Travail et tentatives de suicide
Work and suicide attempts
S.Franc¸oisa,*,M.-P.Guiho-Baillya,B.Gohierb,J.-B.Garreb,J.Bodina,A.Franc¸oisa, Y.Roquelaurea
aLaboratoired’ergonomieetd’e´pide´miologieensante´ autravail,faculte´ deme´decine d’Angers,1,rueHaute-de-Recule´e,49045Angerscedex,France
bDe´partementdepsychiatrieetdepsychologieme´dicale,CHUd’Angers,4,rueLarrey, 49933Angerscedex9,France
Disponibleenlignesur
www.sciencedirect.com
Summary
Purposeofthestudy.Alargeincreaseinwork-relatedsuicides hasbeennotedintherecentyears.Thisappliestoallcompanystaff, fromagent tomanager. To consider a prevention ofwork-related suicides,it is importantto define them in termsof quantity and quality.Topartiallyaddressthisproblem,thisstudyaimsatclarify- ingtheprofessionalcharacteristicsofasampleofsuicideattempters.
Method.This 6-monthsstudy included thesuicide attemptersin employment,aged18-65years,hospitalizedattheCHUofAngers.
87consecutivesuicideattemptershaverespondedtoquestionnaires thatfocusedonjobcharacteristics.
Results.Suicide attempters in the group ‘‘work-related suicide attempts(SA)’’ratherdescribethepresenceofpathogenicelement ofworkorganizationsincludinganoverloadofwork,deadlinesand frequentdisturbances.Inaddition,italsoreportsmoreconflictsin the company. This concerns mainly managers and intermediate professions. The proportion of men is higher among the suicide attemptersestablishingalinkbetweenSAandtheirwork,butwomen arealsoaffected.
Discussion.ThelinkbetweenworkandSAseemstohavemoreto dowithworkorganization,relationswithsuperiorsandcolleagues, poor recognition at work than exposure to physical constraints, workinghoursandtypeofemploymentcontract.
Conclusion.Preventionofwork-relatedsuicidemustgothrougha reflectiononthe organizationofwork, socialrelations withinthe companyandpromotingtherecognitionofrealwork.
ß2012PublishedbyElsevierMassonSAS.
Keywords:Suicideattempt,Suicide,Organization,Work,Psychoso- cialfactors
Re´sume´
Objectif.L’irruptionme´diatiquedesuicidesenlienavecletravail constitueune´le´mentmarquantdecesdernie`resanne´es.Cephe´no- me`nedoitmobilisertouslesacteursdel’entreprise,del’agentau directeur.Pourenvisagerunepre´ventiondessuicideslie´sautravail, ilestimportantdelesde´finirentermesquantitatifetqualitatif.Afin dere´pondre en partie a` cette proble´matique, cette e´tude vise a`
pre´ciserles caracte´ristiques professionnelles d’un e´chantillon de suicidantsdontunepartieannonceunlienentreleurpassagea` l’acte suicidaireetleurtravail.
Me´thodes.Cette e´tude d’une dure´e de six mois a inclus les suicidantsactifs ayantunemploi,aˆge´sde 18a` 65ans,hospita- lise´sau CHU d’Angers.Au total, 87suicidants conse´cutifs ont re´pondu aux questionnaires portant sur les caracte´ristiques du travail.
Re´sultats.Les suicidantsappartenant au groupe « tentatives de suicide (TS) lie´es au travail » de´crivent davantage la pre´sence d’e´le´mentsd’organisations pathoge`nes du travailcomprenant une surchargede travail, desde´lais a` respecteret desde´rangements fre´quents.Deplus,ilsrapportente´galementdavantage deconflits dans l’entreprise. Cela concerne en majorite´ les cadres et les professions interme´diaires. La proportion des hommes est plus importanteparmiles suicidantse´tablissant un lienentre leur TS etleurtravail,maislesfemmessontaussiconcerne´es.
Discussion.Le lien entre letravail et les TS semble davantage provenirdel’organisationdutravail,desrapportsaveclahie´rarchie etlescolle`gues,ainsiqued’unemauvaisereconnaissanceautravail, quedel’expositionauxcontraintesphysiques,auxhorairesdetravail etautypedecontratdetravail.
Conclusion.La pre´vention du suicide lie´ au travail doit passer parunere´flexionsurl’organisationdutravail,lesrapportssociaux
*Auteurcorrespondant.
e-mail:st.francois@hotmail.fr Rec¸ule:
2novembre2011 Accepte´ le: 3janvier2012
Me´moire
1775-8785X/$-seefrontmatterß2012Publie´ parElsevierMassonSAS.
