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Les transformations du monde contemporain (économie, société, culture)

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Les transformations du monde contemporain (économie, société, culture)

A partir de 1945, le monde opère sa reconstruction économique, après les dévastations de la guerre. Le monde capitaliste entre dans une phase ce croissance sans précédent jusqu’en 1973 tandis que naît le Tiers-Monde et que les économies socialistes suivent leur propre modèle de développement. Les structures sociales connaissent alors partout des bouleversements considérables. A partir de 1973, à la suite entre autre du Premier choc pétrolier, le monde est plongé dans la crise, caractérisée par une récession prolongée dont l’aspect le plus dramatique est le chômage. Il en résulte un creusement des inégalités à tous les niveaux et à toutes les échelles mais aussi une transformation profonde de l’économie.Cependant en 2004 le monde est marqué par de profondes inégalités et troublé par de grandes

inquiétudes.

1.La croissance des Trente Glorieuses dans les pays capitalistes développés (1945-1973):

Ces 30 années de prospérité économique sont nommées Trente Glorieuses par l’économiste Jean FOURASTIE qui insiste sur la révolution économique et sociale qu’elles représentent pour les sociétés occidentales.

. On parle de croissance de type fordiste pour désigner l’économie de cette période. Celle-ci se caractérise par:

l’épanouissement de l’organisation scientifique du travail (le travail à la chaîne) mise au point par TAYLOR au début du siècle : elle permet d’obtenir des gains très importants de productivité et de produire en très grande quantité des produits identiques à faible coût. C’est ce qu’on appelle la production de masse. Elle concerne avant tout les biens durables et les biens d’équipement des ménages (la TV, automobile, réfrigérateur et lave- linge sont les produits clefs de la croissance fordiste).

Une certaine partie des progrès de la productivité est reversée à la population sous forme d’augmentation de salaires (système du " Five $ day "). Cela permet un accroissement massif de la demande solvable et donc une consommation de masse. On parle d’ailleurs d’ère de la consommation de masse où de société de consommation : les individus sont essentiellement conçus comme des consommateurs qui achètent en masse des produits non nécessaires sans cesse renouvelés qui sont érigés en besoins par le marketing qui évalue les besoins et la psychologie des consommateurs par des techniques d’enquêtes adaptées. Cette consommation de masse est rendue possible par l’augmentation des revenus mais aussi par la généralisation du crédit. La société de consommation conduit à l’uniformisation de la société et au conformisme social.

. Les facteurs de la croissance :

La reconstruction est source de croissance dans la mesure où elle nécessite une rénovation complète des équipements. Elle sert de moteur à une forte augmentation de la production soutenue par l ‘aide américaine (le plan Marshall).

Le système monétaire international mis au point à Bretton Woods assure la stabilité et la croissance des échanges pendant toutes la période.

Le Baby-boom est facteur de croissance par augmentation de la demande en stimulant les besoins individuels et collectifs.

Le faible prix du pétrole qui remplace peu à peu le charbon comme énergie dominante permet de maintenir la consommation intermédiaire à un faible coût.

Le progrès technologique favorisé par un investissement très important (les USA y consacrent par exemple 30 à 40 pour cent de leur PIB en moy) permet sans cesse de nouveaux gains de productivité.

Le progrès de l’instruction et des qualifications.

Le rôle de l’Etat est important pendant toute la période.

Les Etats adoptent presque tous les théories de l’Etat- providence de Keynes qui préconise l’intervention des gouvernements dans la régulation et la stimulation de l’économie de marché. L’Etat intervient en particulier en matière monétaire (jouer avec l’inflation en augmentant ou en diminuant la masse monétaire) ou en matière budgétaire (faciliter des politiques de relance en baissant les taux d’intérêt ou en faisant le choix du déficit budgétaire pour financer la consommation par des programmes sociaux ou une baisse de la fiscalité).

D’une manière générale, on entre dans le cercle vertueux de la croissance. La croissance dépend de la demande et du profit qui permet l’investissement. Or, la demande et les profits dépendent de la croissance précédente. La combinaison des facteurs indiqués permettent en fait à la croissance d’engendrer la croissance, qui devient pendant toute la période un phénomène dit cumulatif (c’est-à-dire qui s’auto-entretient).

