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Québec DE L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT (ACIPENSER OXYRINCHUS) AVIS SCIENTIFIQUESUR LA POPULATION D'ESTURGEONNOIR

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AVIS SCIENTIFIQUE

SUR LA POPULATION D'ESTURGEON NOIR (ACIPENSER OXYRINCHUS) DE L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT

Serge Tremblay

Mars 1995

Québec

(2)

Direction de la faune et des habitats

AVIS SCIENTIFIQUE

SUR LA POPULATION D'ESTURGEON NOIR (Acipenser oxyrinchus)

DE L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT

par Serge Tremblay

Ministère de l'Environnement et de la Faune Mars 1995

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Référence à citer:

TREMBLAY, S. 1995. Avis scientifique sur la population d'esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) de l'estuaire du Saint-Laurent. Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des habitats. Rapp. tech. 33 p.

Dépôt légal - Bibliothèque Nationale du Québec, 1995 ISBN : 2-550-24613-6

(4)

Ill

EQUIPE DE REALISATION

Rédaction et figures Serge Tremblay, biologiste M.Se.

Direction de la faune et des habitats

Collaboration Guy Verreault, biologiste

Direction régionale du Bas Saint-Laurent Guy Trencia, biologiste M.Sc.

Direction régionale de Québec-Chaudières Appalaches

Révision scientifique Marcel Bernard, biologiste

Direction de la faune et des habitats Pierre Bérubé, biologiste M.Sc.

Direction de la faune et des habitats Gilles Harvey, biologiste M.Sc.

Direction de la faune et des habitats

Révision linguistique Jacinthe Bouchard

Direction de la faune et des habitats

Cartes Jean Berthiaume

Direction de la faune et des habitats Bruno Baillargeon

Direction de la faune et des habitats

Traitement de texte Lise Nadeau

Direction de la faune et des habitats

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RESUME

D'une part, ce document dresse un portrait de la gestion et de l'exploitation commerciale de la population d'esturgeon noir {Acipenser oxyrinchus) de l'estuaire du fleuve Saint- Laurent et d'autre part, il résume les connaissances actuelles sur cette population.

L'espèce est uniquement exploitée par la pêche commerciale qui prélève essentiellement des individus immatures. Les sites de reproduction demeurent inconnus et la population est caractérisée par un recrutement variable. Les seuls individus 0+ récoltés au Québec depuis 20 ans proviennent de l'archipel de Montmagny et de la pointe est de l'île d'Orléans. Depuis 1989, les débarquements déclarés ont augmenté de 100%, Cette forte exploitation s'est traduite par un rajeunissement des individus péchés.

Les cohortes de 1971 à 1975 ont très largement soutenu les pêches de 1980 à 1984. Les classes d'âge de 1982, 1986 et 1988 supportent la pêcherie des années 1990. Les opérations de marquage ont démontré que 95% des individus marqués sont recapturés sur les sites traditionnels de pêche. Le taux de mortalité est inconnu et l'âge de maturité sexuelle ne peut être estimé qu'à partir d'autres populations. La médiane des âges a fléchi de 11 ans à 6 ans, de 1988 à 1992, en concomitance avec l'augmentation des débarque- ments durant la.même période.

L'incertitude concernant l'état de la population d'esturgeon noir du Saint-Laurent nous incite à recommander de rationaliser l'effort de pêche commerciale afin de protéger le stock reproducteur et les petits juvéniles; de continuer la recherche de sites de reproduc- tion; de poursuivre les efforts de captures des juvéniles (0+, 1+) dont la localisation aiderait à préciser l'emplacement des frayères; de suivre l'évolution du recrutement et d'évaluer les rendements de pêche par la mise en place d'un suivi de la pêche commercia- le. Ces recommandations visent à réduire les débarquements commerciaux à un maximum de 60 tonnes annuellement d'ici 1997.

(7)
(8)

Vil

TABLE DES MATIÈRES

Page

EQUIPE DE REALISATION iii RÉSUMÉ v TABLE DES MATIÈRES vii LISTE DES TABLEAUX ix LISTE DES FIGURES xi 1. ÉTAT DE LA SITUATION 1 1.1 Introduction 1 1.2 Exploitation 2 2. CARACTÉRISTIQUES BIOLOGIQUES . 12 2.1 Structure de la population 12 2.2 Reproduction 15 2.3 Frayères 18 2.4 Déplacements 19 2.5 Mortalité 20 2.6 Contamination 22 2.7 Marquage 23 3. CONCLUSION 24 4. RECOMMANDATIONS 25 4.1 Réglementation et conservation . 25 4.2 Recherche et acquisition de connaissances 26 LISTE DES RÉFÉRENCES 27 REMERCIEMENTS 33

(9)
(10)

IX

L I S T E DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Répartition géographique des permis commerciaux de pêche à l'esturgeon noir en aval du pont de Québec en 1995 . . . .

(11)
(12)

XI

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Secteurs de pêche commerciale à l'esturgeon noir exploités

dans la région de l'île d'Orléans et de Montmagny 3

Figure 2. Secteurs de pêche commerciale à l'esturgeon noir exploités

dans la région du Kamouraska et de Rivière-du-Loup . . 4

Figure 3. Débarquements commerciaux d'esturgeon noir dans l'estuaire

du Saint-Laurent de 1940 à 1994 6

Figure 4. Débarquements commerciaux d'esturgeon noir pour trois secteurs

de pêche de 1987 à 1994 8

Figure 5. Distribution des fréquences du nombre moyen de brasses par filet

à esturgeon noir pour Kamouraska et Montmagny en 1993 10

Figure 6. Évolution de l'âge médian (secteur de Montmagny) et des

débarquements commerciaux d'esturgeons noirs de 1984 à 1994 . . 13

Figure 7. Distribution des fréquences d'âge de captures d'esturgeons noirs

effectuées dans l'estuaire du Saint-Laurent de 1991 à 1994 17

Figure 8. Cycle vital de la population d'esturgeon noir de l'estuaire du

Saint-Laurent (adapté de Castelnaud et al. 1991) 21

(13)
(14)

