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DE L'ENTOMOLOGIE L'APPLICATION A LA MÉDECINE LÉGALE MONTRÉAL EUSÈBE SENÉCAL & CIE, IMPETMEUES-ÉDITEUIÎS. WYATT JOHNSTON et GEORGE VILLENEUVE

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(1)

L'APPLICATION

DE L'ENTOMOLOGIE

A LA MÉDECINE LÉGALE

PAR LES PROFESSEURS

WYATT JOHNSTON

et

GEORGE VILLENEUVE DE MONTRÉAL

Extrait de L'UNION MEDICALE DV CANADA

MONTRÉAL

EUSÈBE SENÉCAL &

CIE,

IMPETMEUES-ÉDITEUIÎS

20 rue Saint-Vincent 1897

(2)
(3)

L'APPLICATION

DE L'ENTOMOLOGIE

A LA MÉDECINE LÉGALE

PAR LES PROFESSEURS

WYATT JOHNSTON

et

GEORGE VILLENEUVE DE MONTRÉAL

Extrait de L'UNION MEDICALE DV CANADA

MONTRÉAL

EUSÈBE SENÉCAL &

CIE,

IMPKIMEURS-ÉD1TEUKS

20 rue Saint-Vincent 1897

(4)

Digitized by the Internet Archive

in

2009 with funding from

Ontario Council of University Libraries

http://www.archive.org/details/lapplicationdeleOOjohn

(5)

L'APPLICATION DE L'ENTOMOLOGIE A LA MEDECINE LÉGALE. (0

Parlesprofesseurs

WYA.TT JOHNSTON

(?) et

GEORGE VILLENEUVE

(3). de Montréal.

Les

remarquables résultats des études de

Mégnin

(4) sur la faune des cadavres a faitentrer l'entomologie dans la pratique usuellede la médecine légale, nul expert ne peut maintenant l'ignorer. Il est possible maintenant de reconnaître depuis

combien

de

temps un

cadavre a été exposéet de fixer

approximativement

la date

du

décès, en étudiant la faune animale qui s'est développée dans ce cadavre. C'est a

Mégnin

seul

que

revient l'honneur d'avoirécrit cechapitre spécial de la médecine légale et d'avoir ouvert cette nouvellesourcede preuvemédico-légale, quoique Bergeret(5) avantlui eut tenté detirerquelques applications pratiques del'entomologie basées surles connais- sances incomplèteset les fausses notions qui avaient cours de son temps.

La

publication de la

Faune

des cadavres de

Mégnin

a contribué

beaucoup

àvulga- riser lesujet, quoique la division des différentes phases de la putréfaction en huit périodes, au lieu de la division plus simple en quatre périodes, soit plus compliquée et plusdifficileàcomprendre.

Depuis 1878, Brouardel (6) et ses collègues, à la

morgue

de Paris,ont eu recours

aux

bons officesde

M.

Mégnin,

pour une

quinzaine de fois

au

moins, et mis ses connaissances à contribution.

Les

résultats obtenus ont

donné

la plus entière satisfaction. Il est arrivé très souvent

que

l'exactitudedesescon- clusions, tiréesseulement de l'examen de quelquesdébris

humains

etde quelques insectes, a été vérifiée parlesdéveloppements subséquents de l'affaire. Quelque-

foisle mystèrequi entourait la trouvaille, n'a jamais été éclairci, maisil n'est pas arrivé

une

seule fois que les résultats de l'enquête aient

prouvé que

les conclusionsde

Mégnin

fussent erronées.

M.

Brouardel (7) rapporte lefaitsuivant quitient absolument

du

merveil leux. Il fut

nommé pour examiner

lecadavre d'un enfant de huitans,trouvé dans

une

caisseà savon; lecorps était momifié.

On

lui

demandait

despécifier l'époque à laquelleremontait lamort.

M.

Brouardel sefitadjoindre M.Mégnin.

(1) Ludevantl'AssociationMédicaledu Canada, août 1896,etpublié en anglaisdansle

Montréal Médical Journal,livraison du moisd'août 1897.

(2) Université McGill (3) UniversitéLaval.

(4) Mégnin(P

;. Lafaune des cadavres, Paris 189i, Gazette HebdomadairedeMédecine

etdeChirurgie, 20juillet 1893 ;Lafaune destombeaux 1887.

(5) Annales d'Hygiènepubliqueetde Méd. l'égale, 1855, tomeiv.

