Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains

Texte intégral

(1)Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains Pierre Gasselin. To cite this version: Pierre Gasselin. Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains. 2. Séminaire du projet Intersama, Jun 2009, Laroque de Fa, France. pp.27 vues, �10.13140/RG.2.2.32877.03042�. �hal-01931706�. HAL Id: hal-01931706 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01931706 Submitted on 6 Jun 2020. HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License.

(2) Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains Pierre Gasselin INRA-SAD, UMR Innovation. 2ème séminaire du projet Intersama Laroque de Fa (Aude), 12 juin 2009.

(3) Introduction (1/2) Un contexte d’incertitudes : rythme de crises accéléré – alimentaires, sanitaires, environnementales, économiques, financières, politiques-. Prise de croissance croissante des risques et de leurs impacts. Croyance ébranlée dans de la capacité de l’Etat Providence à nous protéger. La parole scientifique souvent remise en question (fin du scientisme). Développement de dispositifs et de postures d’assurance de tous types : individuels et collectifs, de moyens et de résultats, publics et privés, etc. et pas seulement dans le milieu rural. Multiplication des travaux scientifiques qui reconnaissent l’incertitude dans les décisions que prennent les acteurs, aussi bien dans leurs relations à leur environnement que dans la gestion des processus : théorie des jeux, sociologie de l’imprévisible, prospective, science de gestion, science politique, etc..

(4) Introduction (2/2) Enjeu pour le développement rural : consolider la robustesse des systèmes existants et de ceux qui s’inventent (évaluation ex-ante de la pérennité, de la durabilité). Intention de contribuer au développement d’outil d’analyse de la capacité des systèmes d’activités à se maintenir dans des contextes aléatoires perturbés. Dans des contextes de crises sectorielles et/ou territoriales (ou s’expérimente le changement et l’incertitude). Cadre d’analyse nourri d’études de situations observées dans le LR et en AL (Argentine, Bolivie, Equateur, Guatemala et Mexique). Toujours en s’intéressant à des systèmes d’activités dans lesquels le travail familial, souvent prédominant, a une rémunération ajustable et instable <> salaire : première variable de flexibilité !.

(5) Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains Introduction 1. 2. 3. 4. 5.. Le système d’activités Décision et incertitude : concepts et postulats La flexibilité : polysémie, concepts et formes La résilience : définition et questions ouvertes Les ressorts de la flexibilité des SA Conclusion.

(6) Le concept de système d’activités Un ensemble structuré d’activités localisées et en interaction mises en œuvre par une entité sociale donnée en mobilisant des ressources disponibles en vue de satisfaire les objectifs de l’entité sociale et de permettre son maintien en équilibre dynamique dans un environnement écologique et social donné. –. – – –. Entité sociale = individu, ménage, famille, etc. Dépend de la question et du contexte social. Forme sociale où se superposent le plus grand nombre de d’unités (production, consommation, épargne, résidence) autour d’une unité de décision. Equilibre dynamique <> stabilité, reproduction Ressource <> capital Ressources disponibles : cf. « capabilité » d’A. Sen.

(7) Cadre d’analyse des SA. Système d’activités A1. Politiques publiques - Dispositifs de soutien (règles, struct., outils, etc.) - Gouvernance, rapports de force. Ai. An. Territoires - Identité (histoire, culture, patrimoine, etc.) - Organisation sociale et politique (coop., syndicats, coll. locales, etc.) - Dimensions matérielles : conditions bio-physiques et aménagement - Organisation réticulaire : biens, personnes, services, argent, savoirs.. Entité sociale Qui? Individu, ménage, foyer, famille, entreprise, etc. Motivations : - de moyens - axiologiques - affectives - identitaires - Etc.. 5 familles de ressources : - « Naturelles » (terre, eau, ressources génétiques) - Matérielles (bâtiments, équipement, outillage, etc.) - Humaines (dimension quantit. et qualit. du travail) - Financières (réserves d’argent facilement accessibles) - Sociales (insertion réseau, appart. à un groupe, autorité, etc.) - Identitaires (ethnicité, héritage culturel, etc.) Décisions Par qui ? Quand ? Comment? Sur quoi?. Représentations de : environnement, ressources, évènements probables, impacts sur le syst.. Filières - Acteurs économiques (transf., com., financ., etc.) - Marchés, régulations prix - Acteurs, règles de la certification (qualité). Pratiques organisationnelles et techniques : Qui? Comment? Quand? Où?. Stratégies.

