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Août 1983

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Direction de la faune terrestre

ÉTUDE ECOLOGIQUE DE LA MARTRE D'AMÉRIQUE DANS

LE PARC DE LA JACQUES-CARTIER ET LA RÉSERVE DES LAUTENTIDES

Rapport d'étape

préparé par:

Daniel Banville

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Août 1983

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CE RAPPORT CONTIENT

Page

AVANT-PROPOS

1. PROBLÉMATIQUE 1

2. AIRE D'ÉTUDE 3

3. MÉTHODES 3

4. RÉSULTATS ET DISCUSSION 4

4.1 Piégeage 4

4.2 Densité 6

4.3 Territoire et déplacements 7

4.4 Autres animaux capturés 7

5. CONCLUSION 8

6. LITTÉRATURE CITÉE 9

COLLABORATION

Les personnes suivantes ont parcitipé aux travaux de terrain:

Daniel Banville, Michel Jean, Raymond Mc Nîcoll, Richard Morel, Gilles Patry, Claude Thibeault.

AVANT-PROPOS

• Ce rapport d'étape fait état des résultats des travaux qui ont été réalisés en 1982-1983 sur la martre d'Amérique (Martes americana) dans le Parc de la Jacques-Cartier.

Ce projet avait été entrepris dans le but d'obtenir des données de base sur la biologie de la martre et plus particuliè- rement d'évaluer l'importance du piégeage comme facteur de

mortalité (Banville 1982).

Avant d'exposer les résultats de cette première année

d'étude, voici un aperçu de la problématique autour de laquelle fut élaborée le projet.

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1. PROBLÉMATIQUE

Depuis quelques années, la valeur moyenne de la peau de certains de nos animaux à fourrure sauvages a augmenté grande- ment jusqu'à atteindre des sommets inégalés. Cette situation a attiré de plus en plus de trappeurs intéressés au profit qu'on pouvait en retirer. Comme résultat direct, pour beaucoup

d'espèces, la récolte s'est accrue d'année en année. C'est le cas notamment de la martre d'Amérique dont le nombre de prises et la valeur moyenne de la peau ont plus que triplé en l'espace de dix ans (tableau 1). Le nombre de trappeurs a lui aussi suivi la même ascendance. Or, on constate actuellement qu'à certains endroits de la province, l'abondance et la distri- bution de la martre ont diminué (sud du Québec et Côte-Nord, par exemple). Ceci nous est rapporté par les principaux inter- venants, les trappeurs eux-mêmes. Deux causes principales peuvent expliquer cette situation: la destruction des forêts

conifériennes (habitat préférentiel de la martre) et la surexploi- tation par le trappage (Brown 1980, Sarrazin et al. 1983,

Skinner 1979, Soutiere 1979, Strickland et al. 1982). Comme il est probable que la superficie d'habitat préférentiel disponi- ble pour la martre diminuera encore et que le nombre de trappeurs aillent toujours en augmentant, il est fortement à supposer qu'à certains endroits la ressource en souffre énormément.

Il y a donc lieu actuellement d'évaluer l'effet des causes de diminution possible de la martre afin d'établir, dans un avenir rapproché, des normes d'exploitation rationnelles basées princi- palement sur les données biologiques recueillies au Québec.

C'est dans cette perspective que fut entrepris en 1982 un projet sur la biologie de la martre dans le parc de la

Jacques-Cartier et dans la réserve des Laurentides. De plus amples détails sur la problématique, les objectifs et les méthodes pré- conisées sont exposés dans le projet initial préparé par Banville (1982).

