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Favreliere Flavie DOCTORAT EN MÉDECINE Thèse

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Academic year: 2021

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(1)

Année 2018/2019 N°

Thèse

Pour le

DOCTORAT EN MÉDECINE

Diplôme d’État par

Favreliere Flavie

Née le 23 mars 1990 à Poitiers (86)

SATISFACTION PROFESSIONNELLE DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES DANS UNE ZONE SOUS-DENSE : L’EXEMPLE DE L’INDRE

Présentée et soutenue publiquement le 22 novembre 2019 devant un jury composé de :

Président du Jury : Professeur Patrice DIOT, Pneumologie, Faculté de Médecine - Tours Membres du Jury :

Professeur Anne-Marie LEHR-DRYLEWICZ, Médecine Générale, PE, Faculté de Médecine - Tours Professeur Henri MARRET, Gynécologie-Obstétrique, Faculté de Médecine - Tours

Professeur Hubert NIVET, Néphrologie, Professeur honoraire, Faculté de médecine - Tours

Directeur de thèse : Docteur Isabelle ETTORI-AJASSE, Médecine Générale, CCU, Faculté

de médecine- Tours

(2)

01/09/2019 / 4 UNIVERSITE DE TOURS

F

FAACCUULLTTEE DDEE MMEEDDEECCIINNEE DDEE TTOOUURRSS

DOYEN Pr Patrice DIOT

VICE-DOYEN Pr Henri MARRET

ASSESSEURS

Pr Denis ANGOULVANT,

Pédagogie

Pr Mathias BUCHLER,

Relations internationales

Pr Theodora BEJAN-ANGOULVANT,

Moyens – relations avec l’Université

Pr Clarisse DIBAO-DINA,

Médecine générale

Pr François MAILLOT,

Formation Médicale Continue

Pr Patrick VOURC’H,

Recherche

RESPONSABLE ADMINISTRATIVE Mme Fanny BOBLETER

********

DOYENS HONORAIRES

Pr Emile ARON (†) –

1962-1966

Directeur de l’Ecole de Médecine - 1947-1962

Pr Georges DESBUQUOIS (†) -

1966-1972

Pr André GOUAZE -

1972-1994

Pr Jean-Claude ROLLAND –

1994-2004

Pr Dominique PERROTIN –

2004-2014 PROFESSEURS EMERITES

Pr Daniel ALISON Pr Philippe ARBEILLE Pr Catherine BARTHELEMY

Pr GillesBODY Pr JacquesCHANDENIER

Pr Alain CHANTEPIE Pr Pierre COSNAY

Pr Etienne DANQUECHIN-DORVAL Pr. DominiqueGOGA

Pr Alain GOUDEAU

Pr Anne-MarieLEHR-DRYLEWICZ Pr Gérard LORETTE Pr Roland QUENTIN

PrElieSALIBA

PROFESSEURS HONORAIRES

P.ANTHONIOZ –A.AUDURIER –A.AUTRET –P. BAGROS –P.BARDOS – J.L.BAULIEU –C.BERGER –JC.BESNARD – P. BEUTTER – C. BONNARD – P. BONNET – P. BOUGNOUX – P. BURDIN – L. CASTELLANI – B. CHARBONNIER – P.

CHOUTET – T.CONSTANS –C.COUET –L. DE LA LANDE DE CALAN –J.P.FAUCHIER –F.FETISSOF –J.FUSCIARDI – P.GAILLARD – G.GINIES –A.GOUAZE – J.L.GUILMOT – N.HUTEN –M. JAN – J.P.LAMAGNERE –F. LAMISSE –Y.

LANSON – O.LE FLOCH – Y. LEBRANCHU – E.LECA –P.LECOMTE –E. LEMARIE –G.LEROY – M. MARCHAND – C.

MAURAGE – C. MERCIER – J. MOLINE – C. MORAINE – J.P. MUH – J. MURAT – H. NIVET – L. POURCELOT – P.

RAYNAUD – D. RICHARD-LENOBLE – A. ROBIER – J.C.ROLLAND – D. ROYERE - A. SAINDELLE – J.J. SANTINI – D.

SAUVAGE –D.SIRINELLI –B.TOUMIEUX –J.WEILL

(3)

PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

ANDRES Christian ... Biochimie et biologie moléculaire ANGOULVANT Denis ... Cardiologie

AUPART Michel ... Chirurgie thoracique et cardiovasculaire BABUTY Dominique ... Cardiologie

BAKHOS David ... Oto-rhino-laryngologie BALLON Nicolas ... Psychiatrie ; addictologie BARILLOT Isabelle ... Cancérologie ; radiothérapie BARON Christophe ... Immunologie

BEJAN-ANGOULVANT Théodora ... Pharmacologie clinique BERNARD Anne ... Cardiologie

BERNARD Louis ... Maladies infectieuses et maladies tropicales BLANCHARD-LAUMONNIER Emmanuelle .... Biologie cellulaire

BLASCO Hélène ... Biochimie et biologie moléculaire BONNET-BRILHAULT Frédérique ... Physiologie

BRILHAULT Jean ... Chirurgie orthopédique et traumatologique BRUNEREAU Laurent ... Radiologie et imagerie médicale

BRUYERE Franck ... Urologie BUCHLER Matthias ... Néphrologie

CALAIS Gilles ... Cancérologie, radiothérapie CAMUS Vincent ... Psychiatrie d’adultes COLOMBAT Philippe ... Hématologie, transfusion CORCIA Philippe ... Neurologie

COTTIER Jean-Philippe ... Radiologie et imagerie médicale DE TOFFOL Bertrand ... Neurologie

DEQUIN Pierre-François... Thérapeutique

DESOUBEAUX Guillaume... Parasitologie et mycologie DESTRIEUX Christophe ... Anatomie

DIOT Patrice ... Pneumologie

DU BOUEXIC de PINIEUX Gonzague ... Anatomie & cytologie pathologiques DUCLUZEAU Pierre-Henri ... Endocrinologie, diabétologie, et nutrition DUMONT Pascal ... Chirurgie thoracique et cardiovasculaire EL HAGE Wissam ... Psychiatrie adultes

EHRMANN Stephan ... Réanimation FAUCHIER Laurent ... Cardiologie

FAVARD Luc ... Chirurgie orthopédique et traumatologique FOUGERE Bertrand ... Gériatrie

FOUQUET Bernard ... Médecine physique et de réadaptation FRANCOIS Patrick ... Neurochirurgie

FROMONT-HANKARD Gaëlle ... Anatomie & cytologie pathologiques GAUDY-GRAFFIN Catherine ... Bactériologie-virologie, hygiène hospitalière GOUPILLE Philippe ... Rhumatologie

GRUEL Yves ... Hématologie, transfusion

GUERIF Fabrice ... Biologie et médecine du développement et de la reproduction GUYETANT Serge ... Anatomie et cytologie pathologiques

GYAN Emmanuel ... Hématologie, transfusion HAILLOT Olivier ... Urologie

HALIMI Jean-Michel ... Thérapeutique HANKARD Régis... Pédiatrie

HERAULT Olivier ... Hématologie, transfusion HERBRETEAU Denis ... Radiologie et imagerie médicale HOURIOUX Christophe ... Biologie cellulaire

LABARTHE François ... Pédiatrie

LAFFON Marc ... Anesthésiologie et réanimation chirurgicale, médecine d’urgence LARDY Hubert ... Chirurgie infantile

LARIBI Saïd ... Médecine d’urgence LARTIGUE Marie-Frédérique ... Bactériologie-virologie

LAURE Boris ... Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie LECOMTE Thierry ... Gastroentérologie, hépatologie

