Reconstruction tomographique
Irène Buvat U678 INSERM
Paris
buvat@imed.jussieu.fr
http://www.guillemet.org/irene
Master d’Imagerie Médicale Paris 11
Plan du cours
• Introduction
- La tomographie
- Problème de reconstruction tomographique - Tomographie en transmission
- Tomographie en émission
- Spécificité du problème de reconstruction tomographique
• Notions de base
- Projection
- Transformée de Radon - Sinogramme
- Rétroprojection
• Méthodes de reconstruction analytique
- Principe
- Théorème de la coupe centrale - Rétroprojection filtrée
- Filtres
• Méthodes de reconstruction itérative
- Principe et et méthodes - Opérateur de projection R - Méthodes algébriques - Méthodes statistiques - Régularisation
Introduction : la tomographie
• Tomos : coupe, section (grec)
• Graphia : écrire
• Cartographie d’un paramètre interne à un objet, selon un ou plusieurs plans de coupes, à partir de mesures externes et de calculs
Introduction : la tomographie
• Un moyen de sonder la matière, qui a de multiples domaines d’applications, e.g. :
- contrôle non destructif,
- géophysique (sondage des océans, des couches géologiques)
- astrophysique, - imagerie médicale
La tomographie : principe
• Mesure de rayonnement émis, transmis ou réfléchi par la matière : mesure indirecte du paramètre relatif à
l’objet d’intérêt
• Traitement de l’information détectée
La tomographie médicale
• Traitement de l’information détectée
• Mesure de rayonnement émis ou transmis par des tomodensitomètres, gamma caméras ou tomographes à émission de positons
Le point clef
• Mesures sous différentes incidences angulaires
En imagerie médicale
Mesures intégrales sous différentes incidences angulaires
Traitement de l’information détectée projections
mesures = projection
Introduction : coupes tomographiques
sagittale transverse coronale
coupe transaxiale (ou transverse) axe du scanner
coupe coronale coupe sagittale
Deux types de mesure en imagerie médicale
• Tomographie de transmission
mesures
• Tomographie d’émission
mesures
Tomographie de transmission : dispositifs
• Source (X ou g) externe au patient
scanner X
(tomodensitométrie) X
N0
N
PET b+
N0
SPECT N N0
N g
Tomographie de transmission : principe
• Intensité de la source externe connue
Intensité du signal émis par la source externe
x
Intensité du signal ayant traversé
Intensité du signal ayant travers
os
muscle
Tomographie de transmission : mesures
ln N
0= m (l) dl
N
0Ú
dN = N
0exp(- m (l) dl)
0
Ú
d• Projection du rayonnement ayant traversé le patient fi intégrale des coefficients d’atténuation
• Objet à reconstruire : cartographie 3D des coefficients d’atténuation m du milieu traversé
• Source g ou b+ interne au patient
Tomographie d’émission : dispositifs
** *
détecteur
détecteur
détecteur détecteur
SPECT
*
*
Tomographie d’émission : principe
Donne des informations sur l’intensité et la position de la source (des sources) dans l’objet
x Intensité du signal ayant traversé
source
x Intensité du signal détecté
Tomographie d’émission : mesures
0
Ú
dN = f(l) dl
• Idéalement (sans atténuation) : intégrale de l’activité le long des raies de projections
x y
z
• Objet à reconstruire : cartographie 3D de la distribution d’activité f dans l’organisme
Traitement de l’information détectée
Estimer la distribution 3D du paramètre d'intérêt à partir des projections 2D mesurées
Reconstruction tomographique
• Tomographie de transmission
Paramètres d’intérêt = coefficient d’atténuation m des tissus traversés
• Tomographie d’émission
Paramètres d’intérêt = cartographie de l’émission
Formulation du problème en 3D
• Un ensemble de « projections » 2D
détecteur en position q une projection q
volume 3D étudié x
z
y N(x,z)
reconstruction d’un objet 3D
Factorisation du problème de reconstruction
volume 3D à partir d’images 2D
projections 2D
cartographie 3D d’un paramètre
distribution 3D
volume 3D reconstruit à partir de la reconstruction d’un ensemble de coupes 2D
projections 1D
coupe transaxiale cartographie 2D d’un paramètre
Formulation du problème en 2D
• Un ensemble de projections 1D
détecteur en position q une ligne de projection
coupe axiale zi x
z N(x)
x
reconstruction d’un objet 2D (coupe zi)
ensemble de coupes z = volume d’intérêt
Pourquoi est-ce difficile ?
