• Aucun résultat trouvé

La Téluq a-t-elle un avenir dans l UQAM?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La Téluq a-t-elle un avenir dans l UQAM?"

Copied!
12
0
0

Texte intégral

(1)

La Téluq a-t-elle un avenir dans l’UQAM ?

Mémoire de l’Association des cadres de la Télé-université (ACTU) déposé dans le cadre de la consultation du 27 octobre 2009.

Luc Bouchard 16/10/2009

(2)

Page 2 sur 12

Introduction

La communauté de la Téluq est appelée de nouveau à se prononcer sur son avenir. Notre directeur général nous a en effet demandé, en juin dernier, si nous souhaitions demeurer encore au sein de l’UQAM pour remplir notre mission relative à la formation à distance ou retrouver un statut d’établissement autonome.

Dans le présent contexte, la question est des plus pertinentes. Le rattachement de la Téluq à l’UQAM, rappelons-le, avait suscité beaucoup d’enthousiasme parmi notre communauté. Pendant les trente- trois années ayant précédé cet événement, la Télé-université, par sa recherche et l’engagement de son personnel, avait grandement contribué à établir la crédibilité de la formation à distance (FAD) au Québec, et même à l’étranger, et à favoriser l’accessibilité de la population québécoise à un enseignement supérieur de qualité. Ce projet consacrait donc notre expertise et ouvrait de nouveaux horizons à cette FAD, tout d’abord par la concrétisation d’un concept novateur : la bimodalité1 et, ensuite, par l’accroissement de l’offre de cours et de programmes dédiée à ceux et celles n’ayant pas, ou peu, accès à un campus. L’éclatement de la crise financière à l’UQAM et, surtout, la démission forcée d’un des principaux artisans du projet, le recteur Roch Denis, ont rapidement modifié la dynamique de collaboration en gestation, en une prudente réserve (voire indifférence) de la part de notre nouveau partenaire. L’engouement initial n’y était plus et la morosité a progressivement remplacé l’enthousiasme dans les relations entre la plupart des membres des deux organisations. Les publications successives du rapport Brossard, en décembre 2008, et du plan stratégique, en juin 2009, ont accentué ce sentiment et font émerger une autre perception : celle de ne pas avoir notre place au sein de cette institution, du moins, dans notre présente identité.

Comment l’intérêt des étudiants a-t-il été pris en compte durant toute cette période ? Le projet initial leur était pourtant destiné. La question posée par notre directeur général doit donc, à tout prix, être répondue à travers cette importante lorgnette. Pour y arriver, l’Association des cadres de la Télé- université (ACTU) a jugé nécessaire de dresser un portrait des faits portés à notre connaissance afin de dégager, en regard des valeurs défendues par nos membres depuis le début des discussions sur ce projet, l’avenue la plus prometteuse pour notre institution et ses étudiants actuels et futurs.

1 La bimodalité permettrait à un étudiant, selon son choix et de façon équivalente, de suivre un programme d’étude entièrement sur campus, entièrement à distance ou dans un mélange des deux modes. Par ce moyen, il devient possible à l’UQAM d’accroître le nombre d’étudiants fréquentant ses campus et d’étendre sa notoriété et son influence réelle bien au-delà de l’île de Montréal.

(3)

Page 3 sur 12

Une réalité complexe et variée

À travers le discours officiel de l’UQAM

Depuis l’arrivée en poste du recteur Claude Corbo, un certain nombre de gestes posés par les hauts dirigeants de l’UQAM nous permet de dégager la position que semble tenir cette haute direction à l’égard de la Télé-université.

Le rapport Brossard est sans contredit l’élément le plus important de cette position. Il recommande, nonobstant les nouvelles lettres patentes que le MELS a émises pour l’UQAM, le démantèlement de la Télé-université en tant qu’entité autonome. Son directeur général deviendrait membre du conseil de direction du recteur afin d’y incorporer les préoccupations de la FAD et les postes des autres cadres supérieurs seraient abolis. Les différentes unités administratives ou pédagogiques seraient, quant à elles, fusionnées ou rattachées avec ou sans altération à leur vis-à-vis de l’UQAM, selon leur utilité individuelle pour la viabilité du « modèle Téluq », tel que perçu2 par Me Pierre Brossard.