Introduction
Selonlessociologues,lesuicidedonneune´clairageparticulier surnotresocie´te´[1].Onconstatedepuisquelquesanne´esune augmentationdesphe´nome`nessuicidairespre´sentantunlien possibleavecletravail,quecesoitparleursmodesouleurs lieux de re´alisation, ou par la pre´sence de traces e´crites de´nonc¸antle travail. Cephe´nome`ne pre´occupant, reflet de dysfonctionnementsgravesdanslemondedutravailactuel, estpre´sentdanstouslessecteursd’activite´s.Les nouvelles organisationsdutravailtendenta` isolerlessalarie´seta` les mettre enconcurrence. C’estalorsseulqu’ils fontface aux agressionsqu’ilsrec¸oiventautravail,a` l’intensificationcrois- santedesrythmesdetravaileta` lare´ductiondesmargesde manœuvres[2].C’estdanscecontextequ’ae´te´ re´dige´ l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail signe´ le 02juillet2008.
Malgre´ ceconstat,lelienentreletravailetlesphe´nome`nes suicidaires est souvent difficile a` e´tablir s’il est re´alise´ en dehorsdutravailetsanstracee´criteincriminantcedernier,ce quientraıˆneuneconnaissancepartielleduproble`meetdonc unemauvaisevisibilite´ desfacteursdepe´nibilite´ mentalelie´s autravailquienseraientresponsables[3].
Dans le but d’affiner nos connaissances dans ce domaine, nousavonsanalyse´ lesconditionsdetravaild’une´chantillon desuicidant quitravaillaientaumomentdela tentativede suicide(TS)etdontunepartieindiquaitl’existenced’unlien entreleurpassagea` l’actesuicidaireetleurtravail.
Mate´riel et me´thode
Cettee´tudepiloteae´te´ re´alise´eparlelaboratoired’ergono- mieetd’e´pide´miologieensante´ autravailencollaboration aveclede´partementdepsychiatrieetdepsychologieme´di- caleduCHUAngers.Elleafaitl’objetd’unaccordCNIL.
Population d’e´tude
Danscetteenqueˆtedescriptivee´taientinclustouslessuicidant aˆge´sde18a` 65ans,hospitalise´sdu2novembre2008au15mai 2009a` l’unite´ me´dico-psychosocialeduCHUAngers.Ils’agit d’une unite´ spe´cialise´e dans la prise en charge de la crise suicidairedepatientsadultesadmisinitialementenre´anima- tion (74 %) ou aux urgences me´dicales adultes (26 %) et consentantauxsoins.Lessuicidantsexclusdel’e´tudee´taient
ceuxayantfugue´ ouquitte´ leservicedesoincontreavisme´dical etn’ayant pas rendule questionnaire, ceux pre´sentantdes troubles de conscience et ceux ayant de´ja` e´te´ inclus dans l’e´tudelorsd’uneTSante´rieure. Autotal, 150suicidantsont e´te´ hospitalise´sauCHUd’Angerssuitea` uneTSet144suicidants ontaccepte´ departicipera` l’e´tude.Parmieux,87e´taientactifs avecunemploietconstituentl’e´chantillone´tudie´.
Recueil des donne´es
Un enqueˆteur a propose´ un auto-questionnaire a` chaque suicidantactifayantunemploi.Cequestionnaireavaitpour objectifderenseignerlasphe`reprofessionnelledupatient.Il estbase´ surdesquestionnairesexistants,utilise´sensante´ au travail (Karasek, Samotrace et Siegrist) et un questionnaire intitule´ «Travailetsante´ mentale»cre´e´ parlesinvestigateurs del’e´tude.
Lequestionnairede Karasek,enexaminantlalatitudede´ci- sionnelle(LD), lademandepsychologique (DP)etlesoutien social au travail permet de situer le salarie´ dans une des quatrecate´goriessuivantes: tendue(LDfaibleetDPforte), de´tendue(LDforteetDPfaible),active(LDforteetDPforte) oupassive(LDfaibleetDPfaible)[4,5].Lacate´gorietendueest e´galementappele´e job strain.Cette dernie`reassocie´ea` un faible soutien professionnel correspond a` la situation de travail la plus pe´jorative appele´e iso-strain. Les scores ont e´te´ dichotomise´sa` partirdesme´dianesnationalesissuesde l’enqueˆte Sumer 2003 (70 pour la latitude de´cisionnelle, 21pourlachargementaleet23pourlesoutiensocial).
