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Fonctions multiplicatives, sommes d'exponentielles, et loi des grands nombres

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: hal-01281732

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01281732

Submitted on 2 Mar 2016

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loi des grands nombres

Gérald Tenenbaum

To cite this version:

Gérald Tenenbaum. Fonctions multiplicatives, sommes d’exponentielles, et loi des grands nombres.

Indagationes Mathematicae, Elsevier, 2016, 27, pp.590-600. �10.1016/j.indag.2015.11.007�. �hal-

01281732�

(2)

(13/1/2016, 16h36)

Fonctions multiplicatives, sommes

d’exponentielles, et loi des grands nombres

G´erald Tenenbaum

Abstract. We provide essentially optimal, e↵ective conditions to ensure that, when available, the Halberstam–Richert upper bound for the mean value of a non-negative multiplicative function actually furnishes the true order of magnitude. This is applied, in particular, to short sums of multiplicative functions over arithmetic progressions, to exponential sums with multiplicative coefficients, and to strong law of large numbers with multiplicative weights.

Key-words. Mean values of non-negative multiplicative functions; short sums of multipli- cative functions; arithmetical progressions; exponential sums; strong law of large numbers;

multiplicative weights; multiplicative coefficients.

Classification AMS 2010. Main 11N37, Secondary 11L07, 11N64, 60F15.

1. Introduction et ´ enonc´ e des r´ esultats

Une version faible d’un th´eor`eme de Halberstam et Richert [13] fournit l’ordre de grandeur g´en´erique de la fonction sommatoire d’une fonction arithm´etique multiplicative positive ou nulle dont les valeurs sur les nombres premiers sont born´ees en moyenne. Le r´esultat suivant est ainsi ´etabli dans [14] (th. 01) ou [20] (th. III.3.5). Ici et dans la suite, nous r´eservons la lettre p pour d´esigner un nombre premier. Nous utilisons ´egalement les notations suivantes, relatives `a une fonction multiplicative positive ou nulle f et `a un nombre r´eel x > 1 :

M f (x) := X

n

6

x

f (n), L f (x) := X

n

6

x

f(n)

n , E f (x) := Y

p

6

x

⇣ 1 + f (p) p

.

Th´eor`eme A. Soit f une fonction arithm´etique multiplicative positive ou nulle satisfai- sant, pour des constantes convenables A et B, aux conditions

(i) X

p

6

y

f (p) log p 6 Ay (y > 2) ; (ii) X

p

X

⌫>2

f (p ) log p p 6 B.

Nous avons alors, pour x > 1,

(1 · 1) M f (x) 6 (A + B + 1) x

log x L f (x).

Dans nombre de circonstances, il est utile de disposer de l’information que cette majoration fournit en fait l’ordre de grandeur exact de la fonction sommatoire. Il en va ainsi, par exemple, de l’´etude de la r´epartition dans les progressions arithm´etiques et/ou dans les petits intervalles. En e↵et, sous l’hypoth`ese suppl´ementaire (1)

(S)

( f (p ) 6 A (p > 2, ⌫ > 1), ( 8 " > 0) f (n) " n " (n > 1),

1. Qui implique (i) et (ii), avec ´ eventuellement d’autres valeurs des constantes.

(3)

il r´esulte d’une majoration de Shiu [19] et d’une estimation de Bachman [2] (lemme 1) que, pour chaque " 2 ]0, 1 2 [ fix´e, on a

(1 · 2) X

x<n

6

x+y n

a (mod q)

f (n) y '(q) log x

X

n

6

x (n,q)=1

f (n) n

uniform´ement pour x > 2, x " 6 y 6 x, q 6 y 1−" , (a, q) = 1. (2) Ici et dans la suite, nous notons ' la fonction indicatrice d’Euler.

Lorsqu’il est acquis que les deux membres de (1 · 1) sont du mˆeme ordre de grandeur pour la fonction f 1

{

n:(n,q)=1

}

, la majoration (1 · 2) prend la forme canonique

(1 · 3) X

x<n6x+y n

a (mod q)

f (n) y x'(q)

X

(n,q)=1 n6x

f(n).

Nous renvoyons aux travaux de Bachman [1], [2], pour une ´etude directe de cette question naturelle.