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Tableau 1. Nombre et valeur moyenne des peaux de martres vendues au Québec et nombre de trappeurs de 1971 à 1982 (Statistiques

par le Service de la gestion déléguée).

fournies

71-72 72-73 73-74 74-75 75-76 76-77 77-78 78-79 79-80 80-81 81-82

N. de peaux vendues Valeur

moyenne ($) Nombre de trappeurs

7449

8,50

7477

8734

11,00

10857

13823

13,50

12829

9698

11,50

12225

11045

17,50

18701

14670

19,25

1900a

20085

22,00

20921

24016

27,00

21000a

21145

27,00

24253

26476

27,00

24000a

27136

32,00

24000a

aApproximation

t‘J

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3

2. AIRE D'ÉTUDE

L'aire d'étude sélectionnée est située au nord du_parc de la Jacques-Cartier à 70 km au nord de Québec, entre les lacs Chartier et Nouvel. La topographie du secteur est légèrement ondulée et la végétation, qui atteint son stade climacique

presque partout, est dominée par l'épinette noire (Picea mariana) et le sapin baumier (Abies balsamea). Cet habitat correspond à un habitat préférentiel pour la martre.

3. MÉTHODES

En 1982-1983, seul un piégeage de martres vivantes a été effectué dans le parc de la Jacques-Cartier.

L'aire d'étude sélectionnée correspond à un quadrilatère de 3,3 km2

. Des stations de piégeage ont été réparties à tous les 250 m sur quatre lignes équidistantes de 400 m. Quelques stations ont aussi été réparties le long d'un sentier qui parcourt l'aire d'étude en son centre.

Les martres ont été piégées au moyen de 40 cages pliantes Tomahawk (48 cm x 15 xm x 15 cm) et de quelques cages Victor et Havahart. Les cages étaient appâtées avec de la sardine et des leurres commerciaux.

Les martres capturées pour la première fois étaient sexées et âgées (Newby et Hawley 1954, Strickland et al. 1982). Elles étaient ensuite identifiées individuellement au moyen d'éti- quettes numérotées fixées dans chacune des oreilles. Des infor- mations étaient aussi prises sur des caractéristiques parti-

culières notamment sur le pelage variable d'une martre à l'autre.

Lorsqu'une martre était capturée plus d'une fois, on ne faisait que vérifier son identité. Aucune drogue immobilisante ne fut utilisée afin de manipuler les martres capturées (Brown 1980, Steventon et Major 1982).

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4

Le piégeage qui a eu lieu dans le parc de la Jacques-Cartier avait pour but (1) de se familiariser avec la technique de

capture et de manipulation des martres vivantes, -(2) d'évaluer la densité et de déterminer la structure d'âge des martres dans un secteur où il n'y aura jamais de piégeage commercial.

4. RÉSULTATS

4.1 Piégeage

Au cours de l'été 1982, deux périodes de piégeage ont eu lieu, la première du 15 au 23 juin, la seconde du 7 au 17

septembre. Les informations sur les martres capturées sont présentées au tableau 2.

Au cours de la période du 15 au 23 juin, trois martres

ont été capturées pour un total de quatre captures et recaptures.

De ces trois martres, une fut trouvée morte dans la cage et une autre (676-677) fut recapturée trois jours après sa capture initiale.

L'effort de piégeage s'est élevé à 335 nuits-pièges pour un succès égal à 84 nuits-pièges/martre.

Au cours de la période du 7 au 17 septembre, huit martres ont été capturées, totalisant 16 captures ou recaptures. Aucune ne fut trouvée morte. Les deux martres capturées en juin ont été recapturées. Le rapport des sexes est égal à 4 femelles:

5 mâles. De ces neuf captures, il y avait cinq mâles adultes, une femelle adulte et trois jeunes femelles. L'effort de piégeage fut de 610 nuits-pièges et s'est soldé par un succès égal à

38,1 nuits-pièges/martre. Ce résultat est supérieur à

celui obtenu ailleurs notamment au Montana (8,4 nuits-pièges/

martre: Weckwerth et Hawley (.1962)) et au Maine (26,4 nuits- pièges/martre (Soutiere (1979)).

