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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1),^. r. m \. i>*i U dVof. M. II. TAUA. II. II. 3900300-182039-1.

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(7) -tr-V^. -. 11ff.

(8) Digitized by the Internet Archive in. 2012 with funding from University of Toronto. http://archive.org/details/chantdusoirOOpois.

(9) CHANTS DU. SOIR.

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(11) ADOLPHE POISSON. CHANTS —. DU. —. SOIR. / tf ./. Imp. de l'Union, Arthabaska, /.

(12) DU MEME AUTEUR Chants Canadiens, Heures perdues, Sous les Pins.. PS. un.

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(15) ERRATA A. l'. avant-dernier vers de page 34. lire. :. Aimer au. lieu. de aimé.. Au cinquième. vers de page 83 lire. :. voltigeaient au lieu. de voltigeait. lieu. A la page 217, après de vingt ans.. :. Quel âge as-tu. lire trente. ans au. Le lecteur voudra bien aussi pardonner les fautes de ponctuation qui ont échappé à l'attention du correcteur à* épreuves..

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(17) AUX LECTEURS. JE. vous. livre, ô lecteurs, ces. humbles poésies. Que j'ai dans mes cartons avec grand soin choisies.. De. tous ces vers épdrs. il est. né ce recueil.. Puissiez-vous maintenant lui faire. J'aurai mis là. mon. cœur,. Aussi n'y voyez point Qu'on. Et. me. si l'on. lise,. voilà. un. un bon. accueil.. f aurai mis là mon. âme.. livre de réclame.. mon unique. souci,. m'aime un peu je vous dirai. :. merci. !.

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(19) A MON FILS JULES A. la naissance. PENCHÉ sur. le. de son premier né. berceau de ton premier enfant,. Dans ce nouveau venu Et comme un. Vous. fier défi. êtes nés tous. Je revivrai par. Nous consolant. toi,. j'ai. me reconnaître. par la vie au néant,. deux pour prolonger. mon. être.. par lui tu revivras,. ainsi de. Y existence amère. Et nous serons heureux lorsque. Dans un premier. cru. effort se. ses petits bras. tendront vers sa mère..

(20) 12. Issu de notre sang, ô chair de notre chair,. En. lui. nous saluons. Si frêle et. Car. il. si. petit,. de notre race. ;. n'en est que plus cher,. prend tous nos cœurs dans sa naïve grâce.. Nous attendons. Où. il. l'espoir. le. jour qui va bientôt venir. par instinct, sur nous penchant sa tête blonde,. Son regard raffermi semblera contenir. Comme. un naïf. effroi. de sa venue au monde.. Et lorsqu'un peu plus tard sa lèvre s'ouvrira. Dans. le. C'est. un nouveau bonheur qui dans nos cœurs mettra. charme enivrant de son premier. Ce qu'un père ressent. et. sourire,. ne saurait décrire.. Nous jouissons déjà de son balbutiement,. A. saisir ses. gue gue nous passons plus d'une heure. Trop volontiers portés à. Et nous. le. le chérissons alors. trouver charmant,. même. qu'il pleure..

(21) — i3 — Mais voici qu'il arrive un nouvel incident Qui jette dans l'émoi toute la maisonnée. ;. Son sourire dévoile une première dent Et son humeur morose. est vite. pardonnée.. II. Enfin 11. il. devient. homme,. en essaie un autre. Pourtant sa mère. et. il. risque. un premier. non pas sans torture. est là qui lui. tend. les. pas, ;. deux bras. Pour mettre plus d'aplomb dans sa désinvolture.. voyons déjà grimper sur nos genoux. Nous. le. Pour. se trouver plus près. Et dans son. faible effort. du baiser qui. pour parler. Son geste seul supplée aux mots. l'. attire. comme. qu'il. nous. ne peut. dire,.

(22) H. A. tout ce qui l'entoure. semble intéressé. il. Et son regard surpris sans cesse. Du. promène. vase qu'il convoite au meuble délaissé. Et tout nouveau pour. Mais avant de Il. se. laisser. lui. devient un phénomène.. son berceau frêle et blanc. nous réserve encor de nouvelles surprises. Par des mots. Comme. s'il. Heureux de. isolés dits. d'un ton cajolant. essayait des phrases. ses progrès, déjà. mal. nous. apprises.. le. voyons. Aller en titubant dans la maison joyeuse,. Tantôt faisant. la. guerre à de faux papillons,. Tantôt déplaçant tout d'une main curieuse.. Il. a bientôt deux ans,. Comme. s'il. et, le. comprenait,. il. livre à l'envers,. fait. Tout en nous regardant, car Sait bien. semblant de. lire. le petit pervers. que nous l'aimons sans oser. le lui dire..

(23) Il sait. bien que malgré ses colères d'enfant,. Nous céderons toujours à. ses. Qu'aux larmes de son. nul père se défend. fils. nombreux. Qu'un bon baiser guérit toutes. D'ailleurs. Une. il. petite. pris le. berceau vide. en. est tout surpris, et jaloux. Il. va. comme. dirait qu'il a. peur qu'elle et. jour est. fini. petit,. Pour. les. ne crains. rien, car. La même 1916.. désormais. pour jamais. mêmes. tendresses,. Dieu dans sa bonté. nouveaux venus pourvoit à tout sur terre. Partage égal du pain, amour. Mai. lui. vont être deux pour les. Cher. ;. par instants,. les baisers, les caresses,. Que son règne d'un qu'ils. temps. à regret pencher son front candide.. Auront à partager. Et. les cicatrices.. n'est plus seul car depuis quelque. sœur a. Il. On. caprices,. place au. illimité,. cœur du père. et. de la mère.. ;.

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(25) Le Nouveau Poème. UN. lu lors. Collège cTArthabaska. de l'inauguration,. jour j'avais rêvé qu'au pied du Il. surgirait plus tard. asile. Ce rêve. où l'on prie. ?. Du. Mont. ?. fantaisiste, à peine dessiné,. je vais. Christo. une noble demeure. Voilà qu'il a pris corps et qu'il se. Et. août 1906. ;. Un collège ? Un château ? Un hospice où l'on pleure ?. Quelle forme aurait-elle. Un. le 29. réalise,. promenant mon regard étonné. clocher du collège au clocher de l'église..

(26) —. Ce clocher tout luisant. Nul. 18. —. est, je crois, très discret. carillon n'y sonne et seul l'oiseau s'y loge,. Et. le. De. leur nouvel abri chantent en. merle pillard et. Ils croient, les. le. chardonneret. les. met à. Les soustrait. ce nid. l'abri des pas. l'éloge.. si. confortable. aventureux,. au regard de l'enfant redoutable.. Mais au premier. Vous verrez. chœur. chers petits, que c'est exprès pour eux. Que l'homme a préparé Qui. ;. réveil de la cloche d'airain. ces oiseaux,. aux nids pourtant. Dirigeant leur essor vers le grand. -. fidèles,. ciel serein,. Laisser la campanile et fuir à tire d'ailes.. La. flèche. La. croix ne semble point franchement catholique. Le. cercle qui l'étreint accidentellement. A, je. du clocher. le dis. est svelte. tout bas, presque. mais vraiment. un. air hérétique.. ;.

(27) i. 9. —. Mais un jour une main charitable viendra, Par. Et. le. remords poussée, enlever cet insigne,. la croix soulagée à l'instant paraîtra. S'élancer vers. le ciel,. Mais à part ce défaut. On y. plus alerte et plus digne.. l'édifice est parfait. trouve partout de. Ensemble de bien Qu'on. sort de là le. de la lumière,. l'air,. être et de. ;. calme qui. cœur plus. fort,. fait. l'âme plus. fière.. Sans jamais espérer, un jour être à l'honneur,. On. vous voit toujours prêts au travail, à la peine,. Quelque. soit le fardeau,. vous. le. portez sans peur,. Le cœur toujours joyeux, l'âme toujours. Dès. A. le. sereine.. premier appel merci d'être venus. l'heure. où nous étions plongés dans. la détresse. Et des nôtres de suite on vous a reconnus Car vous. êtes chez. vous où pousse. la jeunesse.. ;.

(28) 20. Et dans. cette maison, nouvelle. Alma-Mater,. Qui nous ouvre aujourd'hui ses portes toutes grandes,. Demain nous entendrons Mesurée à. l'éloge et. Lorsqu' aujourd'hui,. faites. que malgré. doute envahit. le. un. la. Se conserve chez nous. On. du magister. douce aux réprimandes.. Infusez dans les cœurs. Et. la voix. haine. le. les esprits,. souffle d'espérance et le. mépris. doux parler de France.. y trouve surtout de grands éducateurs. Des hommes de devoir, amis de. :. la jeunesse. Qui toujours, défaisant l'œuvre des faux rhéteurs, Travaillent sans repos, sans regret, sans faiblesse.. Aussi parmi nous tous soyez. O. les. bienvenus,. dignes successeurs du grand Saint de la Salle,. Apôtres dont l'ardeur vous a tous soutenus. Et dont l'ombre aujourd'hui plane sur cette. salle..

(29) 21. Soyez les bienvenus pour la tâche à remplir,. Soyez. les. bienvenus pour tout. le. bien à faire. ;. Ce qu'on attend de vous, vous saurez l'accomplir Et toujours. faire. grand dans votre étroite sphère.. L'œuvre que vous Est une œuvre de Faire des. hommes. allez continuer ici. foi,. d'amour. c'est votre. Puissiez-vous réussir. et d'espérance.. unique souci. comme dans. *W*-. ;. l'autre France..

