P. M OESSINGER A. K OERFFY
Équité et altruisme dans le partage pragmatique
Mathématiques et sciences humaines, tome 50 (1975), p. 5-14
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*
EQUITE
ET ALTRUISME DANS LE PARTAGEPRAGMATIQUE
P. MOESSINGER et A. KOERFFY
Le partage
pragmatique,
dont ledéveloppement
est dû au mathématicienpolonais
H. Steinhaus(1948)
se définit par unerègle simple :
l’undivise,
l’autre choisit. S’il a lieu entre deux personnes, l’un des
participants,
que nous
appellerons
le"partageur",
divise l’ensemble à partager en deux parts en sachant quel’autre,
que nousappellerons
le"choisisseur",
choisiraparmi
ces deux parts cellequ’il préfère,
le partageur obtenant l’autre part."Ainsi,"
écritSteinhaus,
"chacun des deuxpartenaires
devientindépendant
de l’autre parcequ’il
est sûr d’obtenir au moins cequ’il
considère être la moitié de
l’objet
à diviser sans se soucier de l’autre :il n’a
qu’à
suivre la méthodequi
vient d’être décrite "(1949,p.315).
Cetteaffirmation
appelle
deux remarques. "Premièrement,
le droit que chàcun reconnaît à l’autreprocède
d’unedouble
origine
dont le partagepragmatique
tire son intérêt et une certaineambiguïté.
D’une part, avant de commencer le partage il faut que chacun reconnaisse laparticipation
del’autre,
et d’autre part il faut que chacun accepte larègle
dujeu.
Reconnaître laparticipation
de l’autre revientà lui conférer un droit sur l’ensemble à partager, mais sans définir la part
qui
lui revient.Accepter
larègle, c’est,
pour le partageur, reconnaître* Comme nous l’a fait remarquer G.Th.
Guilbaud, "praxêologique"
eût mieuxconvenu pour
qualifier
le partage de Steinhaus. En effet"pragmatique"
rappelle
trop les théories de l’efficacité et dusuccès,
tandis que lapraxéologie, plus générale
et souvent associée auxproblèmes
dedécision,
estune théorie de l’action y
compris
les valeurs(cf. Petruszewycz, 1965).
Nousavons conservé le terme
"pragmatique" qu’utilise
le traducteur de Steinhaus(1949)
parce que l’idée fondamentale de Steinhaus réside dans le fait que la méthodegarantit
à chacun une part au moinségale
à cellequi
luirevient,
insistant ainsi sur le fait que le partage ne peut pas échouer.
au choisisseur un droit sur une part v. telle
que 1/2 v.
1. Pour leJ 2 J
choisisseur,
c’est 1
reconnaître au partageur un droit sur une partv. 1
telleque 0
v i 2
* Le partageur peut donc s’assurer auplus
la moitié del’ensemble à partager, le choisisseur au moins la
moitié, profitant
éventuellement d’une erreur d’estimation du partageur. Il
s’agit la,
bienentendu,
d’uneanalyse
ex post : une erreurd’estimation
du partageur peut êtreprofitable
auchoisisseur,
tandis que si le partageur coupe deuxparts entre
lesquelles
il estindifférent,
une erreur d’estimation du choisisseur ne peut lui êtreprofitable.
Enrevanche,
avant le partage, sichacun est intéressé par l’ensemble à partager comme le suppose
implicitement Steinhaus,
le partageur est sûr d’obtenir la moitié(il
saitqu’il
peutempêcher
l’autre d’obtenirplus
de la moitié etqu’il
peut obtenir au moins lamoitié).
S’il estcohérent, ï 1
’prendra
p la décision de diviser(1/2 , 1/2) 2 ’ 1
le fait
qu’ éventue l lement
iln’y parvienne
pas exactement n’ af fe ct ant passa décision. Le choisisseur est dans une situation différente car il est
placé
devant un choixdéjà
effectué par l’autre.Toutefois,
avant l’action dupartageur, le choisisseur devrait s’attendre à être indifférent entre les deux parts. On entrevoit ainsi le double
point
de vue de ce en fonction dequoi
onprend
une décision et cequi
peut en modifier lesconséquences,
unefois la décision
prise.