,p.404.

(6) Lamortsubite, 1894, p. 99;L'infanticide, 189C,p. 141

(7) L'infanticidepage 143.

(6)

Celui-ci, après avoir étudié la succession des

mouches

et des larves dont on retrouvait les débris,a affirmé que l'enfant avait étémis dansla caisse à

une

époque oùles

mouches

n'avaient pas encore

commencé

leur évolution, c'est-à- dire dansladernièrequinzaine defévrier, et que, depuis ce

moment,

il s'était passé

deux

hiverset

un

été.

La

mère, qui était inculpée, était atteinte de phtisie pulmonaire; sesentant mourir,elle

avoua

qu'elle avait misl'enfantdang la boîtele 23 févrierde l'annéeprécédente.

Cependant, ces résultats brillants nesontpas sansdangers.

Des

imitateurs de

Megnin

pourraientse livrer àdes déductions spéculatives,ne reposant pas sur des connaissances solides, carseul

un

entomologiste de premier ordre peut

mener

cesexpertises à

bonne

fin.

Ou

bien onpourraitêtretentéd'employerles

données de

Megnin

dansdes pays ou sous des climats

elles ne pourraient recevoir leur application.

Nous

avons

donc

penséqu'avant detirerdesétudesde

Megnin

des déductions applicablesau Canada, ilserait utilede faire quelques observations comparatives, afin de rechercher jusqu'à quel point les données recueillies sur la faune des cadavres, en France, pourraient s'appliquer en

Canada.

Ilest vraimentregrettable, dansl'intérêt de lascience,

que M. Megnin

n'ait pas donné, en

même temps

queles principes

généraux

de l'entomologie et les applicationsmédico-légales qu'ilen afaites, les

nombreuses

observations d'où

ila tiré ces déductions.

Nous

pourrions ainsinous rendre

un compte

plusexact des degrés dans lesvariations des dates d'apparition, qu'il a rencontrésdansdes expériencesfaites sous des conditions déterminées.

Pour

plus de commodité,

nous

avonsarrangé, sous forme de tableau, l'époque d'apparition

que M. Megnin

assigne, dansles travaux que nous avons mentionnés,

aux

différentes espèces entomologiquesqui envahissent le cadavre; quoique, naturellement, il faille

accorder

une

certaine latitude

pour

les variations qui

peuvent

se présenter.

Nous

no désirons pasattribuer àM.

Megnin,

personnellement,la i*osponsabilité de ce tableau.

L'applicationde l'entomologie à lamédecine légale repose sur ceprincipe

que

les produits des différentes périodes de laputréfaction attirent certaines espècesde fauneeten repoussentd'autres.

Lesdifférentes périodes quicorrespondent à

chaque

espèce peuvent être résumées dela façon suivante ainsi que le

démontre

le tableau.

Lorsque

le

cadavreestencoreàl'état frais, il attire leslarves des diptères (Musca, Curto- nevra et Calliphora).

Lorsque

la putréfaction

commence

à se faire sentir, arrivent les

mouches

à viande Lucilia et Sarcophaga.

Un

peu plus tard, à lapériode de formation des acidesgras,le cadavreestenvahi pardes Coléoptères

du

genre Dermesteset desLépidoptères

du

genre Aglossa (nous n'avonsjamais rencontré cette dernière espèce dans nos observations canadiennes, quoiqu'elle paraisse être très

commune

en France).

Peu

après,ilse développe

une

véri- table fermentation caséïque qui appelle la

Pyophila

des Diptèreset laNecrobia des Coléoptères. Arrive ensuite lapériodede fermentation

ammoniacale com-

posite, sous l'influence de laquelle se produit

une

liquéfaction noirâtre des matières animalesetdont lesémanationsattirent

une

sériedetravailleursappar-

(7)

tenant

aux

Coléoptères (Necrophorus, Silpha, Hister et Saprinus), ainsiqu'aux Diptères (Ophyra, Thyreophora,

Phora

et Lonchea').

La

période suivante est celleles tissussubissentde la momification etsontenvahis par les Acariens, dontlesdébriset les

excréments

se déposent sous

forme

de poussière. Subsé-

quemment,

à

mesure que

les tissus sedessèchent, apparaît une seconde génér- ation d'Agiossa avecaussi le Dermestes Tineolaet les Coléoptères Attagenuset Anthrenus. Finalement,

quand

il nereste plus

du

cadavre

que

les téguments desséchés,

deux

formes de coléoptères apparaissent

pour

les ronger, cesont le Tenebrio et le Ptinus.

