).

Le readiness nous semble un concept très intéressant dans le cadre de notre travail. Vu que nous prenons en compte des cultures et des sociétés différentes, il est important de considérer la motivation et la volonté des familles à effectuer des éventuels changements.

Si le readiness n’est pas présent (par exemple à cause d’aspects culturels), l’intervention n’aura aucun sens. Ce concept nous aide donc à évaluer si une intervention donnée est pertinente ou non dans son contexte.

2.3

Question de recherche

Nous nous focaliserons sur la question de recherche suivante : « Comment les infirmières peuvent accompagner les jeunes femmes originaires d’Amérique Latine, afin de prévenir les grossesses précoces ? »

(19)

3.

Méthodologie

Pour rédiger ce travail, une revue de littérature a été faite grâce à la recherche dans deux bases de données de plusieurs articles en lien avec la question de recherche.

Pour notre recherche documentaire nous avons commencé par reprendre notre question de recherche, que nous avons ensuite séparée en thématiques selon le modèle de PICOT. Chaque thématique nous a amenées à différents mots clés que nous avons traduits en anglais. Les traductions ont été faites à l’aide d’un dictionnaire (thésaurus).

En ce qui concerne la recherche faite sur CINHAL et PubMed, les mots traduits en anglais ont pu être recherchés et c’est ainsi que nous avons trouvé les termes adéquats (MesH) qui ont été utilisés. Exemple (procédé pour CINHAL) :

Thématique Mots-clés en français Mots-clés en anglais Descripteurs

I : Prévention Prévention Rôle infirmier Rôle famille Rôle de la société Contraception Prevention Nursing role Family role Community role Contraception

Health care prevention Nursing role Family role Community role Contraception O : Grossesse non-désirée Grossesse Education sexuelle Comportement à risque Viol Avortement Pregnancy Sexual education High risk behavior Rape

Abortion

Pregnancy in adolescents Attitude to sexuality Risk taking behavior Rape Attitude to abortion P : Mineurs Mineurs Adolescents Puberté Minor Adolescent Puberty Minors (legal) Adolescent behavior Sex maturation C : Amérique Latine Amérique Latine Culture latine Pays en voie de développement Latin America Latin culture Developing countries Latin America Cultural values Developing countries C : Suisse Suisse Europe Pays industrialisés Switzerland Europe Industrialized countries Switzerland Europe Developed countries

La stratégie de recherche documentaire a été développée à partir de la première question de recherche formulée au début de ce travail de Bachelor (cf. tableau ci-dessous). Ensuite, notre question de recherche a évolué grâce aux informations trouvées dans les articles scientifiques : « Comment les infirmières peuvent accompagner les jeunes femmes originaires d’Amérique Latine, afin de prévenir les grossesses précoces ? ». Vu que la recherche documentaire reste pertinente avec la nouvelle question, et que les articles trouvés répondent bien à notre sujet de recherche, nous avons décidé de ne pas modifier la recherche documentaire et d’utiliser les articles trouvés.

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Quelles possibilités, en terme de prévention, y a-t-il de diminuer les grossesses non-désirées des mineures dans les pays d’Amérique Latine en voie de développement, en comparaison des mesures

mises en place en Suisse ?

Nom des bases de

données : Mots clés et/ou descripteurs recherchés : Résultats (nombres d'articles) :

02 m ai 2 01 6 C IN H A L

S1 Health care prevention OR nursing role OR family role OR community role OR contraception 178’019 S2

pregnancy in adolescence OR attitude to sexuality OR risk taking behavior OR rape OR attitude to

abortion 43’222

S3 Minors (legal) OR Adolescent behavior OR Sex maturation 25’784 S4 Latin America OR Cultural values OR Developing countries 34’508 S5 Switzerland OR Europe OR Developed countries 41760

S6 S1 AND S2 AND S3 AND S4 AND S5 1

S7 S1 AND S2 AND S3 AND S5 14

S8 S1 AND S2 AND S3 AND S4 59

S9

S7 OR S8

Avec filtres : Anglais, français, italien, allemand, espagnol et portugais, 2005-2015, Adolescent: 13-18 years 39 P ub M ed S1 ("Primary Prevention"[Mesh] OR "Nursing"[Mesh] OR "Contraception"[Mesh] OR

"Community Health Planning"[Mesh] OR "Family"[Mesh])

587'296

S2

("Pregnancy, Unplanned"[Mesh] OR "Sex Education"[Mesh] OR "Risk-Taking"[Mesh] OR

"Rape"[Mesh] OR "Abortion, Induced"[Mesh]) 68'729 S3 ("Minors"[Mesh] OR "Adolescent"[Mesh] OR "Puberty"[Mesh]) 1'644'068 S4 ("Latin America"[Mesh] OR "Developing Countries"[Mesh]) 67'875 S5 ("Switzerland"[Mesh] OR "Europe"[Mesh] OR "Developed Countries"[Mesh]) 1'147'690