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(31) Le Bourdon. CE. soir,. des Bois-Francs. un son joyeux que j'ai cru reconnaître. Est venu doucement vibrer à. ma. fenêtre.. J'écoutais, tout ravi, car ce timbre argentin. Semblait me raconter tout un passé lointain. Un monde disparu revit dans cette cloche ;. Et de l'entendre ainsi. si. sonore et. si. proche,. Elle qui, la première, à l'aube des Bois-Francs,. Souriait aux berceaux, pleurait sur les mourants,.

(32) —. —. 24. Conviait au repos ainsi qu'à la prière. Et dispensait à tous sa note Fit naître dans. La. pitié. éprise. que l'on doit à tout. Car ce fut pour. De ne. mon âme. la cloche. familière,. du. passé,. être blessé.. une. cruelle angoisse. plus sonner l'heure à sa chère paroisse,. D'entendre. la. clameur du puissant carillon. Sans pouvoir y mêler sa lamentation. Elle pouvait encor pour de longues années. Bénir. l'. enfant qui naît, chanter les hyménées. Et bercer de son. De ceux. qui vont goûter. Elle rêvait encor. Quand. glas plaintif le lourd. carillon, et sous ce. Elle sentit frémir son. âme. réveil.. carrière,. sa paroisse, hélas, plus riche,. Voulut un. sommeil. un repos sans. une longue. ,. coup. mais plus. fatal. de métal.. fière.

(33) 25. Car on. dit. que. Comme nous. la cloche. prend une. au jour de son baptême. âme. et. comme nous. hommage. On. la laissait. Et. faite. Dix. à Dieu sans se mettre à genoux.. dormir en son coin. du dédain, de. l'exil,. lustres d'un travail. Anssi. solitaire,. pour chanter, condamnée à se. Et payant de. le ciel. ne put. Celle qui sans. l'oubli,. constamment accompli.. laisser. murmure. taire,. dans. ainsi. la détresse. que sans. faiblesse. Pendant un demi-siècle avait à tout moment Fait entendre sa note et voilà donc. Deux amis généreux. Ne voulant. et fiers. comment. de son histoire,. point la voir mourir ainsi sans gloire,. Lui trouvent un clocher dont l'hospitalité. Va. lui faire oublier. aime,. comme nous. Elle chante, elle pleure, elle rit. Et rend. elle. son nid. si regretté..

(34) 26. La. voilà. commençant. sa seconde carrière. Là-haut dans cette tour qui servit de. Pour. l'y. volière.. mettre on choisit la meilleure saison,. Alors que les oiseaux vers. un. autre horizon. S'en vont chercher là-bas une plus chaude brise,. Ignorant qu' au retour la place sera prise. Et qu'un hôte encombrant,. Ne. leur permettra plus d'y. Car. l'airain frémissant. installé filer. pour toujours,. leurs amours,. en vibrantes volées. Jettera l'épouvante aux ailes affolées,. Et. le. clocher désert, heureux de. cloche, et de. t'. t'. abriter,. entendre à chaque heure chanter,. Oublieux des oiseaux qui. lui sont infidèles.. Grives, chardonnerets et frêles hirondelles,. S'accoutumeront vite au bruit de ton battant. Qui. sait. donner une âme au bronze palpitant..

(35) 27. Tu. renais à la vie et ta voix orthodoxe,. Par. les brises d'été,. D'une. même. Ramènera. A. t'. par. les. vents d'équinoxe,. envolée et paternellement. toujours l'élève au règlement.. entendre on croirait une cloche nouvelle,. Tant tu mets à sonner de l'entrain Mais. le chiffre. A trahi le. qu'on voit dans. le. du. zèle,. bronze incrusté. secret de ton antiquité.. Nous savons maintenant, grâce à. Que tu. et. ce millésime,. n'es pas très loin d'être sexagésime.. Mais malgré ton grand âge, ô bourdon des Bois-Francs, Par ton allure. et. par ta voix tu nous surprends.. Tout un monde nouveau. Tous. t'. accueille et te fait fête.. les clochers voisins et la. voix d'un poète,. Saluant ta venue en ce jour de gaîté,. Vont. te faire. un regain de. popularité..

(36) 28. Et. si. je suis ici. comme. interprète, ô cloche,. Avec mon. faible verbe et. Et. moi qu'on a. si c'est. Pour évoquer. ta vie et. mon. choisi. pour. geste qui cloche,. pour. te chanter,. la raconter.. C'est que cloche et poète habitant le nuage,. Pour parler à. la foule ont le. même. langage. Et vont toujours chantant sans craindre et sans Mais pendant que l'on. La. faiblir.. voit le poète vieillir,. cloche toujours jeune à tous les échos jette. Sa note, que ce. soit jour. de deuil ou de. fête.. Aussi ne crains plus rien, car dans l'humble clocher. Où. sans nul appareil on vient de te percher. Tu. n'auras plus jamais à subir cette injure. Crois-moi. c'est. un poète ami qui. ;. te le jure.. Voici les noms des deux généreux donateurs qui ont fait cadeau de cette cloche M. L'abbé Chs. Ed. Mailhot, ancien curé de Saint-Paul de uhester et M. L'abbé E. P. de Courval, curé de Saint-Grégoire, comté de Nicolet et ancien curé de Saint-Norbert. :.

(37) ONZE ANS PLUS TARD. O. bourdon des Bois-Francs, qu'es-tu donc devenu Après avoir été jadis. Serait-ce, vieille cloche,. Qui t'aurait sans. Ou. pitié. serait-ce plutôt. De ton timbre. si. Qui, souffrant de. Ne peut. ?. autoritaire. condamnée à. si. te taire. ?. limpide et. si. doux,. entendre, ô chanteur d'un autre âge,. pas endurer ton. O bourdon dans. bienvenu. quelque clocher jaloux. pur, t'. le. un acte. humble voisinage. l'oubli, je. ?. comprends ton tourment. D'entendre du clocher voisin, à tout. moment.

(38) — Une. —. 30. cloche narguer ton étrange. mutisme. ;. Et je pleure tout bas de ce favoritisme. Car tout. près, sous les pins, tu. Qui voudrait. comptes un ami. réveiller le battant. endormi. Et qui rêve tout bas qu'une main courageuse Faisant vibrer encor ta note harmonieuse,. Sans tarder brisera ton silence trop long. En nous. faisant goûter. un nouveau. carillon.. Rappelle-toi là-bas tes nobles envolées. Que. l'écho renvoyait de vallées en vallées.. Et moi qui. De. t'aurai. vu venir avec. l'espoir. t'entendre souvent je souffre de te voir. Muet quand Marquer. tu pourrais à la gent juvénile. l'heure. Je crains que. les. du haut de l'humble campanile. oiseaux chassés par toi jadis,. Croyant trouver encor un nouveau paradis,.

(39) Reviennent, au printemps, y fixer leur demeure. Hâte-toi de sonner sans attendre cette heure. Si tu restes. muet. Et ce sera pour. De. les. merles reviendront,. toi le plus cruel affront. voir la campanile, à la tâche infidèle,. Laisser la place libre au nid de l'hirondelle. Vite, réveille-toi, sonne, je t'en supplie,. Et. En. si je. m'aperçois que toujours l'on t'oublie. te laissant. dormir d'un repos sans honneur,. Par amitié pour. toi je. me. ferai. sonneur. !.

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(41) Si pour. SI Ne. avoir chanté. pour avoir chanté tu. me. sois pas trop cruel,. punis, Seigneiïr>. ménage. Et pour m' absoudre un peu d'avoir Songe que j'ai chanté sans haine Que,. seul, j'en ai souffert sans. Et. s'il. Ne. sois. Si. faut rendre compte. pas trop cruel,. et sans malice,. que. je le trahisse. un jour de ce labeur,. ménage. pour avoir chanté tu. le supplice,. été rêveur,. me. le supplice,. punis, Seigneur.. ;.

(42) 34. Si. pour avoir rêvé tu. Songe que pour. Mon. les. me. miens. le soir, je. j'ai fait la lutte austère.. comme un bon moissonneur. devoir accompli,. Quand. punis. Seigneur,. retourne au foyer solitaire. muse, serais-tu livrée au terre à Si. pour avoir rêvé tu. me. Si pour avoir aimé tu Si. Sans penser. le plaisir. me. si j'ai. Aimé. pu. un. punis, Seigneur,. ma. courte jeunesse. instant de bonheur. te déplaire et nourrir. Tout affamé de. Et. punis, Seigneur.. pour avoir au temps de. Trouvé dans. vie. un amour qui. parfois sans. en. aimé tu. mon cœur. te blesse. ;. manquer à l'honneur. plus qu'il ne faut, pardonne. Si pour avoir. terre,. me punis,. ma. faiblesse,. Seigneur..