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Tableau 2. Données sur les martres capturées au cours de l'été 1982 dans le parc de la Jacques-Cartier

No. d'étiquette (gauche-droite)

Date de capture (C) ou de recapture (R)

Sexe Age Poids (g)

à la capture

673-674 C: 82-06-18 M Adulte 950

R: 82-09-08 R: 82-09-16

677-676 C: 82-06-20 M Adulte 950

R: 82-06-23 R: 82-09-08 R: 82-09-11

Morte C: 82-06-20 M Adulte 950

665-668 C: 82-09-08 M Adulte 875

R: 82-09-10 R: 82-09-13 R: 82-09-15

671-672 C: 82-09-09 F Jeune 600

R: 82-09-14

652-651 C: 82-09-09 F Jeune 525

R: 82-09-11 R: 82-09-13

626-627 C: 82-09-11 M Adulte 1000

649-648 C: 82-09-11 F Adulte 700

643-644 C: 82-09-15 F Jeune 600

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, 6

Ce qu'il y a de surprenant dans ces résultats c'est que nous ayons pris cinq mâles adultes, une femelle adulte et-aucun jeune mâle. Nous aurions dû normalement capturer moins de

mâles et plus de femelles que l'indique ces résultats puisque les territoires des mâles sont plus grands que ceux des femelles (Steventon et Major 1982). Il se peut que certains mâles identifiés comme adultes soient plutôt des jeunes bien que d'après le poids ceci soit plutôt improbable. L'explication la plus plausible serait plutôt que certains seraient des sous-adultes (un an et quelques mois) qui n'ont pas encore de territoires bien définis puisqu'ils ne s'accouplent pas avant l'âge de deux ans. Au cours des pro- chaines séances de piégeage une attention particulière sera

portée à âger exactement les martres capturées qui devront à ce moment-là être immobilisées au moyen de drogues (Brown 1979).

4.2 Densité

Si on calcule le nombre de martres capturées sur l'aire d'étude on obtient une densité de 2,7 martres/km2

. Cette densité est très élevée comparativement à celle observée dans

d'autres études. Hawley et Newby (1957), par exemple, on calculé qu'il y avait 1,7 martre/km2

en période de fortes densités au Montana. Cependant, la valeur que nous obtenons est sûrement surévaluée puisqu'elle fut calculée non pas en fonction des

territoires réellement occupés par les martres mais bien en fonction d'un territoire (3,3 km2

) que nous avons arbitrairement établi Nonobstant ceci, il ressort que notre terrain d'étude offre un très bon potentiel pour la martre. Une des raisons pouvant expliquer ce potentiel élevé serait que sur l'aire d'étude, la population de campagnols à dos roux de Gapper (Clethrionomys gapperi), une des proies principales de la martre, est très abondante.

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7

4.3 Territoire e.t déplacements

Etant donné la faible quantité de données sur la recapture des martres marquées, il fut impossible d'évaluer, même approxi- mativement, la taille d'un ou des territoires des martres qu'ils soient mâles ou qu'elles soient femelles. De toute façon, la tech- nique que nous utilisons ici, ï.e. capture-marquage-recapture, ne semble pas appropriée. pour calculer correctement la grandeur des territoires (_Sbaventon e.t Major 1982).

Bien que nous ayons peu de données sur les déplacements des martres capturées (quatre ont été capturées plus d'une fois), l'information que nous avons obtenue laisse voir que les martres recapturées sont résidentes. La martre 676-677 entre autres, qui fut capturée deux fois en juin, fut recapturée deux autres fois en septembre au même endroit. La martre 665-668 qui fut prise quatre fois en sept jours fut recapturée au plus loin à 1 km de son site initial de capture.

4.4 Autres animaux capturés

En plus des martres quelques autres animaux furent capturés accidentellement. Tous furent trouvés vivants et furent relâchés au site de leur capture. Il y eut sept captures de mouffette rayée (Mephitis mephitis),sept captures de geai gris (Perisoreus

canadensis), une capture de lièvre (Lepus americanus), deux captures de grands polatouches (Glaucomys sabrinus), une capture de grive à dos olive (Catharsis ustulatus) et quelques captures de campagnols à dos roux de Gapper.