Le fait de dire que chacun est sûr d’obtenir au moinsce
qu’il
considère être la moitié de l’ensemble à partager résulte d’une confusion entre ces deuxpoints
de vue.Deuxièmement,
et cette remarqueprolonge
lapremière,
lesparticipants
peuvent trèsbien,
en conservant la mêmerègle
de partage, s’attribuer des droitsinégaux.
Si nousappelons d.
le droit de i etd.
le droitde j
et. !
2 .J...
si par
exemple d. M 1
etd. = -r ,
l’ensemble une foisdivise,
le choisisseur1 3 j 3
peut choisir soit la
grande
part, soit le double de lapetite.
Oncomprend
dans ce cas que la
répartition
des droits est une condition depossibilité
du partage
pragmatique.
On peut donctoujours considérer, lorsque
les droitsne sont pas définis avant le partage, que le fait que chacun des deux
partenaires
soit sûr(du point
de vue de ladécision)
d’obtenir la moitié del’ensemble tient à une
égalité
deprincipe qui
découle del’acceptation
de larègle
ou du fait que lesparticipants
ne font pas apriori
unerépartition inégale
des droits. On peut aussiconsidérer,
commeSteinhaus,
que cetteassurance
qu’a
chacun ne tientqu’à
larègle
elle-même. Mais c’est alors àce
qui
fait que lessujets
acceptent larègle qu’il
faut penser, car accepter larègle,
c’estdéjà
re conn aî t re à l’autre un droitdue 2
L’intérêt du partage
pragmatique
réside dans le fait que la méthodeparaît équitable
dans la mesure où ellegarantit
à chacun lapossibilité
d’obtenir une part
égale
à ce àquoi
il a droit. Il nes’agit
pas del’équité
telle
qu’elle
est définie par des formulesqui
commencent par "à chacun selon ..."(ses besoins,
sesmérites,
son rang, etc., cf.Perelman, 1963)
mais d’un mode de
répartition acceptable
pour tous lesparticipants
à unpartage, compte tenu de droits
qui
peuvent relever de critèresd’équité.1
Partager
E, c’est essentiellement effectuer unepartition
de l’ensembleE telle que, pour au
plus
nparticipants
au partage :Pour que le partage
pragmatique
soitpossible,
il faut introduire une mesuresur E
2
l. GENERALISATIONS
S. Banach et B. Knaster ont
généralisé
le partagepragmatique
à n personnes(cf. Steinhaus, 1948). Imaginons
queA,B,C,...,N
partagent ungâteau
entreeux. A coupe dans E ce
qu’il
considère comme la n-iét~e part. B a le droit de diminuer cette part en y coupant un morceau et en le restituant augâteau.
C peut encore diminuer la part
coupée
par A et diminuée ou non par B.Ainsi tous les
participants
peuvent, s’ils ledésirent,
exercer leur droit dediminution. La
règle ob li ge
le dernier "diminueur" à accep ter le morceauqu’il
a diminué comme la part
qui
lui revient. Le partage recommence ainsichaque
fois avec le reste du
gâteau
et lesparticipants qui
n’ont encore rien obtenu.Cette méthode vaut aussi pour des individus
qui participent
avec desdroits
inégaux.
A coupe alors une trancheégale
auplus grand
commundiviseur,
tranche
qui
peut être diminuée parB,
etc. Le droit(d.)
de chacun sedécompose
alors de la manière suivante :Elle vaut aussi pour le partage
d’objets
indivisiblesqui
sont alors évaluésen numéraire par
chaque participant. Supposons
parexemple
que A et B ont àse partager un
objet auquel
A attribue une valeur de 100.-- et B une valeur de 80.--. Si les droits sontégaux,
laparticipation
de A selon sa propre estimation est de50.--,
celle de B de 40.--. Larègle
est alors la suivante:1 ° .
Celuiqui
fait laplus grande
estimation(A)
obtientl’objet.