1. ETAT DE LA SITUATION

1.1 Introduction

L'esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) fait depuis longtemps l'objet d'une pêcherie commerciale dans son aire de répartition nord-américaine (Vladikov et Greeley 1963, Smith et al. 1984, Gilbert et Moran 1989, Smith et Clugston 1994). Dès le début du siècle, la forte demande pour le caviar et la chair de cette espèce a conduit à la surexploitation de l'espèce qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Face à cette situation, plusieurs états américains ont convenu de fermer leur pêcherie et d'autres ont appliqué une taille d'exploitation minimale fixée à 2,13 m ou 1,52 m selon l'état (NPSSC 1993, Smith et Clugston 1994). Au Québec, la pêcherie est dirigée exclusivement sur le segment non reproducteur de la population. Les débarquements déclarés par les pêcheurs commerciaux ont doublé depuis 1989 et sont devenus les plus importants en Amérique du Nord. Therrien (1988) qualifiait déjà l'exploitation de l'esturgeon noir de trop élevée en 1988. A cette époque, la méconnaissance de l'espèce et de la pêcherie empêchait la mise en place de mesures visant la rationalisation de l'exploitation. Paradoxalement, le statut de l'esturgeon noir est jugé précaire au Québec (MLCP 1992). Un comité de travail a toutefois entrepris de mieux documenter la situation et de proposer des ajustements réglementaires appropriés en vue d'atteindre un objectif de pêcherie durable et de conservation de l'espèce.

De façon générale, la gestion de l'esturgeon noir est complexifiée par la méconnaissance de la dynamique de population de cette espèce dans le milieu naturel (Taub 1990). Le manque d'informations biologiques fondamentales sur la population du Saint-Laurent a amené le ministère de l'Environnement et de la Faune (MEF) à entreprendre un programme d'acquisition de connaissances portant sur la biologie de l'espèce, la dynamique de la population et son habitat de reproduction. A cet égard, le présent document constitue, d'une part, une mise à jour de l'avis scientifique de Therrien (1988) et d'autre part, propose des modalités de gestion visant la rationalisation de l'exploitation commerciale de cette espèce.

(15)

Récemment, il a été signalé que le nom de l'espèce « oxyrhynchus » a été mal orthogra- phié depuis plus de cent ans, le vocable originel étant plutôt « oxyrinchus » (Gilbert 1992, in Smith et Clugston, 1994). De ce fait, l'orthographe originel sera employé dans ce texte.

1.2 Exploitation

L'exploitation de l'esturgeon noir tient essentiellement à une pêche commerciale pratiquée dans l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent. Les principaux sites de débarquements sont l'Ile d'Orléans, Montmagny et Kamouraska (figures 1 et 2). Depuis une quinzaine d'années, ces régions fournissent la quasi totalité des captures. Historiquement, l'esturgeon noir était capturé jusqu'à Pointe-au-Platon sur la rive sud, et de Neuville à Montmorency sur la rive nord dans une proportion moindre que dans l'estuaire moyen (Robitaille et al.

1988). Annuellement, quelques esturgeons noirs sont capturés par les pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre (Y. Mailhot, SAEF 04; comm. pers.). Des captures anecdotiques ont aussi été rapportées dans la rivière Saguenay (R. Lefebvre, SAEF 02;

comm. pers.), dans la région de la péninsule du Manicouagan (M. Brault, SAEF 09;

comm. pers.) et autour de la péninsule gaspésienne (F. Caron, SFA; comm. pers.).

Actuellement, 35 détenteurs de permis de pêche commerciale peuvent exploiter l'esturgeon noir en aval du pont de Québec. Dans les faits, cette zone constitue le secteur actuel de pêche où l'exploitation de l'esturgeon noir s'avère une pêcherie dirigée (ta- bleau 1). L'effort de pêche réel demeure inconnu puisqu'il varie d'une année à l'autre selon les résultats de pêche de l'année précédente et du prix du marché. Certains pêcheurs possèdent des permis spécifiques à l'esturgeon noir et d'autres des permis dits à espèces déterminées. Les permis à espèces déterminées autorisent l'exploitation de plusieurs espèces, dont l'esturgeon noir, avec des filets maillants dont les dimensions sont identiques à celles décrites dans les permis spécifiques à cette espèce. Cette pêche est généralement pratiquée de mai à octobre. L'engin de pêche utilisé est le filet maillant dont la grandeur de maille étirée est habituellement de 20,3 cm (8 pouces). La hauteur et la

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\Lac

f Jacques-Cartier

Baie Saint-Paul J

{

' / Petite-Rivière /

Cap-aux-Oies _ / Les Éboulements. /^"^

< ^r- y'ile

1 / y aux Coudres

y ' / 1 Rivière-Ouelle

^ /

^P /

# Sainte-Anne- y de-la-Pocatière

Saint-Jean-Port-Joli

Cap-Saint-Ignace

Montmagny

Berth ier Saint-Vallier

SECTEURS EXPLOITÉS

FIGURE 1. SECTEURS DE PECHE COMMERCIALE A L'ESTURGEON NOIR EXPLOITÉS DANS LA RÉGION DE L'ÎLE D'ORLÉANS ET DE MONTMAGNY.

(17)

Rivière-du-Loup

Saint-Urbain ^

Trois- Pistoles

Baie-Saint-Paul 10 15 KmJ

I I

SECTEURS EXPLOITES

# Rivière-Ouelle

f~ île aux Coudres

FIGURE 2. SECTEURS DE PÊCHE COMMERCIALE A L'ESTURGEON NOIR EXPLOITES DANS LA RÉGION DU KAMOURASKA ET DE RIVIÈRE-DU-LOUP.

(18)

5

longueur des filets varient pour chaque pêcheur selon les exigences du site qu'il exploite.

