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MACKY SALL-IDRISSA SECK

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Devoir

Le ISSN 0850-5500 édité par GMT Pile à l’heure !

NOUVELLE FORMULE–ÉDITION DU JEUDI 04 FÉVRIER 2021

MACKY SALL-IDRISSA SECK

Page 4

Ultime duel

3ème mandat Rufisque,

l’avocat du diable

Page 5

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021

D oudou Hann est homme marié depuis 2 ans. Ce tailleur se rap- pelle les jeux auxquels il s’adon- nait avec ses amis : « Je me souviens du fameux jeu le lambi golo ; la phrase complète c’est «Lambi Golo kou joog danu golo ya ko mom». Ce jeu consiste à tirer le pied de toute personne de- bout. Si après la déclamation de cette phrase, une personne reste debout, l’un des autres joueurs le fait tomber.

C’est ça la règle».

Doudou ne s’en limite pas au Lam- bi golo. Il explique comment il jouait au langa buri. « Pour ce jeu, il s’agit de trouver un objet et de le cacher quelque part. Pendant ce temps, les autres joueurs fermaient les yeux pour deviner après où se cache l’objet. Si l’un des joueurs trouve l’objet, il crie «langa nior na» pour que les autres sachent que l’objet est retrouvé. Ce sont des jeux qui me manquent vraiment», sou- tient le jeune. Malheureusement, nous dit-il, ses enfants n’auront pas l’occa- sion de faire ces activités sans danger.

Pour les filles, il y avait des jeux qui leur étaient destinés.

Astou Diop est dans la quarantaine.

Elle est mère de 5 enfants. Mais cela ne l’empêche pas de s’adonner à certains jeux comme le taam, le wouré.

« Le taam et le wouré sont pour moi des passe-temps quand les enfants vont à l’école. Ça me rappelle mon en- fance» se souvient-elle. Le taam est un jeu de cailloux pour 2 ou 4 personnes.

Au nombre de six, on lance les cailloux qu’il faut saisir après un à un, ensuite par deux, par trois, quatre... Si par ha- sard, en voulant saisir un caillou cible, on touche un autre caillou, la partie est perdue et c’est au tour de l’adversaire.

Quant au wouré, c’est beaucoup plus complexe que le taam.

Astou Diop nous confie que ces activi- tés lui permettent d’être occupée pour ne pas s’aventurer aux commérages.

Parfois, elle y initie ses enfants mais ces derniers le font malgré eux : «Ils pré- fèrent utiliser leurs téléphones plutôt que ces jeux qu’ils trouvent anciens et hors tendance».

Mame Nogaye est une ancienne ven- deuse de poissons sur la plage de Yoff.

Âgée de plus de 50 ans, elle donne une

importance particulière à ces activi- tés pour enfants. Selon elle, ces acti- vités ont déjà perdu leur valeur. « Les enfants d’aujourd’hui ne jouent plus comme on le faisait à notre époque.

Même pendant la nuit, il y avait des jeux spécifiques ou parfois on s’appro- chait de notre grand-mère pour qu’elle nous conte des histoires. Ces jeux avaient leur raison d’être», fait-elle sa- voir. Mame Nogaye déplore l’imitation des Occidentaux : « Nos enfants et pe- tits-enfants ne nous voient plus comme référence, ils préfèrent imiter les en- fants occidentaux mais les cultures ne sont pas les mêmes, les éducations aussi ne sont pas pareilles. Ils doivent revenir à leur source. Maintenant, les enfants jouent à la perversité. A notre époque, c’était impensable».

Pour Mame Nogaye, ces jeux font partie de notre patrimoine culturel im- matériel. Ils doivent être conservés et transmis de génération en génération.

Lambi golo, taam, wouré, samori, soir dakhé, langa buri, kotti kotti et tant d’autres jeux rappellent de beaux sou- venirs de l’enfance. De nos jours, l’en- fance est marquée par la maîtrise des jeux vidéos proposés sur la toile et qui enclouent des conséquences néfastes sur la psychologie de l’enfant. Certaines études faites à ce niveau prouvent que ces jeux vidéos sont responsables des comportements violents de certains enfants. Alors que les jeux qui sont propres aux Sénégalais favorisent la so- ciabilité et l’esprit d’équipe.

Khadidiatou GUEYE Fall

CULTURE

2

Patte d’Oie Builders Immeuble Thales 3e étage

+221 33 896 76 03 Directeur de publication

Pathé MBODJE Rédacteur en chef Mohamed Bachir DIOP

Rédaction Pathé MBODJE, Mohamed Bachir DIOP,

Mame Gor NGOM Charles SENGHOR,

Habib KA Ndèye Fatou DIONGUE,

Fanny ARDANT Khadidiatou GUEYE

Sadany SOW Tidiane SÈNE Infographiste Alioune Khalil KANE

Metteur en page Laay Gooto

medhamo@hotmail.com (Design)Web Administration

Tchalys Nd Fatou DIONGUE

Devoir

ISSN 0850-5500 édité par GMT Pile à l’heure !

Le

LOISIRS

Qui se souvient encore du « langa buri »,

« samori » et du « wouré » ?

LES JEUX D’ANTAN SE LAISSENT BARRICADER PAR LES JEUX VIDÉOS

S’il y a une étape de la vie dont on se rappelle jalousement, c’est l’enfance. Ce sont des moments qui riment avec beaucoup de souvenirs. L’innocence, l’insouciance, la jovialité caractérisent cette étape de la vie. Si l’on se remémore bien, par le biais de certaines activités, ces moments se logent dans le palais du souvenir. Parmi ces activités, les jeux collectifs avec les enfants du voisinage conduisent vers la nostalgie. Il s’agissait des jeux d’enfants simples sans recours aux matériels technologiques.

Le Wouré Ouolof

Le Tam

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021

ACTUALITÉ 3

Par Mame Gor NGOM La déclaration d’Idrissa Seck ven- dredi 29 janvier 2021 déposée à l’Of- fice national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), a relancé le débat sur cet acte. Le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), a donc effectué cette déclaration « conformément aux exigences de la loi numéro 2014-17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patri- moine et de son décret d’application en date du 12 novembre 2014. Seck a été suivi au siège de l’Ofnac par les deux ministres de son parti dans le gouvernement. Il s’agit du ministre de l’Elevage et des Productions ani- males Aly Saleh Diop et de celui de l’Economie numérique et des Télé- communications Yakhoba Diattara le 1er février 2021.

