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REVUE DE LA LITTÉRATURE
Troubles fonctionnels du bas appareil urinaire après mutilation sexuelle féminine : revue de la littérature
Lower urinary tracts symptoms after female genital mutilation: A review
P. Millet
a, M. Vinchant
a,
S. Sharifzadehgan
a, S. Vieillefosse
a, G. Hatem-Gantzer
b, X. Deffieux
a,∗aServicedegynécologie-obstétriqueetmédecinedelareproduction,hôpital Antoine-Béclère,AP—HP,92141Clamart,France
bLamaisondesfemmes,93205Saint-Denis,France
Rec¸ule20aoˆut2018 ;acceptéle2janvier2019 DisponiblesurInternetle22janvier2019
MOTSCLÉS Troublesdela miction; Circoncision féminine;
Incontinenceurinaire
Résumé
Introduction.—Cetarticleapourobjectifdefairelasynthèsedesdonnéesdisponiblesdans lalittératuresurlestroublesfonctionnelsdubasappareilurinaire(lowerurinairytractsymp- toms[LUTS])aprèsmutilationsexuelleféminine(MSF).
Matérielsetméthodes.—Notrerevuedelalittératureapermisd’identifier177publications, dont14ontétéincluses.
Résultats.—Encequiconcernelescomplicationsàcourtterme,laprévalencedelarétention aiguëd’urine(RAU)aprèsMSFestestiméeentre3%et12%.Encequiconcernelescomplications àlongterme,lesdonnéessontdiscordantesconcernantlesinfections urinairesàrépétition (IUR)aprèsMSFavecuneprévalenceestiméeentre9%et39%.LaprévalencedesLUTSest significativementaugmentéechezlesfemmesayantsubiuneMSF.Ilya,parexemple5,17IC95% (2,34—12,97)foisplusd’incontinenceurinairemixtechezlesfemmesayantsubiuneMSF.La prévalenceestd’autant plusélevéequelamutilation estimportante.L’évolution desLUTS aprèsreconstructionclitoridiennen’apasétéévaluée.
∗Auteurcorrespondant.Servicedegynécologie-obstétrique,hôpitalAntoine-Béclère,157,ruedelaPorte-de-Trivaux,92140Clamart, France.
Adressese-mail:ghada.hatem@ch-stdenis.fr(G.Hatem-Gantzer),xavier.deffieux@aphp.fr(X.Deffieux).
https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.01.001
1166-7087/©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
Conclusion.—Desétudessupplémentairessontnécessairespourmieuxcaractériseretévaluer laprévalencedesLUTSaprèsMSFainsiquel’intérêtetl’efficacitédesdifférentesthérapeu- tiques.
©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
KEYWORDS UrinationDisorders;
Femalecircumcision;
Urinaryincontinence
Summary
Introduction.—The purpose ofthis articleis to summarise thedata available inliterature onLowerUrinaryTractSymptoms[lowerurinarytractsymptoms(LUTS)]afterfemalegenital mutilation(MSF).
Methods.—Ourreviewidentified177publications,14ofwhichwereincludedinthearticle.
Results.—Withregardtoshort-termcomplications,theprevalenceofAcuteUrinaryRetention (RAU)afterMSFisestimatedbetween3%and12%.Withrespecttolong-termcomplications, thedata isdiscordantonrepeaturinary tractinfections (IUR)after MSFwith anestimated prevalencebetween9%and39%.TheprevalenceofLUTSissignificantlyincreasedamongwomen havingsufferedMSF.Forexample,mixedurinaryincontinenceissignificantlyhigherintheMSF groupwithOR5.17CI95%(2.34—12.97).AndthemoreimportanttheMSFis,thehigherthe LUTSprevalenceis.Medicalandsurgicaltreatmentsareempiricalandnotevaluated.
Conclusion.—Furtherstudiesareneededtobettercharacterizeandevaluatetheprevalence ofLUTSafterMSFaswellastheinterestandefficiencyofdifferenttherapeutics.
©2019ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
Lesmutilationssexuelles féminines(MSF) ouexcision sont encorelargementpratiquéesdanslemonde.Ellessontdéfi- niesparl’Organisationmondialedelasanté(OMS)comme
«toutes lesinterventionsaboutissant à une ablation par- tielleoutotaledesorganesgénitauxexternesdelafemme oudetout autre mutilation des organes génitauxféminin pratiquéeàdesfinsnonthérapeutiques»[1].L’OMSestime que100à140millionsdefemmesautotaldanslemondeont subidesmutilationssexuellesetquechaqueannée3millions defillessontsusceptiblesdesubiruneMSF.
