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Modélisation spatiale des agrosystèmes antillais

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Academic year: 2021

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Titres (provisoires) court et développé : Modélisation spatiale des agrosystèmes antillais Prénom Nom : Murielle Mantran

Date de démarrage de la thèse : Janvier 2012

Directeur et Co-Directrice de thèse : Fred Célimène et Léna Sanders Ecole Doctorale : Université des Antilles et de la Guyane

Etablissement d’inscription : Université des Antilles et de la Guyane Organisme d’accueil : CEREGMIA

Financement de la thèse : Bourse Région Guadeloupe

1. Contexte, Etat de l’art et Problématique

L’agriculture aux Antilles Françaises a maintenu, depuis la période coloniale, quelques monocultures, la canne à sucre et la banane. Aux côtés de cette agriculture exportatrice, les agrosystèmes multi- espèces sont aussi très anciens mais ont longtemps fonctionné de façon isolée et sur la base de savoirs populaires locaux notamment à travers les jardins familiaux ou "jardin créole" (Degras, 2005), sur lesquels a longtemps reposé l'essentiel de l'approvisionnement vivrier des ménages. D'un point de vue socio-économique, la densification de la population locale et la rurbanisation corollaire conjuguées aux récentes tensions sur les marchés internationaux des denrées alimentaires de base génère un nouvel intérêt pour ces agrosystèmes. Aujourd’hui, la nécessité d'une diversification professionnelle de l'activité agricole aux Antilles est admise, reconnue voire soutenue compte tenu des impasses agronomiques, environnementales ou économiques dans lesquelles se trouvent les filières agro-exportatrices organisées autour de plusieurs interprofessions. L’exigüité des territoires entraîne de nombreux conflits d’usage dans la gestion du capital foncier. Les besoins en terres à bâtir dans un contexte d’augmentation de la population, l’importance des enjeux de protection des milieux naturels soulèvent, en effet, de nombreuses questions en matière d’aménagement, de préservation et / ou de restauration des continuités écologiques et plus largement de gestion des territoires.

L’agriculture est un secteur consommateur d’espace et ce, pour l’ensemble des productions agricoles.La gestion des territoires mais aussi des pratiques agricoles associées à ces monocultures sont très clairement remises en cause depuis la crise de la chlordécone à partir de 1999 et depuis la crise sociale de 2009 décriant les cultures d’exportation pour leur caractère polluant et intensif et appelant à un retour aux productions traditionnelles et à des pratiques plus respectueuses de l’environnement (Houdart et al., 2009).

Cette constatation, d’agriculture intensive décriée et de volonté de retour à des productions plus traditionnelles, relève de la thématique de l’agroécologie. Ce terme a été utilisé en premier dans les années 30 par Bensin. Actuellement, l’agroécologie est caractérisée par Wezel et al. (2009) comme une discipline scientifique, un ensemble de pratiques et un mouvement social. L’agroécologie comme science a été définie comme étant une option pouvant être choisie pour ne plus adopter les modèles agricoles intensifs, centrés sur l’introduction de pesticides et engrais, l’utilisation de l’irrigation, de la mécanisation et de la sélection de variétés agricoles. Ce modèle est basé sur la séparation du système agricole, l’agrosystème et du système naturel, l’écosystème. L’agroécologie s’est d’abord limitée spatialement à l’échelle parcellaire puis s’est étendue à des échelles plus petites, les agroécosystèmes. En agriculture, l’homme exploite les écosystèmes pour en tirer profit. Ils les domestiquent, les modifient en les rendant parfois totalement anthropisés. Il s’agit là de l’agrosystème.