LESCANNE Emmanuel ... Oto-rhino-laryngologie LINASSIER Claude ... Cancérologie, radiothérapie MACHET Laurent ... Dermato-vénéréologie MAILLOT François ... Médecine interne MARCHAND-ADAM Sylvain ... Pneumologie

(4)

MARUANI Annabel ... Dermatologie-vénéréologie

MEREGHETTI Laurent ... Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière MITANCHEZ Delphine ... Pédiatrie

MORINIERE Sylvain ... Oto-rhino-laryngologie MOUSSATA Driffa ... Gastro-entérologie MULLEMAN Denis ... Rhumatologie ODENT Thierry ... Chirurgie infantile OUAISSI Mehdi ... Chirurgie digestive OULDAMER Lobna ... Gynécologie-obstétrique

PAINTAUD Gilles ... Pharmacologie fondamentale, pharmacologie clinique PATAT Frédéric ... Biophysique et médecine nucléaire

PERROTIN Dominique ... Réanimation médicale, médecine d’urgence PERROTIN Franck ... Gynécologie-obstétrique

PISELLA Pierre-Jean ... Ophtalmologie PLANTIER Laurent ... Physiologie

REMERAND Francis ... Anesthésiologie et réanimation, médecine d’urgence ROINGEARD Philippe ... Biologie cellulaire

ROSSET Philippe ... Chirurgie orthopédique et traumatologique

RUSCH Emmanuel ... Epidémiologie, économie de la santé et prévention SAINT-MARTIN Pauline ... Médecine légale et droit de la santé

SALAME Ephrem ... Chirurgie digestive

SAMIMI Mahtab ... Dermatologie-vénéréologie

SANTIAGO-RIBEIRO Maria ... Biophysique et médecine nucléaire THOMAS-CASTELNAU Pierre ... Pédiatrie

TOUTAIN Annick ... Génétique

VAILLANT Loïc ... Dermato-vénéréologie VELUT Stéphane ... Anatomie

VOURC’H Patrick ... Biochimie et biologie moléculaire WATIER Hervé ... Immunologie

PROFESSEUR DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE

DIBAO-DINA Clarisse LEBEAU Jean-Pierre

PROFESSEURS ASSOCIES

MALLET Donatien ... Soins palliatifs POTIER Alain ... Médecine Générale ROBERT Jean ... Médecine Générale

PROFESSEUR CERTIFIE DU 2

ND

DEGRE

MC CARTHY Catherine ... Anglais

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

BARBIER Louise... Chirurgie digestive

BERHOUET Julien ... Chirurgie orthopédique et traumatologique BRUNAULT Paul ... Psychiatrie d’adultes, addictologie

CAILLE Agnès ... Biostat., informatique médical et technologies de communication CLEMENTY Nicolas ... Cardiologie

DENIS Frédéric ... Odontologie

DOMELIER Anne-Sophie ... Bactériologie-virologie, hygiène hospitalière DUFOUR Diane ... Biophysique et médecine nucléaire

ELKRIEF Laure ... Hépatologie – gastroentérologie FAVRAIS Géraldine ... Pédiatrie

(5)

IVANES Fabrice ... Physiologie

LE GUELLEC Chantal ... Pharmacologie fondamentale, pharmacologie clinique LEFORT Bruno ... Pédiatrie

LEGRAS Antoine... Chirurgie thoracique LEMAIGNEN Adrien ... Maladies infectieuses

MACHET Marie-Christine ... Anatomie et cytologie pathologiques MOREL Baptiste ... Radiologie pédiatrique

PIVER Éric ... Biochimie et biologie moléculaire REROLLE Camille ... Médecine légale

ROUMY Jérôme ... Biophysique et médecine nucléaire SAUTENET Bénédicte ... Thérapeutique

TERNANT David ... Pharmacologie fondamentale, pharmacologie clinique VUILLAUME-WINTER Marie-Laure ... Génétique

ZEMMOURA Ilyess ... Neurochirurgie

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

AGUILLON-HERNANDEZ Nadia ... Neurosciences BOREL Stéphanie ... Orthophonie

NICOGLOU Antonine ... Philosophie – histoire des sciences et des techniques PATIENT Romuald... Biologie cellulaire

RENOUX-JACQUET Cécile ... Médecine Générale

MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES

RUIZ Christophe ... Médecine Générale SAMKO Boris ... Médecine Générale

CHERCHEURS INSERM - CNRS - INRA

BOUAKAZ Ayache ... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 1253 CHALON Sylvie ... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 1253 COURTY Yves ... Chargé de Recherche CNRS – UMR INSERM 1100 DE ROCQUIGNY Hugues ... Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1259 ESCOFFRE Jean-Michel ... Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1253 GILOT Philippe ... Chargé de Recherche INRA – UMR INRA 1282 GOUILLEUX Fabrice ... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7001 GOMOT Marie ... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 1253 HEUZE-VOURCH Nathalie ... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 KORKMAZ Brice ... Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 LAUMONNIER Frédéric ... Chargé de Recherche INSERM - UMR INSERM 1253 MAZURIER Frédéric ... Directeur de Recherche INSERM – UMR CNRS 7001 MEUNIER Jean-Christophe ... Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1259 PAGET Christophe ... Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 RAOUL William ... Chargé de Recherche INSERM – UMR CNRS 7001 SI TAHAR Mustapha ... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 WARDAK Claire ... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 1253

CHARGES D’ENSEIGNEMENT

Pour l’Ecole d’Orthophonie

DELORE Claire ... Orthophoniste GOUIN Jean-Marie ... Praticien Hospitalier Pour l’Ecole d’Orthoptie

MAJZOUB Samuel... Praticien Hospitalier Pour l’Ethique Médicale

BIRMELE Béatrice ... Praticien Hospitalier

(6)

SERMENT D’HIPPOCRATE

E n présence des Maî t res de cette Faculté, de mes chers condisciples

et selon la tradition d’Hippocrate,

je promets et je jure d’ê t re fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon

travail.

Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira

les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le

crime.

Respectueux et reconnaissant envers mes Maî t res, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reç u e de

leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert

d’opprobre

et méprisé de mes confrères

si j’y manque.

(7)

REMERCIEMENTS

Monsieur le Professeur Patrice DIOT,

Je vous remercie de me faire l’honneur de présider ce jury de thèse. Vous êtes à l’initiative de ce projet, « Territoire Indre et sa désertification », et je très suis reconnaissante d’avoir pu y participer.

Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon profond respect et de toute ma considération.

Madame le Professeur Anne-Marie LEHR-DRYLEWICZ,

Mes sincères remerciements pour votre soutien et vos conseils dispensés tout au long de ce travail.

Soyez assurée de toute ma gratitude.

Monsieur le Professeur Henri MARRET,

Je vous remercie d’avoir accepté de participer à ce jury et de juger ce travail. Soyez assuré de tout mon respect.

Monsieur le Professeur Hubert NIVET,

Je vous remercie de votre accompagnement dans ce projet et de votre participation en tant que membre de ce jury. Soyez assuré de toute ma reconnaissance.

Madame le Docteur Isabelle ETTORI-AJASSE,

Je te remercie de m’avoir fait confiance en acceptant de diriger cette thèse. Je suis chanceuse d’avoir pu l’a réalisé à tes côtés. Merci pour ton temps et tes précieux conseils qui ont fortement aidé à l’élaboration de cette thèse. Je t’en suis très reconnaissante.

Monsieur le Professeur Bernard LE FLOCH,

Je vous remercie de m’avoir fait l’honneur d’accepter que je poursuive votre travail.

(8)

REMERCIEMENTS

A mes parents, pour l’amour et le soutien inconditionnel qu’ils me donnent depuis le tout premier jour.

A mon frère, Hugues, il y a 10 ans tu soutenais la tienne, je suis fière d’avoir pu suivre ton exemple.