Les MSF sont, selon l’OMS classées en 4 types: Type I (ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du capu- chon);TypeII(ablationpartielleoutotaleduclitorisetdes petites lèvres,avec ousans excision des grandeslèvres);
TypeIII(rétrécissement del’orificevaginalavecrecouvre- mentparl’ablationetl’accolementdespetiteslèvreset/ou desgrandeslèvres,avecousansexcisionduclitoris);Type IV(touteslesautresinterventionsnocivespratiquéessurles organes génitaux féminins à des fins non thérapeutiques, tellesquelaponction,lepercement,l’incision,lascarifica- tionetlacautérisation)[2].
Ilexisteunelittératureimportantesurlescomplications sexuelles,obstétricalesetpsychosocialesdetellesinterven- tions.Enrevanche,ilexistepeudedonnéessurlestroubles fonctionnels dubas appareil urinaire [lower urinary tract symptoms(LUTS)]chezcesfemmesayantsubidesMSF.
CesLUTSpeuventcorrespondreàdestroublessurvenant lorsduremplissage,delavidangedelavessieouencoreà destroublespost-mictionnels.Ilestégalementdécritdans lalittératuredescasd’infectionsurinairesàrépétitiondans
lessuitesdeMSF.Notreobjectifétaitdefaireunerevuedela littératureensynthétisantlesdonnéesdisponiblesconcer- nantlestroublesfonctionnelsdubasappareilurinaireaprès uneMSF.
Matériels et méthodes
Nousavonsconduitunerevuedelalittératureportantsur lestroubles fonctionnelsdubas appareilurinaire chezles femmesayantsubidesMSF.Nousavonseffectuécetterevue delalittératureensuivantlesrecommandationsdugroupe PRISMA(PreferredReportingItemsforSystematicReviews andMeta-Analyses)[3],diagrammedefluxdonnéenFig.1.
LabasededonnéeMedlineaétéinterrogéesurPubMed avec lesmots clés MeSH et nonMeSH suivants: urination disorders,lower urinary tract symptoms,urinary inconti- nence, urinary tract infection, urinary infection, female circumcision,femalegenitalmutilation,femalegenitalcut- ting,infibulationetdeinfibulation.Touslesarticlespubliés enlangue anglaiseoufranc¸aisesur le sujet jusqu’enjuin 2018ontétéinclusdanscetterevue.
Nousavons utilisé pour l’analysedes symptômes fonc- tionnels du bas appareil urinaire les items tirées de l’«Internationalcontinencesociety»[4]dontilexisteune traductionenlanguefranc¸aise[5].
Résultats
Notrestratégiederechercheapermisd’identifier177publi- cations.Centquaranteetunarticlesontétéexclus surla
Arcles idenfiés au travers de la recherche Medline / PubMed
(n = 177)
Sélection Inclusion Admissibilité Identification Arcles addionnels idenfiés via
d’autre source (n = 0)
Arcles séleconnés après idenficaon des doublons (n = 177)
Arcles séleconnés (n = 36)
Arcles exclus sur la base du tre et du résumé
(n = 141)
Arcles en texte integral répondant aux critères
(n = 14)
Arcles en texte intégral exclus (n = 22)
Arcles inclus dans la synthèse
(n = 14)
Figure1. Diagrammedeflux(PRISMA).
basedurésumé,leurcontenunecorrespondantpasàl’objet decetterevue delalittérature. Surles36 articlessélec- tionnés,2 ontété exclus carle texte intégraln’était pas disponibleet20ontétéexclusaprèsanalysedutexteinté- gralcar ilscomportaient des donnéesinsuffisantessur les troubles fonctionnels urinaires. Il restait donc, au total, 14 articles inclus dans l’analyse qualitative (Fig. 1). Le récapitulatif des différents articles est disponible dans le Tableau1.
Selonlesétudes,lessymptômesurinairesaprèsMSFont étéexploréssoitimmédiatementaprèslaMSF,soitàlong terme.
Larétention aiguëd’urine(RAU)estlaseule complica- tionimmédiated’ordreurinaireidentifiéedanslalittérature [6—10].Elle estdéfiniecommeuneimpossibilitécomplète d’urinerdanslessuitesimmédiatesdugestedemutilation sexuelle.LaprévalencedelaRAUoscilleentre3%et12% enfonctiondesséries(Tableau2).
