LA VALLEE
DE BARCELONÊTTE,
ou
LE RENDEZ-VOUS
DE DEUX ERMITES,
COMÉDIE -VAUDEVILLE EN UN ACTE,
PAR
MM. PIEULAFQY et GERSIN^
^çpresejîtée
,pour
lapremière fois
,à Pans
,sur
Lp
Théâtre du VAifDEViLLt
, le2.1Mars 180%^.
Prix
: ili^nc ^5
c.3333 3333^3333333(9
3333
3A TA RTS,
Cliez
F^GES, L1ER.AIRE DU Théâtre du Vaudeville
,etau Magasin de Pièces de Théâtre
\boulevard Saint -Martin
, N'*.29
, vis-à-vis larue de Lancry.
1808.
oc 9993 9990933 993399939093
90^^<><3999A999(9039PERSONN AG ES. Acteurs.
M. DE CATINAT,
sous lenom
depère
Ambroise. M. VeRTPRÉ.
M. LE DUC DE SAVOIE,
sous lenom
de père Hyacinthe.M. Armand.
LE BARON DE SPRING
,com-
mandant
allemand.M.
Fichet.SIMON".
•) . jM. HippoLYTE.
> vieux savoyards. ,
^
MATHTJRINEJ
3 "^Mad. Duchauwe.
GEORGETTE
, fille de Matliurin.M"«. Desmares.
CHARLES,
fils de Simon.-Mad. HERver.
PIERRE. M"^ Minette.
JOSEPH. M"«.
Betzi.Autres
Savoyards et Savoyardes;NICOLAS,
paysan.M. Carle.
Soldatsallemands et français.
La Scène se passe
eriSavoie
,à une demi-lieue de Barcelonette.
AV
I S.Tous
lesExemplaires, non
signésde
l'Editeur,seront réputés
contrefaits.'Vnla.Wc H O^G
LA
VALLEE DE BARGELONETTE
,
o u
LE RENDEZ -VOUS DE DEUX ERMITES.
Le Théâtre représente une campagne au bas d'une montagne coupée par deux chemins opposés:
D'un côté
estun bâtiment ruiné
,ayant
L'airde faire partie d'un vieux donjon. Une cheminée
est
sur
le toitde ce bâtiment. De
l'autrecôté
est lamaison rustique de Simon. Un tronc
d^arbre
setrouvé en avant» près du mur du donjon.
-
SCENE PR.EMIERE.
MATHURINE, SIMON, GEORGETTE,
NICOIjAS, paysans
etpaysannes.
(
Au
leverde
la toile lespaysans sont occupés à placer des bancs
etdes
tablessous un/euilla^e près de
lamaison de Simon
^ et lespaysannes
travaillent
à dijjérens ouvrages.
) sI
MON.
Air
:Une y
etitefillette.Préparons, sousst'acoudrette, Grandspapaset grancjsmamans^ ^ Louvinet lachansonnette,
Pourfestanos chers enïansj.
Cœur
gai, Morj^ué,Bon pain.
Bonvin.;
Eiifiu,
Poureuxqu'ici touts,"apprc^t«:
aû.v.9C St'acliei'maimaillclà,
(4)
Bientôtnot'bonheurrenaîtraj Ilreviendra,
Et descendra Lamontagna
Du
haut enbas.C.II
OE U
R.Lamontagna
Du
haut enbas.M A T
IIU R
IN
E,s"approchant de
latable.En
attendantjeme
mets ici.SIMON.
Un moment, mère Mathurine^ un moment.
MATHURINE.
Pourquoi
donc
?Ne
suis-je pas lamère
de l'accordée?^ CEORGETTE.
C'esfvrai,
ma mère,
vousêtesma mère;
mais il fautune
place pour Charles.NICOLAS.
Pour
le vin d'abord, etles parens après.SI3ION,
roulajitun
petittonneau de
vin rpi'il incisur
la table.Eh
bien : placepour
l'aînéde lafamille.Même
air.X'W
l'parentdetoutlemonde.Desi^randscommedespetits:
C'estdestajoyeusebonde
,
Quesortenttouslesamis;
A
toi,A
moi,
Buvons
,
Chantons,
Rions
,
Aimons, Trinquonsàla ronile.
Amisj(Vstaussist'anii11 j Quiiaitqn'souvfutparci,parJà»
Jodoi^ceiidoiisplusvit'(]u'aupas.
(5)
Lamontagiia
Du
linutenbas-CHOEUR.
Lamùntajina
Du
liautenbas, SIM O
IN".Allons,les petits drôles arriveront
quand
ilsvoudront;v'ià le couvert mis.
GEO RGETTE.
Dites
donc, M. Simoa,
êtes-vous bien sûrque
votrefils Ciiarlesarrivera aujourd'hui? SI
M
or-'.Ah!
pauvre Georgette, tu fais bien làune
question d'amoureuse. EsL-ce qu'iii:!!^ige encore dansla vallée?CE OR CETTE.
'Non ,
M.
Simon.SI
M G N
,
Est-ce qu'on
ramone
encore les'"lieminées à Paris ?GEORGETTE.
Non
,M.
Simon.SIMON.
Est-ce
que
ce n'estpas aujouid'iiui leJour delaSaint-Jean
?CEOKv:-i':TTE.
l'ardonuez-moi,
M.
Simon.SIMON.
Est-ce
que
nos enfans , de père eu fils , ont jamaismanqué
d'arriverce jour là VG EOR GETTE.
Non, M.