La leçon difficile, William Bouguereau (1825 - 1905)
Non unicité de la solution
• Pas de solution unique : toujours plusieurs objets compatibles avec un ensemble fini de projections
1 projection : plusieurs solutions possibles direction
projectionde
2 projections : plusieurs solutions possibles directions
projectionde
Bruit
• Pas de solution du fait du bruit entachant les données
source
projection idéale x
Intensité du signal détecté
Intensité du signal détecté
Problème inverse mal posé
• Problème inverse :
On connaît la solution (les mesures) et il faut trouver ce qui a produit cette solution
• Problème mal posé :
La solution est instable : une petite différence sur les projections peut conduire à des coupes reconstruites très différentes
Notions de base
!
Travaux princeps
1917 : Johann Radon : “De la détermination des fonctions à partir de leurs intégrales selon certaines directions”, Math. Phys. Klass
1887-1956
Formulation de l’opération de projection
p(u, q ) = f(x,y) dv +•
Ú
q
x y
u = x cos q + y sin q v = -x sin q + y cos q
v f(x,y)
u
projection q u
Exemple
projection q u
3 4 2 3 3 10 9 2 2 10 10 2 4 0 3 1 12 24 24 8
12
24
24
8
Transformée de Radon
p(u, q ) = f(x,y) dv
-•
Ú +•
ensemble des projections pour q = [0, p ] = transformée de Radon de f(x,y)
f(x,y)
domaine spatial espace de Radon
p(u,q)
Problème de reconstruction tomographique : inverser la transformée de Radon, i.e.,
estimer f(x,y) à partir de p(u,q)
Sinogramme
Sinogramme = signal issu d’une coupe zi vue sous différentes incidences q
t
q
q2 q3
q1 t
Sinogrammes et projections
Les sinogrammes et les projections contiennent les mêmes informations : ils ne diffèrent que par l’organisation avec laquelle les informations sont représentés.
sinogramme correspondant à la coupe zq i
Un sinogramme : toute l’information relative à une coupe, obtenue pour tous les angles de projection.
Une projection : l’information relative à toutes les coupes, projection correspondant à l’angle q
z
Compris ?
On dispose de 64 projections de dimension 128 pixels (dans la direction axiale ) x 256 pixels
• Combien de coupes transaxiales peut-on reconstruire sans interpolation ?
• Combien de sinogrammes peut-on former à partir de ces projections ?
• Quelles sont les dimensions d’un sinogramme ? 128
128
64 lignes et 256 colonnes
Deux approches à la reconstruction tomographique
• Les méthodes analytiques
• Les méthodes discrètes (ou itératives)
R[f(x,y)] = p(u, Ú
0 pq ) d q
p = R f
Méthodes de reconstruction analytique : introduction
• Inversion analytique de la transformée de Radon
• Expression continue du problème de reconstruction tomographique
• Méthode la plus courante : rétroprojection filtrée
FBP : Filtered BackProjection
• Méthodes rapides
Opération de rétroprojection
q
x y
v
u = x cos q + y sin q v = -x sin q + y cos q
f(x,y) u
projection q u
p(u,q)
f*(x,y) = p(u, q ) d q 0
Ú p
p
1Exemple
3 6 6 2 3 6 6 2 3 6 6 2 3 6 6 2
projection q u
12 24 24 8
3 3 3 3 6 6 6 6 6 6 6 6 2 2 2 2
12 24 24 8
Image résultante Image originale
Limites de la rétroprojection simple
u
f*(x,y) = p(u, q ) d q 0
Ú p
rétroprojection simple
artefacts d’épandage en étoile
image originale
nombre de projections
1 3 4
Rétroprojection filtrée : principe
