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Incompatibilite unilaterale chez Vicia faba L. I. Analyse globale de croisements intraspecifiques entre quatre sous-especes

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Incompatibilite unilaterale chez Vicia faba L. I. Analyse globale de croisements intraspecifiques entre quatre

sous-especes

J. Le Guen

To cite this version:

J. Le Guen. Incompatibilite unilaterale chez Vicia faba L. I. Analyse globale de croisements intraspeci-

fiques entre quatre sous-especes. Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (5), pp.443-449. �hal-02717982�

(2)

Incompatibilité unilatérale chez Vicia faba L.

I. Analyse globale de croisements intraspécifiques entre

quatre sous-espèces

Joël LE GUEN

Gérard MORIN Jeanine POISSON.

LN.R.A., Station d’Amélioration des plantes, Centre de Recherches de Rennes, B.P. 29, F 35650 Le Rheu.

RÉSUMÉ Un croisement diallèle entre 6 cultivars et 4 sous-espèces de Vicia faba L.

a

servi de support à l’étude des relations de compatibilité entre

ces

sous-espèces. Les résultats obtenus dans cette analyse

ne nous

ont pas

permis de confirmer l’existence d’une incompatiblité unidirectionnelle entre sous-espèces de type incompati-

ble et sous-espèces de type compatible. Nous

avons

cependant observé que différentes sous-espèces analysées

n’avaient pas la même aptitude générale à polliniser et à être pollinisées. La fréquence de l’incompatibilité pratique totale

-

que

nous avons

dans notre travail caractérisée par l’absence de nouaison

sur

des plantes pollinisées

-

est variable, mais généralement importante, pour l’ensemble des sous-espèces croisées. L’ob-

servation la plus intéressante que

nous

ayons faite est qu’il existe des combinaisons spécifiques entre certains génotypes indépendamment du fait que ceux-ci soient autoincompatibles

ou non.

Mots-clés additionnels : Féverole, incompatibilité pollinique, croisement diallèle.

SUMMARY Unilateral incompatibility in Vicia faba L. 7. General analysis of intraspecific crosses between four subspecies

A diallel

cross

among 6 varieties of 4 subspecies of Vicia faba L. has been used to study the level of compati- bility between these subspecies. Data scored in this analysis did not support the unilateral incompatibility hypothesis between self-compatible and self-incompatible subspecies. Nevertheless,

we

observed that diffe- rent subspecies under study did not have the

same

general ability to pollinate

or

to be fertilized. The fre- quency of total practical incompatibility, characterized in

our

work by the absence of pods

on

cross-pollinated plants,

was

variable, though generally large, among all the subspecies studied. In fact, the most interesting

observation made

was

that specific combinations exist between

some

genotypes irrespective of the self-

compatibility

or

self-incompatibility of these genotypes.

Additional key-words : Field bean, pollen incompatibility, diallel

cross.

1. INTRODUCTION

L’incompatibilité unilatérale

-

ou incompatibilité uni- directionnelle

-

est une forme particulière de l’incompati-

bilité pollinique au sens large. Cette notion recouvre un

certain nombre de phénomènes dont la caractéristique générale est de traduire une interaction différentielle dans

un croisement entre parents appartenant à la même espèce.

Ainsi que son nom l’indique, cette incompatibilité n’affecte

que l’un des sens du croisement, le croisement réciproque

étant parfaitement compatible.

Décrit pour la l re fois par H AR RISO N & DARBY (1955)

chez Antirrhinum, ce mécanisme a, par la suite, été reconnu chez de nombreuses autres espèces et particulièrement chez

Solanum (AB DALLA , 1970; AB DALLA & HERMS EN ; 1972), Lycopersicum (HO GENB OOM, 1972 ; de N E TTA N CO URT 2 1

al., 1974) et chez Vicia (A BDALLA , 1977). Pour une revue exhaustive du phénomène, voir A BDALLA & H ERMSEN (1972) et de NETTANCOURT (1977).

