HAL Id: jpa-00207415
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Submitted on 1 Jan 1973
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Exemples de croisements de deuxième espèce dans le
diagramme d’énergie d’un atome habillé par des photons
de radiofréquence
G. Grynberg, J. Dupont-Roc, S. Haroche, C. Cohen-Tannoudji
To cite this version:
G. Grynberg, J. Dupont-Roc, S. Haroche, C. Cohen-Tannoudji. Exemples de croisements de deuxième
espèce dans le diagramme d’énergie d’un atome habillé par des photons de radiofréquence. Journal
de Physique, 1973, 34 (7), pp.537-558. �10.1051/jphys:01973003407053700�. �jpa-00207415�
EXEMPLES
DE
CROISEMENTS
DE
DEUXIÈME
ESPÈCE
DANS
LE DIAGRAMME
D’ÉNERGIE
D’UN
ATOME
HABILLÉ
PAR
DES
PHOTONS
DE
RADIOFRÉQUENCE
G.
GRYNBERG,
J.DUPONT-ROC,
S. HAROCHE et C. COHEN-TANNOUDJILaboratoire
deSpectroscopie
Hertzienne del’ENS,
24,
rueLhomond,
75005Paris,
France(Reçu
le 28 décembre1972)
Résumé. 2014 Les résultats obtenus dans le
précédent article,
concernant l’existence deplusieurs
types de croisements de
niveaux,
sont illustrés sur lesdiagrammes d’énergie
d’atomes habillés par desphotons
deradiofréquence,
depolarisations
diverses.Une étude détaillée des
symétries
dusystème
global
atome +radiofréquence
permet de classersimplement
tous les croisements depremière espèce
et certains croisements de deuxièmeespèce (liés
à dessymétries ponctuelles).
Apartir
d’une formulationquantique
du théorème deMajorana,
onidentifie les autres croisements comme étant des croisements de deuxième
espèce
de tous ordres(croisements
deMajorana).
Onprésente
enfin une étudeexpérimentale
despropriétés
d’une réso-nance observable auvoisinage
d’un croisement deMajorana.
Abstract. 2014 The results obtained in the
preceding
articleconcerning
the existence of various types of levelcrossings
are illustrated on the energydiagrams
of atoms dressedby
RFphotons
of various
polarizations.
By studying
thesymmetries
of the total system atom + RFfield,
one determines all thecros-sings
of the first kind and somecrossings
of the second kind(related
topoint
symmetries). Using
a quantum formulation of
Majorana’s theorem,
one identifies all the othercrossings
withcrossings
of the second kind of all orders
(« Majorana’s crossings »). Finally,
anexperimental study
of theproperties
of a resonance observable near aMajorana’s crossing
ispresented.
Classification
Physics Abstracts 13.20 - 05.20
1. Introduction. - Nous
avons, dans un
précédent
article
[1 ],
étudié et classé les différentstypes
decroi-sements de niveaux
susceptibles d’apparaître
dans lediagramme d’énergie
d’unsystème
quantique lorsqu’on
fait varier unparamètre
coo dontdépend
le hamiltonien Je dusystème.
Nous avons vu que pour
distinguer
les différentessortes de croisements se
produisant
entre deux niveaux1
à >et
b
>,
il est utile de considérer desexpressions
de la forme :Chacune de ces
expressions
fait intervenir une chaîned’états propres
intermédiaires
1 il >, 1 E2 >,
...,1
kn
> de 3£ etrelie â
>à )
b
> par la succession desproduits
scalaires dechaque
état avec la dérivée du suivant parrapport
à coo.Quand
toutes les chaînes ainsi définies sontidentiquement
nulles,
quelle
quesoit la suite d’états intermédiaires
envisagée,
les deuxnivaux
1 a
>et
b
>varient,
lorsqu’on
balaie coo,dans des sous-espaces
orthogonaux.
Ils sont alors desymétries
différentes et le croisement de niveaux estdit de
première espèce. Lorsque
l’une des chaînesprécédentes
est nonidentiquement
nulle,
il n’estplus
possible
d’assigner
unesymétrie
différente aux deux niveauxqui
ne varientplus
dans des sous-espacesstables
orthogonaux.
Le croisement est alors dit de deuxièmeespèce.
Si toutes les chaînes faisant intervenir moinsde p
états intermédiaires sontidentiquement
nulles et si une chaîne
à p
états intermédiaires esteffectivement différente de
zéro,
les deux niveaux1
a >et
b
> sont dits d’ordrerelatif p
et le croisement de deuxièmeespèce qu’ils
forment est d’ordre p. Nousavons enfin montré que certains croisements de
deuxième
espèce
d’ordrezéro,
tels quepeuvent
être liés à unesymétrie
accidentelle duhamil-tonien,
existant aupoint
de croisement coo =coo, seulement et ne subsistant pas pour les autres valeurs du
paramètre
coo.La classification
précédente
est intéressante dans lamesure
où,
suivant la nature ducroisement,
lespro-priétés physiques
dusystème
auvoisinage
de 000 =cooc
peuvent
être très différentes. Nous avons montré enparticulier,
dans le cas d’un croisement depremière
espèce,
que si lesystème
se trouve initialementpréparé
dansl’état
1 if
> pour une valeur coo coo,, et si l’on balaie coojusqu’au point
de croisement etau-delà,
lesystème
nepeut,
quelle
que soit la vitesse dubalayage,
passer dans
l’état
b
> ;lorsqu’au
contraire lecroi-sement est de deuxième
espèce,
le passage à traversle
point
de croisement nepeut
s’effectueradiabati-quement
(c’est-à-dire
sans transition irréversible vers1
b»
que si la variation duparamètre
coo est sufh-sammentlente,
la vitesse dubalayage
devant être d’autantplus
faible que l’ordre du croisement de deuxièmeespèce
estplus
bas.Une autre distinction intéressante entre croisements de
première
et de deuxièmeespèce apparaît lorsque
le hamiltonien dusystème
peut
se diviser naturellement en unepartie
nonperturbée Jeo,
dont on connaît lesétats propres et les
énergies,
et uneperturbation
V,
petite
devantJCo. Envisageons
un croisement depre-mière
espèce
deJeo
entre deuxniveaux
a
>et
b
> desymétries
différentes,
c’est-à-dire associés à des valeurs propres distinctesla
etlb
d’unopérateur
desymétrie
L,
indépendant
de coo et commutant avecJeo.
