• Aucun résultat trouvé

M. LE MAUQUIS, MM, EUGÈNE S** ET A. DE FORGES. mvtixciug, <&&qut&&&0 bc 181 5, COMÉDIE-VAUDEVILLE EN UN ACTE Chez L. DUMONT,

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "M. LE MAUQUIS, MM, EUGÈNE S** ET A. DE FORGES. mvtixciug, <&&qut&&&0 bc 181 5, COMÉDIE-VAUDEVILLE EN UN ACTE Chez L. DUMONT,"

Copied!
34
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

& os*

(3)

M. LE MAUQUIS,

<&&qut&&&0 bc 181 5

,

COMÉDIE- VAUDEVILLE EN UN ACTE

,

MM, EUGÈNE S** ET A. DE FORGES

Représentée>

pour

lapremière fois, à Paris, sur le Thédtti de son altesse royale

Madame,

le 17

mars

180.9.

mvtixciug,

Chez

L.

DUMONT

, Éditeur,

Rue

des Sablons, Son jère JfoI0 £ 2,

1829.

(4)

1 I

' . I

PERSONNAGES. ACTEURS.

LE MARQUIS DE FRANCASTEL

. .

M.

Dobmeuil.

MANCEL

, paysan

... M.

Chalbos.

RENAUD,

son fils

M.

Bercour.

GRINCHEU,

paysan

... M.

Legrand.

BIDARD,

maître d'école . . . . .

M.

Bordier.

JMère

BORDIER,

propriétaired'uneau-

berge

M

lle Julienne,

MARIE,

safille

M

1Ie Adeline.

M

lle

PRUDHOMME,

maîtresse d'école.

M

1U Minette.

M

me

POTARD

,

v

\ voisines de

madame M

11* Rosalie.

M

me

PÉGHIN,

{ Bordier. . . .

M"

e Oudry.

Paysans.

Paysannes.

La Scène se passe dans un village.

(5)

SI* 11 it4W§ti^

COMÉDIE- VAUDEVILLE EN UN

ACTE.

(

Le

théâtrereprésenteune placedevillage.

A

droite

du

spec- tateur y l'auberge

du Dauphin

, avec cette inscription:

Veuve

Borclieraubergiste,loge àpied.

A

gauche, l'auberge

du

Grand-vainqueur,avecuneenseigneportant

deux

queues de billard en croix, et ces

mots

: Café', vin , eau-de-vie, liqueurs; billard. Ici

on

fait la poule.

Au

milieu

du

théâtre

surletroisièmeplan,

un

grosarbre.)

&çctxc fjrcmijètre»

MÈRE BORDIER, M

lle

PRUDHOMME, M- POTARD,

M

me

PÉCHIN.

(Au

lever

du

rideau, les trois voisinesentourent avecempres- sementla

mère

Bordier

,qui arrive av°c deux paniersvides qu'ellepose devant laporte d'i son auberge.

)

LES TROIS VOISINES.

Air:Fragment du Coqdu Pillage.

Quel1grandenouvelle Nousapporlez-vous?

L'allenle estcruelle, ) / / \

Vite instruisez-nous, j V.

**•/

MÈRE BORDIER.

Jugezquellejoie

Pourtoutlepays!

ensemble. ( Le Ciel nous renvoie ) ,,. >

Notre ancienmarquis.

J

v ' / Quel' grande nouvelleetc.

MÈREBORDIER.

Voicila nouvelle.

Hein! qu'endiies-vous,?

Le parti rebelle , ...

Erémit de courroux. ) { ''

MÈRE

BORDIER.

M'y

voici.

Vous

saurez

que

j'ai été ce

matin

àla ville,

ou

j'ai

vendu mon

beurre,

mes œufs

et

mes légumes

le plus cher possible,

comme

cl' juste.

En

rvenant ,j'ai rencontre

1'

domestique du

percepteur, qui m'a assuré quel' château venaitd'être acheté;

que M.

le

marquis

de transe*stel ,fils

de l'ancien seigneur, allait revenir au pays.... rentrer dans ses biens, ses honneurs.... et

que nous

allions enfinrevoir notre ancien seigneur.... notre

bon

seigneur.

Vive monsei- gneur

!

TOUTES.

(6)

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

Mère

Bordier, la choseest-elle Lien officielle?

MÈRE

UORDIER.

D'abord

,

mamzelle Prudhorame

,je n'vois pas

pourquoi vous

m'appelez

mère

Bordier... il

me semble que

çan'

vous

écorcheraitpas lalangue de dire

marne

Bordier.... Mais,pa- tience, toutc'iava bientôt changer...grâce à

M.

le marquis...

chacun

sera

mis

àsa place...

M

AD. PÉCHIN.

Oui

,oui...

chacun

seraclasse' suivantses mérites...

MAD. POTARD.

Ce

cher

marquis

!... il va nous ram'ner le

bon temps

!

MADEMOISELLE PRUDHOMME.

Ce que

vous dites-la est judiciaire.

Comme

institutrice

de

l'endroit; je suis à

même

d'en parler; car enfin, dans le

bon temps,

il n'y avaitqu'une e'colc

pour

les enfans...et maintenant, ce

maudit

enseignement

mutuel

méfait

un

tort incommensurable...

Or,

dès qu'ily aura

un marquis

dans le village, il ne pourra plus

y

avoir d'écolemutuelle; ainsi vive

monseigneur!

TOUTES.

Vive monseigneur!

BIÈREBORDIER.

Quandj' pense

que

j'aiétéélevéeaveclui,et

que nousavons joué ensemble

jusqu'àl'âgede quinze ans.

MADEMOISELLE PRUDHOMME.

Savez-vous, mère... c'est-à-dire

marne

Bordier,

que

c'est

un événement

bien

prépondérant que

ceretour; ça va opé- rer

une

infusiondanstoutesles opinions....iln'y

en

aura plus qu'une, etce seralanôtre.

MÈRE

BORDIER.

Et, çafermerala

bouche aux

turbulens...

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

Ace M.

Bibard surtout, le maître de l'école mutuelle....

Ça

fait suerde l'entendre faire ses phrases et ses

motions

incendiaires,

quand

il

monte

surlebillard

du

café

pour

pé- rorer les autres...

MÈRE

BORDIER.

Sesprovéïytes,

comme

y dit. * MADEMOISELLEPRUDHOMME.

Et

qu'il

nous

appelledes éteignoirs.

MÈRE

BORDIER.

ï)eséteignoirs,

ma

chère!.... Maislaissez-les

donc

dire....

c'est la fureur quiles faitparler

comme

ça...Ils

nous

dévore- raient toutes vivantes,s'ilsl'osaient.

MAD. POTARD.

