A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
M AURICE F RÉCHET
Compléments à la théorie des probabilités discontinues « en chaîne »
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 2
esérie, tome 2, n
o1 (1933), p. 131-164
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À LA THÉORIE DES PROBABILITÉS DISCONTINUES
" EN CHAÎNE"
par MAURICE FRÉCHET
(Paris).
TABLE DES MATIÈRES Introduction. - Énoncé du problème.
CHAPITRE PREMIER
Cas régulier. - Condition de M. HOSTINSKY. - Autres formes de conditions pour le cas régulier.
- L’équation « en s ». - Cas semi-régulier. - Étude des limites au sens de CESARO. - Une condition nécessaire et suffisante. - Limites égales. - Valeurs des probabilités limites. - Convergence des moyennes arithmétiques des
CHAPITRE SECOND
Expressions des probabilités itérées en fonction de n.
Résolution du système d’équations aux différences finies. - Étude de l’équation « en s ». -
Cas semi-régulier. - Racines de module un. -
Décomposition
dePhk(n). - Comportement
desmoyennes arithmétiques des Critères pour le cas régulier.
CHAPITRE TROISIÈME
Valeurs moyennes. Fréquences moyennes.
Valeurs moyennes. - Fréquences moyennes. - Dispersions. Dispersion de
X~"~. -
Extensiond’un théorème de MARKOFF. - Dispersion de la fréquence moyenne.
Références bibliographiques.
Introduction.
La théorie des
probabilités
discontinues « en chaîne » a été conçue etmagis-
tralement
développée
par MARKOFF. On la trouvera résumée dans un excellent ouvrage de M. HOSTINSKY(I),
voir aussi(Ibis) (1),
avecquelques
additions dues à différents mathématiciens(POINCARÉ,
M.HADAMARD,
M. HOSTINSKY et sesélèves,
M. von
MISES,
M.ROMANOVSKY, etc.).
Dans mon cours du
premier
semestre 1931-32 à l’Institut HenriPoincaré, exposé
cesrésultats; j’ai
pu yajouter quelques précisions qui
vont être indi-quées
dans leprésent
mémoire(voir
surtout pages133,141,148,150,151,152,153,
159, 160)
et dontquelques
unes ont été résumées dans une note aux C. R. de 1932.Dans un autre mémoire sous presse dans les « Commentarü Helvetica »
j’examine
le cas d’une infinité continued’états possibles
suivant la méthodeexposée
dans ce même cours.
Enfin,
dans un troisième mémoire(résumé
dans une secondenote aux C. R. de
1932), j’obtiens
de nouveaux résultats par une méthode différente.Dans mon ouvrage en
préparation (fasc. 3,
t. I du « Traité deprobabilités
de M. BOREL et divers
auteurs »),
ces différentspoints
serontrepris
et encadrés dans la théoriegénérale.
Énoncé
duproblème.
Rappelons
d’abordrapidement
laposition
de laquestion
enrenvoyant
pourplus
de détails àl’ouvrage
de M. HOSTINSKY(I,
p.13).
Nous supposons
qu’un
certainsystème
matériel nepeut prendre qu’un
nombrefini r d’états
possibles E1,...., Er
etqu’il
y a uneprobabilité Pj(’ )
pourqu’il
passeen n
épreuves
de l’étatEj
à l’étatEk.
On a alors les conditions
Et l’on pose pour
simplifier
l’écritureCHAPITRE PREMIER
Une
question importante
est d’étudier lecomportement
desquand
7e - 00.MARKOFF a démontré que si aucun des
(qui
sonttous O)
n’estnul,
lestendent
quand n -~
00 vers des limitesP~_ qui
sontindépendantes
de l’état initial.~~.
Ces limites sont
évidemment >0 ; mais,
deplus,
comme le montre le raisonnement deMARKOFF,
aucune de ces limites n’est nulle.Or, quand
on étudiel’application
laplus importante
de ce résultat : le com-portement quand n croît,
des valeurs moyennes des variablesaléatoires,
ons’aperçoit
que cette dernièreparticularité
est de peud’importance,
lapropriété qui compte
étantl’indépendance
à la limite de l’état initial.Cas
régulier.
En détaillant un peu une dénomination introduite par M.
HADAMARD, j’ai
donc étendu le nom de cas
régulier,
au cas où lesp;SJ;)
ont des limitesPk
indé-pendantes
de l’étatinitial,
en nommant caspositivement régulier
celui où tousles sont
positifs. J’ai,
enoutre, appelé
cas leplus r é gulier
celui où lesP);:)
ont une limite P
indépendante
non seulement de l’état initialEj,
mais aussi del’état final
Ek.