Merci d’être présent, même si les kilomètres nous séparent, pour tous ces moments de bonheur en famille avec Manu et mon petit soleil, Henri.

A toute ma famille pour leur soutien.

A Maud, mon poireau, mon maitre Nadeau, ma sœur. Merci de toujours être là.

A Gaëlle pour ton amitié depuis toutes ces années.

Aux poitevines pour avoir rendu ces années de médecine mémorables grâce à nos soirées rue Françoise Dolto, nos escapades espagnoles ou nos soirée pots de fleurs… Angèle, Marie, Faustine, Marion et Charline.

Aux médecins Romorantinais, Annie, Dominique et Xavier pour m’avoir tant appris. Je n’aurais espéré meilleur endroit pour découvrir ce métier. Je suis heureuse de mettre un peu de vous dans mon travail au quotidien.

A Valérie, ma deuxième maman du 41, merci de prendre si bien soin de moi.

A Thierry, pour l’exemple à suivre que tu m’as donné. Merci pour ton soutien et tes conseils.

A Florence, pour m’avoir si bien accueilli dans ta vie. Merci pour ta joie, toutes nos discussions et ces fous rires partagés.

A tous mes amis Tourangeaux.

A Pierre, pour ton immense soutien et tes encouragements au quotidien. Je suis heureuse de faire partie de ta vie et je nous souhaite beaucoup de bonheur à venir. Merci pour ton amour.

A ta famille, merci de m’avoir accueilli et d’être tous présents pour partager ce moment.

(9)

RESUMÉ

Contexte : L’Indre est l’un des départements de la région Centre-Val-de-Loire les plus touchés par la désertification médicale. La satisfaction professionnelle influe positivement sur la poursuite de l’exercice des médecins généralistes et augmente leur attractivité auprès des jeunes confrères.

Objectif : Identifier les facteurs de satisfaction des médecins généralistes de l’Indre afin de montrer les aspects positifs du métier et de promouvoir les installations dans le département ; évaluer la satisfaction professionnelle en fonction de critères sociodémographiques.

Méthode : Une étude épidémiologique transversale a été conduite dans le département de l’Indre. Elle était basée sur l’analyse des réponses à un questionnaire de satisfaction validé par le groupe de recherche européen « WoManPower » et adressé aux médecins généralistes libéraux. Chaque item était noté de 0

« pas du tout d’accord » à 10 « tout à fait d’accord ». La satisfaction professionnelle globale était analysée en fonction de critères sociodémographiques.

Résultats : L’Indre comptait 140 médecins généralistes libéraux. Le taux de participation était de 55%

(n=76). Les généralistes étaient globalement satisfaits de leur exercice (médiane = 8). Les thèmes ayant les médianes les plus élevées étaient la relation médecin patient et la compétence particulière au métier de médecin généraliste. Les maîtres de stage universitaires (MSU) étaient significativement plus satisfaits de leur métier que les non MSU [𝑥 MSU = 7,91 (Me=8) vs 𝑥 non MSU= 7,12 (Me=7) ; p=0,02]. Les médecins âgés de moins de 59 ans étaient plus satisfaits [𝑥<59ans = 7,95(Me=8) vs 𝑥³59ans = 7,03(Me=8) ; p=0,009]. Les résultats n’ont pas montré de lien entre la satisfaction professionnelle et le genre, le secteur ou le mode d’exercice.

Conclusion : Les médecins généralistes de l’Indre étaient satisfaits de leur exercice. La relation qui existe entre le médecin et son patient était un facteur de satisfaction important. Pour être un médecin généraliste heureux, il fallait apprécier suivre les patients au long cours et aimer être un médecin de famille, avoir une approche globale et centrée sur le patient, s’enrichir d’expériences humaines à leur contact et être MSU.

Mots clés : Déserts médicaux, satisfaction professionnelle, WoManPower

(10)

ABSTRACT

Title : Professional satisfaction of general practitioners in a medicaly underserved areas: the case of the Indre department.

Context: Indre is one of the Centre Val de Loire region’s department most affected by medical desertification. Professional satisfaction has a positive influence on the continued practice of general practitioners and increases their attractiveness to young colleagues.

Objective: To identify factors of satisfaction of general practitioners in Indre in order to highlight positive aspects of the profession and to promote new careers in the area. To evaluate professional satisfaction according to socio-demographic criteria.

Method: A cross-sectional epidemiological study was conducted in the department of Indre. It was based on the analysis of the responses to a satisfaction questionnaire validated by the European research group "WoManPower" and sent to general practitioners. Each item was rated from 0 "strongly disagree"

to 10 "strongly agree". Overall job satisfaction was analyzed according to socio-demographic criteria.

Results: There were 140 general practitioners in Indre. The participation rate was 55% (n=76). General practitioners were generally satisfied with their exercise (median = 8). The themes with the highest medians were the doctor-patient relationship and the competence specific to the profession of general practitioner. University internship supervisors (MSUs) were significantly more satisfied with their trade than non-MSUs [𝑥 MSU = 7.91 (Me=8) vs. 𝑥 non-MSU= 7.12 (Me=7); p=0.02]. Physicians under 59 years of age were more satisfied [𝑥 < 59 years of age = 7.95 (Me=8) vs. 𝑥 ≥ 59 years of age= 7.03 (Me=8); p=0.009]. The results did not show a relationship between job satisfaction and gender, sector or mode of practice.

Conclusion: The general practitioners of Indre were satisfied with their practice. The relationship between the physician and the patient was an important factor in satisfaction. To be a happy general practitioner, you had to enjoy patients’ long-term follow-up, have a holistic and patient-centred approach, be enriched by human experiences with patients, enjoy being the family doctor and be MSU.

Keywords: Medicaly underserved areas, professional satisfaction, WoManPower

(11)

TABLE DES MATIÈRES

I. INTRODUCTION ... 12

II METHODE ... 13

II.1 C

ARACTERISTIQUES DE L

ETUDE

... 13

II.2 P

OPULATION

... 13

II.3 É

LABORATION DU QUESTIONNAIRE

(

ANNEXE

1) ... 13

II.4 M

ODE DE RECRUTEMENT

... 14

II.5 R

ECUEIL DES DONNEES

... 14

II.6 P

ROTECTION DES DONNEES

... 14

II.7 A

NALYSE DES DONNEES

... 14

III RÉSULTATS ... 15

III.1 P

ARTICIPANTS

(F

IGURE

1) ... 15

III.2 C

ARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE

... 16

III.3 L

ES FACTEURS DE SATISFACTION

... 19

a) La satisfaction globale ... 19

b) Identification des facteurs de satisfaction ... 19

III.4 L

A SATISFACTIONEN FONCTION DE CRITERES SOCIODEMOGRAPHIQUES

:

ANALYSE EN SOUS

-

GROUPE

... 21

IV DISCUSSION ... 22

IV.1 A

PROPOS DES RESULTATS

... 22

a) Qui sont les médecins du 36 ? ... 22

b) La satisfaction globale ... 23

c) Les facteurs de satisfaction des médecins généralistes de l’Indre ... 23

IV.2- A

PROPOS DE LA METHODE

... 25

IV.3 P

ERSPECTIVES

... 26

CONCLUSION ... 27

RÉFÉRENCES ... 28

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE ... 32

(12)

TABLE DES TABLEAUX

T

ABLEAU

1:

CARACTERISTIQUES DES PARTICIPANTS

... 16 T

ABLEAU

2 : L

A SATISFACTION GLOBALE DES MEDECINS GENERALISTES

... 19 T

ABLEAU

3: R

EPONSES AU QUESTIONNAIRE

:

IDENTIFICATION DES FACTEURS DE SATISFACTION DES MEDECINS

GENERALISTES DE L

’I

NDRE

... 20

T

ABLEAU

4: L

A SATISFACTION GLOBALE EN FONCTION DE CRITERES SOCIODEMOGRAPHIQUES

... 21

(13)

I. INTRODUCTION

La région Centre-Val-de-Loire présente la densité de médecins généralistes la plus faible de France métropolitaine en 2019, avec 104,3 médecins généralistes actifs pour 100.000 habitants pour une médiane française à 127,6 [1]. En 9 ans, le nombre de médecins généralistes a chuté de 13,8%, ce qui représente la baisse la plus importante des effectifs de généralistes parmi les régions françaises après l’Ile-de-France [1]. L’accessibilité potentielle localisée (APL) est un indicateur d’accessibilité aux soins créé par la DREES et l’IRDES qui montre que 16,5% de la population régionale vit dans une commune

« sous-dense » selon le seuil de 2,5 consultations par an et par habitant [2].