Le Président Macky Sall a déclaré lui-même son patrimoine au Conseil constitutionnel sénégalais, en 2012.

Depuis 2001, la déclaration de pa- trimoine est une obligation légale inscrite dans la Constitution sénéga- laise. Abdoulaye Wade avait souscrit à la même obligation en novembre 2001. Il avait alors déclaré une dou- zaine de villas et résidences dans l’ensemble du Sénégal. Mais la va- leur de ces biens immobiliers n’avait pas été précisée.

Quant à la valeur globale des biens de Sall répertoriés, elle dépasse les 1,3 milliard de Francs CFA. 35 véhi- cules mentionnés, dont la valeur n’est pas précisée, ne sont pas pris en compte. Réélu en 2019, Macky Sall n’a pas « jugé nécessaire » de

procéder à une autre déclaration de patrimoine mais lors du Conseil des ministres du 15 juillet 2020, «rappe- lé à tous les membres du gouverne- ment, l’impératif de procéder, avant fin août 2020, à leurs déclarations de patrimoine auprès de l’Ofnac», se- lon le communiqué publié à l’issue de cette rencontre. Un paradoxe si l’on sait que le gouvernement a été mis en place en avril 2019, et que les déclarations de patrimoine auraient dû intervenir depuis longtemps. Du moins si l’on respecte l’esprit de la loi 2014.17 du 02 avril 2014. L’ancienne présidente de l’Ofnac Nafi Ngom avait lutté vainement pour que cer- taines personnalités déclarent leur patrimoine.

Ces personnes assujetties sont, outre le chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale et le Pre- mier questeur, les membres du gou- vernement, le président du Cese,

«tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs des recettes et des dépenses, les comptables publics ef- fectuant des opérations portant sur un total annuel égal ou supérieur à 1 milliard de francs Cfa». Et la loi in- dique que les personnes assujetties, une fois nommées, sont soumises

«au régime de l’effet immédiat» en ce qui concerne leur déclaration de patrimoine.

Ils sont tenus de déclarer leur patrimoine

Au-delà du président de l’Assem- blée nationale, le Premier ministre, du Président du Conseil économique, social et environnemental, du Pre- mier Questeur de l’Assemblée natio-

nale, « tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs de recettes et de dépenses et les comptables pu- blics effectuant des opérations por- tant sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard (1.000.000.000) de francs Cfa, sont assujettis à la décla- ration de patrimoine.

Au sens de la loi n°2014-17 du 2 avril 2014, est « administrateur de crédits toute personne chargée de constater et de liquider des recettes, de proposer des engagements de dépenses et d’en préparer la liqui- dation ».

« Les personnes ayant dans leur organisme l’initiative des dépenses à titre principal ou délégué, quels que soient l’appellation ou le titre qui leur sont donnés au sein de la struc- ture, sont visées par la loi n°2014-17 du 2 avril 2014, et sont soumises à l’obligation de déclaration, si le montant des opérations annuelles qu’elles effectuent atteint un mil- liard de francs Cfa ».

L’ordonnateur de recettes et de dépenses toute personne ayant qua- lité de prescrire, au nom de l’Etat et des autres organismes publics, l’exé- cution des recettes, d’engager les dé- penses et d’ordonner leur paiement.

Les ordonnateurs délégués ou se- condaires sont également compris dans cette catégorie et sont visés par la loi n°2014-17 du 2 avril 2014, au même titre que les ordonnateurs principaux. La loi est bien faite. Mais l’effectivité de son application n’est pas encore une réalité. Un vaste pro- gramme de bonne gouvernance.

« Personne ne peut porter les masques pendant plus de quatre heures de temps ». Reçue dans son bureau, docteur Mousse Mbaye, mé- decin généraliste à la clinique « Wer Werlé », nous accueille avec un gel hy- dro-alcoolique. « C’est plus rassurant ainsi », taquina-t-il en se frottant les mains d’un geste médical. Toujours dans l’esprit de servir, docteur Mbaye tente d’éclaircir les difficultés liées au port prolongé de masque portant pré- judice aux personnes qui toussent.

« Le port de masque ne doit pas dépasser quatre (4) heures de temps.

Aucune personne ne peut le porter en permanence pendant plus de quatre heures. Il faut en effet porter le masque dans des endroits où il y a du monde. Sinon chez vous seul, ou dans votre bureau comme ici, très aéré, vous n’avez pas besoin de le mettre. Les personnes qui toussent ont besoin de libérer des crachats qui contiennent des microbes créant une infection pulmonaire. Les contenus des crachats sont inconnus donc il est impératif pour le tousseux de s’en dé- barrasser et cela n’a rien à avoir avec la Covid-19 ; ce que je veux dire, c’est que le masque ne doit pas empêcher

le souffrant à cracher les microbes. Si- non ce sera d’autres risques d’attraper la tuberculose, bronchite, bronco-co- lopathie qui se présenteront », finit-il avant d’ajouter un nota bien : « Une personne qui tousse pendant plus de quinze jours doit faire un test de cra- chat pour rechercher ce qu’on appelle les BAAR (Bacilles Acido-Alcoolo-Ré- sistant) ».

Le port prolongé de masque semble enseigner sur le degré de résistance des personnes mais de tranches d’âge différentes.

Souleymane junior, trente ans, tra- vaille sur les routes. Il dit être tout le temps en contact avec la pous- sière, que même sans la Covid-19, il avait habitude de se protéger. « Ça ne me fait rien de le porter à lon- gueur de journée. Notre chef super- viseur achète d’habitude le carton. Et puisqu’on est au nombre de sept (7), et on occupe la chambre par deux, je suis obligé de le porter, de huit heures à treize heures avant de faire une re- change ».

Daouda Ngom par contre ne fré- quente pas la poussière mais plutôt les personnes. Chargé de commu-

nication dans une grande structure connue, il est obligé de se masquer presque pendant toutes ses activités.

« Ce n’est effectivement pas évident mais on ne peut faire autrement. Je suis en permanence en contact avec les gens, je suis obligé de porter le masque même si fréquemment, il est l’élément déclencheur de mon éner- vement » avoua-t-il dans un fou rire.