Notre premier r´esultat fournit une condition suffisante essentiellement optimale pour qu’il en soit ainsi. Nous d´efinissons Q(y) := y log y y + 1 (y > 0), introduisons six param`etres A > 0, B > 0, σ, , 0 < σ < ⌧ < min { 1 σ, 1/(1+A) } , ⌘ > 0, λ > 0, et posons h := (1 )/(⌧ A) > 1. Pour x > 1, nous d´esignons alors par M(x) = M(x; A, B, σ, ⌧, ⌘, λ) la classe des fonctions multiplicatives f `a valeurs r´eelles positives ou nulles v´erifiant les conditions (i) et (ii) du Th´eor`eme A et telles que

8δ > 0 9" > 0 9y 0 = y 0 (δ) : X

y<p6y(1+")

f(p) log p 6 δy (y > y 0 ), (iii)

X

x

σ

<p6x

f (p)

p > log ⇣ 1 + 1 e

AQ(h)

, (iv)

X

x

<p

6

x

1 σ

f (p)

6

1 p 6 λ.

(v)

Dans toute la suite, nos estimations sont uniformes relativement `a f 2 M(x). Cela signifie notamment que les fonctions " = "(δ) et y 0 = y 0 (δ) apparaissant dans (iii) sont suppos´ees fix´ees.

Il est `a noter que la condition (i) peut ˆetre remplac´ee par (iii) quitte `a modifier la valeur de la constante A.

Th´eor`eme 1.1. Sous les seules conditions (i) et (ii), nous avons

(1 · 4) L f (x) E f (x) (x > 1),

o` u les constantes implicites d´ependent au plus des param`etres A et B.

De plus, pour tous A > 0, B > 0, σ, , 0 < σ < ⌧ < min { 1 σ, 1/(1 + A) }, ⌘ > 0, il existe λ > 0 tel que, pour tout x > 2, on ait

(1 · 5) M f (x) x

log x L f (x) uniform´ement pour f 2 M (x).

2. Voir [18] et [15] pour des extensions de ce r´ esultat.

(4)

Fonctions multiplicatives, sommes d’exponentielles, et loi des grands nombres 3 Dans toute la suite, nous d´esignons comme admissible tout syst`eme

{A, B, σ, ⌧, ⌘, λ, δ 7! (", y 0 ) }

satisfaisant aux hypoth`eses du Th´eor`eme 1.1, et, par extension, toute classe M(x) d´efinie `a l’aide d’un tel syst`eme. Nous n’avons pas cherch´e ici `a d´eterminer λ en fonction des autres param`etres, mais une expression explicite pourrait ais´ement ˆetre obtenue en suivant les calculs du paragraphe 2.

Il est facile de voir que des conditions de type (iv) et/ou (v) sont essentiellement n´ecessaires `a la validit´e du r´esultat. Si, par exemple, k est un entier fix´e au moins ´egal `a 2 et si f est la fonction multiplicative d´efinie par

f (p ) :=

⇢ 1 si x 1/k < p 6 x 1/k+1/k

2

, 0 dans le cas contraire,

nous avons f (n) = 0 pour x 1

1/k

2

< n 6 x puisque le support de f est inclus dans l’ensemble des entiers n poss´edant au plus (k 1) facteurs premiers, tous major´es par x (k+1)/k

2

. Il s’ensuit que M f (x) 6 x 1−1/k

2

alors que le membre de droite de (1 · 5) est de l’ordre de x/ log x.

Nous observons par ailleurs que les conditions (iv) et (v) sont relatives `a la mˆeme valeur de x que dans (1 · 5) : cet aspect du th´eor`eme est donc de type e↵ectif.

Une premi`ere application, imm´ediate, du Th´eor`eme 1.1 est relative `a la majoration (1 · 3).

Corollaire 1.2. Soit " 2 ]0, 1[. Pour tout nombre r´eel x assez grand et toute classe admissible M(x), la majoration (1 · 3) a lieu uniform´ement pour x " 6 y 6 x, q 6 y 1−" , (a, q) = 1, et toute fonction f de M(x) v´erifiant l’hypoth`ese (S).

Cela d´ecoule en e↵et de (1 · 2) et du fait que, pour q 6 x, nous avons X

x

σ

<p

6

x

p

|

q

1

p log 2 x

x σ = o(1) (x ! 1 ), o`u log k d´esigne la k-i`eme it´er´ee de la fonction logarithme.

Nous pouvons ´egalement ´enoncer le corollaire suivant, dont une d´emonstration directe semble difficile d’acc`es alors qu’il r´esulte instantan´ement de (1 · 5) et (1 · 4). Nous notons

⌦(n) le nombre des facteurs premiers d’un entier n, compt´es avec multiplicit´e.

