Traitement non
médicamenteux de l’insomnie
Dr Sylvie ROYANT
Dr Sylvie ROYANT - - PAROLA PAROLA www.reseau
www.reseau - - morphee.org morphee.org
Le sommeil est un comportement
• On peut se coucher, mais on peut aussi retarder son
coucher…
• On ne « tombe » pas de
sommeil, sauf privation
drastique…
Thérapies comportementales et cognitives
• Contrôle du stimulus
• Restriction de sommeil (ou du temps passé au lit)
• Approche cognitive
Insomnie psychophysiologique
ICSD
difficultés d’endormissement et/ou éveils nocturnes
retentissement diurne
facteurs de conditionnement
15 à 25% des insomnies chroniques
Modèle comportemental et cognitif
60 100
80
40 20
Facteurs prédisposants Facteurs précipitants Facteurs d’entretien
Insomnie aigüe
Insomnie Chronique
Prédispostion
d’après Spielman (1991)
Analyse fonctionnelle
Cognitions dysfonctionnelles
Augmentation du niveau
d’éveil
Insomnie Comportements inappropriés
Conséquences
psychologiques
QUAND ILS N'ARRIVENT PAS A DORMIR
• 60 % pensent que la journée du lendemain sera épouvantable
• 32 % sont convaincus qu’ils ne s’endormiront jamais
• 67 % restent malgré tout au lit à attendre
• 32 % prennent un somnifère
• 32 % essayent des trucs (tisanes, verre de lait...)
• 10 % mangent
Les objectifs
• Retrouver le signal déclencheur du sommeil (mise au lit)
• Mobiliser les facteurs hypnogènes naturels
• dédramatiser
Une bonne hygiène du sommeil
Eviter tous les excitants, café, thé, vitamine C, boissons à base de caféine ou de cola...
Ne pas faire de repas copieux le soir et éviter l'alcool au dîner.
Eviter de pratiquer un sport ainsi que toutes activités stimulantes après 17 heures.
Favoriser toutes activités relaxantes le soir :
lecture, musique, télé (dans le salon)
Une bonne hygiène du sommeil
Un bain chaud pris 2h avant le coucher peut aider cette détente et favoriser le sommeil mais peut
aussi avoir l'effet inverse en effaçant la fatigue
Dormir dans une chambre aérée, dont la
température ambiante se situe entre 18 et 20 degrés
Trouver son rythme de sommeil et le respecter
Traitement comportemental (1)
Contrôle du stimulus
• réserver le lit et la chambre uniquement pour le sommeil
• proscrire les activités d’éveils dans le lit (lecture, radio, TV)
• sortir du lit et de la chambre si l’endormissement ne survient pas dans les 10 -15 minutes
• entreprendre une activité calme
• ne retourner au lit que lorsque que le besoin de dormir réapparaît
• renouveler ces 3 étapes autant de fois que nécessaire
(Bootzin, 1972)
Traitement comportemental (2)
Restriction de sommeil objectif
• ajustement du temps passé dans le lit au temps de sommeil (amélioration de l’efficience)
• principes :
– retarder l’heure du coucher
– maintenir une heure de lever régulière
– atteindre une efficience supérieure à 85%
– ne pas faire de sieste durant la journée
(Spielman, 1987)
LES CROYANCES
• La mauvaise qualité de leur sommeil est impliquée dans leurs difficultés:
– - personnelles: 57 % – - familiales: 39 %
– - professionnelles: 35 %
• Qu’attendent-ils d’une meilleure qualité de sommeil?
– - une meilleure qualité de vie: 78 % – - des nuits plus agréables: 75 %
– - la résolution de leurs problèmes: 25%
CROYANCES et COGNITIONS
• Mauvaise conception des causes de l'insomnie
• amplification des conséquences
• Attente irréaliste par rapport à leur sommeil avec croyances
erronées
• anxiété de performance et
impuissance acquise
Traitement cognitif
• Identification des pensées dysfonctionnelles
– attentes irréalistes
– évaluations et interprétations erronées
– ruminations excessives
– généralisation, focalisation et souvenirs sélectifs
• Restructuration cognitive
– modifications des attentes
– ré-attribution des causes et conséquences
– dédramatisation
(Espie, 1991)
Programme de Gestion du Sommeil
• Techniques comportementales
– Restriction du sommeil: technique flash= 6h au lit!
– Contrôle des stimuli
• Techniques cognitives
• Programme éducatif
– Hygiène du sommeil
– Physiologie du sommeil
– Utilisation des hypnotiques
(Morin, 1993)
Modalités du traitement
• Bilan initial :
–
consultation(s) diagnostique(s)
–
agenda de sommeil
• 1 (!) à 8 séances de 90 min,
• meilleur pour 4 séances
• sur 2 mois
• Groupes de 6 à 12 patients
Avantages de la thérapie de groupe
dynamique de groupe (solitude de
l’insomniaque, alliance thérapeutique)
focalisation de la thérapie sur le problème du sommeil
facilitation de la mise en pratique des
recommandations thérapeutiques (coping, renforcement)
coût global de la thérapie
Efficacité des TCC
• Nonpharmacologiacal intervention for insomnia : a meta-analysis of treatment Efficacy. C.M. Morin et al- Am J Psychiatry, 151:8, 1994 – 59 études portent sur 2102 patients- En moyenne 5h de thérapie qui produisent des changements. 81% des patients améliorent leur latence de sommeil, et 74% la continuité de leur sommeil. Les techniques les plus efficaces sont celle du stimulus contrôle et de la restriction de sommeil .
• Psychological and behavioral treatment of insomnia : update of the recent evidence (1998-2004). Morin CM, et al. Sleep. 1;29(11):2006 - 37 études portant sur 2246 patients, revue qui confirme l’efficacité des TCC
• Dose-Response Effects of Cognitive-Behavioral Insomnia Therapy:
A Randomized Clinical Trial. J. D. Edinger et al - SLEEP, Vol. 30, No. 2, 2007:
- 1, 2, 4, 8 séances, en individuel, randomisées, sur 8 semaines, follow up à
6 mois. Plus grande efficacité pour les programmes sur 1 et 4 séances. Le
follow up à 6 mois, montre un meilleur maintien de l’amélioration chez les
patients qui ont suivi 4 séances.
Conclusion
• Techniques intéressantes
• Développement insuffisant, au regard de la prévalence des troubles
• Nécessité de relais
– Par les Généralistes (avec formation TCC) – Par les Psychologues (avec formation
sommeil)
– Par les infirmières
24 h 6 h 12 h 18 h
Melle G. 21 ans
Trouble du rythme veille-sommeil chez un adolescent
0h 0h 0h