rétroprojection simple
u
f*(x,y) = p(u, q ) d q 0
Ú p
f*(x,y) = p(u, q ) d q 0
Ú p
Théorème de la coupe centrale (TCC) (1)
p(u,q) = f(x,y) dv -•
Ú
+• transformée deFourier (TF) P(r,q) = p(u, q)e-i2pru du -•
Ú
+•TF monodimensionnelle d’une projection par rapport à u
=
P(r,q) = f(x,y)e-i2pru du dv = f(x,y)e-i2p(xrx + yry) dx dy -•
Ú
+•-•
Ú
+•-•
Ú
+•-•
Ú
+•changement de variable : (u,v) (x,y)
rx = r cos q ry = r sin q du.dv = dx.dy q
x y
v
u = x cosq + y sinq v = -x sinq + y cosq
u
Théorème de la coupe centrale (TCC) *
q
u p(u,q)
TF 1D
q
r P(r,q)
y
projection
ry z
P( r , q ) = F( r
x, r
y)
z=0
TF monodimensionnelle d’une projection par rapport à u TF bidimensionnelle de la distribution à reconstruire=
Rétroprojection filtrée : principe
Si on a P(r,q) pour tous les angles q entre 0 et p, on peut reconstruire la transformée de Fourier de l’objet, et donc l’objet
q1
r P(r,q1)
q2 q3
rx q
r ry
F( , )
Rétroprojection filtrée : démonstration P( r , q ) = F( r
x, r
y)
f(x,y) = F(rx,ry)ei2p (xrx + yry) drx dry -•
Ú
+•-•
Ú
+•TF-1
changement de variable : (rx, ry) (r, q)
rx = r cos q ry = r sin q
r = (rx2 + ry2)1/2 drx.dry = r.dr.dq u = x cosq + y sinq 0
Ú
p -•Ú
+•= P(r,q) |r|ei2pru dr dq -•
Ú
+•-•
Ú
+•TCC
= P(r,q)ei2p(xrx + yry) drx dry
0
Ú
p-•
Ú
+•projections filtrées filtre rampe
= p’(u,q) dq avec p’(u,q) = P(r,q) |r|ei2pru dr
Algorithme de rétroprojection filtrée
f(x,y) = p’(u,q) dq avec p’(u,q) = P(r,q) |r|ei2pru dr 0
Ú
p-•
Ú
+•transformée de Fourier
P(r,q) filtrage
|r| P(r,q)
Transformée de Fourier
inverse
p’(u,q) f(x,y)
images reconstruites
rétroprojection p(u,q)
projections
Insuffisance du filtre rampe
filtre rampe f(x,y) = p’(u,q) dq avec p’(u,q) = P(r,q) |r|ei2pru dr
0
Ú
p-•
Ú
+•filtre rampe 0 0,8 1
0
|r|
amplification des hautes fréquences
r
|r|
hautes fréquences = détails dans les images (haute résolution spatiale)
mais aussi … bruit parasite
Insuffisance du filtre rampe
filtre rampe f(x,y) = p’(u,q) dq avec p’(u,q) = P(r,q) |r|ei2pru dr
0
Ú
p-•
Ú
+•| r | | r |w( r )
fenêtre d’apodisation
w(r) |r|w(r)
1
00 0,8
1
00 0,8 fenêtre
d’apodisation de Hann
filtre de résultantHann filtre rampe
0 0,8 1
0
|r|
w(r) = 0,5.(1+cospr/r ) si r < r domaine
Contrôle du bruit
Perte en résolution spatiale
Filtres classiques : filtre de Hann
• Filtre rampe
meilleure résolution spatiale mais forte amplification du bruit haute fréquence
• Filtre de Hann
modifie les moyennes fréquences
w(r) = 0,5.(1+cospr/rc) si r < rc = 0 si r ≥ rc
0,5 0,4 0,3 0,2 0,1
Filtres classiques : filtre de Hamming
• Filtre rampe
• Filtre de Hamming
0,5 0,4 0,3 0,2 0,1
plus faible est la fréquence de coupure,
moins on préserve les détails “haute fréquence”, i.e., plus fort est le lissage
w(r) = 0,54+0,46(cospr/rc) si r < rc = 0 si r ≥ rc
fréquence de coupure rc (cm-1 ou pixel-1)
Filtres classiques : filtre gaussien
• Filtre rampe
• Filtre gaussien (domaine spatial)
FWHM = 2 2ln2 s (pixel)
0 1 2 3 4 c(x) = (1/s 2p).exp[-(x-x0)2/2s2]
Filtres classiques : filtre de Butterworth
• Filtre rampe
• Filtre de Butterworth
ordre n, rc=0,25
2 4 6 8 10
plus faible est l’ordre
moins on préserve les détails “haute fréquence”, i.e., w(r) = 1/[1+(r/rc)2n] si r < rc
= 0 si r ≥ rc
2 paramètres : fréquence de coupure rc et ordre n
