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Quelle place dans lesecond degré? A la carte en Troisième?

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Supplément au n° 583 - 7 mars 2003

ENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES

Quelle place dans le second degré ?

A la carte en Troisième ?

Depuis plusieurs années, la question de « l’artistique » au sein de l’Education nationale fait débat et a été déclinée de plusieurs façons par les différents ministères : introduction d’enseignements artistiques nouveaux dans

les lycées (cinéma-audiovisuel, théâtre, histoire des arts, danse) puis d’ateliers d’expression artistique, mise en place du plan de cinq ans pour les arts

et la culture à l’école et naissance des classes à PAC notamment...

L’un des écueils majeurs de ces politiques successives a été le glissement continu des objectifs assignés, d’une part aux

enseignements artistiques, d’autre part à la pratique artistique, à la culture artistique.

Souvent, des amalgames ont été faits, brouillant les pistes, partant de l’a prioride l’existence d’une compétence artistique commune à tous les domaines et à tous les « dispositifs », qu’ils relèvent d’un enseignement ou non. La spécificité de chaque domaine artistique a été minimisée : le concept d’éducation à l’art, globalisant et réducteur à la fois, s’est ainsi, petit à petit, introduit dans les textes officiels.

Dans cette logique, le ministre délégué à l’enseignement scolaire et le ministre de la Culture ont commandé aux inspections générales des deux ministères un rapport concernant « l’éducation aux arts et à la culture » pour dresser un état des lieux et avancer des propositions concernant aussi bien l’Education nationale que la Culture.

Nous avons déjà recueilli de nombreuses réactions de collègues et en publions quelques extraits.

Ce quatre pages vous livre également l’essentiel des propositions du rapport, le compte rendu de la rencontre du SNES avec M. Baqué, responsable des enseignements artistiques au cabinet du ministre

de l’Education nationale et précédemment président du groupe d’experts qui a revu les programmes de lycée.

Le SNES défend et a toujours défendu les arts plastiques et l’éducation musicale comme enseignements obligatoires de culture commune au moins jusqu’en classe de Troisième, et ce pour des raisons de fond s’appuyant sur les contenus disciplinaires enseignés. C’est ce que nous avons fortement réaffirmé récemment à nos interlocuteurs au ministère.

Ayant le souci d’être représentatif de la profession, le SNES vous consulte sur une des pistes proposées par le rapport interministériel d’une part et par M. Baqué d’autre part : la mise en place d’enseignements artistiques nouveaux en Troisième, au choix des élèves, ce qui entraînerait une « optionalisation » des arts plastiques et de l’éducation musicale en classe de Troisième.

Ce n’est sans doute pas un hasard si cette proposition est formulée alors que le ministre affiche la volonté de diversifier la classe de Troisième : des enseignements choisis seraient proposés aux élèves, dans la logique des itinéraires de découverte de Quatrième.

Vous pouvez prendre connaissance du compte rendu de l’entrevue avec M. Baqué et consulter le rapport interministériel. Renvoyez-nous rapidement le questionnaire proposé et n’hésitez-pas à le diffuser également aux collègues non syndiqués.

Gisèle JEAN, Hélène DAVIT, Sandrine CHARRIER

SOMMAIRE

2. Rapport interministériel sur « l’éducation aux arts et à la culture ».

3. Compte rendu de l’entrevue avec M. Baqué.

Postes et recrutements.

Enquête.

4. Vos premières réactions.

Pour contacter le groupe enseignements artistiques du SNES :

ens.artistiques@snes.edu

Si vous souhaitez faire partie de la liste de diffusion 15-18h@snes.edu

accessible aux syndiqués du SNES, demandez votre inscription à

ens.artistiques@snes.edu

Pour vous rendre sur le site des observatoires du SNES,

consulter les informations concernant votre discipline : http://www.snes.edu/observ/spip/

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2

Rapport interministériel sur

« l’éducation aux arts et à la culture »

Ne pouvant dans le cadre de ce docu- ment faire une présentation exhaustive du rapport, nous en présentons les grandes lignes avec un minimum de commentaires.

