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1DISSERTATION
SUR LA MALADIE CONNUE SOUS LES NOMS
DE MUGUET,
MALADIE APHTHEUSE DES ENFANS;
SUIVIE DE
QUELQUES PROPOSITIONS DE CHIRURGIE;
THÈSE
Présentée et soutenue à la
Faculté
deMédecine
deParis,
le
9
août 1853
,
pour
obtenir legrade
deDocteur
en médecine ;Par
Pierre-AdolpheANTHOINE
, de Cloyes.
Ex-Élève des hôpitaux et hospices civils de Paris, Bachelier ès-lettres.
Bachelier ès-sciences.
A PARIS,
DE
L’IMPRIMERIE D E D
ID O T LE JEUNE
Imprimeur de la Facultéde Médecine, rue desMaçons-Sorbonne, n°. i5.
i
833.
FACULTE DE MEDECINE DE PARIS
Professeurs.
M. ORF!LA, Doyen.
Anatomie Physiologie Chimiemédicale.
Physique médicale
Histoire naturelle médicale pharmacologie
Hygiène
Pathologie chirurgicale
Pathologie médicale
MM.
CRUVEILHIER.
BÉRARD,Président.
ORFILA.
PELLETAN.
RICHARD.
DEYEUX.
DES GENETTES.
|
MARJOLIN.
f DUMÉRIL.
I ANDRAL.
Pathologieet thérapeutique générales Opérationset appareils.
Thérapeutigueetmatière médicale Médecine légale
Accouchemens, maladies des femmesen coucheset des enfans nouveau-nés
Clinique médicale
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{
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Jobebt, Suppléant.
Laugieb.
Lbsueub.
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Piobby.
Requin.
Sanson (aîné).
Sanson (Alphonse).
Royeb-Collabd.
Tbousseau.
•elle n’entend leurdonnerniapprobation,niimprobation.
qn
AUX MANES
DE MON PÈRE.
A MA MÈRE.
«•
A MA SŒUR.
A MON ONCLE H onoré MERCIER.
P.-A.
ÀNTHOINE.
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DISSERTATION
SUR LA MALADIE CONNUE SOUS LES NOMS
DE MUGUET,
MALADIE APHTHEUSE DES ENFANS;
SUIVIE DE
QUELQUES PROPOSITIONS DE CHIRURGIE.
De
toutes les maladies , les maladies de l'enfance sont cellesdont
lediagnostic est le
moins
sûr et le plus difficile à établir.La prédomi-
nancedu
système nerveuxà cetteépoque
delàvie faitque
,pour peu
quellessoient graves, les maladies revêtent le
même
aspect,un
certain air de famille. «L’embarrasdu médecin
doit être grand,comme
leremarque
Underwood, lorsque, appelé auprès de jeunes sujets, il ren- contre àpeu
près lesmêmes
apparencesmorbides
, d’autantmieux que
les circonstances anamnestiques, qui d’ordinaire sont d’un
si
grand
secours, viennent encore àmanquer
le plus souvent. » Cetteremarque néanmoins
ne peut s’appliqueraux
maladies de lapremière enfance.
Chez
lenouveau-né
, siun
systèmeprédomine,
cen’est pas le système nerveux ; les nerfs sont bien , il est vrai , très-dé- veloppés , mais les organes centraux sont encore très-imparfaits : à cet âge , 1 appareil digestif est tout , car la vie
de
1 enfant est, enquelque
sorte , toute végétative ; il a essentiellement besoin de se nourrir et de fournir
aux
différens organesles élémensde
leurformation.Le muguet
vient se rauger clans cette dernière catégorie. Les altérations profondes
que
cette maladie détermine dans les traitsdu
jeune enfant tiennent àun
vice dans sa nutrition, et non,comme beaucoup
d’auteurs l’ontpensé,
aux
vives impressions ressenties par le système nerveux , dontle
développement
l’emporterait chez lui sur celui de tous les autres appareils.Vainement
chercherions-nousune
description exactedu muguet
dans les auteurs anciens. Hippocrate,
au dire de quelques écrivains , aurait voulu parler
de
celte maladie dans son vingt-quatrième apho- risme, sect. 3} mais peut-être est-il encore à décider si la maladieaph
- lheuse desmodernes
étaitconnue
des anciens.La
lecture des ouvrages â’Arétée , dePaul
d'Egine, porte à croire qu’ils n’ont voulu décrireque
les ulcères de labouche,
des gencives, qui diffèrent essentielle-ment
de la maladieque nous
connaissons aujourd’hui sous lenom
de
muguet. La
première descriptionne
dateque du
dix-huitièmesiècle.
En
1746 , les ravagesque
produisit cette maladie dans l’hospice des Enfans-Trouvésde
Paris, donnèrent l’éveil.En
1786 , la Société royale deMédecine
mitau
concours la solution d’une question impor- tante sur cette maladie.MM.