Implémentation du filtre
Il existe plusieurs façons d’implémenter un même filtre : l’usage d’un même filtre peut conduire à des résultats légèrement différents d’une console à l’autre
Implantation du filtrage
• Multiplication du filtre rampe par une fenêtre d’apodisation
filtrage 1D (direction x)
• Filtrage des projections puis reconstruction avec un filtre rampe
filtrage 2D (directions x,z)
• Reconstruction avec un filtre rampe puis filtrage 2D des coupes reconstruites
filtrage 2D (directions x,y)
• Reconstruction avec un filtre rampe puis filtrage 3D du volume reconstruit
filtrage 3D (directions x,y,z)
|r| |r|w(r)
coupe zi x z
y
Méthodes de reconstruction analytique : discussion
• Rapide
• Mais beaucoup d’approximations non vérifiées en pratique :
- modèle de lignes intégrales (résolution spatiale parfaite du détecteur)
projection q u
- pas de prise en compte des fluctuations statistiques
Méthodes de reconstruction itératives : introduction
• Expression discrète et matricielle du problème de reconstruction tomographique
• Problème de reconstruction : système d’équations de grande taille
128 projections 128 x 128
2 097 152 équations à autant d’inconnues
• Inversion itérative du système d’équations r11 r14
r41 r44 p1
p2 p3 p4
f1 f2 f3 f4
=
Expression discrète du problème de reconstruction
p
iprojection
f
kf
1f
2f
3f
4p
1p
2p
3p
4p1 = r11 f1 + r12f2 + r13f3 + r14 f4 p2 = r21 f1 + r22f2 + r23f3 + r24 f4 p3 = r31 f1 + r32f2 + r33f3 + r34 f4 p4 = r41 f1 + r42f2 + r43f3 + r44 f 4
r11 r14
r41 r44 p1
p2 p3 p4
f1 f2 f3 f4
=
p = R f
Expression de l’opérateur de projection R
p
iprojection
f
kp = R f
Modélisation du problème direct
paramètres d’intéret mesures = projections
Dimension du problème
p = R f
projections
acquises objet à
reconstruire opérateur
de projection p1 = r11 f1 + r12f2 + …+ r1F fF
p2 = r21 f1 + r22f2 + …+ r2F fF
…
p = r f + r f + …+ r f
r11 r1F
r r
p1 p2
… p
f1 f2
… f
=
Exemple
Ecrire le R correspondant au schéma
f1 f2 f3 f4
p1 = 2f1 + f3 p2 = 2 f2 + f4 p3 = f1 + 2 f2 p4 = f3 + 2 f4
2 0 1 0 0 2 0 1 1 2 0 0 0 0 1 2
R
=p1 p2
contribution 2 contribution 1 p3
p4
Expression de l’opérateur de projection R
• Modélisation de la géométrie de détection Deux aspects
f
jr
ij= r
i’j= p
ip
i’a ≠0 0
p1 p2
• Modélisation de la physique de détection
Modélisation géométrique de l’opérateur R (1)
• Modèle de distribution de l’intensité des pixels :
R indique quel pixel contribue à quel bin de projection, et avec quel poids
01 00
modèle de Dirac
modèle de longueur de raies
l
modèle exact
= modèle uniforme
bins de projection
Modélisation géométrique de l’opérateur R (2)
• Modèle de la géométrie de détection :
R indique quel pixel contribue à quel bin de projection
géométrie parallèle
f
jr
ij=a r
i’j=0 p
ip
i’géométrie en éventail
Modélisation physique de l’opérateur R (1)
• Atténuation du signal (SPECT et PET)
f1 f2 f3 f4 p1 p2
p1 = g11 f1 exp(-m1d1) + g13f3 exp(-m3d3-2 m1d1)
carte des m d3
d1
contribution géométrique
Modélisation physique de l’opérateur R (2)
sans modélisation de la diffusion : p1 = r11 f1 + r13 f3
avec modélisation de la diffusion : p1 = r11 f1 + r12 f2 + r13 f3 + r14 f4
f1 f2 f3 f4 p1 p2
• Diffusion (SPECT et PET)