Soulignons le rôle plus que nébuleux laissé aux unités d’enseignement et de recherche (UER) dans l’antichambre des facultés, où on espère la reconnaissance des professeurs de la Télé-université par leurs pairs de l’UQAM.

Ce rapport n’a encore jamais été entériné officiellement. Devant le tollé soulevé à la Télé-université lors de sa publication, le recteur Corbo a souhaité consulter ses facultés sur la place qu’elles comptent donner à la FAD et à la Télé-université, avant d’inviter le conseil d’administration à se prononcer sur celui-ci. Cette consultation devait se terminer le 31 mars dernier. Après cette échéance, plusieurs demandes demeurées vaines ont été déposées par nos dirigeants afin d’avoir accès aux différents avis. Encore dernièrement, le vice-recteur à la vie académique, Robert Proulx, sur invitation du président de la CAFAD3, devait en faire état lors de la rencontre du mois de septembre.

À la dernière minute, il a plutôt confirmé son absence et différé ce point de discussion à une prochaine rencontre. À ce jour, il n’a donc jamais été possible de savoir ce que pouvaient contenir les avis déjà déposés par les facultés.

Malgré les délais écoulés depuis son dépôt, ce rapport constitue donc toujours l’hypothèse privilégiée pour une intégration de la Téluq à l’UQAM. Nous devons donc considérer ce rapport comme la seule proposition acceptable pour l’UQAM puisqu’aucune autre n’a émergé pendant cette période.

Le plan stratégique 2009-2014 entériné en juin dernier est un autre élément important à considérer.

Ce document a fait l’objet d’une vaste consultation à travers la communauté de l’UQAM. En synthèse, le plan reconnaît la concurrence que la FAD amènera entre les universités dans les prochaines années et insiste sur l’obligation, pour l’UQAM, d’accroître sa pratique en médiatisation tout en l’adaptant aux besoins facultaires. Aucune mention relative à la Télé-université ne se retrouve dans la description de ce chantier.

2 Me Brossard ne semble avoir retenu que l’inscription en continu comme élément d’importance de ce modèle.

3 Commission académique sur la formation à distance. Le directeur de l’enseignement et de la recherche préside cette commission.

(4)

Page 4 sur 12 Le recteur Corbo, lors de son discours de la rentrée 2009, reprend ce thème et précise davantage les grandes questions à résoudre.

… « La formation sur campus, pour les jeunes en formation initiale et aussi pour des adultes en recyclage majeur, fournit un cadre privilégié où l'apprentissage se complète d'une expérience de vie et de participation qui arrache l'étudiant à l'isolement et à la solitude. Cependant, la formation à distance, l'apprentissage médiatisé, des cours hybrides associant travail sur campus et travail hors campus, toutes ces modalités revêtent une pertinence croissante compte tenu à la fois de l'évolution de la techno-pédagogie et des intérêts et attentes des personnes. D'autres universités sont déjà très activement engagées dans la diversification des modes d'apprentissage. Nous devons accélérer notre réflexion sur l'enjeu de la formation médiatisée, car d'autres universités offrent déjà de nombreux cours de cette nature et cela intéresse de plus en plus nos étudiants jeunes et moins jeunes. En termes plus clairs, deux questions nous interpellent.

Lesquels de nos cours et de nos programmes se prêtent bien à une formation médiatisée, en ligne, à distance? Comment nous prévaloir de la présence en nos murs de la Télé-Université pour diversifier notre offre de modes de formation? »

Officiellement, l’UQAM reconnaît l’importance stratégique de la FAD pour conserver une situation concurrentielle dans le monde universitaire. Ce qu’elle ne démontre pas, c’est sa croyance en l’utilité d’une Télé-université distincte pour s’imposer dans cette opération. À part la proposition que constitue le rapport Brossard, aucune des réflexions en cours à l’UQAM sur cette question ne s’est effectuée avec des intervenants de la Téluq. Notre personnel est, par surcroît, systématiquement tenu à l’écart des résultats de celles-ci. Soulignons que le directeur général de la Télé-université ne siège pas au conseil de direction du recteur et, de ce fait, est écarté de toute discussion à caractères stratégiques ou opérationnels pour l’UQAM.

