• Aucun résultat trouvé

La discussion à visée philosophique Cet

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La discussion à visée philosophique Cet"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

1

La discussion à visée philosophique 

Cet article fait suite à un échange réalisé en novembre 2016 à Bruxelles, lequel a permis des  rencontres avec des pédagogues : Claudine Leleux, philosophe de formation qui a enseigné 20 ans  dans le secondaire avant de former les futurs enseignants pour le préscolaire, fondamental et collège  en Haute Ecole en Belgique et Chloé Rocourt, formatrice d’enseignante en philosophie. Nous les  avons observées en situation de formation de futurs instituteurs de primaire et maternelle.  

Nous avons pu également assister à des cours de discussion à visée philosophique avec des  enseignants de philosophie dans leurs classes de 4 ème et 5 ème belges (seconde ‐1ère en France) :  Mmes Dupont, Vida, Favoccia.  

L’objet des échanges a été l’enseignement de la discussion à visée philosophique.  

Cet article fait un point sur cet enseignement : la DVP (P 1 à 2) met en relief les éléments sur lesquels  nos collègues belges portent une attention particulière (P 3 à 7) et propose une adaptation 

pédagogique (initiation à la philosophie) pour des classes de lycées agricoles (P 8 à 10).  

  La Discussion à visée philosophique (DVP) ce qu’elle est  

Il s’agit de proposer un espace de discussion philosophique ce qui postule que tous les enfants et  adolescents peuvent commencer à mobiliser une capacité de penser adaptée à leur niveau, une  capacité à organiser cette pensée.  

Ce dispositif, porté par plusieurs méthodes, vise une double finalité : 

    démocratique par les règles que la DVP sous‐tend dans la pratique en classe (prise de  parole, écoute, répartition des rôles…) 

    philosophique par l’appropriation des trois axes de la démarche philosophique :  conceptualisation, problématisation et argumentation. 

L’objectif est d’éveiller les enfants et adolescents à la réflexivité de leur propre pensée et de mettre  en dialogue sa pensée et la pensée des autres. 

Les collègues belges ont repris les travaux de deux philosophes : M Lipman et M Tozzi  Matthew Lipman met en avant « la classe communauté de recherche »  

La philosophie pour enfants s’est imposée aux Etats Unis au début des années 1970, elle est apparue  en France en 1998. « Il s’agit de développer chez chacun la pensée critique, créatrice et attentive. Et  donc de dépasser de façon ludique la simple opinion, de découvrir des champs de sa propre pensée  et de celle des autres jusque‐là inaperçus ». La classe devient une communauté de recherche ce qui  implique des règles démocratiques.   

Pour lancer la discussion à visée philosophique, Lipman propose de partir de la lecture d’extraits  d’albums jeunesse (ou autre texte). Le philosophe préfère le terme de délibération à celui de débat  (ou de discussion) car il ne s’agit pas de vaincre, d’imposer une idée mais de comprendre avec les  autres ce qui est essentiel. Matthew Lipman va jusqu’à proposer un espace structurant le réseau des  relations (réfléchir la place de chacun dans la classe).  

Michel Tozzi avance que « Si philosopher c’est tenter de réfléchir son expérience humaine, la  questionner et (se) questionner, tenter de clarifier le sens de son être au monde, à autrui et à soi‐

(2)

 

même, les enfants sont demandeurs d’une telle recherche, et la classe peut être un cadre où elle peut  être initiée. Avec les moyens certes de l’enfance, mêlant étroitement sensibilité, imagination et éveil à  la raison. La tâche pédagogique et didactique est alors de chercher la voie éducative en la matière,  cohérente avec la déclaration internationale des droits de l’enfant qui lui reconnaît le droit de  penser ».1 

Dans la discussion à visée démocratique et philosophique (La DVDP) M Tozzi ajoute que le pouvoir de  co‐animation est partagé entre l’enseignant et les élèves auxquels sont donnés des rôles, la 

démocratie est vécue au sein de la classe. 