(43) —. 35. pour avoir cherché dans mon humble carrière. Si. Ce que peut contenir de. Le. cycle. joie et. de bonheur. restreint de la vie éphémère,. si. dans de vains projets j'ai gaspillé. Si. ma. Et dépensé Songe que. force à courrir la chimère,. je l'ai fait. sans nuire à. Si. pour avoir cherché tu. Si. pour avoir pleuré tu. Si je. me. Et. je suis. Au. si. tombé dans. me. raidir. me. me. suis senti faible. lieu de. si. j'ai. mon. labeur,. punis, Seigneur.. punis, Seigneur,. aux heures de souffrance la désespérance,. si j'ai. manqué de cœur. Daigne songer que .l'homme est Aussi. mon cœur. faible. de naissance-. pleuré pardonne-moi, Seigneur.. -eSten.

(44)

(45) A MA MÈRE. SUR. son front refroidi. Pour Et, J'ai. je. la dernière fois. penché sur. la. couche où. viens de déposer. un. filial. baiser,. gît l'inanimée,. contemplé sa lèvre à tout jamais fermée.. Emu,. j'ai. cru saisir dans son regard éteint,. L'aube de l'au-delà qui. scelle. son destin..

(46) 3». Oh. !. si. Si celle. je n'avais point l'espoir d'une autre vie,. que. pleure et qui nous fut ravie. je. Descendait tout entière au fond du trou béant,. Sa poussière à. Je. dirais. la. tombe. au Seigneur. :. *. et son '. A. pour tant de soucis. Il. ne reste de nous que de. Oh. !. bonne mère. et tant. de dévouements ossements. vils. ?. ". non, Dieu de bonté, «ela n'est pas possible. Ton cœur. est plein. Et ceux que tu. fis. Je t'en supplie au. Pour. néant,. quoi sert sur la terre. D'être épouse fidèle et d'être Si. âme au. éclairer. Faire taire. le. Permets que. mon. d'amour. naître ont droit à ta pitié. nom du Grand deuil d'un. doute. et. ;. ton bras est terrible,. si. !. Crucifié,. rayon d'espérance,. calmer la souffrance,. je la voie, ô. douce vision. Contemplant pour toujours. les. !. splendeurs de Sion..

(47) Hommage. Poème. un banquet donné par le Séminaire de Québec à tous ses anciens élèves. dit par l'auteur à. VIEUX murs Que Lorsque Il se. à l'Aima Mater. le. restés debout, toit. deux. fois séculaire,. temps, œuvre étrange, a presque rajeunis,. je viens. goûter votre ombre tutélaire. mêle une larme aux souvenirs. bénis..

(48) 40. —. Car je salue en vous un passé plein de Car deux. siècles. gloire.. durant vous avez abrité. L'espoir de notre race, et notre jeune histoire S'inspire. au seul aspect de votre. vétusté.. Oui, j'aime à te fouler, vieux seuil. Ruche qui. vit surgir de. du séminaire,. brillants essaims,. si. Tant de morts glorieux que. le. Et qui furent jadis des héros. Et parmi tous ceux-là que. présent vénère, et des saints.. la Patrie honore,. Combien depuis Laval, combien ont disparu, Des meilleurs, des plus grands, mais Car dans ce. siècle-ci leur. nombre. fils. en reste encore. s'est accru.. Quand mon regard ému lentement Sur ces. il. se. promène. de Laval accourus de partout. Je comprends que cette œuvre est plus qu'une œuvre humaine,. Que. c'est. Dieu qui. la guide et la. maintient debout..

(49) •. — Nous sommes tous venus, Nous mêlant avec joie. —. Oubliant. fut-ce. 4i. les. —. uns chargés d'années,. aux jeunes d'aujourd'hui,. un jour. — nos pénibles journées. Pour parler du passé qui. si. rapide a fui. ;. Pour évoquer ce temps de douce quiétude, Heures dont nul chagrin n'assombrissait. le cours,. Cette époque où les jeux, la prière et l'étude. D'une inégale part. Il. en. est. D'autres. parmi vous dont. par bonheur. le. ils. Preuve que. A. ;. quels tristes aveux. gousset que d'argent sur la. tête,. ont conservé leurs cheveux.. Beaucoup de jeunes. Que. la fortune est faite. —je suis du nombre— ont,. Moins d'or dans Si. se partageaient nos jours.. fronts,. le trépas. mais peu de. têtes blanches,. a fauché parmi nous. nous, acteurs d'hier,. il. ;. faut laisser les planches. ceux que nous bercions hier sur nos genoux.. !.

(50) —. —. 42. —. Pour. les. jeunes c'est un passé hé de la veille. Pour. les. hommes mûris un. Pourtant Les. le. même amour. hommes du. Oubliant les pensums,. Cadeaux. réunit. du. midi,. assez fréquents. —ô. merveille. !. du matin.. soir et. les. ;. souvenir lointain.. longues retenues,. du grave magister,. Trois générations en ce jour sont venues. Applaudir aux progrès de leur Aima Mater.. Aima Mater. De. cette. En. tout temps depuis lors je. Les Hamel,. Sont. là. les. me. toujours je. Mathieu,. les. me. réclame,. suis souvenu.. Roussel, les. Laflamme. pour témoigner que j'y suis revenu.. J'habite la maison par. Heureux que. le. Grâce à mon. fils. un autre moi-même,. présent prolonge. le. passé. unique, en lutte avec. Qui trouve après trente ans. le. le. thème,. chemin tout. tracé..

(51) — Oh. !. qu'il fait. Ensemble. ~. 43. bon songer à ce temps de jeunesse,. se revoir, les jeunes et les vieux. Afin que pour un jour ce doux passé renaisse. Avec son épopée. Et. s'il. était. et les. permis à. morts glorieux.. ma muse. craintive. D'évoquer devant vous mes professeurs aimés, J'en compterais plusieurs dont la. A jeté. Et. je. la stupeur. vous parlerais de ceux-là qui survivent,. Fier de les voir. De. ici,. brûlant de les nommer,. constater qu'en eux les disparus revivent. Avec. le. dévouement qui. les. a fait aimer.. D'abord monsieur Roussel dont Et. mort trop hâtive. dans les rangs décimés.. les sourcils froncés parfois. Il est. un. le. regard sévère. nous faisaient peur.. des premiers parmi ceux qu'on révère,. Cachant un vrai cœur d'or sous un masque trompeur..

(52) 44. Et monseigneur Hamel, ce doyen vénérable Qu'ont connu tour à tour. trois générations,. Qui, modeste savant, d'un flegme impénétrable. Se plait dans. le. problème et. les abstractions.. Puis monseigneur Bégin, professeur de cinquième,. Non. pas. le. moins aimé, car. il. de ceux. était. Qui, poussant l'indulgence à sa limite extrême,. Semblaient prendre en. Car malgré. ses leçons. pitié l'écolier. empreintes de tendresse,. Ses avis paternels d'un. si. noble abandon,. Travailleur indolent, j'abritais. A. paresseux.. ma. paresse. l'ombre de son cœur toujours prêt au pardon.. Elèves d'autrefois,. si. nous avions des maîtres. Qui nous faisaient trouver. Moins cruels. les. le. règlement plus doux,. pensums, moins lourds. les. hexamètres,. Elèves d'aujourd'hui, n'en soyez pas jaloux..

(53) 45. De nouveaux. —. professeurs le eollège s'honore,. Et l'œuvre de Laval n'a pas dégénéré. ;. Les Roy. les Gosselin et bien d'autres encore Veillent d'un œil jaloux sur le dépôt sacré.. Foyer de dévouement, rempart de notre race,. Aux. dernières clartés. Quelque Malgré. soit l'horizon. tes. du. siècle qui s'éteint,. que. le. regard embrasse,. deux cents ans tu n'es qu'à ton matin.. Asile de la paix, à l'abri des orages,. Calme. et fraîche oasis des déserts d'ici-bas,. Dans ton. sein. nous venons retremper nos courages. Pour reprendre demain nos travaux, nos combats.. Cultive avec. Fais des. la fleur. hommes au cœur. Et que de. Une. amour. de la jeunesse,. capable de. tes leçons si fécondes. il. lutter,. naisse. race qui puisse aux assauts résister..

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(55) Le Sou de. AU. la. Pensée française. vol léger de la. chanson. Qu'un peuple chante à. Nouvelle. et. douce Marseillaise,. Toi qui seras piastre demain,. Allègrement va ton chemin, sou de la pensée française.. l'unisson,.

(56) 4». Aide à nos. A. frères de là-bas. poursuivre. les. bons combats,. Dis-leur qu'avant rail huit cent seize. Sur. les rives. du St-Laurent,. En. luttant, priant et souffrant. On. sut forger l'âme française.. Si sans aide. D'un. nous avons pu,. travail ininterrompu. Conserver pure notre race, Qu'ils soient fermes et. comme. Sans jamais ployer. genoux,. les. nous,. Qu'ils voient l'ennemi face à face..

(57) 49. II. Depuis deux ans qu'as-tu donc. O. sou de la Pensée française. A. ton devoir, as-tu forfait. Et que penser de. ta genèse. Personne ne parle de. Qui devais. ?. ?. toi. faire des merveilles. Et je cherche quel. Où. fait,. est le toit. tu pus abréger les veilles.. As-tu chez nos frères là-bas. Ouvert de nombreuses écoles. Et sans causer de branle-bas. Parmi. les classes agricoles ?. Dis donc, as-tu. fait. Sans nul affront,. le. ton chemin,. cœur à. Et de l'argent tout plein. O. la. l'aise. main.. sou de la Pensée Française. ?.

