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Vives critiques de l OCA

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Academic year: 2022

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N ATIONALE

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L’

OCA, dans son rôle de veille citoyenne, soucieux de l’avenir, de la stabilité et de la sécurité de l’Algérie alerte dans un communiqué les plus hautes autorités du pays et l’opinion publique, concernant le projet de loi sur les hydrocarbures qu’«aucune opportunité valable» ne semble justifier : «Les décla- rations du ministre de l’Energie ainsi que celles de Sonatrach sont loin de nous ras- surer. Le premier affirme que cette loi a été élaborée après une concertation avec les cinq plus grandes compagnies pétro- lières internationales et des cabinets étran- gers. Les responsables de Sonatrach quant à eux, tirent la sonnette d’alarme, estimant que le groupe est en grande difficulté d’où l’urgence de la promulgation d’une nou- velle loi pour redynamiser le partenariat et augmenter la production en baisse», est-il écrit dans le communiqué. Et de souligner qu’au-delà de la question de la légitimité de l’actuel gouvernement pour adopter une loi qui engage l’avenir du pays et celui des générations futures, l’opportuni- té même de considérer une nouvelle loi sur les hydrocarbures ne fait pas consen- sus au niveau des experts algériens : «Cer- tains s’étonnent de la légèreté des argu- ments avec lesquels Sonatrach justifie le recours à une nouvelle loi sans quantifier ce qu’elle apporterait en terme de valeur ajoutée au pays dans les court, moyen et long termes», ajoute la même source qui note que le besoin de partenariat «est en général motivé par un besoin financier ou un besoin d’apport technologique. Or l’ar- gument du besoin financier ne tient pas notamment lorsque l’on rappelle l’achat de la raffinerie Augusta à un (1) milliard de dollars en 2018» soutient encore cette association. Cet investissement lourd, poursuit l’OCA, «aurait dû se faire dans l’amont pétrolier qui présente moins de risques et apporte une plus-value plus

importante. Quant au besoin technolo- gique, il est également inopportun, car l’ensemble des opérations est réalisé par le biais de sociétés de service déjà présentes en Algérie depuis des décennies dit-il.

«D’autres s’étonnent de la facilité et de la célérité avec lesquelles Sonatrach a acquis Augusta et a conclu des accords avec Total et Repsol sur le gisement TFT sans aucun besoin de révision de la loi», ajoute le communiqué qui évoque une hypothèque de Sonatrach et donc du pays. L’OCA affirme que des cadres de l’intérieur même de Sonatrach «alertent sur le fait

que le projet de loi accorde de larges liber- tés aux compagnies étrangères et réduit considérablement le contrôle de l’Etat, du ministère de l’Energie et de l’agence ALNAFT». Selon les explications de l’OCA, les dispositions fiscales prévues dans le projet de loi «sont bien plus avan- tageuses pour les investisseurs étrangers et réduisent les revenus de l’Etat algérien».

Les mêmes cadres de Sonatrach, ajoute le communiqué, «attirent» également l’at- tention sur les raisons de la non-parution des résultats des dernières années sur le site officiel d’ALNAFT représentant l’Etat-propriétaire : «Un véritable top management se doit de pouvoir insuffler une véritable dynamique sans fuite en avant et en incluant toutes les compé- tences», poursuit le communiqué qui pré- cise que la baisse inquiétante de la pro- duction des hydrocarbures dans le pays qui suscite polémique entre experts (pour certains depuis 2017 et pour d’autres depuis 2007), «a soufflé un vent de panique chez les dirigeants de Sonatrach qui au lieu d’expliquer les causes réelles de celle-ci (elle consisterait en une mau- vaise gestion des gisements), proposent de recourir à une nouvelle loi sur les hydro- carbures pour la contenir, avec des avan- tages aux partenaires étrangers contraires à l’avis d’une grande partie des cadres du secteur». Enfin l’OCA a tenu à rappeler que le processus de contrôle des res- sources algériennes et de Sonatrach est un aspect fondamental à prendre en considé- ration, notamment après le gel par le pré- sident Bouteflika du Conseil national de l’énergie (CNE) créé par décret présiden- tiel n° 95-102 du 8 avril 1995 sous la pré- sidence de Liamine Zeroual : «Le CNE est présidé par le chef de l’Etat et regroupe les ministres de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de l’Energie, des Finances et du gouverneur de la Banque d’Algérie et du délégué à la planification, soutient la même source qui souligne qu’en l’absence du contrôle du CNE, organe suprême de toute stratégie énergé- tique en Algérie, «aucune loi ne doit être adoptée».

Hocine Adryen

Loi sur Les hydroCarbures

Vives critiques de l’OCA

L’Observatoire citoyen Algérie (OCA), nouvellement créé, dénonce le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures et accuse le gouvernement de brader les richesses du pays.

LES SYNDICATS S’IMPLIQUENT

MARCHES ET GRÈVES ATTENDUES

AUJOURD’HUI À BÉJAÏA

OUTRE la 34ème marche hebdoma- daire de la communauté universitaire prévue pour aujourd’hui, une quinzai- ne de syndicats, organisations de la société civile, associations et partis politiques ont appelé aussi à des marches simultanées dans la matinée à partir de la maison de la culture jusqu’au siège du tribunal de Béjaïa.