Le fait remarquable de cette incompatibilité unidirection- nelle est qu’elle est orientée et se traduit généralement par

l’opposition manifestée par des types autoincompatibles (SI) à être pollinisés par des types autocompatibles (SC). Cette

observation a conduit A BDALLA (1977) à penser que l’ori-

gine de l’incompatibilité unilatérale proviendrait du déve- loppement, au cours de l’évolution d’une espèce, de systè-

mes génétiques préservant les populations les moins auto-

fertiles contre l’introduction de gènes d’autofertilité. Ces systèmes génétiques, pour A BDALLA (1970) et A BD AL L A &

H

ERMSEN (1972), correspondraient à des gènes spécifiques d’incompatibilité (UI) s’opposant dans le style selon un

modèle

«

gène-pour-gène

»

aux allèles SC d’autocompatibi-

lité présents dans le pollen.

(3)

Pour P ANDEY (1981), chez Nicotiana, l’incompatibilité

serait sous la dépendance d’un double complexe génique :

-

Une

«

spécificité primaire », à déterminisme spo-

rophytique, contrôlerait l’incompatibilité interspécifique.

-

Une « spécificité secondaire », déterminée gamé- tophytiquement, serait responsable de l’incompatiblité intraspécifique.

Selon cet auteur, il y aurait, chez les espèces compatibles,

érosion progressive des allèles S de spécificité primaire et

cette érosion serait d’autant plus importante que l’autocom-

patibilité est plus ancienne dans l’espèce considérée. L’in-

compatibilité unidirectionnelle résulterait, dans ces condi- tions, d’un déséquilibre se créant progressivement à la suite

de cette érosion entre le système génétique du style et celui du pollen. Cette notion d’incompatibilité unilatérale sou-

lève de nombreux problèmes, tant théoriques que pratiques, parmi lesquels le sens de l’évolution des espèces n’est pas le moins important. Chez Vicia faba, cette question est particulièrement intéressante dans la mesure où la biologie

florale de cette espèce est, actuellement, intermédiaire

entre l’allo et l’autogamie.

Selon la classification de MuR.aTOVA (1931) on recon-

naît deux groupes chez Vicia faba : V. faba faba (groupe eu- faba) et V. faba paucijuga. Le groupe faba faba serait à son

tour subdivisé en : V. faba major (fève), V. faba equina (févérole à gros grains) et V. faba minor (féverole à petits grains).

On ne connaît pas la forme primitive de V. faba, mais

la majorité des auteurs s’accorde pour reconnaître dans V. faba paucijuga une forme ancestrale par rapport aux représentants du groupe eu faba dont la sous-espèce Y. faba major serait la forme la plus évoluée (A B DA LL A, 1977 ; C

UBER

O & Suso, 1981). L’autofertilité, importante chez V.

faba paucijuga, décroîtrait ensuite au sein des autres grou- pes pour devenir minimale chez V. faba major.

La connaissance de la nature des relations existant entre les différents groupes de V. faba est importante pour le sélectionneur dans la mesure où, pour élargir la base géné- tique du matériel qu’il utilise, il est souvent amené à met- tre en œuvre des croisements entre groupes phylogénétiques éloignés.

D’autre part, dans le cadre de schémas de sélection récur- rente, de type

«

bulk

»

par exemple, il recherche des intercroisements généralisés entre les différents types de matériels constituant sa population-source. La présence d’incompatibilité, de quelque nature qu’elle soit, dans le matériel utilisé peut limiter le nombre des croisements et la fréquence des recombinaisons espérées, dans la mesure

où une certaine proportion de plantes ne peut intervenir dans un tel schéma, en tant que parent femelle.

Ayant l’intention de développer ultérieurement des croi- sements de ce type dans nos programmes de sélection de la féverole, nous avons, à l’occasion d’un plan de croise-

ment diallèle entre diverses sous-espèces de V. faba, tenté d’estimer l’importance de l’incompatibilité dans le maté- riel mis en œuvre.

Il. MATÉRIEL ET MÉTHODES

Nous avons utilisé, dans cette expérience, 4 variétés com- merciales du groupe eu-faba, un cultivar du groupe Vicia

faba paucijuga et un cultivar du groupe V. faba pliniana,

que l’on rapproche généralement du groupe paucijuga.

-

Dans le groupe eu faba, les géniteurs utilisés ont été

les suivants :

!

V. faba « minor H , variétés « Diana H (MIN 1) et

«

Herra (MIN 2).

!

V. faba

«

major », variétés

«

Aguadulce » (MAJ 1) et

«

Séville longues cosses » (MAJ 2).

-

Dans le groupe V. faba

«

paucijuga » (PAUC), le cul-

tivar utilisé a été

«

Black seed », originaire de New Dehli.