Dans

le cas de cadavres inhumés, la fauneest

beaucoup moins

variée, elle consisteraitsimplement dans le

Phora

et

YOphyra

des Diptères et \ePhilonthus et le

Rhizophagus

des Coléoptères avec

ceux

des Diptères qui ont

pu

envahir le

cadavre avant son inhumation.

FAUNE DES CADAVRES EXPOSÉS A

L'AIR (1)

(COMPILÉ

D'APRÈS

MÉGNIN

)

PÉRIODES

(8)

FAUNE

DES

CADAVRES INHUMÉS

avant

l'inhumation

(D)

Calliphora, * Cyrtoiieura

(

(D)

Orpnyra, *

Phora après l'inhumation

«! (c) PhiJontes*

Khozophagus

(T) Achorutes, Templetonia

Nous

avons

marqué du

signe (*

) lesgenres que

nous

avons rencontrés dans nos observations.

La

listesuivante, quirenferme toutesles espècesmentionnées par Mégnin, nous aété fourniegracieusement par

M.

F. H. Chittendene,

du

bureaud'ento- mologie de Washington. Lesespècestrouvéespar nousetqui n'apparaissent pas dans la liste de Mégnin, sont placées entre guillemets [ ]. Celles qui sont précédées de la lettre

A

appartiennent àl'Amérique

du Nord

; de lalettre E,à l'Europe, lalettre

C

indique

que

lesespèces qu'elle précède sontcosmopolites etsont

communes

à l'Amérique

du Nord

.

Diptera.

— C Musca

domestica,

Musca

carnaria

= E

Sarcophaga carnaria,

G

Cyrtonenrastabulans,

G

Calliphora vomitoria,

G

[C. erythrocephala,~\

G

Lucilia cœsar,

E

Sarcophagacarnaria,

E

S. arvensis,

E

8. laticrus,

G

Piophila casei

G

P.petasionis,

E Anthomyia

vicina (espècesinconnues),

E

Thyreophoracynophila,

E

T. furcata,

E

T. anthropophaga,

G Ophyra

leucostoma,

E

O. cadaverina Pyrellia cadaverina,

E

Lonchea nigrimana,

G Phora

aterrima.

Coleoptera. — C

Dermesteslardarius,

G

D.frischii,

G

D.undulatus,

G

Necro- bia

=

Ernatus ruficollis,

G

U. cœruleiis,

=

violacens.

G

Necrophora Ifossor),inter-

ritptus,

G

N. humator,

G

[silpha littoralis)

=

Asboluslittoralis,

G

S. obscura,

A

[$*

noviboracensis~\.

G

Hister cadaverinus,

A

H. fœdatus,

G

Saprinus rotundatus,

A

\_S.assimilis~\,

G

attagenuspellio,

C

Anthrenusmuseorum,

G

Tenebrio molitor,

G

T.obscura-!,

G

Ptnu-i brunneui,

G

Philonthus ebeninus,

G

[P. politus~\,

G

Rhizo- p/iagusparallelocollis,

G

\_Omosita colon,

A Trox

unistriatus~\.

Lepidoptera. — E

Aglossa piiiguinalis,

G

A. cuprealis,

G

Tiaeola biselliela

G

T. pjellionella.

Acaui.

E Uropoda

nummularia,~E Trachynotus cadaverinus,

G

Tyroglyphus spinipes, T. siro,

G

T. longior, EGlyciphagus spinipes,

E

67. cursor,

E

Serrator amphibius,

E

S. necrojphagus.

Thysanura. — E

Achorutes armatus,

E

Templetonianitida.

Ilestintéressantde constater parce tableaule

nombre

restreint d'espèces del'ordre diptère, coléoptère,acarienetlépidoptèrequel'onrencontreenFrance

;

en pratique,l'identification devientdonc relativement facile.

Il faut avoir bien présent àl'esprit

que

les observations de

Mègnin

n'ont été prises

que

surdes cadavres humains. C'est

un

fait dignede

remarque

que deconstater l'absencedans ce tableau de certaines espèces qui s'attaquent àla chair des animaux,des oiseaux etdes reptiles. soit qu'ils n'apparaissent pas dansla liste de Mégnin, soient qu'ils ne s'attaquent au cadavre

humain que

longtempsaprèsladernièreescouade mentionnéeparl'éminententomologiste.Les insectesnécrophores, parexemple,qui s'attaquentaugibier,aprèsquelquesjours

(9)

d'exposition, n'envahissent le cadavre

humain

qu'après plusieurs mois.