En vertu de(T),
il est alors visible que P ne sera pasnul,
maiségal égal
1" à1.
rCeci
étant,
le raisonnement de MARKOFF(I,
p.16)
montre que la condition nécessaire et suffisante pourqu’on
soit dans le caspositivement régulier
estqu’il
existe au moins une valeur de n telle que tous les soientpositifs.
C’estun résultat bien connu.
Mais le même raisonnement
permet
aussi de prouver que : la conditionnécessaire
etsuffisantes
pourqu’on
soit dans le casrégulier
estqu’il
existeau moins un rang n tel que l’une au
moins
deslignes
du déterminantne
contienne
aucun terme nul(2).
Le même raisonnement
montre,
cequi
sera utile dans lasuite,
que dans lecas
régulier,
la sérieest absolument
convergente
et mêmequ’elle
estmajorée
par uneprogression géométrique convergente.
Condition de M.
Hostinsky.
M. HOSTINSKY
(I,
p.35)
a obtenu une condition suffisante très intéressante pour le caspositivement régulier:
c’est que dans le déterminant D des ladiagonale principale
et les deuxdiagonales adjacentes
soient formées de termesnon nuls. On en déduit aisément que: la condition nécessaire et
suffisante
pourqu’on
soit dans le caspositivement régulier
estqu’il
existe au moins unrang n tel que dans le
déterminant
itéréD(n)
ladiagonale principale
etles deux
diagonales adjacentes
necontiennent
aucun terme nul.Alors que le fait
qu’aucun
terme de ladiagonale principale
ne doit être nuljoue
ici un rôleessentiel,
il estremarquable
depouvoir précisement négliger
la(2)
Si les valeurs données des sont telles qu’une des lignes de D estpositive;
ou siune circonstance
particulière,
comme laréalisation,
pour D, de la condition de M. HOSTINSKY indiquée plusloin,
p. 133, permet de s’assurer que cette condition est réalisée pour un des alors on saura qu’on est dans le casrégulier.
Mais la condition n’offrirait aucun intérêt si l’ondevait,
pourl’appliquer,
calculer d’abord tous les On indiquera p. 153, une condition qui n’exige aucune itération.diagonale principale quand
on passe au casrégulier (positivement
ounon).
Nousavons vu, en
effet, plus
haut quesi,
parexemple,
la deuxièmeligne
de D :est
positive,
on est sûrement dans le casrégulier.
Or si les autres termesrestànt
positifs,
ce résultat subsiste sauf un casexceptionnel
reconnaissable sansqu’on
ait recours à une itération illimitée.En
effet,
P22 étantnul,
on aoù E est le
plus petits
des nombrespositifs
et
J
Si donc est =t= 0 et
~ 1,
la deuxièmeligne
deD(n)
serapositive
et onsera dans le cas
régulier.
Pourqu’on
ne soit pas dans le casrégulier,
il faudrait doncqu’on
eut pourchaque
valeurde n, ~~==0
ou 1.En
particulier, ayant déjà
etd’après (2)
il faudrait
qu’on
eutP.~;~=1.
Mais alors en vertu de(T)
on auraitpour h
-~- 2,
d’où :Il suffit donc que
P.zz~=1,
pour que lesP.~;~~
soientégaux
de deux en deuxet par suite que
Et dans ce cas
P9z~~
étantégal
à 0 et 1 alternativement n’a pas de limite: onn’est ni dans le cas
régulier,
ni même dans le cassemi-régulier (p. 136).
Si,
aucontraire, P~2~ 1,
la deuxièmeligne
deD~’>
estpositive
et on estdans le cas
régulier.
Ainsi dans le cas où une
ligne
de D estpositive
sauf le terme de ladiagonale
principale,
on reste encore dans le casrégulier,
sauflorsque
dansD(2)
le termecorrespondant de
ladiagonale principale
estégale
àl’unité.
On
peut
voir d’ailleursquelle particularité
de D lui-mêmedistingue
le casexceptionnel.
On devrait avoir en effetDonc tous les
produits p 2j(l -Pj2) ~~’> 0,
devraient être nuls. Il y a au moins unterme pz;
qui
estnul,
à savoir P22;appelons
tous ceuxqui
sont nuls. Il ya au moins un terme p2j
qui
n’est pas nul en vertu de(T) ; appelons
P2j" ceuxqui sont +0.
Alors on aura divisé les rindices j
en deux groupescomprenant
chacun au moins un
élément,
lesj’ et
lesj",
tels que ’Et cela suffit pour que
P,(~l)-
1.Autres fornes de conditions pour le cas
régulier.
Il
peut,
dansbeaucoup
de cas, être aussi difficile de chercher s’il existe unrang pour
lequel
uneligne
deD(n)
est~ 0,
que de chercher directement les limites des Il sera donc utile de donner des conditionsqui puissent s’appliquer
sans itération
préalable.
