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Submitted on 1 Jan 1876
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Sur les équilibres moléculaires dans les mélanges de liquides; nouveaux thermomètres à minima et à maxima
E. Duclaux
To cite this version:
E. Duclaux. Sur les équilibres moléculaires dans les mélanges de liquides; nouveaux ther- momètres à minima et à maxima. J. Phys. Theor. Appl., 1876, 5 (1), pp.13-19.
�10.1051/jphystap:01876005001301�. �jpa-00237157�
I3
Il y a donc dans ces
cendres,
outre lasilice,
ducuivre,
duzinc,
du
magnésium
et ducalcium;
à l’aide de la flamme du gaz et du becde Debray,
ony découvre
aussi de la soude. L’examen des substances dans la ilanmne du bec Bunsen ou du becDebray
est encore cequ’il
y a depréférable
pour la détermination desoxydes
depotas- sium,
de rubidium et de coesium. La raie656,5, qui appartient
àl’hydrogène, provient
de cequ’il
y a ungrand
excès d’acide chlor-hydrique
libre.Grâce à des traitements
rationnels,
nousespérons
arriver à ladétermination de
mélanges plus complexes,
et aussi àpouvoir
véri-fier la
plus
ou moinsgrande
valeur des méthodes deséparation
desdifférents métaux.
SUR LES ÉQUILIBRES MOLÉCULAIRES DANS LES MÉLANGES DE LIQUIDES;
NOUVEAUX THERMOMÈTRES A MINIMA ET A MAXIMA;
PAR M. E. DUCLAUX.
1. On
prend d’ordinaire,
comme substancesthermométriques,
descorps
qui
ne sont pas auvoisinage
de leurschangements d’état,
etArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01876005001301
14
l’on y gagne une
grande régularité
dans la manifestation desphéno- mènes,
mais on yperd
de la sensibilité. En se tenant, aucontraire,
au
voisinage
despériodes critiques,
onpourrait
avoir des effetstrès-apparents
pour les moindres variations dans l’étatthermique.
Tel serait le cas de
l’explosion
d’unmélange
détonant aussitôtune certaine
température atteinte ;
celui d’un abondantdépôt
derosée sous l’action d’un refroidissement
très-léger;
laproduction,
dans les mêmes
conditions,
d’unprécipité
cristallin dans une solu- tion d’un sel très-soluble.C’est parce que ces
phénomènes
mettent enjeu
des forces inté- rieuresqu’on
ne les utilise pas d’ordinaire. La chaleurqui dispa-
raît ou devient
sensible,
par suite duchangement d’état,
rend déli-cate
l’appréciation
de latempérature extérieure,
et, pour avoir des indications exactes, il faut d’abord laisserl’équilibre
serétablir, puis
se mettre engarde
contre lesphénomènes
desursaturation,
très-connus dans le cas de la
cristallisation,
etqui
commencent àapparaître
pour le cas de la condensation des vapeurs dans les faits curieux découverts par lfl.Coulier; mais,
à ces deuxconditions,
larégularité
desphénomènes
devienttrès-grande.
Un mêmeliquide
émet
toujours,
à la mêmetempérature,
des vapeurs de même ten-sion ;
un selsoluble,
encristallisant,
laissetoujours
des eaux mèresd’une même
composition.
Il est facile de
comprendre
dès lors que, si le cristalqui
se formeest un
hydrate
àplusieurs équivalents d’eau,
on aura des chances d’avoir une abondante cristallisation pour une faible variation detempérature.
Eneffet,
touteparcelle
du selanhydre qui
sedépose
par suite du froid entraîne et immobilise avec elle une
portion
dudissolvant,
cequi
occasionne un nouveaudépôt,
et ainsi desuite, jusqu’à
ce quel’équilibre
soit rétabli. Deplus
cethydrate déga-
gera, en se
solidifiant,
d’autant moins de chaleurqu’il
renfermeraplus d’eau,
cequi augmentera
d’autant la sensibilité duphénomène.
La sensibilité serait encore
plus grande
si l’onpouvait
réaliser les mêmes faits avec une solution de deuxliquides.
Avec eux, pas de sursaturation ni d’intervention des chaleurslatentes ;
maispréci- sément,
à raison de l’absence de toutchangement d’état,
il sembledifficile de rencontrer dans un
pareil mélange
les lois que nous ve-nons de voir
présider
à la cristallisation d’unhydrate
solide au seind’une
liqueur.