De

sorteque, à notreidée, lesopinions basées sur des expériencesfaitessur lachair desanimaux, des

chevaux

par exemple, misesen conti'adictionaveccelles de .M.

Mégnin, ont

peu

de valeur pratique ; ce qu'il faut plutôtcesont des expériences faites sur des restes humains, d'après des dates précises et sous conditions météorologiquesnotéesavec soin. C'est dans cette idée

que

nous avons fait certaines observations dont nousparlerons bientôt, et d'autres qui ne sont pas encore terminées.

Nous

avons

commencé

nos étudesil

y

a2 ans.

Aucune

observation

que nous

sachionsn'a encore été publiée,sur cesujet,

aux

Etats-Unis,

ou au

Canada.

(Avec lagracieusepermission du Montréal Médical Journal.)

(10)

8

Afin de

comparer

les résultats sous les différents climats,

nous avon&

recherché quelle étaitlatempérature

moyenne du

sol etde l'airde Montréal,

Greenwich

etParis. (Les observations parisiennes ont été prisesàune profon.

deur

un peu

différentede celle desautres).

La

différencedelatempérature en été est beaucoup

moins

considérable qu'on ne pourraitle croire; celapourraitexpliquerla concordance générale de nosrésultats avec ceux de Mégnin.

Les

particularités

du

climat

du Canada

sont

un

hiverlonget froid, pendant lequel laterre est couverte d'une épaisse

(Aveclagracieusepermission duMontréal Médical Journal)

(11)

etle30septembre,estde 65àMontréaletde 53àParis.

La

température

moyenne

de l'étéest

un peu

plus élevée àMontréalqu'à Paris.

La

proportionde l'humi- dité, enété,est de 72à Montréal etde 71 à Paris.

La

faune

que nous

avonsétudiée provient desenvirons de Montréal.

.#.

TEMPERATIJIîEDli l'air °FAIIH.

MOYENNHS MENSUICLLKS

TEMPÉRATURE DU SOL

»

FARHENHEIT MOYENNES MENSUELLES

Montréa Paris Green- wich

Montréal à 40 pouces

Paris à 40 pouces

ureen- wich à 38 pouces

Mont-

réal à I

pouce

Paris à 2 pouces

Green- wich

à 1

pouce

Janvier

(12)

10

les 12 qui restent sont rares sur ce continent.

Par

contre,nous avonsrencontré deux espèces qu'ilne mentionnepas, ce sont les insectes

Trox

et Omosita, qui sont rares en France, quoiqu'appartenant

au

genre Sarcophaga.

Nous

avons rencontré

constamment

les diptères de la première et de la seconde périodes,sur les cadavresexposés

pendant

lasaison

chaude

; tout

au

contraire,

nous

neles avons pastrouvés

pendant

l'hiver, à

moins que

les corps eussentété gardés à l'intérieurdes maisonspendant quelquesjours. L'exception suivante vaut lapeined'être notée.

Le

cadavre d'un aliéné échappé d'un asile le 22

(Aveclagracieusepermission du Montréal MédicalJournal.)

(13)

11

Une

déductionqui n'estpas mentionnée par Mégnin, maisqui nousa été d'une utilité pratique considérable, c'est

que

lorsque l'on trouve des pupes de diptèresvides, on peut direque la durée de l'exposition n"a pas été

moindre

d'un

mois

; tandis

que

l'absence de pupes vides indique

que

l'exposition ne

remonte

pasà plus d'un mois, pendant le

temps

chaud.

Nos

observations sontabsolument semblablesà celle de Mégnin,

quant

à l'ordre de succession. Ainsi, lorsque les acariensexistaient, nous avons trouvé la preuve

que

les genres Bilpha etHister les avaient précédés.

Nous

n'avons rencontré legenre Pyophila que lorsque lasaponification

du

cadavreétait très avancée.

Les

Dermestesexistaient avantlapériode de saponification, mais pas

au

début de la décomposition. Les genres Calliphora et Lucilia sont les insectesque nous avonsrencontrés jusqu'à la fin

du

premier mois, dans des cas

lesdates ont

pu

être établies d'une manière certaine.