A seretrouve ainsi avec un excédent de 50.--. 2°. A donne à B les 40.--
auxquels
il a droit
(et
que A lui reconnaît par lesimple
fait que son estimation estsupérieure
à celle deB)
et 3° partage le reste de son excédent en deux partségales (5.--, 5.--).
Au terme du partage, A aura obtenul’objet
et déboursé45.--
(au
lieu de 50.-- selon sonestimation),
tandis que B aura obtenu 45.--(au
lieu de 40. -- selon sonestimation).
Dans ce cas, le fait que le numérairejoue
un rôlecompensatoire garantit
à chacun une part au moinségale
à celledéfinie par son droit. La
généralisation
au partage de xobjets
indivi.siblesentre n
participants
ayant des droitsinégaux
neprésente plus
d’obstacle.Stone et
Tukey ( 1942)
ont montréqu’il
existe une division d’unobjet
Ten n
parties Pi (i=1,2,... ,n) correspondant
à n nombresqi (0 ~ qi 1 )
telleque
Pi
ait une valeurégale
à(qi
valeur deT)
et que ces néquations
subsistent pour les estimations de tous les
partenaires : E.(P.) =
J 1.q.E.(T)
1. J(i=1,2, ... ,n) . E. est
la valeur attribuée à X parle j-ième participant.
OnJ
peut donc
toujours
réaliser le partagepragmatique
et respecter les évaluationssubjectives
de chacun.2. L’UTILITE DU PARTAGEUR 2.1. Le partageur utilitariste
Nous savons que le partageur peut couper des parts
qu’il
estimeégales
maisqui
sont considérées commeinégales
par le choisisseur.Cependant
si sonutilité est une fonction telle que y est
proportionnel
à x etqu’il
sait ouqu’il
croitqu’il
en va de même pourl’autre,
il cherchera à maximiser lapetite
part et son utilitéprendra
la valeuryo = 2
S’il est
égoïste
ou malveillant envers lechoisisseur,
on peutimaginer qu’il
cherche à minimiser la
grande
part et son utilitéprendra
encore la valeurm 1
- En ef fet
yo 2
En effetCependant
rien n’interdit au partageur de couper des partsqu’il
estimeinégales,
soitqu’il
pense que l’autreprendra
lapetite
part, soitqu’il
est altruiste et
qu’il espère
que l’autreprendra
lagrande
part. Dans les deux cas, on devra introduire uneprobabilité
quant au comportement del’autre. Steinhaus ne semble pas exclure cette
possibilité
mais ne se réfèredans son travail
qu’au
cas où le partageur divise E de telle manièrequ’il
soit indifférent entre les deux parts.
Naturellement,
on peuttoujours considérer, lorsque
le partageur est altruiste etqu’il
effectue un partageinégal, qu’il
est indifférent entre lapetite
et lagrande
part. Cequ’il risque
deperdre
si l’autreprend
lagrande
part serait alorségal
à cequ’il risque
de gagner par leplaisir
que lui procure son proprealtruisme,
cequi
nous ramène au cas
précédent (où
l’altruisme serait une troisième dimension de lafonction).
Mais outrequ’il s’agit
là d’uneinterprétation
strictementutilitariste,
elle estpsychologiquement
souvent fausse.2.2. L’ attente
uant au comportement
de l’ autre etle partage altruiste
Essayons
de voir ce quepourrait
être la fonction d’utilité d’un partageur altruiste. Leproblème
est alors de composer ces valeursantinomiques
que sont la bienveillance envers l’autre et la satisfactionpersonnelle,
comptetenu de l’incertitude quant au comportement de l’autre.
S’ajoutant
àcela,
le f ait que,nous que, nous cherchions cherchions à
privilégier
P g leportage 2 2
P g2 2
pour P des raisonsà la fois
mathématiques
etpsychologiques,
nous aconduit, après
diverstâtonnements,
à la fonction d’utilité suivante pour le partageur :U est défini pour toute transformation linéaire où U* = aU + b .