-

Le cultivar de V. faba

«

pliniana

»

(PLIN), originaire

de l’Inde également, a été obtenu de Gatersleben (RDA) et porte, dans notre laboratoire, le numéro IG448.

Toutes ces variétés ou cultivars sont conservés dans le laboratoire par autofécondations ou croisements frères x soeurs et peuvent donc être considérés, au plan génétique,

comme homogènes.

Indépendamment de leurs caractères végétatifs, les dif-

férents groupes de Vicia se distinguent très aisément sur la base du poids de 1.000 grains, dont les valeurs étaient les suivantes :

MIN 1, 539 g ; MIN 2, 525 g ; MAJ 1, 1562 g ; MAJ 2, 1649 g ; PAUC, 271 g ; PLIN, 279 g.

Les 6 types de V. faba ont été croisés selon un plan dial-

lèle complet. Les plantes étaient cultivées en serre dans des containers remplis d’un mélange terre-sable-terreau (1 : 1

: 1). Les températures étaient maintenues pratiquement constantes, grâce à un

«

coolling-system », à 18°C le jour

et 13°C la nuit. La durée du jour était de 16 h, l’éclairage d’appoint étant réalisé par des lampes HLRG 400 watts Phi- lips, à raison d’une lampe par m 2 ; les lampes étaient régu-

lièrement déplacées de telle sorte que la source lumineuse

se trouve en permanence à 50 cm environ de l’apex des plantes.

Les plantes femelles étaient obtenues par castration réa- lisée toujours par la même personne et, dans la mesure du

possible, à la même heure de la journée. La pollinisation

était réalisée 48 h plus tard toujours par la même personne.

On a essayé d’obtenir au moins 50 fleurs castrées et pol-

linisées par croisement, mais pour diverses raisons (florai-

son insuffisante, disparition prématurée de certaines plan- tes,...), ce chiffre n’a pas toujours été atteint. Inversement, dans certains cas, l’absence de nouaison nous a contraint à poursuivre les castrations et les pollinisations bien au-delà du chiffre que nous nous étions fixé. C’est la raison pour laquelle les valeurs extrêmes vont de 19 à 126 fleurs cas-

trées pour un croisement donné, le nombre total des fleurs pollinisées étant de 1.653 pour l’ensemble des croisements directs et réciproques (tabl. 1).

La fertilité pratique de chaque croisement a été estimée selon 2 critères :

-

Nous avons d’abord calculé, pour chaque croisement, la proportion des plantes qui, bien qu’ayant été castrées et

pollinisées, n’ont produit aucune gousse.

-

Ensuite, pour les plantes ayant produit au moins une

gousse, nous avons compté le nombre de fleurs ayant été pollinisées et calculé les rapports du nombre de gousses pro- duites pour 100 fleurs pollinisées et du nombre de graines

obtenues par fleur fécondée.

La variance totale pour chaque caractère, sur les 250 plantes ayant produit des gousses, a été décomposée

en une variance inter-individus intracroisement et en une

variance intercroisements, selon un modèle tenant compte des effectifs inégaux dans chaque croisement (S NEDECOR

& CocHRarr, 1957). L’homogénéité des variances a été tes-

(4)

tée globalement par le test de Bartlett (Si·r EDECOR & C OCH -

RAN

, 1957) et chaque moyenne a été affectée d’un écart type afin de pouvoir les comparer. Les analyses de variance sur

des pourcentages n’ont été effectuées qu’après application

à ceux-ci de la transformation angulaire de Bliss (arc sin V P).

III. RÉSULTATS

A. Analyses du pourcentage de plantes n’ayant pas produit

de gousses

Le tableau 1 donne une récapitulation globale des para- mètres mesurés dans les différents croisements. Elle permet de constater que, sur les 490 plantes ayant été castrées et

pollinisées, 240, soit 49 p. 100 n’ont pas produit de gousses.

Le tableau 2 précise les valeurs moyennes pour cette

caractéristique à l’intérieur des différents croisements. Nous n’avons pas pu estimer d’écart type sur ces moyennes dans la mesure où chaque croisement n’est caractérisé que par une seule valeur : le nombre d’individus sans gousses sur le nombre total de plantes pollinisées dans ce croisement.