L’équation
« en s ».Considérons,
à ceteffet,
leséquations
suivantes dontl’origine s’expliquera plus
loin(p. 146) :
(3)
.
S’il existe un
système
de solutions non toutes nullesX1, X2,...., Xr
deces
équations,
on a aussi avecEt d’autre
part,
en itérant leséquations (3),
on voit que ces solutions vérifie- raient leséquations
de sorte que si s est racine de est solution de
dn(6)
avecDans le cas
général A(s)
a r racines distinctes si,...., S’ret,
engénéral,
lespuissances nièmes
de ces nombrescomplexes (s~)n,...., (Sl.)n sont également
distinctes.Dès lors
d?2(a), qui
est dedegré r,
n’aura pas d’autres racines et on auraCette identité
ayant
lieuquand (s1)n,...., (sr)n
sontdistincts,
se conservera à la limitequand
certaines de cesquantités
deviennentégales.
Si n’a que q r racinesdistinctes ; si,
parexemple,
D’ailleurs, (ss)’t,....,
ne sont pas nécessairement distinctes bien que si,....,Sq
le soient. Donc : l’ordre demultiplicité
de si pour est auplus égal
à l’ordrede
multiplicité
de pourCeci
étant,
on voit que pourchaque
racine s telleque ) s ) 1 ~ 1, I s~2 - ~ 1
resteborné.
D’autre part,
les étant entre 0 et1, reste,
pour ufixe, borné, d’après (5), quand
n varie. Siparmi |S1|, | s2 I,....,
des termesétaient > 1,
lestermes
correspondants [ (s2)’2 - Q],
deviendraient infinis. Or les autres facteurs ne tendent pas verszéro,
si l’on apris
parexemple c==2,
d’oùcontradiction.
En
résumé,
on voit que les racines si,...., ded (s),
distinctes ou non, sonttoujours
toutes en On voitd’ailleurs,
en additionnant leslignes
ded(s),
que l’nnité est racine dezl(s).
o
Cas
seiiii-régulier.
Ceci
étant, plaçons
nous dans le cassemi-rég2clier, c’est-à-dire,
supposons quechaque P~~~~
a une limite déterminéePjk (dépendant
ou non dej) quand n
croît,.
Alors, d’après (5),
a aussi pour afixe,
une limite déterminéeô(a).
Choisissons pour a une
valeur =F 1
et de module1, qui
nesoit pas racine du
polynome ~(o) _ ( - 6)r + ..,.
Alors leproduit [(~i)~20137][(~2)~2013~]....
ne tend pas vers zéro. Les termes où s=1 et ceux tendent
respectivement
vers et- a =~ 0.
S’il y avait des termes ets ~ 1,
le
produit
de ces termes devrait avoir une limite finie et+0.
Pour une telle valeur de s, où l’onpeut
supposerSi
2~
n’était pas un nombrerationnel, s’approcherait
de zéroautant que l’on veut pour certaines valeurs de n aussi
grandes
que l’onveut,
tandis que les autres termes sn-a restent bornés et
pourtant 4n(J)
tendraitvers une limite différente de zéro.
Ainsi,
les racines Si ,...., srcomprennent
auplus
trois sortes denombres,
les uns si,...., Saégaux
à1,
les autres~~i... s~
de modules
1,
les derniers de la forme est ra-tionnel
(3),
Rk avec020131.
k Soit N unmultiple
commundes Rk,
et.
posons Alors et De sorte que,
quand v
tendvers
l’infini,
tendra verset tendra vers
avec et
Or, quand ~,2(~)
a une limite déter- minéeô (6).
Il y a donc contradictionEn
résumé,
on nepeut
être dans le cassemi-régulier
que sil’équation
en s,4(s) =0,
n’a aucune racine de module 1 autre que l’unité.(On
verraplus loin,
p.
148,
que cette condition estsuffisante).
Passons au cas
régulier.
Dans ce cas, lesP~~~~
tendent vers des limitesPk
indépendantes
de l’état initialEj.
DoncOr, d’après
cequi précède,
on a aussi03B4(03C3) = (1-03C3)03B1(-03C3)r-03B1
et par suite a=1.Ainsi,
on nepeut
être dans le casrégulier
que sil’équation
en s n’a pas de racine de module 1 autre que l’unité et si en outre l’unité n’est que racinesimple. (On
verraplus loin,
p.153,
que cette condition estsuffisante).
La même méthode
peut
d’ailleurss’appliquer
aux limites des moyennesarithmétiques
des soientQuand
une suite converge vers unelimite,
on saitqu’il
en est de mêmes de la suite des moyennesarithmétiques,
mais que laréciproque
n’est pas vraie. Si la suite des moyennes converge, on dit que la suite initiale converge au sensde CESARO.