LequestionnaireSamotraceestunsyste`menationaldesur- veillancee´pide´miologiquedelasante´ mentaleenlienavecle travail[6,7].Sonvolete´pide´miologieenentrepriseestutilise´
iciafind’analyserlescaracte´ristiquesdel’organisationetdes conditionsdetravail(cate´goriesocioprofessionnelle,contrats detravail,horaires,contraintes...).
LequestionnairedeSiegristrecherchelapre´senced’unde´s- e´quilibredanslerapportinvestissementre´compenseautra- vail,quifavorisel’apparitiondepathologies[8,9].L’utilisation decequestionnairedanssoninte´gralite´ nousasemble´ trop lourde pour eˆtre propose´ a` des suicidants et nous avons pre´fe´re´ n’utiliserqueseptquestionsparmiles72quicompo- sentcequestionnairedanssaversion longue.Lesquestions choisiesontpermisd’explorerleniveaud’e´quilibreexistant entreles investissementsautravail etles re´tributions sub- jectivesetmate´riellesobtenuesenretour.
au sein de l’entreprise et la promotion de la reconnaissance du travailre´el.
ß2012Publie´ parElsevierMassonSAS.
Motscle´s:Tentativesdesuicide,Suicide, Organisationdutravail, Travail,Facteurpsychosocial
Lequestionnaire « Travail etsante´ mentale » recherche la pre´sence d’e´le´ments d’organisations pathoge`nes du travail de´critsparlalitte´rature,quelepatientauraitrencontre´ dans les12derniersmois[5,10–15].
Ile´taitdemande´ auxpatientsd’appre´cierlelienexistantentre leurs passages a` l’acte suicidaire et leur travail. Au total, quatre niveaux de lien leur e´taient propose´s (lien direct essentiel,liendirectnonessentiel,liendouteuxetliennul).
Enraisondufaibleeffectifdel’e´chantillon,deuxgroupesont e´te´ cre´e´s:«TSlie´esautravail»quiregroupelesmodalite´s
«liendirectessentiel»et«liendirectnonessentiel»et«TS non lie´es au travail » qui regroupe les modalite´s « lien douteux»et«liennul».
Un de´lai de 48heures entre la TS et la remise des auto- questionnaires e´tait respecte´ afin d’e´viter que les effets toxiques secondaire aux intoxications me´dicamenteuses volontairesinduisentdesre´ponsespeufiables.
Analyses statistiques
Ladistribution de l’e´chantillon en fonction du genreet de l’aˆgeae´te´ compare´ea` celledesPaysdelaLoireetdelaFrance [16].Pourlesdonne´esqualitatives,untestdeChi2ae´te´ utilise´
etuntestdecomparaisondemoyennesapermisdecomparer l’aˆge.Leseuildesignificationae´te´ fixe´ a` 0,05ettouslestests e´taientbilate´raux.
Ensuite,uneanalysedescriptivedesconditionsdetravaildes groupes«TSlie´esautravail»et«TSnonlie´esautravail»ae´te´
re´alise´e.
L’ensembledesanalysesstatistiquesonte´te´ re´alise´esavecle logicielSPSSversion17.
Re´sultats
Les questionnaires remplis pre´sentaient peu de donne´es manquantes(de0a` 9,2%selonlesquestions).
Analyse des questionnaires
Parmiles87suicidantsactifsaumomentdeleurTS,32%(soit 28suicidants)estimentqueleurTSestlie´eautravail. Cela concerne40%deshommeset28%desfemmes.
Touteslescate´goriessocioprofessionnellessonttouche´es,mais lesemploye´s et lesprofessions interme´diairessont les plus repre´sente´s dans le groupe « TSlie´es au travail ».A` noter e´galementquecinqdesneufcadresetprofessionsintellectuel- lessupe´rieurese´tablissentunlienentreleurTSetleurtravail.
Danslamajorite´ descas,lessuicidantsdugroupe«TSlie´esau travail » sont en CDI et ne pre´sentent pas davantage de contratsprofessionnelspre´cairesquelessuicidantsdugroupe
«TSnonlie´esautravail».
Lessuicidantsdugroupe«TSlie´esautravail»sontaˆge´sen moyennede34ansalorsquelessuicidantsdugroupe«TSnon lie´esautravail»sontaˆge´senmoyennede36ans(tableauI).