S6 S1 AND S2 AND S3 AND S4 154

S7 S1 AND S2 AND S3 AND S5 812

S8 S6 OR S7 932

S9

Avec filtres : No reviews, 2005 - 2015, Age : child from birth to 18 years, languages : English French,

German, Italian, Spanish

247 S1

0 S1 AND S2 AND S3 AND S4 AND S5 34

S1 1

Avec filtres : No reviews, 2005 - 2015, Age : child from birth to 18 years, languages : English French,

German, Italian, Spanish

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Critères d’inclusion et d’exclusion

Suite à cette recherche et à la sélection des 42 articles trouvés, pour cette revue de littérature nous avons retenu 6 articles qui provenaient de la base de données CINHAL et qui ont été ensuite analysés à l’aide de la grille de Madame M.-F. Fortin (2010), pour vérifier leur fiabilité. La référence de ces articles et leurs résumés sont présentés en détails dans le chapitre suivant.

Les articles ont été choisis selon différents critères d’inclusion et d’exclusion. Le devis souhaité était surtout du type qualitatif mais deux études quantitatives intéressantes ont aussi été prises en compte. Seuls les articles publiés entre 2005 et 2016 ont été pris en considération de langue anglaise, française, allemande, italienne, espagnole ou portugaise. En ce qui concerne la population, il était important que les adolescents considérés aient entre 13 et 18 ans. Des revues de littérature ont été exclues à priori.

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16

4.

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4.

1

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1 ) G o n ça lv es , H ., S o u za , A ., T av ar es , P ., C ru z, S . & B éh ag u e, D . (2 0 1 1 ). C o n tr ac ep ti ve m ed ic al is at io n , fe ar o f in fe rt il it y an d t ee n ag e p re g n an cy i n B ra zi l. C u lt u re , H ea lt h & S ex u a li ty , 1 3 (2 ), 2 0 1 – 2 1 5 . C ’e st u ne é tu de m ix te q ui a é té r éa li sé e au B ré si l e t q ui m on tr e qu e le s gr os se ss es c he z le s ad ol es ce nt es n e so nt p as f or cé m en t l ié es à u n m an qu e de co nn ai ss an ce s re la ti ve s à la c on tr ac ep ti on , m ai s pl ut ôt à l a pe ur d e l’ in fe rt il it é (e t s ur to ut l ’i nf er ti lit é du e au x ef fe ts s ec on da ir es d e la c on tr ac ep ti on or al e) . C et te p eu r fa vo ri se l a pr is e de r is qu es c he z le s je un es a do le sc en te s et c on tr ib ue m êm e à un e au gm en ta ti on d e gr os se ss es p ré co ce s. L ’é tu de m et a us si e n év id en ce la c ro ya nc e qu ’a vo ir u n en fa nt a ss ur e à la je un e fe m m e un e st ab ili té é co no m iq ue . B U T : Il s ’a gi t d ’é tu di er la r el at io n en tr e la p eu r de l’ in fe rt ili té , l a m éd ic al is at io n de la c on tr ac ep ti on e t l ’i né ga li té é co no m iq ue a u B ré si l. C ad re c on ce pt ue l e t de vi s R és ul ta ts C ’e st u ne é tu de d e ca s et hn og ra ph iq ue