Les trois syndicats autonomes de l’éducation en l’occurrence le CNA- PESTE, SNTE et UNPEF regroupés en coordination dite (CSA) qui ont l’habitude de marcher les lundis ont décidé de coïncider leur action avec celle des étudiants. Les forces de l’al- ternative démocratique regroupant une dizaine d’associations, organisations de la société civile, syndicats auto- nomes et partis politiques dont le SATEF, SNAPAP, PST, PT, AVO88, CST,GAA,LADDH, UGCAA, etc. ont décalé aussi leur marche qu’ils organi- sent d‘habitude les mercredis pour marcher eux aussi aujourd’hui avec les auatres forces et les étudiants à partir de la maison de la culture. Les deux manifestations devraient se mêler et rallier celle des étudiants et l’ensemble de la foule devrait ensuite converger vers le Palais de justice. Les forces syndicales, les formations poli- tiques et les organisations de la société comptent réclamer aujourd’hui, «la libération des détenus d’opinion et détenus politiques, la mise en œuvre d’un processus constituant ou une transition politique, rejeter la loi des hydrocarbures et et le scrutin prési- dentiel du 12 décembre prochain et exiger aussi le respect des libertés démocratiques, l’instauration un Etat démocratique et profondément social, dire non à la promulgation de nou- velles par le gouvernement actuel considéré «illégitime», contre la révi- sion de la loi de la retraite qui prévoit la baisse du taux des salaires soumis à la cotisation à hauteur de 80% et dire non au bradage des richesses natio- nales».

De Bejaia, N. Bensalem.

Le Pr. Chitour L’a quaLifiée de déni de souveraineté 

«La nouvelle loi sur les

hydrocarbures n’a pas lieu d’être»

LE PROFESSEUR Chems-Eddine Chi- tour estime que le moment n’est pas opportun, et que cette loi, qui donne l’im- pression d’être faite hâtivement, n’a pas lieu d’être.

« On ne peut pas élaborer une loi qui engage l’avenir du pays tout entier au pied levé. Il faut d’abord engager une réflexion dans le calme et la sérénité, pour se proje- ter sur l’avenir du pays d’ici 2030 et 2050 », a indiqué le Pr. Chitour, qui s’ex- primait avant-hier sur les ondes de la chai- ne 3 de la radio nationale. Il explique que l’énergie ne représente qu’un sous- ensemble d’une stratégie globale visant à développer le pays, alors que d’après lui « nous n’en prenons pas le chemin ». En outre, le plus grand reproche que fait le Pr.

Chitour à cette loi sur les hydrocarbures, c’est le problème de la concession qui est, selon lui, une sorte de dépossession.

« Vous donnez à une société étrangère la possibilité d’exploiter comme elle veut, à son rythme, ad vitam Aeternam, une par- celle de terre. Cela veut dire qu’on ne s’appartient plus, et d’une certaine façon c’est un déni de souveraineté.»

Pour le Pr. Chitour, les gouvernements algériens n’avaient pas de vision du futur.

« Jusqu’à présent, la vision des gouver- nants était de maximaliser la rente, et ça ne les intéresse pas de travailler dans l’aval, mais surtout en amont. Faire en sorte qu’on puisse forer et ramener des devises», a-t-il noté, avant d’ajouter que

« nous vivons au jour le jour. Nous indexons nos lois des finances comme d’habitude, sur la base du prix du baril de pétrole qui ne dépend pas de nous mais de l’OPEP, des Américains et des Saou- diens», a expliqué le Pr Chitour, avant d’ajouter que «malheureusement, nous n’avons pas de souveraineté sur notre loi des finances ». Pour lui, les compagnies pétrolières étrangères viennent unique- ment pour rendre le pétrole et le gaz natu- rel algérien « exportable », et elles ne lais- sent pas « un savoir-faire ».

Par ailleurs, le Pr. Chitour tire la sonnette d’alarme et fait savoir que le déficit finan- cier de l’Algérie se creuse d’année en année, se situant, cette année, autour de 68 à 70 milliards de dollars. Il prévient que d’ici 2021 à 2022 le pays sera à court, car

le prix du baril de brut aurait peu de chan- ce de regagner le sommet, qui est estimé à 175 dollars, pour permettre de rééquilibrer le budget. L’intervenant regrette que le pays en soit arrivé à ces extrémités, et explique cela par le fait qu’à partir des années 1980, le pays a perdu sa faculté d’innovation. « Nous avions un certain savoir-faire qui a été bradés notamment après l’instauration du programme anti- pénurie, encourageant les importations au détriment de la production nationale pour gagner la paix sociale », a-t-il constaté. Il estime qu’il est impossible pour l’Algérie d’être financièrement à l’aise, d’ici deux à trois années, prévenant que cette situation nous mènera à un retour au FMI, qui pré- voit comme conséquences la « négation du social », déplore-t-il. L’intervenant pointe du doigt les hommes politiques qui ne disaient pas la vérité au peuple et que l’Algérie va droit au mur. « Malheureuse- ment, l’Etat vit au-dessus de ses moyens et les Algériens ont une mentalité de pays riche, alors qu’on n’invente rien et qu’on ne fait que consommer la rente », a-t-il

indiqué. Lynda Louifi

(2)

N ATIONALE 3

LE PROJET de loi sur les hydrocarbures a été largement critiqué, comme il a suscité de vives réactions. Après une grande mobilisation citoyenne contre cette loi dans plusieurs villes du pays,

principalement à Alger où un

rassemblement a été tenu devant le siège de l’APN pour dire «non à cette loi qui hypothèque l’avenir du pays et celui des futures génération», les réactions de la classe politique fusent de partout. Il reste que le ministère de l’Energie est

convaincu de la nécessité «immédiate» de cette loi, qui a reçu l’approbation du Conseil des ministres.

Si la réaction des partis de l’oppositions était prévisible, celle des partis de l’ex alliance présidentielle, qui a depuis toujours applaudi les décisions du pouvoir, est une nouveauté. Ainsi, le FLN et le RND ont exprimé leurs réserves. La première force politique au Parlement se montre prudente concernant le contenu du texte tant sensible qui est rejeté par le peuple. Le FLN ne suit pas donc le gouvernement dans sa démarche pour ce qui est de ce dossier sensible. Le parti annonce de ce fait, une réunion avec son groupe parlementaire à l’APN pour

débattre du contenu des deux projets adoptés, dimanche, en Conseil des ministres, à savoir la loi sur les

hydrocarbures et la Loi de finances 2020.