Vous

croyezP....

MADEMOISELLEPRUDHOMME.

Mais oui...

marne

Bordierest rationnelle... ças'est vu dan*

(7)

<

5)

les temps... Ali!

mesdames,

quels temps!.... II

y

avait des

tremblemens

de terre tous les jours les

hommes

n'a-

vaient plus figure

humaine,

le paincoûtait

jusqu

à des 45

fr.lalivre.

MÈRE

BORDIER.

Et

c'est cetemps-là

que

le parti

du

père Bibard voudrait ramener.

MAD. POTARD.

Dieu du

ciel! et

pourquoi

?

MÈRE

BORDIER. #

C'est Lien simple,

pourquoi!

C'est

un

système

pour

dé- truire tout ce quiexiste.... la nature entière, et après cela être lesmaîtresdetout.

MADEMOISELLE PRLJDII0MME.

Sans doute,

comme

ledit

amphibologiquement

le jour-

nal

que me

prête

marne

Boivin, la concierge

du

château,

nous sommes

sur lecaractère d'un volcan.

MÀD. POTARD.

Ça

faitdresser les

cheveux

surla tête...

MÈRE

BORDIER.

Je croisbien...maisje n' vois pas

ma

petite fille.... il faut qu'ell'

apprenne

aussi la nouvelle... ça luifera plaisirà cte jeunesse... ell'seraàlatête desrosières

que

j'ai

commandées

pour

lare'ception d'monseigneur!

MAD. POTARD.

En

aurons-nous

beaucoup

derosières?...

MADEMOISELLE PRUDKOMME.

En

leur promettantà

chacune un

verre de cidre et

un

gâteau de

plomb, on

ena toujours tant qu'onveut.

MÈRE

BORDIER.

Maisj'vous

demande un peu

c qu'elle fait... (Elleappelle.) Marie!.... Marie! Je suis

ben

aise aussi

qu

vous voyiez

quejTëlève

danslesbonsprincipes... (Elle appelle.) Marie....

Marie!...

«ScjfotC 2.

Les mêmes, MARIE.

MARIE.

Eh

! ben...

me

v'ià,

ma mère

!...

MÈRE

BORDIER.

Arrivez mamzelle.... et écoutez-moi....

Vous

saurez

que M.

le marquis... l'ancienseigneurdece village, va arriver...

et lorsqu'un

marquis

arrive... ça doit toujours plaire

aux

paysans... Entendez-vous...

MARIE.

Oui

,

ma mère!

MÈRE

BORDIER.

Et

comme

il fautserendreraison de tout...celadoit vous faire plaisir, parc'

que M.

le

marquis

va ram'ner le

bon

temps....

(8)

.

<*)

MARIE.

Le bon

temps!

MÈRE

BORDIER.

Oui

,mademoiselle, etdans le

bon temps

dont nous

vous

parlons...

M.

Mancel,le père a

Renaud,

votre

prétendu

,

ne

m'auraitpas disputé ce coindeterrain là-bas ,contre les fos- sés

du

château.

MADEMOISELLE

PRLDHOMME

, SOUpiratlt.

Dans

ce temps-là,jen'auraispasatteint

ma vingt-neuvième année

dévoluesanstrouver

un

mari..,

mad. potard,pleurant.

Dans

ce temps-là,

M.

Potard

mon mari

neserait pas

mort en me

laissant trois enfanssurlesbras.

mad.péchiin, sanglotant.

Dans

ce

temps

-là...

marie ,V interrompant.

Mais

voussavez bien,

ma mère, que M. Mancel

doitrenon- cerà toutes ses prétentions sur leterrain,

en

faveur d'

mon

mariage

avec Renaud...

MÈRE

BORDIER.

Votremariage!.., votremariage!... nous avonsle

temps

d'y penser...L'arrivéede

monseigneur

va bien changerlafacedes choses, etlesopinions

connues

de

M.

Mancel....

MARIE.

Tiens!... qu'est-c

que

çanousfaità nous

deux

Renaud...., lesopinions?...

MADEMOISELLE PRUDnOMME.

La remarque

estincohérente,

ma

chère... vous ne

pouvez

plus rienterminersansmonseigneur...Autrefois,lesseigneurs dansaient toujours la première contredanse avec la mariée...

et notre

bon marquis

ladansera avectoi...

MARIE.

C'estça...et

Renaud!

MADEMOISELLE

PRUDnOMME

.

Renaud!...

Eh

! ben... ildanseralaseconde... l'équilibre so- ciablele veutainsi...

MARIE.

Mais

il doit être tropvieux maintenant

pour

danser,

mon-

seigneur.

MÈRE

BORDIER, SOUpirant.

Ah!

j' crois bien.... dansle

bon temps

, il était

beau dan-

seur.... mais la révolution....

quand

j'

vous

dis

que

ça n'a épargné personne.... vieillir!....

un

si noble....

un

si brave seigneur!

MADEMOISELLEPRLDHOMME.

Dites-donc...il étaitbrave,

marne

Bordier?...

MÈRE

BORDIER.

S'ilétaitbrave?... Il étaitcolonel d' naissance!

Oh! Dieu

t

il

me

semble

que

j' le vois encore avec son pettcasque sur

(9)

( 7 »

sapetite tête poudre'e... etson petitsabrequ'ilenfonçaitdans lesmolletsde son précepteur L.

Amour

d'enfant, va!...

(On

entend chanterdans la coulisse.)

MÈRE

BORDIER.

Ali! v'iàm'sieur

Mancel

et sabande.

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

On

entend leursvocife'rations de loin,j'espère.

(Madame

Potard,

madame Péchin

etmademoiselle

PrudhoMme

s'assoientdevantlaporte de la

mère

Bordierettravaillentà différens ouvrages.

Mère

Bordier et safille viennent

pour

rentrerleurspaniers.)

marie, regardant eu fond.

Bon

!...

Renaud

estavee eux...

MADEMOISELLE PRUDHOMME.

Et

Grincheu... leboute-feu de la

commune... Oh!

Dieu!...

c'est

ma

bête noire

que

c't'être-là...

%tknc

3.

lesmêmes,

MANCEL, BIBARD, RENAUD, GRINCHEU.

(Ils arriventparle

fond

, àdroite

du

spectateur.

Benaud

et Grincheu marchentles premiersense

donnant

lebras;

Man~

cel et

Bibard

viennentderrière.)

'GRINCHEU.

Airallemand.

Quand sonn'l'heur'de l'ouvrage,

V

matin avec courage Chantonsungai refrain Pourabrégerl' chemin.

TOUS.

Tra, la, la,etc.,etc.

GKIISCHEU.