Ce rapport, disponible sur http://www.

education.gouv.fr/rapport/default.htm est une commande du ministre délégué à l’enseignement scolaire et de celui de la Culture concernant « l’éducation artistique des jeunes Français ».

Il a été rédigé par Christine Juppé, IG de cinéma, Gérard Lesage, IG de l’adminis- tration de l’Education nationale, Anne Chiffert, inspectrice générale de l’admi- nistration des affaires culturelles et Marie- Madeleine Krynen, inspectrice générale de la création et des enseignements artis- tiques. Leur expertise a porté sur « les enseignements et les activités artistiques et culturelles du primaire à l’université » et pris en compte « la diversité des disci- plines, des moyens et des partenaires enga- gés ». Des visites sur le terrain ont eu lieu dans cinq académies : Dijon, Lille, Nancy- Metz, Rennes et Toulouse.

Le rapport est traversé par l’idée qu’il y aurait une compétence artistique générale, qui serait transférable d’un domaine à l’autre, d’une discipline à l’autre et que tous les domaines artistiques se valent en termes de formation. Il y a un amalgame volontaire entre accès à l’art, à la culture, à une édu- cation artistique, à une pratique artistique, aux enseignements artistiques. Les termes ne sont jamais définis et il n’y a pas d’ana- lyse des différentes approches et des diffé- rents dispositifs, ni d’analyse sur ce qu’ils apportent dans la formation de l’individu.

Pas davantage d’analyse quantitative des implantations : excepté le chiffre de 33 % des lycées mettant en place une série L-arts.

L’ambition annoncée des rapporteurs est d’augmenter le nombre de « déclencheurs » en ce qui concerne « l’artistique », de ren- forcer les situations susceptibles de toucher une plus grande population d’élèves en s’appuyant « sur l’ensemble des forces dis- ponibles », et même de « redéfinir le concept d’éducation artistique ».

Ils souhaitent également ouvrir plus lar- gement les institutions culturelles (musées, théâtre, écoles de musique) vers le monde scolaire, « afin de participer à une politique d’éducation artistique pour tous » et plaide pour une interactivité des trois « réseaux » : Education nationale, enseignements spé- cialisés et institutions culturelles.

Une certaine confusion est également entre- tenue entre fréquentation de lieux culturels et formation artistique.

Les principales propositions 1. A L’ÉCOLE PRIMAIRE

• Impulser le développement d’un « bon usage du partenariat ».

• Evaluer quantitativement et qualitative- ment l’état des enseignements obligatoires, évaluer quantitativement les classes à PAC, mettre en œuvre des « dominantes artis- tiques» au concours de professeur des écoles.

2. AU COLLEGE

Dénonciation sans réelle justification des programmes d’éducation musicale et d’arts plastiques de collège jugés « anciens »,

« avec des ruptures de ton incompréhen- sibles d’un niveau à l’autre, en particulier en Troisième », « écarts considérables entre les doctrines et les méthodes énoncées par les programmes ». Le rapport insiste éga- lement sur le morcellement des horaires d’enseignements artistiques du collège (1 heure d’arts plastiques et 1 heure d’éduca- tion musicale), l’éclatement des services des enseignants sur plusieurs établisse- ments, une organisation qui interdirait

« toute démarche pédagogique inscrite dans une cohérence et une durée plus longue pour des sorties ou des travaux interdisciplinaires », le recrutement des contractuels (qui seraient une conséquence de l’alignement des services, présenté comme une « réduction »).

Pour les rapporteurs, il faut « engager une réflexion et une expérimentation de l’ensei- gnement obligatoire choisi en classe de Troisième (2 heures) avec possibilité de diversification des choix ».