Les horaires de travail sont assez similaires dans les deux groupes.Letravaila` tempspleinestmajoritairementrencon- tre´ (60%).Secoucherapre`sminuitouseleveravantcinq heuresa` causedutravailestpeufre´quent.Travaillerlanuit
TableauI
Caracte´ristiquessociode´mographiquesetprofessionnellesdesgroupes«TSlie´esautravail»et«TSnonlie´esautravail».
TSlie´esau travail(n=28)
TSnonlie´esau travail(n=59)
Total(n=87)
n % n % n %
Sexe
Femme 16 57 41 70 57 66
Homme 12 43 18 30 30 34
Contratdetravail
CDI 23 82 37 68 60 73
CDD 2 7 14 26 16 20
Apprentis 1 4 0 0 1 1
Inte´rimaires 0 0 0 0 0 0
Autres 2 7 3 6 5 6
Cate´goriessocioprofessionnelles
Employe´s 10 36 14 26 24 29
Ouvriers 4 14 19 35 23 28
Professionsinterme´diaires 7 25 14 26 21 25
Cadres,PISa 5 18 4 7 9 11
Artisans,commerc¸antsetchefsd’entreprise 1 4 3 6 4 5
Agriculteurexploitant 1 4 1 2 2 2
Aˆgemoyenenanne´es 34 36 35
aProfessionsintellectuellessupe´rieures.
estencore plus rare. Les suicidants n’e´voquantpas de lien entreleurTSetleurtravailsontplusnombreuxa` travailler plusd’unsamedisurdeuxdansl’anne´e(40%versus18%).En revanche, les suicidants du groupe TSlie´es autravail sont davantagea` travaillerplusde10heuresparjour(36%versus 21%)eta` avoir un tempsdetrajet domicile-travailalleret retour supe´rieur ou e´gal a` une heure (22 % versus 13 %).
Globalement,lesdeuxgroupesestimentenmajorite´ queleurs horairesdetravails’accordentbienavecleursengagements sociauxetfamiliaux(tableauII).
L’expositionauxcontraintesphysiquesestcomparabledans lesdeuxgroupes. Ilse´voquentenpremier lieules postures pe´niblesetlesportsdechargeslourdes(tableauII).
Lesfacteursd’organisationspathoge`nesdutravailsonte´ga- lementplus fre´quemmentretrouve´sdans legroupedesTS lie´esautravail.Lessuicidantsdecegroupee´voquentdavan- tagedesde´laisa` respecter,desde´rangementsfre´quents,une surchargedetravail,desexigencesdupublica` supporter,des taˆchesmalde´finies,desinjonctionscontradictoires,unequa- lite´ etunerentabilite´ difficilea` atteindre,untravailensous effectif,desmutationssubies,desglissementsdetaˆches,une sous-chargedetravail etunere´mune´rationaurendements (tableauII).
Lessuicidants dugroupeTSlie´es autravail e´voquentaussi davantagedemauvaisesrelationssocialesenentreprise.Ilsse plaignentenpremierlieudestressintense,detensionavecla
TableauII
Contraintesphysiquesetorganisationnellesde´critesparlessuicidants.