Quandle soirnous ramène

,

Buvantàtassepleine

,

Oublions nos travaux Dansun joyeuxrepos.

TOUS.

Tra,la,la,etc., etc.

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

Manans

!

(

Marie

et

Benaud

se 'fontdes signes- sani être vus de la

mère

Bordier.)

GRINCHEU.

Bon citoyen,jemepique D*èlreforten politique.- J'apprends dansnol'journal L'espritnational.

tous.

Tra-, la, la,etc.

GRINCHEU.

Propagerleslumières

,

Débrouiller lesaffaires

DesGrecsetdupacha

,

Bienn'm'amusecommeça...

TOUS.

Tra,la,la,etc.,etc.

(10)

.

(8)

c.rinciieu, frappant sur la tablequis? trouvedevantlaport*

du Grand-

Vainquetir.

Garçon!....(17 en paraitun.)Quatre demi-tasses.... quatre petitsverres etY journal.

MADEMOISELLE PRUDHOMME.

Des

d'mi-tassesî... quel genre!

BIÈREBORDIER.

Il n'ya pasd' dangerqu'ilsviennent à

mon

auberge!...

(Le

garçon sert ce qui luiaété

demandé,

ils s'assoient tous quatre.)

MATSCEL.

Ah!

ali!bonjour,

mère

Bordier...

grincheu, bas à

Renaud.

Ah!

c'est les vieilles.;, lafabrique

aux

propos...

RENAUD.

Tais-toidonc...

Marie

estlà...

mère

bordier, desaplace.

Bonjour,

bonjour,

M.

Mancel...

M/.DEMOISELLE PRUDHOMME.

Ont-ilsl'airnarquois... etc'pèreBibard...

un

vieillard

d

âge...

si ça nefaitpas pitié'...

RENAUD.

Dites-donc,papa... elle al'air pique',la

mère

Bordier.

GRINCHEU.

Tiens... qu'ell'se de'pique...

au

fait...parc'que

Y marquis

va revenir,fautpastant qu'elle fasse Y gros dos.

renaud, s'approchant.

Bonjour

,

ma

p'titeMarie.

MARIE.

Bonjour, M.

Renaud.

mère

bordier.

Ma

p'tite Marie!... qu'est-c'

que

c'est

que

cesfaçons-là?...

Venez

ici...mamzelle...près demoi....

MANCEL.

Eh ben

,

eh ben

,

mère

Bordier...est-c'que cesenfans n'sont pasfiance's...

mère

bordier, travaillant.

Fiance's... fiance's...il ne faut pas qu'vot'garçon s'imagine

que

parc' qu'il

y

a

eu

des paroles

en

l'airsur sonmariage....

ilaledroitde

prendre

des tons; tant qu'les chosesn' sont pas faites,il esttoujours

temps

dese de'dire.

RENAUD.

Hein

?

mancel,

selevantetpassant prèsdesvieilles.

Laissedonc.... C'estàquoij' pensais»

marne

Bordier, en voyant l'accueil

que

vous

m'

faites.

Bépertoire dramatique.

(11)

(9)

MÈRE

BOBDIEB.

Iln'y a rien cTsigne,

Dieu

merci.

Ma

fille n'estpas près-

8e'e, elle peutattendre.

MANCEL.

Vous

trouv'rez toutdesuite,vous,aveclaprotectiond'

vof M.

1'marquis.

gbincheu, qui pendantce temps alitlejournalavec lepère

Bibard

, lepose avec force surlatable.

Un

marquis!...

un

marquis!... ça

me

soulèverien

que

d'y penser....

un

marquis!.... dites

doue un

tyran!....

un

despote!

qui vanous enchaîner....

nous

ravir le fruit

de

not' labeur,

comm'

ditlejournal

du

père Bibard.

bidabo.

C'estvraij Grinclieu....

Mais

tu te compromettras....tu es tropexalte'.

gbincheu, frappantsurla table.

Bail!jen'aipaspeur...nous

sommes

libres... iln'yaplus

de

vassaux... ni de droits féodaux... nid'ancien

régime

, ni rien

du

tout.

mère

bobdieb, se levant.

Mais

écoutez-le

donc

ceGrinclieu...qu'est-cequ'ila?

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

C'esteffrayant dedémoralisation.

MÈRE

BORDIER.

Sais-tuc'

que

c'est

que

l'ancien

régime seulement?

gbincheu, selevant.

Sijel'sais?...faudrait être bête

comme une

oie...

pour

ne pas savoirc'

que

c'étaient

qu

les donjons

où on

enfermaitlesvas- saux,lesoubliettes

où on

lesprécipitait.

BIOABD.

Et

laglèbe

donc?

GBINCHEU.

Oui, laglèbe....

une immense

charrue

c qu'onattelait

un

village entier...queuqu'fois deux.

mademoiselle prudhomme.

Quellesbêtises! çan'apas

une

teintured'histoire,etçaveut parler....

MANCEL.

C'estvrai!... tunousfaisdescontes...est-c'

que

des

hommes

auraientjamaissouffert....

GRINCHEU.

Mais pèreMancel... tous enchaînés,les

hommes..

.etne

man

géant

que

touslessept

ou

huitjours...ilsn'avaientplusd'force

les malheureux...sans ça...

BIDABD.

Le

fait est, père

Mancel

,qu'onavudes choseseffrayantes.

MADEMOISELLE PBUDH0MME.

Oui, oui,voilàles principesténébreux qu'on inculpeàla jeunesse aujourd'aujourd'hui.

M.

le

i

Marquis* 2

(12)

(

îo)

grincheu.

Qu'on

inculpealajeunesse...Dites

donc,

père

Bibard

,c'est

pour

vous qu'elle dit ça, la

Prudhomine.

BIDARD.

Laisse donc... je

méprise

ses sarcasmes

amers

; d'ailleurs

nous

aurons bientôtquelqu'un

pour

leur répondre... T

mar-

quis r tienthabiterlechâteau qui

tombe

en ruines,je 1' sais hen...mais nous avons

un

renfort... labelle

maison neuve du

père

Loupot

vient d'êtreachetée par

un

ancien militaire...

gruncueu, sefrottant les mains.

Oui,

un

vieux...lin bon...

un

officier en retraite! qui ra- baiss'rajoliment1'caquet de vot'

M.

le marquis.

MÈRE

BORDIER.

Ça

s'raencore

du beau que

vot'militaire.

MADEMOISELLE

PRIDHOMME.

S'ilfaitlerécalcitrant...

monseigneur

lefera

claquemurer.

GRINCHEU.

Oh!

enfermer...

craquemun

r... vous l'entendez! quelle atrocité!...

Pourquoi

pasjeterdans lesoubliettes toutd'suite?

MÈRE

BORDIER.