Au besoin, certains vont simplement joindre bout à bout leurs filets. Pour faciliter la compréhension, l'unité de mesure couramment utilisée afin de définir les dimensions des filets est la brasse anglaise; une brasse équivaut à 1,83 m (6 pieds). De façon générale, les filets ont près de 2 brasses de hauteur et respectivement, 20 et 50 brasses de longueur pour les secteurs de l'archipel de Montmagny et du Kamouraska.

L'estimation de la valeur des débarquements d'esturgeon noir était sous la responsabilité du Bureau de la statistique du Québec (BSQ) jusqu'en 1984 et reposait sur la déclaration volontaire des pêcheurs. Cette approche a entraîné la sous-estimation des captures selon une vérification faite auprès des pêcheurs par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), Cette vérification a permis de corriger à la hausse les estimations de 1982 à 1984. Depuis 1985, le MAPAQ a instauré un système de collecte basé sur les déclarations quotidiennes des pêcheurs, ce qui a conduit à des estimations dont la précision nous limite à les interpréter à titre indicatif seulement.

Tableau 1. Répartition géographique des permis commerciaux de pêche à l'esturgeon noir en aval du pont de Québec en 1995.

DIRECTION RÉGIONALE

QUÉBEC

BAS SAINT-LAURENT

PERMIS (n)

11 24

FILETS (n)

55 112

BRASSES (n) 1 051 5 600

C'est à la lumière de ces considérations qu'il faut interpréter les données disponibles sur les débarquements déclarés. L'analyse de l'évolution des débarquements commerciaux de 1940 à 1994 est marquée par trois périodes particulières (figure 3). En 1967, on observe clairement la chute drastique du volume des captures qui, jusqu'alors, était relativement stable (30-40 tonnes/année). Les journaux de l'époque ont fait état de déversements de pesticides à même le fleuve Saint-Laurent visant le contrôle d'insectes pour la tenue de

(19)

40 43 46 49 52 55 58 61 64 67 70 73 76 79 82 85 88 91 94

ANNÉE

FIGURE 3. DÉBARQUEMENTS COMMERCIAUX D'ESTURGEON NOIR DANS L'ESTUAIRE

DU SAINT-LAURENT DE 1940 À 1994.

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l'exposition universelle de Montréal en 1967. À cette fin, près de 270 000 gallons de ROTHANE, un proche parent du DDT, ont été déversés durant la période de 1965 à 1967.

Quoiqu'il s'avère difficile d'établir un lien causal direct entre les deux événements, il n'en demeure pas moins que ces déversements pourraient expliquer en partie le déclin de plusieurs espèces migratrices survenu à cette période, dont celui de l'esturgeon noir.

Plusieurs modifications d'habitat sont survenues dans le fleuve Saint-Laurent à cette période (Robitaille et al. 1988, Marquis et al. 1991).

À partir de 1976, on observe une reprise graduelle des débarquements. Dès 1982, les tonnages ont augmenté considérablement si l'on se réfère aux débarquements rapportés dans le passé, de 1940 à 1967. Les débarquements moyens sont passés de 63,7 ±21,4 t pour la période de 1985-1988, à 118,3 ± 4,7 t pour la période de 1989 à 1993 et ce, bien que le nombre de permis et de brasses octroyés soit resté stable. De même, l'analyse des débarquements déclarés pour les trois principaux secteurs de pêche à l'esturgeon noir montre que pour la période de 1987 à 1994, la chute des captures dans le secteur de pêche localisé en aval (Saint-André-de-Kamouraska - Métis sur mer) semble directement liée à l'augmentation accrue des débarquements en 1989 dans les deux secteurs de pêche amont (Québec - Montmagny-Kamouraska) (figure 4). On assisterait possiblement à une pêche d'interception. La stratégie de pêche commerciale dans la région du Kamouraska a évolué depuis 1989 avec l'avènement de bateaux plus performants. Des secteurs auparavant inaccessibles aux pêcheurs sont maintenant exploités. Au Kamouraska, la pêcherie traditionnelle a toujours reposé sur l'exploitation de la zone d'estran. Les pêcheurs qui perpétuent cette tradition visitent leurs filets une fois par jour à l'aide de tracteurs et de chevaux. L'exploitation récente et intensive de la zone dite commune (profondeur supérieure à 5 brasses) agirait à titre d'intercepteur sur la pêcherie traditionnelle. On observe déjà l'abandon de la zone d'estran et un transfert des filets vers la zone de 5 brasses et plus. L'abandon de certains pêcheurs surviendra inévitablement et pourra conduire à un professionnalisme des pêcheurs restants. Ces changements amélioreront l'efficacité et l'intensité de l'exploitation sur l'esturgeon noir puisque le

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C/i

CZ5

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ffl

Q

160 140 120 100 80 60 40

20 H

0

QUÉBEC

MONTMAGNY - KAMOURASKA

SAINT-ANDRÉ - MÉTIS SUR MER \

\

\

y

\

\

\

CX3

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

ANNÉE

FIGURE 4. DÉBARQUEMENTS COMMERCIAUX D'ESTURGEON NOIR POUR TROIS

SECTEURS DE PÊCHE DE 1987 À 1994.

(22)

succès de pêche dans la zone d'estran est inférieur à celui de la zone de 5 brasses (Pouliot et Verreault, 1995).

La figure 5 montre la variété de longueurs des filets qui théoriquement, seraient opération- nels dans l'estuaire. La moitié des pêcheurs ont des filets ayant une longueur moyenne de 50 brasses, tandis que la longueur des engins des autres pêcheurs peut varier de 10 à 100 brasses. Comparativement au Kamouraska, les pêcheurs de Montmagny semblent préférer des filets plus courts, dont la longueur est inférieure à 50 brasses. Cette grande variation représente plus de 6 000 brasses de filets potentiellement tendus et complique d'autant la tâche des agents de conservation, considérant la quantité de filets à vérifier.