Dans une déclaration envoyée à la presse, le FLN a indiqué qu’ « il n’y a aucun doute que le comportement des députés du groupe parlementaire du parti sera responsable, en droite ligne avec les aspirations des citoyens qui les ont élus et dans le cadre de l’intérêt national suprême, que le FLN s’est engagé, en toutes circonstances, à faire passer avant tous les calculs partisans ou intérêts personnels». Le RND a de son côté exprimé des réserves en plaidant pour l’ouverture d’un débat autour du dossier des hydrocarbures. Comme cela a été affirmé par des spécialistes, à l’instar du professeur Chemsseddine Chitour qui préconise un débat national, d’autant qu’une telle loi engage l’avenir de tout un pays. Dans un communiqué, le RND a indiqué qu’ «il s’agit de la principale ressource de l’économie, qui couvre l’essentiel des besoins du pays. Rien ne justifie l’application de ce texte dans l’immédiat». C’est donc du ressort du futur président élu d’ouvrir le débat,

notamment, sur le dossier des hydrocarbures avec l’implication des experts en énergie. Pour le RND, «tel qu’il a été adopté, il ligote le futur président», insistant sur la «nécessité de sécuriser les besoins des générations futures».

La non adhésion du FLN et du RND, qui détiennent la majorité des sièges à la Chambre basse du Parlement, rend l’adoption du projet de loi par le

Parlement difficile. En effet, si les députés s’alignent du côté des citoyens, étant leurs représentants, le projet de loi risque de ne pas être adopté, ce qui va être une première dans les annales de ces partis, qui ont adopté des années durant, les différentes politiques économiques, quoique controversées, comme ce fut le cas avec la fameuse planche à billet.

Le groupe parlementaire des

«Indépendants» dénonce, pour sa part, le fait de mettre sur la table, maintenant, ce projet de loi, demandant au Premier ministre de reporter l’examen du projet après l’élection présidentielle. Idem pour le sénateur, Abdelouahab Benzaim qui a déjà annoncé le boycott de la séance de présentation du projet de loi sur les

hydrocarbures au Parlement. Ali Benflis, qui a déposé sa candidature à la

magistrature suprême, plaide, lui aussi, en faveur du report du texte. «Il est

inconcevable dans cette situation particulière, caractérisée par l’illégitimité des institutions, en particulier du

gouvernement et du Parlement, d’agir sur le sort des richesses de l’Algérie», a-t-il écrit dans un communiqué posté sur sa page Facebook. Même son de cloche chez Abdelaziz Rehabi qui estime

«inconcevable qu’un gouvernement de gestion des affaires courantes, rejeté par le peuple tranche sur des dossiers importants dans la situation actuelle». Par ailleurs, le RCD appelle au «retrait pur et simple de ce projet, sorti des laboratoires des multinationales», estimant que «seul un pouvoir fort de la légitimité populaire pourra réviser la gestion du secteur de l’Energie».

Enfin, le syndicat des travailleurs de l’éducation (SATEF), plaide pour «le retrait immédiat de ce projet de loi jusqu’à désignation d’un nouveau gouvernement qui traduit les orientations du hirak».

L. A. A.

CLasse PoLitique, PersonnaLités nationaLes et syndiCats

Refus unanime

D

imanche, quelques heures après l’adoption par le Conseil des ministres du projet de loi controversé, le RND et le FLN ont vivement réagi à cette décision et ont marqué leurs distances. Ce qui, fatalement, aura quelques incidences, et non des moindres, sur le vote du pro- jet de loi au niveau du Parlement, à dominance FLN-RND.

Le RND, dirigé provisoirement par Azzedine Mihoubi, deuxième force politique au Parlement, s’est montré prudent vis-à-vis de ce projet de loi et a manifesté des réserves en plaidant pour l’ouver- ture d’un débat autour du dossier des hydrocarbures. «Il s’agit de la principale ressource de l’écono- mie, qui couvre l’essentiel des besoins du pays. Rien ne justifie l’application de ce texte dans l’immédiat», estime le RND pour qui «il échoit au Président élu d’ouvrir le débat sur le dossier des hydrocarbures et la diversifi- cation de l’économie, et auquel participeront les experts dans

l’énergie et des spécialistes dans tous les domaines économiques et de l’investissement».

Dans son communiqué, le RND relève que «tel qu’il a été adopté, (ce projet de loi ndlr) ligote le futur président», avant de souli- gner «la nécessité de sécuriser les besoins des générations futures».

«Les lois d’une telle importance et leurs retombées sur l’opinion, en ce qu’elles charrient comme lectures et craintes, imposent un débat national pour dissiper tout malentendu et opacité car il est lié à la souveraineté écono- mique», souligne encore le texte.

Plus loin, le RND croit savoir que

«la logique commande d’enrichir le nouveau texte de propositions qui renforcent la transparence»

lors de la signature des contrats et

«permettre à l’Etat de renforcer son contrôle sur l’activité et le rôle des sociétés algériennes opé- rant dans le domaine». De son côté, le FLN, qui reste silencieux quant à sa participation à la prochaine élection présidentielle,

contrairement à son «allié», le RND, s’est lui aussi montré pru- dent quant au texte qui fait l’objet d’un rejet populaire et de vives critiques de la part des experts.

Le FLN, qui a la majorité au Par- lement, refuse de donner son

«quitus», fait rarissime, au gou- vernement Bedoui dans ce dos- sier sensible. La direction de l’ex-parti unique a annoncé, dans une déclaration écrite envoyée à la presse, une réunion avec le groupe parlementaire du parti à l’APN pour débattre du contenu des deux projets adoptés ce dimanche en Conseil des ministres : la Loi sur les hydro- carbures et la loi de finances 2020.

Selon le FLN, «il n’y a aucun doute que le comportement des députés du groupe parlementaire du parti sera responsable, en ligne avec les aspirations des citoyens qui les ont élus et dans le cadre de l’intérêt national suprê- me, que le FLN s’est engagé, en toutes circonstances, à faire pas-

ser avant tous les calculs parti- sans ou intérêts personnels».