3. AU LYCÉE

Les rapporteurs proposent :

• La création d’un groupe de travail sur la situation des arts en lycée : réflexion sur la série L et sur l’implantation des arts dans les autres séries.

• Un travail sur le statut des enseignants de disciplines non artistiques chargés des ensei- gnements de spécialité et des options arts.

• L’élaboration d’une carte de l’offre (des enseignements obligatoires et facultatifs).

• L’impulsion d’ouverture d’options arts dans les classes préparatoires aux écoles normales supérieures littéraires (Ulm et ENS LSH Lyon).

Conclusions concernant le collège et le lycée

• Demande de mise en œuvre effective et d’évaluation des « certifications complé- mentaires » artistiques pour les professeurs de lycée et de collège.

• Création d’options artistiques dans les concours de recrutement (CAPES et agré-

gation) permettant de qualifier des postes à profil dans les domaines des enseigne- ments partenariaux (cinéma, histoire des arts, danse, théâtre.

• Arrêt du dispositif PAC qui n’a plus de pertinence au collège ni au lycée d’ensei- gnement général (il brouillerait la lisibilité de l’architecture générale et pourrait faire double emploi avec les IDD, les ateliers, les TPE, voire certaines options). En revanche, son intérêt est souligné pour l’école pri- maire et le LP (où il constitue souvent la partie artistique du PPCP).

Sur un plan plus général, les rapporteurs préconisent d’organiser des assises natio- nales et régionales de l’éducation artis- tique réunissant l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs culturels. Ils pré- conisent également la fusion du bureau qui réfléchit aux contenus d’enseignement (A4) avec celui qui pense les actions édu- catives, culturelles et sportives (A9).

Propositions concernant la partie « culture » du rapport

•Favoriser les formations préparant les étu- diants à l’intervention en milieu scolaire.

• Ouvrir un chantier de réflexion, d’expé- rimentation sur l’enseignement des arts plastiques dans les écoles municipales, accélérer celui du théâtre, développer les centres de formation de plasticiens-inter- venants.

• Etablir une convention cadre entre le ministère de la Culture et le Centre natio- nal de la fonction publique territoriale (CNFPT).

• Clarifier par la loi les compétences de différents niveaux de collectivités territo- riales en matière d’enseignement spécialisé que les lois de décentralisation ont confiées globalement aux communes, départements et Régions.

• Consolider l’ordre de marche des services du ministère de la Culture traitant l’éduca- tion artistique, en particulier dans les DRAC.

• Apporter des solutions à la situation des personnels mis à disposition par le ministère de l’Éducation nationale, consolider leur positionnement dans l’organigramme (pro- blème de reconnaissance et d’évaluation).

D U C O T É D E S A S S O C I A T I O N S …

Le SNES a rencontré l’Association des professeurs d’éducation musicale

Nous avons eu des échanges fructueux et des convergences de vue sur les propositions faites par M. Baqué et sur l’analyse du rapport interministériel concernant « l’éducation aux arts et à la culture ». L’APEMU prépare d’ailleurs une lettre au ministre concernant ce rapport.

Si l’association n’est pas hostile à l’introduction d’autres champs artistiques au collège, elle refuse que ce soit à la place des enseignements artistiques obligatoires.

Elle sera également vigilante pour que les enseignants d’éducation musicale ne soient pas assimilés à des animateurs.

Le SNES envisage une journée de réflexion (colloque par exemple) sur les enseignements artis- tiques début mai et a proposé à l’association d’y participer sous la forme qui leur conviendrait.

Nous avons également proposé une rencontre à l’association des professeurs d’arts plastiques.

(3)

3 Le 6 février, nous avons, à sa demande, rencontré M. Pierre Baqué, conseiller du ministre pour les enseignements artistiques.