Nous

n'avons pas trouvé le genre Lucilia danslescas

l'exposition n'avait duré

que

quelques jours.

Nous

n'avonsjamais rencontré les genres Attagenus, Anthrenus, Tenebrio etPtinus,mais

comme,

dansaucune de nosobservations,l'expositiondescadavres n'avaitatteint lapériode d'invasion de ces insectes,mentionnée par Mégnin,leur absenceconfirme larègle générale établiepar lui.

Dans un

casoù la durée de l'exposition, établied'une manière certaine, avait étéde 5 semaines, les os

du

crâne étaient à nu. les clavicules

complètement

dépouillées des parties molles et désarticulées, ces insectesn'ont pas été rencontrés.

La

disproportion deladécompositiondesdifférentes parties

du

corps, dansce cas, était absolu-

ment

remarquable, carles organes

abdominaux

étaientsibien conservés,qu'il a été possible de fairedesrecherches chimiques

pour

l'arsenic.

Chaque

foisqu'il a été possible de lefaire, nous avons élevéles larvesafin

depouvoirdéterminer exactementle

temps

nécessaire

aune

évolution complète.

La

durée d'uncycle n'ajamais été moindre

que

celle donnée par Mégnin. Ila été

extrêmement

difficiled'obtenir plusde

deux

générations.

Malheureusement

le

pamphlet

publiédepuis par le bureau d'entomologie de

Washington

n'avait pas encore paru lors de nos premières observations, et nous n'avons

pu

leur appliquer lesexcellents conseils qu'il

donne

sur l'entomologie pratique.

Dans une

affaire où l'unde

nous

(1) avait été appelé

comme

expert,l'étude de lafaunefournit des renseignements précieux àla justice.

Dans

les premiers joursde

mai

1895, on trouva le cadavre d'un inconnu, le crâne percé par

un

trou de balle,dans

un

endroit désert.

Le

cadavre avait subi en entierlatrans- formation en gras de cadavre ou adipocire, et dans plusieurs endroits, les os

•étaientmisà nu.

Le

corps et ses vêtements fourmillaient de petites larves?

blanches,

que

l'on reconnut à leurssauts caractéristiques, appartenirà l'espèce Pyophilacasei,cequifut vérifié]>arl'évolutionsubséquente deceslarves

De

plus, le cadavre et lesvêtements étaientlittéralement couverts de grosses larves de diptèreset de pupesvides

que

nous ne

pûmes

identifier exactement. Il n'y avaitpas d'acariensni decoléoptères.

La

théorie émise par la police était

que

(1) Le docteur Villeneuve.

(14)

12

cetindividu avait été assassiné pendant l'hiverdans

une

maison située près de l'endroit où fut trouvé ce cadavre.

La

présence en si

grand nombre

de dip- tères renversa

complètement

cette théorieenfaisant

remonter

la date del'ex- position

du

cadavre

aux

jours chauds de l'été

ou

de l'automne précédents.

Lancées surcette piste, les recherches aboutirent à faire identifier le cadavre

comme

celui d'un inconnuqui avaitétévu danscevoisinage,pendantlesrécoltes etqui avaitsur lui

un

revolver.

Subséquemment

on trouva un revolver près de l'endroit oùavaitreposéle cadavre, cequi

donna

raison à l'opinion émise toutd'abord parl'expert qu'ilagissait d'un casde suicide.

Dans

lemois de février 1895, on apportaàl'un de nous (1)le cadavred'un enfant nouveau-né qui avaitété trouvé sous

un

plancher d'une

chambre

debain située directementau-dessus de lacuisine.

On

fit en

même temps

rapport que,

si lesdépositions des témoins étaientvraies, lecadavre de l'enfant devait avoir, étéplacéàl'endroitoù on l'avaittrouvé,cinqsemaines auparavant.

Des

étrangers avaient

remarqué

quelaservante de lamaison, quel'onsupposait être la

mère

de cetenfant, avait présenté

un développement

abdominal suspect, quoiquela maîtressede la maison aitdéclaré àl'enquête qu'elle n'avait rien remarqué.

Après

la nuit en question, cette rotondité disparut tout à coup, et lesmanières de lajeune fille parurentsingulières etétrangespendant lesquelques jourssui- vants.

Une compagne

decetteservante,qui partageaitsa

chambre,

ditque,cette

même

nuit, l'inculpée était alléedans la

chambre

debain,en disantqu'elleallait

changer de bas, et qu'elle étaitrevenue couverte desang.