Les chiffres rapportés dans ce tableau n’ont donc qu’une valeur indicative. Il apparaît cependant, bien que le nom-

bre de plantes castrées soit faible, qu’il existe une bonne compatibilité des croisements MIN x MIN, ce qui confirme

la nature autofertile de cette sous-espèce (type SC). Les croi-

sements MAJ x MAJ présentent, par contre, le pourcen-

tage le plus élevé de plantes sous gousses. -

Il est difficile de-tirer des conclusions pour les autres croi- sements sauf pour PLIN qui paraît avoir une bonne com- patibilité femelle avec MIN 1 et MIN 2 et présenter une

interaction génotypique différentielle avec MIN 1 et MIN 2 lorsqu’il est utilisé comme géniteur mâle. La même remar-

que peut également être faite lorsque l’on observe les croi- sements MAJ 1 x MIN 1 et MAJ 2 x MIN 1 qui semblent hétérogènes. Il faut toutefois noter que, dans les 2 cas, le

nombre de plantes pollinisées est peu important. Les croise-

ments MAJ 1 x MIN 2 et MAJ 2 x MIN 2 sont, par contre, strictement identiques.

L’analyse des effets moyens pour cette caractéristique

(tabl. 3) permet de préciser les observations que nous venons

(5)

de faire. On constate, dans ce tableau que, au niveau des effets mâles, MIN 1 et MIN 2 sont statistiquement identi-

ques mais diffèrent significativement des autres géniteurs

par une aptitude plus grande à produire des gousses dans l’ensemble des croisements dans lesquels ils sont impliqués

comme parent mâle. Les effets mâle moyens des autres

parents sont identiques.

Le tableau 3 permet en outre de mettre en évidence des effets réciproques différents en ce qui concerne MIN 1 et

PAUC. Pour MIN 1, l’effet femelle est supérieur à l’effet

mâle moyen ce qui indique qu’il y a plus de plantes ne por- tant pas de gousses lorsque MIN 1 est utilisée comme

femelle que lorsqu’elle est utilisée comme mâle. Ceci peut

se traduire en disant que l’aptitude générale à la pollinisa-

tion est plus importante pour MIN 1 que son aptitude générale à être pollinisée.

Pour ce qui concerne PAUC, les résultats sont exacte- ments inverses, à savoir que son aptitude à être pollinisée

est significativement plus importante que son aptitude géné- rale en tant que pollinisateur.

Les autres comparaisons ne sont pas significatives, que

ce soit celles relatives aux effets moyens femelle qui sont

tous identiques, ou que ce soit celles impliquant, pour un même géniteur, les différences effet mâle/effet femelle. Il est, à cette occasion, intéressant de noter qu’il existe au sein

d’une même sous-espèce des comportements variétaux dif- férents. C’est, en particulier, ce qui résulte de la comparai-

son MIN 1

-

MIN 2, qui sont toutes 2 des V. faba minor, MIN 2 semblant avoir une aptitude générale à être pollini-

sée (bien qu’à la limite de signification), plus grande que celle de MIN 1.

B. Analyses du nombre de gousses produites pour 100 fleurs pollinisées

1. Analyses sur l’ensemble des fleurs pollinisées

Nous avons, dans le tableau 4, fait apparaître les valeurs transformées des effets moyens mâle et femelle du pour- centage de gousses produites par rapport à l’ensemble des fleurs castrées et pollinisées.

Ces résultats vont dans le même

sens

que

ceux

que

nous

venons de présenter. Au niveau des effets mâle moyens, il ressort que MIN 1 et MIN 2, statistiquement identiques

entre eux, sont significativement supérieurs à l’ensemble des autres géniteurs, ce qui traduit donc, à nouveau, la supé-

riorité de l’aptitude générale à la pollinisation du groupe

«

minor » sur celle de l’ensemble des autres pollinisateurs

testés. A l’inverse, ce groupe présente une aptitude géné-

rale à être pollinisé significativement inférieure à l’aptitude générale à la pollinisation. Ces résultats peuvent surpren- dre dans la mesure où ils sont exactement opposés à ce qui

est classiquement admis, à savoir qu’un géniteur de type SC (tel que

«

minor ») devrait être un mauvais pollinisa-

teur des types SI (type

«

major ») mais que, par contre, il devrait présenter une bonne aptitude dans les croisements

réciproques.