Étude
des limites au sens de Cesaro.Supposons
que lesconvergent
toutes au sens deCESARO,
cequi
alieu,
au
moins,
dans le cassemi-régulier (on
verraplus loin,
p.151, qu’il
en est ainsimême dans le cas
singulier).
Alors les77~ convergent
vers des limites et(~)
Nous verrons plus loin (p. 150) que ce résultat subsiste même dans le cassingulier.
Annali della Scuola Norm. Sup. -Pisa. 10
on
peut
se demander àquelle
condition ces limites sontindépendantes
dupremier indice, j.
Laréponse
s’obtient comme pour lesSi
d(s) =0,
alors comme on l’a vu, p.135,
leséquations
et par suite aussi les
équations
où
ont un
système
de solutions en zi ,...., xr non toutes nulles.Et,
parsuite,
estracine de
Fn(S)
oùLe raisonnement
employé
pour montre alors que si n’a que racines distinctes sl,....,sq,
de sorte queon aura
avec
Or,
si lesconvergent
vers desquantités IIk indépendantes de h, alors,
comme on a
~
lapremière expression
deFn(S)
montre queFn(~S’)
tendk
D’autre
part, tend
vers 0 siet aussi vers zéro
quand 1 sk 1 ~ 1,
avecsk ~ 1.
Onpeut
supposer etalors
D’après
la secondeexpression
deFn(S),
on voit que tendvers Donc ai =1.
Ainsi,
pour que lesprobabilités P~~k~ convergent
au sens deCesaro
vers deslimites
IIk indépendantes
dupremier indice, j,
il faut que l’unité ne soit que racinesimple
del’équation
en s,A(s)=--O. (On
verra, p.153,
que cette condition estsuffisante).
Au moyen de la théorie des
équations
aux différencesfinies,
nous prouveronsplus
loin lesréciproques
de ces diversespropositions,
mais il nous a paru inté- ressant de montrer que ces conditions nécessairespeuvent
être établies par des raisonnementsplus
directs.Une condition nécessaire et suffisante.
D’ailleurs en mettant les conditions sous une autre
forme,
onpeut
obtenirdès
maintenant,
sans l’intermédiaire de la théorie deséquations
aux différencesfinies,
certaines conditions à la fois nécessaires et suffisantes.Observons d’abord que des
équations
ajoutées
pourt=1,....,
n -1 et divisées par n, on tire:Quand
les ont des limitesHjk (et
nous verrons, p.151,
que ces limites existenttoujours),
on déduit des dernières relations que ces limites vérifient leséquations
On a de même aussi
1
On voit que
Ihl, ~2,....,
forment unsystème Gj
de solutions du sy- stème(E)
deséquations
j r, .-. L
Ce
système
à r inconnues se réduit à réquations quand
on observequ’en
vertu de la condition
(T),
la somme de ses rpremières équations
se ramène àune identité.
Si les
Hjl,
ne sont pasindépendants de j,
il y aura au moins deuxsystèmes
distincts de solutions
Gj, Gh
de(E).
Si,
aucontraire,
lesIhk
sontindépendants de j,
alors comme on l’a vul’unité ne sera que racine
simple
del’équation
Par suite4s’(s)
ne serapas nul pour s=1.
Or,
on aavec
Or MINKOWSKI a démontré - en vue d’un tout autre usage - le théorème
suivant, déjà
utilisé pour l’étude d’un cas moinsgénéral,
par MARKOFF.Tout déterminant de la forme
où les sont tous ~ 0 ainsi que les
quantités
est lui
même >0, Si,
deplus,
aucun des a~ n’estnul, d
est + 0.En additionnant par
colonnes,
on voit d’ailleurs immédiatement que si tous les aj sontnuls, d
est nul.(MiNKOWSKi
avaitégalement
étudié les cas intermé-diaires que nous n’aurons pas besoin de
considérer).
Les déterminants dont la somme est sont de la forme
générale
de MINKOWSKi et sont tous >0. Comme par
hypothèse
leur somme n’est pasnulle,
l’un d’eux au moins est~ 0. Si,
parexemple,
c’est lepremier,
on voit que le déterminant des coefficients de X2,----, x, dans les r - 1équations homogènes
est
±0.