lo ng it ud in al e fa it e pe nd an t 1 0 an s. L ’é tu de es t u ne s ou s-ét ud e d’ un e ét ud e de c oh or te qu an tit at iv e. D an s la c on cl us io n de s ré su lt at s le s au te ur s co m pa re nt le co m po rt em en t d es je un es a do le sc en te s qu i so nt d ev en ue s m èr es av ec la th éo ri e de « hi dd en tr an sc ri pt » . L es r és ul ta ts n ar ra ti fs s on t s ép ar és e n so us -t hè m es s ui va nt s : U ti lis at io n de c on tr ac ep ti on e t l a pe ur d e l’ in fe rt ili : D an s ce tte é tu de il r es so rt c la ir em en t q ue la m aj or it é de je un es f em m es to m bé es e nc ei nt es , a va ie nt s uf fi sa m m en t d e co nn ai ss an ce s m éd ic al es r el at iv es à la c on tr ac ep ti on m ai s to ut c e sa vo ir e t s ur to ut la p os si bl e in fe rt ili té le ur f ai sa ie nt pe ur . A ve c ce tte p eu r, la f er ti lit é et la m at er ni té p re nn en t d e pl us e n pl us d ’i m po rt an ce . F in al em en t, il se p ou rr ai t q ue la pi lu le a it in di re ct em en t a ug m en té le d és ir d ’a vo ir d es e nf an ts p lu s tô t a u dé tr im en t d e gr os se ss es p la ni fi ée s. D an s l’ ét ud e, le s je un es a do le sc en te s qu i s on t d ev en ue s m èr es n ’é ta ie nt d on c ni m oi ns in fo rm ée s pa r ra pp or t a ux co nt ra ce pt io ns , n i m êm e in té re ss ée s à av oi r de s en fa nt s si tô t. C es m èr es a va ie nt ju st e su bt il em en t c ha ng é la p ra ti qu e co nt ra ce pt iv e po ur te st er le ur f er til it é. E n re va nc he , i l e st v ra i q ue la m aj or it é de c es je un es m èr es a do le sc en te s, a va it co m m en cé la p ra tiq ue s ex ue lle p lu s tô t q ue le s au tr es . P re sq ue to ut es l’ on t c om m en cé e av ec le ur c op ai n (e t n on p as av ec u n ho m m e d’ un e nu it) e t a ve c un e ut il is at io n co m bi né e de p ré se rv at if s et d e co nt ra ce pt if s or au x, c es d er ni er s ét an t fa ci le m en t a cc es si bl es : pr es qu e to us le s ph ar m ac ie ns v en de nt le s pi lu le s co nt ra ce pt iv es s an s pr es cr ip ti on m éd ic al e. L es fi ll es é ta ie nt b ie n in fo rm ée s pa r ra pp or t à la c on tr ac ep tio n et s av ai en t q u’ il ét ai t r ec om m an dé d ’a rr êt er la p il ul e 6 m oi s av an t d e vo ul oi r co nc ev oi r, c ar le s pi lu le s la is sa ie nt d es r és id us . E lle s ét ai en t a us si a u co ur an t q ue c er ta in es p ilu le s av ai en t d es e ff et s se co nd ai re s et d on c le m oi nd re s ym pt ôm e le s ef fr ay ai t e t s pé ci al em en t l a pe ur d e l’ in fe rt il ité . L es je un es m am an s fo nt p ar ti es d u gr ou pe q ui a d éc id é dé lib ér ém en t d e pr en dr e la p il ul e de m an iè re ir ré gu li èr e po ur év it er o u ré du ir e le s ef fe ts s ec on da ir es . E ll es p en sa ie nt q ue c ’é ta it im po rt an t p ou r la s an té d e fa ir e de s pa us es d e

