Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration Laurent Bayle,
Directeur général
Samedi 17 décembre
Kammerorchesterbasel | Matthias Goerne
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Kammer or chest er basel | M atthias G oerne | S am edi 1 7 d éc em br e
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saMedi 17 déceMBRe – 20H Salle des concerts
Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Ouverture (Suite) pour hautbois, trompette, cordes et continuoen ré majeur TWV 55:D1 Ouvertüre. Lentement – Vite – Lentement
Air. Tempo giusto Air. Vivace Air. Presto Air. Allegro
Johann sebastian Bach (1685-1750) Cantate « Ich habe genug » BWV 82
entracte
christoph Graupner (1783-1760)
Cantate de Noël « Wie wunderbar ist Gottes Güte » GWV 1103/17
Johann sebastian Bach
Concerto pour hautbois, violon et cordes BWV 1060a Allegro
Adagio Allegro
Johann sebastian Bach
Cantate « Der Friede sei mit dir » BWV 158
Kammerorchesterbasel Matthias Goerne, baryton Julia Schröder, violon solo Kerstin Kramp, hautbois
Fin du concert vers 22h.
Compositeur prolixe mais toujours imaginatif, Telemann aurait, à l’en croire, écrit dans sa jeunesse quelque deux cents ouvertures (ou suites) dans le goût français, qui, dit-il, contribuèrent grandement à sa renommée. Il continua à en composer beaucoup d’autres jusqu’au soir de sa vie. On en connaît aujourd’hui cent trente environ, mais peut-être en aurait-il écrit six cents…
De son vivant, déjà, on considérait que ces pièces comptaient parmi ce qu’il avait produit de plus accompli. En témoigne cette Ouverture pour hautbois, trompette, cordes et continuo.
Sans y rechercher la profondeur, elle regorge d’idées et déborde d’imagination. Le musicien, ainsi qu’il le répète, veut tout à la fois plaire et émouvoir, tout en étant utile, en s’adressant à tous.
La cantate « Ich habe genug » (Je suis comblé) BWV 82 est aujourd’hui l’une des plus célèbres de Bach. Preuve de l’attachement que lui portait le compositeur, on en connaît quatre états pour des voix différentes. Expression privilégiée de la musique domestique, elle relève du registre de la dévotion privée. Le texte paraphrase le Cantique de Siméon et chante le repos au soir de la vie dans l’attente de la mort. Tout est accompli, et le chrétien peut désormais quitter en paix cette terre. Comme le vieillard Siméon, il entrevoit le bonheur de la vie de l’au-delà, et désire ardemment lui aussi pouvoir prononcer le Nunc dimittis, dire joyeusement au monde qu’il se sent désormais rassasié de sa vie terrestre. Il va donc bientôt pouvoir s’endormir, apaiser sa lassitude dans le repos. Et puisqu’il y est intérieurement préparé, qu’il a fait ses adieux au monde d’ici-bas, vienne la mort le plus tôt possible !
Longtemps resté dans l’ombre, Christoph Graupner est enfin reconnu à sa juste valeur, celle d’un glorieux contemporain de ses amis Bach et Telemann, comme de Haendel, et non d’un banal épigone. Resté un demi-siècle au service du prince de Hesse-Darmstadt, ce Saxon formé à Leipzig fit de Darmstadt, sa ville d’adoption, un centre musical d’importance. Le versant spirituel de son immense production compte quelque 1418 cantates, méditations souvent limitées à un effectif modeste, mais d’une expression directe et fervente, et surtout d’une constante originalité. Destinée au troisième dimanche de l’Avent, la cantate « Wie wunderbar ist Gottes Güte » (Elle est si merveilleuse la bonté de Dieu !) a été exécutée pour la première fois à Darmstadt, le 16 décembre 1717. Novateur, Graupner l’est en faisant ici appel, pour la première fois, à un instrument nouveau, le hautbois d’amour en la. Original, en accompagnant le deuxième des trois airs de la partition seulement du hautbois et du basson, ce dernier se chargeant de la mélodie de la ritournelle. Le premier et le troisième air, ce dernier faisant chanter le choral en valeurs longues sur un frémissement de cordes, sont notés en si mineur, la tonalité, alors, de la tristesse et de la mélancolie, puisque la Nativité est indissociable de la perspective du Calvaire.