L’homme simplifie ce dernier en exploitant qu’un seul élément du système. Cette recherche de la

simplification pour une augmentation de la productivité amène à la question de la stabilité des

agrosystèmes. Les systèmes agricoles deviennent alors ultra-spécialisés, en monoculture. Le système

est alors moins à même de répondre aux chocs. La notion de résilience de l’agrosystème vient au

cœur du sujet. La résilience est, par définition, cette capacité de réponse (Gallopin, 2006). En effet, la

sensibilité du système est plus importante. Pour compenser cette fragilité ou instabilité de ses

agrosystèmes, l’exploitant adopte de nouvelles pratiques agricoles. Cette réflexion nous amène à

nous interroger sur l’adoption des nouveautés par les agriculteurs et de fait à la problématique sur la

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capacité de réponse des agrosystèmes face aux chocs. Il serait intéressant de s’interroger sur la capacité de réponse des agriculteurs face aux chocs et du comportement des agriculteurs face aux multiples perturbations rencontrées durant la dernière décennie.

Les hypothèses que j’envisage de tester sont liées aux liens spatiaux et sociaux entre agriculteurs et/ou institutions. Il est alors ici question des deux types de proximités : géographiques et organisées (Rallet et al., 2004), décrites dans la littérature des sciences régionales.

2. Objectif de la thèse

L’objectif de la thèse est de modéliser les proximités géographiques et sociales afin de déterminer la résilience des agrosystèmes.

3. Démarche / Méthode

Pour répondre à la problématique, une analyse spatio-temporelle sera entreprise afin de décrire la pérennité de toutes les productions agricoles, qu’elles soient destinées à l’exportation (canne à sucre, banane et melon) ou destinées au marché local (cultures fruitières, légumières, vivrières).

4. Zone d’étude / Données

La zone d’étude concerne les îles de la Guadeloupe et de la Martinique.

Les données statistiques utilisées seront le Recensement Général de l’Agriculture 1981, 1989, 2000 et 2010, la Statistique Agricole Annuelle de 1981 à 2012 et les déclarations graphiques de surface de 2001 à 2010. Des enquêtes seront menées auprès des agriculteurs afin de déterminer une relation entre le lien social développé dans le secteur agricole et les réponses des agriculteurs face à différents types de chocs (sanitaires, climatiques, socio-économiques).

5. Planning et point d’avancement

La 1

ère

année a été consacrée aux 150h de formations obligatoires de l’école doctorale de l’UAG, aux recueils et à l’analyse d’informations statistiques et géographiques et à l’état de l’art. Le travail de thèse a fait l’objet d’un poster à la Conférence de l’alimentation dans la Caraïbe en mai et de deux communications orales, une aux doctoriales du CEREGMIA à l’UAG en juin et l’autre au concours de La science en Pwent en décembre.

6. Limites et perspectives

Les perspectives de cette thèse sont d’évaluer la prise de conscience de l’agriculteur face aux problèmes survenus notamment en termes de pollution. Il serait intéressant d’arriver à percevoir si les changements de productions induisent des changements de pratiques de la part des agriculteurs. Il faudra s’interroger sur l’aspect pro-environnemental ou non de ces pratiques et sur l’éventuelle incitation à mettre en place pour une plus grande adoption de ces nouvelles pratiques.

7. Références bibliographiques (5 références maximum)

1) DEGRAS, L. Le jardin créole: repères culturels, scientifiques et techniques. Éd. Jasor, 2005.

2) GALLOPÍN, Gilberto C. Linkages between vulnerability, resilience, and adaptive capacity. Global Environmental Change, 8, 2006, vol. 16, no. 3, pp. 293-303. ISSN 0959-3780.

3) HOUDART, M.; BONIN, M. and TEMPLE, L. Dynamique d’acteurs (agriculteurs et institutions) et innovation agro-écologique pour la gestion des risques environnementaux en Guadeloupe. VertigO-La Revue Électronique En Sciences De l'Environnement, 2009, vol. 9, no. 1.

4) RALLET, A.; and TORRE, A. Proximité et localisation. Economie Rurale, 2004, vol. 280, no. 1, pp. 25-41.

5) WEZEL, A., et al. Agroecology as a science, a movement and a practice. A review. Agronomy for Sustainable

Development, 2009, vol. 29, no. 4, pp. 503-515.

Références

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