Pour le secteur de Montmagny, un braconnage prévalait depuis plusieurs années puisque le nombre de filets opérationnels était supérieur au nombre d'engins permis. À cela s'ajoute l'identification des filets à même la bouée de surface qui, dans les faits, s'avère obligatoire. Cependant, ce type d'inscription, généralement artisanale, introduirait un doute plus que raisonnable quant à l'identification de la personne qui a. pu tendre les filets, lorsque des poursuites sont intentées. Pour dissiper le doute raisonnable, un récent avis juridique sur cette question établissait que l'utilisation de scellés numérotés serait plus appropriée, en autant qu'elle permette aux pêcheurs de respecter les conditions prévues à l'article 49 du Règlement de pêche. Le nombre de scellés est établi en fonction du nombre d'engins autorisés sur chacun des permis. L'emploi des scellés a été expérimenté pour l'exploitation de la truite de mer sur la Côte Nord et aurait permis de corriger plusieurs problèmes dans cette pêcherie (P. Grenier, SCF09; comm.pers.). À l'été 1994, des scellés ont été utilisés pour les secteurs de pêche localisés en aval de la pointe est de l'île d'Orléans. Les résultats préliminaires montrent déjà une amélioration très marquée du succès de pêche dans le Kamouraska et une baisse des captures déclarées de l'ordre de 50% pour Montmagny (résultats non publiés). Présentement, l'effort de pêche dévolu à cette pêcherie semble bien contrôlé.

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F 1

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20

15 -

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5 -

0 _H ^__^UL

10

Kamouraska Montmagny

n = 34 pêcheurs

M

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

BRASSES/FILET

FIGURE 5. DISTRIBUTION DES FREQUENCES DU NOMBRE MOYEN DE BRASSES PAR FILET À ESTURGEON NOIR POUR KAMOURASKA ET MONTMAGNY EN

1993.

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11

Therrien (1988) mentionnait déjà la forte exploitation de l'esturgeon noir. Cependant, jusqu'en 1993, aucune mesure visant une amélioration du suivi, de la surveillance et du contrôle n'avait été mise en place afin de limiter l'exploitation de l'espèce. De l'aveu même des pêcheurs, le secteur le plus problématique s'avère l'archipel de Montmagny.

À l'été 1994, un premier geste a été posé afin de mieux contrôler l'effort de pêche. En effet, l'identification des filets, couplée à la surveillance exercée par le Service la conservation de la faune dans les secteurs de Montmagny et du Kamouraska, ont été extrêmement bien perçues de la part des pêcheurs.

Les sections du plan de gestion de la pêche du Québec portant sur l'esturgeon noir sont éloquentes quant au type de gestion appliqué historiquement à cette pêcherie. Dans les faits, l'exploitation de l'esturgeon noir est permise à l'année, ne fait l'objet d'aucun contingentement et aucune limite de taille ne prévaut. Il semble évident qu'une partie relativement imposante des débarquements non déclarés soit écoulée localement au marché noir sous forme d'esturgeon fumé. Enfin, le zonage des secteurs de pêche définis au plan de pêche diffère de celui utilisé par le MAPAQ pour l'enregistrement des débarquements. On note une juxtaposition partielle des zones. De plus, les débarquements sont colligés sur le principe du lieu de résidence du pêcheur, en prenant pour acquis que ce dernier opère devant celui-ci et ce, en dépit du fait que le pêcheur peut exploiter d'autres secteurs. De telles incohérences ne sont pas sans complexifier inutilement notre gestion.

D'ici 1997, différentes stratégies d'exploitation devront être mises de l'avant afin de réduire les débarquements à un maximum de 60 tonnes annuellement. Bien qu'une telle baisse puisse sembler radicale à première vue, il faut comprendre que cette valeur, laquelle correspond au débarquement moyen annuel rapporté pour la période 1985-1988, est néanmoins supérieure à celles enregistrées pour les débarquements antérieurs à 1985.

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12

2. CARACTÉRISTIQUES BIOLOGIQUES

2.1 Structure de la population

Dans un premier temps, il importe de préciser que le MLCP a donné suite à la recom- mandation 3.2 de l'avis scientifique de 1988 en amorçant un programme d'acquisition de connaissances afin de documenter certaines de ses appréhensions sur le statut de cette population exploitée. La gestion de cette population ne pouvait se faire avec les seules informations fournies dans la fiche de suivi des débarquements du MAPAQ.

Les données récentes concernant la structure de la population de l'esturgeon noir proviennent de pêches expérimentales et d'un échantillonnage commercial dans la région comprise entre Québec et Trois-Pistoles. Les données d'échantillonnage ont été interprétées avec prudence car les protocoles expérimentaux (sites, taille des échantillons) n'ont pas été appliqués avec la même rigueur en 1988 et 1989. En 1990, à la lumière des travaux de recherche du MLCP et de l'Université du Québec à Montréal (Goyette et ah, 1988), nous avons normalisé la détermination de l'âge conformément à celle adoptée pour l'esturgeon jaune (Acipenser fulvescens). Cette convention a entraîné l'élimination d'une année sur toutes les lectures d'âge réalisées sur les échantillons obtenus entre 1980 et

1988.

À partir des campagnes d'échantillonnage effectuées dans l'archipel de Montmagny, les résultats obtenus montrent que la quasi totalité des captures est composée d'individus immatures (figure 6). La médiane de l'âge se situe approximativement à onze ans pour la période de 1984 à 1988. À l'exception de 1990 où les spécimens provenaient de Kamouraska, on note que la médiane des âges décroît pour atteindre six ans en 1992. La médiane est employée ici en raison de la non-normalité des distributions des âges observées ces dernières années. Ce rajeunissement des captures semble étroitement lié à l'expansion des captures amorcée en 1989. Nous avons également observé que les jeunes

(26)

1984 1986 1988 1990 ANNÉE

1992 1994

FIGURE 6. ÉVOLUTION DE L'AGE MEDIAN (secteur de Montmagny) ET DES DÉBARQUEMENTS COMMERCIAUX D'ESTURGEONS NOIRS DE 1984 À 1994.