TSlie´esautravail (n=28)
TSnonlie´esau travail(n=59)
Total(n=87)
n % n % n %
Tempsdetravail
20ha` 34h 4 14 13 24 17 21
35ha` 46h 18 64 33 60 51 61
Autres 6 22 9 16 15 18
Horairesdetravails’accordantbienavecles engagementssociauxetfamiliaux
17 61 39 71 56 67
Travaillerplusd’1samedi/2 5 18 23 40 28 33
Travaillerplusde10hparjour 10 36 12 21 22 26
Leveravant5hpourletravail 5 18 9 16 14 16
Travaillerplusd’1dimanche/2 4 14 10 17 14 16
Trajetdomicile-travail>1halleretretour 6 22 7 13 13 16
Coucherapre`sminuitpourletravail 3 11 9 16 12 14
Travaillerlanuit 1 4 5 9 6 7
Contraintesphysiques
Posturespe´nibles 13 48 28 48 41 48
Portsdechargeslourdes 13 46 25 43 38 44
Expositionauxpoussie`resouauxfume´es 7 25 17 29 24 28
Travailre´pe´titif 7 25 13 23 20 24
Expositionauxproduitschimiques 7 25 12 21 19 22
Bruitsintenses 7 25 11 19 18 21
Travailposte´ 4 14 8 14 12 14
Expositionauxintempe´ries 4 14 7 12 11 13
E´le´mentsd’organisationspathoge`nesdutravail
Rotations 13 46 30 54 43 51
Surchargedetravail 18 64 22 40 40 48
De´laia` respecter 21 75 17 31 38 46
Souventde´range´ 19 68 18 33 37 45
Injonctionscontradictoires 15 54 17 31 32 39
Travailensouseffectif 14 50 18 33 32 39
Manquedemoyens 11 39 17 31 28 34
Rentabilite´ difficilea` atteindre 15 54 13 24 28 34
Qualite´ difficilea` atteindre 15 54 11 20 26 32
Taˆchesmalde´finies 17 61 8 15 25 30
Syste`med’e´valuationnonprofessionnelle 10 37 14 26 24 30
Glissementsdetaˆches 7 26 6 11 13 16
Mutationsubie 8 29 3 6 11 13
Re´mune´rationauxrendements 7 25 4 7 11 13
Sous-chargedetravail 4 14 1 2 5 6
hie´rarchie. Ils e´voquentensuite subir des menaces ou des humiliationsetdestensionsaveclescolle`gues.
Leurconscience professionnelle estdavantage heurte´eque celle des suicidants du groupe« TS non lie´es au travail » (tableauIII).
Lemanquedereconnaissanceprofessionnellepassantparles re´tributionssymboliquesestplussouventmentionne´ parles suicidantsposant le lienentreleurpassage a` l’acteetleur travail.Ilsestimentnepasrecevoirlerespectqu’ilsme´ritent delapartdeleurssupe´rieurseteˆtretraite´sinjustementa` leur travail(tableauIII).
Lessuicidantsappartenantaugroupe«TSlie´esautravail» sontdavantageensituationtendueetactiveautravailqueles
suicidantsappartenantaugroupe«TSnonlie´esautravail».
Ils sont e´galement davantage en situation d’iso strain (tableauIV).
Discussion
Inte´reˆts et limites de l’e´tude
Cettee´tudeae´te´ re´alise´ea` l’unite´ me´dico-psycho-socialedu CHUd’Angers,principalserviced’accueilenurgencedescrises suicidaires dans le Maine et Loire, ce qui permet un bon recrutementdessuicidantsdude´partement,bienquecertains nesoientpasadmisdansceservice(admissiondansunautre serviceetTSnonhospitalise´es).Lapre´sentee´tudeapporteun e´clairageparticuliersurlesconditionsdetravailde´critespar lessuicidantsdel’e´chantillonquiannonc¸aientunliendirect entre leurtravail et leurgeste suicidaire. Ellea e´galement permisunedescriptionde´taille´edescaracte´ristiquesprofes- sionnellesd’unepopulationdesuicidants[16].L’appre´hension decesnotionsesttoujoursde´licate.
Il est important de souligner le fait que le lien entre la tentative de suicide et le travail repose sur un sentiment subjectif du patient et ne fait pas intervenir d’expertise me´dicale. De plus, l’e´chantillon e´tudie´ est de petite taille.
L’ensembledeces e´le´ments impliquede re´aliseruneinter- pre´tationprudentedesre´sultats.
TableauIII
Ambiancesautravailde´critesparlessuicidants.
TSlie´esau travail(n=28)
TSnonlie´esau travail(n=59)
Total(n=87)
n % n % n %
Ve´cu,ambianceetrelationsautravail
Supporterlesexigencesdupublic 18 64 31 56 49 59
Stressintense 24 86 21 39 45 54
Tensionaveclahie´rarchie 18 64 11 20 29 35
Menacesouhumiliations 12 43 11 20 23 28
Conscienceprofessionnelleheurte´e 16 57 6 11 22 27
Tensionaveclescolle`gues 10 36 9 16 19 23
Avertissement 7 26 6 11 13 16
Menacedelicenciement 7 26 4 7 11 13
Discriminationslie´esa` l’aˆge 3 11 5 9 8 10
Violencesphysiques 0 0 5 9 5 6
Discriminationslie´esausexe 3 11 1 2 4 5
Discriminationslie´esauhandicap 4 14 0 0 4 5
Reconnaissanceautravail
Salairesinsatisfaisants 18 64 25 46 43 52
Promotionsinsatisfaisantes 14 50 15 29 29 36
Jenerec¸oispaslerespectquejeme´rite
demessupe´rieurs 15 54 13 24 28 34
Formationinitialenonconcordantauposte 8 29 17 31 25 30
Traitementinjusteautravail 13 46 7 13 20 24
Jenerec¸oispaslerespectquejeme´rite
demescolle`gues 8 29 7 13 15 18
TableauIV
Organisationsdutravaildessuicidantsselonlemode`lede Karasek.