L’Indre fait partie des départements les plus pauvres en généralistes avec 93,5/100.000 médecins [1].

En 2019, 140 médecins généralistes ayant une activité majoritairement libérale sont recensés dans le département [3]. Leur répartition sur le territoire est inégale [4]. Près des deux tiers (60,6%) de ses communes sont classées « zones d’intervention prioritaire » par l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Ces zones sont caractérisées par une offre de soins insuffisante ou une inégalité dans l’accès aux soins et où les aides incitatives financières sont les plus importantes [5]. L’Indre, territoire semi-rural le moins peuplé de la région Centre-Val-de-Loire semble peu attractif pour les jeunes médecins. Peu de diplômés issus de la faculté de médecine de la région s’installent dans l’Indre. De 2006 à 2016, sur 165 installations en cabinet de médecine générale dans la région, seulement 8 se sont effectuées dans l’Indre [6]. Malgré ce constat, des médecins généralistes continuent d’exercer dans l’Indre. Il a même été relevé une légère hausse des effectifs sur l’année 2017-2018 [4].

La satisfaction professionnelle est déterminante dans le maintien en activité. Elle influerait positivement sur la poursuite de l’exercice des médecins généralistes et augmenterait leur attractivité auprès des jeunes confrères [7 - 9]. Un projet de recherche européen « WoManPower » de l’European General Practice Research Network (EGPRN) a étudié les aspects positifs et satisfaisants de la médecine générale afin d’en valoriser la pratique. Au total, 30 facteurs de satisfactions à exercer la médecine générale ont été mis en évidence [10].

L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs de satisfaction des médecins de l’Indre pour mettre

en lumière les aspects positifs du métier et promouvoir les installations dans le département. L’objectif

secondaire était de comparer les niveaux de satisfaction des médecins généralistes installés selon des

critères sociodémographiques.

(14)

II METHODE

II.1 Caractéristiques de l’étude

Une étude épidémiologique transversale a été conduite dans le département de l’Indre. Elle était basée sur l’analyse de résultats de questionnaires adressés à des médecins généralistes (annexe 1).

II.2 Population Population cible

La population cible était l’ensemble des médecins pratiquant la médecine générale ambulatoire dans l’Indre.

Les critères d’inclusion étaient : les médecins ayant un diplôme de médecine générale, installés dans l’Indre et inscrits à l’ordre des médecins de l’Indre, et ayant une activité libérale principale en soins primaires.

Les critères d’exclusion étaient : le refus de participation, les médecins généralistes remplaçants, à la retraite, ayant une activité salariée majoritaire ou ayant un autre mode d’exercice de la médecine générale. (Protection maternelle infantile (PMI), médecins homéopathes, angiologues, Urgences Médicales 36 (UM36)).

Nombre de sujets nécessaires

Au vu du faible nombre de médecins généralistes ayant une activité libérale majoritaire dans le département de l’Indre (140 au total), nous avons cherché à inclure l’ensemble des médecins présentant les critères d’inclusion.

Selon la faculté de médecine de Tours, il y a 43 (11%) maîtres de stage universitaire (MSU) dans l’Indre parmi les 387 MSU de la région Centre-Val-de-Loire.

II.3 Élaboration du questionnaire (annexe 1)

L’EGPRN (European General Practice Research Network) est le réseau de recherche Européen en médecine générale de la Wonca Europe. Il a lancé un programme de recherche multicentrique,

« WoManPower », dont l’objectif était de mettre en évidence les facteurs positifs du métier de médecin généraliste. Le but était d’aider les instances publiques dédiées à la santé à instaurer des mesures adaptées aux problèmes de démographie médicale. Une revue de la littérature suivie de plusieurs enquêtes qualitatives menées dans 8 pays d’Europe (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Finlande, France, Israël, Pologne et Slovénie) ont permis d’identifier les facteurs de satisfaction professionnelle des médecins généralistes. Au total, 183 médecins ont été interviewés. Trente facteurs de satisfaction ont été retrouvés et classés en 6 thèmes : le médecin généraliste en tant que personne, les compétences particulières au métier de médecin généraliste, l’organisation positive du métier de médecin généraliste, la relation médecin-patient, l’enseignement de la médecine générale, et les facteurs qui soutiennent le médecin généraliste [10].

Le groupe de recherche français de la WoManPower a élaboré et validé un questionnaire de satisfaction en français à partir de ces 30 items. L’échelle de réponse était cotée de 0 « pas du tout d’accord » à 10

« tout à fait d’accord » [11 - 14].

(15)

II.4 Mode de recrutement

Une liste comprenant l’ensemble des médecins de l’Indre ayant une activité libérale ou mixte a été fournie par le conseil départemental. Elle comprenait pour chaque médecin : nom, prénom, adresse professionnelle, numéro de téléphone et diplôme. Nous avons exclu les médecins spécialistes et les médecins généralistes présentant les critères d’exclusion.

II.5 Recueil des données

Le premier contact avec les médecins généralistes a été pris directement par téléphone. Après un consentement oral, le questionnaire leur a été envoyé par mail via l’application GoogleForm, par courrier ou remis en main propre selon leur préférence.

En l’absence de retour du questionnaire, des relances ont été réalisées. Si au terme de 4 relances, aucune réponse n’était obtenue, ces médecins étaient considérés comme non-répondants.

Les données ont été anonymisées secondairement avant l’analyse, afin d’identifier les non-répondants et de faciliter les relances.

II.6 Protection des données

Le consentement écrit des participants a été recueilli. L’étude a reçu l’approbation de la Commission Nationale de l’Informatique et de Libertés (CNIL) et du comité d’éthique.

II.7 Analyse des données

Le recueil des données a été effectué à l’aide d’un tableau Excel. Les données quantitatives ont été exprimées en moyenne, médiane, 1er et 3ème quartile, note minimale et maximale. Les données qualitatives ont été analysées en pourcentage.

Le pourcentage de satisfaction a été calculé pour l’ensemble de la population étudiée, puis des analyses en sous-groupes ont été menées selon plusieurs critères sociodémographiques. Une analyse uni-variée a été réalisée : l’indépendance des variables quantitatives étaient vérifiée par un test de Student et l’indépendance des données qualitatives par un test du Chi2 ou de Fisher. La significativité était retenue pour une valeur du p < 0,05.

Les tests statistiques étaient réalisés à l’aide du site BiostaTGV.

(16)

III RÉSULTATS

III.1 Participants (Figure 1)

Les 140 médecins ont été contactés entre mars et août 2019. Dix médecins ont refusé de participer à l’étude et 130 questionnaires ont été envoyés.

Au total, 78 questionnaires ont été récupérés ce qui représente un taux de participation de 55,71%.

Deux questionnaires n’étaient pas analysables et ont été exclus de l’étude.

Finalement, 76 questionnaires ont été analysés.