Cesystème, qui
faitpartie
deE,
nepeut
donc avoirqu’une
seulesolution en x2,...., xr,
quand
on donne x1. Si lesystème (E) qui
est vérifiépour
x~=1I2,....,
admettait un autresystème
de solutionsX1, X2,...., Xr
alors enprenant le. système (Es)
serait vérifié pouret aussi pour On aurait donc
d’où
enajoutant
d’où
lesystème (Ei)
serait vérifiéD’où finalement
En
résumé,
lacondition nécessaire
etsuffisante
pour queles limites
au sens de Cesaro de
Pj(k) soient indépendantes
del’état initial Ej,
est quele
système (E) d’équations linéaires, ait
un seulsystème
desolutions
en xi,...., x,..
Limites
égales.
On
peut
aussi chercher àquelle
condition les auront la même limiteindépendante de j
et de k. Il faut d’abord que les limitesI!jk
aient des valeursHk indépendantes
dej.
Alors elles vérifieront leséquations
déduites de(10)
et(11)
Si maintenant les
Hi
sontégaux,
la dernièreéquation
montre que leur valeurcommune Et alors l’avant dernière
équation
montreque la
conditionr
devra être
vérifiée,
en outre de la conditionRéciproquement,
si lesont
des limitesIIk indépendantes
dupremier indice, j,
la condition
(T1’)
suffit pour que ces limites soientégales.
On aura, en effetAinsi,
lacondition
nécessaire etsuffisante
pour que lesaient
unemême limite
indépendante de j
et de k est que:10)
leséquations (E)
n’aient qu’un
seulsystème
desolutions; 20)
que lacondition (T1’)
soitvérifiée.
Et alors la valeur commune desIIjk
rValeurs des
probabilités
limites.Dans le cas
régulier,
les limitesPk
desPh(")
vérifient leséquations
obtenuesen
passant
à la limite dans les conditions(T), (I).
Ce sont donc aussi des solu- tions dusystème (E) d’équations
linéaires en zi,....,Il ne suffit
pourtant
pas que cesystème d’équations
ait unsystème
de solu-tions pour que ce
système
de solutions soit unsystème
de limites des Et ceci reste vrai même si(E)
n’aqu’un système
desolutions,
comme on le voiten
prenant
r--- 2 et ensupposant
que le déterminant D des p;k soit(Au contraire,
si lesystème (E)
n’aqu’un système
desolutions,
on a vup. 141,
que les
Ihk
sontindépendants de j
et dansl’exemple
ci-dessus les sontmême
indépendants
à la foisde j
et dek).
Par
contre,
nous allons montrer que dans le casrégulier,
leséq2cations (E)
n’ont
qu’nn
seulsystème
de solutions.Cela résulte d’abord du fait que les
ayant
des limitesPk indépendantes de j,
les auront des limitesIIk=Pk indépendantes
dej.
Or laproposition
a été
établie,
p.141,
pour lesOn
peut
aussi démontrer laproposition
concernant les sans utiliser lespropriétés
des~¡;),
commeci-après.
’
Il suffit pour cela de prouver que le
système
a un seul
système
de solutions non toutes nulles(à
un facteur communprès).
Car soit
Xi,...., Xr
cesystème unique;
on auraCeci montre d’abord que les solutions seront nécessairement telles
que
"J
Et
ensuite, qu’elles permettront
d’obtenir lesexpressions
effectives des7~
Enfin on voit que les
équations (E)
auront alors un seulsystème
desolutions,
à savoir -
’
-
Pour démontrer l’énoncé concernant le
système (S),
il faudraitpouvoir
seservir de la condition de la
p. 133, d’après laquelle,
dans le casrégulier,
il existedans la suite des déterminants
D(n)
un déterminant dont uneligne
estposi-
tive. Pour mettre à
profit
cettecondition,
nous ferons intervenir les enitérant v fois le
système (S).
On voit que toute solution de
(S)
sera solution dusystème
Il suffit donc de prouver que ce
système (Sv) n’admet
aussiqu’un
seulsystème
de solutions non toutes nulles
(à
un facteur communprès),
ou cequi
revientau même n’admet
qu’un système
de solutions où l’une des inconnues a une valeurdonnée + 0,
parexemple
la valeur un. D’autrepart,
comme enajoutant
leséqua-
tions de
(Sv),
on obtient uneidentité,
onpeut supprimer
uneéquation
de(Sv).
Supprimons
celle dont les coefficientssont,
parhypothèse, positifs. Supposons,
par
exemple,
que ce soit lapremière
et prenons alorsxs =1.
Il suffira de montrer que le déterminant suivant est# 0
ou encore le déterminant
où l’on a
et par suite
Or un déterminant de la forme ci-dessus
est,
dans les conditionsprésentes,
nécessairement différent de zéro en vertu du théorème de MINKOWSKI. Ce
qui légitime
notre calcul desPk.
Convergence
des moyennesarithmétiques
desPosons
Dans le cas
régulier P(k)
tend versPk,
donc tend aussi versPk.