Si le Concerto pour hautbois, violon et cordes en ut mineur BWV 1060a de Bach est bien connu, c’est par l’admirable concerto pour deux clavecins et cordes que le musicien en a tiré. Tout permet de croire en effet que l’original de ce concerto, remontant à une dizaine d’années, était initialement destiné à deux instruments monodiques solistes. C’est pourquoi, dès 1920, a été réalisée cette reconstitution de l’original présumé. Le grand mérite de cette version est de faire mieux apprécier les jeux contrapuntiques des solistes avec les cordes, notamment l’écriture fuguée de l’Adagio médian.
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De Bach, la cantate « Der Friede sei mit dir » (La paix soit avec toi) BWV 158 est l’une des trois destinées à une voix de basse soliste. Son premier récitatif et son choral final évoquent le temps pascal, avec l’apparition du Christ à ses disciples après sa résurrection, tandis que la partie centrale est un appel à la mort libératrice. La méditation de la cantate prend appui sur la salutation que le Christ vivant adresse à ses apôtres, après être apparu aux pèlerins sur la route d’Emmaüs.
Les disciples, et donc par extension le fidèle qui s’exprime ici, sont encore dans les tourments et l’inquiétude du temps de la Passion qu’ils viennent de vivre. Et au travers du salut du Ressuscité,
« La paix soit avec toi ! », trois fois énoncé, ils cherchent à se rasséréner dans l’amour divin. C’est alors qu’il devient possible d’envisager la paix de sa propre mort, comme le vieillard Siméon, dans la perspective de la béatitude éternelle.
Gilles Cantagrel
Johann sebastian Bach
Cantate « Ich habe genug » BWV 82 1. Air
Ich habe genug,
Ich habe den Heiland, das Hoffen der Frommen, Auf meine begierigen Arme genommen;
Ich habe genug!
Ich hab ihn erblickt,
Mein Glaube hat Jesum ans Herze gedrückt;
Nun wünsch ich, noch heute mit Freuden Von hinnen zu scheiden
2. Récitatif Ich habe genug.
Mein Trost ist nur allein,
Dass Jesus mein und ich sein eigen möchte sein.
Im Glauben halt ich ihn, Da seh ich auch mit Simeon Die Freude jenes Lebens schon.
Lasst uns mit diesem Manne ziehn!
Ach! möchte mich von meines Leibes Ketten Der Herr erretten;
Ach! wäre doch mein Abschied hier, Mit Freuden sagt ich, Welt, zu dir:
Ich habe genug.
3. Air
Schlummert ein, ihr matten Augen, Fallet sanft und selig zu!
Welt, ich bleibe nicht mehr hier, Hab ich doch kein Teil an dir, Das der Seele könnte taugen.
Hier muss ich das elend bauen, Aber dort, dort werd ich schauen Sussen Friede, stille Ruh.
Je suis comblé,
j’ai pris le Sauveur dans mes bras avides, lui, l’espoir de tout croyant.
Je suis comblé ! Je l’ai vu,
ma foi a étreint Jésus ;
à présent je ne souhaite plus que de quitter ce monde, avec joie.
Je suis comblé.
Ma consolation se limite à ce que
Jésus soit mien et que je veuille bien être à lui.
Que je le saisisse dans la foi, et tel Siméon, j’aperçois les joies d’une autre vie.
Laisse-nous le rejoindre ! Ah ! Veuille le Seigneur me délivrer des chaines de ce corps.
Ah ! Si seulement il était temps de prendre congé d’ici ; avec quelle joie ne te dirais-je pas, ô monde : Je suis comblé.
Endormez-vous, yeux fatigués.
Fermez-vous tranquilles et comblés.
Ô Monde, je ne t’appartiens déjà plus, il n’y a plus rien en toi
qui puisse contenter mon âme.
Ici je ne peux bâtir que misère,
mais là-bas, je contemplerai la douce paix, le calme, le repos.