Les gens qui ont des difficultés à respirer avec les masques sont caté- gorisés en ceux qui ne se protègent pas pour éviter de souffrir et ceux qui souffrent pour se protéger. Toutes les deux catégories remuent chapelet en priant pour que cette deuxième vague du Coronavirus se dissolve. « Mais attention », met en garde docteur Mbaye : « La pandémie peut même al- ler jusqu’à une troisième vague. C’est sa seule différence avec une épidémie.

Cette dernière ne s’affiche qu’une fois avec une période définie. Mais une situation catastrophique qui atteint tout le monde et dont on ignore sa durée est appelée pandémie et elle peut aller jusqu’à une troisième vague

» conclut-il. Cette mise en garde ap- pelle ainsi la population à plus encore respecter les mesures prises pour lut- ter contre cette catastrophe mortelle qui ne cesse d’intriguer le monde.

Cherifa Sadany Ibou Daba SOW

On se hâte…lentement

Bas les masques ?

La déclaration de patrimoine est une exigence républicaine. Depuis 2001, sous Wade, elle a été inscrite dans la Constitution. A partir de 2014, une catégorie de personnalités publiques bien déterminées par la loi, sont assu- jetties à cet exercice. Mais le constat est que, tout ne se passe pas comme prévu.

DECLARATION DE PATRIMOINE

CORONAVIRUS ET LES DIFFICULTÉS DE RESPIRATION

Santé financière

L’homme des protocoles s’est rendu à l’évidence : il ne sera jamais président de la République du Sénégal ; ses négociations urbi (Rebeuss) et orbi (Paris) ont fini de le convaincre de se refaire plus une santé financière que politique quand un avis de décès est plus souvent émis qu’une proclamation, mėme provisoire, d’une commis- sion électorale le consacrant, fût-ce à titre précaire et révocable.

Plusieurs militants avaient poussé un «ouf» de soulage- ment le Premier novembre à l’annonce de sa nomina- tion à la tête du Conseil économique, social et environ- nemental : ils n’avaient reçu aucun Kopeck à la Korité et à la Tabaski 2020 ni vu l’ombre d’un quelconque envoyé du cher Idy. Certains «cadavres» ressuscités en même temps pour meubler son cabinet semble confirmer la piste financière.

Les différents types de masques de protection Le maque FFP ou masque de protection respiratoire

Protège contre l’inhalation de gouttelettes et contre les particules en sus- pension dans l’air. Sa forme diffère en coque ou en bec de canard et son port s’avère plus contraignant qu’un masque chirurgical. En fonction des tempé- ratures, il peut en effet être quelque peu incommodant. Sa durée d’utilisa- tion va de trois à huit heures.

Le masque chirurgical ou anti-projections

Il évite la projection de gouttelettes émises par celui qui le porte. Il protège l’entourage, les proches, et le quidam. Ce masque ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. Ce masque dont le port ne doit pas excéder quatre heures de temps constitue un geste barrière en ceci qu’il diminue naturellement la fréquence des contacts main- bouche.

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021 POLITIQUE

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Par Habib KA,

Bureau régional, Matam

Thilogne-Si Idrissa Seck semblait l’emporter au tout début des années de l’alternance libé- rale contre Macky Sall, à la fin, sa carrière poli- tique évoluait en dents de scie ; isolé, écarté des instances de pouvoir, Ndamal Kadior, tel l’hydre à sept ou neuf têtes, continuait cependant de prouver ses capacités de nuisance et de rési- lience : chaque fois qu’on pronostiquait sa des- cente aux enfers, Idy rebondissait toujours là où on l’espérait le moins. Mais cette fois-ci, la prise est celle de l’anaconda et elle a une marque : Sall Ngari ; elle vous enroule, vous étouffe pour finalement vous engloutir.

Idy joue t-il la carte de l’apaisement pour ac- compagner le président où craint-il de se faire éclipser par les libéraux du Parti démocratique sénégalais (PDS), en pourparlers aussi avec le régime de Macky Sall ? Si le PDS s’y mêle, il y aura un véritable séisme politique et même le Parti socialiste (PS), l’Alliance des Forces de Pro- grès (AFP) et Rewmi risquent de se retrouver à la périphérie. Macky Sall est intéressé par cette nouvelle alliance stratégique pour reconquérir l’électorat de la région de Diourbel, la ville sainte de Touba notamment et celle de Thiès, avec Ou- mar Sarr à Dagana et Aïssata Tall Sall à Podor.

Même s’il donne des justificatifs genre « J’ai choisi le chemin d’une implication directe pour participer aux efforts qui nous incombent à tous pour redresser la situation du pays», une déci- sion « personnelle » qu’il a prise avec lucidité, sérénité, Idrissa Seck n’ignore pas que la coa- lition Idy 2019 qui regroupait une partie assez significative de l’opposition avait déserté les rangs, une fois les élections terminées. Rewmi et la coalition Idy, c’est en réalité un fossé abys- sal quant au nombre de militants : la coalition 2019 est une simple alliance électorale à la dif- férence de BBY au pouvoir et devait nettement s’éteindre après les élections, chaque parti ou mouvement politique reprenant son autono- mie, agissant selon sa ligne fondatrice et liant des alliances ponctuelles avec les partis et or- ganisations qui se mobilisent ; les événements de la Toussaint ont précipité les choses, après quelques moments de tergiversations et d’inac- tivités.

Macky Sall et Idrissa Seck, frères rivaux, en- core face à face, poitrine contre poitrine, cette fois-ci, pour un duel à fleurets mouchetés dans un contexte assez délicat de turbulence du navire Sénégal, d’un suicide collectif des boat- people, pour les rives macabres d’une Europe en décadence, d’un virus transmutant qui promet des morts et des morts, une hécatombe.

Dans ce contexte d’incertitude, de marasme, le fauteuil présidentiel, horloge politique du chef de l’État, recommande, comme préalable, la constitution d’une coalition très élargie qui por- tera la charge d’assurer à Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) une très large majorité lors d’élections mu- nicipales et législatives dont personne ne peut prédire quand est-ce qu’elles auront lieu. Puis, la coalition de la majorité présidentielle élargie assumera malgré elle la très controversée 3ème candidature du président en exercice à l’élection de 2024.