Saupouts, AuvityjCoopmans, Van
deW
imperse,
furent
couronn
as. Lesmémoires
de plusieurs autresmé-
decins furent mentionnés
honorablement
(Devilliers). Depuis lors les travauxd
'Underwooda de M.Chambon
, de Gardien } ont jetédu
jour surcette maladie. Mais c’est surtout depuis les belles recherches deM.
Bretonneau sur la diphthérile, celles deM.
Guersent sur lastomatite
couenneuse
,que
cette maladie a étémieux
étudiée,mieux
approfondie.M.
Billard,
dans son Traité des maladies des enfans; M. Lèlut, dans
un Mémoire
sur lemuguet
, qu’il a consigné dans le Répertoire d’a-natomie
deM.
Breschet,
ont aussi largement contribué à éclairer
b
question.
Le muguet
estune
inflammation de lamembrane muqueuse
desvoies digestives , inflammation caractérisée par la concrétion
du mu-
( 7 )
eus à la surface des parties
enflammées,
soitque
ces parties soient revêtues d’un épithélium, soit qu’elles n’en aient pas ( Billard).Pour beaucoup
de médecins, cette maladie n’estqu’une
variétéde
l’inflammation de lamembrane muqueuse du
tube alimentaire.En
effet, prenant la stomatite
pour exemple,
quelle différence voudrail-on
établir entre la stomatitecouenneuse
et lemuguet? Le
siègede
ces
deux
maladies est lemême
; toutesdeux
intéressent lamembrane muqueuse
buccale; toutesdeux
siègent àl’embouchure
des vaisseaux exhalans et des folliculesou
cryptes qui s’ouvrent à la surface, d’a- près M. Verrou.En
effet, ditM.
Hibes, si l’onexamine
labouche
d’un individu atteint de stomatitecouenneuse
,on
voit sortir de l’in- térieur des folliculesou
cryptesrépandus au
côté interne des glan- des amygdales,un
corps blanc ,mou,
d’apparence caséeuse, qui naît de l’intérieur de ces follicules, se présente à l’ouverturedu
crypte,comme
s’il était implantéou
enchâssé, et fait saillie à la face interne de la glande,du
côté de l’isthmedu
gosier.Toute
la partie de ce corps qui dépasse la surface de la glande se casseau
niveaude
ce follicule et est entraînée avec les crachatsou
lesvomissemens
;on
peutmême
le saisir avec des pinces et l’enlever. Cette matière ,
formée
par le fluide sécrété par les follicules de l’amygdale, s’épaissit, se concrète,
et à
mesure que
la portion qui dépasse le niveau de l’ouverturedu
follicule
tombe,
le fluide qui estau
fond de ce sac secondense
à son tour , la dernière portion concrélée pousse lapremière formée
,se casse
de nouveau
: cesphénomènes
se répètent plusou moins
sou- vent tantque
dure la maladie.Dans
lemuguet,
lemême phénomène,
suivantM. Verrou
,sem-
ble aussi saillant. Sitôt après l’expulsion d’une fausse
membrane
qui occupait la langueou
la partie interne des joues,on
voitde
petits points seformer probablement
àl’embouchure
des vaisseauxexha-
lans : qu’on vienne à les enlever
en
les essuyant, ils reparaissentde
nouveau; et sion
les laisse intactsou que
la maladie continue à faire des progrès, ils se multiplient, 9erapprochent et finissent par ne plus former qu’un tout continu.V
an-Swiéten paraît d’ailleurs avoir observé cephénomène.
Mais si
nous
parcourons lemémoire
de M. Léluts nous voyonsque
les
mêmes
caractères ne se retrouvent point dans lesnombreuses
ob- servations qu’il a recueillies. Loin de voir les folliculesmuqueux
. lescryptes exhalans
donner
naissance à la faussemembrane
,au
con-traire il a toujours
vu
cette faussemembrane
percée aux endroits des ouvertures crypteuses; jamaisil n’avu
deprolongement pseudo-mem- braneux
partir des follicules.Nous
voyonsdonc
qu’à part ce point d’anatomie pathologique qui reste encore à vérifier, l’analogie la plus grande existe entre cesdeux
maladies, d’autantmieux que
lessymptômes
locaux et généraux sont lesmêmes
dans lesdeux
cas. Je pensedonc que
la stomatite couen- neuseet lemuguet
sontdeux
maladies tout à fait identiques,ou
que,si elles ne le sont pas, ce ne sont tout
au
plusque deux
nuances dela
même
lésion morbide.Mais les apbtheset le
muguet
ont-ilsune
telle analogie qu’on puisse confondre cesdeux
maladies ensemble, sous le terme générique de maladie aphtheuse, d’aphthescouenneux?