(23)

17 P op ul at io n et éc ha nt ill on qu el qu es jo ur s po ur q ue le c or ps p ui ss e se r ep os er e t r é-ét ab lir la c ap ac it é de c on ce vo ir : vu q ue d an s le c or ps r es ta ie nt de s ré si du s, c ec i n e ch an ge ra it p as la p ro te ct io n do nn ée p ar la p il ul e co nt re la g ro ss es se . M êm e si p ou r ce rt ai ne s ce s cr oy an ce s on t é té c or ri gé es p ar d es m em br es d e la f am il le o u du p er so nn el d e sa nt é, la p eu r de l’ in fe rt ili té é ta it pl us im po rt an te e t l es p ou ss ai t à c on tin ue r de p re nd re la p ilu le ir ré gu li èr em en t. Il e st im po rt an t d e re m ar qu er q ue le s fi ll es q ui o nt é vi té la g ro ss es se p ré co ce , s on t d ’u n cô té p lu s m éd ic al is ée s, c ar e ll es re sp ec ta ie nt le s pr es cr ip tio ns e t f ai sa ie nt c on fi an ce a ux m éd ec in s, m ai s de l’ au tr e cô té e lle s ét ai en t a us si m oi ns m éd ic al is ée s ca r el le s do nn ai en t p eu d ’i m po rt an ce a ux p ot en ti el s li m it es d u sa vo ir m éd ic al e t é ta ie nt , c om pa ré es a ux au tr es , m oi ns in vo lu cr ée s da ns le d éb at s de s ef fe ts n ég at if s de s pi lu le s. D ’a vo ir le b es oi n de te st er la f er til ité a é té m is e n lie n av ec la c ul tu re b ré si lie nn e. L ’e xi ge nc e so ci al e de t es te r la f er ti lit é : D an s la c ul tu re b ré si li en ne il y a u ne e xi ge nc e so ci al e fo rt e de p ro uv er la f er til ité . C el a ex pl iq ue le li en n on c au sa l e nt re la p ri se d e co nt ra ce pt if s et la p eu r de l’ in fe rt il ité . O nz e de s m èr es a do le sc en te s so nt to m bé es e nc ei nt es a pr ès p lu s d’ un e an né e de r el at io n av ec le ur c op ai n et c in q av ec le ur p re m ie r co pa in . A 1 8 an s el le s ét ai en t t ou te s m ar ié es o u vi va ie nt o ff ic ie ll em en t a ve c le ur c op ai n et s es p ar en ts . L e fa it d e to m be r en ce in te s i t ôt p eu t c la ir em en t ê tr e m is e n lie n av ec le b es oi n de p ro uv er la f er til ité , m ai s av oi r un en fa nt s i t ôt r ep ré se nt e en m êm e te m ps u n pr ob lè m e so ci al e t n on p as u ne f iè re a ff ir m at io n de l’ im po rt an ce d e la fa m il le . A ve c la p il ul e, le s je un es a do le sc en te s po uv ai en t r ép on dr e à de ux d em an de s so ci al es : le f ai t d e so ut en ir l’ av is d e re po us se r la g ro ss es se à l’ âg e ad ul te e t e n m êm e te m ps p ro uv er le ur f er til ité d û au f ai t q u’ el le s po uv ai en t i nt er ro m pr e la pr is e de la p il ul e. C es c om po rt em en ts n ’é ta ie nt p as f or cé m en t t ou jo ur s co ns ci en ts . L a pl up ar t d es f em m es c om m en ça ie nt p ar te st er le ur c ap ac it é de c on ce vo ir e n ob se rv an t l a ré gu la ri té d e le ur s rè gl es . S ’i l y a va it d es r et ar ds e lle s vo ya ie nt c el a co m m e de s « év en tu el le s gr os se ss es » . C es é ve nt ue ll es g ro ss es se s de ve na ie nt un th èm e fr éq ue nt e t o uv er te m en t d is cu té c ar la m aj or ité d e fi ll es a va it eu d es r el at io ns s ex ue ll es n on -p ré vu es e t/o u no n pr ot ég ée s. L es f em m es q ui a va ie nt d es r et ar ds m en st ru el s fr éq ue nt s, c el le s qu i t om ba ie nt e nc ei nt es p eu a pr ès a vo ir pe rd u le ur v ir gi ni té o u ce lle s qu i t om ba ie nt e nc ei nt es m al gr é la p ri se d e la p il ul e ét ai en t v ue s co m m e de s fe m m es « ha ut em en t f er ti le s ». L es ir ré gu la ri té s m en st ru el le s ét ai en t a us si c on si dé ré es c om m e de s pr eu ve s qu e le s pi lu le s la is sa ie nt d es r és id us d an s le co rp s et c ec i m et ta it e n da ng er le ur f er til ité . L ’i nv er se ( pe u/ pa s de r et ar d de r èg le s et p as d e gr os se ss es m al gr é qu el qu es o ub lis d e la p il ul e) f ai sa it su sp ec te r un e in fe rt il ité . U ne p eu r qu i i nd ui sa it d’ au ta nt p lu s ur ge nt le b es oi n de p ro uv er le ur f er til ité . C es f em m es o nt d on c ac ti ve m en t t es té le ur f er til ité e n ar rê ta nt la p il ul e et e n n’ ut il is an t a uc un e au tr e pr ot ec ti on . L es é ve nt ue ll es g ro ss es se s ét ai en t m al gr é to ut p er çu es c om m e « no n-pl an if ié es » e t i l a rr iv ai t m êm e pa rf oi s qu e ce s fi ll es r eg re tt ai en t d ’ê tr e to m bé es e nc ei nt es a va nt d ’a vo ir f in i l eu rs é tu de s. M êm e si le s gr os se ss es n ’é ta ie nt p as d ir ec te m en t p la ni fi ée s, c ’é ta it un ri sq ue q ui v al ai t l a pe in e d’ êt re p ri s po ur ê tr e in fo rm ée s su r le ur f er til ité . M al gr é to ut , l es g ro ss es se s re pr és en ta ie nt d an s la m aj or it é de s ca s un e jo ie p er so nn el le e t u n so ul ag em en t s oc ia l. P ou r le s fe m m es , i l e st im po rt an t d e sa vo ir s i e ll es s on t f er ti le s ou p as , e t c ec i a va nt d e co m m en ce r un e re la ti on L a po pu la ti on é ta it un po ol d e pa rt ic ip an ts ( qu i av ai en t é té in te rv ie w és po ur u ne a ut re é tu de ). L ’é ch an ti ll on c om pr en d le s pa rt ic ip an ts c ho is is de m an iè re r an do m is ée da ns la p op ul at io n. L es p ar ti ci pa nt s av ai en t le d ro it de n e pl us pa rt ic ip er à l’ ét ud e, s ’i ls le s ou ha it ai en t.