Simon.sI>i
o
N.Eh
bien! tais-toi donc, etva lerequinquer5 ils seront bientôtici.M A
TllURINE.
Ces
pauvres enfansne
trouverontpas st'annéele pays bien riche. ï-es guerres, ie^ sièges, lesImpériaux
, les Ft'unrais, lacavalerie, lecanon^ toutçàne faitpaspous- ser hi récoUo»(6) SIMON.
Hé
ben ! çA np rliireraneut-êlre pa; foujoiirs; Pt puis,snrpéj.'1'.é , il
y
a ^uie richesse que leSavoyard
ne perd jamais.GEORGETTE.
C'est vrai ai.
Air du yaudeville de Fanchon»
J'n'avons pas l'opulence
,
J'n'avonspas l'élégance Qu'on admireautrepart;
Maisj'avonslasimplesse,
L'iionneur,lesmœurs, lecœursansfard;
Etvoilàlarichesse 1
histachoeur.
Du
pauvresavovi'rd. jDu
pauvresavoy;M ATH U
RINE.
L'hiver, courantla ville,
Lesavoyardutile, Sertle tiersetlequart; DansParislaniolesse
,
Fait leverleriche sitard!
Etvoilà larichesse "ï bisenckoeur.
Du
pauvresavoyard- j SIM O
N.Quandl'étépeu prospère,
Des douxfruitsdela terre
Nousaravinoi'part
,
Desfruitsde son adresse
,
L'enfantenric'iitlevieillard;
Et voilàlarichesse
^
H,enchoeur.Du
pauvresavoyard. JE!\!jarnonbille,v'Ià lesouieil qu'est levé,cL j'onhlions ce pauvre ermite
que
j'avons trouvé hier ('garé dans la vallée.GEO
P.GETTl',.Tiens, c'est vrai; ilav:'.itl.ant piic (tii'on leréveillitila
honiie heure.
SIMON.
Bail! bah!
une
heure desomaieil de plus a'a j^inaiàf'>it peur à unmoixi,©.
(7)
G EORGETTÊ.
II n'aura peut-être pas été tropbiendans cevieux don?
jon où vous l'avezplacé.
SIMON.
Ail!
dame
!quand
on ne peut pasmieux
faire, et puis c'est lui qui l'ademandé.
J'allons le réveiller, et vous autres...Air:
Gai,
gai,mon
officier.Courezlahaut,mesbons amis, Guettezdanslabruyère
;
Quetout'lesclochesdupays Nousannoncent noslils.
GEOR.GETTE.
1» Mieuxqu'yot'meilleure cloche
,
WÊÎ' jNIoncoeur,père Simon,
Va
battre, à leurapproche^%
Lepremiercarillon.
TOUS.
Couronslahaut,etc.
SIMON,
lesarrêtanU Attendez donc
lesignalde reconnaissance4Drèsqu't'entendra,gros Pierre, If os coqschanteraux champs
, litpuisnos ânesbraire, Ceserontnosenfans-
T o u
S, e/z s^en allçntpar
lamontagne.
Couronslahaut, etc.
SCENE
II.SIMON, M. DE GATINAT.
SI
M o
isi,Jrappant à
laporte du donjon.
Ohé
! olié! pèreAmbroise
?Air.•
Ermite
, bon Ermite, M'entendez^vous,Ermite^C'estvotreseryiteur.
CATINAT, en dedans.
On
reconniiitbienviteLavoixd'unbieiilaitcur.
SI
M O
N.Peut-être,bonErirùe
,
Vousavez maloormi?
CATINAT.
On
dortsibienauj^îte.Offert parunami.
SI
M O
N.Ermite,boiaÉh-mite
,
Ouvrezilenesttemps.
CATINAT.
Est-cel'heure prescrite?
SIMON.
Oui,sortez, sortezvile,
Les moutdnssoritaux(lumps.
CATINAT,
(// sort
du donjon
,vêtu en
Erniitè.)Que
le (iel vous bénisse,M. Simon,
vous m'avez renduun
servicedontjedésirebien pouvoirin'acquitter.SIMON.
Allonsdonc, neparlons pas de ça;
mais
parquel diable de hasardvous étiez-vous ainsiperdu auprès denotre ha- meati,elqu*aviez-vous àdireà cetteii>ared'où j'ai faillivous repêcher?
CATINAT.
Oh
! ilserait troplongdevous'raconter...SIMON.
Ecoutezdonc, ce
que
jevousdemande
là, ce n'estpas<|ue jesois curieux au moins.
CATINAT.
Vousm*avez
bienprouvé
hierque
vous ne l'étiezpas.SIMON.
C'était
mon
devoir.(9)
Air : Ji^ ne
veux
pas iju^Onme
prenne.Sans guide, erranttlansnos plaines
,
Vousn'.'^aviezquedevenir.
Devais-jeenquestions vaines Fertileletempsd'vous servir?
L'homme quelesortattli"e
,
N'abesoinquede bienfaits;
Souftre-t-il,moije l'oblige, Etjel'interroge après...
D'où
venez-vous?où allez-vous?C A TI N AT.
Je compte, comme
je vous l'ai dit, passer lamatinée
dans cehameau.
J'y aidonné
rendez -vous àun
ermite demon
observance , pourcouférer avecJui sur quelc|ues pointsreligieux.S I
M O
N.En
cecasvous pourrezêtrede la noceque
j'allons faire aujourd'hui, et boireun
coup avecnous?