Ce qui mettrait une croix définitive sur l’ave- nir politique du Parti socialiste (PS), de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), de Rewmi et des leaders de ceux-ci : anaconda contre Kuus Kon- drong, le combat est inégal, certes ; mais, même s’il ne détient pas toutes les armes nécessaires à son combat, Idrissa Seck est plutôt efficace pour porter des coups durs capables de mettre KO un éléphant au cœur de la République, et secouer les cocotiers. Avec sa nouvelle stratégie, pour accompagner le président Macky Sall, joue t-il la carte de sa perte totale ?

Ce qui est sûr, Macky Sall, qui n’est pas né de la dernière pluie, pour ce qui est de la gestion et la conservation du pouvoir, ne fera aucune concession ni à ses ennemis déclarés, ni à ses alliés de huit ans de Bennoo, même parmi les plus proches, les plus fidèles d’entre les fidèles : désormais bon professionnel de la politique, il considère que tous les acteurs de la scène ne sont que des pions qu’on ne déplace qu’en fonc- tion des intérêts ponctuels de l’heure.

Par Habib KA,

Bureau régional, Matam

Thilogne-Réélu à la tête de l’État pour un second mandat il y a à peine vingt mois, le régime de Macky Sall commence à manifester des signes d’essoufflement : on Fast track comme traitement rapide des dos- siers et facilitation de la fluidité des services administratifs n’a pas produit les résultats escomptés ; le chef de l’État ne peut répondre de tout, faire tout et être partout. Une centralisa- tion outrancière des pouvoirs entre les mains d’un omniscient, omnipo- tent président inhibe la gestion des grands dossiers de l’État. Résultat des courses : faire avec le Premier mi- nistre sans le Premier ministre avec cette trouvaille loufoque des secré- taires ministériels qui ne sauraient avoir la hauteur générale nécessaire pour être des premiers ministres mi- nistériels. Sans une ête capable de synthétiser leurs travaux, c’est-à-dire…

sans Premier ministre. Vaste pro- gramme administratif, en direction de 2024 pour lequel tous les coups sont permis, surtout contre un allié déjà encombrant à peine parachuté à la tête du Conseil économique, social et environnemental et en attendant l’ar- rivée des Libéraux de Me Wade.

C’est vrai que la Covid-19 est passée par là, endiguant toutes les activités des secteurs essentiels de l’économie, notamment du primaire, du secon- daire, de l’administration et du com- merce et…faisant peut-être perdre le Nord parfois. Mais la Covid-19 ne justifie pas tout : plan « Sénégal émergent » (PSE) peine à reprendre son envergure pendant qu’on amuse la galerie autour d’une présidence de

2022, en oubliant que Idy Amin aussi a été président de l’Organisation de l’Unité africaine (Oua) et il était loin d’être une lumière.

Le remaniement du gouvernement du Premier novembre dernier devait surtout consacrer le rétablissement du poste de premier ministre, vu les urgences qui expliquent le secrétaire ministériel ; il a ajouté à la nébuleuse et épaissit le voile qui pouvait per- mettre d’avoir la transparence néces- saire pour comprendre les vrais des- seins du chef de l’État.

En effet, quelles que soient les in- tentions qui pouvaient motiver ce remaniement, elles auraient eu la chance de prospérer et de sauver le soldat Macky Sall si elles prennent en considération un certain nombre de données objectives dont les suivantes.

Les Sénégalais, souteneurs de la coalition Macky 2012, militants de base de l’Apr, cadres, ne veulent pas du tout entendre parler d’un quel- conque 3ème mandat ; sur toutes les lèvres, une seule phrase : «Qu’il ter- mine son mandat et nous prête notre palais».

Chose extraordinaire, le «neddo ko bandum» s’est éteint comme un fétu de paille sur le titre foncier frappé d’hypothèque et de saisie pour en- gagements non tenus par l’enfant du terroir au Fouta.

A trois ans de la fin du mandat, le Daande Maayo et les animateurs du DM Émergent ne se font aucune illusion, aucun espoir : les projets peuvent encore attendre le futur pré- sident.

Que le chef de l’État comprenne que le peuple est mature. Qu’il n’ac-

ceptera pas le dictat des transhu- mants, mercenaires de la langue et de la plume, forts pour embrouiller les pistes et frayer des voies de contour- nement pour un troisième mandat.

Le président de l’Apr n’a pas été élu pour çà et ce n’est pas cela que les Sénégalais attendaient de lui : faire comme Wade, Alpha Condé, Alas- sane Dramane Ouattara ; qu’il nous épargne l’interprétation du Droit par le conseil constitutionnel, de l’avis de celui-ci qui vaut décision inattaquable : le problème n’est pas juridique, il est éthique, politique.

C’est pourquoi il doit apprendre du père Wade que le jeu du qui-perd- gagne n’est jamais productif. A force d’éliminer, d’exterminer, d’effacer, d’humilier ses autres fils, il se sont retrouvés lui et le fils biologique seuls, au creux de la vague, victimes du jeu de malheur du père

Comme les présidents Léopold Sé- dar Senghor, Abdou Diouf, l’ancien maire de Fatick doit se résoudre à prendre de la hauteur, être au-dessus de la mêlée, s’aménager une sortie honorable après avoir franchement préparé ses plus fidèles compagnons de route. Déconcentrer, décentraliser, se préparer à passer la main.

Toutefois, le poste de Premier mi- nistre, seul, ne mène pas forcément à positionner son titulaire pour la prochaine présidentielle ; il faut toute une cuisine du Secrétariat exécutif national et du Parti pour trouver le candidat consensuel.

C’est l’occasion aussi de remettre en selle des militants de la première tel que Alioune Badara Cissé (ABC) mis au frais à la Médiature et non le laisser aller tâter le terrain politique

qui lui manque, comme il l’a dit lui- même, Youssouph Touré, président des enseignants Apr tombé en dis- grâce pendant que des ralliés de der- nière minute, jouent les faucons au prés de monsieur et de madame, la première Dame.

Le rétablissement du poste de pre- mier ministre, non de secrétaires mi- nistériels, s’impose comme un gage pour sortir de ce marasme politique, de cette situation de précarité où tous les acteurs politiques de premier plan sont en sursis et, pour moins que rien, sont emmenés à l’échafaud pour conspiration ou activités frac- tionnistes comme du vieux temps des purges staliniennes.

2024, c’est maintenant ou jamais.