I J J

(27)

14

esturgeons sont pleinement recrutés par la pêcherie dans ce secteur (résultats non publiés).

Les esturgeons sont recrutés jusqu'à l'âge de 24 ans. Les poissons plus âgés auraient quitté les secteurs de pêche afin de compléter leur maturation. La maturité sexuelle des esturgeons du Saint-Laurent serait atteinte entre 22 et 24 ans pour les mâles et entre 27 et 28 ans pour les femelles (Scott et Crossman, 1974; in Murawski et Pacheco, 1977). En posant l'hypothèse que nos engins de pêche possèdent une efficacité et une sélectivité similaires à celles des pêcheurs commerciaux, la probabilité que ces poissons s'échappent de la pêcherie et atteignent la maturité sexuelle est d'autant compromise.

De 1980 à 1990, les pêches commerciales et expérimentales ont prélevé des esturgeons noirs dont la longueur à la fourche a varié entre 42,7 cm et 198,1 cm. En 1993, la longueur à la fourche des esturgeons capturés par le MLCP dans le secteur de Montmagny variait entre 46,0 et 170,0 cm. Marois (1991) a noté une différence dans les tailles observées entre les deux principaux sites de captures de la pêcherie d'esturgeon noir. En effet, les individus capturés à Montmagny à la pêche commerciale présentent une longueur à la fourche moyenne de 104,6 mm alors que celle des individus capturés à Kamouraska est plutôt de 114,0 mm.

Cette différence s'observe également au niveau des âges moyens. Les esturgeons provenant de Kamouraska sont âgés en moyenne de 12 ans, comparativement à 10 ans pour le secteur de Montmagny (Marois, 1991). Ces différences pourraient indiquer une émigration graduelle des esturgeons de Montmagny vers l'aval. Nous supposons donc que les esturgeons assurent leur croissance durant près de la moitié du stade immature dans l'estuaire moyen, avant de migrer vers le golfe du Saint-Laurent où ils complètent leur maturation. Magnin et Beaulieu (1960) avaient déjà signalé la migration graduelle des esturgeons noirs immatures de la région de Québec vers les eaux saumâtres de Kamouraska. Cependant, cette émigration présumée semble aujourd'hui compromise par une pêche d'interception pratiquée dans l'archipel de Montmagny. Une caractérisation de

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15

la pêche commerciale a été effectuée à l'été 1994. Les données obtenues permettront de mieux comprendre cette population exploitée et d'apporter les correctifs qui s'imposeront.

Plusieurs pêcheurs vont conserver leurs petits esturgeons (LF < 100 cm) qui, dans les faits, possèdent une faible masse de chair « filetable » mais présentent un intérêt pour le marché local de la chair fumée. Ils justifient ces prélèvements par l'absence de poissons de taille plus rentable. Cette situation est particulièrement prononcée dans le secteur de Montmagny. Sur une base volontaire et individuelle, des pêcheurs du Kamouraska préconisent plutôt la remise à l'eau des spécimens considérés non rentables. Les poissons dont la longueur à la fourche est supérieure à 110-120 cm sont conservés par ces derniers.

À notre avis, une gamme de taille d'exploitation est.appropriée afin de préserver les petits individus peu rentables et les reproducteurs qui assureront la pérennité de la population et de la pêcherie. Cependant, le suivi de la pêcherie s'avérera primordial afin de vérifier que la portion de la population couverte par cette gamme ne devienne elle-même surexploitée. À la lumière des travaux réalisés en 1994, la gamme de taille exploitée couvrira l'intervalle de longueur à la fourche de 100 à 170 cm (Pouliot et Verrrault 1995;

Tremblay 1995, en préparation). De plus, la caractérisation de la pêcherie de 1995 permettra d'identifier des périodes de fermeture potentielles. Les périodes choisies reposeront principalement sur celles où les petits esturgeons (LF < 100 cm) dominent les captures commerciales. D'ici 1997, nous aurons donc contrôlé l'effort de pêche, standardisé les engins, établi une gamme de taille exploitée et une saison de pêche. Ces mesures visent l'atteinte d'un objectif double soit un débarquement déclaré de 60 tonnes, couplé à l'augmentation de l'âge des captures.

2.2 Reproduction

Taub (1990) et Gilbert et Moran (1989) présentent une synthèse des connaissances sur la reproduction de l'espèce. En ce qui a trait à l'âge de la maturité sexuelle, aucune

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estimation directe n'est possible pour le Saint-Laurent. Les individus adultes sont toujours virtuellement absents des captures commerciales et expérimentales. Ce constat est corroboré par des examens histologiques de tissus provenant de gonades d'individus (n=60) échantillonnés à Montmagny en 1990 par l'Université de Bordeaux, France (F. Le Menn, comm. pers.). À notre connaissance, seule la capture de quatre adultes a été portée

i

au Ministère depuis 1980 dans le Saint-Laurent. En 1992, un spécimen de près de 3 m

i •

a été retrouvé mort dans la baie de Beauport. La carcasse portait une profonde incision latérale que l'on pourrait attribuer à une hélice. Une femelle adulte de 1,8 m, contenant près de 5 kg d'oeufs noirs, a été capturée par un pêcheur commercial en juillet 1993 dans

I

le secteur de Cap Saint-Ignace (archipel de Ivlontmagny). Le même pêcheur a capturé une autre femelle mature en 1980. Cette femelle mesurait près de 3,2 m et contenait près de 46 kg d'oeufs (M. Bouffard, comm.pers. 1994). À l'été 1994, la capture d'une femelle porteuse d'oeufs nous a été signalée dans le secteur du Kamouraska.