Je ne le pense pas. Des ca- ractères bien tranchés les séparent.En
effet, admettonsun
cas dans lequel les aphthessoient sinombreux
et si rapprochésque
leurs bordsse confondent;
que
la matièrecrémeuse
qu’ils excrètent s’étend de l’un a l'autre, etforme une couche
plusou moins
large et plusou moins
épaisse.Au
premier aspect peut-être pourrait-on confondreces
deux
maladies; mais parun examen
plus attentif, on verra qu’il existe une ulcération. D’ailleurs les circonstances antécédentesmet-
tront sur la voie. «L’excrétion qui
accompagne
l’aphthe est toujours consécutive à l’ulcération, et s’observe presque toujours à la partie interne des joues, tandisque
les points blancsdu muguet
apparais- sent d’abord sur les parties latérales et.vers la pointe de la langue en- flammée,pour
se porter ensuiteaux
parties environnantes.Une
re-marque
encore importante , c’est que, tandisque
lemuguet
règnel’une
manière
presque générale chez les enfans toutrécemment
nés,(9)
lesaplithes, au contraire, s’observent plus
fréquemment
chezceux
quiarrivent à la première dentition. » [Billard.) Caractères anatomiques.
Si
un
enfantmeurt
atteint demuguet, on
observe des lésions qui appartiennent à cette maladieou
à celles quipeuvent
la compliquer.i°. Lésions propres au. muguet.
Le
caractère essentiel est l’exsudationpseudo-membraneuse
:on
la retrouve dans tous les casdu muguet;
son siège le plus fréquent estla
bouche,
lepharynx
et l’œsophage;on
la voit encore dans l’esto-mac,
l’intestin rectum.M.
Billard l’a observée aussi dans l’intestin grêle.Dans
toutes les parties de lamembrane muqueuse où
l’on apu
constater la présence d’un épithélium, suivant
MM.
Guersent et Lélut, l’on a toujours trouvé cette faussemembrane
sous-épithéliaque; siquelquefois elle paraît libre, ce n’est
que
dans les casoù une
exsuda-tion trop abondante continue à se former au-dessous d’elle : alors l’é-
pithélium se trouve déchiré ; mais primitivement la fausse
membrane
a toujours été sous-épithéliaque. Malgré le soin
que M.
Billard a mis à observer le siègede
l’excTétion, jamais il ne l’a trouvée au-des- sous de l’épithélium, à la surfaceduquel
elle siège toujours; elle sur-monte
lamembrane muqueuse,
l’enduitcomme
lemucus,
dont elle n’est qu’une concrétion morbide.Quoi
qu’il en soit, cette faussemembrane
se présente sous trois as- pects différens.Tantôt elle ne consiste qu’en des points blancs trcs-petits, analogues
à des
grumeaux
de lait caillé, épars sur la langueou
sur les paroisde
la
bouche
; tantôt ce sont deslambeaux
plusou moins
larges par- tagés endeux ou
trois parties par des étranglemens.Dans un
troi-sième cas enfin, c’est
une membrane
continue, lisse, analogue à la faussemembrane du
croup.2
( 10
)
Mais l’aspect de la fausse
membrane
varie ordinairement suivant son siège : c’est ainsi qu’aux lèvres elle est sous forme d’unebande
plusou moins
large divisée çà et là parun
sillon antéro-postérieur qui secontinue manifestement sur l’épiderme labial, en-deçà de la fausse
membrane;
dans l’œsophage, surtout à sa terminaison, elle alTeclesouvent aussi
une forme
particulière. Les pointsmembraneux
sont disposés en colonnes verticales assezrégulières,briséespar intervalles,réunies par
embranchemens.
(Lélut.)
Dans
l’estomac, ce ne sontque
des points isolés, d’une grandeur variable, quelquefois n’ayantque
levolume
d’une tête d’épingle, d’autres fois ayant à leur baseune
ligne aumoins
de diamètre , etprésentant quelquefois à leur
sommet,
qui est floconneux,une
dé- pression centrale. [Lélut.)Le muguet du
colon qu’a observé M. Billard était sous forme de petits flocons blanchâtres, de consistance crémeuse, fort adhérons à la surfacedes villositésrougeset tuméfiées delàmembrane muqueuse.
L’exsudation
du muguet
est molle, caséeuse, pultacée, insoluble dansl’eau, solubledanslesacides,ayant lamême
compositionchimique que
lesfaussesmembranes.
Elle n’estpas susceptible d’organisation ; lamobilité des parties quelle affecte, le passage continuel des matières alimentaires à leurs états successifs rendent ce travail impossible.