C
A T
IN A
T.Volontiers.
Pensez-
vousque
nousserons tranquilles .dans ce bâtiment où vousni*avez logé?SIIVT
O
N. -Vous y
serezcomme
des princes. C'estun
vieux donjonabandonné,
donton
se sert quelquefois en manière de corps-de-gardej mais çà n'arriveque
dans les grands dangers.C
A T
IN A
T.A
propos de corps- de-j;;arde, savez-vous si l'on en trouvebeaucoup
sur laroute de Turin ici?SIMON.
Oh
!çà, vantez-vousen.Depuis que
cediabledeprinceEugène
a découvertqueM.
de Gatiuat, legénéral fran- çais qui assiège Pigu^roles, avait le projet de détacher norreûv\c du partidesAllemands
, etde le rapatrieravec laFrance,'ilnenous lesrefuse paslescorps-de-garde.c
A T
IN A
T.'
Ah
!ah
îSIMON.
,Vous
ne savezdonc
rien , vous autres! ^Iaîs çà nem'éiiume
pas; ces nouvelles là n'emplissent pas votre a
(
TO)
besace.
—
IIy
a rlc'ià en , aux environsde Turin ,deux
entrevues de in.Tnc|iiées enireM.
de Catinat et le duc de Savoiej et c'est biendommage.
CATINAT.
Pourquoi
donc ?SI
M O
N.Tatîguél pourquoi donc ? Parce
que
stepaix là auraitramené
un peu d'jieibe dansnoschamps,
et debonheur
dans nos familles.Quand
deuxgrands sedonnent
lamaia
les petitsselabaillent itou,etvac[uidanse.
CATINAT.
Eh
bien,M. Simon,
j'aibien peurque
vousne
dansiez pasde sitôt.SIMON,
Etqu'est-ce
quinous
enempêchera?
CATINAT.
Le
clieffie l'armée Impérialey
voit de loin.Ce
n'est pasunhomme
ordinaire.SI
M O
N.Prou...
CATINAT.
Mon
ami.Air
du yaitdeville desAmans
sansamour.
Connaissezmieuxlej^randEnj^ène, Habileauxconseils, aucombat.
Il estson meilleurcapitaine, Ilest son plus vaillant soldat.
Moilcstcau seindelavictoire
,
Quels grandsnoms.--ciaientplus chéris!
S'ileût.sujoindre à tantdei>loire,
L'honneurdeservirsonpays!
SIMON,
Tout
ça estbeletbon
; maisM.
de Catinat...CATINAT.
Oh! M.
deCatinat...V
SIMON,
•
Non!
il estmanrbot
peut-ét'» ?lui qui a plus d'esprit« luitout seulque nous n'enaurons jamaisànous deux.
( IT ) C A
T
IX
\T.Cest
pnssîWe; mais à vous euteadre on diraitque
vousle connaissez.
SI>r
O
IV.Moi
? pnq pliKqn^ vous! de fisnres'entend;mais
pouc lecœur,
j*ons Jà Je s^s nouvelles.C A
T
IN A
T.Comment
donc?S
ni ON,
luimontrant une
petitehourse.
Savez-vouscequ'il
y
a iâ dedans? CA T
IN A
T.Non.
SIMON.
Eh
bien ,moi
iele sais;il y ala dedansM.
de Cn'inat.Coniiais«ez-voiissla
monnnie
?ce sont quafrebeaux
lonisquece
bravehomme
ilabaillé'* , il yaprèsdesixans,àun
petit savoya-d qui était bien
malade;
rej^ardez les bien ,jene vous donneraispasça
pour
tout le revenu de votrt>couvent.
C A
TINA
T.Et
vousant-iezraison; mais dansquelle circonstancelui a-t-ildonné
?,..SIMON.
El\! tatiguéunsoird'hiver,dansParis,àla portedesoa hôtel.
Je
vaisvous conterçà.Air :
Fnnchon
vapar
laville.Sanspain,etd'manilnnt grâce, Lepauvreenfant transi
,
Se mourraitsurlaglace
Et samarmotteaussi.
Monseigneurvient,soudains'approclio
Du
panvrepetit;Illi'ibaillitst'argent enpoche
,
Etl'enfantlui«lit:
Quedanslecielunsortprospère Nousfasseàl'cnvi
,
Tousretrouver,vous,moi,
mon
-pèro Exlamarmotteenvi.( 12 )
CATI N A
T.M.
de C.itinat n'a fait là c(ne ceque
j'aurais fait à sa place;niaisaujourd'huiiln'enestpasmoins
votreennemi.S I1)1
O N
.
Taisez-vous
donc,
lesbraves genscomme
lui,ne
sontles
ennemis
de personne.Il tuelemonde,
c'estvrai': mais après, quelles politessesilfait à ceuxqui restent! N'est- ce pas lui quinous
a sauvés dixfois danscesvallées de la fureur du soldat, du pillage et de l'incendie? Après sa victoiredela Marsailfe, n'est-ce paslui qui as répiré, à sesfrais, tous lesdommages
quelecombat
avait causé?Eh
jarnigoi!que
l'onm'en
baille desennemis comme
çà,etvous verrezsijeneles recevrai,pas
mieux
quetef^rand baron allemandquicommande
ici le foitdeEarcelonette;ilse dit notre
ami,
et il ne faitque
nous gruger, ni plus nimoins que
trente collecteurs à la lois.Air:
Tenez moi
,je suisun bonhomme.