Pour pallier à l'absence d'information sur les paramètres de là dynamique de cette population, la construction d'un modèle prédictif basé sur des indices de force des classes d'âge (IFCA) a été réalisée (Johnson 1956). Ce modèle utilise les distributions de fréquences d'âge des individus échantillonnés entre 1980 et 1992. L'avantage de cette approche tient au fait qu'elle permet de prévoir quelques années à l'avance le comporte- ment du recrutement à la pêcherie.

L'analyse révèle un recrutement variable et la contribution épisodique de certaines cohortes. De 1980 à 1984, les débarquements ont été soutenus principalement par les

i

cohortes de 1971 à 1975 (résultats non publiés). L'échantillonnage des captures de 1988 à 1994 a révélé la prédominance des cohortes de 1982 et 1986. Enfin, nous devrons porter attention à la cohorte de 1988 considérant son arrivée en force dans la pêcherie de 1992.

On doit noter que les plus fortes cohortes tjes années 1970 sont encore exploitées. D'ici l'an 2000, la pêcherie reposera principalement sur les cohortes de 1982, 1986 et 1988 (figure 7). ,

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17

50 40 30 20 10 0 50 40 30 20 10 0 50 40 30 20 10 0 50 40 30 20 10 0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30

1988

tssissà

1986

1 1

1982

. . I n

1993

n =

386

533 noon E3383 » SeSoSl _ . I . . L BSSS3 E M M Ï E8SSS) BS389 P " " ï i •

1986 1988

0 2 4 6 8 10 1!2 14 16 18 20 22 24 26 28 30

1994 n = 421

19,82

0 2 4 6 8 10 1|2 14 16 18 20 22 24 26 28 30

ÂGE

FIGURE 7. DISTRIBUTION DES FRÉQUENCES D'AGE DE CAPTURES D'ESTURGEONS NOIRS EFFECTUÉES DANS L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT DE 1991 À 1994.

LES ANNÉES INDIQUÉES AU SOMMET DES RECTANGLES REPRÉSENTENT L'ANNÉE DE NAISSANCE D'UNE COHORTE.

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18

L'IFCA met en évidence, de façon relative, les succès ou insuccès de la reproduction et les cohortes associées. Cependant, l'absence de frayères connues nous empêche d'évaluer adéquatement l'influence de facteurs environnementaux sur le succès de la reproduction, tel que révélé par cet indice. De plus, cet indice ne permet pas de déceler les tendances de la population sans en référer aux prises par unité d'effort.

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2.3 Frayères

Historiquement, les rivières Batiscan, Maniçouagan, aux Outardes et Bersimis ont été identifiées comme étant les seuls sites de fraie connus de l'esturgeon noir au Québec. À l'origine, ces informations émanaient principalement des écrits spéculatifs du Dr. V.D.

Vladykov (Vladykov, 1955; Vladykov et Greeley, 1963). En effet, Vladykov et Greeley (1963) ont présumé que les frayères étaient localisées dans des bassins situés au pied de chutes trouvées sur certains tributaires du Saint-Laurent. Par exemple, ils proposent, comme sites de fraie, la rivière Batiscan et plusieurs rivières de la Côte Nord dont la rivière aux Outardes. Cependant, aucune observation d'activité de fraie n'a jamais été

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rapportée officiellement par Vladykov et ses collaborateurs. En l'absence d'observation réelle, ces suppositions ont continué à être; véhiculées dans les récentes synthèses sur

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l'espèce pour le Québec, sans jamais faire l'objet d'une validation systématique depuis, à l'exception de la rivière Bersimis (Tardif 1984, Therrien et al. 1988, Domingue et al.

1990). La rivière Bersimis présente quelques sites offrant un certain potentiel pour la reproduction, bien qu'aucune capture d'adulte ou de larve n'ait pu être enregistrée.

Domingue et al. (1990) proposent plutôt d'orienter les futures investigations du côté de la rivière aux Outardes.

Au début de 1960, une centaine de petits esturgeons noirs (36 cm) ont été capturés au filet maillant, à l'est du quai de Portneuf, sùus la glace. De même, un juvénile (41 cm) a été capturé sous la glace par un pêcheur sportif, à l'embouchure de la rivière Batiscan à l'hiver 1993 (J.-G. Frenette, SAEF 03; corhm. pers). En juin 1993, nous avons effectué

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19

de la pêche à l'électricité et à l'aide de fijets maillants à l'embouchure de la rivière Batiscan, sur les hauts fonds de Grondines en rive nord et ceux de Leclercville en rive sud. Aucune capture d'esturgeon noir n'a été rapportée. De plus, Mailhot (SAEF-04;

comm. pers, 1993) a fait préciser, par les Dr. Magnin et Vladykov, l'identification d'esturgeons capturés sur la rivière Batiscan à partir de huit photographies d'époque (1930-1940). Les spécimens ont tous été identifiés comme étant de l'esturgeon jaune.

Il est évident que des individus parviennent à se reproduire dans le fleuve Saint-Laurent ou dans certains de ses tributaires. À preuvje, en 1990, des individus de petites tailles, dont deux inférieurs à 19 cm, furent capturés par des pêcheurs commerciaux (Anselme Lachance et Jos Paquette, comm. pers.) dans la région de l'île d'Orléans. À l'été 1994, nous avons également capturé un esturgeon noir 0+ (LF = 14,4 cm) sur la batture Saint- Thomas, à Montmagny (Tremblay et Fournier, en préparation). Les travaux de recherche devraient être orientés en amont de ce secteur. À la lumière de ces résultats, il appert que la recherche de juvéniles (0+) dans l'estuaire fluvial, où la granulométrie et autres

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descripteurs d'habitat propices à caractériser une frayère à esturgeon noir sont rencontrés, pourrait s'avérer un champ d'investigation prometteur pour l'avenir. Néanmoins, nous devons considérer qu'au niveau actuel de nos connaissances, cette voie de recherche peut s'avérer énergivore.