Modélisation physique de l’opérateur R (3)
sans modélisation de la fonction de réponse du détecteur :
p1 = r11 f1 + r13 f3 avec modélisation :
p1 = r11 f1 + r12 f2 + r13 f3 + r14 f4 f1 f2
f3 f4 p1 p2
• Réponse du détecteur
Opérateurs de projection R et de rétroprojection
p
iprojection
f
kf1 f2 f3 f4 p1 p2
p1= f1 + f3 p2= f2 + f4 p3= f1 + f2 p = f + f
p
irétroprojection
f
kf*1= p1 + p3 f*2= p2 + p3 f*3= p1 + p4 f* = p + p p3
p4
Résolution du problème inverse
définit la méthode itérative : additive : fn+1 = fn + cn
p = R f
vs p
comparaison
p
n^ f
n+1facteur de correction cn
f
n=0estimée initiale de l’objet à reconstruire
p = R f
p
n^
projection correspondant à l ’estimée fn
Recherche d’une solution f minimisant une distance d(p,Rf), p et R étant connus
Deux classes de méthodes discrètes itératives
• Méthodes algébriques
- méthodes génériques résolvant un système d’équations linéaires
- minimisent ||p - R f||2
- ART, SIRT, ILST, Gradient conjugué, etc
• Méthodes statistiques
- estimation bayesienne
- prennent en compte le bruit dans les données - maximisent une fonction de vraisemblance - MLEM, OSEM
Exemple
• Deux pixels et deux raies de projection
système de deux équations à deux inconnues
f1 f2
p1 p2
f1 = 10 f2 = 15
7/8 1/8 1/8 7/8
R
=Opérateur de projection (connu)
p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 Valeurs de projection mesurées
Approche ART (Algebraic Reconstruction Technique)
• Utilisation d’une seule équation de raie par itération, et mise à jour de chaque inconnue à partir de cette équation
• Modification à chaque itération proportionnelle à l’erreur par rapport à la projection vraie
• ART additive (erreur = pk - pkn)
ou ART multiplicative (erreur = pk / pkn)
p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 (équation 1) p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 (équation 2)
ART additive
• Repose sur la méthode de Kaczmarz
f
in+1= f
in+ (p
k- p
kn) r
ki/ S
jr
kj2• Exemple (initialisation f10 = f20 = 0 fi p10 = p20 = 0 ) : itération n=1, raie k=1, estimation de f1 et f2 :
f11 = 0 + (85/8-0).(7/8)/(49/64+1/64) = 119/10 = 11,9 f21 = 0 + (85/8-0).(1/8)/(49/64+1/64) = 17/10 = 1,7 fi p21 = 119/40 = 3,0
itération n=2, raie k=2, estimation de f1 et f2 :
f12 = 11,9 + (115/8-119/40).(1/8)/(49/64+1/64) = 13,7 f22 = 1,7 + (115/8-119/40).(7/8)/(49/64+1/64) = 14,5 fi p11 = 13,8
itération 1 2 3 4 5
f1 11,9 13,7 10,1 10,3 10,0 f2 1,7 14,5 13,9 14,9 14,9
• A chaque itération, mise à jour successive de toutes les p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 = 10,6
p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 = 14,4
écart entre valeurs du bin de projection estimée et observée
contribution du pixel i à la raie de projection k
Approche SIRT
• SIRT : Simultaneous Iterative Reconstruction Technique
• Utilisation de toutes les équations à chaque itération et mise à jour de chaque inconnue
• Modification à chaque itération proportionnelle à l’erreur par rapport à la projection vraie
• Méthode de Jacobi
Méthode de Gauss-Seidel
• Nombre d’itérations réduit par rapport aux méthodes ART p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 (équation 1)
p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 (équation 2)
Pourquoi ?