130 accords

78 réponses 140 médecins

2 questionnaires

exclus 10 refus

52 sans réponses

76 questionnaires

inclus

(17)

III.2 Caractéristiques de la population étudiée

L’âge

Le plus jeune médecin avait 29 ans et le plus âgé 72 ans.

Les femmes étaient significativement plus jeunes que les hommes [𝑥femmes = 50,20 ans (Me=50,5ans) vs 𝑥hommes = 56,20 ans (Me=61ans) ; p=0,03].

Le temps d’exercice

La plus courte durée d’installation était celle réalisée dans l’année, en 2019. La plus longue était de 40 ans.

Parmi les médecins installés depuis moins de 20 ans, il y avait plus de femmes que d’hommes [58,06%(n=18) de femmes vs 41,94%(n=13) d’hommes ; p=0,01].

n = 76 (%) 𝒙 et Me

Sexe

- Hommes

- Femmes 46 (60,53)

30 (39,47) Age

- < 40 ans - 40 - 59 ans - > 60 ans

14 (18,42) 27 (35,53) 35 (46,05)

𝑥 = 53,83 Me = 59

Durée d’installation dans le 36

- < 10 ans - 10 - 19 ans - 20 - 29 ans - > 30 ans

23 (30,26) 8 (10,53) 13 (17,11) 32 (42,11)

𝑥 = 23,33 Me = 26

Secteur d’activité

- rural

- urbain

54 (71,05) 22 (28,95) Mode d’exercice

- seul

- cabinet de groupe

- MSP

29 (38,16) 27 (35,53) 20 (26,32) MSU

- oui

- non 34 (44,74)

42 (55,26)

Tableau 1: Caractéristiques des participants.

𝑥 = moyenne ; Me = médiane ; MSP = maison de santé pluridisciplinaire ; MSU = maître de stage universitaire.

(18)

Secteur d’activité

Il y avait dans le secteur rural 38,89% (n=21) de femmes et 61,11% (n=33) d’hommes. Les femmes et les hommes étaient répartis de la même façon en rural et en urbain [70,00%(n=21) des femmes vs 68,75%(n=33) des hommes ; p = 0,87].

L’âge moyen des ruraux étaient de 53,39 ans (Me=59 ans) et celui des urbains à 54,90 ans (Me=57ans) (p=0,59).

Il n’y avait pas de différence significative de temps d’installation entre les ruraux et les urbains [𝑥ruraux = 21,73 ans (Me=24,5ans) vs 𝑥urbains = 21,17 ans (Me=26,5ans) ; p=0,87].

Le mode d’installation

En moyenne, 61,84% (n=47) des répondants étaient installés à plusieurs, soit en cabinet de groupe soit en maison de santé pluridisciplinaire (MSP) et 38,16% (n =29) étaient installés seuls.

Il n’y avait pas de différence significative du type d’installation en fonction du genre [70%(n=21) de femmes installées à plusieurs vs 56,52%(n=26) d’hommes installés à plusieurs ; p = 0,24].

Les médecins installés à plusieurs étaient significativement plus jeunes que les médecins qui exerçaient seuls [𝑥plusieurs = 51,40 ans (Me=54ans) vs 𝑥seuls = 57,76 ans (Me=57,76ans) ; p=0,02].

Parmi les médecins qui étaient installés à plusieurs, les ruraux exerçaient plus en MSP que les urbains qui étaient plus installés en cabinet de groupe [MSP :17/33ruraux vs 3/14urbains ; p=0,11 NS].

La fonction de maitre de stage universitaire

La moyenne d’âge des MSU étaient de 52,50 ans (Me=54 ans) et celle des non MSU était de 54,90 ans (Me= 60ans) (p = 0,37).

Il y avait le même nombre de femmes et d’hommes parmi les MSU.

Il n’y avait pas de différence significative concernant le choix du secteur d’activité chez les MSU [70,59% (n=24) MSU en rural vs 29,41% (n=10) MSU en urbain ; p = 0,94].

Les MSU exerçaient plus souvent à plusieurs que seuls [76,47% (n=26) à plusieurs vs 23,52% (n=8) seuls ; p = 0,02].

Lieux des études

A propos du lieu d’étude : 33 (43,42%) répondants avaient réalisé leur second cycle d’étude de médecine à Tours, 13 (17,11%) à Limoges, 4 (5,26%) à Clermont-Ferrand, 2 (2,63%) à Poitiers, 1 (1,32%) à Angers et 3 (3,95%) à l’étranger.

Parmi les médecins interrogés 49 (64,47%) avaient réalisé leur second cycle d’étude de médecine en région Centre-Val-de-Loire ou dans une des facultés des départements frontaliers (Poitiers, Limoges, Angers).

Concernant le lieu d’obtention du diplôme de médecine générale, 39 (51,32%) l’avaient obtenu en région Centre-Val-de-Loire et 53 (69,73%) l’avaient validé en région Centre-Val-de-Loire ou dans un département frontalier (Vienne, Haute-Loire et Maine et Loire).

Ils étaient 2 (2,63%) à avoir obtenu leur diplôme de médecine générale à l’étranger.

(19)

Les origines des médecins

Concernant le lieu de naissance, 17 (22,37%) médecins interrogés étaient nés dans l’Indre, 13 (17,11%) dans un autre des départements de la région et 5 (6,58%) dans un département frontalier à l’Indre.

Au total, 30 (39,47%) étaient nés en région Centre-Val-de-Loire et 35 (46,05%) en région Centre-Val- de-Loire ou dans un département frontalier à l’Indre (Creuse, Haute-Vienne et Vienne) (Figure 2).

EURE-ET-LOIR n=2 (2,63%)

LOIR-ET-CHER n=1 (1,32%) INDRE-ET-LOIRE

n=5 (6,58%)

INDRE n=17 (22,37%)

LOIRET n=3 (3,95%)

CHER n=2 (2,63%)

CREUSE n=2 (2,63%) HAUTE-

VIENNE n=2 (2,63%) VIENNE

n=1 (1,32%)

Reste de la France :

n=30 (39,47%)

À l’étranger :

n=11 (14,47%)

Figure 2: Départements de naissance des généralistes de l'Indre

(20)

III.3 Les facteurs de satisfaction

a) La satisfaction globale

Les médecins généralistes étaient globalement satisfaits par leur métier avec une médiane à 8, et un indice de dispersion faible (EI = 1).

b) Identification des facteurs de satisfaction Sur l’ensemble des items 60,34% avaient une médiane à 8.

Les 5 items obtenant la médiane la plus élevée, à 9, étaient les items concernant la variété de l’exercice, le suivi des patients au long cours, l’approche centrée sur le patient, l’enrichissement humain au contact des patients et la satisfaction d’être le médecin de famille.

Parmi ces 5 items, 4 faisaient partie du thème : relation médecin-patient.

Les 3 items obtenant la médiane la plus basse, à 6, étaient les items concernant la possibilité de prendre soins d’eux, le fait d’avoir eu un médecin plus âgé comme référence ou être un médecin référent pour les plus jeunes et le fait de trouver un équilibre entre rémunération et charge de travail.

𝑥

Me Maxi Mini Q1 Q3 EI

Êtes-vous globalement satisfait de votre

métier de médecin généraliste ? 7,47 8 2 10 7 8 1 Tableau 2 : La satisfaction globale des médecins généralistes.

