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Enseignement
supérieur
enAfrique
: le temps desmutations
Coordonné par Ibrahim Chitou, Cédric Mayrargue etOlivier
Provini.Confrontés à de
multiples
enjeux, I'ensemble des systèmes d'enseignement supérieuren Afrique est l'objet aujourd'hui de profondes mutations.
Portéepar la
récente massification de l'enseignementprimaire et
secondaire,la
demande d'enseignement supérieurs'accroit foftement. Une offre
inédite, soutenuepar
des acteurspublics
ou privés, locaux ou transnationaux, confessionnels ou non, se déploie de manière parfois spectaculaireet modifie en
profondeurle
paysagede
l'enseignement supérieur. LesEtats
réinvestissent,par le biais de
réformeset de
contrôles,un
secteur jusque-là souvent délaissé,voire
regardé avec méf,rance, comme en témoignentla
faiblesse des budgets,la
vétusté des infrastructures universitaires,le déficit
etle vieillissement
ducolps
enseignant,les difhcultés de pilotage des
établissementsou
encorele
non- renouvellement des formations proposées.Ces mutations, qui impactent tant les conditions d'apprentissage et de vie des étudiants que les carrières et pratiques professionnelles des enseignants et des administrateurs,
s'inscrivent, à Ia fois, dans des contextes politiques,
économiqueset
sociaux particuliers,tout en s'intégrant
dansle
tempsde la
globalisationet
dans I'espace de I'internationalisation et de la convergence des systèmes.Ces transformations
qui
affectent l'enseignement supérieur sur le continentafricain
semanifestent de manière spécifique dans
chaquepays, selon des logiques et
des temporalités singulières.Mais,
elles renvoient, dansle
même temps, à une dynamique globale qui prendforme
dansI'intérêt
croissant des organisations internationales et desbailleurs de
fonds,dont
témoignent les montantsde l'aide
internationale en matière d'éducation. Plusieurs grandes fondations américaines (Carnegie, Ford,MacArthur
etRockefeller pour les plus connues) se sont par exemple
rassembléesdans
un Partenariatpour
l'enseignement supérieur enAfrique,
notammentpour financer
lesréformes du
secteursur le continent
(Partnershipfor Higher
Educationin Africa,
2009), et des Etats européens ont engagé des projets de coopérations bilatérales, visant notamment à soutenir des mutations inspirées de celles mises en place dans le cadre du processus européende Bologne.
Ces réformesbénéficient
cependantde moins
desoutiens, politiques ou financiers, que celles touchant I'enseignement scolaire.
Ces différentes dynamiques expliquent
l'intérêt
grandissant dela
recherchepour
les transformations de l'enseignement tertiaire. Pour autant,si la littératule
s'estjusqu'à présent sutlout questionnée sur I'internationalisation des
systèmes universitaires(Brock-Utne,
2003; Zeleza et Olukoshi, 2004; Musselin,
2008; Akkari et
Payet,2010:
Lange etHenaff,
2015), sur la circulation transnationale des modèles (Charlier,2006
Charlier et Croché,2010;
Charlier et Croché,2012
Leclerc-Olive etal.,20lI)
ou sur les conséquences sociales des réformes entreprises (Lebeau et Mobolaj
i,
2000 ;Hirtt, 2003; Mamdani,
2007;
Bugwabariet al., 2012), ce
dossier thématique tendplutôt à saisir et ces mutations en privilégiant leurs
trajectoires,configurations
et ancrages nationaux et locaux àpartir
de multiples sites d'observations : la fabrique despolitiques
publiques,les
établissements issus desnouvelles offres de formation,
les stratégies des administrateurs-manageurs,ou
encore,les
pratiques quotidiennes des enseignants ou des étudiants.{ø
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Interroger les
mutations contemporainesdu
secteurde
l'enseignement supérieur enAfrique, c'est
doncd'abord
questionner les évolutionsqui
affectentce
secteur et ses(nouveaux)
acteurs, mais c'est aussi, par ce biais,réfléchir
sur la place de l'éducation et de laformation
dans les sociétés africaines contemporaines.Afin
d'appréhender ces changements dansla pluralité, la singularité et l'historicité
des processus observés, plusieursportes
d'entrée,qui
constituent autant d'axes thématiques potentiels, nous semblent heuristiques :i) Les réformes de I'enseignement supérieur et leurs acteurs Un
premierquestionnement porte, tout d'abord, sur les réformes fabriquées et mises en æuvre pour réporrdre
aux déhs
structurantle
charnpde
I'enseiguement supérieur,qu'elles
aienttrait
à la régulation des modalités d'ouverture des institutions publiques et privées, audéfi de la viabilité
économiquesur le long
termedu
secteur,à l'implémentation
denouvelles normes cle
gouvernanceau sein cles
établissementsou encore à
larestructuration des cycles et à la transformation des curricula et des offres
deformation. L'accent pourra
être notammentmis sur les
acteursqui ont
participé au processusd'élaboration
despolitiques publiques ou qui ont été
concernéspar
cesréformes. Si la littérature s'est surtout
intéresséeaux influences des
acteurs internationaux dans les réformesdu
secteur,il
nous apparaîtimportant
de déplacer lecurseur vers les acteurs nationaux et locaux (décideurs politiques,
conseillersministériels,
responsablesuniversitaires, personnels administratifs,
enseignants, étudiants, diplômés) pendanttout le
tempsdu
processus(mise sur
agenda, prise de décision, implémentation et évaluation), sans pour autant écarter les acteurs régionaux (organisations inter-gouvernementales, réseaux universitaires, experts)actifs
dans ce secteur.ii) La diversification
deI'offre
d'enseignement, ses ressorts et ses effetsL'accroissement
de l'offre
d'enseignement supérieur apparait sans précédentsur
lecontinent. Partout on
observe,d'une part, une
extensionde la carte
universitairepublique (par
création d'universités,de
facultéset
d'écoles) permettantun
nouveaumaillage territorial, d'autre part, un
développementd'établissements privés,
enparticulier
confessionnelset parfois à dimension régionale, et, enftn, I'installation
d'antennes délocalisées de structures étrangères (écoles de commerce, de management,d'ingénieurs...), notamment d'origine européenne ou nord-américaines.