Rappelons, également, que le directeur général de la Télé-université a invité officiellement le recteur Corbo à venir rencontrer le personnel de la Télé-université dans le cadre de la présente consultation. À quelques jours de la fin de la période de réflexion, aucune réponse à cette invitation n’avait encore été fournie par le recteur.

Pour l’UQAM, il est clair que la FAD et la Télé-université sont deux questions distinctes. Faut-il en conclure que la seule façon de les réunir au sein de l’UQAM passe par les recommandations du rapport Brossard, fortement rejetées par la communauté de la Téluq ? Et dans l’affirmative, serait-ce une condition suffisante pour que les professeurs de la Télé-université soient reconnus à part entière dans les facultés ? Quelles que soient les réponses à ces questions, les hauts dirigeants de l’UQAM semblent peu enclins à nous fournir les quelques indications nécessaires à nos réflexions.

Sur la relation entre les deux organisations

Depuis le rattachement des deux organisations, des rencontres ont régulièrement eu lieu entre du personnel de la Télé-université et celui de L’UQAM. Plus particulièrement du côté des gestionnaires, ces rencontres avaient souvent pour but de trouver des aménagements souhaitables afin de rendre possible la réalisation de nos mandats respectifs tout en accentuant le questionnement vers une nouvelle cohérence institutionnelle.

Plusieurs lieux de collaboration ont ainsi pu être identifiés. Même si les échanges sont demeurés généralement courtois, plusieurs collaborations ont dû cependant être mises en veilleuse. Bien sûr, l’ampleur de la crise financière sans égale vécue par l’UQAM a vite relégué au second plan ce projet d’université bimodale dans l’esprit de plusieurs de leurs gestionnaires, mais elle n’en est pas la seule

(5)

Page 5 sur 12 responsable. L’absence de directives claires en provenance de la haute direction concernant le statut à donner à la Télé-université a souvent été évoquée pour l’abandon de projets pourtant profitables aux deux organisations. À ce premier motif s’ajoute la forte croissance vécue par la Télé-université depuis le rattachement, en regard de la situation fortement déficitaire de l’UQAM, et perçue par plusieurs comme réalisée aux dépens de notre partenaire. Progressivement, une certaine méfiance s’est donc installée et seules les questions de gestion courante ont fini par composer le menu des différents échanges. Et souvent, nous ne sommes plus qu’informés minimalement des orientations à prendre sur les questions d’intérêt touchant notre fonctionnement.

Du côté académique, la réalité est différente. La mainmise disciplinaire exercée par les départements de l’UQAM rend difficile, à la base, toute collaboration avec des équipes externes à ces structures.

Plusieurs voies de collaboration ont tout de même été explorées avec des résultats forts différents selon la faculté concernée. C’est avec l’École des sciences de la gestion (ESG) que la collaboration est la plus visible. Quelques projets ont abouti avec succès. Mais partout ailleurs, les progrès sont souvent lents ou pratiquement inexistants. Rappelons que le syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) a toujours été opposé à tout statut particulier pour la Téluq à travers l’UQAM, ce qui est loin de faciliter les choses.

Le passage de nos projets à la commission des études de l’UQAM est particulièrement délicat et la majorité d’entre eux sont encore en attente d’avis facultaires avant leur discussion ou acceptation.

Cette instance ne semble également pas reconnaître l’urgence de traiter les projets touchant la Téluq, malgré le mandat explicitement confié à la composante Télé-université par les lettres patentes supplémentaires délivrées à l’UQAM. Le résultat est tel que, depuis le rattachement, aucun nouveau programme d’envergure n’a pu voir encore le jour, faisant prendre ainsi un retard considérable au développement de l’offre de programmes à distance. Soulignons que, pendant ce temps, d’autres universités ont au contraire accentué leur rythme de développement de la FAD.

Une fréquentation étudiante à la hausse

Malgré le peu de succès obtenu jusqu’à maintenant dans ce projet de rattachement, les étudiants n’ont jamais été si nombreux à fréquenter nos cours et nos programmes. Et cette croissance de la fréquentation se remarque notamment au point de vue des étudiants admis dans nos programmes, par opposition aux étudiants inscrits par transfert de crédits.