(58) 5°. II. I. sou de la Pensée Française,. A. l'appel tu. ne réponds pas.. Depuis déjà mil neuf cent Et nous. faut-il. seize,. sonner tes glas. ?. Es-tu tombé dans quelque piège. Que. les. Boches t'auraient tendu,. Ou, victime d'un sortilège,. A. ton retour t'es -tu perdu. ?.

(59) L'O rangisme. ^^OUR obtenu* la Et Mais non,. Pour Et. paix faut-il courber la tête. laisser s'épuiser l'effort il. de la tempête. faut lutter et lutter jusqu'au bout.. être sûrs de vaincre. forts. en Coleère. faut rester debout. il. !. de notre droit en face de l'orage,. Avoir, non point la peur mais. un noble courage. Qui, se dressant devant l'orangisme brutal,. Veut qu'un peuple Il faut,. soit libre. pour obtenir. en son pays natal.. la paix, quoiqu'il. Que l'ennemi maté malgré. lui se. advienne,. souvienne. ?.

(60) —. 52. Qu'avant. De. la. Que. lui sur es sol. Gaule on parlait. rougi de notre sang le. verbe éblouissant. ;. nous, les descendants d'une race héroïque,. Nous, les premiers colons sur ce sol d'Amérique,. Nous devons garder. pur,. comme un. dépôt sacré. Légué par nos aïeux, ce verbe vénéré. Et. qu'ils. Vont. sachent enfin que pour ce droit de vivre. lutter sans merci tous. Comme. ceux de. la veille et ceux-là d'aujourd'hui,. Jusqu'au jour où S'il. ceux qui vont survivre,. la paix bien. gagnée aura. lui.. faut lutter, vingt ans, trente ans, luttons, quand^même. Pour garder chez l'enfant. le. doux parler. Et pendant ce temps-là notre nombre Se dressera devant l'orangisme. Formuler cet. qu'il aime.. triplé. affolé.. espoir, ce n'est point. un vain. Car l'Ontario nouveau, sans relâche. et. rêve,. sans trêve,. Se peuplant de nos gars, sera notre rempart. Contre. le. vent mauvais qui souffle d'autre part..

(61) Stances Imprécatoires à Lawrence. Lues à Arichat, Cap Breton,. AUX. rives d'Halifax. que. Berce de ses clameurs. le. le 15. août 1900. sombre Atlantique. et blanchit. de ses flots. L'étranger croit entendre une voix fantastique. Qui. jette à la cité ses éternels sanglots.. Mais pour un cœur français. c'est le cri. d'une race. Qui. troublant le sommeil de son persécuteur,. Le poursuit dans. la. tombe. Défi d'un peuple libre,. et lance. un chant. dans l'espace,. libérateur..

(62) — Car près de. Monument C'est là. la cité se dresse. —. un mausolée,. de triomphe éphémère. que. Depuis un. 54. le. et d'orgueil. bourreau d'une race. siècle dort,. couché dans son. cercueil.. Tu. croyais ton sépulcre. Où. d'un calme sommeil tu dormirais toujours.. Mais. que. voici. Et contre. Ah. !. fait. c'est. Déchira. un suprême refuge. un peuple,. il. est. ton juge. prononce un arrêt sans recours.. tu comptais. Qui se. Et. toi. se lève. ;. exilée,. bonne. pour rien et. la justice éternelle. douce au peuple dépouillé,. en vain qu'Aikens, d'une main criminelle le feuillet. par ton crime. souillé.. Toi qui dans ton orgueil rêvais la renommée. Grâce à des mots menteurs sur ton marbre poli. Tu. n'as. que. le. mépris d'une race opprimée.. Et moins cruel pour. toi serait le. morne. oubli..

(63) 55. Des crimes que Dis, en' est-il. Tu. l'histoire. un. avec des pleurs raconte,. que. seul plus lâche. le tien ?. voulais le silence et voici que ta honte. Sera des temps futurs l'éternel entretien.. Rêvant un double coup de vol Voulant d'un peuple heureux. Tu réponds par Et pour rester. le. Tu ne dormiras. Comme un. vil. la ruse. ;. de vengeance,. faire. un peuple martyr,. au serment d'allégeance,. maître,. plus. et. il. t'a fallu mentir.. l'histoire vengeresse,. malfaiteur te cloue au pilori. ;. Le fardeau de ton crime implacable t'oppresse Et d'un infâme sceau marque ton front meurtri.. Aux. fils. des vieux proscrits qu'importe que tu pleures. Qu'importe. la rigueur. de ton juge. Pour consommer ton crime. il. t'a. Et pour t'en repentir toute une. irrité. î. donné des heures. éternité..

(64) 56. quel sinistre effort, ô quel triste courage Il t'a fallu. Pour. pour vaincre un peuple désarmé. livrer. aux. Ah. !. t'. du naufrage. périls de la faim,. Des preux chassés du. sol. !. pour l'avoir trop aimé. acharner contre eux sans. pitié,. !. quel vertige. C'était renouveler, seul, l'effort des Titans. !. ;. D'une race vouloir effacer tout vestige, C'était braver le ciel et. Le Temps. plus fort que. compter sans. toi t'a. Et pendant que tu dors dans. Un. le. Temps.. couché dans. la nuit des. la bière. tombeaux. peuple grandissant, debout sur ta poussière.. Rêve des jours plus grands. Il te fallait leurs. et des destins plus. champs, leurs troupeaux. Et lorsque sur vingt bords tu. et leurs vies,. eus dispersés.. les. Alors que triomphait ta rage inassouvie,. Soudain vint. le trépas. qui te dit. :. beaux.. c'est assez. !.

(65) 57. Pour. Un. tes débiles bras la tâche était trop. être disparaît,. un peuple ne meurt. Qu'il s'appelle Acadie ou se Il. —. peut subir l'outrage,. Et plus tard on. il. le voit,. grande. ;. pas.. nomme l'Irlande,. nargue. malgré. trépas. le. les. !. hécatombes. .Réunir lentement tous ses tronçons épars,. Et ce. qui s'était jonché de tant de tombes. sol. Se couvre de berceaux surgis de toutes parts.. A. quoi t'a donc servi ce crime. Puisque. le. temps vengeur. Que. l'histoire te. Que. les. somme. si. barbare,. défait ce. que tu. et te cite à sa barre,. aïeux trahis sont vengés par leurs. Quand d'un peuple au berceau Et que tu Qui t'eut. les jetais. dit. De partout. tard,. surgiraient les. fils. tu dispersais les langes. au gré de tous. que plus. fis.. les vents,. en nombreuses phalanges,. fils. des survivants. ?.

(66) 53. Voici qu'autour de toi se groupent tes victimes.. Vrais spectres de ton rêve,. ils se. dressent partout. Et, cherchant sur le sol la trace de tes crimes,. Cent vingt mille Acadiens près de. Des bords. Où. les. Sous Ils. sont debout.. les plus déserts, des plus lointaines îles. avaient jetés tes édits inhumains,. le ciel. des aïeux rêvant d'autres asiles.. sont venus par bande et par tous. A travers les Ils. toi. les. chemins.. forêts errant à l'aventure,. ont vu l'étranger jouissant sans remords. Des champs par eux semés,. D'un pied. Ce. sol. Et. la. ô torture,. indifférent la cendre de leurs morts.. vous appartient, ô. main. et foulant,. qui, cruelle. frères d'Acadie,. en chassa. les vivants,. Et sur vos bourgs déserts promena l'incendie Oublia de jeter vos morts aux quatre vents.. ;.

(67) — Et vous tenez par eux à Ils. en sont â jamais. Et ce ne sera point. 59. la'. terre usurpée. les fidèles. ;. gardiens,. la ruse ni l'épée. Qui rendra leurs foyers aux martyrs acadiens.. I I. A. nos frères tendons une. Heureux de Qui. sait ce. que. Et quelle aube. Qui. sait ce. main. fraternelle. le. temps apporte sur son. se lève. aile. aux horizons lointains. ?. que Dieu veut d'une race aussi forte. Et vers quel but secret peut-être Quelque. ;. leur réveil, aidons à leurs destins.. soit l'avenir. Non, ce n'est point. que l'autre. il. la. conduit. ?. siècle apporte,. la mort, non, ce n'est point la nuit.. Oui, nous t'aimons, ô. doux pays. d'. Evangeline,. Sol arrosé de pleurs, sol imbibé de sang.. Le Canada. français te salue et s'incline. Devant ton passé sombre. et ton réveil puissant..

(68) 6o. Ne nous. séparons plus, qu'une. Nous unisse à jamais Ayons même. ;. même. devise. nous en serons plus. que rien ne nous divise. souci,. L'œuvre à poursuivre vaut de suprêmes. O moderne. tyran, nul d'entre. Et pourtant. la pitié. ma. Voici que sur. hante. nous ne t'aime. mon cœur. chrétien.. les. cœurs. veille cette. le tien.. espérance. doit venir où, le ciel nous aidant,. L'héroïque Acadie. Il. ;. lèvre expire l'anathème.. Qu'au fond de tous. Feront surgir. ;. efforts.. Car nous avons un Dieu moins cruel que. Qu'une heure. forts. ici la. et la. nouvelle France. -. France d'Occident.. veut que nous soyons, pour oublier l'offense,. Fermes dans. le revers,. calmes dans. le succès. ;. Aussi depuis cent ans, légitime défense,. Notre vengeance à nous, c'est de rester français.. Pour rendre justice à I,awrence je dois dire au lecteur que tout dernièrement, en fouillant les archives, à Iyondres, on a découvert que le gouver neur de la Nouvelle-Ecosse a agi suivant les ordres de la Métropole..