  Les étapes mises en avant dans la pédagogie belge 

Depuis cette année les élèves de primaire ont 1 heure / semaine de philosophie et citoyenneté, cet  enseignement permet de travailler les compétences suivantes :  

10 Compétences de 6 à 14 ans 

Chapitre 1. Construire une pensée autonome et critique   C.1 Élaborer un questionnement philosophique 

C.2 Assurer la cohérence de sa pensée  C.3 Prendre position de manière argumentée 

Chapitre 2. Se connaitre soi‐même et s’ouvrir à l’autre   C.4 Développer son autonomie affective 

C.5 Se décentrer par la discussion 

C.6 S’ouvrir à la pluralité des cultures et des convictions 

Chapitre 3. Construire la citoyenneté dans l’égalité en droits et en dignité   C.7 Comprendre les principes de la démocratie 

C.8 Se reconnaitre, soi et tous les autres, comme sujets de droits  Chapitre 4. S’engager dans la vie sociale et l’espace démocratique   C.9 Participer au processus démocratique 

C.10 Contribuer à la vie sociale et politique    

Les étapes de la DVP 

1) Cibler le concept central que l’on questionne afin qu’il soit clair aux yeux des élèves 

      

1 « oui à la philosophie dans la classe et dans la cité », philotozzi, Sur la didactique de l’apprentissage,  2004, Revue de l’université libre de Bruxelles. 

(3)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

3

2) La conceptualisation, il s’agit de définir le concept en donnant les attributs essentiels du  concept, en donnant des exemples  afin de s’assurer que les élèves ont compris ce dont on va  parler. 

3) La problématisation, on amène les élèves à problématiser la question, le concept sur lequel  il a été décidé de travailler. Ils le font avec leur langage. On soumet à la réflexion une  problématique citoyenne.  

4) L’argumentation, on attend des élèves qu’ils justifient les choix qu’ils proposent. On amène  cette capacité par la question du pourquoi. Il s’agit de les amener à formuler les raisons  d’agir ou de ne pas agir.  

La finalité étant de les amener au jugement moral mais sans les moraliser afin qu’ils puissent choisir  ce qu’ils vont faire ou ne pas faire, on prévoit des conclusions intermédiaires qui permettent aux  élèves de reprendre les éléments importants.  

Quelle évaluation possible ? 

Dans la classe observée, l’évaluation du cours de philosophie se décline de façon suivante : une note  dont 1/3 est une autoévaluation justifiée par l’élève, 1/3 une interrogation plus factuelle ciblée sur  des connaissances et 1/3 un jugement de goût motivé (l’argumentation personnelle de type essai). 

    Les principaux savoirs, savoir‐faire, savoir‐être pédagogiques travaillés  La conceptualisation 

La problématisation 

L’argumentation : les arguments mais aussi leur organisation  L’écoute 

Le respect des autres  L’implication dans le groupe 

Réfléchir et choisir des « pratiques pour l’agir » 

   

(4)

 

La Discussion à Visée Philosophique : pour une approche diversifiée des compétences réflexives. 

Tout au long des deux exemples proposés, des outils  méthodologiques permettent aux enseignants  de veiller à garder le fil conducteur du raisonnement qui se construit dans le langage des enfants ou  des adolescents, avec le vocabulaire de leur âge, en évitant l’écueil d’une conceptualisation 

jargonnante, trop éloignée d’eux. Pour des enseignants sans formation philosophique académique,  cette démarche progressive et ses outils en facilitent l’appropriation. 

Séance de formation des maîtres en maternelle : un exemple d’atelier philosophique à la Haute  Ecole de Bruxelles(Defré). 

      Démarche   Etapes  

     Support : album jeunesse « le livre de mes bêtises  préférées » choisi pour sa portée philosophique 

Lecture expressive par l’enseignante       Dessins et expressions de l’album propices au 

questionnement. 

 Ex : « sortir nu dans la rue »         « voler le goûter des copains » 

Question de départ : 

« y a‐t‐il dans ce livre  quelque chose de chouette, de  bizarre, d’intéressant ou un problème que le livre pose ? »    Définition qui s’élabore progressivement à partir des 

questions de l’enseignant et des réponses des enfants 

Qu’est‐ce que « faire une bêtise ? »   

  Réponses successives des élèves  Quand c’est interdit par les parents 

Pas très grave 

Quand on ne respecte pas la règle 

La loi l’interdit… 

 

Résumé par l’enseignante : critères des petites bêtises   Y a‐t‐il une différence entre grosse bêtise et petite  bêtise ? 