Si
V respecte
lasymétrie,
c’est-à-dire si l’on a[ V,
L] = 0,
le
couplage
ne connecte à aucun ordre les niveaux1
a >et
b
>, et les deux niveauxperturbés
â
>et
b
>qui
se déduisentde
a
>et
b
> parbranche-ment de la
perturbation V
continuent à former uncroisement de
première
espèce
dans lediagramme
d’énergie
de JC. Pour exciter une cohérence entre cesniveaux et par voie de
conséquence
observer unsignal
de croisement de
niveaux,
nous avons vuqu’il
estalors nécessaire d’exciter
également
unesuperposition
linéaire des deux niveaux non
perturbés
a
>et
b
>,c’est-à-dire encore d’effectuer un pompage transversal dans la base des états propres non
perturbés
deJeo.
Supposons
maintenant au contraireque V
nerespecte
pas lasymétrie
L([V,
L] *
0).
Les deuxniveaux
a
>et
b
>peuvent
alors êtrecouplés
par laperturbation,
cequi
a engénéral
pour effet de les repousser et de conduire à un anticroisement deniveaux de Je. Nous avons vu
cependant
que, si lecouplage entre
a
>et
b
> s’effectue indirectement par l’intermédiaired’états
[ 1 >, [ j >
différents de1
a >et
b
>,
ilpeut
se trouver que lecouplage
s’annulejuste
aupoint
de croisement sous l’enët d’uneinterférence destructive entre
plusieurs
processus. Lesniveaux de
X,
dont lasymétrie
parrapport
à L n’estplus
définie,
continuent alors à se croiser pour former un croisement de deuxièmeespèce.
Pour exciter unecohérence entre les deux niveaux
qui
se croisent etdétecter un
signal
aupoint
decroisement,
il n’estalors
plus
nécessaire d’effectuer un pompage cohérentdans la base des états non
perturbés
et unesimple
excitation des
populations
dusystème
dans cette baseest suffisante pour détecter le croisement de niveaux
de Je. On observe alors un
signal
résonnant dontles
propriétés
sont, comme nous l’avons vu,intermé-diaires entre celles des
signaux
de croisements de niveaux ordinaires(de première espèce)
et dessignaux
d’anticroisements : comme pour un
anticroisement,
lesignal correspond, lorsqu’on
balaie wo, à un transfert résonnant depopulations
entre des niveaux nonper-turbés de
Jeo ;
comme pour unsignal
decroisement,
salargeur
tend vers zérolorsque
lalargeur
naturelle rdes niveaux
d’énergie
concernés s’annule(alors
qu’il
subsiste unelargeur
intrinsèque
proportionnelle
aucouplage
entre les niveauxqui
s’anticroisent dans lecas d’une résonance
d’anticroisement).
Le but du
présent
article est d’illustrer les considé-rationsprécédentes
en étudiant les différentscroise-ments de niveaux
qui apparaissent
dans lediagramme
Zeeman d’un atome habillé[2]
par desphotons
deradiofréquence. Rappelons
que l’atome habillé est lesystème
global
constitué par un niveauatomique
despin
J en interaction avec un mode duchamp
électro-magnétique quantifié.
Lediagramme
d’énergie
d’un telsystème
présente
ungrand
nombred’anticroise-ments et de croisements de niveaux dont il est
possible,
comme nous allons levoir,
de modifier à volonté le nombre et laposition
en variant lataille du
spin
J du niveauatomique
ou encorela
polarisation
de laradiofréquence.
Lagrande
richesse en croisements de niveaux de son
diagramme
d’énergie,
ainsi que lapossibilité
de détecter cescroisements par des
expériences simples
de pompageoptique,
font ainsi de l’atome habillé unsystème
quantique particulièrement
bienindiqué
pour la clas-sification et l’étude des différentstypes
de croisements de niveaux.Le
diagramme d’énergie
de l’atome habillé se déduit de la connaissance de son hamiltonienqui
estconstitué de trois termes.
- Un hamiltonien
propre au
système
atomique
placé
dans unchamp magnétique statique Ho, égal
àcoo
J ,
avec Wo = -Ya Ho
oùYa est le
rapport
gyro-magnétique
du niveau(ocJ)
considéré.-
Un hamiltonien propre au
champ
de radiofré-quencecoa’a
où west lapulsation
duchamp
deradio-fréquence, a
eta’
étantrespectivement
lesopérateurs
d’annihilation et de création d’un
photon
dans le mode considéré.- Un terme d’interaction entre l’atome et le
champ
égal
àÂJ(af:
+ a+
E*)
où E est lapolarisation
duchamp
deradiofréquence
et Z un coefficient decouplage
dont on
peut
montrer[2], [3] qu’il
estégal
à YaH,12
-,ln
(Hl
estl’amplitude
duchamp
deradiofréquence
classique
et n le nombre moyen dephotons
dans le modeconsidéré).