𝑥 = moyenne des notes ; Me = Médiane des notes ; MAXI = note maximum ; MINI = note minimum ; Q1 = 1er quartile ; Q3 = 3ème quartile ; EI = écart interquartile.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

dianes

Items

Figure 3 : Histogramme des médianes des réponses aux 30 items 1 - 4 : le médecin généraliste en tant que personne

(21)

Me MINI MAXI Q1 Q3 EI LE MÉDECIN GÉNÉRALISTE EN TANT QUE PERSONNE

Q1 : Vous aimez votre travail ? 8 2 10 7 9 2

Q2 : Vous prenez soin de vous ? 6 0 10 4 8 4

Q3 : Vous vous êtes engagés dans votre métier pour prendre soins des

patients ? 8 4 10 8 9 1

Q4 : Vous vous sentez capable de vous adapter ? 8 2 10 7 9 2

LES COMPETENCES PARTICULIERES AU MÉTIER DE MÉDECIN GÉNÉRALISTE

Q5 : Vous vous sentez intellectuellement stimulé dans votre travail ? 8 1 10 7 9 2 Q6 : Vous vous sentez impliqué dans la coordination des soins et la défense

des intérêts du patient ? 8 1 10 7 9 2

Q7 : Votre mode de communication s’adapte aux patients ? 8 2 10 7 9 2

Q8 : Votre activité est variée ? 9 3 10 8 10 2

L’ORGANISATION POSITIVE DU MÉTIER DE GÉNÉRALISTE

Q9 : Vous travaillez avec de bons collaborateurs ? 8 0 10 7 9 2

Q10 : Vous avez choisi votre lieu d’installation ? 8 0 10 7 10 3

Q11 : Vous estimez être impliqué dans l’organisation des soins ? 7,5 0 10 6 9 3 Q12 : Vous profitez d’une bonne gestion de votre environnement

professionnel ? 7 1 10 6 9 3

Q13 : Vous pouvez diversifier vos activités ? 7 0 10 3 8 5

LA RELATION MÉDECIN-PATIENT

Q14 : Vous ressentez la gratitude de vos patients ? 8 1 10 6 9 3

Q15 : Vous appréciez de suivre vos patients au long cours ? 9 4 10 8 10 2

Q16 : Votre approche est centrée sur le patient ? 9 4 10 8 9 1

Q17 : Vous aimez négocier les prises en charge avec vos patients ? 8 3 10 7 9 2

Q18 : Vous vous enrichissez d’expériences humaines ? 9 3 10 8 9 1

Q19 : Votre relation de médecin avec les malades est confiante et

respectueuse ? 8 2 10 8 9 1

Q20 : Vous êtes heureux d’être le médecin de famille ? 9 2 10 8 10 2

L’ENSEIGNEMENT DE LA MÉDECINE GÉNÉRALE

Q21 : Vous appréciez de participer à la formation médicale continue ? 8 0 10 7 9 2 Q22 : Vous aimeriez (ou vous êtes) enseignant et/ou maitre de stage ? 8 0 10 4,25 9 4,75

Q23 : Vous avez eu un médecin plus âgé comme référence ? 6 0 10 2 8 6

Q24 : Vous désirez être attractif pour les jeunes médecins généralistes ? 8 0 10 5 9 4 Q25 : Vous êtes satisfait que la médecine générale soit reconnue comme

une spécialité ? 8 0 10 5 9,75 4,75

Q26 : Vous pensez qu’un renforcement mutuel des connaissances s’opère

entre étudiants et médecins généralistes ? 8 0 10 7 10 3

FACTEURS QUI SOUTIENNENT LE MEDECIN GENERALISTE

Q27 : Vous avez vécu des expériences positives en début de carrière ? 8 2 10 6 9 3

Q28 : Votre vie privée est épanouie ? 8 2 10 5 9 4

Q29 : Vous appréciez la sécurité de votre emploi ? 8 0 10 7 9 2

Q30 : Vous trouvez un équilibre entre votre rémunération et votre charge de

travail ? 6 0 10 5 8 3

(22)

III.4 La satisfaction en fonction de critères sociodémographiques : analyse en sous-groupe

Les médecins âgés de moins de 59 ans étaient plus satisfaits [𝑥<59ans = 7,95 (Me=8) vs 𝑥>60ans = 6,91 (Me=7) ; p=0,006].

Les MSU étaient significativement plus satisfaits de leur métier que les non MSU [𝑥 MSU = 7,91 (Me=8) vs 𝑥 non MSU= 7,12 (Me=7) ; p=0,02].

Il n’y avait pas de différence significative concernant la satisfaction globale entre les médecins exerçant seuls et les médecins exerçant à plusieurs (en cabinet de groupe et en MSP) (p=0,15).

Il n’y avait pas de différence significative entre les médecins de MSP et les médecins exerçant en cabinet de groupe ou seuls (p=0,93).

𝒙

Me Mini Maxi p

Sexe

- Hommes

- Femmes 7,24

7,83 8

8 2

5 10

10 0,076

Age

- < 59 (n=37)

- ³ 59 ans (n=39) 7,95

7,03 8

8 6

2 10

10 0,009

Secteur d’exercice - Urbain

- Rural 7,27

7,55 8

8 2

2 10

10 0,52

MSU - Oui

- Non 7,91

7,12 8

7 5

2 10

10 0,02

Mode d’exercice - Seuls

- Cabinet de groupe - MSP

7,10 7,85 7,5

7 8 8

2 6 2

10 10

10 0,37

Tableau 4: La satisfaction globale en fonction de critères sociodémographiques.

𝑥 = moyenne des notes ; Me = médiane des notes ; MINI = note minimum ; MAXI = note maximum ; MSP : maison de santé pluridisciplinaire

(23)

IV DISCUSSION

Les médecins généralistes de l’Indre étaient satisfaits de leur exercice. La relation qui existe entre le médecin et son patient était un facteur de satisfaction important. Pour être un médecin généraliste heureux, il fallait apprécier suivre les patients au long cours et aimer être un médecin de famille, avoir une approche globale et centrée sur le patient, s’enrichir d’expériences humaines à leur contact et être MSU.

IV.1 A propos des résultats

a) Qui sont les médecins du 36 ?

Les médecins généralistes de l’Indre étaient une population vieillissante, la moitié d’entre eux avait 59 ans ou plus avec une moyenne d’âge à 53,83 ans. Cette moyenne était comparable à celle des praticiens généralistes libéraux français, d’après la Drees [2]. La population médicale française vieillie et le resserrement du numerus clausus des années 80 peut expliquer la part importante de médecins de plus de 60 ans toutes spécialités confondues [15]. Depuis plusieurs années, on assiste à une féminisation progressive de la médecine et notre population en était également le témoin [15]. Les femmes étaient plus jeunes, et parmi les médecins installés récemment dans le département elles étaient plus nombreuses.

Une proportion importante de généralistes était née dans l’Indre, dans la région ou dans un département frontalier (46,05%). Beaucoup d’entre eux avaient effectué leurs études de second cycle et validé leur diplôme à proximité du département. Nos constats renforcent l’idée déjà évoquée que l’origine géographique d’un étudiant détermine son installation et que les jeunes diplômés issus de territoires ruraux s’installeraient plus facilement dans ces zones sous-denses [17 - 19].

Les médecins exerçaient longtemps dans le département, 42,11% des répondants étaient installés dans l’Indre depuis plus de 30 ans. On peut penser que lorsque les médecins connaissaient le territoire, ils l’appréciaient et voulaient y rester. Les médecins ruraux étaient nombreux dans notre étude (71,05%) contrairement au panel de la Drees (22,6% de ruraux sur 1900 généralistes) ou de l’étude de validation du questionnaire WoManPower (26,7% de ruraux sur 206 médecins français interrogés) [20 ; 11]. Mais l’Indre est un territoire en grande partie rural avec un taux d’urbanisation de seulement 55% [21]. Cette différence peut également être expliquée par une définition de l’exercice rural changeante selon les études. Les caractéristiques de la ruralité n’avaient pas été données aux médecins de notre étude qui avaient eux-mêmes jugé dans quel secteur d’activité ils exerçaient. Concernant le mode d’exercice, les médecins répondants étaient le plus souvent installés à plusieurs, en MSP ou cabinet de groupe, d’autant plus s’ils étaient jeunes, comme dans les autres enquêtes [22]. L’exercice de groupe est favorisé par la recrudescence des MSP encouragées par les pouvoirs publics ainsi que le changement de mentalité des jeunes médecins qui continuent à vouloir s’installer mais préfèrent le faire à plusieurs [23].