Autrementdit est infiniment
petit avec!. Mais
n deplus
MARKOFF a démontréque a une limite.
"
.
Nous allons donner de ce fait une démonstration très
simple qui
nousfournira en outre une
expression nouvelle,
etsimple,
de la limite.On
peut
écrireOr on a vu
(p. 133)
que la sérieest absolument
convergente.
On a donc:Il n’est d’ailleurs pas nécessaire pour calculer
Sjk
de calculerpréalablement
tous les
Écrivons
en effetet passons à la limite. On aura
1
Les r
premières équations
ne sont pasindépendantes
comme on le voit enles
ajoutant.
Il restedonc,
ensuppriment
l’uned’elles,
unsystème
de réquations
linéaires en
s;i ,...., sjr
à r inconnues. Le déterminant de ces réquations
estpréci-
sément le même que celui des
équations (E)
dont nous avons vuqu’elles n’avaient
dans le cas
régulier qu’un
seulsystème
de solutions.Ainsi,
dans le casrégulier,
pour
chaque
valeur dej,
lesystème Sj fournit,
sansitération;
unsystème unique
de valeurs deSji,....,
y8ir -
CHAPITRE SECOND
Expressions des probabilités itérées
enfonction de
n.Après
avoir examiné ce que deviennent lesquand n
est trèsgrand,
onpeut
réaliser un nouveauprogrès
en déterminant la formeexplicite
des enfonction de n.
C’est
cequi
a été fait pour lapremière fois, semble-t-il,
par M.ROMANOVSKY
(II)
dans le cas où les racines deA(s)
sont distinctes. Onpeut
arriver à cette détermination dans le cas
général
par une voiedifférente,
maistrès
naturelle, qui
al’avantage
depréparer
l’introduction dessystèmes d’équations
différentielles que l’on rencontre dans un cas
plus général
encore: celui où lesépreuves
forment une suite continue dans letemps.
Dans le cas deMARKOFF,
la suite étant
discontinue,
ce seront deséquations
aux différences finiesqui joueront
le rôle deséquations
différentielles.Reprenons
leséquations
On
peut
les écrireOn voit donc que pour
chaque
valeur de h lesystème
de fonctions de n :Ph(,), ....y
est un
système
de solutions dusystème d’équations
aux différences finies :Ce
système
est linéaire ethomogène
parrapport
aux4z;(n)
et sescoefficients
A;k
sontindépendants
de n.Résolution du
système d’équations
aux différences finies.Ce
système
détermine évidemment les fonctions de nqui représentent
unsystème
desolutions, quand
on connait les valeurs initialesxj(l)
des C’estce que montre
l’application répétée
dusystème
équivalent
ausystème (5).
Cette même méthode montre que les solutions seront de la formeoù les sont
indépendants
de la solution considérée.Considérons un
système
de r solutions~’g,
Si le déterminant des valeurs initiales de ces est
nul,
il yaura une relation de la forme
à coefficients IÀ non tous nuls et
indépendants de g qui
aura lieu pourg =1,....,
r.En
portant
lesXgk(n)
à laplace
des dans(7), multipliant
par les uk et tenantcompte
de(8),
on voit alors que l’on aura non seulement pourn=1,
mais pour tout entier n
On dira alors que les solutions
Si,...., Sr
sontlinéairement dépendante.
Il est clair que toute combinaison linéaire et
homogène
de solutions de(5)
est aussi une solution.
Mais, inversement,
si l’on choisit arbitrairement unsystème
de r
systèmes
de r solutions linéairementindépendantes Si ,...., Sr,
de(5),
onpeut représenter
toutsystème S
de solutions de(5)
comme une combinaison linéaire ethomogène
deSi,...., S,:
Reste à connaître la forme des fonctions de n
qui
interviennent dans cesformules. Elle est entièrement
analogue
à celle -qu’on
trouve dans tous lesTraités
d’Analyse
- des solutions deséquations
différentielles linéaires et homo-gènes,
dupremier
ordre et à coefficients constants.On sait
qu’on peut
former unsystème
de solutions linéairementindépen-
dantes de
(5)
de lafaçon
suivante. Onappelle
~ s2,...., sr, lesracines,
chacunerépétée
autant de fois quel’indique
son ordre demultiplicité,
del’équation
« en s »Alors on sait
(voir,
parexemple, LUBLIN, VI) qu’on peut prendre
pour lesˤqk
des solutions
particulières
de la formeoù est un certain
polynome
en y dedegré
inférieur à l’ordre de multi-plicité
deSg, -
enprenant
même dans le cas oùD’autre
part,
il est bien clairqu’on
aura unsystème
de rsystèmes
de solutionslinéairement
indépendantes
enprenant chaque égal
à 1 ou 0 suivantque j=g
car le déterminant de ces seraégal
à1=)=0.