(69) A MON FRÈRE ROMÉO. T. 01 qu'enleva. sitôt l'appel. frère par le. du Tout-Puissant,. cœur autant que par. le sang,. Qui fus pendant trente ans dans des travaux austères Forcé de recopier Il. me. semble. la prose des notaires,. te voir assis et tout. Jusqu'au dernier. moment. sur. courbé. le registre. B,. Poursuivant sans repos ta tâche journalière,. Mes. pins. manquent depuis. ta course familière,.

(70) 62. Car tu venais souvent l'hiver. Egayer. ma. maison de ta franche. Le piano privé de ton doigté N'a plus. le. comme. même. son. et sa. l'été. gaîté.. d'artiste. note est plus. triste,. Et. mon. Va. conserver longtemps l'empreinte de tes pas. foyer chagrin de ton. si. prompt. trépas,. Et répéter l'écho de ta chanson joyeuse. Qui redira jamais ta mimique amuseuse,. Ta. riposte. Le tout. me. Il. Sur. si. vive et ton esprit gaulois,. dit sans. semble. le clavier. malice et sur un ton courtois. te voir. ?. épanchant ton génie. vibrant de force et d'harmonie.. Le. faisant tour à tour chanter, rire ou pleurer,. De. la. Aux. gamme. vainqueur sans à peine. effleurer.. partis de plaisir toujours indispensable,. Il fallait. aux amis ta verve inépuisable..

(71) 63. C'est surtout près des tiens que j'aime à. t'. évoquer. Alors que tes enfants venaient tous se grouper. Pour. écouter, ravis, sur l'instrument sonore,. Ces impromptus touchants qui. Mais ce dont C'est le soir. Que. près. Pour. j'ai. gardé. le. me charment. encore.. plus cher souvenir,. de ta mort où tu. les fis venir.. du piano réunis tous ensemble,. la dernière fois et. Tu chantas. d'une voix qui tremble.. avec eux la chanson de l'adieu,. Car une heure plus tard tu rendais l'âme à Dieu..

(72)

(73) L'Envolée d'une. N. ULLE Le. oreille ici-bas n'a. bruit. que. fait. âme. pu jamais entendre. une âme en montant vers. Et nul regard humain n'a pu jamais surprendre Son vol silencieux vers Mystérieux passage. Que l'âme Entre. Et. et. le. trône éternel.. minute suprême. doit franchir, suspendue. l'éternité, cet éternel. le si. un. instant. problème. court séjour qu'on appelle. le. Temps.. le ciel. ;.

(74) 66. Songeons sans murmurer à notre Laissons courir. fin dernière,. les jours, laissons s'enfuir les ans,. Et tout en poursuivant notre courte N'oublions point que Die a sur. les. carrière,. agonisants. Se penche avec amour, laissant pleuvoir sa grâce. Et. le. bonheur qui dure au. lieu. du Temps qui. passe..

(75) La Vengeance de l'Homme. SI. loin. que nous allions sur cette étroite. Rien ne chasse. le. terre,. rêve à jamais tourmenté. ;. C'est en vain que cherchant à scruter le mystère,. Je plonge dans le vide. O. que l'homme. un. est petit. Que son regard borné. œil déconcerté.. quand. il. sonde l'abîme,. se perd dans l'infini. hautaine cime,. Il. aura beau gravir. Il. reste avec son rêve étrange, indéfini.. la plus. !.

(76) —. 11 naît, il vit,. il. 68. —. passe être faible, éphémère,. La nature impassible évoluant Sans. pitié. pour notre être. et. toujours,. pour notre chimère,. point Tgnorante du Temps, ne compte. les jours.. indifférence Aussi l'homme, devant pareille se venger. tout ce qui l'entoure aspire à. De. Son regard vers. le ciel. va chercher l'espérance.. Puisque sur cette terre. Moins défiant de Et pour. De. Un immense Il travaille. Non. il. paraît étranger.. surveille, lui, voilà qu'il se. faire contraste. la nature,. il. à l'immobilité. pense, et dans son. s'éveille. désir de son éternité.. avec joie afin de se survivre,. après lui pas une saison mais longtemps. Par une œuvre immortelle. Et. cœur. s'il. y. réussit sa. il. espère revivre,. vengeance aura. lui.. ;.

(77) Le Sommeil de Montcalm. (Lu. le 25. mai 1909 à une séance de. la Société. Royale). L'ECHO jetait encore aux vertes Laurentides La. dernière clameur des canons homicides,. Et Montcalm,. le. vaincu de ce duel sanglant,. Oubliait la blessure ouverte dans son flanc.. En mourant. il. pleurait la bataille perdue.

(78) Plus que. coup. le. son. fatal, et. âme éperdue. Croyait voir, vision étrange et sombre deuil,. Tout un peuple avec. Quand pour De Québec Il. lui. couché dans son. cercueil,. préparer de dignes funérailles. s'écroulaient les pesantes murailles,. pressait sui son. Humide. lui. cœur. le. sublime haillon. encor du sang des preux de Carillon.. Son œil mourant voyait tout un passé de. gloire. Crouler avec fracas, et dans cette nuit noire, Spectre hideux dressé sur l'abîme béant,. Passer Bigot l'infâme au bras de. la. Péan.. Les pleurs du désespoir sillonnaient son visage,. Car cette vision Il. était. un. noir présage.. songeait au pays noblement défendu. Par cent ans d'héroïsme en une heure perdu.. Et pendant. qu'il. voyait la noble et. fi. ère. armée.

(79) — 7i — Défiler devant. Le glas de. lui,. la défaite, ébranlant le beffroi.. Répandait sur. La. cloche. vaincue et décimée,. si. la ville et la. honte et. l'effroi.. joyeuse aux époques de gloire,. Toujours accoutumée à chanter la victoire, Et,. A. messagère. allée,. en ces temps glorieux,. convier la ville au Te. Deum. joyeux,. Cette cloche lui semble, ô suprême souffrance,. Sonner. Et. En. le. dernier jour de la Nouvelle-France.. lui seul s'accusait, et, glorieux vaincu,. face de la. Et pour. mort. laisser. disait. mon nom. :. "J'ai trop vécu,. radieux dans. l'histoire,. J'aurais dû disparaître après une victoire.". Et. le. héros mourut, mais ne mourut pas seul,. Car, Wolle, le vainqueur, couché dans son linceul,. Arrosa de son sang cet humble coin de. terre..

(80) —. Montcalm,. à l'Angleterre.. le soldat faisait. Cadeau que. lui,. —. 72. moins heureux que son brillant. rival,. grand Laval. Croyait voir s'écrouler l'œuvre du troublait sa dernière pensée,. Le désespoir. oppressée, Quand, versant l'espérance à son âme. Et des jours à venir. Un. se portant le garant,. ange se pencha sur. " Vois,. dit-il,. Ton peuple Dans. la. héros mourant.. le. sans remords venir ta dernière heure. pleure survivra, qu'il triomphe ou qu'il. tombe immortelle où tu vas sommeiller. Tu peux dormir en. paix. ;. je. viendrai. t'. éveiller.. vaillante race, Oui, quelque soit le sort de la. Je vois dans l'avenir que. Des revers glorieux Des cœurs malgré Console-toi,. et. mon. regard embrasse. d'immortels succès,. l'oubli restés toujours français.. Montcalm, ta. gloire n'est pas. morte. ;. ;. ;.

(81) 73. Ce sont. tes restes seuls. que. le. trépas emporte.". Et Montcalm consolé par l'envoyé des cieux. Pour son dernier sommeil s'endort moins soucieux. Mais. Que. il. était à peine. l'ange, se. enfermé sous. la pierre. penchant de nouveau sur sa. bière.. " L'intrépide Lévis, dit -il, pour te venger. Et reprendre Est sur. le. la ville. aux mains de l'étranger. champ, témoin de. ta. noble défaite,. Resté vainqueur, et sa vengeance. satisfaite,. Prêt à poursuivre encor ses puissants ennemis, Il. attend la. Une. flotille et le. voile apparaît, mais, espérance vaine,. Le drapeau d'Albion Plus d'espoir. Car. renfort promis.. si. !. flotte. L'abandon. l'honneur est sauf,. Montcalm désespéré par. !. le. au mât de misaine.. Le brave pays. est. est. confondu,. perdu.". la triste nouvelle.

(82) 74. Rentra dans son sommeil, Effleurant. doucement. le lieu. Pleura d'avoir ainsi réveillé Puis. le. temps s'écoula. Remplacèrent bientôt. Et. Il. de son repos, le héros.. les. sanglantes disputes. les nôtres luttaient sans espoir,. ;. Montcalm dormait. " Lorsque tu dors, ton peuple. Qui des Lui. homme griefs. toujours.. :. est là qui lutte et veille. Et pour venger ta mort, ô vaincu des. un. ;. sans secours.. reparut enfin et lui dit à l'oreille. C'est. aîle,. de pacifiques luttes. ;. L'ange ne venait point. de son. et l'ange. ;. glacis,. de paix qui combat, c'est Plessis. d'un peuple a chargé son épaule.. seul, se redressant. devant la métropole,. Sans armes pour lutter que son verbe puissant, Il tient tête Il lui dit. au vainqueur, mais sans verser de sang. ". du prélat l'immortelle attitude.