Quant aux Indépendants, ils ont demandé au Premier ministre de reporter l’examen du projet après l’élection présidentielle, en affir- mant qu’«il est avec le peuple».

Dimanche, à l’appel d’ONG de la société civile et d’experts, des centaines de milliers d’Algériens avaient manifesté dans les grandes villes du pays pour dénoncer ce projet de loi sur les hydrocarbures et, surtout, mettre en garde un gouvernement à la durée de vie limitée contre un tel aventurisme dans un secteur aussi sensible pour l’économie et l’avenir de l’Algérie.

Que ce soit au sein des associa- tions de la société civile, des organisations d’experts que de spécialistes du dossier énergé- tique, dont le Pr Chitour ou l’ex- ministre de l’Hydraulique Abdel- madjid Attar, tous préviennent contre une telle décision et, sur- tout, se posent cette question simple : pourquoi maintenant,

alors qu’une élection présiden- tielle est prévue dans deux mois ? Pourquoi une telle précipitation ? Tous les experts algériens s’inter- rogent sur la politique énergé- tique que veut mettre en place un gouvernement à la durée de vie limitée au 12 décembre prochain.

La rue algérienne reste mobilisée contre ce projet de loi et ne déco- lère pas, et a montré, dans sa démonstration de force de dimanche qu’elle restera mobili- sée pour empêcher l’irréparable, le vote du projet par le Parlement.

Il reste que le gouvernement, d’ici à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, peut et doit faire marche arrière. Il y va de l’intérêt du pays et de son potentiel énergétique. D’autant que la conjoncture actuelle n’est pas à de telles décisions mais à un règlement de la crise politique qui ouvrira la voie à une détente sur tous les fronts, politique, éco- nomique ou social.

Boualem Alami

Projet de Loi sur Les hydroCarbures

L’onde de choc a touché le FLN et le RND

L’onde de choc de la

dénonciation unanime des

Algériens, la société civile

au premier rang, du projet

de loi sur les hydrocarbures

adopté dimanche en

Conseil des ministres, s’est

encore élargie, à la surprise

générale, aux partis du

pouvoir, le FLN et le RND,

fragilisés pour leur soutien

indéfectible au clan de

Bouteflika.

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N ATIONALE

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ECONOMIE CIRCULAIRE

Zerouati présentera prochainement une feuille de route

UNE FEUILLE de route visant le développement de l’économie circulaire en Algérie sera présentée prochainement au gouvernement, a indiqué hier à Alger la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati.

Intervenant lors des premières assises nationales sur l’économie circulaire, la ministre a précisé que cette feuille de route, inspirée de la Stratégie nationale de gestion intégrée des déchets (SNGID 2035), a été élaborée par des experts nationaux et étrangers, en s’appuyant sur l’expertise d’un bureau d’études international et en s’inspirant des expériences de neuf pays leaders dans ce domaine. Ce plan de travail comporte sept axes

principaux et 86 opérations, a-t-elle expliqué. Ces experts se sont référés aux résultats des trois assises régionales, organisées depuis la fin 2018 respectivement à Blida,

Boumerdes et Ghardaïa, et auxquelles ont pris part plus de 1.500 spécialistes, représentant des départements ministériels, des producteurs locaux, des agents économiques publics et privés, des experts et chercheurs et des associations. Les travaux de ces assises ont abouti à l’élaboration de près de 300 recommandations, qui ont été présentées lundi aux participants aux assises nationales. Des

commissions intersectorielles, composées d’experts et de

compétences avérées, seront mises en place au niveau des ministères pour la mise en œuvre de cette démarche, une fois adoptée par l’éxécutif, a-t-elle avancé. Détaillant les sept enjeux et axes prioritaires de la feuille de route, le secrétaire général du ministère l’Environnement, Kamel Eddine Belatrache, a indiqué qu’il s’agit de donner une place à l’économie circulaire aux niveaux local et national à travers la sensibilisation des

décideurs et des porteurs de projets sur son importance, de développer sa culture et d’encourager l’innovation en la matière. L’économie circulaire représente un modèle économique visant la production de marchandises et de services en minimisant la consommation des matières premières comme l’eau et l’énergie, mais également une diminution

significative des déchets à travers la limitation des chaines des matières.

La quantité des déchets produits en Algérie a substantiellement progressé ces dernières décennies pour atteindre 34 millions de tonnes en 2016, dont 13 millions de tonnes de déchets

ménagers. Cette quantité devrait passer à 73 millions de tonnes en 2035. La valorisation de ces déchets offrira à l’Algérie un gain économique de 40 milliards de DA annuellement et pourrait générer 100.000 emplois, dont 40.000 emplois directs, a indiqué la ministre lors de cette rencontre coïncidant avec la journée arabe de l’environnement, célébrée le 14 octobre de chaque année, et organisée cette année autour du slogan: «Nos déchets: des gisements perdus».

M. B.

DES PROJETS relatifs à des solutions informatiques nova- trices conçues par des Algé- riens dans le cadre du program- me villes intelligentes initié par l’Agence nationale de promo- tion et de développement des parcs technologiques (ANPT), seront lancés avant la fin de 2019, a annoncé le directeur général de l’Agence, Abdelha- kim Bensaoula.

«L’ANPT a lancé en 2017 plu- sieurs projets de conception algériennes entrant dans le cadre du développement de villes intelligentes ou Smart City, dont certains ont été réali- sés et seront déployés avant la fin de 2019», a indiqué M.

Bensaoula, dans un entretien à l’agence officielle.

Parmi ces projets figure un outil d’identification intelligen- te des sites à valeur culturelle répartis à travers le territoire national, permettant aux tou- ristes nationaux et étrangers de

les localiser via une application à télécharger sur Smartphone ou tablette.

«Dès qu’une personne passe par un site culturel, une notifi- cation lui sera émise à son por- table par une borne installée au niveau de chaque site. Il suffit ensuite pour le visiteur, s’il le désire, de scanner le code QR du site via son portable pour avoir toutes les informations pertinentes le concernant ainsi que sa relation avec les sites les plus proches», a-t-il expliqué.