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4. Récitatif
Mein Gott! wenn kömmt das schöne: Nun!
Da ich im Friede fahren werde Und in dem Sande kühler erde Und dort bei dir im Schosse ruhn?
Der Abschied ist gemacht, Welt, gute Nacht!
5. Air
Ich freue mich auf meinen Tod, Ach, hätt er sich schon eingefunden.
Da entkomm ich aller Not,
die mich noch auf der Welt gebunden.
Mon Dieu ! Quand vient le beau moment ? Maintenant ! Quand je rejoindrai en paix, étendu sur le sable, à même la terre froide
pour me reposer en toi ? J’ai déjà pris congé ; monde, bonne nuit !
Je me réjouis de ma mort.
Ah ! Puisse-t-elle déjà se présenter ! J’échapperai alors à toutes les misères qui m’attachent encore au monde.
christoph Graupner
Cantate de Noël « Wie wunderbar ist Gottes Güte » 1. Air
Wie wunderbar,
wie wunderbar ist Gottes Güt, Gottes Güt, wie wunderbar ist Gottes Güt, ist Güttes Güt, dass mein erstaunendes Gemüth stets Wunder,
Wunder über Wunder sieht.
Die Wunder Kräffte der Natur, die Wunder seiner Gnadenflur, die Wunder seiner Herrlichkeit, der wunderbaren Himmelsfreud, der wunderbaren Himmelsfreud.
Elle est si merveilleuse,
elle est si merveilleuse la bonté de Dieu, la bonté de Dieu, elle est si merveilleuse la bonté de Dieu, la bonté de Dieu, que mon âme étonnée découvre sans cesse des merveilles,
des merveilles et encore des merveilles.
Les forces merveilleuses de la nature, les merveilles de sa miséricorde, les merveilles de sa magnificence, de la merveilleuse joie céleste, de la merveilleuse joie céleste.
2. Récitatif
Allmächtge ewge Wunder Krafft, die all’s aus nichts hervorgebracht und itz und all’s in allen macht, die alle Grüsse übergrifft, im Kleinen nichts geringes stifft,
im Unsichtbaren sichtbar ist und wunderbar zu aller Frist.
Allmächtigs Wort,
das alles schafft, was es nur dencket, red und will aus seiner wunderbaren Füll,
es denkt, und sieh, es muss geschehen, es redt, und sieh, es muss bestehen, es will, und sieh, es muss so gehen.
Allmächtige Hand, die alles heilet, und wenn es auch unheilbar wär, die hilfft und rettet unverweilet, und schien es noch einmahl so schwer, da von die lahmen Krüppel gehen, die blind gebornen wieder sehen.
der Aussatz muss wie Schnee vergehn, und selbst die todten auferstehn.
Allmächtge Gnad, die alles sätigt mit Seegen reichen Überfluss,
und durch die Gnaden reiche Predigt erfüllt den ewgen Liebesschluss
Force éternelle et toute-puissante qui a créé le monde à partir du néant et qui depuis fait tout, dans tout, dépasse toute mesure,
ne crée rien d’insignifiant, dans le moindre détail, est visible dans l’invisible et merveilleux à chaque instant.
Parole toute-puissante,
capable de réaliser tout ce qu’elle pense, prêche et veut en puisant dans sa merveilleuse richesse,
elle pense et voilà que cela prend forme, elle prêche et voilà que cela résiste, elle veut et voilà que cela obéit.
Main toute-puissante, qui guérit tout, même l’inguérissable,
qui aide et sauve sans cesse,
même lorsque cela semble bien difficile, les estropiés remarchent,
les aveugles voient de nouveau, la lèpre disparaît comme la neige, et même les morts sont ressuscités.
Bonté toute-puissante qui assouvit grâce à sa bénite abondance, et qui remplit l’éternel pacte d’amour grâce à la parole miséricordieuse
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Zum Trost der geistlich armen Seelen, in Mesechs Angst und Jammer Höhlen,
was Wunder dann, dass mein Gemüth stets Wunder, Wunder über Wunder sieht.
qui console les pauvres âmes
dans les grottes de Meshech où règnent la peur et la lamentation.