Allons,

M. Mancel,

ne pensez plus au

mariage

de nos enfans quant à présent... et puis nous \\

pouvons

pas nous arranger

pour

le terrain, je vas chez

mon homme

de loi!

v'nez avec

moi,

mesdames... vous m'aid'rez à r'cruterdes rosières...

GRINCHEU.

Et

nous, allons rassembler les amis,

pour

aller au^d' tant

de

l'ancien. ^

MÈRE

BORDIER.

Au

r'voir,

M.

Mancel.

MANCEL.

Au

revoir

mère

Bordier!

BIDARD.

Moi,

je vais à

mon

école...

mademoiselle Prudhomme...

à

mon

e'cole mutuelle...dont vousauriez

pu

devenirlamaî-

tresse...

MADEMOISELLE PRUDHOMME.

Oui...

en

vous épousant!et

moi

,je vaisà la

mienne M.

Bi- dard, qui sera bientôt souslaprotection

immédiate

etper-

manente de monseigneur

!

crinciieu, lesnarguant.

Adieu

,laPotard... adieu,la Péchin;adieules vieilles...

TOUTESTROIS.

Insolent!

EKSEMBLE.

Air:

Du

siègede Corinthe.

TOUTESLESFEMMES, llOl'SMARIE.

Quelle opinion détestaMe!

Leur arrogancefaitfrémir!

Bientôtonsera plustrartable

Oumonseigneur saurapuniri

(13)

(

"

)

TOOS lESHOMMES , hors KEJUU9.

. Vit-on jamais rieade semblable? j Leurarrogancefaitfrémir!....

ENSEMBLE. <

Qn negerapag

^

lrailaD}ef

' Quandlemarquisva revenir!

(Ils sortent, les uns àdroite, les uutresàgauche,excepté Marieei Renuvd.)

Secnc 4.

MARIE RENAUD.

RENAUD.

Allons, les

V

la lances! ( Jetant son chapeau

par

terre.) Dieu!... est-ce embêtant!... lapolitique!... v'ià not'

mariage manque'

!

MARIE.

Hélas! oui... et ça aurait été sibeau!

M.

le

marquis

qui t'aurait fait

un

présent.

RENAUD.

A

moi?..,

MARIE.

Sans cloute...

pour

te

récompenser

dece

que

j'aurais Janse' la

première

contredanse aveclui.

RENAUD.

Ali!jem'

moque ben

d'sonpre'sent!... t'aspas besoin d'un

marquis pour

te fairedanser.

MARIE.

Ali! t'as

beau

dire... ça doitêtre gentil d'danser avec

un

marquis.

RENAUD.

Ainsi,

mamzeir,

c'est tout c'

que

vous r'grettez?... c'est bon... avecçaqu'ildoitfaire

un

jolidanseurvotre

marquis

?

MARIE.

Ildoittoujoursaussibien danser qu'unpaysan...

RENAUD.

Un

paysan!.. ali! ilparaîtqu'on vousa aussimonte'latête?

MARIE.

Du

tout... c'estvous qui ne cherchezqu'à

me

contrarier.

RENAUD.

Parce

que

j'

veux

t'empêcher de tefaire

moquer

d' toi.

MARIE.

Pourquoi

qu'on s'

moqurait dèsqu'ça

se faisait

dans

le

bon temps?

je

veux

pouvoir dire

une

fois dans

ma

vie: J'ai

dansé avec

un

seigneur.

RENAUD.

Vous

êtes

comm'

vot' mère...n'pensez qu'à la gloriole...

Eh!

bien...j' vous déclare,

moi,

qu'si vous dansez une foi&

avec vot' seigneur...tout s'ra fini entre nous.

MARIE.

Comm'

vousvoudrez!

RENAUD.

Via

qu'estdit...et... >'ià qu'estdit ...

(14)

( 12 )

Air.: Réponsede Petit-Blanc.

Adieu donc

,

(bis.)

Ah! l'infidèle.

Adieu donc: (bis.)

N'espérezplusde pardon!

Crainsdemepousseràbout...

Puisqu'ici tumerepousses.

Oui,lul'enmordraslespouces.

MARIE.

Jen'nfenmorderairiendutout.

Adieudonc ..

Pour moiquelle Scène cruelle!

Adieu donc, {bis.}

ensemble. \ Jen'vousdemand'rai paspardon.

RENAUD.

Adieu donc

,

Etc., etc. (IIsort.)

MARIE,

seule.

Ils'envatoutd'bon...

Dieu

île vilain marquis... faut-il qu'il revienne

pour me

brouiller avec

Renaud, pour

de'sunirtout Immonde... Si c'estl'

commenc ment du bon

temps!

Scène

6.

MARIE, LE MARQUIS.

(Ila des cheveuxblancs, une redingotte bleue,

un

ruban àla boutonnière; ilentraprécédé d'un paysan.)

LE PAYSAN.

T

nez,

monsieur, V

les

deux

plus belles auberges

du

Francastel-,vousn'avez qu'àchoisir.

LE MARQUIS.

C'estbien,

mon

garçon... voilà

pour

ta peine...

(Il lui

donne

unepièce d'argent.) LE PAYSAN.

Merci

, monsieur. (//sort.) MARIE.

Tiens... quest-c'quec'est

donc que

c monsieur-là?...

le marquis, Vapercevant.

Ah! ma

belle enfant... servez-vous danscetteauberge? MARIE.

Oui

,

monsieur

,j'suislademoiselle

du Grand-Dauphin.

LE MARQUIS.

Alors, veuillez

me

faire préparer

ma

chambre...

Ah! vous

me

servirez àdéjeuner sous cet arbre... cestrois lieues

que

j'aifaites àpied

m'ont mis

en appe'tit...

MARIE.

Ça

suffit,monsieur... (Elle rentre dansl'auberge.) ilal'air

d'un brave

homme.

LE MARQUIS.

Me

voici

donc

à Francastel!...dans ce pays qui m'a

vu

naître... et

je

veux

finirtranquillement

mes

jours...

(15)

(

i3)

Air:duSergent Mathieu»

Enfin,je revois Ceslieuxqu'autrefois Habitait matendre jeunesse

,

'-pjj ' Ces"prés,cesormeaux,

rgsj(0 Cesrians coteaux,

X

yt Quedevaitbénirmavieillesse.

.'2

^ A

mesdésirssoumis,

CD

cg

Là,j'avaisdésamis..

G)

"O ^

»Je rêvaisdansmonivresse, Plaisirs,honneurs,gloire,richesse.,..

Jjj

u^

Regretssuperflus!

*> <D Ces beauxjoursnesontplus!