SIRT : méthode de Jacobi
f
in+1= f
in+ (p
k- p
kn) / r
ii• Exemple (initialisation f10 = f20 = 0 fi p10 = p20 = 0 ) : itération n=1 :
estimation de f1 en résolvant l’équation 1 f11 = (85/8)/(7/8) = 85/7 = 12,1
estimation de f2 en résolvant l’équation 2 f21 = (115/8)/(7/8) = 115/7 = 16,4
itération n=2 :
estimation de f1 en résolvant l’équation 1 f12 = [85/8-(1/8)*(115/7)]/(7/8) = 9,8
estimation de f2 en résolvant l’équation 2 f22 = [115/8-(1/8)*(85/7)]/(7/8) = 14,7
itération 1 2 3
f 12,1 9,8 10,0 p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 = 10,6 p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 = 14,4
écart entre valeurs du bin de projection estimée et observée
contribution du pixel i à la raie de projection i
SIRT : méthode de Gauss-Seidel
• Identique à la méthode de Jacobi mais en tirant immédiatement parti des estimations obtenues aux itérations précédentes
f
in+1= f
in+ (p
k- p
kn ou (n+1)) / r
ii• Exemple (initialisation f10 = f20 = 0 fi p10 = p20 = 0 ) : itération n=1 :
estimation de f1 en résolvant l’équation 1 f11 = (85/8-0)/(7/8) = 85/7 = 12,1
estimation de f2 en résolvant l’équation 2 avec f11=85/7 f21 = [115/8-(1/8)*(85/7)]/(7/8) = 14,7
itération n=2 :
estimation de f1 en résolvant l’équation 1 avec f21=14,7 p1 = 7/8 f1 + 1/8f2 = 85/8 = 10,6
p2 = 1/8 f1 + 7/8 f2 = 115/8 = 14,4
estimé à partir de toutes les valeurs courantes des fi
Méthodes de descente
• Méthodes ART et SIRT :
f
in+1= f
in+ a (erreur
n)
• Méthodes de descente :
f
in+1= f
in+ a
n(erreur
n)
modification du coefficient de pondération à chaque itération
• Méthode du gradient : Iterative Least Squared Technique (ILST)
Méthode du gradient conjugué
e.g., pk - pkn coefficient de
pondération constant
coefficient de pondération optimisé
• Formule de mise à jour :
f
in+1= f
in+ a
nd
n• Vitesse de descente optimisée à chaque itération :
an = ||Rt p - Rt R fn||2 / (Rt p - Rt R fn)t R (Rt p - Rt R fn)
• Direction de descente optimisée à chaque itération : itération 1 : d1 = Rt p - Rt R f0
itération n : dn = (Rt p - Rt R fn) + bn dn-1 optimisation de la convergence
convergence rapide méthode additive
Méthodes de descente : gradient conjugué
coefficient de pondération optimisé
à chaque itération (vitesse de descente)
direction de descente optimisée à chaque
itération
Deux classes de méthodes discrètes itératives
• Méthodes algébriques
- méthodes itératives conventionnelles résolvant un système d’équations linéaires
- minimisent ||p - R f||2
- ART, SIRT, ILST, Gradient conjugué, etc
• Méthodes statistiques
- prennent en compte le bruit dans les données - maximisent une fonction de vraisemblance - estimation bayesienne
- MLEM, OSEM
Méthode statistique : MLEM
• MLEM = Maximum Likelihood Expectation Maximization
• Utilise une formulation probabiliste du problème de reconstruction :
- modèle probabiliste :
Les pk sont des variables aléatoires de Poisson de paramètres pk, d’où l’expression de la vraisemblance de f :
prob(p|f) =
P
exp(- pk) . pk / pk !- détermine la solution f qui maximise la
vraisemblance (ou log-vraisemblance), i.e., prob(p|f) par rapport au modèle probabiliste choisi.