L’outil permet de rechercher, communiquer et accompagner l’utilisateur de façon innovante en suggérant à l’utilisateur des activités en fonction de ses envies et/ou de sa géolocalisa- tion, a-t-il relevé, ajoutant que la majorité des sites à valeur culturelle du pays ont été réper- toriés et peuvent être consultés à travers également une plate- forme dédiée. M. Bensaoula a indiqué que ce projet, qui est

«fin prêt», a été présenté, récemment, par l’ANPT au ministère de la Culture, «dont l’agence n’attend que le feu vert pour le mettre en ligne», a- t-il ajouté.

Il a affirmé que ce projet per- mettra, à terme, au ministère de la Culture «d’avoir, par exemple, une cartographie nationale de l’ensemble des sites à valeur culturelle du pays et faire le suivi et un feedback efficace des visiteurs».

Un autre projet de portée natio- nale concerne, quant à lui, le développement d’outils infor- matiques permettant la gestion intelligente dans le domaine de la sécurité chimique, de la pol- lution et du contrôle de l’eau.

«La présentation de ce projet, qui est également «fin prêt», est prévu dans deux semaines», a- t-il précisé.

L’ANPT prévoit aussi de lancer avant la fin de l’année d’autres projets portant notamment sur

l’e-parking et l’éclairage intel- ligent. Il a expliqué que les grandes villes d’Algérie, dont la capitale, sont embouteillées.

Alger, par exemple, suffoque et les places de stationnement sont rares, a-t-il relevé, ajoutant que face à ce constat, l’ANPT propose des solutions inno- vantes de gestion électronique des parkings ainsi que la ges- tion de l’éclairage public.

M. Bensaoula a affirmé que ces projets entrent dans le cadre de la stratégie du secteur relative à la mise en place de l’infrastruc- ture minimale pour favoriser le déploiement de solutions de ville intelligente.

Depuis le début des activités en 2012, les incubateurs de l’ANPT ont accompagné plus de 350 projets innovants.

Durant l’année dernière, plus de 20 startups sont sorties de l’incubateur de Sidi Abdallah et 25 sont en phase d’incubation.

S. Ould Brahim

viLLes inteLLigentes

Des projets de solutions novatrices lancés avant 2020

C’

est ce qu’a affirmé hier le directeur géné- ral de la compagnie Salama Assurances, Mohamed Benarbia, lors de la présenta- tion du bilan consolidé arrêté au 30 septembre dernier, en présence des directeurs régio- naux de la compagnie en ques- tion. A ce propos, il a souligné l’absence d’actuaires «quali- fiés «à même de jouer leur rôle en termes d’évaluation et de contrôle de provisions tech- niques «correctes «des compa- gnies d’assurances. Une situa- tion qui ouvre une brèche devant les assureurs procédant à tort et à travers à des remises au profit de leurs clients sans pouvoir respecter les délais d’indemnisation en cas de sinistre.

La loi de 2006, poursuit Benar- bia, évoque la mission de l’ac- tuaire mais sans aborder les profondeurs de ce métier si important pour la régulation du

marché des assurances. Il esti- me qu’avec le nouveau projet de loi sur les assurances, il incombe à l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) de jouer un rôle plus efficace à l’effet de booster le marché et d’exploiter tout le potentiel que recèle l’Algérie dans le domaine des assurances. Relevant dans ce sens que le retard accusé sur le plan juridique laisse ce secteur à la traîne de ce qui a été réali- sé en la matière dans les pays voisins.

Benarbia a fait savoir, dans la foulée, que Salama Assurances, qui a atteint un cumul de pro- duction de 4 113 millions de dinars, soit une hausse de 13%

par rapport à l’année précéden- te, mise dans son portefeuille sur les produits les plus ren- tables, notamment des branches classées «risques divers». Ces dernières, tient-il à clarifier, ont enregistré, entre

2018 et 2019 un taux de crois- sance de 9%, plaçant ainsi cet assureur en tête du marché privé national pendant cette période.

Quant à la branche assurances automobiles, Salama a enregis- tré un chiffre d’affaires de 1 900 millions contre 1 728 millions de dinars, soit une hausse de 9, 93%. Un taux que justifie, d’une part la sélectivité dans la clientèle adoptée par Salama Assurances, dit-il, et d’autre part les remises appli- quées, de manière anarchique, par certains assureurs.

Pour ce qui est du produit assu- rance agricole, Benarbia a fait observer que beaucoup de contraintes ont été rencontrées sur le terrain, notamment avec certaines banques publiques

«peu coopérantes «et l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui, précise-t- il, imposent des règles favori- sant la concurrence déloyale.

Citant à ce titre que le taux de croissance réalisé par la com- pagnie dans cette branche a connu, entre 2018 et 2019, une baisse sensible de 27%.

L’autre cheval de bataille de Salma Assurances est le respect des délais d’indemnisation qui, aux dires de son premier res- ponsable, ne dépassent pas deux mois, promettant de le ramener dans le futur à un mois.

Le DG de Salama Assurances a appelé, par ailleurs, les direc- teurs régionaux à plus

«d’agressivité» sur le marché afin d’améliorer d’ici à la fin de l’année en cours les résultats en termes de nombre de contrats conclus, accompagnés, d’une augmentation des montants, signifiant dans ce sens que cette mission demeure «pas facile» dans un marché mono- polisé par un secteur public peu performant.

Aziza Mehdid

marChé des assuranCes

ANARCHIE ET POTENTIEL PEU EXPLOITÉ

Le marché des assurances

en Algérie connaît une

stagnation inquiétante, due

principalement à la

conjoncture économique

actuelle défavorable, que

vient aggraver une

anarchie ambiante dans ce

secteur depuis des

décennies.