En ce qui concerne les croisements impliquant PAUC,

son aptitude générale à la pollinisation est significativement

différente de celles de MIN 1, MIN 2 et PLIN mais, par contre, identique à celles de MAJ 1 et MAJ 2. Son apti-

tude générale la pollinisation est très nettement inférieure

à son aptitude générale à être pollinisée.

Toutefois, cette estimation de la compatibilité pollinique

entre les différents groupes peut être considérée comme

biaisée dans la mesure où l’estimation du nombre de gous-

ses produites se fait par rapport à l’ensemble des fleurs cas-

trées et pollinisées.

Or, nous avons vu précédemment qu’un certain nombre de plantes ne produisait aucune gousse ce qui traduisait une

incompatibilité totale à la pollinisation. C’est la raison pour

laquelle nous avons, dans la suite des résultats analysés, considéré à part les plantes n’ayant produit aucune gousse et pris en compte uniquement le nombre de fleurs pollini-

sées sur les plantes ayant produit au moins une gousse, pour former les rapports

«

nombre de gousses pour 100 fleurs

pollinisées

»

et

«

nombre de graines par fleur pollinisée ».

2. Analyses sur les plantes ayant produit au moins une gousse Le tableau 5 récapitule les valeurs moyennes des pour- centages transformés de gousses par fleur pollinisée. Sans

entrer dans le détail de chaque valeur individuelle, il est inté-

ressant de noter qu’il existe, tant au sein des croisements directs qu’au niveau des effets réciproques, des variations parfois importantes.

On peut, en particulier, observer au sein du groupe MIN, pris en tant que parents femelles, des différences individuel- les de comportement, fonction du parent mâle intervenant dans le croisement. Le groupe MAJ se caractérise par des moyennes sensiblement plus élevées que les précédentes mais

affectées d’écarts types importants surtout pour ce qui

concerne MAJ 1.

Les croisements ayant PLIN comme parent femelle sont

homogènes et ne présentent pas de différence significative

en fonction du parent mâle. En revanche, il convient de noter la très grande hétérogénéité des descendances issues de PAUC femelle et, en particulier, les moyennes très éle- vées obtenues lorsque MAJ 1 ou MAJ 2 sont utilisés comme parents mâles.

Au niveau des effets réciproques, les différences peuvent être importantes et traduire, dans certains cas, des différen-

ces génotypiques individuelles.

C’est en particulier ce que l’on observe dans les croise- ment entre MIN et MAJ. La valeur de la moyenne obtenue dans le croisement MAJ 1 X MIN 1 est significativement supérieure à celle du croisement réciproque ; en revanche, les 2 moyennes des croisements MAJ 2 x MIN 1 et MIN 1! x MAJ 2 sont statistiquement égales. Toutefois, les différences les plus importantes au niveau des effets

réciproques sont observées dans les croisements MAJ 1

x MIN 2, MAJ 2 x MIN 2 pour lesquels les moyennes sont

(6)

très significativement supérieures à celles des croisements inverses.

Les moyennes des croisements PLIN x MIN 1 et MIN 1 x PLIN ne sont pas statistiquement différentes alors que celles des croisements PLIN x MIN 2 et MIN 2 x PLIN le sont, ce qui traduit donc, à nouveau, une interaction géné- tique à l’intérieur du groupe MIN.

Enfin, les croisements réciproques impliquant PAUC, MIN 2, MAJ 1 et MAJ 2 présentent des moyennes statisti- quement différentes.

Ces différents résultats trouvent une confirmation glo-

bale dans la comparaison des effets moyens, mâle et femelle,

pour le caractère pourcentage de gousse par fleur pollini-

sée (tabl. 6).

Les résultats de ce tableau confirment ceux que nous avions observés précédemment pour le nombre de plantes n’ayant pas produit de gousses. On note, en effet, une aptitude générale à la pollinisation nettement plus impor-

tante que l’aptitude générale à être pollinisé chez les 2 génotypes du groupe MIN.

A l’inverse, malgré les aptitudes spécifiques pour un caractère

-

parfois importantes

-

existant dans le groupe MAJ, les aptitudes générales à la pollinisation et celles à

être pollinisés sont statistiquement identiques. Ceci s’expli-

que par le fait que les génotypes MAJ 1 et MAJ 2 sont très

bien pollinisés par le groupe MIN et sont, par contre, excel- lents pollinisateurs du groupe PAUC.

