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Christian Viollet. Dix jours à Alger. Carnets d un Printemps manqué. Février Série Aujourd hui

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Christian Viollet

Ch ris tia n V io lle t

Dix jours à Alger

Carnets d’un Printemps manqué

Février 2011

Dix jours à Alger

Carnets d’un Printemps manqué

Dix jours à Alger

Ca rn et s d ’u n P ri nt em ps m an qu é

Dans le présent ouvrage, les noms et prénoms de certaines personnes citées ont été modifi és et toute ressemblance ne serait que pure coïncidence.

ISBN : 978-2-336-00296-5

13,50 €

Février 2011 : en Algérie les manifestations prennent de l’ampleur.

Depuis quelques semaines, un parfum de jasmin fl otte sur le Maghreb. La Tunisie, l’Egypte puis, à son tour la Libye basculent dans le « Printemps arabe ». Pour la presse française, l’Algérie doit suivre leur exemple, inéluctablement ! Pourtant, sur place, à Alger, la révolution annoncée se fait cruellement attendre.

Dans ce pays où tout le monde parle politique avec passion, cette révolution qui joue à l’Arlésienne est au cœur des débats. Des rues d’Alger à la plage de Mostaganem battue par le vent, roulant dans la nuit sur l’autoroute vers Tlemcen ou arpentant les ruines ocres de Tipasa chères à Camus, de multiples rencontres avec des gens, vieux et jeunes, inconnus, amis ou amis d’amis apportent des réponses qui permettent de refaire l’Histoire.

Alors, sous le soleil d’un printemps précoce comme sous la pluie d’un hiver qui résiste, Alger n’est plus seulement le miroir d’une société douloureusement marquée par des évènements récents. Ville complexe et paradoxale, Alger la Blanche apporte d’autres réponses qui rappellent le lien indissociable de nos deux pays et de nos deux peuples.

Savoyard d’origine, professeur dans un lycée d’Orléans, Christian Viollet est historien, spécialiste du dessin politique de presse, et collabore à Scorbut, le site des dessinateurs du Canard Enchaîné. Voyageur passionné, il prépare actuellement un ouvrage sur l’histoire et la mémoire de l’Algérie contemporaine.

Photo de couverture : © Christian Viollet.

Série Aujourd’hui

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D

IX JOURS À

A

LGER

Carnets d’un Printemps manqué

février 2011

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Ecrire et Voyager

Série. « Aujourd’hui ». Consacrée aux récits

contemporains de voyageurs, cette série accueille

des textes relevant de plusieurs approches : littéraire ou plus ethnographique.

Série. « Au XIX° siècle ». Cette série présente des

récits de voyageurs du XIX° siècle ainsi que des

journaux, et études biographiques.

*

La liste des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée

sur le site www.harmattan.fr

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Christian Viollet

D IX JOURS À A LGER

Carnets d’un Printemps manqué février 2011

L’Harmattan

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© L’Harmattan, 2012

5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com

diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00296-5

EAN : 9782336002965

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Alger, dimanche 20 février 2011. Hôtel Albert 1er, 5 Bd Pasteur, chambre 721. Il est 1h30 du matin. Hadj vient de me quitter, non sans avoir voulu inspecter ma chambre, l’œil mécontent. « J’avais demandé la 720, elle est mieux, plus grande, et la vue est plus belle. Je vais demander à la réception que l’on te change ! » La vue est splendide du balcon de la chambre 721 : à gauche les lumières du port, juste en dessous, un jardin étagé, avec en son centre un monument de style néostalinien, et, tout autour, des immeubles dont la blancheur irréelle transperce la nuit.

Alger, Alger la Blanche à mes pieds… Une brise de mer assez forte fait claquer au-dessus de ma tête le store de toile rayée de la porte-fenêtre et apporte jusque dans la chambre un mélange d’odeurs, odeur de port, huile lourde et varech, de ville, essence mal brûlée et asphalte humide, de jardin, herbe coupée et jasmin subtil. Pas sommeil malgré l’heure tardive, impression de tenir cette ville entre mes mains, sous un ciel plombé, hostile, où les nuages s’amoncellent. Excitation de fatigue, envie de pousser mon lit devant cette porte-fenêtre, de m’allonger à plat ventre pour tenter de m’endormir en contemplant, comme depuis un poulailler imaginaire, la scène nocturne d’Alger la Blanche…