En ce qui concerne le lycée, M. Baqué souhaite une revalorisa- tion de la série L, proposition à laquelle nous souscrivons. Faut- il créer une deuxième série L-arts avec une approche plus his- torique et culturelle ne nécessitant pas obligatoirement d’être praticien ? Une série L à spécialité culture et communication pour préparer notamment au DEUG culture et communication ? Il envisage par ailleurs de permettre aux élèves des séries scien- tifiques de bénéficier d’un enseignement artistique plus consé- quent (série de type S-arts), tout en soulignant la difficulté d’introduire un horaire de 5 heures d’art dans les emplois du temps de cette série.

Il a également évoqué la possibilité de créer des « lycées artis- tiques », et la nécessité de se pencher sur la carte des options en demandant à chaque recteur que le maillage se resserre et s’éga- lise. Dans le cadre de la décentralisation, nous avons souligné nos craintes que les Régions fassent passer la question des ensei- gnements artistiques après tout le reste.

M. Baqué a abordé la question du collège en souhaitant faire un bilan précis des conséquences de l’alignement des maxima de ser- vice. Ce bilan a été demandé à la DPD. Il s’agit pour lui de mesurer s’il n’y a pas eu d’éventuels effets « négatifs » : services partagés, suppressions d’ateliers par exemple. Pour assurer les heures obligatoires (particulièrement d’éducation musicale), des contractuels semblent avoir été largement embauchés. Nous lui avons notamment indiqué qu’un des leviers pour assurer les enseignements artistiques obligatoires était la création de postes aux concours !

En ce qui concerne l’offre artistique au collège, il estime néces- saire une diversification et propose de mettre en place une option obligatoire au choix de deux heures d’art parmi une large palette : arts visuels, arts du son, arts du spectacle vivant, ces options pouvant elles-mêmes se décliner en plusieurs domaines : photographie, cinéma, danse, cirque, musiques actuelles... D’après M. Baqué, cette diversification permettrait aux élèves de Troisième d’exercer un vrai choix, dans la logique de l’offre artistique en classe de Seconde, et d’améliorer les condi- tions d’enseignement (2 heures dans un domaine avec des élèves volontaires, au lieu d’une heure d’arts plastiques et d’une heure d’éducation musicale pour tous).

Pour M. Baqué, il n’est pas question d’augmenter les horaires des élèves qui sont déjà très lourds et aucune discipline ne voudra

rétrocéder des heures pour implanter d’autres enseignements artistiques. La seule solution est donc pour lui d’offrir les diffé- rents enseignements artistiques au choix des élèves…

Il a précisé que cette mise en place impliquerait évidemment de revoir tous les programmes des enseignements artistiques.

Nous lui avons indiqué que le SNES était très attaché à l’ensei- gnement obligatoire des arts plastiques et de l’éducation musicale pour tous les élèves de collège et avons développé des arguments de fond sur les compétences et connaissances mises en jeu dans ces disciplines, indispensables pour la formation de l’adolescent.

M. Baqué nous a précisé qu’il ne souhaitait pas imposer. Il pro- pose d’expérimenter afin que coexistent plusieurs systèmes, tout en nous indiquant que refuser serait une occasion ratée, qu’il ne fallait pas faire d’idéologie, ni de corporatisme disciplinaire !

E D U C A T I O N M U S I C A L E C A P E S E X T E R N E 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Postes au

concours 359 289 287 230 260 303

Admis 266 209 287 230 260 289

E D U C A T I O N M U S I C A L E C A P E S I N T E R N E 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Postes au

concours 60 50 65 22 18 20

Admis 37 44 33 22 18 14

A R T S P L A S T I Q U E S

E V O L U T I O N D U N O M B R E D E P O S T E S 1997 1998 1999 2000 2001 2002 CAPES

externe 130 120 120 110 125 145

CAPES

interne 60 46 55 32 26 28

Le nombre de candidat admis est chaque année égal au nombre de postes mis ini- tialement au concours.