(8) Flexibilité des systèmes d’activités en contextes incertains Introduction 1. 2. 3. 4. 5.. Le système d’activité familial Décision et incertitude : concepts et postulats La flexibilité : polysémie, concepts et formes La résilience : définition et questions ouvertes Les ressorts de la flexibilité des SA Conclusion.

(9) Décisions et incertitudes : qq. concepts et postulats (1/4) Les acteurs prennent des décisions cohérentes (<> « rationnelles »), révélées dans leurs pratiques et traduites en stratégies. Le domaine de cohérence des pratiques et des choix des individus relatifs à leurs activités s’établit seulement si l’on examine l’ensemble des activités mises en œuvre, agricoles ou non (Paul et al, 1994 / Mundler et al, 2007 / Cochet, 2008). Notion de « rationalité » doublement limitée : – « Rationalité » sur la base de représentations de l’environnement, des ressources, des évènements probables, de ses impacts. Absence d’une « information objective ». – Ses motivations peuvent être en tension et conduire à ndes « schémas de cohérence » contradictoire obligeant l’acteur à faire des arbitrages..

(10) Décisions et incertitudes : qq. concepts et postulats (2/4) Les familles s’exposent à des évènements, endogènes et exogènes au SA, qui peuvent être a priori positifs ou négatifs (menaces), d’intensités et de durées variées, plus ou moins prévisibles : aléas sanitaires, climatiques, commerciaux, sociaux, réglementaires, etc. –. Risque = probabilité d’un événement a priori négatif (menace) X vulnérabilité du système (sévérité du dommage, sensibilité, irréversibilité) • •. –. Vulnérabilité : propension plus ou moins prononcée à subir des dommages  2 leviers d’action pour réduire un risque. Le risque n’est qu’une des expressions de l’incertitude. Son contraire est l’opportunité..

(11) Décisions et incertitudes : qq. concepts et postulats (2/4) Ex. leviers de réduction Évènement climatique. Var. prix. Probabilité. Vulnérabilité. ----. Dispersion (ex.: diversification, échelonnement semis), Contrôle (ex.: irrigation, serres). Contrôle (ex. action collective, régulations). Dispersion (ex.: diversification) Contrôle (ex. réduire les coûts, augmenter l’autonomie). Ces stratégies supposent une capacité d’anticipation. Les acteurs fondent leur décision en considérant aussi bien des évènements supposés négatifs que des évènements a priori positifs : étudier les SA en contextes incertains implique de considérer tous les aléas et pas seulement les menaces..

(12) Décisions et incertitudes : qq. concepts et postulats (3/4) La représentation des aléas, de leurs attributs (probabilité, intensité, durée) et de leurs impacts sur le système (réversibilité, vulnérabilité) conditionne la cohérence des décisions (<> attributs définis par un tiers). Comprendre les pratiques et les stratégies face à l’incertitude implique d’examiner les représentations que l’acteur a des évènements probables et des leurs conséquences sur le système. Les individus surestiment les probabilité d’évènements arrivés récemment et fortement médiatisés (D. Kahneman, prix Nobel 2002).

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(15) Flexibilité : un concept polysémique (1/3) Reix 1979 - de Leeuw et Volberda, 1996 - Tarondeau 1999 – Pasin et Tchikogué, 2001 - Chia, Marchesnay 2008 : capacité de s’adapter Capacité… d’adaptation aux circonstances, d’absorber des changements, de conserver ou de créer des opportunités, de conserver la cohérence du système Souplesse, réactivité, réversibilité, polyvalence, versatilité i.e. capacité de s’adapter avec facilité et rapidement-, élasticité, malléabilité -i.e. que l’on peut changer de forme sans rompre-....