Concernant lescomplicationsà longterme, unnombre important d’infections urinaires à répétition (IUR) a été décrit[6—8,11—14].Iln’yavaitpasdedonnéesdisponibles surlesdélaisentrelaMSF etlasurvenuedes IUR.Lapré- valence des IUR oscille entre9 % et39 % selon lesséries (Tableau3).Lesdonnéesontétécollectéessoitparques- tionnaire portant sur lessignes cliniques d’IUR [8,13,14], soitprouvéescliniquementetbiologiquement[6,11,12]ou encore de manière rétrospective par l’intermédiaire des dossiers cliniques dela structure hospitalière [7]. Sur les
Tableau1 Récapitulatifdesétudes(n=14).
Auteur, année
n Groupe
témoin Type d’étude
Agugua,1982 73 Non Obs.transversale Almroth,2005 254 Oui Obs.transversale Amin,2013 434 Oui Obs.transversale Arbesman,1993 11 Non Obs.transversale Aziz,1980 7505 Non Obs.transversale Berg,2014 11762 Oui Méta-analyse DeSilva,1989 1844 Oui Obs.longitudinale
(cohorte prospective) Dirie,1992 290 Non Obs.transversale ElDareer,1983 3210 Oui Obs.transversale Elnashar,2007 264 Oui Obs.transversale Knight,1999 51 Non Obs.transversale Momoh,2001 81 Non Obs.transversale Morisson,2001 1055 Oui Obs.transversale Sharfi,2013 1468 Non Obs.transversale Obs.:observationnelle.
7 études s’intéressant au sujet, seulement 3 disposaient d’ungroupetémoin.Onnoteunedifférencestatistiquement significativesurlasurvenued’IURuniquementdanslasérie deDeSilva[12],sérieprospectiveportantsur1844patientes
Tableau2 Rétentionaiguëd’urine.
Étude MSF Non-MSF
RAU n RAU n
Sharfi,2013 45(3%) 1468 NA NA
Momoh,2001 8(10%) 81 NA NA
Dirie,1992 12(4%) 290 NA NA
ElDareer,1983 84(3%) 3171 NA 39
Aziz,1980 901(12%) 7505 NA NA
RAU:rétentionaiguëd’urine;n:nombredepatientes;MSF: patientes excisées ; non-MSF: patientes non-excisées ; NA : non-applicable.
maisnecomptabilisantseulementque153casdeMSF,avec 31% d’IURdans le groupe MSFcontre 6 %dans le groupe témoindonnantunrisquerelatif(RR)à5,14IC95%(3,42;
7,65).Les2autressériesdeAlmroth[11]etElDareer[8]
nemettaientpasenévidencededifférencestatistiquement significativeentrelegroupeMSFetlegroupetémoinsurla survenued’IUR.
En ce qui concerne les LUTS, des symptômes à type d’incontinence urinaire, de douleurs à la miction, ou encoredefaiblejeturinaireontétégénéralementdécrits [15,16].HuitétudescomportaientdesdonnéessurlesLUTS en rapport avec les MSF [6,7,9,14,17—20]. Les LUTS ont été recherchés par un questionnaire spécifique détaillé dans une seule étude [17], 2 études étaient menées de manièrerétrospective[7,20]etdans5étudeslesdonnées étaient collectées à l’aide de questionnaire plus généra- liste,nondétaillé,portantsurlesdonnéessocioculturelles, lescomplicationsobstétricales,urologiques,sexuellesmais sans recherche spécifique des LUTS [6,9,14,18,19]. Les résultats sont présentés dans le Tableau 4. La série de meilleure qualité et la plus récente est celle d’Amin et al. [17]. C’est une étude observationnelle portant sur 434 patientes avec groupe témoin. Elle s’est attachée à rechercherdefac¸onpréciselaprésencedesdifférentsLUTS surlapopulationétudiéeenutilisantuneversionsimplifiédu questionnaireduscoreinternationaldessymptômesdepros- tatisme(IPSS)[21].Lapopulationétaitdiviséeen2groupes de251patientespourlegroupeMSFet191patientespour
fréquents dans le groupe MSF avec un odds ratio (OR) à 3,77 IC 95 % (1,74—9,06). Cette différence statistique- ment significative touchait tous les items des LUTS sauf l’incontinenceurinaireparurgenturieetl’incontinenceuri- naired’effort(Tableau4).
Uneanalyseensous-groupesaensuiteétéeffectuéeen fonctiondutypedeMSF(typeI,IIouIII).PourlesMSFdetype I,ilétaitmisenévidenceuntaux d’incontinenceurinaire mixtesignificativementaugmentépourlegroupeMSF.Iln’y avait,enrevanchepasdedifférenceencequiconcerneles autresitems.PourlesMSFdetypeII,laprévalencedetous les symptômes était significativement augmentée dans le groupeMSFsaufpourl’incontinenceurinaireparurgenturie.