En effet, depuis la grève de nos personnes tutrices, nous remarquons une tendance à la baisse des inscriptions par transfert de crédits en provenance des autres universités, particulièrement pour celles en provenance de l’UQAM. Le phénomène est tout de même constant depuis plusieurs trimestres. S’agit-il ici d‘un resserrement de leur politique relativement à la perception indiquée à la section précédente ou à un phénomène tout à fait spontané ? Nous ne pouvons le certifier. Par ailleurs, cette croissance globale n’est pas seulement caractérisée par l’ajout de nouveaux étudiants obtenus suite à nos efforts de recrutement, mais aussi, dans une forte proportion, par une récurrence accrue de nos étudiants plus anciens. Ce qui est, somme toute, fort encourageant pour l’avenir.

(6)

Page 6 sur 12 Mais d’où provient cet intérêt accru pour l’offre de programmes de la Télé-université ? Depuis le début des années 90, nous étions habitués à une croissance moyenne annuelle d’environ 5 % de nos inscriptions. Et puis, dès la première année du rattachement, c’est une croissance de près de 12 % qui fut enregistrée : un record. Pourtant, aucun changement appréciable n’avait été apporté à notre offre de cours et de programmes. Nous pensons que le paramètre le plus important pouvant expliquer cet essor, à part la promesse d’une programmation plus diversifiée à moyen terme, est la notoriété acquise par la Télé-université pour un diplôme émis par l’UQAM.

Les étudiants ont adhéré massivement au projet de rattachement. La formation à distance répond à un besoin pour une part importante de la population du Québec. Ils y voyaient un moyen de diversifier leurs apprentissages, mais également, un moyen de vaincre les préjugés entourant encore malheureusement les diplômes obtenus par ce mode d’enseignement. Il n’est donc pas surprenant de voir leur réaction relativement à l’annonce d’un éventuel retour à l’autonomie de la Télé-université.

La notoriété de la Téluq

L’intérêt général des autres universités pour la FAD a fortement progressé dans les 10 dernières années. Le financement public de leurs activités, à partir d’une enveloppe budgétaire fermée, n’est sûrement pas étranger à celui-ci. Elles doivent donc se démarquer pour attirer les nouveaux étudiants en provenance des collèges ou en recherche de formations d’appoint pour la poursuite de leur carrière, et ce, malgré les contraintes imposées par la localisation de leur campus.

Pensons à l’Université Laval qui offre maintenant près de 40 programmes entièrement à distance, à tous les cycles, appuyés par une banque d’environ 450 cours dans 80 disciplines. Que dire, également, de la réflexion en cours à l’Université de Montréal4 sur la formation continue et qui devrait déboucher sur un investissement accru pour la formation à distance ? Et de l’Université de Sherbrooke qui offre maintenant une maîtrise en enseignement qui a attiré 350 étudiants dès sa première année de diffusion ?

Le portrait de l’offre à distance est donc en totale évolution. Une concurrence s’organise et la Télé- université ne peut plus compter sur sa traditionnelle position de force. Bientôt, il ne suffira plus d’être la seule université ouverte francophone offrant exclusivement de la FAD pour attirer les étudiants. La notoriété de l’institution jouera pour beaucoup dans le choix des étudiants. Que vaudra un diplôme émis par la Télé-université, suite à un retour à son autonomie, en regard de ceux offerts par les plus prestigieuses universités de la province ? La question doit être posée.

Ce qui peut encore nous distinguer est notre avance en recherche sur le téléapprentissage et la FAD.

La réussite étudiante, dans un contexte de formation à distance, ne suit pas nécessairement les mêmes règles auxquelles est habituée notre concurrence. Dans ce mode d’enseignement, les services particuliers mis en place pour soutenir l’étudiant sont primordiaux. Il en est de même pour la façon dont est conçu un cours. Une recherche active et bien supportée devient donc essentielle pour la Télé-université et doit viser à maintenir notre leadership aussi bien en regard des modèles, des

4 L’Université de Montréal déclare environ 7000 inscriptions par année en moyenne en FAD.

(7)

Page 7 sur 12 méthodologies, des outils, que des technologies propres à la FAD. Est-ce que le plan stratégique 2009-2014 adopté en juin dernier à l’UQAM sera en mesure d’appuyer cet objectif ?

La réouverture de la Loi sur l’Université du Québec : une opportunité ?