Sousprétextede
me
défendre,
Mou
amineme
laisserien:Mon
ennemi vient mesurprendre;Ilm'attaqueetnierendmonIjien,
,
Moi, quin'aipas d'autre ressource.
Jeluiprendslamainet lui dis:
(
Il prend
lamain de M. de Catinat
,et lasecoue
Jorteinent,)
L'ennemiqui
me
rendma
bourse, Estlemeilleurdemesamis.(
On entend dans
le lointainun
carillonde
vil-lage. )
Chut
IN'entendez-vons
pas ce que c'estque
ça?CATINAT.
Non.
SIMON.
Ce
sont nosfraloupias.On voitbienque vous
n'êtesqu'un révérendpère.CATINAT.
En
cecasje vouslaisseâ vosoccupations. {Ba';. )Tout
cebruitcess«-rapeut-être bientôt...(Haut. )Si quelqu'un.
me demande.
( i3 ) s I
M O
N.Oui
, oui,jevous
avertironsquand
ilfaudra boircr(
Catinat entre dans
Le donjoii.)S C K N E III.
SIMON, GEORGETTE, MATHURINE
,
PAYSANS, NICOLAS.
GEORGE TTE,
ciccoLirant.Lesvoicî,les voici.•c'est
mol
quiles aivus
lapremière.M A T n u u
IN E
,accourant.
Non
,c'est moi.GEORGETTE.
C'est
moi,
c'estmoi,
c'estmoi.(
Le
carilloncontinue.
)s I
M o
N.Eli!
morgue
, silence! laissez-moidonc
écouter cettemusique
!CEOR GETTE.
Air
:Du
carillon.^Aux
rigodons,
Qu'ilsdansaientdans lapoussière.
MATH URINE.
A
leuis cliansons.GEO
R.GETTE, M AT
IIURINE.
Moi,j'aiditv'I.'inosgnr<,ons.
NICOLAS.
Maisdèsqu'i'onsvVu Un'grand'taldcU' parderrière
;
J'onsdit:c'est vii;
V'JàCharlesqu'est levenii.
T
O US.DouxCaiillon!
Heureuxjoui"! monxntprospère!
Douxcarillon!
Voicil'bonheur duvallon.
( 14 )
S C E N E
IV.
Les mêmes
,CHARLES
,savoyards
etsavoyardes
I ifjpar Unit
triangles^tambourins
,marmottes
,lan-
| h^^ternes magiques
, etc.CHOEUR, sur
lehaut de
lamontagne.
Air :
Gni
Coco, deM.
Ducrai, JerevenonstleFrance,Oh
!quelle jouissance!Apiessilongue absence
De
revoirlehameauILecœurtout à ladanse, Jerevenons deFrance Avecnotreinnocence, Cequ'estl>ienplusnouveau.
Iciplusdesoûlfrance
,
Jer.ipporlonsde France Lagaité,l'abondance, (his.)
Gai,coco
,
Voilà larécompense Despeinesdu marmot,(bis.)
Ho
,ho,ho.(l.^ous les petits
sas'ojards
etsavoyardes
,en dan- sant à leur manière
, s^avancent sur
ledevant de
lascène
, et se jettentdans
lesbras de
leursparens.
)SIMON, embrassant son
fds-,Mon
pauvre Charles.cII
A R LES.
Mon
père!ma
chèreGeorgelte!1^
LESPÈrES ET MERES.
i (Embrassant
sesenfans.
)Kos
chers enfans.%
(i5
)CHARLES.
Allons,
camarades
, le bissacà terre etaudevoir.^ Tous
les petitssavoyards mettent à
terreleur bissac
,et
en
tirentdesfichus
,des
petitesbourses^des
colliers, etc.quils donnent à leur mère pen- dant
le couplet.)
Air:
Escouta
d'Jeanette.Tiens,voicimonpore.
Voiciles profits
De
tonfils; »Ils t'plairoutj'espère
j
Ilssonbien acquis.
i-ESENFANS, à leur mère.
Voicilesmiens
,
Ilssontlestiens,
Ma
bonnemère.CHARLES.
Nosbiens,noscœurs,prenezlestous»
Ils sont à vous.
LES ENFANS.
Famillechérie, Sinous vivonstous, C'estpour vous:
Est-ildanslavie Desplaisirsplusdoux!
LES PARE]>fS.
Famillechérie
,
Sil'onvitchez nous.
C'estparvuus, Est-ildans lavie Sesplaisirs plusdoux ?
LES
EN
FA
IN'S.Viventlesparens.
LES
PA RENS.
Viventles enlans.
TOUS.
Desbonnesaens.
(
i6)
CIIA
P..L
E S.Allons,
mes
arnis,c|nan(ila iialureapayé
sadelle^c'eût àVati^oiu- il payerlessiciiues.GEO
RGETTE, Moi
,jesuistouteprête.CHARLES.
Air
du Vttiidevilledes Jnnocens.Quandonarevusesparcns
,
Quandlaiiatuie estsatisl'jitei
L'amour asoutcjurdansleschamps.
Attendlesamislesamans.
CHOEUR.
Quandon a revu,etc.
J
O
SEPH.De
cepays, Quaniljepartis,
Jebaillis
mon
cœuràNîcette:FuisUn'iaùvette par dessus
,
Pourqu'airm'aimit doplusenplus
AU'
me
promitdesicuxconstans., Tantqu'airj»nr(ierajtma
fauvette, J'ons bien quelquespetitstouruiens, J'n'onsvuqu«fauvettesaux champs.C
H A R
L iî S.Bah
!bail!qu'est-cequecela prouve? CH OE U
R.Quandonarevusespareils.