<rj

c

. Danscevieuxmanoir,

qj *3 Sitriste etsinoir,

"O •** J'aireçulessoinsd'une mère.

</> *5l Mesbras caressans

^

jEf

A

sescheveuxblancs

Mêlaientune fleurprintanière.

£2 *^>»

Me

pressant sur soncœur;

<C j Sans prévoirlemalheur

,

'

Mon

pèredisait:Croisun sage;

Tonavenirest sans nuage...

Regrets superflus!

Cesbeauxjoursnesont plus!

marie,qui

pendant

cescouplets a toutdisposé

pour

ledéjeûner.

(A

part.)Tiens, qu'est-c' qu'il a

donc

a s' parler comra'ça tout seul, ce

monsieur?

(Haut.) Monsieur, vousêtes servi.

LE MARQUIS.

Merci

t

mon

enfant! (Marie soupireenselevant.) Ali!

mon

Dieu!

quel gros soupir!... eh! quoi!.... sijeune... sijolie...

auriez-vousdéjà quelque peine?

MARIE.

Hélas!...oui,

monsieur!

LEMARQUIS.

Ah!

j'entends... peine

d'amour

!

un

inconstant...

un

volage...

pardonnez mon

indiscrétion....

mes cheveux

blancs

peuvent

vousinspirer

quelque

confiance... et

comme

je viens habiter ce village...je serais enchante'de

commencer mon

séjour ici

en opérant

une

réconciliation.

MARIE.

Ah! monsieur

vients'établirici?

LEMARQUIS.

Oui,

mon

enfant!

MARIE.

Àh! ben

! j' vous souhaitede n pas être

mêlé

dans toutes leurs affaires de partis et de politique.

LEMARQUIS.

Comment

!de lapolitiquedans ce village?

MARTE.

Ça

vousétonne....ah!

mon

Dieu!

y

n'y aqu' ça à Francas-

tel... depuisqu'il

y

a

un

billardel des

journaux,

les jeunes gens font les messieurs... ne veulentplus nous faire danser, et

pour comble

d'

malheur,

jaimais

Renaud, un

garçon

du

(16)

( i4 )

pays! v'ià qu'un vilain

marquis

arrive et brouille tout le

monde...

mon

mariage avec

Renaud

est

rompu

,

ma mère

, le

pèreà

Renaud

,lemaîtred'école,mademoiselle

Prud'homme

,

ilssont tous àcouteauxtirés... aussiilpeut joliments'attendre à êtrehaïce marquis-là...

Dieu

!s'ra-t-il haï...

LE MARQUIS.

Mais, dites-moi,

mon

enfant, vous le connaissez

donc

ce

marquis

?

MARIE.

Du

tout,

monsieur,

personne nele connaît... maisles

uns

disent qu'il va

ramener

le

bon temps

,et c'estce

bon temps

qui fait

peur aux

autres...qui veulent aussi leur

bon temps

à,

eux...carilparaîtqu'ils onttous leur

bon temps

!

le marquis, à part.

Ça

n'estpastrès-clair..

Les mêmes, MÈRE BORDIER.

MÈRE

BORDIER.

Tout

va bien...j'ai fait

ma

tournée dans le village... nous aurons des rosières, des.fleurs,

un compliment pour

laré- ceptiondeMonseigneur!...

Le

sonneur m'a

promis

vingtcinq coups de cloche en volée.... Les

Mancel

et la

Grincheu

vont-

ilsenrager.... Ah!....

un

étranger?

(A

Marie.) Qu'est-c'

que

c'est

que

c'monsieur-là...

MARIE.

C'est

un voyageur

quivient logerdans notreauberge.

MÈRE

BORDIER.

Pourquoi

causez-vousaveclui, faites

moi

leplaisir d' ren- trertoutd'suite...

MARIE.

Oui,

ma

mère... (Ellerentre.)

le marquis, à part.

Ah!

c'est la

maman

elle m'a l'air d'une

fameuse com-

mère!... tant mieux... elle m'expliquera peut-être....

MÈRE

BORDIER, à part.

Il n'a pas trop

bonne mine

ce voyageur-là(Haut.) Mon-, sieur compte-t-ils'arrêter long-temps chez moi?...

LE MARQUIS.

Non,

madame...je vienshabiter

une

propriété

que

je pos- sède ici... et lorsque quelquespetites réparations serontter-<

minées,

j'irai

m'y

établir!

mère

bordier, leregardantattentivement.

Ah!...

monsieur

a sansdoute despapiers...

le marquis, tireson portefeuille,et lui

donne

sonpasseport en souriant.

Comment donc

,

madame

,jesuis très

en

règle, voici mon, passeport...

MÈR2

BORDIER.

Excusez, monsieur... mais dans

mon

état. {Elle regardele.

(17)

( .5 )

passeport. )

«Ce

lojuin i8i5 > Ciel!

que

vois-je?...

Théo- dore Raymond, marquis

de Francastel.

LE MARQUIS.

C'est

moi-même

!

MÈRE

BORDIER.

Vous-même

,monseigneur...sanssuite...sousce costume...

c'est-il bienpossible...

LEMARQUIS.

Qu'y

a-t-ild'étonnant?

mère

bordier, avec volubilité.

Mais, je

comprends, monseigneur

avouluarriver'incognito,

pour

tout voir par lui-même.... c'est toujours

comm'

ça dans les livres... et

moi

, qui n'avais pasdevine'...

où donc

avais-je la tête mais pardon... mille fois pardon,

monsei-

gneur!...

Quand

j'y pense... quel bonheur!... quel

coup du

ciel!...

que

l'hasard aitamené'

monseigneur

juste clans

mon

auberge...

moi

qui suis à la tête de son parti... car

monsei- gneur

a

un

parti dansle village.... et

un

fameux.... etje vais de ce pasle rassembler

pour

venir rendre

hommage

a not'

bon,

a not' ge'ne'reux seigneur quiadaigne'descendre à

mon

auberge.( Elle lui hù,isela

main) Ah

!j'en

mourrai

dejoie...

etquel crève

cœur pour

les autres.

Ne

vous impatientez pas,

monseigneur.*, dans

un

instantje reviensavecvosfidèles vas- saux.

(EU*

sorten courant, le marquis laregarde allerd'un air stupéfait.)

LE MARQUIS,

seul

Ah!

ça... àqui

en

ont-ils? l'une pleureen

prononçant mon nom,

l'autre

me

baiseles mains, etm'appelle monseigneur!..

Je m'y perds...et lapolitique, àce

que

ditcettejeunefille...

Delà

politique au village...je larencontrerai

donc

partout...

Maistoutcelas'e'claircirabientôt...

En

passant à

h

ville,

mon

notaire, qui est aussile maire de ce village, m'a donne' sur tous les habitans des

renseignemens

qui pourront m'être utiles..