Il faudrait d’abord que les deuxcouches,
que l’actionI5 du froid doit
produire
dans unmélange homogène
etsaturé,
aientune
composition
constante à la mêmetempérature.
La secondecondition, correspondant,
dans le cas de lacristallisation,
à la for-mation d’un
hydrate,
est que, dans aucune descouches,
l’un desliquides
ne soit enproportion
très-faible parrapport
à l’autre.II.
L’expérience
prouvepourtant
que tous lesmélanges liquides
réalisent la
première condition,
et ungrand
nombre la seconde.Comme celle-ci
comprend
l’autre et que,lorsqu’elle
estréalisée,
les
phénomènes
sontplus
nets etplus marquants, je
neparlerai
que des
mélanges qui
laprésentent.
Mélangeons,
parexemple,
à i o centimètres cubes d’acideacétique
cristallisable
5,
10, I5 centimètres cubes debenzine,
auvoisinage
de 2o
degrés,
nous aurons dans tous les cas unmélange homogène,.
Refroidissons ces trois
liqueurs,
nous arriverons pour chacune d’elles à unpoint auquel
elle se trouble et finit par separtager
en deux couches.En
prenant
5 centimètres cubes de chacune de cescouches,
lesagitant
avec un excès d’eau pour en dissoudre tout l’acideacétique
et titrant celui-ci avec une
liqueur alcaline,
on pourra savoir cequ’il
y avait d’acide et par suite de benzine dans ces 5 centimètres cubes. On trouve ainsi que la couchesupérieure
estformée,
danstous les cas, à
très-peu près, de 1 3
d’acideacétique pour 3
de ben-zine,
la couche inférieurede 1
d’acideacétique et -1
de benzine.La
composition
de ces deux couches étant ainsi constante, leursrapports
de volumedépendront
de lacomposition
duliquide
ini-tial.
Ainsi,
avec les nombresqui précèdent,
les deux couches de-vront être de volumes
égaux lorsqu’elles proviendront
d’un mé-lange
contenantparties égales
des deuxsubstances,
et, eneffet,
10 centimètres cubes de benzine et 10 centimètres cubes d’acide
acétique, exposés
à latempérature
de 11degrés,
separtagent
en deuxcouches,
dont lasupérieure
est degcc, 9,
l’inférieure deI0cc, I.
Voici donc un
mélange qui peut manifester,
par unphénomène
aussi
marquant
que sasegmentation
en deux couchesd’égal volume,
l’existence d’une variation de
température très-faible,
car àII°,2
leliquide
est encorelimpide,
et l’onpourrait
em trouver d’autrespareils,
parexemple
l’acideacétique
et lepé trole ;
mais le nombreI6
des combinaisons de deux
liquides pouvant
donner des effets aussinets est assez limité.
Dans
quelques
cas, laséparation
se fait à destempératures
que l’onpeut
difficilement atteindre : il en est ainsi pour l’eau et l’al-cool ;
et cela fait songer auxexpériences
de M. Melsens et à l’in- téressant travail de M.Guthrie,
sur lescryohydrates, analysé
dansce
recueil,
t.Iv,
p. 282.Dans d’autres cas, on se heurte à des
phénomènes
d’insolubilité : ainsi pour l’eau et l’alcoolamylique, qui
se dissolventréciproque-
ment, mais en
petite quantité,
et pourlesquels
la seconde condi-tion dont nous
parlions plus
haut n’est pas satisfaite.Toutefois,
dans ce cas, il estpossible
de tourner la difficulté enajoutant
aumélange
des deux substances de l’alcoolqui
les rendsolubles l’une dans l’autre. Ce
qu’il y
a desingulier,
c’est que,après
les avoir ainsi mises en
présence,
l’alcoolparaît
se désintéresser dans leurs relations mutuelles et neplus jouer qu’un
rôlepassif.