pk k
• Formule de mise à jour :
f
n+1= f
n. R
t[ p / p
n] Algorithme MLEM
projection erreur
p/p
ncomparaison
^ f
corrrétroprojection
f
n=0estimée initiale de l’objet à reconstruire
p = R f
p
n^
projection correspondant à l ’estimée fn
image erreur
f
n+1= f
n. f
corrmultiplication de l’image courante par l’image erreur
* solution toujours positive ou nulle
* convergence lente
* méthode itérative la plus utilisée en SPECT (dans sa version accélérée OSEM)
• OSEM = Ordered Subset Expectation Maximisation
• Tri des P projections en sous-ensembles ordonnés
Version accélérée de MLEM : OSEM
8 projections
Former 2 sous-ensembles échantillonnant chacun à peu près tout l’objet
-
itération 2 :estimation de f2 à partir de f’1 et des projections p2 correspondant au sous-ensemble 1
f2 = f’1 . Rt [ p/ p2 ]
estimation de f’2à partir de f2 et des projections p’2 correspondant au sous-ensemble 2
f’2 = f2 . Rt [ p/ p’2 ] etc.
Utilisation des sous-ensembles
• Application de MLEM sur les sous-ensembles :
-
itération 1 :estimation de f1à partir de l’initialisation f0 et
des projections p1 correspondant au sous-ensemble 1
f1 = f0 . Rt [ p/ p1 ]
estimation de f’1 à partir de f1et des projections p’1 correspondant au sous-ensemble 2
f’1 = f1 . Rt [ p/ p’1 ]
• OSEM avec S sous-ensembles et I iterations
¤ SI itérations de MLEM
Caractéristiques de OSEM
MLEM 1 16 24 32 40 itér.
OSEM 4 ss-ens.
OSEM 8 ss-ens.
1 4 6 8 10 itér.
1 2 3 4 5
• RAMLA : Row-Action Maximum Likelihood Algorithm
• Cas particulier de OSEM où le nombre de sous- ensemble est égal au nombre de projections :
- mise à jour des images reconstruites f projection par projections
- paramètre supplémentaire (paramètre de relaxation) pour contrôler l’amplification du bruit
Autre méthode itérative rapide : RAMLA
OSEM
RAMLA
• Plus élevé est le nombre d’itérations, meilleure est la restitution des hautes fréquences
• Problème du choix du nombre d’itérations
- convergence vers la solution puis divergence de la procédure lors de la reconstruction des très hautes fréquences du fait de la présence de bruit
(haute fréquence)
nécessité de « régulariser »
Caractéristiques des méthodes itératives
OSEM 1 2 3 4 5 8 ss-ens.
Régularisation
Faire tendre la solution vers ce à quoi on s’attend
- solution non régularisée :
minimisation d’une distance (un écart) entre p et Rf - solution régularisée :
minimisation d’une distance entre p et Rf tout en imposant des contraintes sur f
• Régularisation implicite : arrêt précoce des itérations
• Régularisation explicite : introduction d’un a priori sur la solution :
- solution non régularisée :
minimisation de d(p,Rf) - solution régularisée :
minimisation de d1(p,Rf) + ld2(f,fa)
solution compromis entre la fidélité aux mesures et l’a priori
Importance de la régularisation
a priori régularisant
• Exemples d’a priori régularisants :
- f suffisamment lisse (d mesure alors les écarts de
Reconstruction tomographique - Irène Buvat - novembre 2005 - 85
Effet de la régularisation
2150 2250 2350 2450
ROI 4
0,14 0,18 0,22
m |s/m|
900 1000 1100 1200
15 35 55 75 95
ROI 3
0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
15 35 55 75 95
m |s/m|
itération itération
-40 -20
0 15 35 55 75 95
ROI 2
0 20 40 60 80
15 35 55 75 95
m |s/m|
itération
itération 580
590 600 610
15 35 55 75 95
ROI 1
0,2 0,4 0,6
15 35 55 75 95
m |s/m|
itération itération
image idéale
Référence Algorithme MR n = 0n = 30 n = 80
Algorithme RMR n = 0 n = 30 n = 80
régularisationsans avec régularisation
itérations : 0 30 80
sans régularisation
régularisationavec
Reconstruction analytique ou itérative ? (1)
Tomographie d’émission PET
FBP
OSEM
• Algorithmes itératifs par rapport à rétroprojection filtrée (FBP)
* réduction des artefacts de raies
* possible compensation des phénomènes parasites via une modélisation adéquate dans le
projecteur R (diffusion, atténuation, fonction de réponse du détecteur)
* possible modélisation des caractéristiques statistiques des données
* temps de calculs accrus
Reconstruction analytique ou itérative ?