Ne pas le faire c’est s’exposer et ex-

poser les autres à la furie des popu- lations qui ne dorment pas, aux coups d’une opposition, même désorgani- sée qui peut faire mal, très mal. Et il suffit d’une étincelle pour brûler la campagne. Parce que le verdict des urnes, souvent pour les sénégalais, est une sanction populaire, un rejet : Abdou Diouf faisait piètre figure devant Abdoulaye Wade, Macky plé- biscité à 65% aux cris de : « Gorgui na dem, na dem ». Et ce ne sont pas les alliances entre les frères libéraux retrouvés pour imposer un troisième mandat qui aura raison de l’entête- ment du peuple sénégalais.

L’histoire ne bégaie pas : si les me- sures idoines ne sont pas prises pour renverser la situation, Macky et son cheval, son Yaakaar, seront traînés dans les mares.

MACKY SALL-IDRISSA SECK

3ÈME MANDAT

Faut pas forcer

L’anaconda qui voulait étouffer l’Hydre de Lerne

Même si personne ne sait quand auront lieu les élections municipales

et législatives, la constitution d’une coalition très élargie qui portera la

charge d’assurer à Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) une très large majorité

risque d’isoler un Idrissa Seck tenu par un anaconda nommé Macky Sall

qui étouffera sa proie au final. Mais l’autre a sept vies, comme un chat, ou

comme l’Hydre de Lerne à cinq ou neuf têtes.

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021

POLITIQUE 5

Idrissa Seck est définitivement convaincu qu’il ne sera pas pré- sident de la République du Sénégal et, conséquemment, ne sera pas le candidat de la majorité à la prési- dentielle de 2024 mais bien Macky Sall. Le président sortant n’est pas sortit qui semble se laisser tenter par le diable après moult hésita- tions : une intense campagne est déclenchée en fin janvier pour per- suader l’électeur à accorder une seconde chance à celui qui a su ré- aliser de grandes choses malgré un environnement sanitaire hostile. Un accord prévisible avec les Libéraux de Me Wade mettra une fin défini- tive à tout autre rêve présidentia- liste d’un Idrissa Seck qui n’a jamais été en odeur de sainteté auprès de son nouvel allié. Il ne reste plus qu’à se retrouver avec quelques compa- gnons perdus le long de la route, en particulier le Premier nvembre der- nier.

Rufisque qui s’était rebellé contre le projet de liqui- dation des mairies de ville à peut-être trouvé la parade : échanger contre un troisième mandat avec Macky Sall pour le statu quo, en attendant mieux. Seydou Diouf et le tailleur des hautes personnalités Ismaïla Madior Fall y sont allés de leur plaidoiries publiques pour réfuter respectivement la limitation des man- dats et étaler conséquemment un calendrier électoral à relents de primaires (Le Devoir) prenant son départ en 2021 pour les Locales. La campagne présidentielle qui ne dit pas son nom est ainsi lancée par le premier banc, cercle de feu autour de Macky Sall.

D’autres essaient d’argumenter autour de la pandé- mie qui a un peu ralenti l’élan de générosité de Macky Sall pour le Sénégal mais qui a quand même réussi le curieux exploit de Ter…miné ses grands projets (Le So- leil du Premier février) et son plan de mobilité rapide.

D’ailleurs, un curieux programme de valorisation des réalisations de Macky Sall a trouvé preneur qui veut faire ouvrir les yeux sur les infrastructures (Xippil xool lou Macky deff) ; parmi les soutiens de ce programme avant l’heure, un compagnon de route que certaines sources essaient de retracer puisqu’il serait revenu dans les bonnes grâces du président ; c’est en tout l’objet d’une curieuse visite à une rédaction …

Enfin, il est un secret de Polichinelle que Macky Sall continue ses négociations avec la formation de Me Wade, ety qu’elles sont sur le point d’aboutir ; alors quelle place pour Idrissa Seck en cas de réconciliation avec le PDS ? Puisque « 2019 est dernière nous, le contentieux qui en est issu éteint par l’ouverture du dialogue national et les résultats remarquables qu’il a produits », le ci-devant Seck dixit, il faut quand même rappeler que la formation de Me Wade avait officieu- sement appelé à voter Macky Sall face à Idy, tout en appelant officiellement au boycott.

P. MBODJE

3ÈME MANDAT

Macky Sall tenté par le diable ?

Par Charles Thialys SENGHOR, Desk central,

Le Devoir

Le président Macky à la recherche de renforts pour sa majorité malme- née lors de la dernière élection prési- dentielle très controversée de 2019 a croisé le chemin d’Idrissa Seck, avec sa coalition « Macky Président ».

D’un accord commun, les deux hommes ont décidé de taire leurs querelles antérieures pour se consa- crer exclusivement à l’intérêt supé- rieur de la Nation. Car, pour Idrissa Seck, «face à certaines circonstances historiques, il faut dépasser l’attitude du spectateur stérile, dépasser aussi l’attitude de la résignation et de l’exi- gence sans cause lorsque la Nation a besoin de ses fils ».

L’ancien Premier ministre, né pour être président, n’ayant pas réussi à être le quatrième président de la République et même le cinquième, jusque-là, n’a peut-être pas encore dit son dernier mot. Puisque l’homme propose, Dieu dispose, selon ce qu’il a tenu à repriser en acceptant sa no- mination à la tête du Conseil écono- mique, social et environnemental.

Toutefois, il est bon de rappeler qu’au fil du temps, les relations entre les deux hommes, qui se sont fré- quentés au cours de leur carrière po- litique n’ont pas toujours été linéaires.

Aux côtés de son Maître, Abdoulaye Wade, Idrissa Seck a toujours occupé de hautes stations après l’alternance politique survenue en 2000. De mi- nistre d’État, directeur de cabinet du président de la République en 2000, Idrissa Seck deviendra de 2002 en 2004 Premier ministre, en remplace- ment de Mme Mame Madior Boye.

Mais malgré cette position de tout puissant ministre d’Etat, Macky Sall n’a pas bénéficié de l’appui d’Idrissa Seck. Il a fallu l’intervention de Farba Senghor pour conduire le jeune in- génieur chez Abdoulaye Wade, pour enfin bénéficier d’une nomination et diriger Petrosen.