Quand,ctc.
PIERRE.
. Quandje partis,
Moije plantis
Un
beaurosierpourma
Suzctte,AU'
me
promitqu'ail'm'attendrait, Tantquemonrosierfleurirait.J'allonsvoirl'effet«l'sessei'mens;
( 17 ) Maisi'onsunpeul'àmeinquiète
;
11afaitben chaudceprintemps, J'ii'onsplusvu(le fleui-sdansleschamps.
Cil
ARLES.
Encore
un
imbécille !CHOEUR.
Qumidonarevuses parens, Quandlanature estsatisfaite,
L'amour à son tourdansleschamps, Attendlesamis,lesamans.
( Ils
veulent tous
s'en aller. )SIMON
, les arrêtant.Un moment, mes
amis,un moment,
ilfautcommencer
par boire . c'estle principe de toutes les bonnes actions,A
table.(//va
versle donjon.) Allons, pèreAmbroise
, toutest prêt.CHARLES, à Simon.
Quel
est cepèreAmbroise
?SIMON,
C'est un ermite
que
j*avonshébergé cette nuit.— Oh!
un
bravehomme.
CENE V.
Les Mè.mes
,CATINAT en ermite
sortdu donjon,
SIMON,
à-Catinat.
Vous
allezvous mettreàtableàcôtédemon
filsCharles.' (M. de Catinat
,Simon
,JMathurine
,Georgette
et
Charles vont
seplacer autour de
la table.Les autres savoyards s'asseyent par
terre , etse groupent sur
ledevant de
lascène. Nico-
las
leur verse à
boire.)
CATINAT,
s'asseyant.
Je
nedemande
pasmieux.
GEORGETTE.
Ni moi non
plus;3
( i8 )
CHARLES.
Ni
moi.—
(En
s'assojant ilregardeM.
de Catinni.) Ciel!
GEOR CETTE.
Qu*est-ce
que
tuasdonc?
CHARLES
^ se rejjiettantde
soti trouble.Oh
! rien du tout... (A
part.)Oh
!mon
dieu!C
A T
IN A
T.A
lasanté des enfansvertueuxqui soulagentleurspèreaJSI MON.
C'est çà,à leur santé. Qu'ilsviventcentans,
deux
cent*ans,trente cents ans.
TOUS.
A
leur santé. ( Ils hoipent. )GEORGETTE, à Charlcs.
Mais
qu'est-ceque tu asdonc
7Tu ne
bois pas à cette santé là , toi ?CHARLES
,regardant toujours V
ermite.Mais
si je bois. (A
part.) C'est bien singulier.M ATHWRINE.
Eh
bien,mon
petit Charles, toiquiasde l'esprit, dis nousdonc queuque
chose degai,queuques
gentillesses,GEORGETTE.
Oh
! bienouides gentillesses!Ilnem'en
ditpas seule-ment
àmoi
, qui enattends depuissilong-temps;
ilest d'un triste...CHARLES, affectant
la gaité.Mais non
,mademoiselle
, jenesuis pastriste*., jesuis gai, très-gaimême...
Qu'est-ce que vous voulez savoir?Des
nouvellesdeParis?eh
bieniln'apaschangé deplace.SIM ON.
Oh
! çâ c'est clair. Il n'y aque
leshommes
qui enchangent, n'est-cepas,
mon
fils?I
CHARLES.
Et
lestement encore.( 19 )
Airî
De Marianne.
Leplusfiercoup de destinée
,
Quej'ayonsjamaisvulàbas,
C'estquandpour unecheminée, Jefus app'léchezl'^rosLucas.
Commentva çà?
Couci,couça
,
Me
répond-il;maisj'onsqueuquechose entète:Dépèche-toi, Pendantc'temps,moi
,
J'vasàlabourse,essayerjenesaisquoi.
Aussitôtdit,j'monteet j'vergette
^
Lach'minée au pauvreLucas; Etquandje
me
retrouveenbas»Safortune étaitfaite.
TOUS
, riant.Ah!
ah! ah!ah! ah!
(
On entend un
hniitde tambour.
)cATiNAT,
selevant
précipitameîit.Pourquoi
ce bruit?CHARLES, V observant.
Il n'y a pas de doute.
— Debout
,camarades
!( Ils se lè^'ent tous. )
SIMON,
allant vers lamontagne.
Ah
! jarnonbille. Je parieque
c'est ce grand baron de SprÏDg.C
A T
IN A
T.Le commandant
de Barcelonette?SIMON.
Le commandant
de l'enTer. Il vient,comme
à son or- dinaire, faireici quelques levées.C
A T
IN A
T.Vous
croyez7S I
M O
N. ,Oh
! vous l'allezvoir.Un
vieux pillardallemand
»quine
connaîtque
son princeEugène
,etcequ'ily
a àprendre dans un pays,{20
)(A Varrlvée du baron
, les pelilsscaoyards
se re-tirent
au fond du
théâtre. )SCENE VI.
Les Mêmes, le BARON DE SPRING, Soldats.
LE BARON arrivant par un des
côtésde
lamoJUagne.
Alte.
— An nom
He son altessela princeEugène,
vous Kiif,Kraf
et Scbluf,emparez
vous de ce donjon ,et de tout ce que vous pourrezy
trouver.K RIF.
Ya, ya
,commandant.