Au delà de la reconstruction 2D…
Trois approches de reconstruction 3D complète
• Méthode analytique
3D FBP : généralisation de la rétroprojection filtrée au 3D
• Méthodes de rebinning
réorganisation des données pour se ramener à la configuration de reconstruction 2D
• Méthodes discrètes itératives
estimation d’un projecteur 3D
Méthodes analytiques de reconstruction 3D
• 3D FBP : généralisation de la rétroprojection filtrée au 3D : - prend en compte la redondance des données
septa inter-plans
lignes de mesure
pas de septa inter-plans
Notion de redondance
x
y objet = f(x,y,z)
z
v u
projection = p(u,v,f,q) w
x
y
z w’
f q
Passage d’une fonction 3D à une fonction 4D : redondance
d’informations
Notion de données complètes
projection complète
projection incomplète La rétroprojection 3D FBP nécessite des données complètes
Reprojection 3D traitant des données incomplètes
• Reconstruction d’une première estimée de l’objet par FBP 2D
• Extraction des données 2D (non prise en compte des LOR obliques)
• Estimation des données tronquées en reprojetant l’objet estimé
• Fusion des données estimées et des données mesurées
Théorème de la coupe centrale en 3D
x
y z
Similaire à la version 2D
u v
projection = p(u,v,f,q) w
TF 2D
rx
ry rz
P(r,z,f,q)
z y r
Méthodes de rebinning (réarrangement)
• Pour R couronnes de détection : réarrangement des R2
sinogrammes affectant ts les événements enregistrés dans ces
sinogrammes aux sinogrammes correspondant aux R-1 plans droits
... ...
Dr=0 Dr=-1
Dr=1 Dr=-(R-1)
Dr=(R-1)
rebinning
Single slice rebinning
r1 r2
Multi slice rebinning
Autre technique de rebinning : Fourier rebinning
r1 r2
Méthodes discrètes itératives
• Aucune différence conceptuelle avec l’approche 2D
• Challenges :
- taille du projecteur (ou matrice de transition) (plus de 10 millions de LOR en PET 3D)
- estimation du projecteur pour rendre compte correctement des phénomènes 3D affectant les données mesurées
(diffusion, réponse du détecteur, sensibilité variable du
p = R f
projections
acquises objet à
reconstruire opérateur
de projection
Historique
• 1917 : Johann Radon : “De la détermination des fonctions à partir de leurs intégrales selon certaines directions”
È travaux confinés au cercle des mathématiciens
• 1956 : Bracewell : démonstration des relations entre transformée de Fourier et transformée de Radon
• 1963 : premières applications de la tomographie médicale
- Kuhl, prof de radiologie : premières images tomographiques par rétroprojection simple
- Cormack, physicien : application des travaux de Radon aux acquisitions par rayons X
• 1970 : publication de la première image de tomodensitométrie X
• 1970-73 : mise au point du premier scanner X par Cormack et Hounsfield
Quelle méthode pour quelle application ?
• Scanner X
* rétroprojection filtrée car excellent rapport signal-sur- bruit
• Tomographie d’émission monophotonique
* routine clinique : longtemps rétroprojection filtrée seulement
* de plus en plus fréquemment : algorithmes itératifs, en particulier OSEM, du fait de :
- la réduction des artefacts de raies - les plus grandes possibilités en terme de quantification
- le traitement plus efficace de données présentant une faible statistique (10 000 moins
d’événements qu’en scanner X)
- l’augmentation de la puissance des calculateurs qui rend la mise en œuvre d’algorithmes itératifs compatible avec une utilisation clinique
Pour en savoir plus ...
• Analytic and iterative reconstruction algorithms in
SPECT. Journal of Nuclear Medicine 2002, 43:1343-1358
• Rétroprojection filtrée et reconstruction itérative : rappels théoriques et propriétés des deux approches sur :
http://www.guillemet.org/irene
• Articles didactiques téléchargeables sur:
http://www.guillemet.org/irene/equipe4/cours.html