Les
positions
relatives des maximums de U pourchaque
valeur de p ne sont pas modifiées dans Upuisque pour x
coordonnée du maximum :p étant la
probabi li té
d’un certain comportement del’autre,
pourchaque
valeur de p, les coordonnées
[U(x),x] changent.
D’autre part, pourchaque
valeur de x telle que
0 x 1 , 2 ’ ’
il existe une valeur de pqui
fait de x lacoordonnée d’un maximum. Bien
entendu,
dans uneinterprétation psychologique,
il ne revient pas au même de dire que le partageur commence par désirer telle part et
qu’il
attribue au choisisseur uneprobabilité
de choix telle que son utilitéprésente
un maximum pour cette part, ou, àl’inverse, qu’il
commencepar attribuer à l’autre telle
probabi li té
de choix pour lagrande
ou lapetite
PARTAGE PRAGMATIQUE
part. De telles considérations sont
dépourvues
de sens pour l’économistequi
considère U comme une fonction de choix
potentiel qui échappe alors
àl’explication.
Dire "l’utilité dex 1 es t supérieure
à l’ uti li tê dex2"
est tout
simplement
une manière de dire "dans les conditions définies parl’axiomatique, xl
1 serait choisi". Mais renvoyer leproblème
àl’axiomatique,
c’es t un peu le renvoyer au
psychologue,
car même sil’axiomatique
n’a pour but que de fonder unedéduction,
il faut encore que le savoir ainsi constituécorresponde
aux faits. Deplus
il ne suffit pas d’examiner si les choix telsqu’ils
sont axiomatisés par l’économistecorrespondent
aux choix desindividus,
mais encorequel
sens ils donnent eux-mêmes à leurs choix. C’està une démarche de ce type que nous allons nous livrer maintenant.
2.2.1. Considérations
psychologiques
Reportons-nous
augraphe
de la fonction U =pxp
+q(1-x)q
ci-contre.Imaginons
que p est laprobabilité
que l’autre prenne lagrande
part et considérons une valeur faible pour p. Ons’aperçoit
que la valeur dumaximum de U est d’autant
plus
élevée que x estpetit,
c’est-à-dire que le partage estinégal.
Peut-on dire pour autantqu’il
y a dans ce cas altruismeou bienveillance envers l’autre ? Il semb le bien que non. Considérons
maintenant que p est la
probabilité
que l’autre prenne lapetite
part. Nous voyons que l’utilité du partageurprésente
un maximum à valeur élevée pourune faible valeur de p. Peut-on
parler
d’altruisme ? Il semble bien que oui.En
effet,
on peut alorsimaginer
que le partageur coupe legâteau
en pensant que l’autreprendra
lagrande
part etinterpréter
le choix du partageur entermes de bienveillance.
Suffit-il pour autant d’intervertir p et q pour passer de
l’êgoisme
àl’altruisme ? En prenant p = q
l’égoisme
et l’altruisme seraientconfondus,
ce
qui
n’aurait pasbeaucoup
desens~
Nous pensonsplutôt
que la bienveillanceest
exprimée
par le caractère apriori
de p et q.Evidemment,
les deux aspectsa
priori
et aposteriori
d’uneprobabilité
ne sontjamais dissociables,
maistoujours
àdistinguer.
Plus p et q sontdifférents, plus
laprobabilité
apriori
se dissocie de laprobabilité
aposteriori.
Les valeursproches
de0,5
traduisent le maximum de ressemblance entre le caractère a
priori
et aposteriori
de p et q. Ceci se manifeste par le fait que la valeur de U pourx + 2 (1 -x)
est maximumlors q ue
p = q. On peutexprimer
la même chose endisant que
l’espérance
degain
est maximumlorsque
p = q.Psychologiquement
ce double aspect se manifeste de la manière suivante :1)
Je coupeinégalement
parce queje
merappelle
que dans des situationssemblables,
l’autreprenait
lagrande
part.2)
Je coupeinégalement
etje
veux croire que l’autreprendra
lagrande
part.La
première proposition
n’est pas altruiste en tant que telle mais peutaccompagner un comportement altruiste. Dans le deuxième cas on ne peut
parler
d’altruismequ’à
condition de ne pas confondre le"je
veux" avec uneintention ou un
simple
effort. Une troisième formulation fera entrevoir la difficultéqu’il
y a àdistinguer
l’altruisme de cequi
ne l’est pas.3)
Sije
coupeinégalement
et queje
me mets à laplace
del’autre, je prendrais
lagrande
part.Deux
interprétations
sontpossibles
selon le sens attribué àl’expression
"se mettre à la
place
de" :a) L’expression
estprise
littéralement. Je medéplace
pour occuper laplace
de
l’autre,
c’est-à-dire que lepoint
de vue de l’autre est considéré selonmes intentions et mes valeurs propres. Dans ce cas p est une
probabilité
aposteriori.