(16) Flexibilité: le cœur du concept (2/3) Mais divers éléments de définition semblent partagés (Igalens et al., 2002 - Ingrand, 2008 – Dedieu, 2009) : – – –. Désigne une capacité organisationnelle (propriété de la structure, de sa gestion, de sa relation avec l’environnement) Associe changement et stabilité (le problème est alors : quel équilibre entre les deux ?) Est très dynamique et relative (au contexte et aux objectifs).

(17) Flexibilité : diverses formes (3/3) Se situe à divers niveaux organisationnels, peut prendre des formes variées et avoir des origines multiples: – –. –. Statique (surcapacité) / dynamique (« réactive » : capacité d’analyse du changement et de réaction – « proactive » : capacité d’anticipation), Stratégique (modifier la structure, les objectifs et les choix de long terme), opérationnelle (changer les pratiques, les processus productifs à court terme), organisationnelle (modifier les arrangements) Selon la source : interne (opérationnelle, nouveaux arrangement des ressources et des processus productifs), externe (liée à l’action collective, aux relations avec l’environnement qui contribuent à protéger le système ou à amortir les conséquences des aléas)..


(19) Resiliencia : definición (1/2) 1.. 2.. Dos definiciones relativamente consensuales (Martin, 2005): El tiempo puesto por un sistema para regresar a la cercanía del equilibrio después de una perturbación (moviliza los conceptos de estabilidad y de equilibrio) (Pimm, 1984) – presentado por Holling como « engineering resilience » (cercano al mundo de la física, contempla pequeñas perturbaciones, inadaptado a sistemas ecológicos y sociales). La intensidad máxima de la fuerza que el sistema puede absorber sin cambiar de comportamiento, de funciones, de procesos de regulación (Holling, 1973). El sistema se mantiene entre límites más que en un punto estable. Noción de ciclos adaptativos (Holling, 2001). Aquí : capacidad del sistema a asegurar su continuidad después de una perturbación que lo condena « a priori »..

(20) Resiliencia y SA : cuestiones abiertas (2/2) Escasos trabajos conceptuales sobre la resiliencia de los sistemas agropecuarios Dificultades metodológicas y deontológicas para indagar situaciones donde el sistema corre peligro : supone anticipar la probabilidad de desaparición del sistema (situaciones de crisis agudas, internas o externas : erucpiones, sequías, muerte de una persona, etc.) : solo en una investigación-acción ? Supone un arbitraje conceptual entre dos vías de investigación, según lo que marca la quiebra del sistema: « entidad social centrada » o « actividad centrada ». – En la vía « entidad social centrada », la quiebra implica la muerte o una recomposición radical. – Así : cambio de actividades y movilidades geográficas son estrategias de resiliencia..


(22) Ressorts de flexibilité. Système d’activités A1. Politiques publiques - Dispositifs de soutien (règles, struct., outils, etc.) - Gouvernance, rapports de force. Ai. An. Territoires - Identité (histoire, culture, patrimoine, etc.) - Organisation sociale et politique (coop., syndicats, coll. locales, etc.) - Dimensions matérielles : conditions bio-physiques et aménagement - Organisation réticulaire : biens, personnes, services, argent, savoirs.. Entité sociale Qui? Individu, ménage, foyer, famille, entreprise, etc. Motivations : - de moyens - axiologiques - affectives - identitaires. 5 familles de ressources : - « Naturelles » (terre, eau, ressources génétiques) - Matérielles (bâtiments, équipement, outillage, etc.) - Humaines (dimension quantit. et qualit. du travail) - Financières (réserves d’argent facilement accessibles) - Sociales (insertion réseau, appart. à un groupe, autorité, etc.) - Identitaires (ethnicité, héritage culturel, etc.) Décisions Par qui ? Quand ? Comment? Sur quoi?. Représentations de : environnement, ressources, évènements probables, impacts sur le syst.. Filières - Acteurs économiques (transf., com., financ., etc.) - Marchés, régulations prix - Acteurs, règles de la certification (qualité). Pratiques organisationnelles et techniques : Qui? Comment? Quand? Où?. Stratégies.