Je ne connais pas Alger et je connais Alger comme ma poche… Je ne connais pas Alger pour y être venu

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épisodiquement très peu de temps, en escale, une première fois pour aller dans le M’zab, une autre pour randonner dans le Hoggar et le Tassili, il y a des années de cela. Je connais Alger à travers l’histoire récente de la guerre d’Algérie, des soubresauts d’agonie de la IVe République, du retour au pouvoir du Général, du « Je vous ai compris ». Je connais Alger par les livres, récits, témoignages, études d’historiens, par les photos des pages de Paris Match feuilletées lorsque j’étais enfant, par les actualités cinématographiques de l’époque, les documentaires, les films. Bref, alors que je n’ai passé, au mieux, que quelques jours dans cette ville il y a plus de vingt ans, la rue d’Isly, la Grande Poste, le GG, le tunnel des Facultés et bien d’autres lieux me sont familiers. Je ne suis pas né à Alger ni dans ce pays, je ne suis pas Pied- Noir, je n’ai ici aucune racine d’aucune sorte et pourtant j’ai failli embrasser et serrer contre moi cette vieille femme en hidjab blanc, front et menton bleuis de tatouages, qui m’a demandé, alors que je prenais une photo de la porte d’entrée d’un immeuble du début de siècle dans Bab el-Oued : « tu es né dans cette maison, mon fils ? »

Sur mon balcon de la chambre 721, j’ai sorti une chaise, et appuyé à la rambarde, je contemple cette ville qui me donne une bonne semaine de vie commune, sans trop savoir par où commencer. Je suis arrivé depuis moins de douze heures, et Hadj, venu me chercher à l’aéroport Houari Boumediene m’a donné le tournis : parlant sans cesse, conduisant d’une main (vite, très vite), téléphone portable collé à l’oreille, il m’a emmené de El-Biar à Hydra, redescendant à Sidi M’hamed, remontant à ND d’Afrique pour le point de vue sur la ville avant de plonger sur Bab el-Oued puis de filer le long du port. Je suis perdu, ne me repère que grâce à la mer aperçue entre deux virages, entre deux immeubles. J’aimerais me poser un

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moment, m’installer à l’hôtel, prendre un verre, souffler un peu. Impossible ! Et je ne sais pas encore que nous allons dîner ce soir chez l’un de ses vieux amis à quarante kilomètres à l’ouest d’Alger !

Alors sur mon balcon, ivre de fatigue, mais aussi du vin de Mascara que Sid Ahmed, le vieil ami en question nous a généreusement servi, j’essaie de faire le point, d’organiser un programme pour les jours à venir, tout du moins pour aujourd’hui. L’averse violente qui s’abat soudain sur la ville, tout en m’obligeant à rentrer, me procure un peu de cette lucidité qui m’a fait défaut depuis mon arrivée : inutile de chercher à programmer, à organiser. Alger décidera.

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Dans l’avion qui m’emmène, le faible nombre de journaux offerts par Air France à l’entrée de l’appareil ne m’a laissé que le Figaro et l’Equipe. Le jeune steward au visage poupin et arrogant à qui je réclame le Monde ou Libé me répond avec insolence que j’ai déjà un journal ! Interloqué par ce manque de courtoisie, je m’apprête à répondre, mais mon voisin, jeune beur, look banlieue chic, m’en dissuade d’un sourire : « Laissez m’sieur, sur ce vol, y se croient tout permis, c’est plus un avion, c’est une bétaillère ! » Discussion : il est Oranais, a fait du droit et de la gestion, n’a jamais trouvé de boulot alors a monté une « affaire » d’import-export d’un peu tout, textile, pièces auto, CD, DVD et j’en passe. Pour les taxes d’importation, il se débrouille, dit-il avec un sourire entendu. Trabendo, corruption, seule solution selon lui pour s’en sortir et être respecté en Algérie. Samir a une morale qu’il me résume en quelques mots : « prendre petit mais souvent, jouer dans sa cour tant qu’on ne peut pas jouer dans celle des grands ». Il m’explique qu’il gagne bien sa vie, que grâce à lui, sa famille ne manque de rien, mais qu’il se garde de tout signe extérieur d’opulence. Il me raconte l’histoire de Rafik Khalifa, son ascension et sa chute : les costumes Hugo Boss et Versace, la banque, la compagnie aérienne, le sponsoring de l’OM, la

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