Evocation de plusieurs types de bêtises pour affiner les  critères de définition. 

Question‐tremplin de l’enseignante: réfléchie avant la  séance à partir d’une fiche‐concept, elle permet d’aller  vers une généralisation, une problématique qui concerne  l’action => « pratique pour l’agir »  

 

Y a‐t‐il une différence entre une blague et une bêtise?      

   

         

Réponse dans la classe : 

 oui, les conséquences d’une bêtise ne sont pas celles  d’une blague 

   

On ne veut pas désobéir 

On n’a pas l’intention de faire quelque chose de  grave 

Une blague, c’est rigolo, pas une bêtise   

    Question à visée généralisante:  

 

   « Que devrait‐on faire pour éviter les bêtises graves,  désagréables ? » 

 

Ne pas refaire une bêtise 

Faire des petites bêtises qui ne sont ni graves, ni  interdites par les parents, par la loi 

Réfléchir avant d’agir   

Vous souvenez‐vous d’une bêtise que vous n’avez pas  refaite ? Pourquoi avez‐vous choisi de ne pas la refaire ? 

Exemples donnés par les enfants         

Dernière question de l’enseignante (on aboutit à une  problématique qui concerne l’action): « Pourquoi faut‐il  éviter de faire des bêtises ? » 

L’alternance question/ réponses permet d’aller vers la  compréhension par l’enfant d’un choix personnel de  comportement ou d’agir => Caractère démocratique de la  démarche. 

 

(5)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

5

Le raisonnement s’élabore progressivement, par questionnement visant à amener les enfants à  chercher dans leur  expérience les arguments et exemples qui vont contribuer à conceptualiser les  notions abordées par la DVP, permettre d’aboutir à une problématique de citoyenneté.  

  On observe la possibilité offerte « d’un philosopher accessible au peuple », qui dépend de « la   capacité de l’enseignant à exploiter ce qui émerge (question, définition, notion, distinction  conceptuelle, thèse, argument…), d’accompagner le groupe où il va, mais philosophiquement. »  Les jeunes stagiaires‐enseignants ne disposent d’aucune formation philosophique et sont formés à  anticiper les questions des enfants : avant de pratiquer la DVP, les enseignants conçoivent donc une  fiche‐concept d’une demi‐page et réfléchissent à des questions tremplin (visant le recentrage du  questionnement si nécessaire). Ces deux outils permettent de garder le fil rouge du raisonnement. 

Cet exemple d’atelier philosophique à destination des plus jeunes témoigne des trois phases de la  démarche philosophique ‐ conceptualiser, problématiser, argumenter ‐ rendues accessibles au plus  grand nombre, quel que soit l’âge du public concerné. 

 

   

(6)

 

Un cours de morale en lycée : l’exemple d’une séance de DVP en classe de 4ème (seconde  en France) à l’Institut de Mot Couvreur de Bruxelles. 

Démarche  Etapes 

Thème choisi par le groupe   Les rapports hommes/femmes  Support : le mythe de l’androgyne, à partir d’un 

extrait du Banquet reformulé par M. Tozzi      

Le texte est lu phrase par phrase, un élève  après l’autre 

L’enseignante demande de résumer l’histoire  Deux élèves résument le texte  Pour vous, quel est le thème du texte ? 

Quelles questions vous posez‐vous sur ce  sujet ? 

Le texte parle des origines de l’amour 

« pourquoi on cherche sa moitié »   

L’enseignante reformule en s’appuyant sur des  gravures qui illustrent le mythe. Elle rappelle  que l’objectif des dieux était d’affaiblir les  hommes en les coupant en deux.  

Ils ont chacun un sexe désormais. 

Qu’est‐ce que cela permet pourtant aux  humains ? 

De se reproduire 

De s’aimer 

Les règles de la DVP sont rappelées brièvement  Lever la main pour parler  Ne pas interrompre  Rappel collégial : Qu’est‐ce une question 

philosophique ?  

Les questions factuelles sont écartées, on  explique pourquoi ce ne sont pas des questions  philosophiques.  

Chaque élève formule deux questions. 

Consigne : pour les formuler, vous pouvez  partir de choses que vous trouvez étranges,  contradictoires dans cette histoire. 