Une autre consultation est en cours au sein du réseau de l’Université du Québec. Il s’agit de celle concernant l’autonomie des constituantes et le rôle à donner à son siège social. Des changements importants sont attendus qui, pour se concrétiser, devront nécessiter une réouverture de la Loi sur l’Université du Québec.

Par ailleurs, les problèmes vécus par la Télé-université, dans son rattachement avec l’UQAM, n’ont pas été sans éveiller l’intérêt de la ministre pour l’avenir de la Téluq. Déjà, suite au dépôt du rapport Brossard, une de ses attachées politiques avait rencontré notre directeur général afin de bien s’informer sur les enjeux en cause. La ministre, par la suite, a tenu à rencontrer notre directeur général. Et présentement, la sous-ministre adjointe à l’enseignement, madame Hélène David, participe à titre d’observatrice au comité de travail présidé par Michel Gervais et qui doit bientôt rendre ses conclusions quant aux avenues à prendre pour que le rattachement devienne enfin une réussite. L’intérêt de la ministre est donc manifeste.

La conjoncture est donc propice à un nouveau questionnement sur l’avenir de la FAD. La ministre pourrait donc, si aucune avenue intéressante n’émerge du comité Gervais, favoriser un retour à une autonomie pour la Télé-université tout en consolidant la place de la FAD et de la Télé-université à travers la nouvelle mouture du réseau en gestation.

Les valeurs défendues par l’ACTU

L’association des cadres de la Télé-université s’est toujours sentie fortement interpellée par la question du rattachement de notre institution à l’UQAM. Pour nous, le potentiel que représentait cette université pour le développement de la formation à distance au Québec était prodigieux. Tout à fait conscient de la dimension de notre organisation face à celle de notre futur partenaire, il nous avait tout de même semblé opportun d’examiner les expériences similaires vécues à travers le monde, particulièrement dans le secteur des services publics, afin d’en dégager les conditions gagnantes. Le professeur Pierre Collerette de l’Université du Québec en Outaouais, spécialiste en psychologie des organisations, avait alors accepté de répondre à nos interrogations. Essentiellement, notre prise de position à l’époque s’articulait alors autour de quelques principes importants découlant de ces discussions.

1. Notre objectif premier était de préserver, à travers l’UQAM, la mission d’enseignement et de recherche en FAD de la Télé-université et d’accentuer l’offre de service au bénéfice de la population québécoise.

2. Il n’existait, à proprement parler, aucune culture de la formation à distance à travers l’UQAM.

Afin de ne pas dissoudre l’expertise en FAD de la Télé-université à travers l’immense masse

(8)

Page 8 sur 12 que représentait l’UQAM, il devenait essentiel de préserver l’intégrité administrative de la Téluq, le temps nécessaire à ce qu’une culture de la distance s’installe à travers les différentes instances et unités administratives de cette institution. Le protocole représentait cette garantie. Nous étions cependant ouverts à faire évoluer notre cadre de rattachement vers une intégration plus forte, dès que les garanties de survie de la FAD auraient été présentes.

3. Nous recommandions également l’élaboration d’un plan de développement de la formation à distance avant le rattachement. On peut mesurer aujourd’hui toute l’importance d’une telle démarche. À l’époque, ce plan avait été remplacé par un plan-cadre de développement de la FAD, loin de faire l’unanimité parmi nos membres.

Par ailleurs, la Télé-université, de par son mode de fonctionnement, possède toutes les caractéristiques d’une université ouverte. Ce type d’université propose aux étudiants une accessibilité accrue ainsi que beaucoup plus de souplesse que le modèle d’université traditionnelle. L’annexe 1 inventorie l’ensemble de tels mesures et/ou services mis en place à la Télé-université depuis sa création. Ce qui constitue le « modèle Téluq » est donc beaucoup plus que la seule inscription en continu.

Nous croyons que la réussite d’un étudiant, dans un contexte de formation entièrement à distance, exige la présence d’un tel modèle de diffusion. En l’absence de cette souplesse, l’adulte n’a souvent d’autres choix que l’abandon de son projet d’études. Nous croyons également que la structure fonctionnelle de la Télé-université, basée sur une grande proximité des services entre ses différentes unités administratives, est particulièrement bien adaptée au soutien de ce modèle. Un démantèlement, tel que celui proposé par le rapport Brossard, rendrait difficile, voire impossible, son maintien.