( Ilentre dansledonjon^ avecdeux
camarades.)CATiN AT^ à
part.Quel
contretemps!LE BARON
,aux autres
soldats^Vous
autres ,vous allezme
suivre sur la hauteur voi- sine. ( Ils'ayance. )Quant
à vous , braves gens,iesuischarmé
de voustrouver rassemblés, pour vous faire partde.sordresqite je viensde recevoir de sonaltessela prince Eugène. II aappris que
M.
fie Câlinâtn'a pasabaudoné
le })rojetde seréuniravec le duc do Savoie, et il pen^e qu'il estpossible qu'ils se donnent un rendez-vous dans ces montagnes.
En
c©i)séc[nence,comme
je n'ail'honneur de connaîtreni l'unnil'autre, jevous ordoniiede surveil- leravecsoin tous lesV03^^geur^, et d'arrêter tous les in- dividus qui paraîtront uuipects. (^j>percevantM.
deCâ-
linai.
)Quelest cet
Ermite
?CHARLES, prend une
bouteille etun
verresur
la table.Allons , père
Ambroise
,encoreun
coup.—
Ily
a loiud'i(ià votre ermiliige.
c
A T
IN AT,
étonfié ,regarde Charles.
C'est vrai.
CH A RLES.
Mais,
pourdieu, faitesdonc
raccomiTioderlepeiii.ùr.n- tier qui couduit k votredemetne. H y
a vraiment di:quoi rebuter toutes les bonnes
âmes
de la vallée qui\ou.->^^ortentdes nrovisious.
#'
( 21 )
c
A T
IN A T
,de
mcTiie.J'y songerai.
S I
M o N
,à Charles.
Tn
le connaisdonc?
CHARLES
,bas à
Sû?î07l.Par cœur.
—
Taisez-voiis.LE
BA R o
X.Je
vousdemande
ceque
c'est qne cetermite? cIIA RLES.
Eh
pardiue! le pè'eAmbrnise
. quineleconnaît pris?Un
brave honjuio qui n'a pis plus de mêcliancetéquo
vous n'en voyez. C'est lui qui rousolc lesafïlicrés, qui man;r,e les œufs de nos poules, qui nousdonne
la plin'o,la orêle
quand
nousen avonî beso'u : qui conseille au\:femmes
d'aimer leur mari, et f[uine leurprend rien pour çàdtl ! C'e?t lui,enHn
, r^nirecommande
àDieu
tous lesSavoyards ,etaudiabletoutceuxqui nousfontdelapeine.
LE BAROIV.-
Tertef! l;i prince
Eugène
; il no croira jamais qu'un ermiteait tantde pouvoir iàhaut.CII
A R
L ES.Bah
! c'est son fort.Air : J'aivupartoutdans
mes
voj'ages, Jnge3mieuxlerÔYei'endpère,Etsurtoutsespieux travaux:
Centrelui lediablea,bçaii.fairp,, Illui taitbientunrnerledos.
Malgrésesrusesetsestrames
, IlestiRiTimo, enunseul instant
,
A
TOUS envoyerdix mille àraosEn
paradis tambourbattant.LE
BA RO
,V.C'est bon.
— Mais
pourquoinerépoiid-ilpaslui-même
?C A
T
IN A
T.Monseio;neur, cen'e<;t pas toujoursen parlant
que
l'onmontre
le plus d'esp-.ic.L E R
A
RO
N.C'est biea,
—
Jeuie lais.—
Songez vousautresque
si( 2a )
vous parvenez à prendre
M.
de Catiuat, ce sera la plus belle actionquej'auraifaitedema
vie,etcelame
poussera diablementfort auprès dela princeEugène.CII
A R
L Es.Bah
! Est-reque
lemalheur
d'autruipeutfairedu
bien à quelqu'un ?LE
BA RON.
Toujoïilt, toujours.
Vous
venez de France, et vous ne savez pas cela , petit drôle ?C
A T
IN A
T.Oui
,mes
amis,M.
lecommandant
araison.Air
:De
la ronde.DansParis,dansLondre,à
Rome
^ Toutsuitlemême
courant: Lachiited'unhabilehomme
Elèvemaintignorant.Lebûcheron dans nosplaines Produitlesmêmesdégâts, Lesarbustes sont deschênes
,
Quandleschênessont àbas.
LE
BA RON.
C'estjuste.
—
Ainsi vous répondez tousdecetermilo ClIARLES.
Oui
, tous ,tous;n'est-ce pas,mes
amis ?TOUS.
Oui
, tous,tous.LE BARON, à
ses SoldcitS.Garde
à vous !En
avant,marche
!( Il s^en
va par
la montagne. Le.*;^woyards
se raniment d'un cotépour
le voirpartir. )SCENE Y
I I.THOMAS, CHARLES, GEORGETTE,
Savoyards
,CATINAT.
CHARLES, à
part.Oh
! il faut savoir ce que c'estque
ça !—
{Haut.}A
mon
tourlecommandement
:Arme
aubras, camarades--(23)
( Tousles ènfansprennent leurtriangle,leurvielle, leur
marmotte
. etc. et se mettent en ligne,TOUS.
Les
voici.CHARLES.
Eh
bien,chacun
chez soi.— A
tantôt notre joyeuse entréeclans Barcelonette ; je vousferaiavertirpar unairdevielle,
quand
ilfaudrapartir.MAT
IIURINE
,à Charles.
C'est cela.
En
attendant tu vasme
suivrechez
le notaire.GEORGETTE.