Les
équilibres
moléculaires seproduisent
et se détruisent entre l’eau et l’alcoolamylique,
absolument comme ils le faisaient tout à l’heureentre l’acide
acétique
et labenzine;
et, entre les deux couchesqui
se
forment,
l’alcool separtage également,
conservant dans chacune d’elles la concentrationqu’il
avait dans laliqueur
initiale.Ce
composé
de troisliquides
secomporte donc,
àquelques égards,
comme s’il
n’y
en avait que deux. On observe encore que, enpartant
demélanges différents,
les deux couchesqui
seproduisent
ont desvolumes
inégaux,
mais descompositions
à peuprès
constantes, et, ici commeplus haut,
il estpossible
de trouver unliquide qui,
pourun très-faible abaissement de
température,
separtage
en deux couches de même v olu me .On le
prépare
très-facilement enprenant
10 centimètres cubes d’alcoolamylique,
25 centimètres cubes environ d’alcool à 5odegrés,
ou
l’équivalent
en alcoolplus concentré,
et enajoutant
assez d’eau(environ 7
centimètres cubes à 20degrés)
pourqu’il
seproduise
une
légère opalescence. Le plus léger
abaissement detempérature
partagera
lemélange
en deux couches de volumes à peuprès égaux.
S’il n’en était pas
ainsi,
on modifierait un peu lesproportions
ci-dessus. On
augmente
le volumeproportionnel
de la couchesupé-
rieure en
forçant
unpeu la quantité
d’alcoolamylique,
et celui dela couche inférieure au moyen de l’alcool ordinaire et de l’eau.
I7
Un
pareil mélange
est, avant saséparation,
dans un étatd’équi-
libre instable. Y introduit-on une trace d’un sel
soluble,
verse-t-on à sa surface une
petite quantité
de vapeur dechloroforme,
lejeu
des adhésions moléculaires est subitementmodifié,
on voit untrouble se
produire
et laséparation
se faire. Cequi
estplus
cu-rieux,
c’estqu’il
se trouble aussi par l’addition d’une goutte d’eau ou d’alcoolamylique,
c’estqu’il
estégalement impuissant
à les dis-soudre et à conserver à leur contact sa
composition première.
Pouren revenir à une
comparaison
faiteplus haut,
cesgouttes jouent
lerôle d’un cristal de sel anhvdre introduit dans une dissolution sa-
turée
pouvant
donner undépôt
d’unhydrate
àplusieurs équiva-
lents d’eau. Elles commencent une série de
déplacements qui
ne setermine que
lorsque l’équilibre correspondant
à latempérature
et àla
composition
dumélange
se trouve établi.Peut-être semblera-t-il
prématuré
deplacer
sur la mêmeligne
ces
phénomènes
d’adhésion moléculaire entre desliquides
inerteset les actions
chimiques
faiblesqui
donnent naissance auxhydrate
cristallisés. Mais combien y a-t-il de ces
hydrates
àcompositions singulière?
Combien n’omt été revêtus d’unsymbole
défini que par-ce
qu’on
a attribué à de l’eaumécaniquement interposée,
ou à deserreurs
d’expérience,
toute l’eauqu’on trouvait,
enplus
ou enmoins,
sur cellequ’exigeait
la formuleadoptée D’ailleurs,
ceuxqui
mettent la formation d’unhydrate
instable et celle du sulfatede
baryte
aux deux extrémités d’une même échellepeuv ent-ils
serefuser à admettre que cette échelle commence
plus tôt,
etporte
surses
premiers
échelons lesphénomènes
dontje
viens deparler,
et en,général
lesphénomènes
d’adhésion moléculaire? Je ne le pense pas.III.
Quoi qu’il
ensoit,
cesphénomènes présentent
aupoint
de vuepratique
un certain intérêt. Leliquide
dontje
viens de donner lacomposition,
et dont lapréparation
est sifacile, peut
servir dans un cours à mettre en évidence les variations lesplus
faibles detempé-
rature, par
exemple
le froidproduit
par la dissolution du sel 111.arin.dans l’eau. Pour rendre
plus
net lepartage
des deuxcouches,
il estcommode de teindre en rouge le
liquide
initial à l’aide dequelques
gouttes de
carmin, qui, après
laséparation,
se concentrent en vertu.d’un
phénomène
de teinture dans la coucheinférieure,
laissant lacouche
supérieure
presque incolore.I8
Inversement,
lemélange
troublé par unegoutte
d’eau en excès pourra mettre en évidence lesplus légères
élévations detempéra-
ture, et non pas seulement celles
qui
seproduiraient
dans toute samasse, mais les variations
locales,
cequi
estquelquefois plus impor-
tant. La couche un peu échauffée et
limpide présente, grâce
à la sen-sibilité du
phénomène,
une densitétrès-peu
différente de celle des couches voisines froides ettroubles,
et reste enplace pendant quel-
que
temps.