Après avoir pris connaissance des propositions de M. Baqué, conseiller pour les enseignements artistiques au cabinet du ministre ainsi que du rapport interministériel concernant

« l’éducation aux arts et à la culture ».

Je suis plutôt d'accord pour :

1. Que tous les élèves de Troisième puissent bénéficier d'options artistiques diverses proposées en plus d'une heure obligatoire d'éducation musicale et d'une heure obligatoire d'arts plas- tiques, sous la forme d’options facultatives ou d’ateliers clai- rement identifiés dans la DHG de l’établissement.

Si oui pourquoi ? ...

...

...

2. Que les élèves de Troisième bénéficient de 2 heures hebdo- madaires du même enseignement artistique choisi parmi une

large palette : arts du son, arts visuels, arts du spectacle vivant (ce qui revient évidemment à supprimer pour certains élèves l'enseignement des arts plastiques et de l'éducation musicale en classe de Troisième).

Si oui pourquoi et sous quelles conditions ? ...

...

...

3. Autre possibilité (précisez) ...

...

...

Pourquoi ? ...

...

...

...

ENQUETE À RENVOYER AU SNES

« Enseignements artistiques » secteur contenus, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07

NOM : ...Prénom : ...Age : ...

Discipline : ...Etablissement : ...Syndiqué(e) au SNES OUI NON Ville : ...Département : ...Académie : ...

Compte rendu de l’entrevue avec M. Baqué

(4)

L’Université Syndicaliste, suppl. au n° 583 du 7 mars 2003, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07 Directeur de la publication : Gérard Anthéaume - Compogravure : CAG, Paris - Imprimerie : SIPE, Paris - N° CP 1578 D 73 - ISSN n° 0751-5839

Vos premières réactions

Nous risquons de tomber dans le piège : chouette, 2 heures avec des élèves motivés ! Je dis attention:

dans deux ans ou trois, le ministère risque de nous retirer une heure parmi ces deux, en récupérant au passage 5 heures par collège (multiplié par des mil- liers de collèges, faites le compte). Entre-temps, il aura aussi décrété l'optionalisation en Quatrième, j'en mets ma main au feu. Il pourrait ainsi récupérer ainsi 10 heures par collège. Ensuite, nous serons mis en concurrence avec des tas de matières, toutes plus nobles les unes que les autres, mais qui n'auront jamais de moyens. Dans les IUFM, c'est déjà le cas.

Les enseignements artistiques ont perdu du terrain, à cause d'un mise en concurrence avec l'occitan par exemple (matière noble au demeurant) et d'autres.

C.G., Corrèze

La « motivation d’adolescent » mise en avant dans le rapport interministériel doit-elle primer sur le contenu d’enseignement? N’y a-t-il pas un risque de dérive du type « musique techno du coin » ou « ani- mation jeux vidéo » ? M. et V. H., Versailles

Qu'offre-t-on réellement comme enseignement de musique ou d’arts plastiques en lycée ? Rien ou de moins en moins. Alors la perspective de cohérence avec le lycée me fait frémir !

Quatre années d'enseignement artistique obligatoire me semblent indispensables, avec des programmes nationaux proposant des œuvres incontournables devant être étudiées par tous.

Ce choix entraînerait une concurrence entre les dis- ciplines. A qui le projet le plus attractif ? Qui note le plus largement ?

Dans quelle matières y a-t-il le moins de travail ? P. A., Limoges

Il faut absolument garder le plus longtemps pos- sible le contact avec une pratique musicale exi- geante, régulière et vivante. Il faut éviter tout caractère d'option à l'enseignement musical en collège : ce serait ouvrir la porte à tous les inter- venants extérieurs plus ou moins compétents, plus ou moins contrôlables et contrôlés dont les exi- gences et les objectifs ne sont pas obligatoirement les nôtres. Ce serait abandonner une partie de l'Education nationale à d'autres instances de déci- sion et de contrôle…

M. D., Dijon

Je pense qu’il est important de maintenir les arts plastiques et l’éducation musicale obligatoires en Troisième mais je ne suis vraiment pas contre l'ar- rivée d'autres enseignements artistiques car je trouve que nos deux matières sont trop coupées du reste (bien que de mon côté je fasse tout pour être en lien avec mes collègues !). Ces autres enseignements permettraient, j'espère, plein de liens, de créations communes, de travail en commun... pour une vraie finalité !