En tenantcompte
de ces troistermes, on obtient :
Les
figures
1 et 2 donnent un aperçu du tracé des niveaux propres de Je en fonction duchamp
magné-tique
Ho,
pour diversespolarisations
de laradio-fréquence,
et dans le casrespectivement
d’un niveaucas de
polarisation particulièrement simples (champs
de
radiofréquence
tournantperpendiculaire
àHo,
oulinéaire
parallèle
àHo, figures
la,
2a etlb,
2b),
pourlesquels
onpeut
diagonaliser rigoureusement R [2],
la détermination du
diagramme d’énergie
de l’atome habillé se fait par une méthodeapprochée.
Si lechamp
deradiofréquence
n’est pas tropintense,
on a uneallure assez bonne des niveaux
d’énergie
enconsidé-rant le terme V d’interaction entre l’atome et le
champ
comme une
perturbation
vis-à-vis de :Les états propres de
JC,,
d’énergie
mcvo + nw sontsimplement
lesétats
m, n
>représentant
l’atome dans le sous-niveau Zeeman m enprésence
de npho-tons. Ces niveaux sont
représentés
par leslignes
droitesen
pointillé
sur lesfigures
1 et 2. Ils constituent desdiagrammes
qui présentent
une infinité de croisementsde niveaux. Ces croisements
apparaissent
pour lesFIG. 1. - Variations en fonction du champ magnétique
sta-tique des niveaux d’énergie d’un spin i habillé par des photons RF
de diverses polarisations.
FIG. 2. - Variations
en fonction du champ magnétique sta-tique des niveaux d’énergie d’un spin 1 habillé par des
pho-tons RF de même polarisation que dans la figure 1.
valeurs du
champ
magnétique
telles que cvo =/?0153
dans le cas d’un
spin 2 (p entier).
Si lespin
estsupé-rieur
à 1 (J
= 1par
exemple,
voirFig. 2),
ilexiste,
enplus
des croisementsprécédents,
des croisements dans deschamps
fractionnaires
tels que coo =pco/q
[croi-sements demi-entiers coc, =
(2 p
+1 ) co/2
pour J =1].
Quand
onrajoute
le terme decouplage
V,
la forme dudiagramme d’énergie
est modifiée :lorsque
les niveauxqui
se croisent se trouventcouplés
entre euxdirectement ou indirectement par
V,
ilapparaît
unanticroisement de niveaux de 3£. Les anticroisements
ne
peuvent
provenir,
comme nous le montronsplus
loin,
que des croisements entiers deJeo,
de la forme coo =pco. Si les
niveaux
m, n
>et
m’,
n’ > deJeo
qui
se croisent ne sont au contraire pascouplés
entreeux par la
perturbation
V,
les niveaux de J6 continuentde se
croiser,
lepoint
de croisement étantéventuelle-ment
déplacé
parrapport
à celui deJeo.
On obtient ainsi lesconfigurations
de niveaux desfigures
1 et 2qui
ont été étudiés en détail dans despublications
précédentes [2], [4].
Les différents croisements et anticroisements de niveaux
apparaissant
sur lesdiagrammes
desfigures
1et 2 sont associés à divers
types
de résonancemagné-tique
bien connus. Aux anticroisements coo =pco
correspondent
des résonancesmagnétiques
à un ouplusieurs
quanta
[5].
Lesystème, préparé
initialement dans l’état nonperturbé
m, n
>,peut
eneffet,
parperturbés, qui
se traduitprécisément
par l’existence del’anticroisement,
se retrouver à un instant t ultérieurdans un
état ) m’, n - p
>. Ce processuscorrespond
à une transition
atomique m -
m’ avecabsorption
de p photons
deradiofréquence.
Les résonancescorres-pondantes
s’observent,
comme toutes les résonancesd’anticroisements,
en pompagelongitudinal
dans la base nonperturbée
des états propres deJeo
(on
doit,
par un
procédé
depréparation quelconque, peupler
différemment les états
atomiques m
et m’ cequi
apour effet de créer une différence de
populations
entreétats
mn
>et
m’, n - p
> ).
Toutes ces résonances d’anticroisementspossèdent également
lacaracté-ristique importante
d’avoir unelargeur dépendant
del’intensité de la
radiofréquence, qui
ne s’annule paslorsque
lalargeur
naturelle r des niveauxatomiques
tend vers zéro.Les croisements de niveaux de l’atome habillé sont
associés
quant
à eux à des résonancesmagnétiques
de cohérence d’un genre différent. Elles
correspondent
à la variationrésonnante,
lorsqu’on
balaie coo, d’une observableatomique
possédant
un élément de matricenon nul entre les états propres de l’atome habillé
qui
se croisent. Un certain nombre de ces croisements
ont
déjà
faitl’objet
d’étudesthéoriques
ouexpérimen-tales au cours de ces dernières années. Il
s’agit
dedivers croisements de niveaux observables sur un
spin 2
avec unchamp
deradiofréquence parallèle
auchamp statique (résonances
paramétriques)
[6]
ouperpendiculaires
auchamp statique [7] (résonances
coo =
2pco)
ou encore des croisements de niveauxobservables sur un
spin t
ou sur unspin
1 enprésence
d’un
champ
RF tournantperpendiculaire
àHo
[résonances
coo = 0 et coo = 2 co sur unspin t [8] ;
résonances coo co, coo =
0,
OJo =
w12,
coo = 3
co/2,
coo = 2 co, coo - 3 OJ observables sur unspin
1[2],
[9],...]
ou encore des résonances despectre
demi-entiercoo =
(2 p
+1) m/2
observables sur unspin J> 2
avec un
champ
deradiofréquence
enpolarisation
Q
[10].