Or en
prenant
leséquations (5’)
donneront successivement les et on voitqu’on
auraet en
général (12)
pour tout entier
positif
n.Maintenant les
Y2k(n) sont,
pourchaque
valeur fixede i,
des combinaisons desZqk(n)
on aura doncd’après (9)
où
w2~~(y)
est unpolynome en
y dedegré inférieur à
l’ordre demultipli-
cité de la
racine Sg
deLI(s) =0.
Nous avons ainsi obtenu la forme
explicite
en fonctionde n,
desbilités itérées
Pl;).
Si toutes lesracines Sg
sontsimples,
les seront de la formeoù les flgi,
Vglc
seront certaines constantes.Dans le cas
contraire,
iln’y
a queq r
racines distinctes 61,...., aq,parmi
les r racines si,...., sr et on pourra écrire
Y-"
où est un
polynome
dedegré
inférieur à l’ordre demultiplicité
de laracine a. de
Jusqu’ici
notre raisonnements’appliquait
sans supposer que les coefficients deséquations (5)
fussent desprobabilités.
Nous allons voir
qu’en
tenantcompte
des conditions(P)
et(T),
onpeut
établir ou retrouver certaines
propriétés
desracines
et despolynomes
et en déduire des détails
plus précis
sur lecomportement
desquand n
croît.En
complétant
ainsi les résultats obtenusplus
haut(p. 137, 138),
on aura, desurcroît,
retrouvé ces même résultats par d’autres méthodes.Étude
del’équation
« en s ».Puisque
les sont des solutionsindépendantes,
onpeut
aussi écrire :Les
probabilités
restant entre 0 et1,
le second membre reste bornéquand n
croît. Donc est aussi borné.On en conclut que : toutes les racines de
l’équation «en s»
sont de mo-dules 1. Il
peut
y en avoir de moduleégal
à l’unité : pourcelles-là,
lepoly-
nome devant rester
borné,
doit se réduire à une constante. Enfin si l’une desracines sg
estnulle, l’expression
est nulle pourn > 1,
iln’y
a, parsuite,
aucun inconvénient à supposer que lespolynomes
seréduisent à des constantes pour En
résumé,
onpeut
supposerdants de n les
coefficients u2(n), qui correspondent
à desracines sg
de moduleségaux à
un ou à zéro.Enfin,
il est clair quel’équation
« en s » atoujours
l’unité commeracine,
comme on
le,
voit en additionnant les termes de par colonnes.Il en résulte
qu’on peut toujours
écrire sous la formeoù les sont certaines
constantes,
où les sont despolynomes
en y, et
où 1 qg I
1 et qg est réel.Cas
semi-régulier.
Si l’unité est la seule racine de dont le module est
égal
à1,
alors lestermes en
uhk disparaissent,
les tendent vers zéroavec - :
lesn
tendent dans ce cas vers des limites déterminées. Ceci nous conduit
à" appeler semi-régulier
le cas où lesont, quand n croît,
des limites déter- minéesPhk (qui peuvent
ou non de l’état initialEh).
. Dans ce cas, en vertu de
(16), (Sg)nVglc(n + 1)
doit tendre pourchaque racine sg
vers une limite déterminée.Si ~~=1,
se réduit à uneconstante
vgk,
et Vik, V2k,...., vrk ne sont pas tous nuls. Par suite doit avoirune limite déterminée avec
I s~ =1,
cequi
nepeut
avoir lieu que si~==1.
Ainsi : la condition
nécessaire
et suffisante pourqu’on soit dans le
cassemi-régulier
estque la
seuleracine
del’équation
«en S»qui a
pourmodule
un soit l’unité.Racines de module un.
Dans
l’expression (17)
les nombres réels nepeuvent
être choisis arbi- trairement.En
effet,
soit s une racine de4(s).
Alors leséquations
ont au moins un
système
de solutions non toutes nullesWi,...., JV;..
Si R estle
plus grand
desmodules 1 Wi 1,...., 1 ~ ,
on aura1
En
prenant h
tel que1 Wh ~ =-- R,
on voit donc d’abord que1 s 1 --’- 1,
cequi
fournit une troisième démonstration d’une
proposition,
due à FROBENIUS etdéjà, ici,
établie de deuxfaçons
différentes(p.
135 et p.148).
Mais supposons mainte- nant que s soit de module 1(il
y a au moins la racines=1),
htoujours
choiside sorte
que Wh ~ =R.
Or aurad’après (18)
avec
j
c est donc le centre de
gravité
depoids phj placés
auxpoints Wj
duplan complexe.