PourlesMSFdetypeIII,laprévalencedetouslessymptômes sans exception était significativement augmentée dans le groupeMSF.
Concernant les 2 autres études comportant ungroupe témoin, Elnashar [18] a montré une prévalence de l’incontinenceurinaire(typenondétaillé)2,5foispluséle- véeetdesdouleursàlamiction2,8foisplusélevées,dans legroupe MSFquedans legroupetémoin,résultatsstatis- tiquement significatifs. Enrevanche, Morison[19] n’a pas montrédedifférencesignificativeconcernantlaprévalence del’incontinenceurinaireentrelegroupeMSFetlegroupe témoin. Les autres études présentées dans le Tableau 4 étaientobservationnellestransversalessansgroupetémoin.
Onobservaitdestauxd’incontinenceurinaireallantde6% à 20%,unjeturinaire faibledans3 %à27 %des cas,ou encoredesdouleursàlamictionprésentesdans3%à59% descas.
Discussion
Laprévalencedessymptômesurinairessembledoncaccrue chez les femmes ayant subi des MSF, même si la littéra- ture est moins poussée sur ce sujet que concernant les complicationsobstétricalesetpsychosocialesaprèsMSF.
LaprévalencedesRAUaprèsMSFrestedifficileàévaluer carelleestestimée,àl’aidedequestionnairesportantsur des procéduresayanteulieu ilya plusieursannéeseten général chezdes enfants. Ceciintroduit doncun biaisde mémorisationimportant.Encequiconcerne lesIUR,dans
Tableau3 Infectionsurinairesàrépétition.
Étude MSF Non-MSF OR[IC95%]
IUR Total IUR Total
Sharfi,2013 138(9%) 1468 NA NA NA
Almroth,2005 20(39%) 51 61(30%) 203 1,30[0,68—2,43]
Momoh,2001 31(38%) 81 NA NA NA
Knight,1999 15(29%) 51 NA NA NA
Arbesman,1993 3(27%) 11 NA NA NA
DeSilva,1989 47(31%) 153 101(6%) 1691 5,14[3,42—7,65]
ElDareer,1983 283(9%) 3171 4(10%) 39 0,87[0,31—3,38]
IUR:infectionsurinairesàrépétition;MSF:patientesexcisées;Non-MSF:patientesnon-excisées;OR:rapportdecotes;IC95%:
intervalledeconfianceà95%;NA:non-applicable.
Tableau4 Troublesfonctionnelsdubasappareilurinaire.
Étude Symptômesderemplissagevésical
Urgenturie Pollakiurie Nycturie IUE IUU IUM
Amin,2013
MSF 81(32%) 92(37%) 97(39%) 27(11%) 29(11%) 48(19%)
Non-MSF 27(14%) 49(26%) 31(16%) 12(6%) 14(7%) 8(4%)
Oddsratio(IC95%) 2,75 (1,66—4,66)
1,58 (1,02—2,45)
3,09 (1,91—5,08)
1,72 (0,81—3,83)
1,58 (0,77—3,83)
5,17
(2,34—12,97) Sharfi,2013a
MSF NA NA NA NA NA NA
Elnashar,2007b
MSF NA NA NA NA NA 39(20%)
Non-MSF NA NA NA NA NA 7(11%)
Morison,2001b
MSF NA NA NA NA NA 41(7%)
Non-MSF NA NA NA NA NA 36(8%)
Momoh,2001a,b
MSF NA NA NA NA NA 5(6%)
Arbesmann,1993a
MSF NA NA NA NA NA NA
Dirie,1992a
MSF NA NA NA NA NA NA
Agugua,1982a
MSF NA NA NA NA NA NA
Étude Symptômesdevidangevésicale Symptômespost-mictionnels
JUfaible JUhaché Mictionpar poussée abdominale
Gouttes terminales
DM Vidange
incomplète
Gouttes retardataires Amin,2013
MSF 34(13%) 59(23%) 35(14%) 48(19%) NA 57(23%) 49(19%)
Non-MSF 10(5%) 28(15%) 8(4%) 15(8%) NA 18(9%) 14(7%)
Oddsratio(IC95%) 2,44 (1,12—5,72)
1,70 (1,01—2,91)
3,54 (1,56—9,05)
2,65 (1,39—5,27)
NA 2,69
(1,49—5,05) 2,93 (1,52—9,06) Sharfi,2013a
MSF NA NA NA NA NA 41(3%) NA
Elnashar,2007
MSF NA NA NA NA 24(12%) NA NA
Non-MSF NA NA NA NA 3(5%) NA NA
Morison,2001
MSF NA NA NA NA NA NA NA
Non-MSF NA NA NA NA NA NA NA
Momoh,2001a,b
MSF NA NA NA NA 48(59%) NA NA
Arbesmann,1993a
MSF 3(27%) NA NA NA 3(27%) NA NA
Dirie,1992a
MSF 15(5%) NA NA NA 57(20%) NA NA
Agugua,1982a
MSF 2(3%) NA 5(7%) NA 2(3%) NA 12(16%)
MSF: patientesexcisées; Non-MSF:patientesnon-excisées ;IUE: Incontinenceurinaired’effort; IUU:incontinenceurinairepar urgenturie;IUM:Incontinenceurinairemixte;IC95%:intervalledeconfianceà95%;JU:jeturinaire;DM:douleursmictionnels; NA:non-applicable.