Cesévolutions,
auxquellesil convient de rajouter le
développementdes formations
à distanceet
l'avènement desinstituts
techniques spécialisés,contribuent à
construireprogressivement un marché concurrentiel de I'enseignement supérieur,
enjeu économique etpolitique
des mutations en cours. Les ressortsde
cette diversification comme les modèlesqui
se diffusent poumont constituer ainsi des pistes de réflexion et de questionnement de départ : comment ces nouveaux entrepreneurs de l'enseignement supérieurcontribuent-ils à une forme de
marchandisationde l'éducation et à
une restructuration de I'ensemble du champ ?iii) Administrer,
enseigner etétudier
auquotidien
Au
sein des établissements,parfois
dansun
contexte persistant de paupérisation, de nouvellesformes de
gouvernance se mettenten
placequi impactent
aussibien
les pratiques des enseignants, des étudiants que le personneladministratif,
notamment dufait
de I'avènement saisissant des instruments issusdu
nouveau management public.Ces nouvelles techniques de management engagent
la restructuration
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des institutions
et la
généralisation des procéduresvisant à y promouvoir la
< bonne gouvernance >. Thématique peu abordée par la littérature sur l'enseignement supérieur enAfrique,
ces mutations participent, plus généralement, à la redéf,rnition des missionsdu secteut, des
établissementset de ces acteurs. Des
approcheslocalisées
etqualitatives de suivi des trajectoires doivent permettre d'appréhender
cestransformations,
tant au
niveau des conditions d'apprentissage des étudiants que desmodalités
de I'exercice
professionnel des enseignantset du
personnel administratif.Plus largement, ce sont les transformations du statut social des étudiants, des diplômés, des enseignants et des administrateurs qui peuvent être questionnées.
iv) L'enseignement supérieur
et sonenvironnement
Enfin,
les réflexions sur l'enseignement supérieur ne peuvent pas être déconnectées del'environnement (économique,
politique,
social) dans lequel ses acteurs se déploient,afin de saisir les spécihcités
des trajectoireslocales et
nationales,mais aussi
leurarticulation avec les attentes parfois contradictoires des sociétés. Ainsi,
lesconsidérations
en termes de
professionnalisationdes formations, de
rapprochement entre les universitéset les
entrepriseset d'insertion
des diplômés traduisent-elles la prise en considération des attentes des acteurs économiqueset leur
place croissante dans I'enseignement supérieuret
seshnalités
mêmes.De
même,les impératifs
dedéveloppement
portés par les
gouvernementsà travers
des programmes nationaux peuvent impacterle
secteur par une prise en compte des objectifs fixés ou en donnant lieu à des réappropriations par les acteurs académiques.Ces thématiques ne sont que des indications pour penser les mutations contemporaines
de l'enseignement supérieur en Afrique. Toutes propositions liées à
cesproblématiques seront bien évidemment étudiées attentivement,
qu'il
s'agisse d'étudesde
casou
d'analysescompffatives, Les propositions pourront porter sur les
divers espaces géographiques et linguistiques du continent et relever de toute science sociale permettantd'interroger,
de manière originale, les transformations présentes du secteur de l'enseignement supérieur en Afrique.Conditions
de soumissionLa revue
sollicite
deux types d'articles.D'une part des
articles
ayan| un format de 35 000 signes espaces compris (notes de bas de page etbibliographie
comprises) dansleur version
destinée àla publication,
ainsiqu'un coufi
résumé de 800 signes (espaces compris), des mots clés et la biographie del'auteur (150
signes).Les
auteurspourront intégrer à leur article
des iconographies (tableaux, graphiques, cartes, photos, dessins, etc.).D'autre part,
desarticles
destinés aux pages < Repères> du
numéro,plus courts
et centréssur un objet empirique plus ciblé (chronique
professionnelle, observation participante,trajectoires
d'acteurs,etc.). Les
auteurspourront
aussiintégrer à
leur article des ressources iconographiques.Faire acte de candidature en envoyant une courte note d'une page (problématique du texte, exposé du déroulé de l'argumentaire, exposé des données, des sources et terrains mobilisés).
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Les propositions suivront la procédure d'évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture
d'Afrique
contemporaine.La
soumission desarticles
sefait sur la plateforme Editorial Manager à
l'adresse suivante : http ://www.editorialmanager. com/afriquecontemporaine/.La publication finale des articles sera conditionnée au succès de la
procédured'évaluation scientifique
auprèsde deux
réferés anonymeset du comité de
lecture d'Afrique
contemporaine,Vous pouvez nous contacter pour toutes précisions aux adresses
suivantesfortuitifAafd.fr;
ibchitou@vahoo.
fr,
c. mayrar gue@ gmail. com etolivier
provini@,vahoo. fr.Calendrier:
Envoi de la proposition
d'article
:1"
novembre 2016Réponse de la rédaction
d'Afrique
contemporaine aux auteurs : 30novembre2016
Envoi d'une première version des articles présélectionnés :avril2017
Publication du numéro : septembre 2017
Bibliographie:
Akkari A.
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The Pressurefrom
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