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N ATIONALE 5 LES NIDS DE L’INSECTE SE PROPAGENT 2440 piqûres de

scorpions en huit mois à ghardaïa

EN DÉPIT de la fin des grandes chaleurs, les scorpions sont toujours là et les morsures de scorpion ne pardonnent toujours pas surtout lorsque la victime est un vieillard ou un enfant en bas âge. Et c’est ce qui est malheureusement le cas pour ce vieil homme et de cette fillette de huit ans, qui ont été piqués par un gros scorpion venimeux

respectivement à El-Menia et à Ghardaïa.

Evacué vers l’hôpital Mohamed Chaabani d’El-Menia, le malheureux homme âgé de 70 ans, a rendu l’âme en dépit des soins intensifs qui lui ont été prodigués.

Quant à la pauvre fillette elle est décédée dans les mêmes circonstances à l’hôpital de Ghardaïa, après plusieurs heures de souffrances insupportables. Selon des témoignages, l’insalubrité, l’imprudence et l’inconscience ont été semble-t-il fatales à ces deux pauvres victimes. Il ne va pas sans rappeler, qu’il s’agit donc là, de deux décès des suites des morsures de scorpions, enregistrées à travers la Wilaya de Ghardaïa, en huit mois de temps.

Faute de campagnes de sensibilisation sur les morsures d’origine Scorpionique, des mesures d’hygiène et de salubrité des quartiers et des habitations ainsi que d’un éclairage publique approprié de certains quartiers qui devaient être prônées et lancées par la direction de la santé publique et autres services de la Wilaya de Ghardaïa, en sont les causes principales de l’amplification des nids de scorpions.

Cependant, les piqûres et les envenimations Scorpioniques sont la première cause d’intoxication et des décès à la wilaya de Ghardaïa avec 2440 cas déclarés depuis le début du mois de Janvier 2019. «La première cause d’intoxications, ce sont les piqûres et les envenimations scorpioniques», selon les chiffres rendus publics par la direction de la Santé public de la wilaya de Ghardaïa.

A travers la Wilaya de Ghardaïa, les Daïras : de Guerrara et de Metlili ont battu le record en matière de piqures de scorpions avec respectivement, 490 et 482 cas. Suivi par les Daïras de Ghardaïa avec 409 cas, (dont 01 décès), Bounoura avec 291 cas, Berriane avec 241 cas, El-Menia, avec 175 cas, (dont 01 décès), Daïa avec 153 cas, Mansourah avec 123 cas et Zelfana avec 76 cas de piqures.

Durant cette période de grande et moyenne chaleur, les dispensaires en pharmacovigilance, à travers la Wilaya de Ghardaïa, assurent une permanence très rigoureuse pour toute éventuelle piqure.

Approximativement, sur l’ensemble de la wilaya, les sérums

antiscorpioniques ont été injectés à pas moins de 830 personnes victimes de piqures de scorpions. Excepté pour le dispensaire du quartier Belghanem qui en dispose pas de sérums antiscorpioniques. C’est dire que les victimes piquées par un scorpion à Belghanem ou à la palmeraie de Ghardaia, seront appelées à se déplacer jusqu’au dispensaire de Baba-Saad ou de Daia. Juste le temps de mourir en cours de route.

De Ghardaïa, Aissa Hadj Daoud LES MISSIONS médicales des spécialistes

du CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou dans les Hauts-Plateaux et dans le sud du pays, notamment dans la wilaya de Taman- rasset, sont devenues très courantes au cours de ces vingt dernières années.

Cette fois-ci encore, les médecins spécia- listes du CHU Nedir-Mohamed, plus forts que jamais de la maîtrise de la science médicale, volent au secours des malades de la wilaya de Tamanrasset.

Ce n’est pas moins de 24 praticiens d’une compétence avérée, équipe conduite par quatre professeurs, qui sont depuis samedi dernier, dans cette wilaya du sud du pays ; mission qui s’étalera jusqu’au 21 octobre prochain.

A noter qu’à cette équipe, sont associés des maîtres assistants, des résidents et des auxi- liaires médicaux en anesthésie. Selon le communiqué du service de la communica- tion du CHU Nedir Mohamed, cette équipe

englobe plusieurs spécialités dont la chi- rurgie générale, l’urologie, la traumatolo- gie, et la chirurgie infantile interviendra à l’EPH de Tamanrasset».

«Les spécialistes en cardiologie, en méde- cine interne et en dermatologie, précise le communiqué, se rendront, eux, dans la wilaya déléguée d’Aïn Guezem (500 kms du chef-lieu de Tamanrasset), alors que les pédiatres et les spécialistes en ophtalmolo- gie exerceront à In Salah (900 km du chef- lieu de Tamanrasset)»pour leur part la cel- lule de communication du CHU Nedir- Mohamed fait savoir aussi que la réparti- tion des spécialités sur les trois sites a été arrêtée selon la demande exprimée locale- ment. Elle est parfois dictée par le service assuré, comme c’est le cas pour la chirur- gie, laquelle ne peut être pratiquée en dehors de l’EPH de Tamanrasset, seul éta- blissement dans la région à être équipé de blocs opératoires.

Notons aussi, que cette mission, menée du 12 au 21 octobre, est la quatrième du genre durant de l’année en cours dans la wilaya de Tamanrasset, après une première, du 3 au 9 mars, qui a touché l’endocrinologie, la médecine interne, la chirurgie générale, la chirurgie infantile, l’urologie et l’ophtal- mologie. Une seconde mission menée du 22 au 28 juin, a été consacrée exclusive- ment à la chirurgie digestive et à l’urologie.

Alors que la troisième a été menée à la fin du mois de juillet dernier.

Il faut relever enfin que toujours dans le cadre de soutien aux hôpitaux du sud du pays, une autre mission médicale du CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou a été effec- tuée dans la wilaya de Ghardaïa du 6 au 12 juillet dernier. Elle a touché les spécialités de neurologie, de cardiologie, de rhumato- logie, de l’oncologie et enfin chirurgie générale.

