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Géographie industrielle du Monde

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D U M Ê M E A U T E U R AUX PRESSES UNIVERSITAIRE S DE FRANCE Les pays de la Saône et du Rhône. (Coll. « L a F r a n c e »), 1941.

Géographie des Alpes. (Coll. « L a France »), 1942.

Géographie sociale d u Monde. (Coll. « Que sais-je ? »), 7e éd., 1970.

Géographie agricole du Monde. (Coll. « Que sais-je ? »), 8e éd., 1969.

Les grands marchés du Monde. (Coll. « Que sais-je ? »), 5e éd., 1968.

Géographie de l'U.R.S.S. (Coll. « Orbis »), 3 éd., 1970.

Economie de l'U.R.S.S. (Coll. « Que s a i s - j e ? »), 12e éd., 1971.

L'économie des Etats-Unis. (Coll. « Que sais-je ? »), 1 0 éd., 1970.

Géographie des Etats-Unis. (Coll. « Que sais-je ? »), 1971.

L'économie de l'Europe centrale slave et danubienne. (Coll. « Q u e sais-je ? »), 3e éd., 1968.

Géographie de la consommation. (Coll. « Que sais-je ? »), 2e éd., 1968.

Géographie de l'Europe centrale. (Coll. « Que sais-je? »), 2e éd., 1968.

Géographie de l'U.R.S.S. (Coll. « Que sais-je ? »), 3 éd., 1969.

Géographie de l'Italie. (Coll « Que sais-je ? »), 2e éd., 1973.

Les méthodes en géographie. (Coll. « Que sais-je ? »), 1970.

L'environnement. (Coll. « Que sais-je ? »), 2e éd., 1973.

Introduction à l'étude géographique de la population du Monde, I.N.E.D., cahier nO 14, 1951.

L a ville, le fait urbain à travers le Monde, 1952 (épuisé).

L a campagne, le fait r u r a l à travers le Monde, 1956 (épuisé).

Questions de géographie de la population, I.N.E.D., cahier n° 34, 1959.

Précis de géographie économique, 4e éd., 1970.

Précis de géographie urbaine, 3e éd., 1968.

Précis de géographie rurale, 2 éd., 1967.

P a n o r a m a du Monde actuel. (Coll. « Magellan »), 2e éd., 1968.

Sociologie et Géographie. (Coll. « Sup »), 2e éd., 1972.

L a France. (Coll. « Magellan »), 3e éd., 1972.

L'action humaine. (Coll. « Sup »), 1968.

Population et peuplement. (Coll. « Sup »), 2e éd., 1972.

Géographie de l'électricité. (Coll. « Sup »), 1972.

L'ère des techniques, constructions ou destructions ? (Coll. « Sup »), 1974.

Les migrations internationales. (Coll. « Sup »), 1976.

E n collaboration avec J . TRICART :

Géographie de l'Europe centrale. (Coll. « Orbis »), 1954.

E n collaboration avec J . BASTIÉ, P. RANDET :

L a région parisienne. (Coll. « F r a n c e de d e m a i n »), 2e éd., 1964.

E n collaboration avec B. KAYSER, Y. LACOSTE, R. GUGLIELMO : L a géographie active, 1964.

E n collaboration avec Cl. CHALINE e t F . ROGE :

L'Europe des marchands. (Coll. « E u r o p e de d e m a i n »), 1964.

E n collaboration avec A. BLANC e t H. SMOTKINE :

Les Etats socialistes de l'Europe centrale. (Coll. « M a g e l l a n »), 1967.

E n collaboration avec R. SEVRIN :

Belgique, Pays-Bas, Luxembourg. (Coll. « Magellan »), 1967.

CHEZ D'AUTRES ÉDITEURS L a région du Bas-Rhône, thèse, Baillière, 1935.

L a forêt de Bercé, thèse complém., Baillière, 1936.

Etudes géographiques sur le Bas-Languedoc, Peyre, 1938.

Les régions polaires. (Coll. A. Colin), 2 éd., 1950.

Le problème allemand en Tchécoslovaquie, 1919-1946. (Coll. I n s t i t u t d ' E t u d e s Slaves), Paris, Droz, 1947.

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Q U E S A I S - J E ?

Géographie industrielle du Monde

P I E R R E G E O R G E Professeur à l'Université de Paris I

Neuvième édition refondue 6 3 e mille

p u f

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ISBN 2 13 035430 0 9 édition : 3 trimestre 1979

© Presses Universitaires de France, 1947 108, Bd Saint-Germain, 75006 Paris

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INTRODUCTION

LES FONDEMENTS

D'UNE GÉOGRAPHIE INDUSTRIELLE

L'économie agricole, sous ses multiples formes, s'étend à l'ensemble du globe. La notion même de désert n'est pas absolue : il existe des civilisations agricoles du désert. L'économie industrielle est, au contraire, foncièrement discontinue, du moins quant à ses implantations matérielles, car son influence financière et sociale tend à être universelle. La mo- bilisation des sources d'énergie mécanique, qui est un des indices les plus sûrs de l'importance du déve- loppement industriel, est très inégale suivant les domaines géographiques, les quotients de disponibili- tés individuelles exprimés en kilowattheures par ha- bitant et par an variant, au sein de la seule Europe, de moins de 500 à plus de 10 000. Plus des trois quarts de l'énergie mécanique sont consommés par un tiers de la population du globe : les Européens, les Amé- ricains du Nord et les Japonais.