L’ancien Premier d’alors, en va- cances en Europe, en a aussi terri- blement voulu à Macky Sall, alors ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique, passant ses vacances en Afrique du sud en 2003, d’avoir écourté ses vacances, sans rien lui dire, pour « secourir » Abdoulaye

Latif Coulibaly (un opposant au pou- voir. L’alternance piégée ?), et la crise acridienne. Idrissa Seck considérait cette attitude comme une trahison, rapportent des sources ayant côtoyé les deux hommes.

A cela, viendra s’ajouter le dossier des chantiers de Thiès où Abdoulaye Wade président de la République accusait son Premier ministre de dé- tournement à coup de milliards de francs Cfa. Le président Wade soute- nait exactement que « les chantiers de Thiès n’ont pas été réalisés comme il le voulait ; car, 20 milliards de F Cfa étaient prévus et on en a dépensé plus du double). Cette déchéance d’Idrissa Seck profitera à Macky Sall : tout Premier ministre, il sera tout na- turellement tout puissant n°2 du Parti démocratique sénégalais. Son réquisi- toire contre son prédécesseur préci- pitera Idrissa Seck dans la déchéance puisqu’il sera par la suite conduit en prison. Idrissa Seck accusera Macky Sall et Abdoulaye Wade d’avoir tou- jours comploté contre lui.

Même au pouvoir, Macky Sall a continué cette guerre larvée. Dès son installation au pouvoir, il a cherché à

marché ses proches démarchés pour rejoindre l’Alliance pour la République (APR). Nafissatou Cissé, Oumar Guèye, Youssou Diagne, ancien président de l’Assemblée nationale, Oumar Sarr, Pape Diouf, tous très proches d’Idris- sa Seck vont répondre aux sirènes du pouvoir en quittant le Rewmi.

Mais, au nom de l’intérêt supé-

eux. Puisque selon le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental, « il faut agir au bénéfice des populations, surtout que la compétition élec- torale de 2019 est dernière nous, le contentieux qui en est issu a été éteint par l’ouverture du dialogue national et les résultats remar- quables qu’il a produits ».

Heurts et leurres MACKY SALL ET IDRISSA SECK

Idrissa Seck et Macky Sall, aujourd’hui alliés « pour s’occuper des problèmes

des Sénégalais », ont pendant longtemps cheminé au sein du Parti démocra-

tique sénégalais. Toutefois, les relations n’ont pas été toujours au beau fixe.

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021 ENVIRONNEMENT

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Par Mohamed Bachir DIOP, Rédaction centrale, Le Devoir Le parc ornithologique de Djoudj, situé à 60 km de Saint-Louis est l’un des parcs les plus attractifs de notre pays. Chaque année, des millions d’oiseaux migrateurs qui fuient les rigueurs du climat euro- péen ou qui cherchent à se reproduire en toute tranquillité viennent y trouver refuge, le temps que l’hiver s’estompe.

Mais en permanence, de nombreuses espèces d’oiseaux y vivent sur une éten- due de 16.000 hectares englobant une partie du fleuve, avec de nombreux ca- naux, criques, lacs, bassins, marécages et bouquets de roseaux, ainsi que les zones environnantes de savane boisée.

Chaque année, environ 3 millions d’oi- seaux transitent par le parc où près de 400 espèces ont été dénombrées. Natu- rellement cette curiosité attire des mil- liers de touristes, des amateurs d’oiseaux en particulier qui viennent prendre des photos et s’imprégner du micro-climat propre à cet espace d’une rare beauté. Le parc est d’ailleurs classé patrimoine de l’Unesco.

Mais au mois de janvier, le parc de Djoudj a été fermé au public après la découverte de 750 pélicans morts. C’est une patrouille d’agents des Eaux et forêts dans la journée du 23 janvier qui a fait cette découverte macabre et, craignant que la maladie qui a décimé ces péli- cans puisse atteindre l’espèce humaine à cause d’un agent pathogène inconnu pour l’instant, le ministère de l’Environ- nement a décidé de fermer le parc en at- tendant d’y voir plus clair.

Cette découverte coïncide avec l’appa- rition, dans la région de Thiès, de virus H5N1 qui provoque la grippe aviaire et qui a touché la région de Thiès. Ain- si, dans une seule ferme avicole, cette nouvelle pandémie aurait décimé 58.000 oiseaux sur un total de 100.000 sujets que comptait la structure. Du coup, les autorités de la Gambie, du Mali, de Mau- ritanie, du Niger et de la Guinée ont dé- cidé d’arrêter toutes les importations de volaille en provenance du Sénégal. Après donc la découverte de la mort de 750 pé- licans, les écologistes se posent naturel- lement la question de savoir si les deux pandémies qui ont décimé des milliers d’oiseaux domestiques et sauvages sont liées et ils s’en inquiètent.

Mais ils sont plus inquiets pour la mort de pélicans que celle de la volaille domes- tique car si pour les poulets le virus est connu et la maladie peut être endiguée, pour ce qui concerne les pélicans les scientifiques s’en sont encore à s’interro- ger. Des prélèvements ont été effectués et des échantillons envoyés dans des la- boratoires qui en détermineront la cause.

Ces pélicans sont d’une espèce rare car provenant d’Amérique et qui étaient clas- sés parmi les espèces menacées et donc particulièrement surveillés et protégés, ce qui a provoqué un vif émoi auprès des défenseurs de la nature. Car, pour éviter toute contamination à d’autres oi- seaux ou animaux résidant dans le parc ou même aux humains, le reste de la po- pulation des pélicans a été abattu par les agents sur recommandation, semble-t-il, de l’Organisation mondiale de la santé.

À la suite des premiers éléments d’une enquête scientifique, les autorités vété- rinaires excluent pourtant un lien entre ce foyer de grippe aviaire et l’hécatombe des pélicans de Djoudj. Bocar Thiam, di- recteur national des parcs nationaux, qui s’est confié au magazine Jeune Afrique, affirme que « la grippe aviaire ne touche que les oiseaux granivores », alors que les pélicans, uniques représentants de la fa- mille des Pelecanidae, sont des piscivores.

Les résultats de l’autopsie ordonnée par le ministère de l’Environnement se- ront connus dans quelques jours et l’on pourra alors avoir de quoi sont morts ces pélicans et si la cause de leur mort ne pourrait pas avoir des conséquences sur les hommes et sur tout l’environnement spécial du parc national de Djoudj.