Non
,ma mère
;en attendant,il fautqu'ilme
disetout ce qu'il a àme
dire.CHARLES.
Oui
, oui, Georgette, jetelegarde.CHARLES.
Air
:Quelachansonnette
A
tousleséchos, Descoteaux,
Annonceetlépette Voicilesmarmots.
Aux
lieuxd'notreenfance,Rentronsen cadence.
Toujoursvaquidanse, Etviventlescocos.
Ah
!ah
!ah
î (Ilssortent en dansant, et rêpettent en cJiœur,)Quela chansonnette,
A
tousles échos,etc.(24)
SCENE VIII.
SIMON, M. DE CATINAT, CHAP.LES, GEORGETTE.
s I
M O
N.Eh
hîpn! père Ambro)=;(. , '|i;'3Vfîz-vonsdonc?
vous avez l'ail- tout tristeau milipude uojtrelête.C A
T
IN A
T.Oh non;
mais jevoi;savoue
queflnns cpmoment
jesuisun
peu (lisfiaif:, l'abseRf^iie cet.Ermite
quej'attendai»ici,
commence
à in'ioquietter.CHARLES, à
part.Un
autreFrmite
?GEORGETTE, avec cuHosité.
Hein?
CHARLES,
bas.Tais-toi donc.
c
A TIN A
T.S'il s'était égaré, je perdrais, peut-être pour jamais, l'occasion deluiparier,
CHARLES.
Eh! morgue,
parlezdonc, mon
père a de bonnes jambes;il coDiiail tous les sentiersJe cesmontagnes
et d'un tour de n)<iiii, il vous nmf^ii.^ra voirehomme.
Pas vrai,mf)n père,avec toutesissprécautions. {.4son/'cre.) Ecoutezbien çà.[Haut^ Je veux
direavectousJes égardsque
l'on doit à souhabit.SIMON.
Oh!
sofstranquille, jene surs pas plus capable de lemanquer
,que
]<> ne manqueraisune
bouteillede vin vieux dansnotrecellier.Viens
avecmoi,
rriA fille.GEORGETTE, à ChciHeS.
Eh
bien, vous rebtez là, monsieur? CH A R
L ES.Mais
laisse-moi doue, j'aiaffaire.C 20 )
CÉO R G
ÈTT
E.•AfFciîresnnsmoi! esf-ce
que
cà sepeiiL? Oîi!mon
àieuîmon
(lieu,comme
ils sontcesamans quand
ils reviennent de Paris. ( v/ Câlinai. )Tenez
, nioosleur , je vous enlaisjuge.
Air du Faudeville delaJolieBlanchisseu.-îe.
C'est jiourvousqu'il
me
délaisse; Maisj'voiiscroishonnêteet bi)n>QuelqiJe motifquilepresse Eclairezdoncsa raison.
Pour uugardon qu'a rcœtir tendre, Quiveutêtre
mon
époux,D'grarefaite-sluicomprendre Quejevauxbienmieux quevous.
CATiNAT
,en
riant.Oui
, oui.GEORGETTE, à
C/iark's.Je
te revaudrai çâ, va.( Elle sort en aj-ant Vair de
menacer
Charles. )SCENE IX.
CHARLES
,M. DE CATINAT.
CATI^^\T
,prenant Charles par
le hras.Etrangeenfant; qui es-lu
donc
?CHARLES
,d'un
air gai.Tiens, est-ce
que
vousne
l'avezpasvu?Air
: Calpigi.J'siiisfilsdeSimonl'honnête
homme
, Iln'a rien, moije suis toutcomme
,Illûtlongtemps,trotant,frotant, Parrespectmoij'enfaisautant.
Quatrecentsansderamonage, Nousontillustrés d'àj^eenât^e,
Etmalgrécestitresd'honneur
,
J'n'en suispasmoinsvot'serviteur. (bis. >
(
26)
CA T
IN A
T.Tu
habites celtevallée?cIIA RLES.
Quinze
jours paran,pour
vous servir.C
A T
IN
AT.Tu
asdonc
déjàcommenré
(es voyages ?CH
A RLES.
Dam
,quand
st*argent ne vientpas, il faut bienl'aller chercher.C
A T
IN A
T.Et
tu asété à Paris ?CHARLES.
J*ons fait
mieux que
çn,l'en suis revenu.C
A T
IN
A T,cwec
ëtoîiriement.Ah
!...Tu
asun empressement
à obligerquim'étonne.CHARLES.
Et pourquoi donc?
En
fait d'çà, vautmieux
aller vît©que
pasdutout.C
A T
IN A
T.Mais
, nem'ayant
jamais vu...C
H A R
L ES.Qu'est-ce
que
cela fait ?c
A TI N AT.
Pas même
à cetermitagedonttu parlaistout à l'heure?CHARLES.
Oh
! celui-là, ouun
autre, qu'importe? cA TIN AT.
C'est
que
tumets
dans tes manières, danstessoins,un
zèle...
c
H
AR
L ES.Oh
!moi
,\e n'ymets
rien du font. J'allons à labonne
franonetie. {A
jjart. )Si je n'avais pas peur de lui faire de I. peme...CATiNAT
, <7ppc amitié.Eh
bleu, soisfranc,mou
ami.CHARLES
,emu
,à
part.Son ami!
Oh! mon
dieu!mon
dieu! jen'ytiendrai pas*CA
TTN AT.
Potirqnoî avais-tu l'airde craindre lesquestions
que
cecommandant
m'adressait?CHARLES.