Encore convient-il de préciser davantage les limi- tes de l'extension des régions industrielles. Celles-ci paraîtront assez larges si l'on prend pour critérium le développement d'un genre de vie reposant sur l'appareil financier et technique de l'économie in- dustrielle, beaucoup plus étroites si on se borne à une classification mécanique des régions de produc- tion industrielle. Même dans le premier cas, on ne

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saurait attribuer aux pays effectivement transfor- més par l'industrialisation plus du quart de la super- ficie terrestre. Quant aux régions industrielles pro- ductives, elles ne constituent à la surface du globe que de petites taches éparses, situées, à quelques rares exceptions près, à l'intérieur de la zone tem- pérée de l'hémisphère Nord.

La localisation et la limitation du nombre des régions industrielles ne sont pas liées étroitement aux conditions géographiques de répartition des bases naturelles de l'industrialisation. Les progrès de la prospection minière enrichissent constamment le patrimoine de matières premières brutes, et la diffu- sion à travers le monde des gisements de matières énergétiques et de produits clefs est infiniment plus large que celle de l'industrie. D'ailleurs, s'il est apparu, au début de la période industrielle, que l'industrie ne pouvait se développer que dans la proximité immédiate des bases de produits pondéreux et en particulier des bases houillères, les progrès techni- ques tendent à libérer de plus en plus l'industrie de ces contraintes géographiques, tandis que les be- soins d'activités et de produits industriels et les soucis de rentabilité sont capables de créer des impératifs bien plus autoritaires.

L'énergie mécanique utilisée se présente sous des formes de plus en plus aisément transportables, et le déplacement des matières premières elles-mêmes s'effectue dans des conditions bien plus puissantes et bien moins coûteuses qu'au siècle dernier. Aussi, la présence d'une ressource fondamentale n'appa- raît plus comme facteur décisif et impérieux de loca- lisation ; au contraire, les intérêts établis ou à éta- blir dans un lieu donné peuvent suffire à déterminer des courants d'afflux d'énergie et de produits clefs.

Les conditions de la répartition actuelle de l'in-

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dustrie dans le monde sont essentiellement histo- riques — et, pour les implantations immédiatement contemporaines, politiques —, c'est-à-dire spécifi- quement humaines. A l'intérieur des grands domai- nes industriels déterminés par ces conditions, les facteurs naturels interfèrent avec des données de caractère humain et organique pour régler la loca- lisation précise des divers systèmes industriels.

L'industrie moderne est née de la conjonction, en Europe occidentale, du rationalisme moderne, instrument du progrès de la pensée scientifique et des découvertes techniques qui en sont la consé- quence, et de conditions financières propres à l'ap- plication de ces découvertes à la production. L'essor du grand commerce au XVII et au XVIII siècles, le mercantilisme, ont assuré l'accumulation de capi- taux bancaires, en Angleterre surtout, secondaire- ment dans les principaux carrefours continentaux, en France, en Allemagne de l'Ouest et aux Pays-Bas, en Suisse, en Autriche et en Bohême. Ces régions européennes ont constitué les divers foyers d'appli- cation des nouvelles techniques — au fur et à mesure que les conditions politiques se prêtaient à la cir- culation des capitaux et des marchandises et à la constitution d'appareils économiques forts. La ma- chine à vapeur et les constructions mécaniques à base de fonte et d'acier étant les deux premières formes majeures de la révolution technique du XIX siècle, l'emplacement des mines de houille et de fer a joué un rôle important dans le choix des implantations d'établissements industriels. Cepen- dant, les facteurs humains ont exercé aussi leur in- fluence. L'industrie a été attirée, par exemple, vers des contrées riches en main-d'œuvre artisanale pré- parée au travail industriel par un long passé d'acti- vités manufacturières, dans des régions où le déve-

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loppement commercial et une tradition de trans- formation de matières brutes avaient déjà introduit une différenciation économique par rapport à la structure agricole des pays environnants.

La centralisation administrative et politique, sou- vent confondue avec la centralisation financière de l'époque mercantiliste, celle aussi des institutions universitaires, pépinières de cadres techniques, ont placé les grandes capitales d'Etats et les métropoles régionales dans une situation privilégiée lors de la révolution industrielle.