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18 sé ri eu se . E lle s so uf fr en t d e la p eu r de l’ in fe rt il it é et le s ho m m es , e ux , n e ve ul en t p as e nc or e s’ en ga ge r da ns d es re la tio ns s ér ie us es e t n e so uh ai te nt p as e nc or e pa rl er d ’e nf an t. Il s re ss en te nt p lu s de p re ss io n à fi ni r le ur é du ca ti on sc ol ai re e t s ’a ss ur er u n bo n em pl oi v u qu e le s gr os se ss es p ré co ce s so nt s ou ve nt m is es e n li en a ve c la p au vr et é. Il e st a us si r es so rt i q ue la m at er ni té é ta it u n st at ut d és ir é pa r be au co up d ’a do le sc en te s, e t p lu s en co re p ar c el le s qu i ve na ie nt d ’u n en dr oi t p lu s tr ad iti on ne l e t m oi ns u rb an is é. A vo ir u ne f am ill e sa tis fa it de s be so in s pe rs on ne ls e t ém ot io nn el s et r ep ré se nt e un r ôl e so ci al c la ir e t d on ne a in si u n st at ut d an s la s oc ié té . P ar f oi s, la m at er ni té , d u po in t d e vu e de la je un e m am an , e st a us si m is e en li en a ve c un e st ab il ité o u m êm e un e am él io ra ti on f in an ci èr e. F in al em en t, la p ilu le m éd ic al is e la p eu r de l’ in fe rt il it é. A ve c to ut c e dé ve lo pp em en t m éd ic al d e la c on tr ac ep tio n, to m be r en ce in te p ré co ce m en t e st d ev en u qu el qu e ch os e de p os iti f (m al gr é la p at ho lo gi sa tio n so ci al e de la g ro ss es se p en da nt l’ ad ol es ce nc e) . L ’a m bi va le nc e de s se nt im en ts d es je un es f em m es e st c la ir em en t p ré se nt ée . L es a tt en te s du c ou rs d e la v ie , l es c ho ix e t le s ba se s m or al es : D an s la c ul tu re b ré si li en ne il y a d on c un e ce rt ai ne in co m pa tib il it é en tr e la p ar en ta lit é et la r éa li sa ti on p ro fe ss io nn el le de s fe m m es e t l eu r in dé pe nd an ce . B ea uc ou p de je un es f em m es r êv en t d ’u ne a m él io ra tio n fi na nc iè re , n on p as p ar le bi ai s de le ur m ar i, m ai s gr âc e à le ur p ro pr e éd uc at io n. P ou r ce la , e lle s do iv en t r em et tr e la p ar en ta li té à p lu s ta rd d an s le ur v ie p ou r po uv oi r fi ni r le ur s ét ud es . T ou te s le s ad ol es ce nt es d e l’ ét ud e ve na ie nt d e fa m il le s av ec d es r ev en us si m ila ir es e t s e tr ou va ie nt d on c fa ce a ux m êm es d if fi cu lt és p ou r ét ud ie r. D e l’ ét ud e re ss or t q ue c he z le s fi ll es q ui te na ie nt à c e rê ve , l a pe ur d e l’ in fe rt il it é ne r es so rt ai t p as a us si c la ir em en t, et su rt ou t e ll es v oy ai en t l eu r vi e d’ un e m an iè re li né ai re ( éd uc at io n te rm in ée , p ro fe ss io nn al is at io n, m ar ia ge e t p ui s pa re nt al it é) . C es f il le s, d an s la m aj or it é de s ca s, a tt ei gn ai en t u n ni ve au d ’é du ca ti on p lu s él ev é qu e ce ll es q ui te na ie nt m oi ns à c e rê ve e t q ui to m ba ie nt e nc ei nt es p lu s tô t. L ’i dé e de v ou lo ir r ep ou ss er la p ar en ta li té p ou r fi ni r le ur s ét ud es e t a in si p ou vo ir a m él io re r le r ev en u fi na nc ie r ex pl iq ue le li en e nt re la g ro ss es se p ré co ce e t l a pa uv re té . L es f em m es q ui d on na ie nt la p ri or ité à le ur f or m at io n ex pl iq ua ie nt q ue le s m èr es a do le sc en te s ag is se nt s ou ve nt d ’u ne m an iè re im pu ls iv e et im m at ur e, q u’ el le s ne s on t p as c ap ab le s de p en se r au x co ns éq ue nc es à lo ng te rm e so ci al es e t é co no m iq ue s de le ur s ac te s. C er ta in es je un es f em m es q ui v ou la ie nt c om pl ét er le ur s ét ud es , é vi ta ie nt m êm e de s re la ti on s in ti m es a ve c de s je un es ho m m es , b ie n qu e le s ta tu t d e cé li ba ta ir e so it as so ci é à un e ho nt e so ci al e. D an s ce rt ai ns c as , c es je un es f em m es cr it iq ua ie nt le ur s pa ir s (q ui é ta ie nt to m bé es e nc ei nt es p en da nt l’ ad ol es ce nc e) e n pr ét en da nt q ue la g ro ss es se é ta it le ch em in f ac ile e t c on fo rt ab le p ou r av an ce r da ns la v ie , m ai s el le s le r el ia ie nt a us si d ir ec te m en t à la p au vr et é. E to nn am m en t, la m aj or it é de s fi ll es q ui s on t t om bé es e nc ei nt es p en da nt le ur a do le sc en ce v en ai en t d e fa m il le s, d an s le sq ue ll es le s fe m m es jo ua ie nt u n rô le im po rt an t d an s le m ai nt ie n de la f am ill e. M ai s le s fi ll es p ré te nd en t q ue la v ie ur ba in e m od er ne n e do nn e pl us la m êm e sé cu ri té f in an ci èr e qu ’i l y a q ue lq ue s an né es e t q ue la m ei ll eu re c ho se é ta it de se m ar ie r et d ’a pp re nd re à tr av ai lle r dè s le je un e âg e. C ec i g ar an ti ss ai t p lu s de s éc ur it é fi na nc iè re q ue l’ éd uc at io n. Il c om m en ça it à y av oi r un e po la ri sa ti on e nt re le s de ux g ro up es d e fi ll es q ui d én ig ra ie nt r éc ip ro qu em en t l eu rs d éc is io ns