Toutes ces résonances ont pourcaractéristique
essentielle d’avoir une
largeur intrinsèque
proportion-nelle à
T,
qui
s’annulelorsque
la durée de vie des niveaux devient infinie. Toutes ont pour leurobserva-tion nécessité l’utilisation d’un pompage
atomique
transversal(en
excitant des cohérencesatomiques
entreétats
m
>et
m’
>différents,
onprépare
lesystème
dans une
superposition
cohérente d’états propres nonperturbés
du hamiltonien£0).
Ce dernierpoint
laisse supposer que les croisements de niveaux correspon-dants de l’atome habillé sont depremière
espèce.
La
question
qui
se pose immédiatement est alors de savoir s’il en est de même de tous les croisements de niveaux observables sur lesfigures
1 et 2. Nous allonsmontrer
qu’il
n’en est rien etqu’il
existe enfait,
suivantla taille du
spin
et lapolarisation
de laradiofréquence,
des croisements de deuxièmeespèce
de différents ordres. Alors que les croisements depremière espèce
sont constitués par des niveaux de
symétries
différentesqui
nepeuvent
se repousser, les niveauxqui
constituentles croisements de deuxième
espèce
dans lediagramme
de l’atome habillé n’ont pas desymétrie
biendéfinie,
et leur
non-répulsion provient
d’une interférence destructive aupoint
de croisement entreplusieurs
modes de
couplage
différents. Nous verronsqu’à
cescroisements,
qui
sont en fait des anticroisementsempêchés,
sont associées des résonancesmagnétiques
aux
propriétés
intermédiaires entre celles des transi-tions àplusieurs
quanta
et celles des résonancesmagné-tiques
de cohérenceprécédemment
observées : d’unepart,
ellescorrespondent
à un transfert résonnant depopulations
entre les niveauxatomiques
sous l’effetdu
couplage
avec laradiofréquence ;
d’autrepart,
ellesne
présentent
parl’élargissement
deradiofréquence
caractéristique
de transitions àplusieurs
quanta.
Pour arriver à une classificationsimple
des différentscroisements de niveaux de l’atome
habillé,
il va nousfalloir,
pour commencer, faire une étude détaillée dessymétries
dusystème
global
atome +radiofréquence.
Cette étude nous
permettra
de classer aisément les croisements observables sur unspin 2
habillé(§ 2).
Afin d’étendre la classification obtenue au cas d’un
spin
de taillequelconque,
nousdévelopperons
ensuite une formulationquantique
du théorème de Majo-rana(§ 3).
Nouspréciserons
alors les conditionsd’observation des résonances de cohérence aux
diffé-rents croisements de l’atome
habillé,
et nous décrironsquelques
expériences
nousayant
permis
de vérifierles
points prévus
par la théorie(§ 4).
2. Etude des croisements de niveaux d’un
spin t
habillé àpartir
dessymétries
dusystème
global
« atome+
champ
deradiofréquence
». - Pour diversespola-risations du
champ
deradiofréquence,
le hamiltonien 3£ =Xo
+ V de l’atome habillé commute avec uncertain
opérateur
indépendant
duparamètre
coo ; ceci traduit l’existence d’unesymétrie
dusystème
atome +
champ
deradiofréquence indépendante
duchamp statique appliqué
aux atomes. Onpeut
alors associer un bon nombrequantique
desymétrie
à chacundes niveaux propres de
Jeo
et de Je. Les différents croisements de niveaux deJeo
correspondant
à des nombresquantiques
desymétrie
différents restentdes croisements de
première
espèce
du hamiltoniencomplet
Je. S’il n’existe pasd’opérateur
desymétrie
commutant,quel
que soit coo, avecJe,
mais si l’onpeut
trouver pour une valeurparticulière
coo,,, duparamètre
coo unopérateur
desymétrie
entraînant unedégénérescence,
les niveauxd’énergie
de Je se croisentnécessairement en WOc, formant un croisement de
deuxième
espèce
dont il nous reste àpréciser
l’ordre. L’étude des diversessymétries
deJe,
valablesquel
que soit lechamp statique
ou seulement pour certainesvaleurs
particulières
de cechamp,
se révèle donc utilepour
répertorier
l’ensemble des croisements de niveaux depremière espèce
et certains croisements de deuxièmeespèce
dans lesdiagrammes
d’énergie
de l’atome habillé. Il se trouve d’ailleurs que l’on obtient ainsidiagrammes
d’énergie
d’unspin 2 représentés
sur lafigure
1,
etqui correspondent
évidemment au cas leplus simple
d’atome habillé que l’onpuisse
étudier. 2. 1 LES SYMÉTRIES DU SYSTÈME GLOBAL SE CONSER-VANT POUR TOUT Wo. - Pour certainesdispositions
simples
duchamp statique
Ho
et duchamp
deradio-fréquence H1(t),
lesystème
global
atome +radiofré-quence
présente
unesymétrie
évidente. C’est le casdes
polarisations
x,a +
et u de laradiofréquence :
2. 1. 1 Polarisation : invariance par rotation du
système
global
autour de Oz. -Plaçons-nous
toutd’abord dans le cas où l’on balaie le
champ
magné-tique
parallèlement
auchamp
deradiofréquence (ces
deuxchamps
étantappliqués
lelong
deOz ;
voirFig. 3a).
Dans cesconditions,
toute rotation dusystème
global
autour de Oz est manifestement uneopération
de
symétrie.