De plus, bien que nous n'en ayons pas capturé dans nos pièges, il est probable que plusieurs hermines (Mustela erminea) résidaient dans le secteur car il arrivait souvent que les cages étaient fermées, l'appât parti, sans animal dans le piège. Comme l'hermine peut facilement passer au travers des mailles de la cage, elle a pu venir chercher l'appât et ressortir malgré la porte fermée.

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En plus de capturer dans les cages quelques campagnols à dos roux, nous en avons également pris quelques-uns morts près des cages au moyen de petits pièges à rabat (snap-trap). Cette opération s'est avérée nécessaire car à bien des stations les campagnols venaient visiter l'appât, déclenchaient le mécanisme de fermeture et rendaient la cage inopérante. Ce piégeage nous a toutefois permis de constater que la population de campagnols à dos roux était très élevée dans ce secteur ce qui serait proba-

blement la raison pour laquelle la population de martres serait elle aussi élevée. Bien que nous n'ayons pas fait d'étude sur le régime alimentaire il est probable quie le campagnol soit la proie principale qu'utiliserait la martre dans ce secteur car les autres proies potentielles ne sont pas très abondantes. Dans d'autres études, notamment au Maine et au Montana, on observe aussi que les campagnols sont les proies principales de la martre (Soutiere 1979, Weckwerth et Hawley 1962).

5. CONCLUSION

Les 18 jours de piégeage de martres vivantes effectués en 1982 nous ont permis de réaliser deux de nos objectifs soit:

(1) de se familiariser avec la technique de capture; soit (2) d'obtenir des données sur la densité des martres dans un milieu forestier non perturbé de conifères.

En ce qui concerne la technique de capture, il est probable qu'au cours des prochaines sessions de piégeage nous modifierons notre approche. Comme en 1982, nous n'avons pas utiliser de

drogues immobilisantes pour manipuler les martres, il fallait être absolument deux personnes pour bien prendre les données. A

l'avenir nous immobiliserons les martres au moyen de kétamine (Steventon et Major, 1982) de sorte qu'une seule personne pourra plus facilement procéder aux manipulations de marquage et à la collecte de données biologiques.

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9

LITTÉRATURE CITÉE

BANVILLE, D. 1982. Projet de recherche. Etude écologique de la martre dans la réserve faunique des Laurentides. QC, Min. Loisir Chasse Pêche, Dir. faune terrestre. Rapp.

dact. 3 pp.

BROWN, M. 1980. The status of the Pine marten in New York.

Northeast Fish and Wildlife Conf. 37:217-226.

HAWLEY, V. D. et F. E. NEWBY. 1957. Marten home ranges and population fluctuations. Jour. Mammal. 38(2):174-184.

NEWBY, F. E. et V. D. HAWLEY. 1954. Program on a marten live- trapping study. North Amer. Wildl. Conf. 19:452-462.

SARRAZIN, R. M. CANTIN, A. GAGNON, C. GAUTHIER et C. LEFEBVRE.

1983. La protection des habitats fauniques au Québec.

QC, Min. Loisir Chasse Pêche. Dir. gén. faune. 256 pp.

2 annexes.

SKINNER, W. R. 1979. Status of the Pine Marten (Martes americana americana) on the Island of Newfoundland. Newfoundland

Dept. of Tourism. Wildl. Div. Rapport préparé pour CITES.

11 pp.

SOUTIERE, E. C. 1979. Effects of timber harvesting on Marten in Maine. Jour. Wildl. Manage. 43(4):850-860.

STEVENTON, J. D. et J. T. MAJOR. 1982. Marten use of habitat in a commercially clear-cut forest. Jour. Wildl. Manage.

46(1):175-182.

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10

1

ci

STRICKLAND, M. A., C. W. DOUGLAS, M. NOVAK, N. P. HUNZIGER. 1982.

Marten. Pages 599-612. In J. A. CHAPMAN et G. A.

FELDHAMER (Eds), Wild Mammals of North America. The John Hopkins Univ. Press. Baltimore, MR. 1147 pp.

WECKWERTH, R. P. et V. D. HAWLEY. 1962. Marten food habits and population fluctuations in Montana. Jour. Wildl.

Manage. 26(1):55-74.

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