Il y avait un nombre important de MSU dans l’Indre (30,71 %), beaucoup plus que la moyenne française

d’après le collège national des généralistes enseignants (19%). Ils représentaient un peu moins de la

moitié des répondants. Les médecins de l’Indre étaient donc plus volontiers MSU. Inquiets de l’avenir,

ils souhaitaient peut-être devenir plus attractifs auprès de leurs jeunes confrères. Les médecins ruraux

(24)

ont d’ailleurs un désir d’attractivité plus important que les médecins urbains [11]. Le faible effectif de généralistes a probablement permis aux médecins de mieux se connaitre et de créer une véritable communauté, ainsi il a pu être transmis plus facilement entre confrères les aspects positifs d’être MSU pour en augmenter l’effectif.

b) La satisfaction globale

Les médecins, et particulièrement les généralistes, sont de plus en plus confrontés au syndrome d’épuisement professionnel [24 - 26]. En quelques décennies, les conditions de travail se sont modifiées.

L’émergence de nouvelles pressions : la crainte médico-légal, la médiatisation de la santé ou l’instauration de contraintes économiques fixées par la sécurité sociale peuvent expliquer ces changements. Les patients ont également évolué : ils sont plus exigeants car plus informés et en recherche de réponses immédiates [27 - 29]. Il peut être difficile pour les médecins généralistes plus vieux de s’adapter à ces changements et pour les plus jeunes de faire face à la réalité du terrain. Dans ce département où la démographie médicale est affaiblie avec des prévisions peu favorables, on était en droit de penser que les médecins qui y exerçaient étaient en souffrance.

A l’inverse, nous avons constaté que les médecins de l’Indre étaient globalement satisfaits de leur métier.

D’autres enquêtes, dont la WoManPower, ont également montré que globalement les médecins généralistes sont satisfaits de leur métier [30 ; 31].

c) Les facteurs de satisfaction des médecins généralistes de l’Indre

Ø

Être médecin généraliste

Les principaux facteurs de satisfaction professionnelles faisaient partie des thèmes concernant la relation médecin-patient et les compétences particulières au métier de médecin généraliste. Ces résultats sont comparables à ceux de la WoManPower et de plusieurs études sur le sujet qui plaçaient la relation médecin patient au cœur de la satisfaction professionnelle [32 ; 33]. Ces deux thèmes correspondaient à la définition européenne de la médecine générale, établie par la Wonca [34]. Il est rassurant de constater que c’était la nature même du métier qui rend les médecins généralistes heureux de leur pratique.

L’enseignement de la médecine générale évolue. A Tours, le diplôme d’étude spécialisé (DES) de médecine générale forme les jeunes générations autour de 6 compétences fondamentales au métier de médecin généraliste [35]. Nos principaux facteurs de satisfaction professionnelle pouvaient tous s’apparenter à ces 6 compétences. L’enseignement de la médecine générale a donc eu raison d’évoluer dans ce sens car il permet de préparer les étudiants à un exercice qui va les satisfaire.

Ø

Choisir son environnement professionnel, s’impliquer dans la discipline et être maître de stage.

L’organisation positive du métier et l’enseignement de la médecine générale étaient sources de satisfaction professionnelle.

L’exercice de groupe montre de nombreux avantages [36]. Nous nous attendions à observer un lien

positif entre cet exercice et la satisfaction professionnelle mais aucun constat de ce type n’a été fait dans

notre étude ni dans celle de la WoManPower. Chaque médecin avait parait-il trouvé une pratique qui lui

(25)

Cela permet de répartir la charge de travail, d’échanger entre professionnelles de santé, et de partager les contraintes financières. A contrario, exercer seul permet une meilleure indépendance probablement recherchée par les médecins plus âgés qui ont acquis une expérience suffisante pour assumer une pratique plus solitaire.

Malgré la mauvaise image de la médecine rurale, les médecins exerçant dans ce secteur étaient autant satisfaits de leur métier que leurs homologues urbains. La médecine rurale permet une médecine authentique basée sur la relation médecin patient et où l’environnement est agréable [37].

Quelque que soit l’environnement dans lequel il travaille, la satisfaction professionnelle du généraliste semble plutôt résider dans le fait de pouvoir choisir les modalités de son exercice et de les changer au fil du temps. C’est un avantage apporté par la pratique en libéral. Les mesures coercitives proposées par les politiques paraissent donc à l’opposé des mentalités des praticiens et de ce qui les rend heureux.

L’enseignement de la médecine générale est un facteur de satisfaction professionnelle considérable. Des enquêtes ont même montré qu’il permettait de lutter contre l’épuisement professionnel [38 ; 39]. Dans notre étude ainsi que dans la WoMaPower, les médecins MSU étaient significativement plus satisfaits de leur métier que les non-MSU [14]. Être MSU améliore la relation médecin-patient, la prise en charge des patients et encourage le généraliste à avoir une meilleure organisation. Enseigner la médecine générale est source d’enrichissement professionnel et personnel. Accueillir un étudiant motive le MSU dans son développement professionnel, valorise son image auprès des patients et lui donne un sentiment d’utilité et d’implication dans sa discipline [42 ; 43]. Le nombre élevé de MSU dans le département serait-il le témoin qu’être MSU est un moyen pour les médecins de l’Indre de maintenir leur pratique ? L’enrichissement est réciproque, le MSU apporte son expérience et son vécu à l’étudiant et l’enseignant est satisfait quand l’interne évolue et s’améliore à son contact. Cette influence bénéfique est perçue par les étudiants et ils envisagent à leur tour d’être MSU [44]. La maitrise de stage enseigne donc une pratique satisfaisante pour les futurs médecins.

Ø

La personne derrière le médecin

Les thèmes concernant le médecin généraliste en tant que personne et les facteurs qui soutiennent le médecin généraliste étaient générateurs de satisfaction pour le métier avec néanmoins des médianes moins hautes, comme dans la WoManPower.

Dans nos résultats, la satisfaction professionnelle n’était pas influencée par le genre mais elle avait tendance à diminuer avec l’âge. Une enquête montrait aussi que la satisfaction professionnelle déclinait avec l’âge avant de ré augmenter à partir de 53 ans [30]. Les plus jeunes sembleraient moins usées par la profession et les médecins qui continueraient à exercer au-delà d’un certain âge seraient ceux satisfaits de leur métier, les autres ayant mis fin à leur pratique.

Le stéréotype du médecin satisfait serait celui : qui a des ressources pour s’adapter, qui sait s’octroyer

du temps pour s’impliquer dans des activités extérieures, qui est entouré dans sa vie personnel et qui

arrive à trouver un équilibre entre vie privée épanouie, charge de travail et rémunération [45]. Nos

résultats suggéraient qu’il était plus difficile pour certains répondants de réussir à se limiter

professionnellement pour avoir du temps libre tout en préservant une rémunération adaptée. Ces

difficultés font probablement échos à la charge de travail importante des médecins libéraux et à l’attitude

consumériste des patients, accentuées par le contexte démographique. Mais ces résultats sont aussi

dépendants de chacun, les réponses dépendaient du vécu, de la personnalité et des conditions de vie du

répondant au moment de l’étude. Si certains peuvent être plus à l’aise pour dire non et mettre des limites

à leur implication professionnelle d’autres auront plus de mal à le faire. De même que les praticiens

ayant une famille à charge estiment probablement avoir besoin de plus de temps libre qu’un autre sans

(26)

enfants. Concernant la rémunération, elle peut variée selon le niveau de vie, la profession du conjoint et plus globalement selon les attentes du médecin. Il est difficile d’imaginer demander aux médecins de pratiquer la même médecine devant ces singularités.