Quoi d’étonnant alors que mon âme
ne voie que des merveilles, des merveilles et encore des merveilles.
3. Air
Gross, gross sind des Herren Wercke, gross, sind des Herren Wercke, die er an uns , die er an uns,
die er an uns, an uns, die er an uns gethan.
Gross, gross sind des Herren Wercke, die er an uns, die er an uns, die er an uns , die er an uns die er an uns gethan.
Unendlich seine Stärcke, unendlich seine Stärcke, unendlich seine Stärcke, die alles ändern kann, die alles , alles ändern, die alles ändern kann, mehr als wir hören oder sehn, mehr als wir wissen und verstehn, mehr als wir hören oder sehn, mehr als wir wissen und verstehn, mehr als wir wissen und verstehn.
4. Récitatif
So sich den Seele, sich, das ist der Grund, der Gottes Statt gegründet hat, in dem erneuten Gnadenbund, der wider alle Wuth und Stürmen, dich und sich selbsten kan beschirmen, dein Heiland, der dir Zeichen zeigen kann, und Wercke, die kein andrer hat gethan, dadurch er klärlich zeiget an,
dass er der Stein, in Zion eingelegt, der köstlich ist und unbgewegt, der Eckstein, der so wohl bewehrt, dass ihn nicht Zeit noch Macht versehrt, der Grundstein, der so fest gegründet, dass man nie seines gleichen findet,
drum höre, was der Geist zu den Gemeinden spricht,
Grand, grand est l’œuvre du Seigneur, grand est l’œuvre du Seigneur
qu’il a accompli sur nous, sur nous, sur nous, qu’il a accompli sur nous.
Grand, grand est l’œuvre du Seigneur qu’il a accompli sur nous, sur nous, sur nous, qu’il a accompli sur nous.
Sans limite est sa force, Sans limite est sa force, Sans limite est sa force, qui peut tout transformer, qui peut tout, tout transformer.
bien au-delà de ce que nous entendons ou voyons, bien au-delà de ce que nous savons et comprenons, bien au-delà de ce que nous entendons ou voyons, bien au-delà de ce que nous savons et comprenons, bien au-delà de ce que nous savons et comprenons.
Abandonne-toi, âme, à la main de Dieu et à l’alliance sans cesse renouvelée qui te protègera de toute colère et tempête.
Ton Sauveur te montrera des preuves,
et des accomplissements que nul autre n’a pu réaliser : c’est ainsi qu’il démontre clairement
qu’il est la pierre qui habite Sion, fameuse et immuable,
la pierre angulaire, si bien armée que ni le temps ni aucune puissance ne peut l’endommager,
la pierre fondamentale, si solidement fondée qu’elle n’a pas d’égal.
Entends donc ce que le Saint Esprit dit aux églises,
wer glaubet der fleucht nicht.
Wohl an, so glaube dann, und sei gewiss, dass ob er schon in diesen letzten bössen Zeiten den ungeschlachten rohen Leuten
ein Anstoss und ein Ärgernis,
er doch der Christ und des lebendgen Gottes Sohn, dein Herr, dein Heiland ist.
Gewiss, du wirst mit diessen Worten auch wieder alle Hellen Pforten, wenn alle Worte dir vergehen
als wie ein Felss ganz unverletzt bestehen.
Drum sei getreu biss in den Todt,
verlache Kummer, Angst und Not, Creutz, Elend und Gefahr,
dein Trost ist: Er heisst wunderbar.
5. Choral
Unter deinen Schirmen, bin ich vor den Stürmen, aller Feinde frei.
Lass den Satan wittern, lass den Feind erbittern, mir steht Jesus bei.
Ob es itzt gleich kracht und blitzt, ob gleich Sünd und Hölle Schrecken, Jesus will mich decken.
celui qui a la foi ne craint pas.
Aie donc la foi et sois certain
qu’il est le Christ et le fils vivant de Dieu, ton Seigneur, ton Sauveur,
d’autant qu’en ses derniers malheureux jours, il fut considéré outrage et scandale par les gens grossiers et rudes.