Un

mois plus tard, desdraps

du

lit et des sous-vêtements de la servante, présentant des taches considérables de sang, furent saisispar la police. Mal- heureusement,

un examen

vaginal convenablene fut pasfait lorsde l'enquête ;

mais

nous apprîmes

subséquemment

qu'uneespècede

sage-femme

avait

examiné

lajeune fille àla

demande du

coroner

McMahon

etqu'elleavait trouvé lessignes d'une grossesse récente. Quoi qu'il en soit, il paraissait établi

non

seulement

que

laservante avait été enceinte, mais qu'elle avait réellemont accouchée à l'époque mentionnée. Il restaitseulementà établir l'identité de l'enfant.

Le

cadavreétaitdans

un

étatde décomposition trèsavancée,et fourmillait d'insectes et de larves de Dennestes lardarius, de larves et de pupes, dont quelques-unesétaient vides, de Calliphora erythrocephala; quelques

mouches

adultes s'envolèrentà l'ouverturede la boîte qui avait renfermé le cadavre depuis quelques heures.

Le

cadavre exhalait une forte odeur de vieux:

fromage,et sasurface était criblée de trous creusés parles insectes Pas de tracesd'acariens au microscope. L'état avancé de putréfaction rendit impos-

sible toute constatationquantàlacausa delamort. Les

poumons,

quoiqu'ottïant quelquessignes

que

l'enfant avait respiré, étaient trop

décomposés pour

per- mettre de conclure positivement.

Le

cadavre ne présentait pasde

marques

de violence graves, lesseules qui pussent être appréciables sousles circonstances.

L'enfant était

venu

au

monde

entre le8e mois et le terme

normal

de lagros- sesse, iln'y avait pasde preuvequ'il eût reçu dessoins.

(I) LedocteurWyatlJohiiston.

(15)

13

Ici, nous avons

une

anomalie bien étrange: les dépositions positives des témoins nemisaientpas

remonter

la

mort

àplus de5semaines, tandis

que

d'après

Mégnin,

laseule autorité surlesujet, le cadavre ne pouvait arriveren l'état

il aété trouvé en

moins

de trois mois.

Une

telle abondance d'insectes Calli-

phora

nese rencontre pas

non

plus habituellement au printemps.

Quant

à nouspersonnellement, nous n'avons jamais

vu un

cadavre dans cet état, après

un

mois seulement d'exposition.

D'un

autre côté la situation

du

cadavre, entre

deux

planchers, au-dessusd'unecuisine, était de nature à hâterledessèchement

du

cadavre, si favorable

aux

Dermestes.

Nous

avons alors fait quelques expé- riences; des insectes de dermestes mis en présence de cadavres d'enfants nou-

veau

nés, ne les ontpas touchés pendant le premier moiset ne lesont envahis qu'àlafin

du

deuxième, etencore ce résultat

minimum

n'a

pu

être obtenu

que

dans

un

atmosphèresec.

Nous

avons cru quelaprésencedes acides gras con- tenudansl'enduitsébacé aurait bien

pu

hâter leschoses, mais, d'aprèsnos expé- riences, la présence de cesacidesn'apas

paru

avoir d'action notable.

La

contradiction entrel'expertise médicaleet les dépositions des témoins futremai'quée à l'enquêteet,'lors

du

procès,elleeut pourrésultatl'acquittement del'inculpée.

Dans

cetteaffaire, lescirconstances étaient certainement en con- tradiction aveclesthéories de Mégnin, maisla matérialité des faits n'a jamais été établie de manièreà écarter tout doute.

Dans une

autre affaire, le cadavre d'une vieille

femme,

dans

un

étatde décompositiontrès avancée, avec transformation des tissus en adipocire, fut trouvé dans

un champ,

au mois d'août 1895.

Les téguments

exposés étaient parcheminés et lesquelettede l'extrémité supérieure

du

cadavre étaitdépouillé en certainsendroits.

Autant

qu'il a été possible de l'établir, l'exposition

du

cadavreremontait au milieu d'avril, c'est-à-dire qu'elle durait depuis plus de quatremois.

Le

cadavre était envahi par les Diptères Calliphora erythroce- phala, Lucilia cœsar et Pyophila casei, les Coléoptères Silpha noviboracensis, Omosita colon, Hister fœdatus,

Trox

unistriatuset Saprinusassimilis.