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19 D IS C U SS IO N : Inte rp ré ta tio n de s ré su lt at s : L es r és ul ta ts d e l’ ét ud e m on tr en t q ue le s fe m m es o nt d es c on na is sa nc es r el at iv es a ux c on tr ac ep ti on s, m ai s qu e la p eu r de l’ in fe rt ili té e st tr ès im po rt an te . L es a tt it ud es d is cr im in at oi re s qu i s ti gm at is en t l a gr os se ss e de s ad ol es ce nt es e t l ’a ss oc ie nt à la p au vr et é ai ns i q ue la m éd ic al is at io n de la f er ti li té av ec la p il ul e so nt d es f ac te ur s so ci au x tr ès im po rt an ts q ui d ém on tr en t u ne a m bi va le nc e so ci al e : d ’u ne p ar t l es f em m es d oi ve nt r em et tr e la m at er ni té à p lu s ta rd e t d ’a ut re p ar t e ll es d oi ve nt p ro uv er le ur f er ti lit é. C ec i p ou rr ai t f in al em en t c on tr ib ue r à un e au gm en ta tio n de s gr os se ss es pr éc oc es . L a co m pr éh en si on d es f em m es p ar r ap po rt a ux e ff et s de la p il ul e et le ur c om po rt em en t d e co nt ra ce pt io n pe ut ê tr e in te rp ré té e co m m e so rt e de ré si st an ce a ux id éo lo gi es n or m at iv es . C es id éo lo gi es p ré te nd en t q ue p ou r as su re r pl us d e sé cu ri té f in an ci èr e il fa ut s e fo rm er e t r ep ou ss er la cr éa ti on d e fa m il le . C el a pe ut a us si ê tr e il lu st ré p ar la th éo ri e de « h id de n tr an sc ri pt » q ui e xp liq ue q u’ un g ro up e op pr es sé p eu t d ev en ir u n fo rt sy m bo le p ub lic d ’a ut or ité e t i nd ir ec te m en t i nc or po re r de s pr at iq ue s ré vo lu tio nn ai re s (p ar e xe m pl e ce s je un es f il le s qu i s on t t om bé es e nc ei nt es sa ve nt c ri ti qu er c el le s qu i o nt c ho is i d e re po us se r la m at er ni té à p lu s ta rd ). L ie n pr at iq ue s oi ns in fi rm ie rs : C et a rt ic le m et e n av an t q ue v u qu e le s gr os se ss es p ré co ce s ne s on t p as f or cé m en t à m et tr e en li en a ve c un m an qu e de s av oi r pa r ra pp or t à la co nt ra ce pt io n m ai s pl ut ôt li ée s à la p eu r de l’ in fe rt il ité , c el a po ur ra it c ha ng er le s in fo rm at io ns tr an sm is es lo rs d ’é du ca ti on s ex ue ll e. C om m en ta ir es : Bia is : Il y a e u ce rt ai ne s pe rt es d e pa rt ic ip an ts d ue s à la m ig ra ti on ( n= 11 ), à l’ em pr is on ne m en t ( n= 2) e t a u re fu s de p ar ti ci pe r (n = 14 ), m ai s la m aj or ité d e ce s pe rt es e st a rr iv ée a pr ès a vo ir c om m en cé la v ie a du lt e et n e ch an ge d on c pa s te lle m en t l es r és ul ta ts p ar r ap po rt à la p at er ni té . C di bi lit é de s do nn ée s : V u qu e l’ ét ud e se b as e su r un e au tr e ét ud e de c oh or te , l es d on né es s on t b ie n dé ve lo pp ée s et a na ly sé es . L im it es : Il y a p eu d e re ch er ch es f ai te s pa r ra pp or t à la p eu r de l’ in fe rt ili té q ui s em bl er ai t m al gr é to ut ê tr e pl us r ép an du e qu e ce q ui é ta it im ag in é. L a m aj or it é de s re ch er ch es u ti lis ée s po ur c et te é tu de s on t a rr iv ée s pa r ha sa rd a u th èm e de l’ in fe rt ili té e n es sa ya nt d e sa vo ir p ou rq uo i l ’u til is at io n de co nt ra ce pt io n ét ai t s i b as se .