C’est sans doute qu’avec ces paroles tu résisteras comme un rocher, invulnérable, aux portes de l’enfer lorsque tes mots feront défaut.
Sois donc fidèle jusqu’à la mort,
ris-toi du chagrin, de la peur et du manque, du tourment, de la misère et du danger, ta consolation : Il s’appelle merveille.
Je suis délivré de toutes les tempêtes et de tous mes ennemis,
lorsque je suis sous ton aile.
Satan peut bien s’exciter et l’ennemi s’acharner, Jésus reste près de moi.
Même s’il tonne et que les éclairs surgissent, Même si mes péchés et l’enfer m’épouvantent, Jésus me protègera.
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Johann sebastian Bach
Cantate « Der Friede sei mit dir » BWV 158 1. Récitatif
Der Friede sei mit dir, Du ängstliches Gewissen!
Dein Mittler stehet hier, Der hat dein Schuldenbuch Und des Gesetzes Fluch Verglichen und zerrissen.
Der Friede sei mit dir, Der Fürste dieser Welt, Der deiner Seele nachgestellt,
Ist durch des Lammes Blut bezwungen und gefällt.
Mein Herz, was bist du so betrübt, Da dich doch Gott durch Christum liebt!
Er selber spricht zu mir:
Der Friede sei mit dir!
2. Air et Choral
Welt, ade, ich bin dein müde, Salems Hütten stehn mir an, Welt, ade, ich bin dein müde, Ich will nach dem Himmel zu, Wo ich Gott in Ruh und Friede Da wird sein der rechte Friede Ewig selig schauen kann.
Und die ewig stolze Ruh.
Da bleib ich, da hab ich Vergnügen zu wohnen, Welt, bei dir ist Krieg und Streit,
Nichts denn lauter Eitelkeit;
Da prang ich gezieret mit himmlischen Kronen.
In dem Himmel allezeit Friede, Freud und Seligkeit.
La paix soit avec toi, toi, conscience apeurée, ton médiateur est là, il a remis et déchiré le livre accusateur de tes dettes et la malédiction de la loi.
La paix soit avec toi, le prince de ce monde
qui voulait emprisonner ton âme
a été vaincu et défait par le sang de l’agneau.
Mon cœur, pourquoi donc t’affliger encore ? Dieu t’offre son amour au travers du Christ, c’est lui-même qui me dit :
La paix soit avec toi.
Adieu, monde, je suis fatigué de toi, les huttes de Salem se tiennent près de moi.
Monde, adieu, je suis fatigué de toi.
Je veux aller au ciel où je pourrai éternellement contempler Dieu
dans le repos et la paix.
La sera la vraie paix et le repos triomphal.
C’est là que je veux demeurer et qu’il me plaît d’habiter.
Monde, chez toi tout n’est que guerre et combat, tout n’est que vanité.
C’est là que je resplendirai paré des couronnes célestes.
Au ciel, c’est toujours paix, joie et félicité.
3. Récitatif et Arioso
Nun, Herr, regiere meinen Sinn, Damit ich auf der Welt,
So lang es dir, mich hier zu lassen, noch gefällt, Ein Kind des Friedens bin,
Und lass mich zu dir aus meinen Leiden Wie Simeon in Frieden scheiden! Da bleib ich, da hab ich Vergnügen zu wohnen, da prang ich gezieret mit himmlischen Kronen.
4. Choral
Hier ist das rechte Osterlamm, Davon Gott hat geboten;
Das ist hoch an des Kreuzes Stamm In heisser Lieb gebraten.
Des Blut zeichnet unsre Tür, Das hält der Glaub dem Tode für;
Der Würger kann uns nicht rühren.
Alleluja!
Maintenant Seigneur, règne sur mon cœur Pour que je sois en ce monde
aussi longtemps qu’il te plaira de m’y laisser, encore un enfant de paix.
Puis laisse-moi en paix prendre congé de mes peines, tel Siméon, pour venir jusqu’à toi ! C’est là
que je veux demeurer et qu’il me plaît d’habiter, c’est là que je resplendirai paré des couronnes célestes.