De même, V. faba pliniana (PLIN) ne présente pas de différence significative entre effet mâle moyen et effet femelle moyen bien que, globalement (tabl. 5), il soit meil- leur pollinisateur de MAJ.

Enfin PAUC présente une aptitude générale à être polli- nisé supérieure à son aptitude générale à ta pollinisation et

nous avons vu que cette aptitude à être pollinisé provenait

essentiellement de sa très bonne compatibilité femelle lors- que l’un ou l’autre des génotypes MAJ est utilisé comme parent mâle.

C. Analyses du nombre de grains produits par fleur pollinisée,

sur les plantes ayant produit au moins une gousse

Les résultats relatifs à ce caractère sont récapitulés dans

les tableaux 7 et 8. Le tableau 7 ne fait que confirmer les

résultats exposés antérieurement en précisant les relations

(7)

existant intra- et intergroupes. Il permet de constater que

l’aptitude spécifique de PAUC à polliniser MIN 1 est signi-

ficativement inférieure à celle des autres parents mâles, alors que lorsque MIN 2 est femelle, MIN 1 et PLIN ont la même aptitude spécifique à la pollinisation, significativement supé- rieure à celle des autres pollinisateurs.

Dans le groupe MAJ, on constate à nouveau que l’apti-

tude spécifique de MIN 1 n’est pas la même selon que le parent femelle est MAJ 1 ou MAJ 2 alors que, pour MIN 2, les aptitudes spécifiques à la pollinisation sont identiques quel que soit celui des 2 parents femelles considérés.

En revanche, pour ce qui concerne ce caractère, les croi-

sements impliquant PLIN, d’une part, et PAUC, d’autre part, comme parents femelles, sont homogènes quels que soient les parents mâles de ces croisements.

La comparaison des effets moyens (tabl. 8) permet d’ar- river sensiblement aux mêmes conclusions que pour les autres caractères analysés (fréquence des plantes sans gousses ; pourcentage de gousse/fleur).

Pour le caractère nombre de grains par fleur pollinisée,

les effets mâle sont très significativement supérieurs aux

effets femelles pour MIN 1 et MIN 2.

On constate le phénomène inverse

-

effets femelle supé- rieurs aux effets mâle — chez MAJ 1, MAJ 2 la limite

de signification) et chez PAUC. Par contre, les 2 effets sont strictement identiques chez PLIN.

IV. CONCLUSIONS - DISCUSSION

Les résultats que nous venons d’exposer indiquent clai-

rement qu’il existe, chez V. faba ssp., de grandes différen-

ces au niveau de la compatibilité entre les sous-espèces de

ce groupe.

N’ayant pas de résultats chiffrés relatifs aux autofécon- dations, nous ne pouvons pas classer les différents grou- pes de V. faba selon leur niveau d’autofertilité en types

«

SI

»

et

«

SC ». Cependant, les résultats des croisements intra- et intergroupes vont dans le sens de ceux décrits par A

BDALLA (1977), à savoir que

«

V. faba minor » est plus autocompatible que

«

V. faba major

».

Les conclusions, dans ce domaine, sont plus difficiles à tirer pour ce qui

concerne

«

V. faba pliniana

»

et

«

V. faba paucijuga

»

car

ces 2 types semblent, par bien des aspects, très différents et nous ne possédons pas de croisements intragroupes pour

ces sous-espèces. On peut cependant admettre, avec la majo- rité des auteurs et en conformité avec les résultats d’A B -

DALLA (1977), que ces 2 types sont très autocompatibles.

Trois méthodes d’observation nous ont permis d’appré-

cier la compatibilité

«

pratique » entre sous-espèces :

-

Le pourcentage de plantes qui, bien que pollinisées,

n’ont pas produit de gousses. Il s’agit là, d’une manifesta- tion d’incompatibilité totale entre génotypes.

-

Le nombre de gousses obtenues pour 100 fleurs pol-

linisées estimé après élimination des plantes totalement incompatibles.

-

Enfin, le nombre de grains produits par fleur

pollinisée.

Il s’agit là d’une approche biaisée de l’incompatibilité car,

en toute logique, il eût fallu exprimer le nombre de grai-

nes produites en fonction du nombre d’ovules formés dans

l’ovaire, car ce nombre est très variable d’une sous-espèce

à l’autre. Toutefois, cette estimation permet une compa- raison des effets mâle à femelle constante.