Corollaire 1.3. Soient z > 0, et f, g deux fonctions multiplicatives li´ees par la relation g = f z . Supposons que, pour x > 2, max(f, g) 2 M(x) o` u M(x) est admissible. Alors

(1 · 6) M g (x)

x (log x) z

1M f (x) x

z

.

Une troisi`eme application de notre r´esultat concerne la question, initialement pos´ee dans [10], de l’ind´ependance stochastique structurelle d’une fonction multiplicative et d’un caract`ere additif. Cette probl´ematique est issue du th´eor`eme de Daboussi ([9], [7]) selon lequel l’estimation

(1 · 7) M f (x; #) := X

n

6

x

f (n)e 2⇡in# = o(x) (x ! 1 )

est valide, pour chaque nombre irrationnel #, uniform´ement lorsque f d´ecrit la classe des

fonctions arithm´etiques multiplicatives complexes de module au plus 1.

(5)

Des progr`es spectaculaires ont ´et´e accomplis par Montgomery et Vaughan [17] pour pr´eciser quantitativement l’´evaluation (1 · 7). Cependant, au vu de l’estimation triviale

|M f (x; #) | 6 M

|

f

|

(x), il est souhaitable d’exprimer les r´esultats en fonction de cette derni`ere quantit´e. Cet aspect du probl`eme a ´et´e notamment abord´e (3) dans [10] — pour f (n) := y ⌦(n) —, dans [11] et [5] — lorsque f (n) est la fonction indicatrice des entiers friables —, dans [6] — lorsque f est une fonction multiplicative `a support friable et born´ee en moyenne quadratique —, et dans [8] et [12] — lorsque |f (p) | est ´egal, ou proche en moyenne, d’une constante.

Le r´esultat suivant est une cons´equence imm´ediate du corollaire 1 de Bachman dans [3]

et du Th´eor`eme 1.1. ´Etant donn´e un syst`eme admissible de param`etres, et la classe M(x)

´etant d´efinie, pour chaque x assez grand, disons x > x 0 , `a l’aide de ce mˆeme syst`eme, nous d´esignons, pour chaque nombre r´eel r > 0, par M r la classe des fonctions multiplicatives complexes f `a valeurs dans le disque unit´e v´erifiant | f | 2 \ x>x

0

M (x) et

(1 · 8) X

p6x

| f(p) |

p > r log 2 x (x > x 0 ).

Corollaire 1.4. Soit r > 0. Pour tout # 2 R r Q et uniform´ement pour f 2 M r , nous avons

(1 · 9) M f (x; #) = o

M

|

f

|

(x) �

(x ! 1 ).

Plus pr´ecis´ement, pour tous # 2 R , a 2 Z , q 2 N

, x > 2, Q := x/(log x) 3 , tels que

| # a/q | 6 1/qQ, nous avons, uniform´ement pour f 2 M r , (1 · 10) M f (x; #) x

log x + {q/'(q) } 3/2

p q M

|

f

|

(x) (x > x 0 ).

En e↵et, (1 · 10) est ´etablie dans [3] avec xE

|

f

|

(x)/ log x `a la place de M

|

f

|

(x).

Il serait int´eressant de d´eterminer des hypoth`eses minimales pour la validit´e de (1 · 9), y compris lorsque l’on s’a↵ranchit de la condition que f est `a valeurs dans le disque unit´e.

Une autre illustration du champ d’applications du Th´eor`eme 1.1 consiste en une preuve tr`es simple d’un r´esultat de type loi forte des grands nombres avec pond´eration multiplicative. Nous ´etendons ainsi le th´eor`eme 2 de Berkes, M¨uller et Weber [4], dans lequel les conditions impos´ees aux coefficients sont significativement plus restrictives.

Nous nous donnons deux param`etres suppl´ementaires 2 ]0, 1[, D > 0, et notons M

(x) la sous-classe de M (x) constitu´ee des fonctions multiplicatives f satisfaisant en outre aux conditions

f (n) 6 Dn 1

(n > 1), (vi)

8 T > 0 9 H > 0 : X

p

6

T yf (p)

log p 6 Hy (y > 2).