b)
Jechange
non seulement deplace
mais de personne, cequi
revient à direque j’adopte
l’échelle de valeurs de l’autre(cf. Piaget, 1965, lorsqu’il parle
deréciprocité normative) .
’
La
probabilité
quant à tel choix de l’autre est alors apriori
par rapport à la décision du partageur.Répétons
que cela nesignifie
pasqu’il
y a descomportements
qui
sont purement altruistes ou purementutilitaristes ;
ilsrelèvent
toujours
indissociablement de ces deux aspects.Comme
précédemment,
ce que le choisisseur va effectivement décidern’entre pas en considération dans la fonction
U.Cependant,
dans uneinterpré-
tation ex post, il est facile de voir que dans certains cas d’interaction
entre les
utilités,
iln’y
a pas depoint
fixe de partage,économiquement
déterminée
Parexemple
si le partageur est altruiste etqu’il anticipe
l’altruisme de l’autre
(mon
seulplaisir
est de vous faireplaisir
et votreseul
plaisir
est de me faireplaisir),
ons’engage
dans desproblèmes
telsque ceux abordés par Valavanis
(1958).
BIBLIOGRAPHIE
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VALAVANISS.,
"Conflict resolution when utilitiesinteract",
Journalof Conflict Resolution, 2, (1958),
156-169.1 Nous n’avons pas abordé ici le
problème
de l’ "efficacité". S.Ch.Kolm(Justice
etéquité, CNRS, 1972)
montre, en faisant diverseshypothèses
quant aux
préférences
desparticipants,
que le partagepragmatique
ne conduit pas
toujours
à l’efficacité. Pour une discussiongénérale
des rapports entre
équité
etefficacité,
voir A.K.Sen,
Collective and SocialWeZ fare, Holden-Day,
SanFrancisco,
1970.2 A ce
sujet,
cf L.E. Dubins et E.H.Spanier (How
to cut a cakefairly,
inNewman, P., Read2ngs 2n
Mathemat2eaZEeonorrt2és, vol. I,
The .JohnHopkins
Press,
1968, 36-52) qui
se consacrent exclusivement auproblème
desthéorèmes d’existence d’une fonction mesurable.
Rappelons
que c’est là leproblèmes
du N2Z : laquestion
est de savoir si on peut donner à chacun des n habitants d’unvillage
dévasté par une crue duNil,
une terre dontla valeur serait de
1/n
de la valeur totale des terres,quelle
que soitla hauteur de la crue.
3
Lorsque
nous écrivons p = q, nous pensons àl’aspect
informationnel de laprobabilité,
de telle sorte que cetteégalité
n’est paspertinente
quant à son aspect moral. C’estpourquoi
C. Schmidt noussuggère
dedistinguer
p = q pour la
probabilité-information
et p * q pour laprobabilité-
volonté. Cela
correspond
à nosdistinctions,
toute action morale étanta
priori
dans le sensqu’elle répond
à un idéal et non à desconsidérations de fait.
4 On
peut
penser avec C. Schmidtqu’on
tendrait vers unpoint
fixe dans lecas d’un
grand
nombre departicipants.
C’estqu’alors l’aspect
moral dela
probabilité
cède le pas àl’aspect informationnel,
cequi
diminue lenombre des
possibles.
L’absence depoint
fixe tiendrait alorsessentiellement au fait