C. G., Clermont-Ferrand

Education musicale et arts plastiques sont la base d'autres arts tels que le cinéma, le théâtre et la danse.

Pour ces deux derniers, il est à souligner que le pre- mier est déjà largement présent au sein des cours de français et à travers les clubs et que la seconde trouve également sa place au sein des cours d'édu- cation physique et de clubs. Je ne vois donc là aucune amélioration d'aucune sorte mais tout sim- plement le moyen de supprimer certains postes et matières jugées inutiles. Rappelons alors que le col- lège n'est pas là pour composer de l'utile mais don- ner une même culture générale à tous les élèves.

C. U., Dijon

Je suis pour le maintien des arts plastiques obliga- toires en classe de Troisème car l'enseignement des arts plastiques couvre l'ensemble des domaines artis- tiques où se constituent et se mettent en oeuvre les formes : peinture, sculpture, dessin, architecture, photographie, ainsi que les nouveaux modes de pro- duction des images et des nouvelles attitudes artis- tiques.

E. R. F., Nantes

Je serais plutôt d'accord pour plusieurs options de Troisième au choix des élèves mais sous certaines conditions :

– que les enseignements se fassent par les professeurs des matières artistiques ;

– que les enseignants bénéficient d'une réelle for- mation technique et pédagogique ;

– que des moyens réels soient attribués pour pouvoir enseigner correctement (qu'un budget spécifique soit créé pour cela) ;

– que les élèves aient réellement le choix et que cela ne devienne pas « un choix imposé » ! Je suis très déçue de voir comment se déroulent les ID : – les élèves n'ont pas tous choisi l'ID où ils se trou- vent car on le leur a imposé pour une meilleure répartition des élèves, ils ne sont donc pas vraiment motivés, voire plus, ils sont déçus et rejettent le groupe dans lequel ils sont,

– aucun budget supplémentaire n'a été attribué, on doit donc amputer une partie du budget déjà fort maigre aux enseignements des arts plastiques.

R. G., Martinique

Je penche, pourquoi pas, pour une option de 2 heures au choix des élèves à plusieurs conditions : – que les effectifs soient limités à 12 élèves par exemple avec deux heures consécutives obligatoi- rement ;

– que les élèves puissent faire un vrai choix en fin de Quatrième (cela suppose une préparation dès la Quatrième ?) ;

– que les moyens matériels existent concrètement (locaux adéquats, matériels et matériaux...) ; – que les enseignants soient volontaires et formés pour dispenser un enseignement de qualité de ces disciplines (être polyvalent pourquoi pas, à condition d'être compétent).

Une fois ces conditions remplies dans un contexte réaliste (que l'on nous a donné les moyens d'orga- niser toute la logistique inhérente à cette nouvelle pratique, dans le respect des élèves et des conditions de travail des enseignants), je pense que dans l'ab- solu, les disciplines ne sont pas isolées les unes des autres et que l'on peut toujours y trouver (ou y

« injecter » le cas échéant) des contenus relatifs aux arts plastiques et à l'éducation musicale, surtout si cela s'inscrit dans un projet thématique plus global, fédérateur et motivant pour tout le monde.