Par ailleurs, notre ignorance quant au nombre et à la localisation des frayères nous empêche de protéger un tant soit peu celles-ci contre différentes formes d'agression à caractère anthropique telles les activités associées au dragage de la voie maritime et les altérations d'habitat aquatique en rive.

2.4 Déplacements

Dans l'estuaire du Saint-Laurent, les déplacements de l'esturgeon noir sont généralement de faible amplitude car la majorité (95%) des recaptures ont été réalisées dans un rayon

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20

de 150 km du lieu de marquage, dans la même année ou lors d'années subséquentes.

Toutefois, deux individus marqués à Montmagny ont été recapturés à plus de 800 km de distance, à savoir dans la région de l'île du Prince-Edouard. Magnin et Beaulieu (1960) ont également signalé des recaptures d'esturgeons marqués à l'origine dans le secteur du Kamouraska, à Halifax (Nouvelle-Ecosse), à Terre-Neuve, à l'Ile du Cap Breton et à Rivière Saint-Augustin (Basse Côte-Nord). Néanmoins, les mouvements migratoires des immatures visés par la pêcherie semblent principalement locaux (Magnin et Beaulieu, 1960). Des captures d'esturgeon noir sont rapportées à titre de prises accidentelles par les pêcheurs côtiers gaspésiens (Forest, 1989). Les individus parvenant à s'échapper des diverses pêcheries compléteront leur maturation dans le golfe du Saint-laurent et l'océan Atlantique.

• j

La figure 8 illustre le cycle vital et les déplacements présumés de l'espèce dans l'estuaire du Saint-Laurent. Ce schéma s'appuie à la fois sur les éléments connus de la biologie de cette population et des autres populations nord-américaines. La caractérisation de la pêche commerciale réalisée à l'été 1994, a révélé l'existence de migration annuelle des juvéniles, de l'eau saumâtre à l'eau douce, dès le mois d'août (résultats non publiés).

Cette migration annuelle augmenterait leur vulnérabilité à la pêche puisque les poissons, exploités par les pêcheurs du Kamouraska en début de saison, sont péchés par ceux de l'archipel de Montmagny en fin de saison. Cet élément devra être pris en considération aux fins de gestion de l'espèce.

2.5 Mortalité

Selon Brown et al. (1993), le taux de mortalité de l'esturgeon noir due à des causes naturelles (M) serait de 0,12. Cependant, lejs auteurs ont transposé le taux calculé pour l'esturgeon à museau court (Acipenser brèvirostrum), présenté par Gilbert et Moran

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(1989), à celui de l'esturgeon noir. Dans les faits, aucune évaluation des taux de mortalité

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21

MER

(ESTUAIRE MARITIME ET GOLRE DU ST-LAURENT)

JUVENILES 0-24 ANS

MONTAISON RETOUR EN MER

ESTUAIRE

DÉPLACEMENT ANNUEL

EAU SAUMATR

REPRODUCTION, mai-juillet

FLEUVE

FRAYERE

FIGURE 8. CYCLE VITAL DE LA POPULATION D'ESTURGEON NOIR DE L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT (adapté de Castelnaud et al. 1991).

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22

n'a été réalisée pour l'esturgeon noir. Le taux de mortalité due à la pêche (F) demeure inconnu pour ces deux espèces (Brown et al. 1993).

Par ailleurs, la présence de bandes élastiques, observée sur plus de 8% des individus (n=796) capturés en 1989, induit probablement un facteur de mortalité supplémentaire.

En 1994, on retrouve encore des spécimens affublés de bandes élastiques, principalement autour du rostre, mais dans une proportion moindre qu'auparavant (1,2% ; n= 1201) dans le secteur de Montmagny. Pour le Kamouràska, 3,5% des spécimens inventoriés à la pêche commerciale de 1994 étaient affublés 4'élastiques. La campagne de sensibilisation au phénomène, particulièrement auprès de la Société canadienne des postes, et la mise en opération des stations d'épuration des eaux usées à Québec peuvent avoir contribué à la réduction de cette forme de pollution.

2.6 Contamination

En 1989, un échantillon couvrant la gamme de taille de la population exploitée (n=42) a été recueilli par le MLCP et Pêches et Océans Canada (MPO) afin de doser les con- taminants dans la chair et le foie d'individus capturés à Montmagny et Kamouràska. Les analyses de laboratoire ont porté sur les BPC, les HAP, les métaux lourds et les pesticides. Les résultats d'analyses (Yves Lavergne, Martin Léveillé, Louis Désilets;

MPO, comm. pers.) ont montré des concentrations qui se situent en deçà de la limite administrative fixée par Santé et Bien-Être social Canada pour les dix plus gros individus de l'échantillon, supposés les plus contaminés. L'analyse d'échantillons de chair prélevés en 1992 par le ministère de l'Environnement (MENVIQ) confirme que la concentration de mercure mesurée dans la chair d'esturgeoh noir du Saint-Laurent est inférieure à la limite administrative canadienne (Hg= 0,5mg/kg; BPC= 2,0 mg/kg). Les concentrations les plus élevées de mercure et de BPC mesurées dans la chair étaient respectivement de 0,05 mg/kg et de 30 jxg/g (D. Laliberté, DEAJ; comm. pers.).

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23

2.7 Marquage

Les données du marquage peuvent servir à estimer la croissance du poisson et le taux de mortalité ainsi qu'à préciser la distribution de l'espèce. Malgré un nombre relativement important d'individus étiquetés en 1992 et 1993 (n=750), seule une trentaine d'étiquettes nous ont été retournées annuellement. Suite à une campagne de sensibilisation auprès des pêcheurs commerciaux, le retour d'étiquettes a rapidement quintuplé en 1994. À preuve, un pêcheur nous a remis plus d'une cinquantaine d'étiquettes. En extrapolant cette valeur

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à l'ensemble des pêcheurs, nous supposons que le degré d'exploitation s'avère élevé en regard du nombre de poissons marqués. D'ans ce contexte, les objectifs visés par le marquage ne peuvent être atteints et devraient conséquemment être révisés. Devant cet état de fait, le seul intérêt de cette technique se limite présentement à une meilleure connaissance de la distribution spatiale et dès déplacements de l'espèce dans le Saint- Laurent.