Parlerai-je des différentes colorations
du muguet? Dans
tous les cas demuguet que
j’ai observés, je n’ai jamaisvu que
la coloration blan- che; mais les auteurs qui ont écrit sur cette maladie s’accordent à direque
la couleur de la faussemembrane
n’est pas toujours lamême;
que
le plus souvent elle est blanche , mais quelle peut être aussi plusou moins
jaune , d’unbrun
tirant sur le noir. Mais lacouleur blanchea toujours été primitive; dans les cas
où
elle ne persiste pas, la colo- ration jaune vientde ce que, dans les derniersmomens
de son agonie, l’enfant avomi
des matières fécales, ainsi qu’il résultedes expériencesfaites par M. Lélut. Si la fausse
membrane prend une
teintebrune
plus
ou moins
foncée, de telle sortequ
elle ait 1 airdune
bouillie gan- gréneuse , l’on peutprésumer que
cette teinte est le résultat d’une( 11
)
exsudation sanguine à la surface
de
lamembrane muqueuse
en- flammée.Lorsque
avec lemanche
d’un scalpelon
a enlevé la matière cré-meuse du muguet, on
trouve lamembrane muqueuse
qu’elle recou-vre parfaitement intacte , sans nulle trace d’érosion : elle est seule-
ment
plus rouge , les follicules y sont plus développés ;mais
souventaussi elle est tout à fait à l’état normal.
2°. Lésions qui compliquent le muguet.
Chez
les enfans atteintsde muguet,
à l’autopsie, l’on rencontre souvent leboursouflement
des glandesde
Peyer, le ramollissement gélatiniforme de l’estomac.M. V
erron a constatéun
casde
perfora- tion de l’œsophage; mais il est de la dernière évidenceque
cesmala-
dies sont totalement étrangères et indépendantes
de
l’affection quinous
occupe.Si dans quelques cas de
muguet on
trouve des faussesmembranes
dans le larynx, la trachée-artère , les grosses
bronches
, c’est qu’alorsune
autre maladie, lecroup, estvenu
lecompliquer
; mais c’est infi-niment
rare :M
Lelut n'a jamais observé cette complication.Etiologie. 4
L
etiologiedu muguet
est encoreun
des points les plus obscurs del’histoire
de
cette maladie; son étudene
conduit qu’à des résultats bienpeu
salisfaisans.Recherchons donc
les différentes causesque
lesauteu rs lui ont assignées.
Rosen dit
que
le défaut de propretéde
labouche
,un
lait trop vieuxou
aigre, la
prompte
coagulation dans labouche de
l’enfant en-dormi
au sein de samère, un grand
dévoiement à la suite d’unefièvre, la difficulté de la dentition, sont autant de causes prédispo- santes de cette maladie.
Pierre
Franck
joint à ces causes leméconium
lorsqu’il n’a pas été( 12
)
suffisamment évacue par le colostrum
ou
des laxatifs convenables ,la malpropreté, la viciation de l’air, la suppression de la transpi- ration
, le refroidissement des pieds.
Underwood
penseque
les aigreurs des premières voies, la mauvaise qualitédu
lait , des alimens donnés trop chaudsou
très-sucrés , l’ha-bitude de couvrir l’enfant
pendant
son sommeil, l’acreté des sucs sécrétés par les glandesde
labouche,
delà gorge et de l’estomac, ont la plus grande influence sur ledéveloppement du muguet.
Voyons donc
maintenant dans quels lieux l’on observe cette mala-die.
On
l’observe dans ceuxoù
des enfans sont réunis en grandnom-
bre : ainsi elle est
pour
ainsi direendémique
à l’hospice desEn-
fans-Trouvés de Paris, à l’hospice des Vénériens, dans la salle des nourrices.Quelques
auteurs,M.
Lélut entre autres, vontmême
jus-qu’à en contester l’existence dans la pratique civile. Il pense
que
les faits cités parMM. Chambon,
Devilliers, Gardien, ne sontque
des cas de maladie aphtheuse ; car, dit-il, cesauteurs ne connaissaient pas lanature
pseudo-membraneuse
de la maladie. Mais les observations de Vogel, de Ketelaër,
de Sanponts
,
celles
deM.
Guersent,
de M.
Du-
gès
,
ne permettent pas de douter
que, quoique
rare dans les mai- sons particulières , lemuguet
ne s’y voie cependant de temps à autre.Quelles sont les conditions dans lesquelles se trouvent les enfans
nouveau-nés
reçus dans ces établissemens? Ils sont en général faibles et chétifs, proviennent de parens malsains.Pne
fois dans l’hôpital, ces enfans sont enlevés au sein maternel, pour être confiés aux soins de nourrices sédentaires. Ces
femmes
sont accouchées depuisun temps
plusou moins
long.Changeant
de nourrissonchaque
semaine,ellesne lesvoient qu’avecindifférence, donnent leur seinau premieren- fant qu’on leur présente, sans apporter
aucun
soin à régler les heures de l’allaitement ni à fixer la quantité de lait qui leur convienenf.(Billard
.