Ce résultat évidentpeut
se vérifier enremarquant
que lechamp
deradiofréquence,
dont lemoment
cinétique
lelong
de Oz estnul,
reste invariant dans une tellesymétrie
et que le hamiltonien3£n
=wa+ a
+ cooJz
+ÂJz(a
+a+)
commute avec lacomposante
du momentcinétique atomique J., quel
que soit coo :
Comme
conséquence
de cettesymétrie, m
est un bonnombre
quantique.
Ainsi,
dans le cas d’unepolari-sation de la
radiofréquence,
les croisements entreniveaux de
Jeo
de m différents restent tous descroi-sements de
première
espèce
de Je. Ils’agit
en faitde tous les croisements de niveaux coo =
pro de la
figure
la.L’interprétation physique
de ce résultatest très claire et tient à la conservation du moment
FIG. 3. -
Disposition relative du champ magnétique statique Ho
et du champ RF H l. a) Polarisation 7r. b) Polarisation u+. c) Polarisation Q.
cinétique
dusystème
global.
Les deux états propres1
+ t, n > et 1 - t, n + p > de Jeo qui
se croisenten coo =
pcv ne
peuvent
êtrecouplés
par aucun pro-cessus àplusieurs
quanta,
puisque
les p
photons qui
seraient absorbés ou émis lors d’un tel processus, et
qui
transportent
un momentcinétique
nul,
nepourraient
fournir l’unité de moment
angulaire
nécessaire à la transitionatomique
Am = 1.REMARQUE. -
Le fait que tous les croisements de niveaux de l’atome habillé sont, pour cettepolarisa-tion de la
radiofréquence,
depremière espèce apparaît
clairement si on considère l’ordre relatif des niveaux :les états propres du
système
global
nedépendent
pas eneffet,
dans ce cas, del’amplitude
duchamp
sta-tique
[2].
Il en résulte que toutes lesquantités
de la dbforme
â
1 dd1)
sontidentiquement
nulles,
et quedwo
deux niveaux
quelconques
de l’atome habillé(en
parti-culier ceuxqui
secroisent)
sont d’ordre relatif infini. 2.1.2 Polarisation u, : invariance par rotation dusystème
global
autour de Oz. - Il existeun autre cas
d’invariance de l’atome habillé par rotation autour
de l’axe Oz : c’est celui où le
champ
deradiofréquence
tourne à la vitesse
angulaire
co dans unplan
perpen-diculaire à
Ho, aligné
lui-même lelong
de Oz(voir
Fig. 3b).
Ce résultatphysiquement
évident se vérifie en constatant que le hamiltoniencommute avec le moment
cinétique J.
+a+a
(en
effeta+a,
c’est-à-dire le nombre dephotons
deradio-fréquence,
n’est autre que le momentcinétique
duchamp habillant, puisque chaque photon
Q+ a unmoment
cinétique
+ 1 lelong
deOz) :
comme
conséquence
de cettesymétrie, m
+ n est unbon nombre
quantique
dans le cas d’unepolarisation
a+ de la
radiofréquence.
Il en résulte que lescroise-ments de niveaux de
Jeo
de(m
+n)
différents restentdes croisements de
première
espèce
de l’atome habillé. Les croisements s’effectuant tous sur unspin -1
entreniveaux tels que Am = +
1,
tous les croisements deJCo
tels queAn :0
1,
c’est-à-dire tels queco, =A
co, sontdonc des croisements de
première espèce
dans lediagramme d’énergie
de lafigure
lb. Ils’agit
en faitde tous les croisements de niveaux du
diagramme.
L’existence de ces croisements de niveaux depremière
espèce
résulte ici encore de la nécessité de conserverle moment
cinétique
dusystème
global
au cours destransitions de
radiofréquence : chaque photon
u,transportant
une unité + 1 de momentangulaire,
le seul processus decouplage possible correspond
àl’absorption
d’unphoton
avec transition de l’atomede
l’état - 2
à +2.
Ainsi,
seuls lesniveaux 1 - t, n
>et
1
+t, n -
1 >peuvent
êtrecouplés
entre eux(résonance magnétique ordinaire),
et tous lescroise-ments entre niveaux de
Jeo 1 - t, n
>et
1
+t, n - p
>avec
p e
1 doivent rester depremière espèce
enpré-sence du
couplage
V.REMARQUE. - On
peut
traduire les considérations desymétrie précédentes
en termes d’ordre relatif des niveaux : seuls les états de même valeur de(m
+n)
étant
couplés
parV, m
+ n reste un bon nombrequantique
pour les états propres de 3C. Les états propres associés à des valeurs de(m
+n)
différentsLE JOURNAL DE PHYSIQUE. 2014 T.
sont d’ordre relatif infini. Les deux états associés à la même valeur de
(m
+n) (m
= +i)
forment unanti-croisement en coo = w, et sont donc d’ordre relatif
zéro.
2.1.3 Polarisation a: invariance par
réflexion
dusystème
global
par rapport auplan
xOz. - Etudionsmaintenant le cas d’un
champ
deradiofréquence
linéaire
Hl parallèle
àOx,
et doncperpendiculaire
au
champ statique Ho dirigé
lelong
de Oz(Fig. 3c).
S’il l’on fait unesymétrie
parrapport
auplan xOy
perpendiculaire
àHo (et qui
contient doncHl) J,,
vecteur
axial,
reste invariant et enconséquence
le hamiltonien non
perturbé £0
=coo
J,
+coa’a ne
change
pas nonplus,
puisque
le nombre dephotons
ne varie pas dans cette
opération.
Par contre,7x
sechange
en - JX ;
mais commeHl
se transforme manifestement en -Hl,
le terme decouplage
V = -y«
H1x J.