a Pasdegroupetémoin.
b Typed’incontinenceurinairenondétaillé.
tré une différencestatistiquement significative en faveur d’uneprévalencedesIURplusimportantechezlesfemmes excisées.
EncequiconcernelesLUTS,lesétudes sontpeu nom- breusesetlamajoritéd’entreellessontdefaiblepuissance (peu d’études comparatives et nombre limité de sujet).
Aucunedecesétudesnecomportaitdebilanurodynamique (BUD).Lesoutilsdiagnostiquesutilisésnesontpasdétaillés danslamajoritédesétudes. Lorsqu’ilsle sont,ilsnesont pastotalementadaptésàlasymptomatologieurinairedela femme(scoreIPSS).Toutefois,cesétudeslaissentmajoritai- rementtransparaîtreuneprévalenceaccruedesLUTSchez lesfemmesexcisées,prévalence quisembleêtrecorrélée au type deMSF et doncà l’importance des modifications anatomiquesdel’appareilgénitalféminin.
En effet ces troubles fonctionnels urinaires peuvent être expliqués par la création d’un obstacle mécanique aubonécoulement desurinesaprèslaréalisationdeMSF.
L’importancedecetobstacleestplusoumoinsgrandeselon letypedeMSF(classificationOMS).Cetobstacledistalpour- raitfavoriser aulong coursl’apparitiondeLUTSavecune modificationdescomportementsrelatifsàlamiction chez lespatientesayantsubidesMSF.
Unepriseenchargechirurgicaleavecreconstructionet restitutiond’uneanatomiefonctionnellenormalepeutêtre uneoptionthérapeutiquedansletraitementdesLUTSaprès MSF[23—26].Maislesdonnéessonttroppeunombreuses,se limitantàquelquescascliniques, pourpouvoirconclureà unréelbénéficedelachirurgiesurl’améliorationdesLUTS.
Eneffetune revuesystématique dela littératurepubliée en2017[27],portantsurlapriseenchargechirurgicalepar reconstructionpourletraitementdesLUTSchezlesfemmes ayantsubiune MSFdetypeIII,n’a paspermisdetirerde conclusionsurl’efficacitéd’unteltraitementcomptetenu dupeudedonnéesdisponiblesdanslalittérature.
Il n’y a pas non plus de données dans la littérature concernantl’efficacitédesdifférentstraitementsdesLUTS (anticholinergiques, neuromodulation) dans ce contexte particulierdesfemmesvictimesdeMSF.
Des données supplémentaires sont donc nécessaires, avec, par exemple, une meilleure caractérisation des LUTSpar l’utilisation de questionnairesetscores validés, pour approfondir les connaissances épidémiologiques. Par ailleurs,ilseraitintéressantd’explorerlesfemmesatteintes desymptômesurinairespardesbilansurodynamiquesetdes imageries fonctionnelles (uréthro-cystographie rétrograde etmictionnelle)afindemieuxcomprendrelaphysiopatho- logiedecestroubleschezlesfemmesayantsubiuneMSF.
Conclusion
LesMSFdemeurentunproblèmedesantépubliquedansde nombreuxpaysàtraverslemonde.Ellesontunretentisse- mentpsychosocial,danslaviesexuelle,lorsdelagrossesse et sur la fonction urinaire. Ces différentes complications sontplus oumoins étudiéesdans lalittérature maisilya encoretroppeudedonnéessurlestroublesurinairesaprès MSFpour pouvoirproposeruneprise encharge standardi- séedeces différents symptômes.Ilsemble,enrevanche, certain que le fait de subir une MSF augmente le risque
anatomiquessontimportantes,pluslaprévalencedesLUTS estimportante.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
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