De notre bureau, Saïd Tissegouine

Chu de tiZi ouZou

Des médecins au secours des malades à Tamanrasset

L’

appel à la grève a été lancé à travers les réseaux sociaux par des enseignants qui se sont organi- sés dans le cadre d’un collectif national. Ces derniers dénon- cent l’«injustice» faite à leur égard par rapport à leurs col- lègues du moyen et du secon- daire qui «sont chargés unique- ment de l’enseignement», déplorent-t-ils.

«Au moyen et au secondaire, les profs assurent les cours, au primaire, en plus des cours on fait de l’éducation, de la sur- veillance pendant la récréation, on s’occupe de la cantine et on accompagne parfois les élèves», déclare une enseignan- te via une page Facebook desti- née à l’enseignants du primai- re.

Ainsi les instituteurs de ce cycle réclament une classifica- tion du rang de l’emploi au niveau de base, assimilée à celle des enseignants des autres cycles.

Il est à noter que ce mouvement de protestation qui succède à celui organisé lundi passé, a eu lieu en réaction aux dernières déclarations du ministre de l’Éducation nationale Abdelha- kim Belabed, à propos de leur rémunération «qui leur permet un cadre de vie digne».

C’était la goutte d’eau qui a débordé le verre, affirme un autre enseignant sur la même page Facebook.

Dans leur plate-forme de revendications, les instituteurs protestataires exigent l’amélio- ration de leurs conditions de

travail à travers la mise à leur disposition de l’ensemble des moyens pédagogiques néces- saires mais aussi des manuels et des livres scolaires pour chaque niveau.

Ils ont aussi réclamé l’unifor- misation des fiches techniques et des approches pédagogiques pour les manuels scolaires de tous les niveaux du cycle pri- maire.

Aussi ils ont revendiqué la limitation des missions des enseignants du primaire au volet pédagogique uniquement et de les dispenser des séances de l’éducation sportive ou de surveillance des élèves.

Ces enseignants ont aussi récla- mé la «sécurisation» des écoles primaires et l’établissement d’une journée pour la réception

des parents d’élèves, afin d’éviter l’anarchie au sein de ces établissements.

Par ailleurs, ces enseignants qui ont aussi observé une jour- née de grève hier, ont réclamé l’application du décret du mois d’octobre 2014, portant sur la promotion des enseignants du cycle primaire vers la 12e caté- gorie, en plus de la réduction des heures de travail et de l’abrogation de la note obli- geant ces enseignants à assurer des cours de soutien dans les établissements.

Enfin, ils ont dénoncé la sur- charge des classes dans ce palier ainsi que la non-prise en charge de leurs doléances au niveau des établissements sco- laires.

Lynda Louifi

iLs dénonCent des Conditions de travaiL déPLorabLes

Grève surprise des enseignants du primaire

Une grève surprise a été déclenché hier par les enseignants du cycle primaire au niveau de plusieurs établissements scolaires dans le pays. Des rassemblements ont été également organisés devant les directions de l’éducation, pour dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles ils exercent

et exprimer leurs revendications qui n’ont pas trouvé d’écho de la part de la tutelle.

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M ONDE

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RÉFÉRENDUM AU SAHARA OCCIDENTAL manifestation de soutien à Paris

LA COMMUNAUTÉ sahraouie d’Europe et les participants à la grande manifestation, samedi à la Place de la République à Paris, ont appelé la France à jouer un rôle positif dans la résolution du conflit au Sahara occidental, exigeant de l’ONU une date précise pour la tenue d’un référendum d’autodétermination. Les associations de la diaspora sahraouie en Europe et particulièrement celles de France, ainsi que les associations, organisations et personnes solidaires avec le peuple sahraoui en France, en Europe, en Afrique se sont rassemblées samedi, journée commémorant l’unité nationale sahraouie. Les manifestants ont appelé la France à jouer un rôle positif dans la résolution du conflit au Sahara occidental en cessant de privilégier le point de vue du Maroc, ce qui encourage ce dernier à toujours empêcher l’autodétermination du peuple sahraoui, rappelant que la France avec cette position participe à la non organisation du référendum d’autodétermination promis aux Sahraouis depuis 1991. Ils ont insisté sur l’urgence de doter la Mission de l’ONU des prérogatives qui lui permettent de contrôler le respect des droits de l’homme au Sahara occidental. En effet ces droits sont systématiquement violés par la puissance occupante, le Royaume du Maroc, situation régulièrement dénoncée par l’ensemble des ONG humanitaires et des associations pour la défense des droits de l’homme, au niveau international. En lui refusant ce mandat, la France au sein du Conseil de sécurité peut être tenue responsable des traitements cruels, tortures et emprisonnement des civils sahraouis, affirment les participants. La diaspora et les associations ont également dénoncé la décision de l’Union européenne (UE), où la France est une voix dominante, de «renouveler les accords commerciaux avec le Maroc en violation du droit européen défini par les trois décisions de la Cour de Justice européenne, la CJUE, en 2016 et 2018 qui rappellent la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources en conditionnant toute activité

économique à son consentement».

Prenant la parole, Mustafa Bachir Sayed, ministre sahraoui de la Diaspora et des territoires sahraoui occupés, s’est dit «très heureux de voir ce nombre impressionnant de drapeaux de la République Sahraouie ici à la Place de République en plein coeur de Paris».

«Je tiens à féliciter les organisateurs de cette grandiose manifestation de soutien au peuple sahraoui, je félicite notre diaspora établie un peu partout dans le monde. Je remercie toutes les organisations, partis, personnalités ici présents pour afficher leurs soutiens à notre cause juste et légale», a -t-il soutenu. Par la même occasion, ajoute le ministre sahraoui, «je lance un appel au président Macron et son

gouvernement pour leur dire qu’il est temps de corriger vos erreurs et d’arrêter votre alignement avec l’occupant marocain».

R. I.

UN ACCORD sur le Brexit, à l’amiable, avec le Royaume-Uni est possible dès cette semaine, a estimé lundi le vice-Premier ministre irlandais après un week-end de discussions intenses entre les Britanniques et l’UE. «Un accord est possible et c’est possible ce mois-ci. C’est peut-être même possible cette semaine, mais nous n’y sommes pas encore», a déclaré Simon Coveney.