Nous tenons à préciser que nous ne voyons pas le modèle de la Téluq comme un élément statique. Ce modèle peut évoluer. Mais cette évolution doit s’effectuer en se basant sur les résultats de la recherche en formation à distance, sur les consensus développés par ses artisans et en fonction des besoins exprimés par les étudiants.

(9)

Page 9 sur 12

Constats et recommandations

Quatre ans se sont écoulés depuis le rattachement de nos deux organisations. Sauf en ce qui concerne la fréquentation étudiante, on ne peut que constater la stagnation de la Télé-université vis- à-vis son développement. Notre offre de cours et de programmes, malgré les projets forts intéressants mis de l’avant par nos unités d’enseignement et de recherche, n’a pas évolué. Ce projet de nouvelle université bimodale, faute d’un soutien réel de la part des hauts dirigeants de l’UQAM, n’a pas reçu l’adhésion de sa communauté. Dans un tel contexte, l’hésitation montrée par la commission des études de l’UQAM devant les projets émanant de la Télé-université n’est donc pas surprenante.

Le recul se fera aussi sentir au niveau de la recherche. Nos professeurs reçoivent encore des subventions intéressantes en appui à leur projet. Mais, notre axe stratégique de recherche qu’est la FAD n’a plus la visibilité requise devant les grands organismes subventionnaires. Les quotas accordés à chaque université jouant leur rôle, l’absence de la formation à distance du plan stratégique 2009- 2014 influencera tantôt la part de subventions reçue par la Télé-université.

Pendant ces quatre années, la notoriété et la crédibilité des autres universités en formation à distance se sont accrues. Plusieurs autres universités ont compris l’importance stratégique d’occuper ce créneau et le retard qu’elles ont comblé par rapport à notre institution sera très difficile à rattraper. La position de chef de file de la Télé-université, en ce domaine, est réellement menacée et la dilution de notre expertise à travers l’UQAM (à la façon Brossard) ne placerait pas nécessairement cette dernière dans une situation avantageuse relativement à cette concurrence.

La formation à distance correspond à un besoin réel de la population. En ce sens, les étudiants ne retirent aucun avantage de ce contexte de recul. Pour toutes ces raisons, le statu quo dans nos relations avec l’UQAM n’est plus acceptable. Est-il encore possible pour notre institution, au sein de L’UQAM, d’exercer la mission en formation à distance qui nous a été conférée par les lettres patentes supplémentaires de l’UQAM ? Oui, à la seule condition qu’un virage draconien soit effectué par la communauté de l’UQAM quant à sa perception de la Télé-université et de la formation à distance.

Les signes que nous recevons présentement de l’UQAM ne vont malheureusement pas dans ce sens.

La position des facultés sur la formation à distance ne nous est pas communiquée parce qu’elle est plus que mitigée. La formation à distance pour la diffusion des connaissances n’y est pas encore perçue comme un moyen intéressant et/ou crédible. L’acceptation de ce principe peut prendre encore plusieurs années d’autant plus que la prise de position du syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) face à la Télé-université ne favorisera pas un virage rapide. L’exemple de l’Université Laval à ce chapitre est très intéressant puisque cette prise de conscience s’est déroulée sur plus de dix ans.

Nous ne pouvons malheureusement plus nous offrir cette attente.

La Télé-université doit retrouver rapidement son autonomie. Il est impératif que nous reprenions la maîtrise entière, à la fois sur le développement de nos cours et nos programmes ainsi que sur nos choix stratégiques en matière de recherche.

(10)

Page 10 sur 12 Un simple retour au statut d’il y a quatre ans ne peut être cependant considéré comme suffisant. En retrouvant son statut, la Télé-université n’augmente pas nécessairement sa capacité de répondre aux besoins exprimés par les étudiants pour une offre de programmes à distance diversifiée. La raison pour laquelle nous avions désiré ce rattachement avec l’UQAM est encore présente.

La ministre en titre du MELS, Michelle Courchesne, a toutefois le pouvoir et la possibilité de créer la valeur ajoutée permettant l’atteinte de cet objectif. La commission parlementaire qui avait autorisé le rattachement avec l’UQAM n’est pas si éloignée. Cette dernière voyait, dans ce projet, tout le potentiel que pouvait en retirer la population du Québec. Cet intérêt au sein du gouvernement est encore réel puisque, encore tout récemment, un comité interministériel, sous l’égide du MELS, travaillait sur le positionnement à donner à la formation à distance au Québec et prévoyait même une consultation publique à cet égard. L’intérêt de la ministre pour le comité Gervais et la situation de stagnation vécue par la Télé-université dans l’UQAM n’est donc pas que circonstanciel.