TSlie´esau travail (n=28)
TSnonlie´es autravail (n=59)
Total (n=87)
n % n % n %
Tendus 15 57 25 47 40 51
Actifs 8 31 9 17 17 21
Passifs 2 8 13 25 15 19
De´tendus 1 4 6 11 7 9
Total 26 100 53 100 79 100
Isostrain 13 50 16 30 29 37
Comparaison des caracte´ristiques « genre et aˆge » de l’e´chantillon a` celles des populations de la France et des Pays de la Loire
Onconstatedansnotree´chantillon,unemoyenned’aˆgeplus jeune etune proportion de femmessupe´rieure a` celle des populationsde re´fe´rence[16]. Celacorrespond auxdescrip- tionsfaitedanslalitte´ratureconcernantlespopulationsde suicidants[17,18].
Une moyenne d’aˆge proche entre les deux groupes
L’impactdesconditionsdetravailsurlasante´ destravailleurs en fonction de leurs aˆges a e´te´ bien documente´ [19]. Le travailleurvieillissantpre´sentesouventunefragilite´ physio- logiqueplusimportante,maisilaacquisdessavoirs-fairede me´tier,tire´ desonexpe´rience,luipermettantd’eˆtreperfor- mant.Lorsquelesmargesdemanœuvressonttropre´duites, l’e´quilibreentrelescapacite´sdel’individuetlesexigencesde lataˆche,ne´cessairea` lapre´servationdelasante´ peutneplus eˆtresuffisant.Cependant,notree´tude,dufaitdespetitseffectifsconcerne´s, nepermetpasdeconclurea` unediffe´renceconcernantl’aˆge entre lesgroupes «TSlie´es autravailet «TSnonlie´es au travail».Aucontraire,lamoyenned’aˆgedesdeuxgroupesest proche (tableau I). L’influence de l’aˆge dans les processus suicidaireslie´sautravailne´cessited’autrestravaux.
Pas de diffe´rence en ce qui concerne les cate´gories socioprofessionnelles, l’exposition aux contraintes physiques, le type de contrat et les horaires de travail
Lesdiffe´rencesexistantesencequiconcernelesconditionsde travail des diffe´rentes cate´gories socioprofessionnelles soit de´critesdanslalitte´rature[20,21].Cependant,ces dernie`res semblenttoutestouche´esparlestentativesdesuicideenlien avec le travail. Cela est confirme´ par le fait que les deux groupes de l’e´tude sont expose´s de la meˆme fac¸on aux contraintes physiques (bruits, poussie`res, ports de charges lourdes,...).LelienexistantentrelesTSetletravailpourrait nepassesituerauniveaudescontraintesphysiques.Ilenest demeˆmeencequiconcerneletypedecontratetleshoraires de travail des suicidants. Il n’a pas e´tait retrouve´ plus de contrat de travail pre´caires ni davantage de temps partiel parmilessuicidantsannonc¸antunerelatione´troiteentreleur passagea` l’acteetleurtravail.
Une proportion d’homme supe´rieure dans le groupe TS lie´es au travail
Lalitte´raturede´critbiensousletermededivisionsexuelledu travail,ladiffe´renceexistanteentrelesconditionsdetravail deshommesetdesfemmes.Cesdernie`ressontsouventmal reconnues a` la vue de la qualification des postes qu’elles occupent. Elles re´alisent souvent des travaux exigeant un
certain niveau de finesseet sont davantage expose´es aux exigencesdupublic.Leshommesquanta` euxsontdavantage expose´s aux contraintes physiques importantes (ports de charges lourdes, gestes re´pe´titifs, maintien de postures contraignantes,...). Au-dela` descontraintes physiques lie´es autravail,lerapportsubjectifautravailpeut-eˆtrediffe´rent selonlesexe.Danscettee´tude,onretrouveuneproportion d’hommesplus importante dans le groupedes TSlie´es au travail,maisonconstatequelesdeuxsexessonttouche´spar cephe´nome`ne.