En

attendant, ne songeons qu'au

bonheur

de revoir le berceau de

mon

enfance.... Oui,je

me

reconnais bien....

voicilagrandeplace... l'avenuedepeupliers., leclocher... et le vieux château deinespérés!,..Je craignais qu'il n'en restât plus

aucun

vestige, mais grâce auciel...j'aperçois latourelle

où ma

bonne

mère

allait s'asseoir

au

déclin

du

jour...

pour

nie voir de plus*loin,

quand

je revenaisde lachasse.. la pe- tite porte secrète par

jem'esquivais le soir

pour

aller à quelque galantrendez-vous, etpar

où un

jour... il

me

fallut fuir pour e'chapper a la proscription!

(Moment

de silence.)

Ah

! tout ici

me

retrace des souvenirs

doux

etcruels....et à

mon

âge la vie n'estplus

que

danslessouvenirs.

Air:desEnfanstrouvés.

A

soixanteans, isolésansappui...

Lorsquej'arriveauboul demacarrière,

(18)

< ,6 >

Jele«ens15,jevoudrais qu'un ami Aumoment dudépartmefermâtlapaupière

Ici,dumoins, faisonsquelques heureux.

Peut-êtreunjour.. .l'espoirdansmoncœurbrille.

Je pourrai, grâceà leur»soins généreux,

Me

croireencore au seindemafamille.

(Aprèsce couplet,ilvas'asseoirprès dela tableducafé,etparcourtle journal.)

Sccuc 9.

Le MARQUIS

,

GRINCHEU

,

MANGEL

,

BIBARD

,

RENAUD.

GRINCHEU.

Je vous soutiens

que

l'officier

en

retraitequi a acheté' la

maison du

père Loupotestarrive'...redingottebleu... croixde mérite... ilssont tousliabille's

comme

ça.

Eh!

tenez!... juste-

ment,

le voilà... hein... dites

donc

vous autres... a-t-il l'air féroce!...

MANÇEL.

Mais

nous ne voyons

que

son dos...

GRINCHEU.

C'este'gal... ça doit être

un fameux

lapin... parlez

moi de

ça.

Via un homme

qu'al'airde

queuqu'

chose!... tandis

que

leur marquis...dites donc...

une

ide'e

pour

engagerlaconver- sation;sije luimarchais surles pieds.

BIDARD.

Oui

,va

donc

t'y frotter...

un

ancien... il

y

ade quoite faire assommer...

GRINCHEU.

Laissezdonc... c'est

un

moyen...

on

faitdesexcuses

au

con-

traire... vousallezvoir...

{Il s'approche

du

marquis en chantonnant.«

Ah

! qu'onest fier d'êtreFrançais,

quand on

regardelacolonne.» IIlui

mar-

chesurlepied,)

RENAUD.

Queu

toupet!...

le marquis, brusquement.

Au

diable, lemaladroit!

grincheu,à part.

Oh!

la,là...(/Za«£.)

Oh! mon Dieu,

monsieur.,,

pardon

si j'vous

demande

excuse.C'estqu' nous

sommes

sivexe'sdans ce village. (

Aux

autres.) Hein! c'estadroit...

LE MARQUIS.

Ce

n'estpas

une

raison...

BDIARD.

He'las!

mon

officier,si vousconnaissiez toute l'e'tenduedes

malheurs

qui nous

menacent,

vous ne feriez pas attention à si

peu

ce chose.

LE MARQUIS.

Comment,

levillage seraitmenace'?.,et

moi

quivenais

m'y

fixer.

Répertoire dramatique.

(19)

(

'7)

MANCEL.

C'est

Jonc

vous,

mon

officier,qu'avez acheté'la

maison du pèreLoupot?

LE MARQUIS.

Oui...

GRINCHEU.

Eh

hen,

mon

ancien... si

on

vous(lisait qu'on Ta

nous

re'-

duire danslaservitude,et vousfairesouffrir

mort

etmLère...

LE MARQUIS.

vComment?

B1RARP.

Oui

,c'est

une

supposition

qu on

vousfait...

GRWCIÏEtJ.

Laissez donc...

une

supposition... c'est arrive'...

â

c

que

dît vot' journal, pèie Bibard... et puisque 1'

marquis

revient...

nous

allonsêtre remis sous lejoug-... et vous,si rtout,

mon

officier... parce

que

vous ave/,servi dans les tentrs,et que....

d'iûlleurs... Enfin.. suffit...

A

has le marquis!... tant pire...je

me

compromets'....

A

bas le marquis!..

la marquis, à part.

Ah!

ça...ils

me

prennent au

moins pour Croquemitainc

...

ou h

Barbe-Bleuet...{Haut.)C'est

donc un

bien wlaiii

homme

que

cemarquis?...

GRINCHEU.

Un

vilain

homme!.,

dites

donc un

ligre...quiva

nous

gru- ger... nous traiter

comme

lesderniersdesderniers,ill'adit...

LE MARQUIS,àpitt.

C'est

un peu

fort.(Haut. )

Vous

l'avez

donc vu

?...

GR1NÇ1IEU.

Sijel'ai

vu

!.. un' figure atroce... cinq pieds, huit

ou

dix ponces...d<sailesde pigeon., un'barbe noireet

une

e'pe'e

en

travers... ilssont tous

comme

ça... c'est Jeux uniforme...

le marquis,à part.

Le

portraitn'est pas ressemblant, maisil est original.

MANCEL,

Et

puis, il ya autrechose,

mon

officier...j'suisen procès avec

manie

Bordier, la maîtresse d'j'auberge

en

face,

pour un

boutd'terrain.

le MARQUIS.

Je saisce

que

c'est.

MANCEL.

Et elleespère gagner parlaprotection

du

marquis.

RIRARD.

Moi, mon

officier,je ne vous parlerai

pasde

lapersécution dontje suis

men

icéau sujetde.

mon

e'cole mutuelle....

mais

autrechose...surJes £>nds

commun

tux

que

nous avonsvotes

J'anuec*dernière

pour

reourer notre chcimii vnir.al,il «es e environ...

une bonne somme

enfin... etsayez-vous à

quoilau-

trepartivoudraitl'employer?

M.

le Marquis. 3

(20)

{ 18 ) MANCEL.

À

lafondation d'un prix devertu\

CniNCHEU.

Hein!... quelle folie!... tandis

que moi

,j'avaispropose*

de

verserc't'argent-làdans

une

souscription...

LE MARQUIS.

Une

souscription... Fh.!

bon

Dieu!...

pour qui?

gruncheu, embarrassé.