(83) /o. Et. le. peuple affranchi de toute servitude,. Orgueilleux du passé, fidèle aux nouveaux. Loyal à. la. Couronne en défendant. Et Montcalm, bénissant Se rendort plein. le céleste. d' espoir.. La paix semble. ses droits.. message,. Le temps,. Marquant dix ans de plus sur. rois,. sur son passage,. l'éternel cadran,. régner aux bords du Saint-Laurent.. Puis l'ange vint encor se pencher sur sa bière. Noble Montcalm, que ton ombre. Et. dit. La. race après vingt ans n'a pas dégénéré. :. '. '. soit fière. Et conserve avec soin ton drapeau déchiré, Car. elle vient d'inscrire. Coutumière du. Le. cri d'. Que. le. fait,. aux. fastes. de. une belle victoire. l'histoire,. ;. alarme avait à peine retenti. vieux sang français ne s'est point démenti,. Et, la Nouvelle-France, au premier cri de guerre,. ;.

(84) - 7 6Pour défendre. le sol se dressa la. Vers l'ennemi. commun. En. face. du danger,. Pour sauver de Tous. les. tous vont résolument.. fidèles. l'affront le. cœurs vont. au serment,. drapeau d'Angleterre. s'unir, les. Et tu peux contempler,. première.. le. haines vont se. taire,. regard subjugé,. " Salaberry vainqueur aux champs de Châteauguay.. Et cinq. lustres plus tard, fidèle à sa promesse,. L'ange éveilla Montcalm par un Il lui. conta comment,. fils. de la. Vous tombiez pour défendre un. Comment vous. cri. de détresse. liberté,. sol ensanglanté,. répondiez aux défis de Colborne,. Tyranneau dont. la. haîne implacable et sans borne. Essayait d'étouffer dans un suprême effort. Un. ;. peuple plein de vie et qui bravait la mort.. Et l'ange plein d'émoi, continuant sa tâche,.

(85) — Lui. dit le. sang qui teint. —. 77. le sol. de St-Eustache,. Le paysan qui tombe aux champs de Saint-Denis. En. défendant ses droits et ses foyers bénis.. Puis. il. lui. montre. enfin,. d'un geste d'épouvante,. Se dressant dans la nuit, la hideuse charpente. Comme un Car. il. dernier affront fait à l'humanité.. faut des martyrs à toute liberté,. Car tout peuple jaloux de Doit sceller de son sang. Car. le droit d'exister. Que. les libertés conquises,. coûte cher, car. ce droit-là se paie. Le grand mort. ses nobles franchises. il. faut. au prix de l'échafaud.. sanglotait,. mais l'ange vint. " Attends des jours meilleurs. Le Franc ne mourra point. ;. ;. lui dire. :. je puis te le prédire.. son baptême sanglant. Le rend maître à jamais des bords du Saint-Laurent. C'est. une ère nouvelle aujourd'hui qui commence,.

(86) -. Et tout ce sang versé. surgir,. Une jeune, une. forte et. les aîles. Et pour. du Temps. faire oublier. Le sang d'un peuple. -. c'est la noble. D'où l'on verra. Sur. 78. semence. superbe éclosion,. grande nation, le siècle. avance encore,. son orageuse aurore, libre a cessé de couler. ;. Puis de nobles tribuns ayant leur franc-parler. Pour champ. clos désormais choisissant la tribune,. Sans crainte du pouvoir, sans haîne ni rancune,. Tout en restant loyaux au maître impérieux, Se font. les. défenseurs d'un passé glorieux.. Elgin enfin parut,. le. gouverneur modèle,. Un homme au. large. A la. et sans. Couronne. cœur. Sut gouverner en père. qui, sans être infidèle. manquer à son mandat, et. non point en. soldat.. Puis vint cette journée à jamais mémorable.

(87) —. 79. ~. Où, prenant pour emblème une feuille d'érable,. Les provinces, mêlant leurs divers écussons,. Un. grand pays surgit de ces. Mais. la. Nouvelle-France. Et quelque. soit le. nom. frêles tronçons.. est restée. autonome,. par lequel on la. nomme,. Elle a su depuis lors, luttant avec succès,. Conserver dans Québec son gouverneur français.. Cinq lustres sont passés depuis. L'ange encore une. Et. lui dit. :. ". fois l'effleura. O Montcalm,. Pour contempler un. fait. ;. toujours fidèle v. de son aile. ouvre plus grands. unique. les. et merveilleux.. Vois Québec célébrer son triple centenaire,. Entends des vieux canons Saluer dans nos murs le. Entends vibrer dans. le paisible. fils. du souverain,. l'air toutes les. Pour ensemble acclamer. le. tonnerre. voix d'airain. passé qui défile. yeux.

(88) —. Avec. sa. pompe antique. Mais parmi. Parmi. les. les. grands. Et Carillon. la foule acclamés,. avec tout son prestige. les. concorde ont. ;. lui,. amis d'aujourd'hui. du passé dans. la voix. les vois. Car. noms par. la paix et la. Les ennemis d'hier,. De ton. et son ardeur virile.. vaincu, sur les lèvres voltige,. se dresse. Car depuis que. Tu. —. plus connus, parmi les plus aimés,. Ton nom, noble. Que. 8o. ces grands jours rassemble,. désormais fraterniser ensemble.. dernier échec ne prends plus de souci,. ta langue,. O Montcalm,. se parle encore. JNon, tu n'as point perdu ce pays, c'est la. Qui par son. ici.. France. inertie et son indifférence,. •Oubliant que pour elle on se battait là-bas,.. Te. laissa sans secours. au milieu des combats.. Aussi ne pleure plus sur ta noble. défaite,.

(89) —. Car. la Nouvelle- France. —. 8i. aujourd'hui s'est refaite. Sans demander l'appui du pays des aïeux,. Que nous aimons. toujours. Non, ne regrettons. Malgré son long. Mais autant. Que notre peuple. Emblème. elle. une. fils. pieux,. la. France,. même espérance. oubli, son cruel. qu'elle. des. ne blâmons pas. rien,. Ayons toujours pour. comme. abandon. ;. aimons l'incomparable don. doit. au drapeau d'Angleterre,. glorieux de liberté sur terre.. Repose en paix, Montcalm, l'ange encor reviendra Et, fier de notre histoire,. Nous. il. te la contera.. écrirons encor de brillantes journées,. Maintenant que l'entente unit. De deux peuples amis Pour. les. œuvres de paix. I«es récents. poète.. et. les destinées. désormais rivaux et les nobles. travaux.. événements survenus dans Ontario ont. brisé les rêves. du.

(90)

(91) Les Angoisses de l'Homme Timide. OOUI, La Toi qui de. c'est toi qui. gloire. Les Muses sur. De. une fumée. mon malheur. M'a caché sans. m'appris que et. un songe. l'amour un mensonge,. artisan ténébreux,. pitié le secret d'être. mon. la vie est. heureux.. front parfois voltigeait-elles,. ton regard tranchant tu leur coupais. les ailes,.

(92) -84Et ta sombre ironie. Comme un Timide, Si chez. Tu me. si. moi s'allumait une. comme on. Puis-je te. pardonner. le. d'un. fait. mal que tu m'as. forfait.. fait ?. ô fuis bien loin, ô spectre de la vie,. Plus hideux que la mort, plus méchant que Laissez-moi recueillir, quand mûrit. De mon bonheur Laisse battre. Au. souvenir. Cesser de. me. détruit le. mon cœur ému. Laisse-moi, je. A. cœur.. secrète flamme,. reprochais. fuis,. le. m'approcher d'une femme,. le. O. moqueur. mortel m'ont desséché. souffle. j'osais. et ton rire. t'. mon. été. peu qui m'est. et palpiter. l'envie.. resté.. mon âme. de quelque jeune femme,. en. prie, et si tu. ne veux pas. poursuivre et d'entraver. ton œuvre de mort. si. mes. pas,. toujours tu t'obstines. Et quand je veux chanter hélas. !. tu. me. destines.

(93) 85. A me. taire. Pour avoir. il. me. faut au lieu que de souffrir. le repos. demander à mourir. Et, finissant des jours le douleureux problême.. Retourner dans. le sein. du. seul être qui. m'aime..

(94)

(95) CHANT DE LA GLÈBE. NOUS sommes. les gais travailleurs,. Les plus heureux de tous. Et grâce à Dieu,. Des affamés. les. De nos mains Sol béni,. nous. c'est. hommes,. nous qui sommes. pourvoyeurs.. rudes et calleuses, te pétrissons. Pour que de superbes moissons Lancent leurs. les. tiges merveilleuses.

(96) 88. Collaborateurs du. Bon. Dieu,. Plus près de lui que dans. Nous semons,. L'épi d'or sous. Puisque du. sol. le il. grand. nous. Fils de Bretons et de. Gardons,. fidèles. La langue. A. nous. le cloître,. c'est lui qui fait croître. fit. ciel bleu.. naître,. Normands,. aux serments.. et la foi des ancêtres.. le sol. que nous foulons,. Ses gais coteaux, ses vastes plaines. De. grasses moissons toutes pleines,. A nous les bois Et. s'il. et les vallons. C'est qu'il est à nous par. Par. les. ;. a produit des merveilles. sueurs et par. le. sang. les veilles. D'un peuple à Dieu reconnaissant..