Il reste que cette catastrophe « anima- lière » n’a guère attiré l’attention de la presse nationale plus intéressée par la disparition – réapparition de Diary Sow et les combines politiques en cours que par des questions écologiques. Il s’agit pourtant d’une alerte sérieuse, une me- nace environnementale qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’éco- système spécial de Djoudj. A surveiller de près.

PARC NATIONAL DES OISEAUX DE DJOUDJ

Mort mystérieuse de 750 pélicans

Le ministère de l’Environnement ferme le parc aux visiteurs

Pélicans blancs

Les pélicans de Djoudj sont bien morts de la grippe aviaire

Après avoir écarté la piste de la grippe aviaire, le ministère de l’Environnement confirme que les 750 pélicans blancs retrouvés morts dans le parc de Djoudj ont bien été victimes de cette maladie.

C’est le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall qui l’a confirmé en personne dans une radio de la place ce 30 janvier alors que le 23 janvier, lors de la découverte macabre faite par une patrouille, le Directeur des parcs nationaux affirmait que le virus H5 N1 ne touchait que les

« oiseaux granivores » et non les piscivores comme les pélicans qui se nourrissent exclusivement de poissons.

Mais, selon le ministre qui avait pris connaissance du rapport d’autopsie, « Il s’agit bien de l’influenza aviaire de type A qui est un sous type de la grippe H5 N1 communément appelée la grippe aviaire ».

La cause est donc établie. Mais aucun rapport, semble-t-il avec la grippe aviaire qui avait touché une ferme à Pout, le 2 janvier dernier tuant plus de 60.000 sujets dans un poulailler et occasion- nant du coup l’abattage de 42.000 poulets. D’abord la contamination des pélicans ne pouvait provenir de Pout distant de Djoudj d’environ 300 km et les sujets ne pouvaient être en contact.

Alors comment les pélicans ont-ils été contaminés ? Encore un élément à déterminer par les scientifiques.

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021

Par Mohamed Bachir DIOP

Né à Tivaouane le 16 septembre 1911, Jean Alfred Diallo s’incorpore dans l’armée à l’âge de 18 ans après ses études au lycée Faidherbe de Saint-Louis. C’est donc très jeune qu’il a choisi le métier des armes lorsqu’il intègre le 5ème Régi- ment du Génie à Versailles. Mais la guerre éclate quelques années plus tard et, au gré de ses af- fectations il passe d’une Compagnie de Sapeurs de Chemin de fer au 3ème Régiment du Génie.

Le 1er Septembre 1945, durant la campagne de Tunisie, il est nommé Sous-lieutenant.

Remarqué par ses supérieurs pour ses quali- tés de dirigeant lors des campagnes d’Allemagne, il est nommé Lieutenant la même année. Et, pendant une période d’occupation de deux ans en Allemagne, il y commande une Compagnie.

Il obtient ses galons de Capitaine en 1951 et dirige en Indochine d’importants chantiers de construction à la base de Tourane avant de se voir confier en 1961, au Sénégal, le commande- ment de la région militaire du Cap-Vert, du 1er bataillon à Dakar et le Génie de l’armée sénéga- laise. Chef de Bataillon le 1er avril 1961 au titre de l’armée française, Jean Alfred Diallo est pro- mu ensuite lieutenant-colonel par le gouverne- ment du Sénégal avant de passer officiellement à l’armée sénégalaise le 1er octobre 1961.

Le tournant de sa carrière survient le 17 dé- cembre 1962 lorsqu’en pleine crise avec le Pré- sident du Conseil de gouvernement, Mamadou, Senghor le nomme Chef d’Etat-Major général et Commandant en chef des armées. A titre ex- ceptionnel, il est promu colonel le 1er décembre 1963 puis Général de brigade le 1er janvier 1965.

Il deviendra Général de division le 19 octobre 1965, titre qu’il gardera jusqu’à son départ de la

tête de l’armée sénégalaise en 1972.

Jean Alfred Diallo a joué un rôle important lors de la crise de 1962 puisqu’il a été appelé

aux côtés du président Senghor afin de contenir la rébellion qui couvait entre la Gendarmerie et la Garde Républicaine. C’était une manière de venir au secours de Senghor contre Mamadou Dia qui, pour sa part était soutenu par la Garde Républicaine. Car, dès qu’il a été nommé Chef d’Etat-major à la place du général Amadou Fall, il a assumé cette fonction cumulativement avec celle de Haut Commandant de la Gendarmerie ce qui lui donnait la haute main sur toute l’ar- mée.

Il venait de remplacer le Général Amadou Fall réputé Diaïste.

Nombre de Sénégalais pensent d’ailleurs que le général Amadou Fall a été le premier CEMGA de l’armée sénégalaise mais il s’agit d’une mé- prise. Car le premier CEMGA était le Colonel Soumaré qui, lors de l’éclatement de la Fédéra- tion du Mali, est rentré à Bamako dans le même train que Modibo Keita où il a été également le premier Chef d’Etat-major.

Jean Alfred Diallo était un militaire réputé rigoureux et qui était réputé avoir le souci per- manent de mettre les troupes dans de bonnes conditions afin de maintenir la discipline et le moral.

A sa retraite, il a été nommé Ambassadeur du Sénégal en Allemagne fédérale avant la réunifi- cation de la Grande Allemagne et il décèdera le 22 mai à Versailles, en France à l’âge de 94 ans.

Il a été titulaire de plusieurs décorations par- mi lesquelles on cite celles de Grand officier de l’Ordre national sénégalais, d’Officier de la Lé- gion d’honneur de la France, de Grand officier de l’ordre national marocain, de Grand officier du Rio del Branco, de la Croix de guerre 1939 1945 et du Commandeur de l’ordre national dahoméen.

L’Ecole militaire de santé de Dakar porte son nom.

COIN D’HISTOIRE 7

Militaire dans l’âme, il a été d’un grand secours au Président Senghor lors

de la crise de 1962

GÉNÉRAL JEAN ALFRED DIALLO

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Le Devoir nouvelle formule v Édition du jeudi 04 février 2021 LA DER

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Bravo à RedChef pour son article sur Fela, un musicien que j’ai ado- ré : sa musique était africaine mais universelle…Il y avait un million de « Lagossiens » dans la rue pour son en- terrement, a écrit RedChef.