Pour

qui?

pour

qui?.,

pour un

malheureux, père defamille,

condamne

à

une

forte amende...car«mfin, c'est

une

infamie...

Tant que

lechâteaunYt.iitpas habite'...j'ai lais...c'est-àdire

on

allaitdesfoistirer

un

lapin, dansleparc, parc'qu'aufaiteomm' dit l'journal

du

père Bibard...tous les

hommes

sont ne's li- bres.... etles lapins aussi... mais maintenant

que

le

marquis

revient.,., le garde-chasse fera des procès-verbaux toute la journe'e

pour

le flatter... c'est

un capon

le garde-chasse... et alors...

le marquis.

Oh!

j'entre parfaitement dans vos raisons...

GRUNCHEU.

Nous

ne

pouvons

pas nouslaisser

manger

lalainesurledos.

BIBARD.

Et

il fautvousligueravec

nous pour

soutenir nosdroits.

LE MARQUIS.

Au

fait... jene voispas d'inconvénientàmettreàla raison ce

marquis

quia

une

barbe noire, des ailesde pigeon et

une

e'pe'eeniravers...Jesuisdelaligue,

mes

amis...j'ensuis...et

de grand

cœur...mais

que

luiferons-nousà ce

maudit marquis?

maivcel.

Ce que

nous luiferons!

BIBARD.

Oui,

quoi?

GRINCHEU.

Tenez...

une bonne

malice... c'estde nepas avoirl'air gai à sonarrive'e!

LE MARQUIS.

Ce

n'estpas

mal pourcommencer...

vousvoulez qu'au lieu

de

vous trouver contensetréjouis...ilvous trouve lair triste?

GRINCHEU.

Juste'... (

Aux

autres. )

Voyez

vous

comme

il

nous com- prend

!

BIBARD.

Et

maintenant

que

vous êtes des nôtres,

mon

officier... si

vous vouleznousattendre ici... nous allonsrejoindre lesau- tres me'contens.

GRINCHEU.

Et nous

reviendrons vous

prendre pour

narguer le

mar-

quis.

LE MARQUIS.

Va ,%comme

ilestdit.

(21)

(

'9)

CRÏNCOEU.

Tapez

alors... ( // lui

donne

une poignée de main. )

Hein

!

regardez

donc,

vous autres, est-ce populaire

un

ancien?...

c'estpas

un marquis

qui donn'rait la

main

à despaysans.

Air:du sermentdes TroisSuisses.

Jurons, (ter)

Nous, quisommes des bons...

De toujours servir 'a patrie, fce souffrons paslatyrannie»

Et narguons Marquisetbarons.

LE MARQUIS.

Mais sience;

Dela prudence!

{Us se rapprochent, et reprennent à voix

lam

) TOUS.

Ne

souffronspasla tyrannie

,

El narguons Marquis eibarons..

Silence!

Prudence!

(Ils sortent tous, excepté le marquis.Renaud entre dans(auberge de madame Bordier.)

Sccnc 10.

LE MARQUIS

,

RENAUD.

LE MARQUIS,

Allons, de'cide'ment, je serai le paria

du

village.... N'im»

porte,faisons

bonne

contenance; et voyons-les venir.

ÂCCttC II.

Les

mêmes,

MÈRE BORDIER, M

IU

PRUDHOMME, M- PO- TARD

,

M™ PÉCHIN.

MÈRE

BORDIER.

(Mnriset

Renaud

sortentd? ,'auberg? quelquesirisfans après.) Tenez, mesdames... le voila'...

lai-même en

personne..»

MADEMOISELLE

prudhomme.

Quelle tournure nobleet chevaleresque!

M

AD. POTARD.

Oh

!jele reconnaisbien... c'esttoutleportraitde feu

mon*

MERE

BORDIER.

Monseigneur

!

LE MARQUIS.

Allons,la

harangue

obligée! ..

MERE

BORDIER.

Monseigneur!.... vous voyez d'vant vous, l'élite

du

village

que

jevous présente...mademoiselle

Prudhomme, madame

Potard,

Madame

Pe'chin...

(fies

femmes

fontlarévérence

S

mesurequ'ellessont désignées.}

le marquis, àpart.

Ah! mon

Dieu! quelles figures! Ce sont pourtant

me*

contemporaines!

MÈRE

BORDIER.

Toutes personnes dévouées etbien pensantes,.

(22)

i

70 y

MADEMOISELLE PRUDIIOMME.

Les

sommités

politiqueset littéralesde l'endroit.

MÈRE

BORDIER.

Qui

viennent

prendre

vosordres

pour

la

marche de

la

cérémonie.

1E MARQUIS.

Comment

la

cérémonie?

MADEMO

SELLE PRVDHOMME.

Sans doute d'abord, l'enlrée triomphale

que monsei- gneur

fera dakssonchâteau... àlatêtede sescardes-chasse...

et des notablesdel'endroit.

MÈRE

rORDIER.

Etpuis,

couronnement

de la rosière.

LE MARQlIS.

Ali! ilya aussi

une

rosière!

MADEMOISELLE PRITDHOMME.

C'estindispensable

pour donner aux mœurs une

impulsion tantsoit

peu

..homogène...

MÈRE

BORDIER.

Oui

, monseigneur!...àdaterd'ccl-teheureuse

époque, nous

avonsrésolu... avec votre cousent'ment de fonder un prix an- nuel devertu... etcette fois,

ma

fillea été

nommée

à l'unani- mité,à cause d' sa

bonne

conduite...

MARIE.

Eoiière...quel

bonheur!

MÈRE

BORDIER.

ÇElle aperçoit

Marie

avec

Renaud

, bras dessusbris dessous.)

Que

vois-je? mam'zelle!.., encore avec

Renaud, malgré ma

défense!

MARIE.

Ecoutez,

maman.

.

Renaud

etmoi, nous nous

sommes

expli- qués... etmaint'nant je

» veux

plusêtred'aucunparti...

que du

parti d'

ma

noce!

MADEMOISEI LE PRUDIIOMME.

Quel langage

démagogique!

MÈRE

BORDIER.

Ah

! dansl'

bon temps

,

une

fillen'auraitpas

répondu

ainsià samère.

MAD. POTARD.

Il yavaitd'autres

mœurs

;

monseigneur

est

pour

1' dire LE MARQUIS.

Je suis tout-à-fait de votre avis,

mesdames

.. il y avaitau- trefois

beaucoup

plusde

mœ.ns

qu'aujourd'hui. (/Y passeait

milieud'elles.) Çanefaitpusde ma] dedirecela tout hautde- vantcesjeunes gens...mais il estde vieux péchés

dont nous pouvons

bienconvenirimlre nous.

MADEMOISELLE PRUDBOMME.