Voici le véritable agneau pascal comme Dieu l’avait demandé : élevé sur le tronc de la Croix, il a été rôti avec le plus fervent amour.
Son sang marque notre porte, la foi tient la mort en échec,
le bourreau ne peut plus rien contre nous.
Alléluia !
13 Matthias Goerne
Applaudi pour la chaleur de son timbre de baryton, la fluidité de son chant et la qualité de ses interprétations, Matthias Goerne est l’invité régulier de festivals et de salles de concerts renommés – Carnegie Hall, Wigmore Hall, Scala de Milan… Il a pour partenaires musicaux des chefs d’orchestre de premier plan comme Valery Gergiev, Lorin Maazel, Seiji Ozawa ou Simon Rattle, ainsi que des pianistes comme Pierre-Laurent Aimard, Leif Ove Andsnes, Alfred Brendel ou Christoph Eschenbach. Matthias Goerne chante aux côtés des plus grands orchestres américains – Boston, Chicago, New York ou San Francisco –, ainsi qu’avec le London Symphony Orchestra, le London Philharmonic Orchestra, le Philharmonia Orchestra, les Berliner Philharmoniker, les Wiener Philharmoniker, l’Orchestre de Paris…
Ces dernières années, il s’est produit à travers toute l’Europe, aux États- Unis, en Asie et en Australie. Cette saison, il effectuera une tournée avec les Wiener Philharmoniker, chantera à la Staatsoper de Vienne et au Festival Saito Kinen (Le Château de Barbe-bleue avec Seiji Ozawa), et donnera des récitals avec Christoph Eschenbach et Leif Ove Andsnes à Paris, Vienne et New York (Carnegie Hall), entre autres. Depuis ses débuts à l’opéra, au Festival de Salzbourg en 1997, Matthias Goerne a chanté sur les plus grandes scènes lyriques à travers le monde, dont le Royal Opera House Covent Garden à Londres, le Teatro Real de Madrid, l’Opéra de Paris, la Staatsoper de Vienne ou le
Metropolitan Opera de New York. Ses rôles, qu’il choisit soigneusement, vont de Papageno (La Flûte enchantée de Mozart) et Wolfram (Tannhäuser de Wagner) aux rôles-titres de Wozzeck de Berg, Mathis der Maler de Hindemith et Lear d’Aribert Reimann.
Il a gravé de nombreux disques, dont beaucoup ont été primés.
Actuellement, il enregistre une série de 11 CD consacrée aux lieder de Schubert pour Harmonia Mundi. De 2001 à 2005, Matthias Goerne a été professeur honoraire d’interprétation du lied à la Hochschule Robert Schumann de Düsseldorf. En 2001, il a été nommé membre honoraire de la Royal Academy of Music de Londres. Né à Weimar, il a étudié le chant avec Elisabeth Schwarzkopf, Dietrich Fischer-Dieskau et Hans- Joachim Beyer à Leipzig.
Julia schröder
Une étroite collaboration unit Julia Schröder et Cecilia Bartoli depuis 2005. Ensemble, elles ont interprété différents programmes dans de grandes salles européennes. Premier violon du Kammerorchesterbasel, Julia Schröder se produit
fréquemment avec des chefs tels que Giovanni Antonini, Paul McCreesh, Kristjan Järvi, Christopher Hogwood et Paul Goodwin, en plus de ses engagements en tant que soliste. Elle a dirigé le Kammerorchesterbasel durant diverses tournées aux côtés de Sol Gabetta, Marjana Milanovic, Giuliano Carminola, Angelika Kirchschlager, Andreas Scholl, Giuliano Sommerhalder et Pieter Wispelwey. Pour son premier
disque en soliste paru en 2006, Sinfonia concertante, Julia Schöder interprète les solos d’œuvres de Mozart, Haydn et Martinu avec le Kammerorchesterbasel sous la baguette de Christopher Hogwood.