Cespoints
sont situés à l’intérieur de la circonférenceT représentant
la
relation z ~ =R,
ou sur soncontour;
et lepoint
c est sur le contour7~
Enappliquant
le théorème des moments à latangente
à r aupoint
c, on voitqu’on
aura
~ Phjdj=O,
enappelant dj
le nombre > 0qui représente
la distance deWj
à la
tangente
en c. Donc lespoids Phj
despoints Wj
distincts de c doivent êtrenuls. Or en vertu de
(P)
et(T)
l’un au moins des termes de1
par
exemple
et alorsWh,
est en c. D’ailleurs ou bien et on as =f= 1,
ou bien c est en
Wh
et alors comme et comme deplus
i
,
on aurait s=1. Si donc
s=1, on a
nécessairementWh = c = Wh
et
puisque Wh ~ c,
on aOn a vu que
parmi
lesWi, W2,....,
il y a au moins deux nombres iné- gauxWh, Wh, qui
sont de module R. SoientWh, Wh,, Wh,,,....,
ceux desnombres
W2,...., qui
sontégaux
ou non mais d’indices distincts etqui
sontde module R. En
recommençant
surWh,, puis
surWh--,....,
le raisonnement fait àpartir
deWh,
on verraitqu’on
aComme
h’*h. Ainsi,
nous voyons, enpassant, qu’il
nepeut
y avoir de racine dezl (s) qui
soit # 1 et de module 1 que si ladiagonale principale
des Pile contient au moins deux termes nuls. Par
suite,
si ladiagonale prin- cipale
des Pik ne contient que zéro ou un termenul,
on est sûrement dans le cassemi-régulier.
;¡Parmi les
Wh, Wh~, Wh--,...., distinguons
ceuxqui
sontinégaux : Wh,, Wk,....,
Whr?2. (Il
y en a au moins deuxWh, Wh,).
Comme ils sont demodule R,
onpeut,
comme pourWh,
fairecorrespondre
à chacun d’eux uneégalité
telleque
s Whl= Wh,,.
LesWhl’, Wh2’ ,....,
étant de module 1~ sontpris
nécessairementparmi Whl,...., plus
ils sontdifférents,
carsi,
parexemple,
on aurait
s Whl=s Wh2
alors que etWhl =F Wh2.
Donc lesWh,,, Wh2’ ,....,
nesont que les
Wh2,...., pris
dans un ordre convenable. Or on aavec
, Doncs~z=1, m
étant un nombre entierpositif
et cr.En
résumé,
toute racine del’équation
« en s » de module un est aussiracine d’une
équation
binome sm-l =0 dedegré positif
et auplus égal
à r.Inversement,
de telles racinespeuvent
effectivement seprésenter
en dehors dela racine
Si = 1,
comme le montre le cas où le déterminant D des Pik seraitDans ce cas
A (s) == 1 - s3
a pour racines les trois racinescubiques
de l’unité.Soient mi, m2,...., les
degrés
deséquations
binomesauxquelles
satisfont lesracines + 1
mais de module 1 de4(s),
et soit N unmultiple
commun de m2,....Alors ces racines seront de la forme avec
où t est un
entier > 0
etDécomposition
deL’expression (17)
depeut
alors s’écrire sous la formeavec 1 qu 1.
On voit queehk(n) tend
vers zéroquand n
croît et queDonc :
chaque probabilité itérée est la
somme de deuxtermes,
l’unGhk(n)] qui
tend vers une limitedéterminée quand n croît,
l’autre
qui se r8produit périodiquement (de N
en Népreuves).
Comportement
des moyennesarithmétiques
desOn
peut
même éliminer les termespériodiques
en considérantl’expression déjà envisagée (p. 137),
On voit que la dernière accolade ne
change
pasquand
onaugmente
n de N. Parsuite
nohk(n)
nepeut prendre, quand
ncroît,
que N valeurs distinctesAh~~,....,
Soit
G
leplus grand
des modules des r2Nquantités
finiesAhk.
On auraDonc tend vers zéro Il en est de même de et par suite de
n
Finalement : la moyenne
arithmétique
des npremières probabilités
itérées
toujours
une limite déterminéequand n
croît. Cette pro-position
évidente dans le cassemi-régulier (p. 137)
se trouve donc étendue aussi bien au cassingulier
où les n’ont pas de limitesdéterminées, qu’au
cassemi-régulier
où leurs limites existent maisdépendent
de l’état initial.(Il
seraitintéressant de la démontrer directement sans l’intervention de la théorie des
équations
aux différencesfinies).
Nous pouvons d’ailleurs étendre aussi la
proposition complémentaire
de lap. 144. En effet
puisque
les sont infinimentpetits avec 1,
n voyons cequ’on peut
dire de leurs ordres. Considérons à cet effetOn a