. Les limites de la croissance :

L’inflation est un des premier problèmes structurels de la croissance. L’inflation désigne la hausse durable des prix.

Elle peut avoir plusieurs causes : l’inflation monétaire quand la masse monétaire augmente, l’inflation par la demande lorsque les progrès de l’offre ne suivent plus ceux de la demande, l’inflation par les coûts lorsque les consommations intermédiaires augmentent ou qu’on entre dans une spirale inflationniste. Or pendant toute la période, la masse monétaire augmente sans cesse, la demande également (l’inflation la génère encore plus en encourageant le crédit et en décourageant l’épargne) et devant les revendications sociales toujours plus grandes, on entre dans une spirale inflationniste salaires-profits.

La croissance ne profite pas également à tous malgré la fonction redistributive de l’Etat-providence. Le tassement de l’écart des salaires est réel mais les écarts globaux des revenus et des patrimoines sont forts.

Certains dénoncent les effets pervers de la croissance : les risques d’épuisement des ressources naturelles, les risques écologiques (marée noire en Bretagne de 1967 par exemple), l’abrutissement des masses laborieuses dans le cadre du travail à la chaîne etc…

2 - La crise (1973 à nos jours) : . Les causes de la crise :

La crise correspond à l’épuisement du système de croissance fordiste. Le cercle vertueux de la croissance laisse place au cercle vicieux de la crise. Quelles en sont les causes ?

Les 2 chocs pétroliers (1973 & 1979) : En 1973, les pays de l’OPEP crée en 1960 décident d’augmenter par 4 le prix du baril de pétrole (1er choc pétrolier). En 1979,

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l’arrivée au pouvoir de Khomeyni conduit l’Iran à diminuer fortement ses exportations de pétrole. Cela provoque une nouvelle hausse du baril (2ème choc pétrolier). Ces augmentations successives du prix de l’énergie la plus utilisée dans les pays industrialisés provoque une forte inflation (par les coûts) et d’importants déficits commerciaux pour les pays importateurs. Cependant, les chocs pétroliers ne sont pas seuls responsables de la crise. Ils ne font que déclencher le processus d’épuisement du modèle fordiste de croissance. D’ailleurs le contre-choc pétrolier (l’abaissement du prix du pétrole à partir de 1984) ne permet pas d’enrayer la crise. En 2004 on est à la veille d’un troisiéme choc pétrolier (55 dollars le baril) La productivité est en crise : le ralentissement de la productivité est dû à une lassitude des travailleurs dans le cadre du travail à la chaîne et à une progression des investissements supérieure à la production ce qui baisse le taux de rentabilité des entreprises. Or, la croissance fordiste reposait sur l’accroissement continu de la productivité qui permettait l’augmentation continue des salaires et des profits. Ce fondement de la croissance disparaissant, on passe d’un taux de croissance supérieur à 5 pour cent à un taux inférieur à 3 pour cent.

Il y a de plus saturation de la demande : les taux d’équipement des produits clefs de la croissance fordiste approchent les 100 pour cent dans les années 70. La demande de services s’accroît au détriment de la demande de ce type de produits. De plus, la spirale inflationniste salaires-profits décrite plus haut conduit à terme à une baisse relative du pouvoir d’achat des ménages.

. Les manifestations économiques et sociales de la crise :

une poussée de l’inflation. Cependant, on observe une désinflation depuis les années 80 largement due aux efforts budgétaires & monétaires des Etats.

Le chômage : problème économique & social majeur de la crise. Il s’aggrave depuis 1973. Il est massif (plus de 10 pour cent de la pop. act.). Il est sélectif : il touche d’abord les personnes peu qualifiées, les jeunes , les femmes , les travailleurs de plus de 50 ans, les groupes ethniques défavorisés.

Une précarisation de l’emploi et du statut social lié à la flexibilité de l’emploi et à la baisse d’offre de travail.