(23) Producción de uva (A1v, B3) Empleo a medio-tiempo de noche (B1). Transformación y venta directa (A3v, B2). Otras producciones agrícolas (A2v) (B4) A, B = miembros del hogar v = miembro del hogar a cargo de la actividad vitícola. Relaciones funcionales “trabajo” y “espacio” (Bathfield, 2007).

(24) Vers une flexibilité globale du SA? Assurance. Stock, irrigation, serre, matériel en propriété (+/-), actions collectives (prix, normes et incitations), activité salariée. Autonomie. Financière (trésorerie et investissement), intrants, commercialisation, organisation du travail. Diversification. Produits (type, époque), activités, processus techniques (échelonnement, niveaux d’intensité), marchés. Polyvalence. Produits (finalité : autoconsommation, sous-produits ou vente/double objectif), processus techniques, organisation du travail. Mobilités. Réseaux sociaux de travail, activités, commercialisation, etc.. Anticipation. Réseaux sociaux (prix, normes, etc.), expériences de réactions du système, compétences pour trouver l’information fiable.. Des ressources. Rusticité des ressources génétiques, disponibilité, qualité de la terre, travail bénévole, etc.. De l’entité sociale. Nombre d’individus, robustesse du couple, cohérence, motivations, quantité de travail accepté, soutien de l’entourage, « ressources identitaires », revenu/« besoins ». Contrôle. Opérationn. – organisation nelle. Dispersion. Opportunité (Conserver ou créer). Structurelle. Inertie.

(25) Conclusion (1/3) Ressorts de flexibilité du SA : entité sociale, ressources, produits, activités, lien à l’action collective et aux régulations. Poids déterminant des « caractéristiques » de l’entité sociale (quantité de W accepté/toléré, robustesse du couple, etc.). Hypothèse. Les motivations axiologiques, identitaires et affectives sont de puissants ressorts de tolérance aux perturbations qui impliquent une surcharge de travail et une baisse de la rémunération. La question du sens est au cœur des déterminants de la flexibilité. La recherche de flexibilité peut induire des fragilités du système en impliquant des coûts : stockage, location de matériel ou de bâtiments, acquisition de compétences, activation de réseaux technico-commerciaux dans divers secteurs d’activités, coûts de la construction d’alliances, développement de nouvelles stratégies de commercialisation,etc..

(26) Conclusion (2/3) La flexibilité n’est qu’une des conditions de la pérennité du SA (qui suppose viabilité économique, vivabilité, etc.). Relations entre flexibilité et durabilité ? – SA flexibles, résilients mais économiquement, socialement et politiquement marginalisés (paysannat autour de Quito ou dans le Chimborazo en Equateur) – SA flexibles, résilients mais engagés dans des processus de dégradation de l’environnement (Intersalar, Bolivie). Hypothèse. La flexibilité implique l’existence de modèles d’action (variables et règles décisionnelles, unité d’observation) spécifiques à la gestion des perturbations..

(27) Conclusion (3/3) Hypothèse. Les enjeux et les leviers de la flexibilité de sont pas es mêmes selon la phase de la trajectoire du système (installation,fin de vie sans perspective de transmission, etc.). Hypothèse. Le point de rupture du système n’est pas le même dans un système flexible que dans un système « rigide ». L’étude de la résilience suppose une caractérisation de la flexibilité du système. Hypothèse. La résilience n’est pas un cas particulier de la flexibilité. Elle implique des processus spécifiques dans le système d’activité. Les processus d’adaptation favorisent la soumission ou l’ajustement du système à son environnement. Dans quelle mesure la recherche de flexibilité peut limiter l’innovation? View publication stats.

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