«Comme l’a dit hier Michel Barnier, négo- ciateur de l’UE, il y a encore beaucoup de travail à faire et j’espère que nous pourrons progresser encore aujourd’hui», a-t-il ajou- té. «Sur le Brexit, moins on en dit mainte- nant, mieux c’est», a estimé M. Coveney.

«Je pense que ce que nous essayons de faire est assez clair, mais il y a maintenant des discussions techniques assez détaillées et je pense que nous devons donner le temps et l’espace nécessaires à cela», a-t-il insisté. Deux de ses homologues de l’UE

ont partagé cet espoir à leur arrivée à Luxembourg pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn pense également qu’un accord est possible après l’évolution constatée sur la position britannique et le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell a déclaré «espérer» un tel accord. Michel Barnier a informé les ambassadeurs de l’UE à la fin de la journée de dimanche après un week-end d’entre- tiens entre fonctionnaires qualifiés d’»intenses» et de «constructifs».

Mais aucune avancée décisive n’a été réali- sée à ce jour. «Les solutions esquissées ne sont pas encore formalisées dans un texte qui les rend juridiquement solides et opéra- tionnelles. Tant qu’il n’y aura pas de texte, il n’y aura pas d’accord», a averti lundi le représentant d’un Etat membre. «Les dis- cussions continuent lundi, mais les délais

sont très serrés pour le sommet de jeudi», a-t-il souligné.

M. Barnier participera mardi à Luxem- bourg à une réunion des ministres des Affaires européennes de l’UE et les infor- mera des résultats de ses discussions lundi avec ses interlocuteurs britanniques. Jeudi les chefs d’Etat et de gouvernements des 27 décideront au cours de leur sommet de la suite à donner aux négociations avec Londres.

Le Royaume-Uni doit quitter l’UE le 31 octobre. «Un report de cette date sera nécessaire pour conclure dans tous les cas de figures, en cas d’accord, en cas d’échec des pourparlers ou s’il faut poursuivre les négociations», a soutenu un diplomate européen de haut rang.

«Mais il doit être demandé par le Premier ministre britannique Boris Johnson», a-t-il insisté.

R. I.

brexit

Un accord possible cette semaine selon l’Irlande

D

es milliers d’habitants ont fêté dimanche soir dans les rues de Quito l’accord entre le mouvement indigène, fer de lance de la contestation, et le gouverne- ment du président Lenin More- no, qui a accepté de retirer son décret controversé supprimant les subventions au carburant.

Mais vient désormais l’heure des comptes.

Le pays a été à l’arrêt pendant près de deux semaines, entre blocages de routes, écoles fer- mées, transports publics quasi inexistants et puits pétroliers d’Amazonie à l’arrêt, ce qui a suspendu la distribution de près de 70% de la production de brut. Il a aussi été secoué par une vague de manifestations dont le bilan est lourd: sept morts, 1.340 blessés et 1.152 arrestations, selon le bureau du Défenseur du peuple, orga- nisme public de défense des droits. Rien qu’à Quito, le

bâtiment de l’Inspection des finances a été incendié par des manifestants masqués, de même que les locaux de la chaîne Teleamazonas. De nom- breux édifices ont subi des dommages lors des affronte- ments avec les forces de l’ordre.

Dimanche, avant qu’une issue à la crise ne soit trouvée, la Chambre de commerce de Quito prévenait: «Le blocage de routes, les attentats contre les entreprises, l’interruption de services basiques, les dégâts contre les puits pétroliers et les stations de pompage de pétrole provoquent des pertes de plus de 200 millions de dollars par jour, ce qui affecte directement l’emploi et l’économie de tous les citoyens».

Le tourisme, troisième source de revenus de l’Equateur der- rière l’exportation de bananes et de crevettes, figure parmi les secteurs touchés.

En 2018, le pays a reçu 1,4 mil- lion de touristes, 11% de plus qu’en 2017, pour des recettes de 2,4 milliards de dollars. Ces derniers jours, beaucoup de compagnies aériennes ont annulé leurs vols vers ou depuis Quito, et de nombreux hôtels ont souffert d’annula- tions de touristes étrangers effrayés par la situation chao- tique. «Les pertes sont d’envi- ron cinq millions de dollars par jour», a déclaré dimanche à la télévision la ministre du Tou- risme, Rosi Prado del Holguin.

L’exportation de fleurs cou- pées, autre grande activité de l’Equateur, a elle aussi souffert.

L’association nationale de pro- ducteurs et exportateurs de fleurs, Expoflores, s’est décla- rée en état d’urgence, évoquant des pertes de plus de 30 mil- lions de dollars affectant les 300.000 familles travaillant dans ce secteur. Les mesures annoncées début octobre par le

président Moreno, en échange d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI) de 4,2 mil- liards de dollars, visaient juste- ment à redresser une économie plombée par un déficit de 1,5 milliard de dollars (près de 5%

du PIB), pour une dette publique en forte hausse, à 36,2% du PIB. La suppression des subventions au carburant devait réduire le déficit à 230 millions (sous les 1%) et per- mettre d’atteindre un excédent budgétaire en 2020. Désormais,

«avec l’annonce que le décret sera remplacé par un autre, cela signifie probablement que l’économie ne sera pas aussi grande qu’attendue», observe Alberto Acosta Burneo, analys- te économique. Mais «ne prendre aucune mesure n’est pas une alternative, car ce serait une grande infraction à l’ac- cord noué avec le FMI et les fonds n’arriveraient plus».

R. I.

Crise en equateur

Fin des manifestations anti-plan social du FMI

L’Equateur sort avec soulagement lundi d’une crise sociale sans précédent, marquée par des manifestations violentes et une paralysie de 12 jours, mais la facture, tant économique

que morale, va être lourde pour le pays andin.

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