(vii)

A l’instar de (i), la condition (vii) exprime que les ` f(p) sont en moyenne born´es. Nous observons que l’une des hypoth`eses e↵ectu´ees dans [4], `a savoir l’existence d’un  > 1 tel que

(1 · 11) X

p

6

y

f (p) log p y (y > 2),

implique imm´ediatement (vii) : sous cette derni`ere hypoth`ese, la contribution au membre de gauche de (vii) des nombres premiers p > y est en e↵et P

p>y

yf (p)/p �

log p y.

Adjointe `a la condition (10) de [4], (4) la condition (1 · 11) implique ´egalement (vi) avec

= ( 1)/.

3. La liste de r´ ef´ erences qui suit n’est pas exhaustive.

4. Soit P

p, ⌫>2

f(p

)

(log p

)/p

< 1 .

(6)

Fonctions multiplicatives, sommes d’exponentielles, et loi des grands nombres 5

´Etant donn´e un syst`eme admissible, nous d´esignons par M

la classe des fonctions mul- tiplicatives f appartenant `a M

(x) pour tout x assez grand.

Th´eor`eme 1.5. Soient f 2 M

et { X n }

1

n=1 une suite de variables al´eatoires ind´epen- dantes, int´egrables et de mˆeme loi. Alors la moyenne

(1 · 12) 1

M f (x) X

n6x

f(n)X n

tend presque sˆ urement vers l’esp´erance E (X 1 ) lorsque x tend vers l’infini. La convergence est uniforme relativement ` a f dans M

.

Nous d´ecrivons ci-dessous deux exemples de fonctions f ne v´erifiant pas les conditions de [4] mais appartenant `a une classe M

ad´equate. Nous notons {p j }

1

j=1 la suite croissante des nombres premiers.

(a) Soit f 1 la fonction multiplicative d´efinie par f 1 (p j ) = 1 si j n’est pas un carr´e, f 1 (p j ) = p

j dans le cas contraire et f 1 (p ) = 0 si > 2. On constate imm´ediatement grˆace au th´eor`eme des nombres premiers que f 1 satisfait `a l’hypoth`ese (iii) ; les conditions (ii) et (vi) sont trivialement remplies, et il en va de mˆeme des conditions (iv) et (v) pour tous

⌧ < 1/(1 + A), σ assez petit, et, par exemple, = 1 2 dans (v). On v´erifie la condition (vii) en observant que, pour tous T > 1, y > 2, l’in´egalit´e p 6 T yf 1 (p) implique soit p 6 T y, soit p = p j avec j = r 2 et donc r T y/ log y. Cependant pour tout  > 1, on a

X

p

6

y

f 1 (p) log p y (1+)/2 (log y) (1

)/2 ,

de sorte que la premi`ere hypoth`ese (1 · 11) du r´esultat de [4] n’est pas r´ealis´ee.

(b) Consid´erons une suite { x k }

1

k=1 `a croissance suffisamment rapide, par exemple x k = exp(k 3 ). D´efinissons alors une fonction multiplicative f 2 par f 2 (p) := 0 s’il existe un entier k tel que x 1 k

1/k

2

< p 6 x k , et f 2 (p) := 1 dans le cas contraire. On v´erifie sans peine que f 2 satisfait aux hypoth`eses (i) `a (vii) : nous avons par exemple, pour tout σ fix´e dans ]0, 1[,

X

x

σ

<p

6

x f(p)

6

1/2

1

p X

x

k

>x

σ

1

k 2 = o(1) (x ! 1 ).

Cependant, comme P

p

6

x

k

f 2 (p) log p x 1−1/k k

2

= o(x k ), la derni`ere condition du th´eor`eme 2 de [4] (5) est en d´efaut.

2. Preuve du Th´ eor` eme 1.1

Nous aurons l’usage du r´esultat auxiliaire suivant.

Lemme 2.1. Soit δ > 0. Sous les hypoth`eses (ii) et (iii), il existe " = "(δ) 2 ]0, 1] tel que l’on ait, pour x assez grand,

(2 · 1) X

x<n

6

(1+")x

f (n) 6 δx

log x L f (x).

D´emonstration. Notons M f (x; ") le membre de gauche de (2 · 1). Nous avons M f (x; ") log x 6 X

x<mp

6

(1+")x

f (m)f (p ) log p

6 X

m6x

f (m)

⇢ X

x/m<p

6

(1+")x/m

f (p) log p + X

x/m<p

6

(1+")x/m

>

2

f (p ) log p

.

5. Soit P

p6y

f(p) log p y pour y assez grand.