Comme pour Jean-Paul Sartre, le philosophe français et universel, sur le Bd du Montparnasse le 19 avril

1980 à Paris. Jean-Paul Sartre a été in- humé «provisoirement » ce jour-là au cimetière parisien de Montparnasse...

Sa tombe (ainsi que celle de sa com- pagne Simone de Beauvoir) se trouve toujours au cimetière de Montpar- nasse.

Bravo pour les analyses politiques ! Les journalistes de notre pays de- vront se transformer de plus en plus en « sphinx » même si Dakar n’est pas Thèbes.. (le Sphinx se trouvait à l’entrée de Thèbes). Ils doivent, nos braves journalistes, « tout décrypter

»...

Bonne continuation Bon fin de week-end Fraternellement

Jms La diplomatie sénégalaise semble

décidément marcher sur la tête ou, plutôt, ne sait pas trop où donner de celle-ci ; elle semble fonctionner pour tout le monde sauf pour les pauvres ressortissants sénégalais à l’extérieur.

En effet, ayant séjourné récem- ment en Gambie, je m suis trouvé confronté à un problème d’obtention de carte consulaire. D’abord, à l’arri- vée sur les lieux de la représentation diplomatique à Banjul, il faut faire la queue dans la rue et quelquefois sous le soleil car le petit abri conçu pour protéger des intempéries est très exi- gu. Ensuite, à travers la lucarne par la-

quelle on s’adresse aux fonctionnaires bien vautrés dans leurs fauteuils à l’intérieur, il faut donner un peu de la voix pour se faire entendre. Tout ceci, c’est la forme, ce n’est pas grave.

Le plus renversant c’est que, our avoir ce document administratif, né- cessaire à tout Sénégalais vivant à l’ex- térieur, vous vous entendez rétorquer qu’il faut une carte « Alliance ». Or, la carte « Alliance » est délivrée par les services de l’Immigration. En un mot, ce papier administratif qu’est la carte consulaire dépend entièrement du bon vouloir des autorités gambiennes qui sont parfaitement libres de le dé- livrer ou pas.

Ani, beaucoup de nos compatriotes se retrouvent quelquefois privés d’un papier auquel ils ont droit du fait d’une incurie de notre administra- tion qu’il faut absolument corriger. Il paraitrait que cette carte « Alliance

» sert à vérifier si le demandeur de carte consulaire est effectivement sur le territoire gambien ; ceci est une ex- plication un peu légère car le Sénégal doit pouvoir se donner les moyens de vérifier si ses propres citoyens sont bel et bien résidents ou pas

La nouvelle patronne de la diplo- matie apportera peut-être une solu- tion à ce problème.

S. FAL

S ’il avait espéré une compen- sation de l’État en échange de ses terres, Abdoulaye Dia en a eu pour ses frais : il aura fait chou blanc sur toute la ligne et a dû, à contre cœur, laisser les familles sur les cinq hectares du titre foncier 11-487/Dp à Darou Salam 2 extension, à Tivaouane Peulh ; ceci donc après une vic- toire à la Pyrrhus puisqu’il aurait pu éviter le recours aux Cours et Tribunaux.

L’état, par l’administration sortante du Premier novembre, lui avait clairement notifié sa solidarité avec les occupants : il était hors de question de mettre 250 familles dans la rue : Dia est passé outre et a esté en Cour après sans doute avoir espéré un soutien qui ne s’en venait point de la part d’un pouvoir qui l’invitait à laisser tomber.

Remis dans ses droits fonciers par le tribunal, Abdoulaye Dia a

cédé aux prières de tiers inter- venus en faveur des occupants : il a renoncé à tout droit de pro- priété sur ledit titre pour l’offrir à titre gracieux au Collectif des occupants des lieux dont cer- tains avaient déjà construit des R+2, R+3, R+4.

L’État, par le truchement de l’administration de l’époque, avait sans doute compris la mo- rale de l’histoire appliquée avant lettre : que vaut le droit sans es- thétique ?

ECHOS D’AILLEURS

La chronique de Sadibou FAL

TF 11-847/DP DE 5HA SIS À DAROU SALAM 2 EXTENSION (TIVAOUANE PEULH)

Contre mauvaise fortune

DITES-NOUS, ABABACAR SEDIKH,…

Variant anglais

« Nous sommes aujourd’hui face à une situation inquiétante et dangereuse.

Pour le moment, aucune solution véritablement opérationnelle n’est encore en vue, notamment pour les pays à faibles revenus sinon la prévention ap- pliquée avec constance et rigueur.

Face à une telle menace, il revient à tous ceux dont le propos sont écoutés et les recommandations suivies d’appeler les populations à suivre les mesures préventives préconisées par nos scientifiques.

Je verrais avec joie le chef de l’État rassembler les leaders politiques pour délivrer un message d’unité face cette menace.

Les autres acteurs devraient répondre sans hésitation à un tel appel, com- prenant que l’enjeu dépasse les clivages habituels de la politique ».

La France se barricade

« Cette décision de la France affectera les compagnies qui desservent son territoire, donc Air Sénégal (si elle est toujours présente sur cette ligne). Il en sera de même pour toutes les entités dont une part significative des reve- nus dépend du trafic aérien au départ ou à destination de l’Hexagone, étant donné que l’axe France-Sénégal est un des plus importants du marché du transport aérien du Sénégal.

Les aéroports, les prestataires de services connexes dont les fournisseurs de carburant, les sociétés d’assistance en escale, de catering, de contrôle de sûreté, etc.... sont d’ores et déjà dans des difficultés pour la plupart.

La crise affecte aussi les constructeurs d’avions ainsi que les emplois du sec- teur, notamment ceux des navigants.

Les prix des avions devraient baisser et les pilotes et autres techniciens pour- raient être disponibles pour des compagnies qui peinaient à en trouver. C’est le cas de certains transporteurs africains.

Cependant, il est trop tôt pour avoir une opinion solide sur cette crise compte tenu de son caractère inédit, sa profondeur et l’absence de recul.

Le secteur du tourisme, très dépendant du transport aérien, est sévèrement sinistré et son avenir est difficilement prévisible ».

Ababacar Sadikhe DIAGNE

LETTRE AU DEVOIR

Fela Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre

Me Aïssata Tal Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

Fela Kuti

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