En

plus, il

y

avait, sur certaines parties

du

corps,

un grand nombre

d'acariens qui n'ont pas

pu

être identifiés parfaitement par les experts que nous avons consultés, maisqui incontestablement appartenaient

au

genre Tyroglyphus.

Les

constatations, dans ce cas,sontabsolumentce

que

l'ondevait s'attendre àtrouverd'aprèslesthéoriesde Mégnin,

quant aux

insectes présents, quoiqu'ils soient apparus à

une époque beaucoup

plusavancéeque celle

que

leur assigne Mégnin.

La

présencede

deux

espèces

non

mentionnées parlui,

Trox

etOmosita, n'infirmepas l'exactitudede sesdires, carcesespècessonttrès rares en Europe.

La méthode

de

Mégnin

de calculerl'intervalle entreles périodes d'aprèsle

nombre

d'insectes et laproportion des maies etdes femelles, paraît avoir

une

fondation

moins

solide,quoique ce soit

une

des premières

méthode employée

parlui, caril estimpossibledesavoir d'une manière certaine quelest le

nombre

d'insectesqui ont primitivement envahile cadavre.

Nos

observations

pour

les cadavres

inhumés

se

résument

àquelques

examens

pour

desfins médico-légales etne sont pas assez

nombreuses pour

avoir une valeurquelconque

au

pointde

vue

de lastatistique.

Nous

avons trouvé cons-

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14

tamraentle Philonthus politus, mais nous n'avons jamais rencontré le Bizo- phagus. Lesautres espèces étaientexcessivement rares, exceptédansles cas

lescadavres avaientété exposés durant quelquesjours, pendantlesjourschauds, et qui, ainsiqu'on devait s'y attendre, dans ces cas là, présentaient

un nombre

considérablede diptères, principalement del'espèce Calliphora.

Le Dr Murray

Motter a fait, à Washington, D.

C,

de très intéressantes observationssur descadavres inhumés, qui seront publiées bientôt etqui nous ontété

communiquées

privément. Elles tendent à établir que la faune des cadavres

inhumés

à

Washington

est

beaucoup

plus variée et

beaucoup

plus

nombreuse que

l'on pourrait s'y attendre d'aprèsles rapports de

Mégnin pour

cequi regarde la France. L'importance de

comparer

les résultatsdansdifférents endroitsestconsidérableet

nous

osons émettre l'idée

que

la température

du

sol fournirademeilleurs renseignements surce

que

nous

pouvons

attendre,

que

ceuxquisont fournisparles conditions atmosphériques de température et de climat, tant

pour

les cadavres

inhumés que pour

les cadavres exposés.

Conclusions: Ilparaîtétabli

que

desobservationsetdesexpériencesdevraient être faitesdans chaque localitéavant

que

les connaissances actuellesen

entomo-

logiepuissent être appliquéesgénéralementà la médecine légale.

Dans

le dis- trict de Montréal, lesdifférencessontunequestionde degréplutôtque denature, et serapportent plutôt

aux

espècesqu'auxgenres.

En somme,

lesnouvelles obser- vationsconfirmeront lasuccession de différentes périodes etl'ordre danslequel se fontces successions. Lesobservations faitessur des cadavres autres

que

des cadavres

humains

sontdenatureàinduireen erreureton nedoitpasleurattacher

beaucoup

d'importance.

La

duréedes périodes devra, cependant, entoute pro- babilité, être modifiée selon les différenteslocalités.

Nous

connaissonsactuelle-

ment

trèspeu de chose sur les différences dans le

mode

d'être des différentes espècesd'un

même

genre.

Nous

désirons remercier Messieurs Schwartz, Coquillett et Banks,

du

bureau d'entomologie de Washington, ainsi que

M.

le professeur Fletcher d'Ottawa,qui ont bien voulu déterminer

pour

nous les espèces des diptèreset des coléoptères, M. A. P.

Winn,

de Montréal,

pour

des renseignements sur l'occurence des espècesdel'Amérique

du Nord

et

M.

leprofesseur

McLeod

poul- iesobservations météorologiques.

Nous

désirons offrir tout spécialementnos remerciementsà

M.

le

Dr

M.G-. Motter, de Washington, pour l'assistance pré- cieuse et lesrenseignementsqu'il nousadonnéssur sesobservations personnelles sur lafaune descadavres inhumés.

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