Avoir une bonne estime de soi et de son métier améliore la satisfaction professionnelle [46].

Malheureusement, on projette souvent une image négative à la médecine générale. Celle-ci est perçue comme une pratique isolée, avec une charge de travail importante et intellectuellement moins stimulante [44]. Des étudiants en médecine originaires de l’Indre avouaient même une mauvaise réputation des médecins dans leur département, freinant les jeunes bacheliers dans leurs ambitions [45].

Paradoxalement, la majorité des français ont une opinion favorable de leur médecin généraliste. Il est décrit comme un personnage humain et compétent avec qui on entretient une relation de confiance [46 - 49]. L’image de la médecine générale et de ses praticiens est complexe et est liée à des représentations sociétales ambivalentes. Le médecin est à la fois un représentant du système de santé dont la parole peut susciter de la méfiance et un conseiller personnel bienveillant. Les médias sont en partie responsables de cette mauvaise réputation. Une étude montrait que la presse abordait très souvent la médecine générale de manière superficielle et négative, en relayant essentiellement des faits divers sensationnels et en occultant la complexité du métier [50].

IV.2- A propos de la méthode

Nous avons choisi d’étudier les médecins généralistes ayant une activité libérale majoritaire afin qu’ils reflètent au mieux la pratique de la médecine générale ambulatoire. Le recrutement a pu être exhaustif grâce à une liste fournie par le conseil départemental de tous les médecins libéraux de l’Indre. Le contact par téléphone permettait de créer un lien entre le médecin et l’investigateur et de susciter de l’intérêt à notre projet. Nous avons donné le choix dans les modalités de réponse (courrier ou mail) ce qui a pu faciliter les retours. Les multiples relances auprès des médecins ont permis d’augmenter le nombre de participants. Nous avons pu ainsi obtenir un taux de participation de 55,71%. Ce taux était plus élevé que celui retrouvé dans la WoManPower qui était à 39%. On peut supposer que les médecins ayant refusé de participer ou n’ayant pas répondu au questionnaire l’ont fait soit par manque de temps soit par manque d’intérêt car trop souvent sollicités dans des enquêtes épidémiologiques de ce type. Ces arguments ont été avancés à plusieurs reprises par les médecins lors des discussions téléphoniques pendant la phase de recrutement. A l’inverse on peut supposer que les médecins répondants étaient ceux les plus intéressés par le sujet de la satisfaction et étaient donc peut-être plus satisfaits. Ce biais de volontariat, inhérent à ce type d’étude, ne pouvait être prévenu. Les MSU étaient plus nombreux à répondre. Leur proximité avec les internes qui réalisent leur projet de thèse peut expliquer leur motivation à répondre.

Le questionnaire utilisé dans notre étude était un outil validé pour évaluer la satisfaction des médecins

généralistes [11 - 14]. L’échelle numérique cotée de 0 à 10 permettait une amplitude de réponse

importante et augmentait le pouvoir discriminant. En revanche, le nombre élevé d’items pouvait paraitre

chronophage pour les médecins qui manquaient déjà de temps dans leur quotidien. Un « effet de

fatigue » lié à l’enchainement de questions qui se ressemblent pouvait biaiser les réponses diminuant

l’implication des répondants au fil des items. De plus, certaines questions d’ordre personnel pouvaient

(27)

IV.3 Perspectives

Ce travail a permis de montrer un aspect positif de la médecine générale dans un département médicalement sous dense, les médecins qui y travaillent sont autant satisfaits que les autres. La diffusion d’un tel message semble indispensable pour motiver les futurs installés et redonner une image favorable de la médecine rurale à la société. L’information des potentiels futurs installés sur le sujet pourrait les rassurer et les inciter à pratiquer la médecine dans ce type de zones. C’est notamment l’un des objectifs du programme « Ambition PACES » mis en place par la faculté́ de médecine de Tours et la région Centre-Val-de-Loire depuis 2018. Il permet de faire découvrir les études de médecines aux lycéens issus de milieux ruraux [51 ; 52]. Peut-être permettra-t-il d’augmenter le nombre d’inscrits issus de l’Indre en première années communes des études de santé (PACES) ?

L’origine géographique d’un médecin est déterminante dans le choix du lieu d’installation. Sous réserve de rester équitable, une sélection positive à l’entrée en PACES sur l’origine démographique pourrait- être envisagée par les facultés ?

Promouvoir la médecine générale par l’enseignement semble être une solution efficace. Enseigner est source de satisfaction professionnelle et permet de susciter de l’intérêt pour un territoire. Il parait pertinent de continuer à proposer un nombre important de terrains de stage en zones sous denses pour les étudiants. Afin d’augmenter les possibilités de stages dans ces zones, la valorisation de la maitrise de stage par d’autres professionnels diversifierait l’offre et permettrait aux jeunes de se projeter dans un réseau professionnel.

Les jeunes diplômés préfèrent acquérir plus d’expériences en réalisant une période de remplacement avant de s’installer [53 ; 54]. Favoriser les remplacements de médecine générale en zones sous denses pourrait permettre à la fois de faire découvrir un territoire et un environnement de travail dans un cadre moins définitif qu’une installation. On peut imaginer qu’un jeune remplaçant qui découvre un cabinet de groupe dynamique pourrait avoir envie de rester. Les médecins des zones sous-dotées pourraient-ils s’aider des réseaux de remplaçants actuellement en place, via des sites internet dédiés [55] ?

L’installation de groupe est un mode d’exercice recherché par la nouvelle génération, mais il est parfois difficile, quand on est isolé ou qu’on ne connait pas le secteur, d’être à l’initiative d’un tel projet. Il serait intéressant de créer un lieu physique ou numérique qui réunisse ces idées d’installations.

Pour assurer une activité ambulatoire en soins primaires de qualité, agir en amont sur les prochaines

générations de médecins est important. Mais il semble également nécessaire de prendre soin des

médecins en place. Entretenir un réseau confraternel, valoriser leur pratique afin de renforcer l’estime

de soi, améliorer leurs conditions de travail, plusieurs pistes sont envisageables pour encourager la

satisfaction professionnelle. Toutes les mesures incitatives mises en place ont parfois tendance à faire

oublier que les médecins installés ont également besoin de soutien. Il parait tout autant indispensable de

s’installer dans une zone sous dotée que d’y maintenir son activité. A l’image des primes d’installations

proposées, serait-il envisageable de valoriser un médecin qui est installé depuis de nombreuses années

dans un territoire sous dense ?

(28)

CONCLUSION

Les médecins généralistes de l’Indre étaient satisfaits de leur exercice. La relation qui existe entre le médecin et son patient ainsi que les compétences particulières au métier de généraliste étaient source de satisfaction professionnelle importante. Les médecins MSU étaient plus satisfaits que les non MSU.

Pour être un généraliste heureux il fallait aimer pratiquer et enseigner la médecine. La diffusion d’un tel

message positif pourrait redonner une image favorable de la médecine générale rurale et ainsi motiver

de nouvelles installations. Promouvoir la médecine par l’enseignement semble être efficace pour

majorer l’attractivité et maintenir l’activité présente.

(29)

RÉFÉRENCES

[1] Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM). Cartographie Interactive de la Démographie Médicale [En ligne]. (Consulté le 22/10/2019). Disponible : https://demographie.medecin.fr/mobile.php

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