=ÀJx(a
+a+)
est invariant lui aussidans cette réflexion. Nous montrons en fait dans
l’Appendice
1 quel’opérateur
del’espace
des états associé à la réflexion que nous venons dedécrire,
etqui
laisse invariant le hamiltonienX,
estl’opérateur
On vérifie facilement que l’état non
perturbé
J,
m, n >est état propre de S associé à la valeur propre
(-
1 )’ - m + n.
On en déduit que, dans le cas d’unepolarisation J
de laradiofréquence,
les croisementsentre des niveaux de
JCo correspondant
à desparités
différentes de J - m + n sont associés à descroise-ments de niveaux de
première espèce
de Je. Comme les niveaux deJCo qui
se croisent pour unspin t
corres-pondent
à un Am = ±1,
on en conclutque tous les
croisements tels que dn est
pair,
c’est-à-dire tels que l’on ait cvo =2pco,
sont des croisements depremière
espèce
dans lediagramme d’énergie
de lafigure
Ic. Ils’agit
en fait de tous les croisements de niveaux dece
diagramme.
L’existence de ces croisements depremière espèce
peut
encore se déduire de larègle
deconservation du moment
cinétique
dusystème
global :
chaque photon
depolarisation
Q(qui
peut
s’analyser
en deux
composantes
u, et 6 - tournant en sensinverse)
transporte
en effet une unité ± 1 de momentangulaire
le
long
de Oz. Seul un nombreimpair
de processusd’absorption
ou d’émission dephotons
permet
donc de réaliser une transitionatomique
Am = ± 1 entre lesétats
+ 2
et -2.
Oncomprend
ainsi que les états1
-t, n
>et
1
+t, n - 2 p
> nepuissent
êtrecouplés
à aucun ordre.REMARQUE. -
Ici encore, les considérations desymétrie
peuvent
se traduire en termes d’ordre relatif desniveaux ; (-
1)1-,In
est en effet un bon nombrequantique
non seulement pour les états nonperturbés,
mais aussi pour les niveaux propres de Je. Ce nombre
quantique
à associer à un niveau donné s’obtient aisément en déterminant celui du niveau nonperturbé
correspondant
enchamp
nul,
lorsqu’on
débranche lecouplage
entre l’atome et lechamp (voir Fig. 1 c).
Si le niveau en
question
tend versl’état
1
+t, n
>,
sasymétrie
est alors(- 1)" ;
s’il tend vers l’état-L, n >,
sasymétrie
estégale
à1)"".
Onappellera respectivement
+
t, n
>et
-
n
> cesniveaux
(voir § suivant).
Il est clair alors que deuxniveaux
[
+-1, n
>est 1 - 2,
n’
> sont desymétries
différentes si n - n’ estpair
alorsque
1
+2, n
> et,
+t,
n’ > sont desymétries
différentes si n - n’ estimpair.
Cescouples
de niveaux sont d’ordre relatif infini. Aucontraire,
[
+t, n
>et [ -
2,
n’ > si n - n’est
impair,
1
+-2L n>etl
[
+2,
n’ >
si n - n’ estpair,
sont de mêmesymétrie.
On montre enappendice
IIqu’ils
sontalors,
quel
que soit n -n’,
d’ordre relatif zéro.Une étude détaillée des autres
polarisations possibles
de la
radiofréquence (superposition
cohérente dephotons
cr etrc)
montre que l’on nepeut
pas trouverd’autres observables L commutant pour toute valeur du
champ
avec le hamiltonien 3£. L’ordre relatif de deux niveaux duspin t
habillé est en effet pour unetelle
polarisation égal
àzéro,
quel
que soit lecouple
de niveauxenvisagé (voir
démonstration enAppendice II).
Il en résulte que nous venons de passer en revue tous
les
types
possibles
de croisements depremière
espèce
dans lediagramme d’énergie
d’unspin t.
Dans le casd’un
champ
deradiofréquence polarisé
dans unedirection faisant un
angle quelconque
avecHo
(Fig. Id)
ou encore d’unchamp
tournant dans unplan
quel-conque non
perpendiculaire
àHo (Fig. 1 e)
aucunerègle
desymétrie n’empêche
les niveauxqui
se croisentdans le
diagramme d’énergie
deJeo
d’êtrecouplés
par V :
enfait,
tous les croisements de cesdiagrammes,
deviennent des anticroisements associés à des processus de transition à
plusieurs
quanta,
sauf le croisement de niveaux enchamp
nul(wo
=0)
dans le cas d’unchamp
de
radiofréquence polarisé
linéairement(Fig. Id).
Nous montrons àprésent qu’il s’agit
là d’uncroise-ment de niveaux de deuxième
espèce
d’ordrezéro,
lié à l’existence d’unesymétrie
accidentelle par renversementdu
temps
du hamiltonien enchamp
nul.2.2 UNE SYMÉTRIE « ACCIDENTELLE » DU SYSTÈME GLOBAL : RENVERSEMENT DU TEMPS EN CHAMP STATIQUE
NUL POUR UN CHAMP DE
RADIOFRÉQUENCE
POLARISÉ LINÉAIREMENT. - Il est clairque
lorsque
lechamp
deradiofréquence
estlinéaire,
dans une direction faisant unangle
différent de 0 etrc/2
avecHo,
aucunerègle
de sélection sur le moment
cinétique
n’interdit auxdeux
nivaux
1
+1, n
>et
1
-2, n
>qui
se croisenten
champ
nul d’êtrecouplés
par V. Lapolarisation
de
chaque photon
peut
en effet êtreanalysée
comme unesuperposition
cohérente des troistypes
depola-risation u,, a - et 77, et l’on
peut
enfait,
grâce
àl’absorption
ou l’émission stimulée de l’une ou l’autre de cescomposantes,
envisager
quatre
voies dediffusion
du second ordre
permettant
decoupler l’état
1
+t, n
> àj’état j 1
-2 n
>. Cesquatre
voies sont schématiséesFIG. 4. - Schématisation des 4
amplitudes de diffusion per-mettant de relier
l’état 1
+ i, n > àl’état 1 - i, n
>. PourWo = 0, ces 4 amplitudes interfèrent destructivement.