) Aussi les enfans s’étiolent, maigrissent, et le
muguet
sur- vient. D’ailleurs , ce trouble dans l’ensemble des fonctions digestivesne peut-il pas venir de ce
que
l’enfant, privédu
sein maternel, prendun
genre de nourriture auquel il n’est pasaccoutumé? Ce
passage( i3
)
brusque
àune
nourriture différentede
celleque
la nature lui avait préparée, la seule qui serapproche
des sucsqu
il recevait dans lesein de sa
mère,
doit nécessairement,comme
leremarque M.
Gar- dien, produire des désordres dans les premières voies, qui par suite deviendront la sourcedu muguet. Une
autre causedont
il estbon
designaler l’influence, c’est l’état particulier
dans
lequel se trouve l’at-mosphère
dans les hôpitaux d’enfans. L’air est en général vicié à cause des émanationsque
répandent lescouches imprégnées
de matières fécales et d’urine, quelques soins de propretéque
l’on puisse ap-porter.
Ainsi
donc
nouspouvons
déjà signalercomme
causesdu muguet
:l’entassement, l’allaitement artificiel , l’insalubrité
de
l’air vicié par l’accumulation d'enfans, la difficulté d’entretenirune
propreté aussi constante qu’on pourrait le désirer. C’est encore le cas de notercomme
cause fréquentedu muguet
l’usage des bouts de seinde
madame
Lebreton.M. Deneux
avu
cette maladie survenir chez lamoitié des enfans qui étaient allaités par ce
moyen.
L’âge influe-t-il sur la production de cette maladie?
Sur
soixante- dix cas observés parM.
Lélut,
vingt-sept enfans étaient âgés d’une semaine à
peu
près , trente-huit de quinze jours ,deux
d’unmois
.
deux
de trois mois ,un
de sept jours ; sur quarante-deux cas demu-
guet
que
j’ai vus, quinze ont eu lieu chez des enfans deune
àdeux
semaines, dix-neuf chez des enfans de quinze à vingt-cinq jours, six chez des enfans d’un mois,un
chezun
enfantde
sept mois,un
chezun
enfant de dix mois et demi.Le
première enfance prédisposedonc évidemment
à cette maladie.Elle affecte bien tous les âges , mais elle est
beaucoup
plus fréquente chez l’enfant encore à lamamelle
qu’à tout autre âge.M. Verrou
penseque
lemuguet
peut se développer chez l’enfant encore dans le sein de sa mère.Le
sexe, la température, ne semblentpas influerd’unemanière
sen-sible sur le
développement du muguet
, ainsi qu’il résulte des relevés statistiques deMM.
Billard et Lélut.( »4 j
Maintenant
que nous
avonsexaminé
les causes généralesdu mu-
guet,
nous nous demanderons
si lemuguet
peut se développer par voie de contagion. PierreFranck
,
M.
Gardien, M. Dugès, le pensent;mais dans les hôpitaux
ou
tous les enfans sont réunis dans lesmêmes
salles, boivent dans les
mêmes
vases, on ne voit pasque
ceux qui sont atteints demuguet communiquent
cette maladie à d’autres;aussi
MM.
Guersent et Baron rejettent-ils toute idée de contagion.Symptômes
, marche.Le
muguet
est toujours aigu; quelques médecins pensent pourtantque
quelquefois il affecteune marche
presque chronique.L’invasion
de
cettemaladie est précédée, chez la plupartdes enfaus, par diverssymptômes
avant-coureurs, maisqui ne peuvent nullementle caractériser. Ainsi, chez des enfans maigres, chétifs, prédisposés
probablement, comme
le dit fort bienM.
Billard, à cette maladie par suite de l’état habituel de congestion de lamembrane muqueuse
buccale, l’on voit apparaître tous les signes de la stomatite érythéma-
teuse.
La bouche
est plus rouge, plus
chaude
, plus sèche
que
decoutume;
l’enfant est dansune
agitation continuelle; il est tourmenté parune
insomnie opiniâtre, il refuse de prendre le sein de samère ou
bien il s’en séparebrusquement une
fois qu’il l’a saisi avec avidité.Ordinairement des
vomissemens, une
diarrhée verdâtre, se manifes-tent.