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20 2 ) S am an d ar i, G ., & S p el ze r, S . (2 0 1 0 ). A d o le sc en t S ex u al B eh av io r an d R ep ro d u ct iv e O ut co m es I n C en tr al A m er ic a: T re n d s o v er t h e P as t T w o D ec ad es . In te rn a ti o n a l P er sp ec ti ve s o n S ex u a l a n d R ep ro d u ct iv e H ea lt h , 3 6 (1 ), 2 6 -3 5 . C et te é tu de q ua nt ita ti ve a na ly se s ur u ne p ér io de d e 20 a ns l e co m po rt em en t se xu el d es j eu ne s ad ol es ce nt es â gé es d e 15 à 1 9 an s, . L ’é tu de e st ré al is ée d an s qu at re p ay s d’ A m ér iq ue L at in e (N ic ar ag ua , G ua te m al a, H on du ra s et E l Sa lv ad or ) et e ll e pr en d en c on si dé ra ti on l ’i nf lu en ce d es fa ct eu rs s oc io -é co no m iq ue s. L es r és ul ta ts s on t dé ta ill és p ou r ch aq ue p ay s, e n pr és en ta nt l ’é vo lu ti on d e co m po rt em en ts s ex ue ls e n lie n av ec l es di ff ér en ts f ac te ur s qu i l es in fl ue nc en t. B U T : L e bu t d e ce tt e ét ud e es t d e co m pr en dr e le s te nd an ce s, d an s le s 20 d er ni èr es a nn ée s, e n ce q ui c on ce rn e qu at re a sp ec ts d e la s an té s ex ue lle ch ez le s ad ol es ce nt es â gé es d e 15 à 1 9 an s, d an s qu at re p ay s de l’ A m ér iq ue C en tr al e (N ic ar ag ua , H on du ra s, E l S al va do r et G ua te m al a) . L es q ua tr e va ri ab le s in ve st ig ué es s on t : la p re m iè re e xp ér ie nc e se xu el le , l a pr em iè re r el at io n am ou re us e, la n ai ss an ce d u pr em ie r en fa nt vi va nt e t l ’u til is at io n de m oy en s co nt ra ce pt if s m od er ne s. C ad re c on ce pt ue l e t de vi s R és ul ta ts Il s ’a gi t d ’u ne é tu de de sc ri pt iv e de ty pe qu an tit at if . Il n ’y a p as u n ca dr e th éo ri qu e sp éc if iq ue bi en d éf in i, m ai s l’ ét ud e s’ ap pu ie s ur la co m pr éh en si on d es fa ct eu rs d ém og ra ph iq ue s et s oc io -é co no m iq ue s as so ci és a ux te nd an ce s se xu el le s et re pr od uc ti ve s da ns le s qu at re p ay s en q ue st io n. L es r és ul ta ts s on t p ré se nt és à l’ ai de d e ta bl ea ux e t g ra ph iq ue s po ur le s qu at re p ay s et le s qu at re v ar ia bl es -c lé s su r un e pé ri od e de 2 0 an s en tr e 19 87 e t 2 00 7. L es c ar ac té ri st iq ue s dé m og ra ph iq ue s on t a us si é té m is es e n év id en ce . C ar ac té ri st iq ue s dé m og ra ph iq ue s A u Sa lv ad or e t a u N ic ar ag ua la p lu pa rt d es a do le sc en te s en tr e 15 e t 1 9 an s vi va ie nt e n ré gi on u rb ai ne . A u H on du ra s le po ur ce nt ag e vi va nt e n ré gi on u rb ai ne a a ug m en té d ur an t l es 2 0 an né es o ù se d ér ou la it l’ ét ud e. A u G ua te m al a, la m aj or ité d e ce s je un es v iv ai en t d an s un e ré gi on r ur al e. E n gé né ra l, le n iv ea u d’ éd uc at io n de s je un es a a ug m en té d an s le s qu at re p ay s pe nd an t l ’é tu de , d e m êm e qu e le s ta tu t so ci o-éc on om iq ue . L e gr ou pe d ’â ge e nt re 1 5 et 1 9 an s co rr es po nd à e nv ir on ¼ d e la p op ul at io n da ns le s qu at re p ay s. T en da nc es d an s le s co m po rt em en ts d e sa nt é se xu el le e t r ep ro du ct iv e (f em m es 1 5-19 a ns ) : 1. A vo ir e u u n e ex p ér ie n ce s ex u el le P ro po rt io n st ab le a u Sa lv ad or ( de 3 1 à 33 % ). D im in ut io n au G ua te m al a (d e 29 à 2 4% ). S ta bl e au d éb ut a u N ic ar ag ua e t a u H on du ra s m ai s av ec e ns ui te u ne d im in ut io n da ns le s de rn iè re s an né es p ou r le N ic ar ag ua ( de 4 0 à 35 % ) et u ne a ug m en ta ti on p ou r le H on du ra s (d e 31 à 3 8% ). 2. A vo ir é d a n s u n e re la ti o n a m o u re u se D an s le s qu at re p ay s, d ur an t l es 2 0 an s de l’ ét ud e, o n a en re gi st ré u ne d im in ut io n. L e N ic ar ag ua a g ar dé le ta ux le p lu s él ev é to ut a u lo ng d e l’ ét ud e (d e 37 à 3 0% ), s ui vi d u Sa lv ad or ( de 2 9 à 22 % ), d u H on du ra s (d u 26 à 2 5% ) et f in al em en t d u G ua te m al a qu i a e u le ta ux le p lu s ba s (d e 26 à 2 0% ). P op ul at io n et éc ha nt ill on P ou r ce tt e re ch er ch e, il s ne r et ie nn en t q ue le s ad ol es ce nt es â gé es d e 15