 

Réponses des élèves : 

 Une question qui concerne tout le 

monde 

Une question qui montre de l’esprit  critique 

 

Les questions proposées par les élèves sont  inscrites au tableau 

       

Rappel à l’histoire quand des questions portent  des présupposés trop forts et reformulation par  l’enseignante :  

Pourquoi des femmes aiment des  femmes, des hommes aiment des  hommes, alors que selon le mythe,  c’est impossible ?  

     

Les questions sont numérotées par 

l’enseignante et chacune est accompagnée du  prénom de l’élève qui en est l’auteur. 

 

Les mots‐clés sont soulignés dans chaque 

1‐ Comment deux hommes peuvent‐ils  s’aimer alors qu’ils savent qu’ils ne  pourront pas se reproduire ? 

2‐ Pourquoi des hommes voudraient‐ils  prendre la place des dieux ? 

3‐ Des personnes de même sexe peuvent‐

elles s’aimer ?   

 

4‐ Comment sait‐on qu’on a trouvé sa  moitié ? 

5‐ Pourquoi veut‐on prendre la place des  autres 

6‐ Pourquoi les hommes recherchent‐ils  sentimentalement les femmes ?  7‐ Pourquoi cherche‐t‐on à se reproduire ? 8‐ Pourquoi les androgynes sont‐ils mal 

vus en société ? 

9‐ Si deux personnes de même sexe ne  peuvent se reproduire, quel est le but  de leur relation ? 

(7)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

7

 

Les thèmes sont listés, associés aux questions  dans lesquelles ils apparaissent. 

(amorce de la conceptualisation qui sera  reprise à la fin de cet atelier)  

 

Reproduction ‐ 1‐3‐7 

Amour – 1‐3‐4‐6‐9 

Homosexualité 1‐3‐4‐8 

Envie 2‐5 

Androgyne 8  L’enseignante demande de chercher des liens 

entre les questions 

Les élèves votent pour choisir le thème discuté   

L’amour 

Quelles réponses vous feriez aux questions liées  à ce thème ? 

La classe évoque différents types d’amour,   leurs conséquences en société, le bonheur/ la  souffrance qu’ils génèrent 

Si la reproduction n’est pas possible, il  y a souffrance 

S’il y a adoption, ce n’est pas le même  sentiment que si l’enfant est celui du  couple 

L’enfant peut souffrir de différences  par rapport aux autres 

La reproduction n’est peut‐être pas  le modèle familial recherché 

Dans les couples mixtes, on a peur  des conflits à venir 

On peut se rechercher par  ressemblance culturelle 

Parfois on cherche à se compléter   

Rappel par l’enseignante du lien avec la  question de l’amour chez Platon   

 

Question d’une élève : comment se sent‐on  lorsqu’on se sent « complet » ? lorsqu’on a  trouvé sa moitié ? 

On cherche quelqu’un en fonction  de ce qu’on veut devenir et non  parce qu’il nous ressemble, ni  parce qu’il est différent  Réponse élèves :  

bien‐être, bonheur, soulagement 

L’enseignante rappelle le fil rouge du  raisonnement d’après les notes figurant au  tableau 

 

Consigne : reformuler ce qui a été discuté sur  ce thème de l’amour sous forme de conseil à  un ami 

L’enseignante aide à la reformulation, en  proposant d’utiliser des verbes à l’impératif,  chaque élève voit son nom inscrit  

Propositions des élèves : 

Ne t’arrête pas aux apparences 

Ne crains pas les différences, elles  pourront enrichir ton couple 

Ne te contente pas du physique, le  caractère, c’est important 

…   

L’enseignante reprend alors les différents concepts sous‐jacents afin de s’assurer de  leur compréhension par les élèves 

   

(8)

   

Proposition de mise en place d'une séance de discussion à visée 

philosophique en classe de français en classe de seconde GT ou 1 ère bac Pro.  

 

Objet d'étude : « Le roman la nouvelle au XIX ème, réalisme naturalisme » 

L'objectif de la séance est de mettre en place une discussion à visée philosophique qui permette  d'éclairer le rapport à la différence au sein des sociétés. 

Texte support : L'Aveugle de Maupassant. Cette nouvelle ne sera pas étudiée en lecture analytique. 

Situation dans la séquence : plutôt en fin de séquence, cette séance peut tenir lieu de transition avec  une séquence sur l'argumentation. 