(7)

La condition (iii) implique que, dans l’accolade, la premi`ere somme est 6 1 3 δx/m si

" = "(δ) est un nombre positif fix´e assez petit et m 6 x/y 1 (δ) ; elle est trivialement

δ 1 dans le cas contraire. La seconde n’exc`ede pas (1 + ")x

m

X

p

>x/m

>

2

f(p ) log p

p ·

Quitte `a modifier la valeur de y 1 (δ), cette quantit´e rel`eve donc d’une majoration identique

`a la pr´ec´edente. Nous pouvons donc ´ecrire, pour une constante K δ convenable, M f (x; ") 6 2δx

3 log x L f (x) + K δ

log x M f (x).

Le r´esultat annonc´e d´ecoule alors de (1 · 1). u t

Nous sommes `a pr´esent en mesure d’´etablir le Th´eor`eme 1.1. Dans toute la suite, nous notons P + (n) le plus grand facteur premier d’un entier naturel n avec la convention P + (1) = 1.

Commen¸cons par ´etablir la relation (1 · 4). Comme f(1) = 1, nous pouvons supposer x arbitrairement grand.

La majoration est imm´ediate au vu des in´egalit´es L f (x) 6 X

P

+

(n)6x

f (n)

n = Y

p6x

X

⌫>0

f (p )

p 6 E f (x) exp ⇢ X

p,⌫>2

f (p ) p

.

Pour ´etablir la minoration, nous nous donnons un param`etre " 2 ]0, 1[ et consid´erons la somme friable

S f ("; x) := X

n>x P

+

(n)

6

x

"

µ(n) 2 f (n)

n ,

o`u µ d´esigne la fonction de M¨obius. Pour tout 2 ]0, 1[, nous pouvons ´ecrire S f ("; x) 6 1

x X

P

+

(n)

6

x

"

µ(n) 2 f (n) n 1

= 1

x Y

p6x

"

⇣ 1 + f (p) p 1

.

Pour le choix := 1/(" log x), nous avons p = 1 + O(↵ log p) pour chaque p 6 x " . Ainsi S f ("; x) 6 e

1/"+O(↵T ) E f (x " ),

o`u l’on a pos´e

T := X

p6x

"

f (p) log p

p =

Z

1

2

X

p

6

min(t,x

"

)

f (p) log p dt

t 2 6 A 1 +

·

Il s’ensuit que pour " = "(A) assez petit et x assez grand, nous avons S f ("; x) 6 1 2 E f (x " ), et donc

L f (x) > X

n

6

x P

+

(n)6x

"

µ(n) 2 f (n)

n = E f (x " ) S f ("; x) > 1 2 E f (x " ).

(8)

Fonctions multiplicatives, sommes d’exponentielles, et loi des grands nombres 7 On conclut en observant que, pour x assez grand, la relation (i) implique, via une sommation d’Abel standard,

(2 · 2) E f (x)

E f (x " ) = Y

x

"

<p

6

x

⇣ 1 + f (p) p

⌘ 6 e A "

A ,

d’o`u

L f (x) > " A

2e A E f (x).

Prouvons `a pr´esent la seconde assertion du Th´eor`eme 1.1. Au vu de (1 · 1), seule la minoration de M f (x) est `a d´emontrer. Posons w := x et consid´erons la fonction multi- plicative f w := µ 2 f χ w o`u χ w est la fonction indicatrice des entiers w-friables.

Soit u > 0. Notant := u/ log w = (1 + Ah)u/ log x, nous avons

(2 · 3) X

n>x

1

f w (n)

n 6 1

x ↵(1

⌧) Y

p6w

⇣ 1 + f (p) p 1−↵

⌘ 6 E f (w)e

Ahu+S

avec

S := X

p6w

f (p)(p 1)

p 6 (w 1) ⇣

A + A

log w

⌘ = A { e u 1 } + o(1),

de sorte que l’exposant de l’exponentielle dans (2 · 3) vaut A{ e u 1 uh} . Pour le choix u = log h, nous obtenons

X

n6x

1

f w (n) n > n

1 e

AQ(h)+o(1) o

E f (w) (x ! 1 ).

Par ailleurs, il d´ecoule de l’hypoth`ese (iv) que X

n

6

x

σ

f w (n)

n 6 E f (x σ ) = E f (w) Y

x

σ

<p

6

x

⇣ 1 + f (p) p

1

6 E f (w) 1 e

−AQ(h)

+ o(1)

1 + ,

lorsque x ! 1 . Il suit

(2 · 4) X

x

σ

<n

6

x

1

f w (n)

n E f (w) E f (x).