Au
milieudu
troubledeces diverses fonctions, la circulation reste enquelque
sorte intacte, la fièvre est nulle chez les nouveau-nés; ce n’estque
dansun
âge plus avancé qu’elle se trouve aussi pervertie :alors l'on peut observer l’accélération
du
pouls, sa lenteurou
sa con- centration.Ces
prodromes
durentun, deux ou
trois jours: alorscommence une
nouvelle période , c’est la période caractéristiquedu
muguet. Surles parties latérales
du
frein de la langue , vers le milieuou
l’extré- mité de cet organe , à la face interne des joues, des lèvres, 1on
aper- çoitde
petits points blancs semi-transparens d’abord , puis opaques,v i5
)
lesquels tantôt restentséparés par des intervallesplus
ou moins
grands ,intervalles dans lesquels la
membrane muqueuse
estrouge,
etmême
quelquefois tout à fait saine(
muguet
simple, discret) ; tantôt, au contraire, ils se multiplient, se rapprochentde manière
à formerune membrane
continue(muguet
confluent ). Cette exsudation se renouvelle àmesure
qu’on l’enlève.Pendant
cette période, la rougeur,la chaleur de la
bouche,
sont encore plus intenses, l’agitation aussi grande. Tels sont lessymptômes
locauxdu muguet
delàbouche. Le mu-
guetdesamygdales, celui
du
pharynx, de l’œsophage, de l’estomac, des intestins, ont-ils aussi des signes caractéristiques?Rappelons-nous
d’a-bord que
ces diverses variétésdu muguet
existentenmême temps que
le
muguet
de labouche
dans la plupart des cas.Au
reste, dans lemuguet
des amygdales,du pharynx
, lessymptômes
sont ceux de l’a-mygdalite, de l’angine inflammatoire: ainsiladéglutition sera difficile
;
ou si elle s’effectue, elle sera
promptement
suivie de régurgitation,de
vomisseraens quelquefois; le cou sera tendu, tuméfié; mais en exa-minant
1 arrière-bouche, on découvriraune
exsudationpseudo-mem-
braneuse affectant l’une desformes
que nous
avons signalées.Le symptôme
le plus constantdu muguet
de l’œsophage sera le vomissement, bien qu’il n’existe pointde gastrite, soitimmédiatement,
soit
peu
detemps
après l’ingestion des boissonsou
des alimens dans l’estomac. L’enfant assez avancé en âge accuseraune
douleur assezvive tout le long de l’œsophage.
Le muguet
de l’estomac, des intestins, ne s’annonceraque
par lessymptômes
ordinaires de la gastrite, de l’entérite. Les enfans rendent quelquefois dans ce cas,au
milieu d’excrémensglaireux et verdâtres des parcelles de 1 exsudationpultacée propreau muguet. Nous
voyonsdonc
qu’il estextrêmement
difficile,pour
ne pas direimpossible,de
pouvoir diagnostiquerun muguet
de l’œsophage, de l’estomac ou’desintestins, à
moins
de leur co-existence avec lemuguet
de labouche du
pharynx.Mais ces
symptômes
locaux ne sont pasles seuls : chez
de
très )eunes enfans, la fièvre est encorepeu
sensible;mais
ordinairement( 16 )
la peau est
chaude
et sèche, la soifextrêmement
vive.Dans
quelquescas le criparaît voilé, devientcroupal: c’est qu’alors il y a complica-
lion de croup.
Assez souvent,
au bout
de quelques jours tous cessymptômes
s’amendent; l’excrétion se fait toujours , maismoins abondamment
,
pour
cessercomplètement
ensuite; la peau estmoins chaude,
la soifmoins
vive , et la maladiemarche
versune
heureuse terminaison ; mais dansun
très-grandnombre
de cas, au contraire, la maladie, quiétait d’abord bornée à la bouche, s’étendà l’œsophage, aux intestins;
l’exsudation, qui était blanche d’abord, devient jaunâtre, quelquefois d’un
brun
tirant sur le noir; alors l’enfant est dansun
étatdesomno-
lence qui n’est
interrompu que
par quelques légers gémissemens.« Sa figure est ridée
comme
celle d’un vieillard; ses yeux sont caves, cernés, éteints, sa voix cassée; son pouls est. faible, insensible, sesextrémités froides, et il
succombe
dansun
état complet de prostra- tion, et ordinairement sans convulsion. » (GuerseJU.)Le
prognosticdu muguet
se déduit sans peine des caractères qui différencientchacune
des espèces demuguet que
nous avons éta- blies. Ainsi l’on conçoit qu’il devra être plusou moins
grave d’aprèsla couleur de l’exsudation, sa plus
ou moins
grande confluence.En
général le
muguet
discret est sans danger lorsque, par
un
traitement bienordonné,
on ne contrarie pas samarche;
la coloration jauneou
brune-noirâtre de l’exsudation est toujoursdu
plus fâcheux augure.Il eu est de
même
des taches violettes de la peau , véritables pétéchies qui dénotent,quand
elles se montrent,une adynamie
profonde, etannoncent une mort
prochaine (Colombier).Pour
asseoir son pro- gnoslic, lemédecin
devra encore avoir égard au siègedu muguet;
car, toutes choses égales d’ailleurs, le
muguet
de labouche,
deslèvres, des gencives,
du
palais, est bienmoins
fâcheuxque
celui qui a son siège tout le longdu
canal intestinal. Le prognostic variera néces- sairement aussi d’après les diverses lésions qui pourront venircom-
pliquer la maladie principale. Si le
muguet
est compliqué, ilmarche
alors très-rapidement, et sc termine souvent d’une
manière
funeste dans l’espacede cinq à six jours, et quelquefois moins.#
Traitement.