La Loi sur l’Université du Québec sera bientôt rouverte. Cette conjoncture particulière peut être utile pour la Télé-université si la ministre en profite, d’une part, pour mieux camper le rôle de la formation à distance et de la Télé-université à travers ce réseau et, d’autre part, favoriser la mise en place de moyens visant l’amélioration de l’offre. La ministre a des visées bien arrêtées par rapport au niveau de formation souhaité pour la population du Québec. Elle a également la responsabilité de doter adéquatement les institutions qui œuvrent à l’atteinte de ses objectifs. Le fait de valoriser la formation à distance au niveau national ne pourra, de surcroît, qu’aider à la reconnaissance des diplômes émis via ce type de formation.

Nous sommes donc d’avis qu’un retour à l’autonomie, même souhaitable, ne peut mieux desservir la population que s’il s’accompagne d’un appui tangible de la part de la ministre. Celui-ci devra toucher, évidemment, son statut officiel (école supérieure affiliée à l’UQAM, école supérieure autonome, etc.), mais également sa mission et la reconnaissance de celle-ci au Québec. La direction générale de la Télé-université, si l’option de l’autonomie est retenue, devra tout mettre en œuvre pour faire valoir cette exigence d’une valeur ajoutée auprès de la ministre. De plus, considérant l’importance de la notoriété dans le choix d’une institution par l’étudiant, il y a nécessité d’amorcer rapidement une réflexion afin de développer les stratégies et opérations marketing nécessaires à l’augmentation de cette notoriété pour notre institution, et ce, dans un contexte où l’offre de la FAD par les universités est en croissance

Luc Bouchard,

Pour : mesdames Louise Boucher, messieurs Michel Barbeau,

Monique Desnoyers, Denis Dinel,

Kim Lien Do, Louis Mathier,

Ginette Leclerc, Réal Perreault

Lise Lemelin, Francine Verreault

(11)

Page 11 sur 12 ANNEXE 1 :

Extrait du mémoire de l’ACTU présenté lors de la consultation préalable à la publication du rapport Brossard.

Au cours de son évolution, la TÉLUQ a mis un certain nombre de mesures ou de dispositifs en place afin de faciliter l’accessibilité des adultes à la formation universitaire. En voici les principaux :

a) La TÉLUQ accepte et traite en tout temps les demandes d’admission et d’inscription qu’elle reçoit.

Celles-ci sont rattachées au trimestre pour lequel elles sont traitées. Un cours débute généralement 7 jours ouvrables après la fin de son traitement. Avant le début de son cours, l’étudiant reçoit les dates importantes à retenir aux fins réglementaires (dates de début, de fin, de l’examen final, etc.), les coordonnées de la personne tutrice qui lui est assignée ainsi que le matériel pédagogique nécessaire (ou l’URL pour y accéder) pour son suivi. Un cours de 3 crédits dure normalement 15 semaines comme dans les universités traditionnelles.

b) Quel que soit le trimestre en poursuite, l’offre de cours de la TÉLUQ est complète. Moins d’une dizaine de cours sont sujets à des offres cycliques. Environ 350 cours sont ainsi offerts en tout temps, même pendant les trimestres d’été. Ne sont retirés temporairement que les cours en révision. Il en est de même pour l’offre de programmes.

c) Les règlements des études de la TÉLUQ sont adaptés au principe des admissions et inscriptions traitées en continu. Notamment, les périodes légales d’abandon sont définies relativement à la date de début des cours.

d) L’admission aux programmes de la TÉLUQ est élargie. Les conditions d’admission de base en vigueur dans le réseau de l’Université du Québec sont appliquées (DEC, 21 ans d’âge et de l’expérience et connaissances pertinentes ou un diplôme universitaire). Cependant, l’expérience et les connaissances requises, lorsque le candidat n’a aucun des diplômes exigés, sont minimales. Très peu de refus d’admission sont ainsi prononcés (moins de 4 % des demandes). Des mécanismes sont prévus afin d’aider les étudiants en difficulté.