Bon, un

cancansurles \ieilks.

les trois vieilles, embarrassées*

£h!

quoi...

monseigneur

!..,.

(23)

LEMARQUIS.

Monseigneur,

clans sajeunesse, était

un

espiègle.... qu'on trouvaitsouvent près de soi,quanti on Je croyaitLien loin.., qui a

bonne mémoire,

etqui pourrait raconter deschoses...

mais

ii n'apprendrait rien de neufà

madame

Potard, en lui parlant de ce gro^ garçon de

ferme,

si gai, fi rejoui, qui

li faisait tint r're, mais qui ne faisait pas rite

monsieur

Potird. ... h

madame

Péchin, de son

premier

enfuit qui él it .si «çmlil, et qt*i ressemblai!

tnt

au

meunier

Giblon.

(Lns tro's

femmes

s? taisent etbaissant

losynx.

T.e

mn

rqiiis

l*s considère

un

instant d'un air malin , et fait

un

signe d'intelligence à

Renaud

et àMaris.)

Quant

à

Madame Bor-

dier....

MADEMOISELLE

PRUPHOMME.

Allons,elleaura aussi son paquet.

LE MARQUIS.

Je parierais bien qu'elle n'a pas oublie'Je petitboisà l'en- tre'eduvilligê...*oùuSicertainj»ur,

quand

elle n'étaitencore

que

la fraîche etgentilleJulieLVlénard...ilyabienlong-temps

de

çaî

mère

bordier, troublée.

Monseigneur

!jen'ai pas idée!. .

LE MARQUIS.

Allons donc... a telle enseigne....

que

trois

mois

après, le

prix devertuvous futdécerné., etp.-rbleu

Lcefutmoi même

qui vous couronnai rosière... et s'il fallait

donner

des dé-

tails....

mère

bordier, l'interrompant.

En

vérité, irouseigne <r a

une manière

de

d'mander

les choses, et puisque

Renaud

et

m

i fille s'aiment...

LEMARQUIS.

Vous

ne voyez pas d'obstacle à leur

mariage?

(

Aux

autres femm?s.) Ni vous?... ni vous':*... ni vous?...

RENAUD

etMARIE.

Quel

bonheur!

MADEMOISELLE PRUDIIOMME.

Tout

cela est bel el Ion.... iliais

im

i, irôrscigneur! n:on école

diminue

touslesjoursd'une

manière

dérisoire,etsivous nefai espasfermercellede

M.

Bibard,lahiérarchie sera hson

comble.

LEMARQUIS.

Ah

! c'e^t

un moyen

bien violent.

M.

Bibard est

une

tête cl aude.... Tenez, f sites

une

chose.... vous possédez toutes les qualités physiques et morales qui

peuvent

fairele

bonheur

d'un galant

homme!

MADEMOISELLEPRUDIIOMME.

Monseigneur

esttrop captieux! LEMARQUIS.

Si, si,... vous êtes fort bien....

vous

avez

une

instruction

(24)

(«)

solide...variée...de son côté,

M.

Bibard estencoretrès-vert...

jesaisqu'au fond, ila toujours

eu du

goût

pour

vous...

Eh

!

ma

foi... si j'étais à voire place....j'accepteraissa main.... je réuniraisles

deux

écoles. .

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

Mais

lesopinions erronées desesécoliers.

LE MARQUIS.

Ali! c'estjuste... lafaçonde penser d'unevingtaine degail- lardsdesept h huitan>...c'estàconsidérer...

mais comme

vos écolières avous, pensent hien.

MADEMOISELLE PRLDIIOMME.

Très-bien, monseigneur!

LEMARQUIS.

Le beau

sexe exercentsoninfluence, ellesconvertiront

peu

à

peu

nos petits indépendant!., leurs jeuxlesrapprocheront

,

et àlutroisième partie

du

colin-maillard, ils ne seront plus reconnaissables.

MÈRE

BORDIER.

Queu

saintJean

bouche

d'or...

que

cet

homme-la

î

comme

il paile!...

MADEMOISELLE

PRUDHOMME.

Vous me

persuadez,

monseigneur,

etti

M.

Bibard veutfaire quelquesdé.uarclies honnêtes etanalogues...

LE MARQUIS.

Bien

entendu...

que

c'est toujours

pour ramener

le

bon

temps.

MÈRE

BORDIER.

Et

moi

,

pour prouver

a

monseigneur que

je nesuis pas

une

chicaneuse , je

m'en

vasde ce pas

cheux mon homm*

de

loi lui dire d'arrêter: les poursuites.

Renaud

et Marie

,

>'nez avec moi...

nous

profiteronsdeça...

pour

dresser votre contrat...

LE MARQUIS.

C'estça; j'y signerai au conrat.

mère

bordier, à s?s voisinas.

Et

vous,

mesdames

,allez vous mettre alatête

du

cortège.*.

Dans

peu...j'irai \ous r'joindre...

LE MARQUIS.

Air : Pêchews,laviatinèe estbelle.

Je comptesur voire promesse,

C'estdans l'intérêtdu bon temps:

Employez !aruseet l'adresse Tour ramenerles mécontens.

Plusdeprocès ni de querelles, Unissez-vous;

El malgrélesvœux des rebelles, Elleurcourroux,

Levraibontempsva revenirpournous.

TOUTES.

Plus deprocès, ni de querelles.

Etc., etc. {£llc**o )>****.>

Références

Documents relatifs

La reconduction du magistère pour 2010-2011, dernière année de l’ancien système, s’est faite sous la thématique : « Orthophonie : Neurosciences cognitives et e-therapy

L’entretien d’une relation en complémentarité avec le monde psychique interne et les représentations mentales, fait que toute défaillance ou indisponibilité se

D’un point de vue sémantique, le passage du niveau de base à l’hyperonyme assure un minimum de stabilité informationnelle dans la désignation de l’objet de

(Simonue sort par la droite, et Cadet Pierre entre dans la cave, mais il ne disparaît qu'à l'entrée de Mistral. )!.

Mais toute sa vie elle aspire à un ailleurs mythique et quand, enfin, le docteur, à l’indépendance, propose de lui donner sa maison, elle refuse le cadeau malgré

Au passage vous traverserez des bois que ce soit au Mont Noir, au Mont des Cats ou au Mont des Récollets, soyez aux aguets vous croiserez sûrement ici ou là, un

Nous pouvons donc ranger, à partir de notre analyse du corpus de travail, les types suivants d’anaphores, les exemples donnés sont des anaphores dont la source ou référent est tout ce

Mais je l'espère bien que nous en aurons du plaisir, et pour le hâter, ce plaisir-là, quoique j'aie déjà fait les avances, comme je suis la plus raisonnable, je les ferai