Le
traitementdu muguet
est préservatif et curatif.Traitement préservatif. II consiste à éloigner des enfans tout ce qui peut favoriser le
développement du muguet, ou du moins
il fauts’efforcer d’affaiblir l’influence de ces causes si l’on
ne
peut pas en- tièrement y soustraire les enfans.Un
air pur,une
habitation saine,aérée, bien sèche, sont
donc
indispensables.Le médecin
doit autantque
possible veiller à la propreté des enfans, éviterde
les réuniren
tropgrand nombre;
maisune
précaution plus puissante, ce sera de fournirau nouveau-né une
nourriture convenable à son âge et à ses besoins.Quoique
la plupart des auteurs ne reconnaissent pointau muguet
la propriété contagieuse, lorsqu’un enfant viendra à en être atteint, il faudra le séparer des autres, le tenir dans le plusgrand
étatde propreté, en veillant surtout à ce
que
les langes et les ustensiles qui aurontpu
lui servir ne soient pointemployés pour
d’autres. 11 serabon
encore de ne pas permettrequ’une
nourrice qui allaiteraun
enfant affecté de
muguet
présente son sein à d’autres nourrissons.Traitement curatif.
Dans
les cas demuguet
confirmé, le traitementque
conseillait Rosen consistait à faire prendre quatreou
cinq fois par jour à la nourriceune
certaine dose d’écailles d’huîtres finement pul-vérisées , à la faire boire
un
peu plusque de coutume;
il voulait qu’on donnât à l’enfantun
gargarisme acidulé avec le miel rosatou
le vitriol blanc. S’il survenait des tranchées , la magnésie, seuleou
asso- ciée àun peu
derhubarbe,
était la médication qu’il mettait en usage.Si les douleurs étaient très-vives, il donnait quelques cuillerées
de
sirop de pavot blanc.
Lorsque
l’exsudation étaitabondante
, il faisait bassiner les lieux malades avecdu
mucilage de coing seulou mêlé
avec autant de sirop de grande joubarbe.
Dans
les cas où lemuguet
avait son siège dans l’œsophage, l’estomac
ou
les intestins, s’ily avait de la diarrhée, il privait l’enfant
du
sein de sa nourrice, et faisaitprendre
une
décoction de carottes, de raves cuites souslacendre avec addition de miel rosal ; il conseillait en général de purger à la chute des croûtes.La
médication de Pierre Franck , A'Undcrwood,
était à peu près la
même.
Dans
les aphthes simples et discrets , dit M. Gardien, le sein d’unebonne
nourrice est le meilleurremède
; il peut guérir tout seul; sil’enfant a été sevré et qu’on ne puisse pas sur-le-champ se procurer
une
nourrice qui aitun bon
lait, il faudradonner
des boissons émollientes rafraîchissantes , recourir auxremèdes
toniques en-suite.
Dans
les aphthes conflueus,le sein d’unebonne
nourrice est encorele meilleur
remède
si l’enfant a la forcede
le prendre. Les garga- rismes acidulés sont indispensablespour humecter
la bouche. Il con-seille de faire
vomir
dès le principe si l’enfant a quelque dispositionaux vomissemens
; lorsqu’il y adévoiement
de matières vertes , ilprescrit la
magnésie
à la dose de sept à huit grains, deuxou
trois fois par jour.Lorsque
lemuguet
est rebelle,comme
il y a affaiblis-sement
, il faitdonner,
vers la fin , des bouillons et des boissons ren-dues
toniquespar le vin et le sucre , édulcorées avec les sirops d’œil- let, dementhe,
d’écorce d’orange, etc., etc.; si la sensibilitédelà bouche
était telle, après la chute des croûtes ,que
les enfans ne pus- sent pas supporter le contact des alimens, le passage des boissons,il faisait
donner
des lavemens nourrissans.Le
traitement adopté en général aujourd’hui n’a subique
de lé- gères modifications.Dans
la première périodedu muguet
, dans lecommencement
de ladeuxième,
tous lesmoyens
mis en usage ontpour but de
combattre 1 état inflammatoire. Cesmoyens
thérapeu-tiques sont adoucissons et mucilagineux.