 

Rappel des finalités des objectifs de français au lycée d'enseignement général et professionnel : 

« Les programmes de français et littérature en classes de seconde et première répondent  à des objectifs qui s'inscrivent dans les finalités générales de l'enseignement des lettres  au lycée : l'acquisition d'une culture, la formation personnelle et la formation du  citoyen. » (enseignement général) 

« Mobiliser des éléments d'une culture humaniste pour se situer et s'impliquer dans son  environnement social et culturel. »  (bac pro agriculture)  

Pré‐requis :  

Savoirs : 

→ Connaissance du contexte socio‐culturel du XIXème siècle 

Savoir‐ faire : 

→ Lire et interpréter un texte littéraire du genre romanesque  

Savoir‐être :  

→ Etre capable d'écouter et de prendre en compte la parole de l'autre 

→ Etre capable de prendre la parole 

Les objectifs généraux de la séance s'inscrivent dans : 

→ Les objectifs du module MG1 (première et terminale bac pro) : 

  ‐ Reformuler, exposer, débattre.  

‐  Exprimer un point de vue nuancé (les valeurs d’aujourd’hui et d’autrefois)  

→ Et ceux du programme de seconde générale : 

‐ développer son jugement et son l'esprit critique  

‐ formuler une appréciation personnelle et savoir la justifier 

‐ parfaire sa maîtrise de la langue pour s'exprimer, à l'écrit comme à l'oral, de manière claire,  rigoureuse et convaincante, afin d'argumenter, d'échanger ses idées et de transmettre ses 

(9)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

9

émotions. 

Travail préparatoire du plan de discussion par l'enseignant  

Problématique envisagée par l'enseignant : peut‐on accepter le rejet des différences ?   

Thèmes potentiels  Questions potentielles 

‐ L'égalité  ‐ A‐t‐on les mêmes droits si on est différents ? 

‐ Sommes‐nous tous égaux ? 

‐ Le rejet de l'autre   

‐ Peut‐on rejeter l'autre à cause de ses différences ?   

‐ Le harcèlement  ‐ Qu'est‐ce que le harcèlement ? 

 

‐ Le comportement de groupe  ‐ Comment résister face à la pression d'un groupe ? 

‐ La passivité est‐elle un comportement de  complicité ? 

‐ Les différences  Comment vivre ensemble en acceptant les 

différences de chacun ?   

Notions philosophiques sous ‐ jacentes :  

Différences et inégalités  

Autrui/rapport avec autrui 

La relativité de la culture et l'ethnocentrisme 

La morale    

Déroulement de la séance dans la classe : 2 heures 

Dispositif pédagogique :  

La configuration de la salle doit être adaptée à la discussion (cercle...) 

Le texte de la nouvelle aura été distribué en amont de la séance pour lecture découverte. 

En classe : Lecture à haute voix par l'enseignant ou en lecture audio en téléchargement  gratuit (www.litteratureaudio.com) par René Depasse (9 minutes). 

Echange autour du texte : reformulation des différentes étapes du récit pour vérifier la  compréhension du texte. 

 Amorce d'un questionnement sur la visée  

Sentiments ressentis globalement, pourquoi ?  

Dégager le problème traité à travers le récit 

→ Guider les élèves à comprendre que l'exemple de l'Aveugle est prétexte à révéler des travers de la  nature humaine.  

→ Exemples de questions permettant aux élèves de faire émerger les concepts  

(10)

 

→ Que pensez‐vous de la chute ? 

→ Quels sen ments avez‐vous éprouvés pour les différents personnages ? 

Finalement, arriver à la question : qu'est‐ce qui vous pose problème dans le texte ?  

L'enseignant demande aux élèves de prendre quelques minutes à l'écrit pour formuler une  question qui suscite un questionnement universel (qui concerne tout le monde) qui parte du  récit mais en sorte et ne porte pas sur des faits.  

Remarque : si les questions portent sur des éléments factuels du texte (ex : « pourquoi l'aveugle  meurt en hiver ?» l'enseignant invite les élèves à aller chercher dans le texte ou leur fait noter qu'il  n'y a pas de réponse. Il peut aussi demander à reformuler les questions afin de supprimer des  présupposés ou élargir au‐delà du texte. Ex : Pourquoi l'aveugle est harcelé ? (il faut élargir au‐delà  du texte : pour quelles raisons harcèle‐t‐on des personnes ?).  