Davantage d’organisations pathoge`nes du travail de´crites par les suicidants e´tablissant un lien entre leur travail et leur passage a` l’acte suicidaire
Certains e´le´ments d’organisations du travail connues pour leurcaracte`repathoge`ne[10,13,22]sontdavantagede´critspar lessuicidantse´voquantunlienentreleurtravailetleurTS.Ilssedisentplusensurchargedetravail,cequelalitte´rature existantede´crit commee´tantl’unedescausesdestressles plusimportantes[10,23].
Ilssouffrente´galement de l’intensification dutravail et de l’acce´le´rationdescadencespuisqu’ilsde´criventunniveaude rentabilite´ difficilea` atteindre,complique´ parl’existencede de´lais a` respecter. Une intensite´ du travail trop forte ne permetpaslecompromisindispensableentrelesexigences delataˆcheetlapre´servationdelasante´[13].
Ilssonte´galementplusnombreuxa` exprimerqueleurtaˆche estmalde´finie,cequipeutrendredifficilel’acce`sausensdu travail. Cela est aggrave´ par les injonctionscontradictoires qu’ilsrencontrentplusfre´quemmentaussi.Cese´le´mentssont des facteursbien connusde souffrance mentaleau travail [10].
Ilssedisentsouventde´range´sdansletravailcequiesttre`s couteuxene´nergiedufaitdesdissonancescognitivesquecela provoque[24].Cesconditionsdetravailsontaccompagne´es d’unmanquedemoyenshumains.
Ilse´voquentaussidavantageunedifficulte´ a` re´aliserdu«beau travail»,c’est-a`-direuntravailqu’ilsestimenteˆtredequalite´, exploitantleurssavoirsfaireetre´pondanta` leurvaleurstech- niquesetde´ontologiquesdeme´tier.Cettequalite´ nonatteinte peutvenirperturberleurse´thiquesprofessionnelles.Lare´alisa- tiond’untravailquel’onjugedequalite´ selonsesvaleursest fondamentaledanslaconstructiondelasante´ psychique.La litte´rature montre l’impact psychologique chez les salarie´s pre´sentantuneconscienceprofessionnelleheurte´e[7].
Ilssubissente´galementplusfre´quemmentdesmutations.Ila e´te´ de´critquelespersonnesayantre´alise´ unsuicideouune tentative de suicide lie´e au travail avaient e´voque´ a` leur me´decindutravail desdifficulte´sd’adaptation a` unnouvel environnementprofessionnel(taˆches,process,rythme,muta- tions,de´classements,...)entraıˆnantunepertederepe`resque peuventeˆtrelescolle`gues,leslieuxd’exercicesethabitudes de travail [25]. Leschangements brutauxd’organisationdu
travailpeuventfavoriserchezdespersonnes«sensibles»des troubles de l’adaptation. Ces personnes dites «sensibles » sont en quelque sorte des sentinelles, devant alerter sur l’e´ventuelleexistenced’unesouffrancecollective.
Lasous-chargedetravaileste´galementplussouventrencon- tre´echezlessuicidantse´tablissantunlienentreleurTSetleur travailmais lefaible effectif obtenupour cettevariable ne permetpasdeconclusion.
Lessuicidantse´voquantunlienentreleurTSetleurtravail sontdavantageconcerne´sparlessituationsdejobstrainet activeautravailcommede´critparlemode`ledeTheorellet Karasek.Cessituationsautravailsontconnuespoureˆtrelie´es austressprofessionnel[20].Lesniveauxdelatitudede´cision- nelleetdechargementalesemblentjouer unroˆledansles processussuicidaireslie´sautravail.Maisl’absencedecollectif deme´tierprendunepartprobablementde´terminantedansla fragilisationdestravailleursquiseretrouventisole´setseuls pour faire face aux difficulte´s rencontre´es dans le re´el du travail.Ainsi,onconstatequelessuicidantsappartenantau sous-groupe«TSlie´esautravail»sontdavantageensituation d’isostrain(situationtendueautravailaggrave´eparunfaible soutiensocialautravail).
Le ve´cu dans l’entreprise comme e´le´ment essentiel de de´compensation psychique
Lorsqueletravailestunmotife´voque´ delaTS,onretrouvede fac¸onplusfre´quentela pre´senced’unclimatsocialde´grade´
dansl’entreprise.Destensionsaveclahie´rarchie,desmenaces delicenciement,destensionsaveclescolle`gues,voirmeˆme des menaces ou humiliations sont alors mentionne´es. La litte´raturemontrequecescomportementsalte`rentlasante´
psychiquedes travailleurspuisqu’ils sontlie´sa` l’apparition d’une symptomatologie anxio-de´pressive. Mais l’impact de tellesrelationsdetravailde´passelecadreindividueldusalarie´
quienestvictimepuisqu’ellespeuvente´galementavoirdes re´percussionssurl’environnementpsychosocialcollectif[21].