On donne
des infusions etdécoctions
de mauve,
deguimauve,
de graine de lin, etc. M. Baron( l9 )
fait laver plusieurs fois par jour la
bouche de
l’enfant avecun
pin-ceau de charpie
imbibé
d’eaude guimauve.
Lesmêmes
décoctions sont employées sousforme de
gargarismes si lemalade
est d’âge à pouvoir le faire.M. Dugès
prescrit encorecomme moyens
topiques et généraux le lait et le petit-lait suffisamment coupés.La tempéra-
ture des boissons doit être
modérée;
elles doivent êtrepeu
sucrées ;on ne doit pas
non
plus les rendre trop astringentes, dans la crainte d’accroître encore l’inflammation. Si l’inflammation est vive , la fièvre intense,M. Dugès
conseille d’avoir recoursaux
bains tièdes,
aux
fomentations émollientes universelles. Ainsi,on
envelopperal’enfant dans
un
langede
laineimbibé
d’eau à 70° cent., et l’on y joindra les soins convenablespour
prévenir le refroidissement. Si lemuguet
a envahi lepharynx
, l’œsophage , lesmêmes moyens
, quel-ques
sangsues autourdu
cou,un
cataplasme émollient,pourront
être convenables ; s'il y a des signes de gastrite, d’entérite bien évidens , quelques sangsues, soit à l’épigastre, soità l’anus, deslavemens
émoi-liens et mucilagineux, des cataplasmes sur l’abdomen,
pourront
être fort utiles.M. Dugès
ne veut pasque
dansun
casoù
il y auraitde
la diarrhée, à l’exemple de Roscn, l’on prive l’enfant
du
seinde
sa nourrice ; ilaime mieux
astreindre celle-ci àun
régime propre à ren- dre son lait plusaqueux
etmoins
nutritif.Dans
la seconde période,
quand
l’irritation estmoindre
,
quand
les croûtes sont très-épaisses et sèches , les auteurs conseillent d’a- jouter
aux
gargarismes,aux
boissons mucilagineuses, quelques as- tringens légers.
M.
Guersent préconise alorsune
lotion émolliente avec addition de liqueur de Labarraque. Il amoins de
confiance dansle sulfate de zinc
ou
dans le sous-borate de soude; ildonne même
ce chlorure en lavement dans les cas de
muguet du
gros intestin,
ap
lieu d’employer l’eau de chaux.
^
Ces
médicamens
n’ont pasparu
àM. Dugès
dignes de la confiance qu’on leur avait accordée : aussi préfère-t-il porter sur les pointsde
la
bouche
atteints demuguet un
petit pinceau de charpieimbibé
d
un
acide en généralpeu
actif. Il emploie le vinaigre, le suc de ci- trons, de groseillesconvenablement
étendus, édulcorés avec le miel rosat, le sirop demûres
, le suc d’orangesou
de grenades douces presque pur, et en ayant soin d’augmenter par degrés la forcedu médicament.
Si, dans cette période, l’insomnie était opiniâtre, l’agitation exces- sive,
on
pourrait avoir recours à quelques légers opiatiques, et en particulier àune
potion faite avecune
once d’eau sucrée avec ad- dition d’un demi-gros de sirop diacode à prendre endeux
heures.Mais celte supersécrétion ne peut se faire sans
que
les forces de l’enfant viennent àdiminuer:
aussi, dans cette troisième période,est-il
bon
de rendre par degrés les boissons de l'enfant plus nutri- tives ; on peut lui faire prendreun mélange
de lait et de bouillon ,lui
donner
des lavemens gélatineuxou
bien des lavemens dans les-quels
on
aura délayéun
jauned’œuf ou
del’amidon; mais je ne pense pas qu’il soit très-avantageux de recourir à des toniques plus éner- giques.Ce
ne sera aussi qu’avecune
extrême circonspectionque
lemédecin
devra recourir à l’application des sinapismesou
des vési- catoires ; car,comme
leremarque M. Dugès,
outre l’inconvénient qu’ils ont d’épuiserpromptement
les forces qu’ils sont destinés à soutenir, ils ont encore celui de causer destourmens
trop souventinutiles.
Si le
muguet
étaitcompliqué
d’une phlegmasie viscérale quel-conque
, il faudrait combattre celle-ci par lesmoyens
qui lui sont appropriésDevra-t-on quelquefois, dans le traitement
du muguet
, faireusage des émétiques,
comme
le conseilleM.
Gardien, lorsqu’il yaura des envies de
vomir?
Je ne le crois pas; car la nature de lama-
ladie exclut ce genre de indication : je pense, avec M. Guersent
, qu’il sera peut-être
bon
quelquefois d’administrerun
laxatifou un
léger pur-gatif,