(97) L'AUTOMNE. J'AIME à voir courir vers l'automne De. A. blancs nuages au ciel bleu,. suivre leur cours. Poussé par. le souffle. monotone de Dieu.. Dans cette nuée aux tons roses. A. l'heure. du. soleil. couchant. Je vois les plus étranges choses Je. lis. un poème attachant.. ;.

(98) 9°. La. Ils vont.. brise les. emporte. Rapide à l'horizon lointain Jetant un peu d'ombre à. Par un. ma porte. soleil napolitain.. Quand tombe. le soir sur la. plaine. Je ne vois qu'une frange d'or Flottant. comme un. Autour du. flocon de laine. soleil qui s'endort.. Or ce beau nuage qui. La. passe,. brise le ramènera,. Mais. la jeunesse qui s'efface. Jamais plus ne. Vainement mes. me sourira. regrets futiles. Evoqueront tous ces beaux jours.. Heureux. En. si. des œuvres utiles. avaient pu marquer. le. cours. !.

(99) Epître à. MON. M. l'Abbé A.. (i). Gingras. cher, je n'ai reçu que ce matin ta lettre. Où, moderne Aristarque, avec art tu sus mettre. Ton. sourire caustique et ton esprit frondeur. Sur l'éloge amical dont rougit. ma. candeur.. (i) On aimait autrefois à causer en vers. I,es épîtres étaient à la mode. Heureuse mode qui a donné à la littérature des chefs-d'œuvre Nos poètes canadiens ont aussi cultivé ce genre. Quelques-uns de nos anciens ont gardé en portefeuille ces poésies que leur dictaient l'amitié et le culte des lettres. Nous remercions M. Adolphe Poisson, d'avoir bien voulu, sur notre demande, nous permettre de publier ici cette première épître qu'il écrivit autrefois à M. l'abbé Apollinaire Gingras. C'est un poète qui causait familièrement avec un autre poète. !. I/ABBR CAMII^E ROY..

(100) — Sois pour. moi. 92. — ma. ce censeur qui dans. Réprimande l'adverbe. pâle strophe. et raille l'apostrophe,. Fasse marcher plus vite un vers rude et pesant. Comme. lourd sabot que traîne un paysan. le. ;. Surtout, sois sans merci pour la traître cheville. Qui. se glisse partout, se croit de la famille,. Et dont. le rôle est. Des vers sans. A. liaison et. ce travail ardu,. Aux. traits. de rassembler au hasard. mon cher,. art.. sois inflexible.. de ton esprit sache donner pour cible. L'hémistiche boiteux,. Ma Muse. composés sans. les fautes. de français.. est l'accusée, or fais-lui. son procès.. Oui, sans pitié contre elle accumule les preuves. Barbarismes rusés, fautes. vieilles. ou neuves. Glane partout sans peur, complète. ;. le dossier,. Puis jette un froid regard sur cet amas grossier. :.

(101) 93. D'où. Ma. mon. rêve crut voir, ô chimère cruelle. !. strophe s'élancer harmonieuse et belle.. Ramène désormais au. du bon sens. sentier. L'idée echevelée et les vers languissants. Que ma phrase Que. le. ;. incorrecte aille encore à l'école.. pied soit moins lourd et la rime moins folle.. Enfin, que sans merci ton regard vigilant. Ne. Oh. laisse rien à dire. !. je. ne prétends. au lecteur clairvoyant.. mon. pas,. cher, être poète. Je chante pour tromper l'ennui de. Et malgré moi,. le soir,. Le poème s'ébauche. Pendant que. les. S'abreuver dans. A. quand. ma. ;. retraite,. je suis seul, sans bruit. et le vers se construit.. amis vont, avides de les flots. l'antique fontaine où. gloire,. grondants, moi je vais boire. filles et. Venaient plonger leur urne. et. garçons. mouiller leurs chansons..

(102) 94. Je chante encor. Où donc. ;. niais toi,. Le Seigneur que tu T'aurait-il. Au moins. souffle sur les mortels. sers. chaque jour aux autels. ?. Non, cher ami,. pour un instant à. Daigne tourner. les. tes. yeux vers. fais. travaux sacrés. les. le soleil des. bruyères. œil indifférent. Sur ce monde à. si. De. t'. la fois. petit et si grand.. pardonnera, poète, sans nul doute. arrêter parfois tout pensif sur la route,. Et d'écouter,. ;. monts empourprés,. Osse de promener un. te. trêve. ravins noyés d'ombres ou de lumières. Salue encor d'un chant. Dieu. ?. défendu de laisser dans un rêve. Folâtrer ton esprit. les. cher, que fait ta lyre. s'en est allé cet immortel délire,. Ce feu sacré que Dieu. Vers. mon. ravi, les mille bruits divers. Et de mêler ta note au chant de l'univers.. ;. ;. ?.

(103) —. 95. —. Alors ayant rempli tes devoirs de poète,. Reviens à ton autel, parle à Dieu tête à tête Laisse tomber sur nous,. De Et. hommes. ;. désenchantés,. sévères leçons, de dures vérités.. s'il. te reste après ces. Un moment. de. loisir,. heures bien remplies. de peur que tu m'oublies,. Viens vite sous mes pins,. Nous vous. et là,. tout palpitants,. ferons revivre, ô rêves de vingt ans..

(104)

(105) LES BLÉS. LES. blés sont. Ils. Du. A. en émoi. entendent déjà. ;. MURS. c'est l'heure des moissons.. les. joyeuses chansons. faucheur matinal qui dès l'aube s'apprête. son noble travail. Maïs. il. comme pour une. passe un frisson sur les épis dorés. Pourtant à chaque automne. Nul. fête.. ils. ;. y sont préparés.. insecte ne vient d'une dent lente et fine.

(106) — 98 S'attaquer jour et nuit à sa. Nul vent ne. Dans un. frêle racine.. vient courber aux guérêts assoupi»,. cruel effort, la tige des épis.. Ce qui met en émoi tous. de. les blés. plaine. la. C'est. un. C'est. un monstre bruyant inconnu jusqu'ici. bruit tout. Et qui va ce matin Déjà. Et. Blés. La. les. faucher sans merci.. promène. vite fauchés vous aimeriez bien. faux, l'antique faux la. Et que. Car. se. supplice va durer une semaine.. si. Dont. la vallée est pleine. moissonneur en vainqueur. le. le. nouveau dont. lamé luisante. l'épi. légère. aux aïeux, lumière. attirait la. mûri subissait sans. elle travaillait. Au rythme. si. mieux. colère.. sans bruit et sans effort. clu travail. d'un bras robuste. Mais ton œuvre, ô martyr,. et fort.. n'est point encor finie. ;.

(107) —. Il. te faudra passer par. blé,. pour être. utile. Songe à l'humanité. Qu'à nous,. il. faut encor souffrir. il. crible. On. te jette. faudra nourrir. ;. ,. nous faut ton supplice. Pour que, devenu pain, tu. Au. —. une autre agonie.. qu'il te. les affamés,. 99. sois notre délice.. du moulin, sans aucune. pitié,. encor vert pour que tu sois broyé.. Tu deviendras. bientôt. Pétrie à notre gré.. une blanche farine. Puis ce qui. me. chagrine. C'est qu'il te faut encor,- fine fleur de froment,. Passer sans nul repos par un nouveau tourment. Qui sera. le dernier,. Chaud pour. te recevoir, c'est le four. Et qui fera de. A qui. l'être. ô victime muette. toi ce. humain. Aux champs. rien. ne. pain. si. ;. qui te guette. nourissant. doit le plus. pur de son sang.. se perd, l'oiseau retrouve. encore. 4.

(108) — Du. IOO. —. grain dans les sillons, et voilà qu'il picore. L'épi que la faucheuse aura laissé pour lui. Et qui dans. le. guérèt devient le bien. Et voici donc, ô. Tu nous. blé,. qu'ayant nourri. fais la leçon, gaspillards. d' autrui.. les. hommes,. que nous sommes,. Puisqu'il en reste assez, perdu dans les sillons,. Pour enrichir. le sol,. nourrir le* oisillons..

(109) La. Journée de l'Enfant. CHANTE. L'AUBE blanchit Où. le ciel, c'est. sa pâle lumière effleure. Les épis d'or de. la. Pendant que dans. moisson, les bois. en fête. L'oiseau joyeux s'éveille et jette. Sa plus ravissante chanson.. l'heure.

(110) 102. L'oreille surprend. dans. la plaine. Les voix dont la nature. est pleine,. Murmures descendus du Il. ciel. ;. faut chanter, Irma, la blonde,. Toi qui ne connais de ce. Ni l'amertume, ni. monde. le fiel.. Oui, chante, enfant, le Seigneur. Ton. De. front qu' orne le. aime. diadème. l'innocence et du bonheur.. Que. ta voix chantant ses louanges. Se mêle aux douces voix des anges Ici-bas n'es-tu pas leur soeur. ?. II. COURS Cours, va rejoindre tes compagnes, Allez dans les vertes. Et fatiguez-vous à. campagnes. loisir.. ;.