Lescollectifsdetravail,meˆmeceuxquifonctionnentdansun modede´fensif,peuventnepasre´sisterfacea` unouplusieurs e´le´ments d’organisations du travail tel que ceux cite´s ci- dessus et/ou face a` un climat social de´grade´. En dernier ressort, les strate´gies de´fensives individuelles peuvent ne pluseˆtresuffisantes.Letravailpeutdevenirinaptea` accueillir l’individu, le fragiliser, et l’amener a` une de´compensation psychiquepotentiellementse´ve`re,voireausuicide[17].
L’e´tude a mis en e´vidence que des discriminations sur le handicape´taientplusfre´quentesparmilesTSlie´esautravail, maisilfaut eˆtreprudentsurcettevariabledufaitdufaible effectifconcerne´.Demeˆme,lestressintenseressentiautravail est plus fre´quent parmi les suicidants e´voquant le travail commefacteurexplicatifdelaTS.Lestress lie´ autravailest plusdifficilementsupporte´ parlessujetsayantuntroublede personnalite´ outoutdumoinsunevulne´rabilite´ austress.Chez cesderniers,unclimatdetravailde´grade´ estplusde´le´te`reet
pourvoyeurdede´compensationpsychique.Encoreunefoisil peuts’agirdurefletd’unesouffrancecollective.Eneffet,une situationstressantetrop intenseouquidureexcessivement dansletempspeutentraıˆnerunede´compensationpsychopa- thologique des salarie´s, notamment par l’e´puisement psy- chiquequecettesituationpeutengendrer.
La reconnaissance de l’investissement au travail
Lareconnaissanceautravailtientuneplacefondamentalepar leroˆlequ’ellejouedanslaconqueˆtedel’identite´ danslechamp social[14].Elleestlaformespe´cifiquedelare´tributionmorale- subjectivedonne´eausalarie´ enretourdel’engagementdesa subjectivite´ etdesoninge´niosite´[26].Elle peuteˆtre d’ordre mate´riel(salaire,promotions...)ousymbolique (respectdes supe´rieursplusencorequeceluidescolle`gues,reconnaissance del’effortfournietdelaqualite´ dutravailre´alise´...).Lorsquele travailre´alise´ estreconnuparlespairscommee´tantdubeau travailetparlahie´rarchiecomme e´tantun travailutile,les difficulte´srencontre´esdanslere´eldutravailsetransforment enre´ussitecequipermetd’acce´derauplaisirautravail,voirea`lasublimation[27].Lessuicidantse´tablissantunlienentreleur travailetleurpassagea` l’actesontplusnombreuxa` estimer quelareconnaissanceprofessionnelleestinsuffisantea` lavue detousleursefforts.Eneffet,onretrouveplusfre´quemment chezeuxlesentimentd’eˆtretraite´ injustementautravail,dene pasrecevoirlerespectme´rite´ delapartdessupe´rieursetdene pas be´ne´ficier de promotions ou perspectives d’avance´e de carrie`resuffisantes.
Conclusion
Uneinterpre´tationprudentedesre´sultatss’imposea` lavue dufaibleeffectifdel’e´chantillon.
Cependant,a` traversunedescriptiondesconditionsdetravail desuicidantshospitalise´s,cettee´tudemetenlumie`rel’impor- tancedel’analysedel’organisationdutravail.Eneffet,cette dernie`repeutavoirunimpactmajeurauplanindividuel.Les suicidants e´voquant un lien entre leur TS et leur travail rapportentplusfre´quemmentlapre´senced’e´le´mentsd’orga- nisations pathoge`nes du travail, de climat social de´grade´, ainsi qued’unemauvaise reconnaissancedes effortseffec- tue´sautravail.Celapermetde mieuxcomprendreles liens existantsentrelesTSetlesconditionsdetravail.Cese´le´ments doivent eˆtre recherche´s lors de l’e´valuation du risque psy- chosocialdansl’entreprise.Leurscorrectionspourraientame´- liorerlapre´ventiondurisquesuicidairelie´ autravail.
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