types
Raman au coursdesquels
unphoton
deradio-fréquence
se trouve être absorbépuis
réémis(ou
inver-sement). Cependant
on constate par le calcul[2]
queles
amplitudes
deprobabilité
associées à cesquatre
processus interfèrent de
façon
destructive,
cequi
empêche
lesniveaux 1 - t, n
>et
1
+t, n
> de former un anticroisement. Il se trouve enfait,
comme nous allons levoir,
que lanon-répulsion
des niveaux est liée dans ce cas à unesymétrie
par renversement dutemps
dusystème
enchamp statique
nul. Les niveauxqui
continuent à se croiser nepeuvent
alors constituerqu’un
croisement de niveaux de deuxièmeespèce qui
ne
peut
être que d’ordre zéro.L’opérateur
antiunitaire T de renversement dutemps
agissant
sur lesystème
global
atome +radiofréquence
est décrit en
Appendice
I. On montre que, dans le casd’une
polarisation
linéaire de laradiofréquence,
il anticommute avec lesopérateurs a
eta+
Il est clair d’autre
part
que T et k nepeuvent
commuteren
champ statique
non nulpuisque
le terme Zeemanatomique
cooJ.
qui apparaît
dès queH, :0
0anti-commute en fait avec T
d’après
la relationgénérale
satisfaite par le momentcinétique :
En
champ Ho
nul,
par contre, le hamiltonien de l’atome habillé s’écrit :où E est le vecteur
polarisation
réel de la radiofré-quence.Compte
tenu des relations(2. 3)
et(2.4),
on déduitaisément que l’on a
ce
qui
établit lasymétrie
du hamiltonien parrenver-sement du
temps
enchamp
nul. Cettesymétrie
entraîneune
dégénérescence
des niveaux de l’atome habillé enchamp
nul. Lesystème
global
étudié est en effet constitué d’un fermion(spin §),
enprésence
d’uncertain nombre de bosons
(photons).
C’est donc unsystème
à nombreimpair
de fermionsauquel
onpeut
enchamp
Ho nul,
appliquer
le théorème de Kramersqui stipule
que tous les niveaux doivent être au moinsdoublement
dégénérés,
Dès que
Ho *
0,
ladégénérescence
peut
être levéece
qui explique
que les niveaux de l’atome habillé secroisent en fait en
champ
nul. L’ordre de ce croisementest naturellement
zéro,
puisque
tous les niveaux de l’atome habillé sont, dans ce cas depolarisation
cohérente,
d’ordre relatif zéro. Il est d’ailleurs facile de vérifier que les deux niveauxqui
se croisent enchamp
nul sont bien d’ordre zéropuisque
ces deuxniveaux forment un anticroisement au
voisinage
duchamp
coo = 2 co(voir Fig.
l d).
Ainsi se trouvent
expliqués
tous les croisements de niveauxapparaissant
dans lediagramme
d’énergie
d’unspin t.
REMARQUE. -
Si laradiofréquence
a unepolari-sation circulaire
(ou elliptique),
l’atome habillé nepossède plus
lasymétrie
par renversement dutemps
enchamp
nul. Eneffet,
le sens de rotation de laradio-fréquence
est inversé par renversement dutemps,
cequi
revient àchanger
sapolarisation
et, par voie deconséquence,
le hamiltonien JC. Ladégénérescence
des niveaux enchamp
nul n’est alorsplus imposée.
Enparticulier lorsque
laradiofréquence correspond
àune
polarisation
cohérente,
superposition
dephotons
Q+, u-, 7T, les
quatre
voies de diffusionsymbolisées
sur la
figure
4 existent comme pour unchamp polarisé
linéairement,
et aucunargument
desymétrie
ne conduitplus
lesamplitudes
de transitioncorrespondantes
à s’annuler : on observe alors un anticroisement desniveaux en
champ
nul dont l’existence se révèle parl’apparition
d’une résonancemagnétique
detype
Raman enchamp
nul[11 ].
3. Etude des croisements de niveaux d’un
spin
J >1/2
habillé,
àpartir
d’une formulationquantique
du théorème deMajorana.
- 3.1 LE PROBLÈMEDES CROISEMENTS DE NIVEAUX DE DEUXIÈME ESPÈCE POUR UN SPIN J
> 2
HABILLÉ PAR UN CHAMP DERADIO-FRÉQUENCE.
- Lessymétries
dusystème
global
atome+
radiofréquence
que nous avons étudiées aupara-graphe précédent
sont valablesquelle
que soit la taille duspin
J du niveau car elles nedépendent
que de laforme du hamiltonien JC naturellement
indépendante
de lagrandeur
de J.Cependant,
dès que J >t,
il estimpossible
de conclure au croisement ou aunon-croisement de deux niveaux
d’énergie
deJCo
àpartir
de l’examen des seulessymétries
de X. Ce résultatapparaît
clairement si l’on considère lesdiagrammes
d’énergie
d’unspin
J = 1reproduits
sur lafigure
2 :3. 1. 1
Lorsque
lechamp
deradiofréquence
a unepolarisation
cohérente,
superposition
dephotons
Q+, cr- et 77, il n’existe aucune
opération
laissant invariante le hamiltonien dusystème.