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24

3. CONCLUSION

i

L'exploitation de la pêcherie d'esturgeon noir est presque exclusivement supportée par des individus immatures. Actuellement, une estimation réaliste de la mortalité par la pêche ne peut être faite, la faiblesse des données disponibles n'en permettant pas le calcul. Les modalités de cueillette d'informations ont varié trois fois depuis 1980. Néanmoins, les lectures d'âge ont montré l'existence de trois cohortes prédominantes (1982, 1986 et

1988) qui devraient soutenir la pêcherie d'ici l'an 2000.

Généralement, la gestion des populations de poisson requiert des informations sur le recrutement naturel, la mortalité, la croissance et l'âge moyen des populations. Bien que la majorité des descripteurs de dynamique de populations soit peu connue, les campagnes d'échantillonnage scientifiques ont révélé une grande variabilité dans les tailles et les masses à l'âge des individus capturés. Ceci n'est pas sans augmenter la difficulté à gérer cette espèce dans le respect des règles de l'art. La mise en place d'un suivi de l'exploitation rigoureux devrait permettre, à moyen terme, de gérer plus finement cette pêcherie. Par la même occasion, l'expertise sur la biologie de cette espèce en sera certes bonifiée. Il n'en demeure pas moins que la capture anecdotique d'individus matures et un recrutement variable dans la population, nous incitentAà une grande prudence quant à la gestion de l'exploitation et à la protection des habitats de cette espèce.

Il s'avère primordial de documenter l'ensemble des secteurs de pêche pour obtenir la meilleure image de la population exploitée. De plus, l'implication des pêcheurs à titre de partenaires devra être encouragée afin de les rendre imputables de l'avenir de cette pêcherie et de la population d'esturgeon noir.

Il est impossible pour l'instant de préciser l'âge de la maturité sexuelle et de générer des informations sur la périodicité de la reproduction en l'absence d'individus matures dans la récolte actuelle. La recherche de frayères et l'éventuelle capture de géniteurs demeurent donc un objectif de premier plan dans la gestion de l'esturgeon noir du fleuve Saint- Laurent.

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4. RECOMMANDATIONS

Le recrutement très variable, l'absence de frayères connues, l'expansion très rapide des débarquements couplée à la chute de l'âge des captures, le manque de fiabilité et de précision des données de captures déclarées au MAPAQ et la quasi absence d'individus sexuellement matures dans la population dictent des actions pour diminuer l'effort potentiel de pêche commerciale et protéger le'stock reproducteur. L'objectif ultime de ces actions consiste à réduire l'exploitation à un maximum de 60 tonnes métriques annuellement d'ici 1997. On doit garder à l'esprit que cet objectif est dépendant de la structure d'âge de la population exploitée. Aussi est-il recommandé de :

4.1 Réglementation et conservation

À compter de 1995 :

1. définir des secteurs d'exploitation dans le plan de pêche afin de faciliter la gestion de l'esturgeon noir;

2. maintenir le statu quo sur l'effort de pêche à cette espèce;

3. définir légalement les dimensions du filet à esturgeon noir;

4. fixer une gamme de taille d'exploitation favorisant la protection des géniteurs (LF> 170 cm) et des petits juvéniles (LF< 100 cm);

5. Rendre obligatoire pour un détenteur de permis, en terme de conditions d'émis- sions à celui-ci, les éléments suivants :

fournir sur demande et déclarer quotidiennement leurs captures, selon un mode défini par le gestionnaire de la ressource;

fournir sur demande les pièces anatomiques demandées aux fins de gestion.

6. définir une saison de pêche commerciale à l'esturgeon noir du fleuve Saint- Laurent, selon les contraintes des secteurs de pêche;

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26

7. préciser l'étendue des tailles et l'évolution de la structure d'âge d'esturgeons capturés à la pêche commerciale, dans les secteurs de Montmagny et du Kamouraska.

4.2 Recherche et acquisition de connaissances

I

Afin de recueillir l'information manquante sur: l'espèce et de l'utiliser pour gérer l'espèce et ses habitats, il est suggéré d'instaurer un:programme annuel d'échantillonnage des débarquements.

i

I

Afin de prévenir une mortalité inutile des esturgeons noirs fréquentant les eaux côtières, le Ministère doit continuer à sensibiliser le public au phénomène des bandes élastiques que l'on retrouve souvent sur le nez des esturgeons noirs.

En raison du manque d'informations fondamentales sur cette population, des efforts importants devront être investis sur les objectifs suivants :

rechercher les géniteurs, localiser et caractériser les sites de fraie en amont du front de salinité;

identifier les aires de gagnage des juvéniles (0+, 1+ et 2+) dans l'estuaire fluvial et caractériser l'habitat utilisé par ces jeunes stades.

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27

LISTE DES RÉFÉRENCES

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xxi + 630 p.

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REMERCIEMENTS

Nous aimerions exprimer nos sincères remerciements à l'équipe de techniciens de la faune du MEF qui ont contribué activement à l'élaboration d'une expertise sur l'esturgeon noir au Québec et plus particulièrement, notre gratitude est exprimée à messieurs Bruno Baillargeon, Roger 0 . Picard, Raymond Bossé, Donald Carrier, Jean-Luc Brisebois, Gilles Mercier, Gontrand Pouliot, Mathieu Bélanger, Rémi Tardif et Claudel Pelletier.

Nous remercions également les pêcheurs commerciaux qui nous ont accueillis sur leurs embarcations lors de la caractérisation de la pêche commerciale à l'esturgeon noir réalisée en 1994.

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Gouvernement du Québec Ministère de l'Environnement et de la Faune

Direction de la faune et des habitats

NO. CAT.: 95-2918-06

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Le 22 décembre 2004

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