De nos expériences, en fonction des modalités d’obser- vation que nous venons d’exposer, nous pouvons présen-

ter les conclusions suivantes, qui restent relatives au

matériel que nous avons mis en oeuvre :

-

L’incompatibilité totale, définie comme étant l’ab-

sence de nouaison sur des plantes pollinisées, est importante

dans toutes les sous-espèces étudiées et, en moyenne, voi- sine de 50 p. 100. Il apparaît toutefois au niveau des effets moyens qu’au sein du groupe « V. faba minor », les apti-

tudes à polliniser (effet mâle) sont supérieures aux aptitu-

des à être pollinisés (effet femelle). La tendance opposée

exists pour

«

V. faba paucijuga

».

-

En ce qui concerne le nombre de gousses produites

pour 100 fleurs pollinisées, on obtient également, toutes sous-espèces confondues, une valeur moyenne voisine de 50 p. 100. Ici encore, il existe des variations allant dans le même sens que celles que nous venons de décrire. Le groupe

«

V. faba minor » produit un plus fort pourcentage de gousses lorsqu’il est utilisé comme pollinisateur (effet mâle moyen) que lorsqu’il est utilisé comme parent femelle (effet

femelle moyen). L’effet inverse est observé avec « V. faba paucijuga ».

-

Le nombre de grains par fleur pollinisée apporte

une

confirmation

aux

résultats exprimés par les autres techni- ques d’observation.

Les résultats que nous venons de rapporter semblent peu cohérents avec une hypothèse unitaire de l’incompatibilité

unilatérale basée sur des rapports hiérarchisés entre sous-

espèces autocompatibles (SC, type minor, pliniana ou pau-

cijuga) et autoincompatibles (SI, type major). En effet, il

ressort de nos observations que V. faba minor est la sous- espèce qui, au niveau des effets moyens, présente la plus

forte compatibilité avec les autres sous-espèces testées quand

elle est utilisée comme parent femelle, alors que V. faba major est bien compatible avec la totalité de ces sous-

espèces, bien que très hétérogène dans son comportement.

Il est difficile, dans ces conditions, d’admettre que l’in-

compatibilité unidirectionnelle puisse être strictement con-

sidérée comme étant un système de protection des espèces

les plus autoincompatibles à l’encontre de pollinisations

accidentelles par des espèces autofertiles. Il ne semble pas,

non plus, que le blocage se fasse entre espèces de

«

type

évolué », d’une part, et de

«

type ancestral » d’autre part,

puisque l’aptitude générale à la pollinisation de « V. faba

pliniana » ou de « V. faba paucijuga » n’est pas différente

de celle des autres sous-espèces.

(8)

En dehors de ces réactions de compatiblité globale au

niveau des sous-espèces, il semble que le facteur le plus inté-

ressant dans ces croisements soit l’existence d’interactions spécifiques entre génotypes. Celles-ci sont particulièrement nettes, dans notre étude, pour les croisements entre

«

V. faba major » et

«

V. faba minor ».

Sur le plan pratique, qui nous intéressait en premier lieu

dans cette expérimentation, il ne semble pas que les mani- festations d’une incompatibilité partielle entre les différentes sous-espèces étudiées puissent être un obstacle à la sélec- tion. Nous n’avons, en effet, jamais mis en évidence d’ab-

sence totale de nouaison pour les cultivars intercroisés.

Toutefois, il convient de prendre en compte le fait que, dans la perspective de croisements aléatoires en sélection

récurrente, la probabilité des différents croisements n’est pas la même. Il faudra donc en tenir compte dans la recher- che de recombinaisons potentielles.

Enfin, compte tenu des interactions génétiques que nous avions mises en évidence à l’intérieur d’une sous-espèce don- née, on ne peut pas se fonder uniquement sur l’aptitude générale de cette sous-espèce pour introduire un nouveau

cultivar dans une population en sélection et, en toute logi-

que, il conviendra de tester le niveau de compatibilité de

ce nouveau matériel par ses aptitudes spécifiques avec les

autres génotypes auxquels il sera confronté.

Reçu le 9 novembre 4 982.

Accepté le 14 janvier 1983.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Références

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