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21 à 19 a ns . T ot al d e fe m m es e nt re 15 e t 1 9 an s pr is es e n co ns id ér at io n du ra nt le s 20 a ns d e l’ ét ud e :: • N ic ar ag ua : n = 10 ’3 65 • H on du ra s : n = 9’ 41 8 • E l S al va do r : n = 6’ 04 6 • G ua te m al a : n = 7’ 13 5 T O T : n = 3 2’ 96 4 L a ta il le d e l’ éc ha nt ill on co rr es po nd à u ne sé le ct io n ra nd om is ée co ns id ér an t l e pl us g ra nd no m br e de f em m es jo ig na bl es d an s ch aq ue pa ys a ve c le s en qu êt es dé m og ra ph iq ue s et s ur la sa nt é. I l a é té a da pt é au ss i à la g ra nd eu r du pa ys e t à s es m oy en s d’ at te in dr e le s ge ns ( ce la da ns le b ut d e re nd re l’ éc ha nt il lo n re pr és en ta ti f po ur la po pu la tio n de c ha qu e pa ys ). E ch an til lo nn ag e ac ci de nt el 3. A vo ir u ti li u n e m ét h o d e co n tr a ce p ti ve m o d er n e D an s le s qu at re p ay s, d ur an t l ’é tu de , o n a en re gi st ré u ne a ug m en ta ti on . L e G ua te m al a a ga rd é le ta ux le p lu s ba s (d e 7 à 27 % ), s ui vi d u H on du ra s et d u Sa lv ad or ( de 2 4-25 à 6 0% ) et f in al em en t d u N ic ar ag ua q ui a e u le ta ux le p lu s él ev é (d e 35 à 7 6% ). 4. A vo ir a cc o u ch é d ’u n e n fa n t vi va n t D an s le s qu at re p ay s, d ur an t l es 2 0 an s de l’ ét ud e, o n a en re gi st ré u ne d im in ut io n L e N ic ar ag ua a e u la di m in ut io n la p lu s im po rt an te e n pa rt an t d u ta ux le p lu s él ev é, il e st p as sé d e 26 à 2 0% ; da ns le s au tr es tr oi s pa ys ( H on du ra s, S al va do r et G ua te m al a) le ta ux a d im in ué d ’e nv ir on 3 % . U ne p ré se nt at io n pl us d ét ai ll ée p ou r ch aq ue p ay s et à c ha qu e en qu êt e a au ss i é té r ep ré se nt ée à l’ ai de d e ta bl ea ux (i ll us tr an t a us si d es c ar ac té ri st iq ue s so ci o-dé m og ra ph iq ue s) .

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