Une aggravation des inégalités sociales : une certaine dualisation de la société qui opposent ceux qui sont bien intégrés au système économique de ceux qui en sont exclus.

Une inefficacité des remèdes mis en œuvre par les Etats pour résoudre la crise et résorber le chômage : les politiques keynésiennes de relance ont échoué. Elle laisse place à la mise en œuvre de politiques libérales qui semblent mieux adaptées à la crise (lutte contre l’inflation et contre les déficits budgétaires, réduction de l’intervention de l’Etat, relance de l’initiative privée par la baisse de la fiscalité…). Cependant ces mesures ont à court & moyen terme un coût social élevé (aggravation des inégalités, baisse de la protection sociale, réduction des privilèges corporatistes…) et sont facteurs de contestation sociale.

3 - Les transformations sociales liées à l’évolution économique :

. Sur le plan démographique, les sociétés passent du Baby-boom au vieillissement. Le Baby-boom apparaît comme un accident de surnatalité dans la baisse séculaire de la natalité entamée au 19ème par les sociétés des PI et

qui correspond à l’achèvement de la transition démographique. La baisse de la fécondité est liée à l’urbanisation, le recul du christianisme, l’émancipation de la femme, les progrès et la légalisation de la contraception. Le vieillissement qui en résulte pose des problèmes inédits : financement des retraites, place des personnes âgées dans la société.

. La révolution urbaine se poursuit : la poursuite de l’industrialisation s’accompagne de l’intensification de l’exode rural. Le taux d’urbanisation croît sans cesse et atteint souvent 80 pour cent dans les PI. Ce mouvement d’urbanisation se traduit par la généralisation du phénomène de banlieue, caractérisé par sa diversité (pavillonnaire, grands ensembles…). Parallèlement à ce phénomène, on assiste à une explosion des migrations pendulaires (migrations quotidiennes de travail) et à l’augmentation des problèmes qui leur sont liés (perte de temps, stress, pollution, bruit…). L’urbanisation conduit à d’autres problèmes de société comme la ségrégation sociale ou ethnique, le développement de l’insécurité, la solitude urbaine.

. Les transformations économiques conduisent à une "

Troisième révolution industrielle " qui modifie profondément la structure des secteurs d’activité : La mécanisation et la concentration des exploitations agricoles amplifient l’exode rural et diminuent fortement les effectifs du secteur primaire. On parle de la " fin des paysans " alors que le monde rural était encore très vivace avant-guerre. Ce mouvement s’accompagne d’une désertification de certaines zones rurales qui posent de gros problèmes d’aménagement du territoire.

Le secteur secondaire voit aussi ses effectifs baisser avec la crise et la robotisation.1/3 des emplois manufacturiers disparaissent de 1965 à 1995, d’autant que la crise affecte surtout des branches qui employaient en masse (mines, sidérurgie, textile, automobile…).

En revanche, on assiste à une véritable tertiairisation de l’économie dans le sens où les services occupent désormais les 2/3 des actifs. On parle de sociétés post- industrielles pour désigner désormais les sociétés des PI.

. Le bouleversement des valeurs traditionnelles : Avec la généralisation de la société de consommation, le matérialisme se développe. L’acquisition immédiate des objets exaltés d’une manière obsédante et ostentatoire par la publicité permanente et rendue possible par la banalisation du recours au crédit devient une nouvelle norme de société.

Parallèlement, l’individualisme se développe comme idéal. L’homme contemporain est à la fois isolé par l’affaiblissement des structures traditionnelles de sociabilité (la famille, le village, le métier) et relié virtuellement de plus en plus facilement au monde par le développement des nouveaux moyens de communication (internet, portable, médias…).

On assiste d’autre part à une crise des idéologies avec la fin de l’ " illusion communiste " et l’acceptation du libéralisme comme seule voie possible, sans alternative utopique.

Enfin , on constate un retour en force du religieux sous des formes traditionnelles (cf par exemple le succès des Journées Mondiales de la Jeunesse organisées en France par Jean-Paul II) ou nouvelles (diffusion des

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mouvements sectaires) ou encore mondiales la puissance du prosélytisme de l’Islam et son formidable impact.

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