Enchamp
statique
nonnul,
aucunerègle
de sélection liée à unesymétrie
permanente
(valable quel
que soitcoo),
ni aucunedégénérescence
accidentelle liée à unesymétrie
ponctuelle
(valable
pour une valeur donnée deco.)
n’empêche
donc deux niveaux deJCo qui
se croisent decependant
que certains niveaux continuent à se croiserlorsqu’on
applique
ce terme decouplage.
C’est le caspar
exemple
de tous les niveauxqui
secoupent
auxcroisements non entiers de la forme coo =
(2 p
+1) ro/2.
La
non-répulsion
des niveaux en cespoints
peut
être constatée enremarquant
que lecouplage
éventuelentre les niveaux résulterait d’une interférence entre
plusieurs
cheminsqui
se révèle êtrecomplètement
destructive. Ainsi lesniveaux
1
+1, n
> et1
-1,
n+ 3 >
qui
se croisent dans lechamp
coo = 3w/2
peuvent
êtrecouplés
via lesdeux
cheminssymbolisés
sur lafigure
5 ;
onpeut
montrer[2]
queles
amplitudes
deprobabilités
associées sontopposées :
FIG. 5. - Schématisation des deux
amplitudes de diffusion permettant de relier
l’état +
1, n > àl’état 1 - 1, n
+ 3 >. Pour mo £i 3 coj2, ces deux amplitudes interfèrentdestruc-tivement.
3.1.2
Qui plus
est, même s’il existe unesymétrie
du hamiltonien
3£,
deux niveaux deJ6o
de mêmesymétrie
peuvent
continuer à se croiserlorsqu’on
applique
laperturbation
V. Dans le cas d’unchamp
de
radiofréquence
enpolarisation
u, nous avons vuqu’à chaque
niveau deJ6o
peut
être associé un bonnombre
quantique
égal à (-
1)1-,+n .
Les deux niveaux deJeo,
1
+1, n
>et
1
-1, n
+ 4>,
qui
se croisentdans le
champ
0153o = 2 w(Fig. 2c),
sont manifestementde même
symétrie puisque
m et n sontchangés
respec-tivement de deux et
quatre
unitéslorsqu’on
passe d’un niveau à l’autre. Pourtant ces deux niveaux ne serepoussent
pas et continuent à se croiser dans lediagramme d’énergie
de 3£(avec
également
le niveau10, n
> ; voirFig.
2c).
Le croisement est lié ici encoreà une interférence destructive
[4]
entre les deux modes decouplage représentés
par lesdiagrammes
de lafigure
6.Il est donc clair que les considérations de
symétrie,
qui
suffisent àjustifier
l’existence des différentstypes
de croisement pour un
spin
J= 2
habillé,
nepermettent
pas à elles seules de conclure à l’existence de ces
croi-sements dès que J >
t.
Ilapparaît
en fait dans lesdiagrammes d’énergie
une infinité de croisements nouveaux de deuxièmeespèce,
qui
résultent d’uneinterférence destructive entre
plusieurs
modes deFIG. 6. -
Schématisation des deux amplitudes de diffusion
permettant de relier
l’état +
1, n > àl’état 1 - 1, n
+ 4 >. Pour coo = 2co, ces deux amplitudes interfèrent destructivement.
couplage possibles.
Cette interférencedestructive,
quel’on observe sur un
grand
nombre de croisementsquelle
que soit la taille duspin
nepeut
être accidentelleet doit
répondre
à une raisonprofonde.
Enfait,
commeil a
déjà
été montré dans la référence[2],
l’existence de ces croisements nouveaux est uneconséquence
du théorèmeimportant
deMajorana [12] qui
relie l’évo-lution d’unspin
J> 2
dans unchamp magnétique
àcelle d’un
spin
J-1
de mêmerapport
gyromagné-tique plongé
dans le mêmechamp.
Defaçon
plus
précise,
il estpossible
de construire à l’aide d’unerègle
géométrique simple
lesdiagrammes d’énergie
d’unspin
J habilléquelconque
àpartir
de ceux d’unspin
J =
2.
Cetterègle, qui
constitue enquelque
sorteune
correspondance quantique
du théorème deMajo-rana,
permet
deprévoir
d’emblée laposition
de tousles croisements de niveaux dans le
diagramme d’énergie
d’unspin
J habillé. Nousrappelons
auparagraphe
suivant cette formulation
quantique
du théorème deMajorana
dont la démonstrationcomplète
peut
être trouvée dans la référence[2],
etqui joue
un rôleessentiel dans l’étude des croisements de niveaux de l’atome habillé.
3.2 FORMULATION QUANTIQUE DU THÉORÈME DE
MAJORANA ET DÉTERMINATION DU DIAGRAMME D’ÉNER-GIE D’UN SPIN J
> 2
HABILLÉ. - 3.2.1Définition
desmultiplicités
de niveaux de l’atome habillé. - Il estcommode pour l’étude des niveaux de l’atome habillé dans le cas J
> 2
de définir desmultiplicités ou fuseaux
de niveauxd’énergie.
Conformément à la définition donnée dans[2],
onappelle multiplicité
(9n)
dans unchamp magnétique
Ho
l’ensemble des(2 J
+1)
niveaux
Jmn
>qui
se déduisent desétats
Jmn
> de n donné par la transformationadiabatique
suivante :a)
Lechamp
magnétique statique
ayant
une valeurH,
donnée trèspetite,
on brancheadiabatiquement
laconstante de