-Oli dame... il
y
a tan' de moine'^ qui ne connaissentqne
leurs patenôtres et quine savent pas répondreaux
gens de guerre, v'ià tout./
C
A TIN A
T.Air
du Vaudevillede Figaro.Il estcertainquelaj:,iierre ,
Trouble unministre tlepaix:
Maïspourquoi charj^ertonpère Dallersemettreauxaguets?
CHARLES.
N'est-cedoncpaspour bienfaire Qu'icivousêtesvenu?
CATiNAT, à
part.Ciel!seraîs-jereconnu?
CHARLES,
sejettant à
ses pieds.Oui
,monseigneur. /Mon
cœtrrvousareconnu.C
A T
IN A
T.Que
dis-tu ?CHARLES.
M.
deCatinat,voyez
à vospieds lepauvre
enfant qui vous doitla vie.CATINAT, voyant revenir
lebaron de
Spring..Malheureux
î tume
trahis.CHARLES,
se levaiitprécipitamment.
Pas
sibête, monseigneur.(//5e
met à
danser autour de lui,, y Air ;Diga
d*Jeanettû,Diga d'Jeanette, Veux-tu
me
servirLarirette? Di<^ad'Jeanette C'esttoutmonplaisin.
(2S)
S C E N E X.
J.Es
MÈ.MFs
,LE BARON DE SPRIIsG.
L
E
r,ARO
IV ,à part en
entrant,fin'est j)as seul!
CHARLES, de même.
C'qu'ilfaudrafaire
,
Vous
me
rdiiezbien Lariiciic,Et moi -j'espère,
Quej'n'cn perdrai rien.
L
E R Alîo N
,avec humeur.
Que
fals-Lu là, toi ?C
H A R
L ES.Pardiiie, vousle
vovez
,je faismon
métier;jedivertis le lévérendpère.Eloignetoi.
LE EARON.
en A R LE
S.Laissez
donc
, il m'a tropLien pavé, il faut qu'il ait. le restedema
chanson.Même
air.Maisl'auv' Jeanctte,
A
c'cjuechacundit Larirette,
T'es,bienjcuDette, T'as bienpeud'esprit.
J'sarvonstoul d'méiiie, Si j'onspeud'esprit
Larireltc, Pour.ceuxqu'onaime.
C'estl'cœurquisullit.
LE BARON.
Terteif'.
Ne
t'ai-jepasdit det'en aller?CHARLES.
Eh!
ne vonsfdclicz pas,silerévérendpcrc est contcnl.(
29)
cATiNAT
,prenant
lamain de
Charles'.Oui
,mou ami
, tiès-content.CHARLES
, luibaisant
lamain avec
respect.Eh
bien! jem'en
vas.LE BARON".
Oui
, va-t-en.GEORGETTE arrivant
, etayant
l'airde chercher Charles.
Ces», bien fait , monseigneur. (Elle lui faitune rji'é"
re/tce.} {_A Charles. )
Ah!
tu viendras, peut-être ? ( Elle leprend par
le bras, et sortavec lui.)
SCENE XL
LE BARON DE SPRING
,M. DE CATIN AT
L
E BA
RO
N.Je
ïuis revenu surmes
paspour
avoirune
petite expli- cation avecvous.C
ATI N AT.
Avec moi
? (Resnrdant
de côté et d'autre. )Oh!
si le duc de Savoie allait venir en cemoment.
LE BARON.
Tout
à l'heure,quand
vousme
parliez, je
me
suisap-pcrcu qu'il _yavait sous cethabit...
C
A T
IN A T
,vivement.
Quoi donc?
•
LE BARON.
Plus d'esprit qu'iln'en faut
pour un moine,
et çàme
convient.
C
A T
IN A T
,avec impatience.
A
labonne
heure.En
quoi puis-je vous être utile?lïiUez-vous.
LE BARON.
A
fairema
fortune etlavôtre.CATIN AT.
Oh
î lamienne
n'estpasaisée àfaire.(3o) LE BARON.
Pourquoi
donc?C
A T
IN AT.
Air
îIIfaut delasantépour
deux.C'estuntortdemoncaractère
,
Quicherchelesdangerspartout.
Lafortunenepeut
me
plaire,Quequandjel'aipousséeà bout.
Jenelediraisàpersonne;
Maisvousentraînezlescœnrsfrancs.
En
jjénéralcequ'onme
donne,
Me
plaitmoinsquecequejeprends.LE BARON, à
part.D!able! c'est
un
coquin, je ne risque rien d'en faireinon
ami
(Haut
")Jiisteraent ceque j'aiàvous deman-
dern'est pas sans difficultés.
C
A T
IN A
T. ; Eli bien, voyons.L
E BA
RON.
Plus bas, donc.
Malgré
les avis du princeEupéue,
je n'espère pas renrontier ici,M.
de Catinat. Il n'estpas assezsimple pours'engager dans nosmontagnes,
ousi ily
vient, iln'y viendra pas seul.CATINAT.
Vous croyez?
LE
BA R O
iSr.Comment
si je le crois?Air
:Du
lendemain.On
connaîtsaprudence>Etsonespritavisé.
C'estde toute laFrance Leguerrierleplus ruséj
On me
vantepcuvma ttie,
/ Maissoyez sur,
mon
ami,
Quejenesuisqu'unebê'e
,
Auprèsdelui.
CATINAT.
Puisque vousle dîtes, je le crois. Alors qu*y a-t-il â faire?