e) Les programmes de la TÉLUQ sont composés habituellement de cours obligatoires et de cours optionnels. Quel que soit le nombre de cours optionnels à compléter, l’étudiant pourra généralement les sélectionner à travers un vaste choix. L’étudiant peut ainsi adapter sa formation à ses propres besoins tout en garantissant qu’il atteint les objectifs du programme.

f) La TÉLUQ dispose de quinze coordonnateurs à l’encadrement répartis dans les différentes unités d’enseignement et de la recherche (UER). Ces professionnels sont responsables de l’évaluation de l’expérience soumise lors de l’admission, d’approuver les cheminements particuliers, d’effectuer la reconnaissance des acquis soumis par les étudiants et de les aider, lorsque ceux-ci sont en difficulté (tutelle). L’aide fournie concerne l’imposition de cours d’appoint, la proposition de cheminement particulier, la limitation sur le nombre de cours pouvant être suivi ou l’imposition de reprises de cours.

g) Pour évaluer les étudiants, des séances d’examen sont organisées sur l’ensemble du territoire québécois et à l’étranger environ toutes les 5 semaines. Les lieux de ces examens sont choisis de façon à ce qu’aucun étudiant n’en soit éloigné de plus de 50 km. Ainsi, selon le nombre d’étudiants à évaluer, des séances peuvent être tenues simultanément dans plus de trois cents localités. La TÉLUQ réserve les locaux nécessaires, engage les surveillants, convoque les étudiants, prépare et expédie aux surveillants le matériel requis à la passation des examens puis le récupère pour la correction. Cette dernière est assumée par la personne tutrice assignée à l’étudiant au moment de l’inscription. La réglementation

(12)

Page 12 sur 12 permet à l’étudiant, sous certaines conditions, de reporter le moment de son évaluation à une prochaine séance.

h) Les étudiants peuvent, moyennant des frais de 60 $, obtenir une prolongation de quatre mois pour terminer un cours. Les étudiants n’ont pas à justifier ce délai, mais doivent déposer leur demande avant la fin légale de leur cours. Cette mesure est particulièrement appréciée des étudiants et utilisée dans environ 15 % des inscriptions-cours.

i) La TÉLUQ pratique une reconnaissance des acquis plus ouverte que les universités traditionnelles.

Notamment, en 2006-2007, près de 5000 crédits ont été reconnus sur la base de l’expérience acquise par les étudiants en milieu de travail. Ce volume correspond à 31,5 % de l’ensemble des crédits accordés dans le cadre d’une reconnaissance des acquis.

j) La TÉLUQ dispose de systèmes informatiques performants en appui à l’enseignement. Les professeurs disposent de plateformes spécialisées à partir desquelles les cours sont conçus et mis en diffusion. Les personnes tutrices accèdent, en ligne, à un ensemble de fonctionnalités leur permettant de connaître leurs étudiants, de communiquer avec eux, de détecter les retards, de recevoir les travaux pratiques et d’inscrire leur évaluation. Finalement, les étudiants peuvent, en ligne, consulter leur dossier, accéder à leurs cours, ou effectuer des transactions avec l’institution (paiement, inscription, etc.). Mentionnons que l’ensemble de ces fonctionnalités est actif en temps réel et disponible en tout temps.

Références

Documents relatifs

On peut y lire le poids de la subvention pour charges de service public (SCSP) en recettes (78%") etde la masse salariale en dépenses (67%) ainsi que la

[r]

[r]

L’acquisition de connaissances et compétences globales et transversales dans les champs du design produit, espace, graphique, numérique et de service amène les jeunes professionnels

Nous avons créé pour vous un cursus immersif qui développe aussi bien les compétences techniquestouristiques incontournables - marketing, conception, hébergement, culture

lieu de regroupement de différents produits, services ou outils sur un espace virtuel, qui peuvent aider à la réalisation d’un projet pour les acteurs du marché ou des

L'école accueille chaque année 75 étudiant.e.s en Master, des doctorant.e.s actuellement au nombre de 7, la jeune création étrangère dans le cadre du Programme international

L’école forme ses étudiants aux métiers du design grâce à une pédagogie transversale axée sur les domaines du design produit, design espace, design graphique. Réflexion,