Je pense qu'il faut en effet se battre pour le maintien d'un horaire minimum et obligatoire de l'enseigne- ment de l'art à l'école mais il faut reconnaître que les conditions actuelles sont démotivantes pour bon nombre d'entre nous parce qu'absurdes. Je ne tiens pas à défendre bec et ongles ma « chapelle » des arts plastiques car j'aime l'idée de l'interdisciplina- rité. En effet, je pense qu'elle donne du sens aux contenus d'enseignement, surtout à l'élève en lui montrant que les savoirs sont liés et qu'il peut les assimiler dans le cadre d'un projet personnel. En revanche, je pense qu'il faut être absolument intran- sigeant sur les modalités d'une telle réforme et à tous les niveaux (moyens humains, financiers, admi- nistratifs, pédagogiques, etc.).

S. D., Bagneux

Diminuer l’accès à l’éducation musicale dans notre système scolaire ne risque-t-il pas de faire à nouveau de notre culture musicale l’apanage du plus petit nombre ?

Cette dynamique d’éducation musicale ne s’arrête pas au collège. L’enseignement de la musique pour pré- parer l’épreuve optionnelle de musique au bac, voire l’enseignement de spécialité à partir de la Première, s’inscrit explicitement dans la continuité de l’édu- cation musicale au collège. Rendre l’enseignement de la musique optionnel en Troisième fragiliserait aussi bien les acquis des années précédentes que l’existence même de l’enseignement de la musique au lycée.

C’est bien une dynamique globale qui serait remise en cause le cas échéant.

H. T., Lyon

Il faudrait garder le plus longtemps possible le

« socle » arts plastiques et éducation musicale, soit jusqu'en Troisième. Par contre, je garderais les dis- positifs de classe à PAC, d'atelier artistique, pourquoi pas les IDD pour une intégration du cinéma, théâtre, danse avec des intervenants.

Ouvrir aux seuls volontaires, c'est certes nous sim- plifier la vie, mais fermer la porte à des valeurs repo- sant sur « musique pour tous », « culture musicale pour tous », sachant que la musique a des consé- quences ensuite sur la réflexion, l'ouverture vers l'étrange. La musique a un aspect «collectif», ciment social sur lequel on peut s'appuyer, particulière- ment important à l’adolescence mais dans une vision du groupe constructive.

C.V., Chauffailles

Sur le fond, introduire ces options au collège revient à annuler le principe d'un enseignement commun nationalement dispensé. On renoncerait à l'idée d'un dénominateur commun des connais- sances des citoyens de notre pays. Déjà se dessine un brevet « à la carte », avec le risque de création de

« filières » privilégiées de réussite et un autre, non moins grand, de renforcement des inégalités d'un établissement à un autre selon qu'il est plus ou moins doté ou équipé.

Un tel projet ne peut pas être envisagé sans une consultation directe des enseignants concernés.

S'ils ont construit leur vie professionnelle sur une

«discipline», ce n'est pas un hasard et ils y sont atta- chés pour de nombreuses raisons. Souvent ils bataillent sur le terrain pour voir offrir aux élèves les droits qui sont les leurs dans le cadre actuel des pro- grammes et qu'on leur retire, faute de moyens, faute de temps, faute de volonté, faute de compré- hension de la hiérarchie ou des collectivités locales.

Leur offrir ou leur retirer des prérogatives, sans leur aval, ne mènera qu'à des résistances, des iner- ties supplémentaires, des refus.

S. S., Versailles

La seule réponse que nous ayons à faire est, je crois, d'opposer la valeur pédagogique de nos enseignements, valeur qui s'inscrit dans une formation globale de l'individu. En musique, nous ne formerons jamais des instrumentistes professionnels au collège, mais nous devons développer l'écoute analytique, à la fois dans des activités de pratique et des activités de réflexion.

Cette qualité d'écoute restera comme une qua- lité intrinsèque de l'individu, la marque de sa formation, quand bien même les quelques mor- ceaux de flûte ou de percussion qu'il aura appris seront oubliés depuis longtemps. Il faut se battre sur cet aspect des choses : notre ensei- gnement n'est pas « une activité ».

F. B., Toulouse

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