En 2008 paraît un CD consacré à Johann Friedrich Fasch, dans lequel elle dirige le Kammerorchesterbasel jouant sur instruments d’époque, incluant en première mondiale sa version du Concerto pour violon en ré majeur. Ses Concerti grossi op. 3 de Haendel ont été nommés parmi les meilleurs enregistrements de l’année Haendel 2009. Par ailleurs, avec son propre ensemble jouant sur instruments d’époque, elle vient de sortir chez Sony BMG un premier album solo de sonates pour violon de Haendel. En plus de sa formation de soliste auprès de Adelina Oprean, Raphaël Oleg et Lukas Hagen, la jeune violoniste a étudié la musique de chambre avec Walter Levin du Quatuor LaSalle. Un diplôme de violon baroque avec Chiara Banchini à la Schola Cantorum de Bâle complète le profil de cette artiste aux multiples facettes. Sa curiosité la pousse également hors des sentiers battus, vers des domaines aussi variés que le tango, l’improvisation et le jazz manouche. Julia Schröder a été l’invitée de divers festivals de musique de chambre comme ceux de Davos, Gstaad, Luxembourg, Middlebourg, Amsterdam, Stuttgart et Cologne.
Dans ce domaine, elle collabore notamment avec le Trio Parnassus, Gidon Kremer, Christian Zacharias et Gérard Wyss. Depuis 2006, on peut l’entendre avec les Solistes du
Kammerorchesterbasel. Engagée comme soliste par l’Orchestre Symphonique de Bâle, la Camerata Stuttgart et l’Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort, elle est également invitée en soliste de façon régulière par l’Orchestre Symphonique de Barcelone et l’ensemble Il Giardino Armonico.
Depuis 2010, Julia Schröder enseigne le violon à la Musikhochschule de Fribourg-en-Brisgau.
Kerstin Kramp
Kerstin Kramp est membre de l’Amphion Bläseroktett (Octuor à vent Amphion) et travaille régulièrement aux côtés de chefs et d’orchestres renommés. Elle a participé à divers projets avec le Kammerorchesterbasel, dont des tournées avec Cecilia Bartoli et divers enregistrements en tant que soliste.
Kammerorchesterbasel
Fondé en 1984 par des diplômés de diverses académies musicales suisses, le Kammerorchesterbasel (Orchestre de Chambre de Bâle) compte aujourd’hui parmi les orchestres de chambre les plus demandés d’Europe.
Avec ses programmes associant musique ancienne et contemporaine, cet orchestre perpétue une tradition établie avec succès par le mécène et chef d’orchestre Paul Sacher, de Bâle. Au cours de ces dernières années, lors de nombreux festivals, le Kammerorchesterbasel a acquis une réputation internationale. Il se produit régulièrement dans des salles de concert renommées, à Londres, Amsterdam, Cologne, Berlin, Zurich,
Munich, Vienne, Valence ou Paris.
L’orchestre collabore de manière régulière avec les chefs d’orchestre Giovanni Antonini, David Stern, Paul McCreesh, Kristjan Järvi et Paul Goodwin. De nombreux concerts ont connu un vif succès tant auprès du public que de la presse, notamment avec des chefs d’orchestre et solistes tels que Philippe Herreweghe, Cecilia Bartoli, Magdalena Kozena, Emma Kirkby, Jennifer Larmore, Andreas Scholl, Christian Tetzlaff, Julia Fischer, Daniel Hope, Matthias Goerne, Angelika Kirchschlager, Tabea Zimmermann, Renaud Capuçon, Pieter Wispelwey, Thomas Zehetmair, Giuliano Carmignola, Bobby McFerrin, Emmanuel Pahud, Sabine Meyer et Sol Gabetta. L’intégrale des symphonies de Beethoven et leur enregistrement sous la direction de Giovanni Antonini constituent un point fort des activités du Kammerorchesterbasel. À partir de juillet 2007, le Crédit Suisse est devenu sponsor principal et partenaire du Kammerorchesterbasel.
Au cours des dernières années, le Kammerorchesterbasel a reçu le Prix Junge Ohren pour le projet de médiation musicale Windrose en collaboration avec les projets d’éducation de la région de Bâle (2007). Le Prix ECHO Klassik lui a été décerné pour l’enregistrement des Symphonies n° 3 et n° 4 de Beethoven sous la direction de Giovanni Antonini (Sony BMG Classical) dans la catégorie « ensemble/
orchestre de l’année 2008 ».