Notons F w (t) la fonction sommatoire de f w et observons que

(2 · 5) F w (t) tE f (x)

log x (x σ 6 t 6 x 1

)

en vertu de (1 · 1) et (1 · 4). Nous pouvons r´ecrire la somme figurant au membre de gauche de (2 · 4) sous la forme

F w (t) t

x

1

x

σ

+ Z x

1

x

σ

F w (t) t 2 dt o`u le terme tout int´egr´e est E f (x)/ log x = o

E f (x) �

. Nous avons donc

(2 · 6) Z x

1

x

σ

F w (t)

t 2 dt E f (x).

(9)

Consid´erons alors, pour δ > 0, l’ensemble A(w, δ) des nombres r´eels t de ⇥

x σ , x 1−⌧ ⇤ tels que F w (t) > δtE f (x)/ log x. Compte tenu de (2 · 5), il d´ecoule de (2 · 6) que

(2 · 7) log x δ log x + Z

A(w,δ)

dt t ,

o`u la constante impliqu´ee d´epend de l’ensemble des param`etres mais pas de δ. Observons

`a pr´esent que, pour tout " = "(δ) > 0 assez petit et x assez grand, le Lemme 2.1 implique que

[t, t(1 + ")] A(w, δ/2)

d`es que t 2 A(w; δ). Il existe donc une suite finie {t j } r j=1 v´erifiant t j+1 > (1 + ")t j (1 6 j < r) et telle que

(2 · 8) A(w, δ)

[ r j=1

t j , t j (1 + ")

A(w, 1 2 δ).

D’o`u, par (2 · 7), "r log x. Cependant, le th´eor`eme des nombres premiers implique, pour tout j 2 [1, r],

X

t

j

<x/p

6

t

j

(1+")

1

p "

log x · Compte tenu de (2 · 8), nous en d´eduisons que l’on a

X

x/p

2

A(w,δ/2)

1 p 1, et donc, pour λ > 0 assez petit, en vertu de la condition (v),

X

x/p

2

A(w,δ/2)

f(p) p 1.

Il suit

M f (x) > 1 +

X

np6x x

<p

6

x

1 σ

f(np) > 1 +

X

x/p2A(w,δ/2)

f (p)F wx p

xE f (x) log x ·

3. Preuve du Th´ eor` eme 1.5

D’apr`es le th´eor`eme 3 de [16], la loi forte des grands nombres, i.e., dans les conditions de l’´enonc´e, la convergence presque sˆure de la moyenne (1 · 12) vers l’esp´erance E (X 1 ), est r´ealis´ee si, et seulement si, nous avons

N f (x) := X

xf(n)>M

f

(n)

1 x (x > 1).

D’apr`es la condition (vi), et puisque M f (n) n/ log n, la somme N f (x) porte, pour x

assez grand, sur des entiers n n’exc´edant pas x β avec, par exemple, β := 2/↵.

(10)

Fonctions multiplicatives, sommes d’exponentielles, et loi des grands nombres 9 Soit N f

(x) la contribution `a N f (x) des entiers n de l’intervalle ]x, x β ]. Il existe une constante K, d´ependant au plus des param`etres de d´efinition de la classe M

telle que, posant z := Kx(log x)/E f (x), nous ayons

N f

(x) log x 6 X

x<n6x

β

zf(n)>n

log n 6 X

m

6

x

β

X

zf (m)f(p

)>mp

log p .

Comme f (p ) 6 p pour p assez grand, nous pouvons, quitte `a modifier la valeur de K, restreindre le domaine de sommation aux entiers m tels que zf (m) > m. Il s’ensuit que la somme int´erieure n’exc`ede pas

X

p

6

zf(p)f (m)/m

log p + X

p, ⌫

>

2

zf (m)f (p ) log p

mp zf (m)

m ,

en vertu des conditions (ii) et (vii).

Nous avons donc

N f

(x) z log x

X

m

6

x

β

f(m)

m zE f (x) log x x, o`u l’avant-derni`ere majoration r´esulte de (1 · 4) et (2 · 2).

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G´ erald Tenenbaum Institut ´ Elie Cartan Universit´ e de Lorraine BP 70239

54506 Vandœuvre Cedex France

internet :

gerald.tenenbaum@univ-lorraine.fr

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