Si l’onplonge
dans l’eau tiède un tube à essais renfer-mant du
mélange trouble,
et si on le retire au bout dequelques
se-condes,
lesportions
échauffées au contact de laparoi
sontlimpides,
l’axe du tube est
occupé,
sur presque toute salongueur,
par un cy- lindreconcentrique
assez net de contours, resté trouble parcequ’il
est resté froid. Un
pinceau
de rayons dusoleil, passant
au travers d’une cuve à facesparallèles
renfermant lemélange trouble,
y dé-coupe presque subitement une
portion limpide.
IV. Mais le meilleur usage à faire de ces
liquides
est de lesemployer
a construire des thermomètres à minima. En
prenant
les propor- tions d’alcoolamylique
et ordinaireindiquées plus haut,
etajoutant plus
ou moinsd’eau,
onpeut
faire que lemélange
se trouble à unetempérature quelconque.
Entre - 10° et+ 30°, chaque
centièmed’eau
ajouté
enplus
élève de idegré
à peuprès
latempérature
où laséparation
duliquide
en deux couches seproduit.
Onpeut,
du reste,dépasser
ces limites et exposer lemélange
à des froids très-vifs sansqu’il
secongèle.
Comme la
préparation
dumélange
peut se faire surplusieurs
litres à la
fois,
rien n’estplus
facile que d’avoir pargrandes
quan- tités desliquides
se troublant à destempératures différentes,
éche-lonnées, par
exemple,
dedegré
endegré.
On enremplit
des tubesque l’on scelle à la
lampe,
et un certain nombre de ces tubes ran-gés
sur uneplanchette
donnent unpetit appareil qui
non-seule-ment donne la
températures
à moins de idegré près,
par les numé-ros des deux tubes voisins dont l’un est troublé et l’autre est resté
limpide,
maisqui
peut encore servir de thermomètre à minima. La coucheinférieure, plus
dense que la couchesupérieure
dans le rap-port de 1,03
i i, mes’y mélange plus
une foisséparée. L’appareil garde
donc ’indiction de latempérature
laplus
bassequ’il
ait su-bie. Pour le remettre en
état,
il suffit del’agiter.
I9
Ce thermomètre est donc
très-maniable ;
parl’emploi
du carminqui
colore leliquide
entier avant saséparation
et la moitié infé- rieurequand
laséparation
estfaite,
onpeut
rendre ses indicationstrès-apparentes.
Il est en outre d’unprix
de revient minime. Ces di-vers avantages
peuvent
luipermettre d’aspirer
àremplacer
les ther-momètres à minima ordinaires dans leurs usages les
plus
communs,l’indication des
températures
minima de lanuit,
celles desapparte-
ments, des serres, desmagnaneries.
La connaissance de latempéra-
ture à 1
degré près
est alorsamplement suffisante,
et, comme l’échelle àparcourir
n’est pastrès-étendue,
on voitdisparaître
enpartie
l’inconvénientprincipal
de cetappareil,
quechaque
tube niepeut indiquer qu’une
seuletempérature.
Quant
à laprécision
desindications,
elle esttrès-grande.
Si l’onconsentait à augmenter le nombre des
tubes,
onpourrait
les éche-lonner par dixièmes de
degré,
et alorsl’ appareil ,
peufragile
etprivé
de toutegraduation, pourrait
servir de thermomètre à minima pour lesgrandes profondeurs
de la mer.Enfin on
peut
construire sur le mêmeprincipe
des thermomètres à maxima avec desliquides qui
se troublent et seséparent
en deuxcouches
lorsque
latempérature
s’élève. De ce nombre sont les mé-langes d’alcool,
d’éther etd’eau,
d’acideacétique,
d’éther etd’eau,
et en
général
tous lesmélanges
où entre l’éther. Pour la construc-tion et le mode de fonctionnement de ces
thermomètres, je
n’auraisqu’à reproduire
les détailsqui précèdent,
et les tâtonnements à faire pour arriver au meilleur résultat sonttrop simples
pour queje
croie devoir y insister ici.
MESURES
ÉLECTROMÉTRIOLUES;
PAR M. BRANLY.
Après
la lecture d’un articlepublié
dans cejournal
au mois denoveinbre
(t. IV,
p.324), j’ai pensé
nécessairesquelques explica-
tions sur F électromètre dont
je
fais usage. Avec cetinstrument, qui
a été décrit dans sesparties essentielles,
on mesure,pendant
lepassage du courant, les forces
électromotrices,
les résistances et lapolarisation.
Plusieursphysiciens
le font servir à l’étude de l’élec-2.