Hautbois Francesco Capraro
Basson Yves Bertin
Trompette Simon Lilly
Violons I Julia Schröder Yukiko Tezuka Sylvia Gmür Ziesche Regine Schröder
Violons II Jana Karsko
Regula Schwaar Niederhauser Tamás Vásárhelyi
Mirjam Steymans
Altos
Mariana Doughty Bodo Friedrich Renée Straub
Violoncelles Christoph Dangel Georg Dettweiler
Contrebasse Stefan Preyer Orgue/Clavecin David Blunden
15
Exposition
au Musée de la musique
du 18 octobre 2011 au 15 janvier 2012
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Cité de la musique
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et aussi…
> FORUM SAMEDI 7 AVRIL Les Passions de Bach 15h Table ronde
Animée par Raphëlle Legrand, musicologue
Avec la participation de Gilles Cantagrel, Philippe Charru et Denis Morrier, musicologues
17h30 concert Johann sebastian Bach
Passion selon saint Marc (reconstitution) Musiciens et chanteurs des départements de musique ancienne et des disciplines vocales du Conservatoire de Paris
> cOLLÈGe
Écouter la musique classique Cycle de 20 séances Le mercredi de 15h30 à 17h30 Du 11 janvier au 20 juin
> saLLe PLeYeL
diMaNcHe 8 aVRiL, 16H Johann sebastian Bach Passion selon saint Matthieu Les Musiciens du Louvre-Grenoble Marc Minkowski, direction Marita Solberg, soprano Eugénie Warnier, soprano Nathalie Stutzmann, alto Owen Willetts, alto
Markus Brutscher, ténor (L’Évangéliste) Benoît Arnould, basse
Christian Immler, basse
> MédiaTHÈQUe
En écho à ce concert, nous vous proposons…
> sur le site internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
… d’écouter un extrait audio dans les
« Concerts » :
Cantate BWV 70 « Wachet ! Betet ! Betet
! Wachet ! » de Johann sebastian Bach par le Concentus Musicus Wien, l’Arnold Schoenberg Choir et Erwin Ortner (direction), enregistré à la Salle Pleyel le 21 octobre 2008 • Concerto pour deux clavecins BWV 1060 de Johann sebastian Bach par Tini Mathot et Patrizia Marisaldi (clavecins) et l’Amsterdam Baroque Orchestra, enregistré à la Cité de la musique le 9 novembre 2008
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
> À la médiathèque
… de regarder :
John Eliot Gardiner in rehearsal : Johann Sebastian Bach, Cantata BWV 63 « Christen, ätzet diesen Tag » de Johann sebastian Bach par John Eliot Gardiner (direction), The English Baroque Soloists et The Monteverdi Choir • Les Concertos brandebourgeois de Johann sebastian Bach par le Concerto Italiano et Rinaldo Alessandrini (direction)
… d’écouter avec la partition : La Cantate « de la chasse » BWV 208 de Johann sebastian Bach par Sibylla Rubens, Eva Kirchner (sopranos), James Taylor (ténor), Matthias Goerne (basse)
… de lire :
Guide pratique des cantates de Bach de Philippe et Gérard Zwang • Les Cantates sacrées de Jean-Sébastien Bach et Les Mélodies de chorals dans les cantates de Jean-Sébastien Bach par Henri Boyer
> cONceRTs
diMaNcHe 22 JaNVieR, 11H Johann sebastian Bach L’Art de la fugue Ludwig van Beethoven Quatuor à cordes n° 16 Franz schubert Quatuor à cordes n° 15 Arcanto Quartett
saMedi 7 aVRiL, 20H Johann sebastian Bach Passion selon saint Jean Le Concert Lorrain Nederlands Kamerkoor Christoph Prégardien, direction Sibylla Rubens, soprano Andreas Scholl, alto
Eric Stoklossa, ténor (L’Évangéliste) Andreas Weller, ténor
Dietrich Henschel, basse Yorck Felix Speer, basse