(111) io3. —. Laissez la brise et ses caresses. Se perdre dans vos longues. Vos cœurs. Cours avec. On. elles,. plaisir.. l'. orage. les fronts orgueilleux. te ris bien. Qui ne. au. à ton âge. est sans souci de. Qui frappe. Tu. se livrer. tresse»,. ;. de la tempête. fait qu'effleurer ta tête. Sans troubler l'azur de tes yeux.. Cours, ce qu'il te faut c'est l'espace. Un. rayon de. soleil qui. passe. Jetant l'or dans tes cheveux blonds,. Un nid d'oiseau dans la ramure, Du ruisseau le coquet murmure Et de. l'herbe plein les vallons..

(112) io4. Puis. le sourire. Quand de. Tu. de ta mère. retour à la chaumière. te reposes. de tes jeux,. Sans te douter, petite reine, Qu'elle voit la beauté sereine. De ton âme dans. tes. yeux. bleus.. •. III. RIS La. joie est. brève sur la terre. Ris pendant que tu peux. Sans aucun ride sur ton. Avant que. le faire. front.. l'heure des souffrances. Vienne, brisant tes espérances,. Marquer. la place. Quand viendra. où tous iront.. l'heure où dans ton. S'allumera la pure flamme,. Don du. ciel. qu'on. nomme. l'amour. âme.

(113) io5. Alors adieu douces pensées.. Et. les. Tu. les verseras. larmes que. j'ai versées. à ton tour.. IV. PRIE L'ombre descend sur. La bruyère. la colline,. déjà s'incline. Sous la tiède haleine des nuits L'astre. Sous. du. au. soir. ciel. ;. s'allume. les bois, sous le toit qui. ;. fume. Se taisent les chants et les bruits.. A genoux. et. que ta parole. Vers l'Être suprême s'envole. Comme Pour. Ne. l'encens de nos autels.. t'écouter,. sais-tu pas. Du haut. colombe blanche,. que Dieu se penche. des parvis immortels. ?.

(114) —. io6. Enfant, ne mêle à ta prière. Aucun. regret, ni plainte. amère. ;. Exalte, chante et bénis Dieu,. Et ta louange. Comme. si. candide,. une légère sylphide,. S'envolera vers le ciel bleu.. DORS L'eau du rocher seule murmure. La. brise. meurt sous. la. ramure. ;. ;. Chère, c'est l'heure du sommeil,. Et près du. lit. où tu reposes. Je vois déjà des rêves roses Se poser sur ton front vermeil.. Ton. repos est pur et paisible. Car tu n'as pas servi de cible. Aux. traits. empoisonnés de. fiel..

(115) — Quand. Aux. tu dors. on. —. io7. te voit sourira. anges qui viennent te dire. Les^récits merveilleux. du. ciel.. Repose en paix, tête bénie. Tu ne. Ni songe affreux pour. t'. effrayer,. matin, quand tu te lèves. Et. le. Tu. n'as toujours. A. ;. connais point l'insomnie. que de beaux rêves. raconter près du foyer..

(116)

(117) LE SUPPLÉMENT A. l'abbé. Edmond. Buisson qui était alors curé d'Arthabaska. J'OUBLIAIS De. l'an dernier le. Avait souffert. Qui. le gonflait. J'ajoute. que par mandement. :. d'. supplément. un règlement. honnêtement,. à notre détriment.. Or, l'autre jonr, tout. bonnement,.

(118) IO. Peut-être. même. Je vous payai. le. étourdiment,. supplément. Sans réfléchir aucunement. A. ce tout récent changement,. Croyant avoir assurément Fait Si. ma. part généreusement.. vous aviez été normand.. même. Ou. juif,. Un. curé comme, rarement,. ou. seulement. On en rencontre, un peu gourmand, Vous auriez. alors poliment,. En même temps que Sans colère. et sans. Réclamé tout. le. carrément,. truchement,. supplément. En me mettant complaisamment.

(119) — III — Au. courant de ce règlement.. Mais non, vous avez gentiment. Touché. le. maigre rendement. Sans un mot de dissentiment, Sans. Et. le. je. moindre ressentiment. ;. crus fort naïvemert. M' être acquitté complètement. Depuis. lors,. sans aucun tourment,. Je dormais pacifiquement,. Quand, ce matin, heureusement. Et tout providentiellement,. Un ami. qui jamais ne. ment. (Voyez-vous ça communément),. Et qui parle. Aux. assez. sensément. heures de désœuvrement,.

(120) — Me. Et de. —. mandement. rappela le. Jugez de. 112. mon étonnement. mon. ahurissement. ;. !. !. Aussi sans perdre un seul moment, J'accours parfaire. Et. tiens à. M' arriva. Que je. le. paiement. vous dire comment. ce. désagrément. regrette. amèrement.. J'aurais voulu tout en rimant. Finir quelque peu sensément,. Pour ne pas. dire. :. finement,. Mais grâce à ces rimes en ment. Dont. Ou Je. j'ai fait. choix dans un. moment. de spleen, ou d'égarement,. le. puis difficilement..

(121) — .ii3 —. J'essaie à tout. A finir Vous. événement. pas trop bêtement,. priant bien sincèrement,. Malgré ce discours assommant,. De. croire à l'entier. De. celui qui signe. Du. bureau d'enregistrement.. 3 août 1893.. dévouement. humblement..

(122)

(123) Epître à. MON. mon ami Nérée Beauchemin. cher ami,. Et. j'ai lu tes. je t'en félicite.. De sentiment. sincère,. il. En. doux rayons d'octobre ce siècle trop sobre. faut sur le. chemin. Saluer le poète et lui serrer la main. par ton chant, tu chéris ce que j'aime. Je. le vois. Tu. vas errant ainsi que je. Dans. la. calme vallée où,. le fais. ravi, tu. moi-même. surprends. ;.

(124) n6. L'aveu que font aux Puis lorsque. Aux. beaux jours ont. les. fui,. lorsque la neige. flocons miroitants vient avec son cortège. D'oiseaux blancs,. Tu. fleurs les papillons errants. comme. moi, pour tromper tes ennuis. rêves au soleil de juin, aux belles nuits.. Oui, nous que le Seigneur a faits. un peu. poètes,. Nous préférons au monde, aux clameurs de Les murmures confus de la nature en. Avec. ses. doux parfums,. Les hommes, tu. Ce que nous, Ils. le sais,. Ou. fleurs. ses multiples couleurs.. ont. les rêveurs,. nommé. fantasie. appelons poésie.. nous ont reproché, quand eux bravent. De chanter sans bien quand. ses fêtes. les flots,. soucis, indolents matelots,. ils. s'en vont, orgueilleux capitaines,. Sur leurs vaisseaux d'acier vers des plages lointaines,. De. les laisser lutter. contre les coups du sort,.

(125) iiy. Notre esprit dans un rêve Hardis lutteurs, jamais. Pour. ces. aventureux. et notre. ils. les. barque au port. ne laissent leurs armes.. dangers ont leurs charmes.. Diplomates, rhéteurs, manieurs de budjets, Ils. Oh. jouent leur avenir dans dévastes projets.. !. sans doute. il. Grondant comme. De dominer par De grandes. De. est. beau de remuer. les flots. sous. l'effort. la foule,. de la houle,. sa parole et ses talents,. nations, des peuples turbulents,. laisser sur son siècle. un rayon qui. l'éclairé,. D'entendre sur ses pas la clameur populaire Jeter aux quatre vents. du. ciel. son. Et de tout un pays sentir battre Tandis que dans. Peu jaloux de. la. !. le. nom vainqueur cœur. !. paix on voit l'humble poète,. la gloire, embellir sa retraite,. La fermer aux rumeurs d'un monde qui. séduit.

(126) Pour suivre dans sou rêve un Sous son. calme. toit. Qu\nd résonne une. A. idéal qui fuit.. et frais, le poète qui veille,. lyre. aime à prêter. l'oreille,. chercher dans un vers langoureux ou puissant. Comme un. fidèle. écho de tout ce. qu'il ressent.. Donc touche. plus souvent les cordes de ta lyre,. Car un poète. ici. Et saluant de. Ma muse. toujours aime à te. loin ton chant plein de douceur,. dans ta muse a reconnu sa sœur.. Pour l'homme Dieu créa. Comme. il. lire.. mit. le. la pensée éternelle. rayon au fond de la prunelle.. Sur des ohjets divers. elle se réfléchit,. Sur l'ombre qui descend, sur l'aube qui blanchit, Elle veille toujours et saisit dans l'espace. Tout rayon qui. De. l'attire et qui, rapide, passe.. ce travail que Dieu distribue. au hasard,.

(127) —. Chacun. ii9. —. choisit son lot, exécute sa part. ;. Elève d'Apollon, disciple d'Esculape,. De. ce grand. drame humain nul. Et penseur en. Tu. le. scapel reste avant tout poète. feu sacré conserve. Compose bien La. alerte, ouvrier vigilant,. poursuis ton travail utile et consolant.. Sans laisser. Du. une flamme discrète. ta vie et fais avec. ;. ;. bonheur. part de la matière et la part de ton cœur.. Je reprendrai mes chants. La. secret ne t'échappe. féconde amitié.. De. Soyons sans en rougir. ;. nous chanterons ensemble. l'art. qui nous rassemble. les disciples fervents. Et jetons sans compter nos vers aux quatre vents. Si tu. veux nous dirons l'amour de. Sa gloire. et ses revers.. Son. la patrie,. histoire chérie. Fera chez nos enfants revivre. les. aïeux.

Références

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