Lister toutes les questions des  élèves au tableau sauf s'il y a redondance (dans ce cas  l'expliquer) et les numéroter. 

Faire émerger les thèmes centraux de chaque question en faisant repérer les mots‐clefs dans  chacune des questions. 

→ Ex : pourquoi harcèle‐t‐on des personnes ? La question porte sur les raisons du harcèlement. On  note  le thème général harcèlement. 

Pour chaque thème, noter à côté le numéro des questions qui l'abordent. 

Faire voter à main‐levée les élèves pour le thème dont ils souhaitent débattre, sachant qu'ils  peuvent voter pour plusieurs thèmes. 

Le thème de la discussion sera celui ayant reçu le plus de suffrages. 

 

La discussion commence par la première question au tableau ayant un lien avec le thème.   

On demande aux élèves de répondre à la question par un argument. 

 Afin de relancer le débat, on peut susciter le récit d'une anecdote vécue, d'un exemple tiré 

de leurs connaissances littéraires ou cinématographiques... (d'une situation similaire) 

Penser à récapituler ce qui a été dit régulièrement, à noter les idées essentielles au tableau. 

Même chose pour chaque question. 

 

Proposition de résolution du problème par la classe (sagesse de la classe) 

Reformuler ce qui a été dit. 

Demander aux élèves de prendre quelques minutes pour réfléchir individuellement à la  formulation d'un conseil à donner à un ami sur le sujet abordé. Ce conseil doit reprendre  l'essentiel des idées émises par l'ensemble des élèves lors de la discussion. 

Chaque élève énonce son conseil à l'oral. Si besoin, l'enseignant fait préciser ou aide à la  reformulation. 

Les élèves prennent en note les phrases dans leur cahier. 

     

 

(11)

Travaux réalisés par les membres du GAP Lettres‐philosophie, ENSFEA, novembre 2016 

11

  Bibliographie 

 

Claudine Leleux, Jan Lantier[2010], Discussions à visée philosophique à partir de contes, coll. 

apprentis‐philosophes, Editions De Boeck 

Claudine Leleux[2015], Relier les droits et les devoirs, coll. apprentis citoyens, Editions De Boeck  Claudine Leleux, Chloé Rocourt, Jan Lantier[2014], Développer l’autonomie affective, Editions De  Boeck, coll. apprentis citoyens. 

Claudine Leleux[2014], Hiérarchiser les valeurs et les normes, Editions De Boeck, coll. apprentis  citoyens. 

Claudine Leleux, Chloé Rocourt[2010], Pour une didactique de l’éthique et de la citoyenneté, Editions  De Boeck 

Michel Tozzi apprendre à philosopher en discutant : pourquoi, comment, 2007, Editions De Boeck  Site de Michel Tozzi : https://www.philotozzi.com/2011/03/439/ 

Jeu pour un atelier pédagogique d’une DVP, http://jeu‐discut.fr/. (le site propose aussi des pistes  pédagogiques) 

Références

Documents relatifs

Certes les élèves peuvent s’y exercer mais cela ne saurait suffire pour structurer la discussion : l’enseignant ne peut être en retrait, c’est à lui de mettre en lien les

Alcator A tokamak are presented. We find that injected silicon diffuses throughout. the plasma and is then observed, contrary to the predictions of neoclassical

The forwarding nodes store successfully the packets in the queues of their neighbors before a buffer overflow occurs, limiting the packet drops. Then, we measure the radio duty

As Argyris (1992) suggests these conditions reinforce vagueness and lack of clarity in the process. The decisions a developer makes in assessing project viability are

Lorsqu’elles sont cultivées en présence à la fois de fibroblastes cardiaques et de myocytes, mélange destiné à simuler l’environnement de la zone infarcie in vivo, et

4 En annexe, le lecteur trouvera le tableau chronologique des DVP mises en place.. Observer et analyser les échanges entre partenaires demandent d’une part de s’intéresser à ce

Dans chacune d’elles, l’élève débute par une tentative de réponse à la question posée (« parce qu’on aime pas que chaque euh chaque copain ait des bonbons et qu’on