Celle-ci, par ses caractères originaux, tend au rassemblement des activités industrielles dans des domaines géographiques étroits. L'industrie mo- derne, par rapport à l'artisanat et à l'activité manu- facturière antérieurs, se présente comme un fait concentré. La concentration est d'abord technique, le machinisme appelant au groupement des activités productives dans le cadre d'établissements plus grands que les ateliers de jadis. Elle est aussi fi- nancière. La production industrielle est devenue gé- nératrice de profits par le jeu des mécanismes du système capitaliste. En effet, si le résultat du déve- loppement industriel est l'accroissement en quantité et en variété de la production d'objets élaborés à partir de matières brutes demandées au sous-sol ou à l'agriculture, son but, dans le cadre du système économique et financier qui a présidé à la révolution industrielle, est d'augmenter constamment le capi- tal. La gestion de l'entreprise est conçue de telle sorte que, pour une productivité réelle du travail effectué, la rémunération de ce travail soit telle qu' une fois payés les matières premières, l'énergie, l'acheminement et la présentation des marchandises fabriquées, et une fois assuré l'amortissement du matériel et du capital initial, il reste à la disposition

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du conseil d'administration une marge à réemployer, génératrice à son tour de nouveaux profits par le même mécanisme. Chaque entreprise, chaque en- semble industriel dont la gestion répond à ce schéma

« fait boule de neige ». Les plus gros croissent le plus rapidement et, par la voie de la concurrence, tendent à éliminer ou à annexer les plus petits. Les profits constituent des masses quantitativement croissantes de capitaux qui furent réinvesties, au moins au dé- but, dans l'équipement industriel des premiers pays industrialisés et dans les entreprises bénéficiaires. Il en est résulté un bourgeonnement des industries au lieu même de leur naissance, tandis que, sur le plan financier, s'édifiaient les cartels ou konzerns (voca- bles allemands) ou les trusts (vocable anglo-saxon).

Le développement de l'industrie exige un équipe- ment approprié des régions industrielles en voies de communication à grande puissance, en cités d'habi- tation, pourvues des infrastructures de la vie de collectivités importantes. Cet équipement, une fois réalisé, offre des commodités pour un développe- ment ultérieur de l'industrie. La concentration géo- graphique des industries est donc un résultat des diverses formes de concentration technique, finan- cière, et de la création des milieux favorables à l'implantation industrielle, du fait de leurs antécé- dents en la matière.

Mais le mécanisme de l'économie industrielle en système capitaliste a abouti à dépasser les capacités d'absorption en produits industriels des premiers pays industrialisés, à partir du moment où la masse croissante des produits fabriqués a dépassé, en va- leur marchande, la quantité de pouvoir d'achat dis- ponible sur chaque marché national. Deux solutions s'offraient :

— Vendre à des pays tirant leurs ressources d'éco-

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nomies agricoles et artisanales, non pourvus d'in- dustries concurrentes et possédant un pouvoir d'achat représenté par le produit de l'économie agri- cole ou par celui de ventes de matières brutes ;

— Décongestionner le marché des capitaux en créant des bases industrielles hors des pays primi- tivement équipés ou en prêtant de l'argent à des Etats étrangers pour faciliter leur équipement. Ce procédé permet d'effectuer un double allégement : par exportation de capitaux et par vente de produits et d'outillages indispensables à l'industrialisation. Il présente un danger pour un avenir plus ou moins proche : la création de nouveaux concurrents sur le marché international.

Il apparaît ainsi que, tandis que les vieux pays industriels ont surchargé leur appareil productif par rapport à la capacité d'absorption de leur marché intérieur, la géographie industrielle tend à se com- pliquer. Au début de l'industrialisation, la concen- tration géographique des industries a extériorisé la concentration technique et financière de l'économie industrielle ; le besoin d'expansion des gros orga- nismes industriels (trusts) et des Etats à surcharge industrielle crée de nouvelles conditions géogra- phiques de répartition des industries. Dans cette répartition des industries les plus jeunes, la locali- sation précise des établissements industriels subit, comme celle des premières industries, la double influence de facteurs naturels (présence de l'é- nergie et des matières premières) et de facteurs humains, depuis l'existence des marchés de vente et des bases de recrutement de la main-d'œuvre, jusqu'à la réalisation de conditions de sécurité des investissements, qui sont des conditions poli- tiques.

Le besoin d'exporter des produits et des capitaux

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n'est pas la seule cause d'étalement de l'influence de l'économie industrielle hors des foyers primitifs de la révolution industrielle. La recherche des ma- tières premières de plus en plus différenciées, en quantités accrues du fait de l'accroissement de la production industrielle et de l'épuisement des res- sources des premiers pays industriels, a eu aussi pour effet de répandre à travers le monde les intérêts, les méthodes et les effets sociaux de l'économie industrielle.

Les régions industrielles sont encore peu nom- breuses et très concentrées ; l'économie industrielle n'a profondément transformé qu'un petit nombre d'Etats, mais l'influence de la révolution indus- trielle du capitalisme, spécialement par la voie de l'impérialisme, est sensible dans tout le monde actuel.

Certes, la diffusion de l'industrie et surtout des complexes évolués d'industries, comportant indus- tries extractives, industries d'équipement et indus- tries de biens de consommation et d'usage, n'a encore atteint que peu de pays. La géographie industrielle du monde demeure dominée par les créations mas- sives du siècle dernier en face desquelles croissent, très vite il est vrai, des économies industrielles champignon dispersées.

Le monde actuel est divisé en deux secteurs radi- calement différents, celui des pays industriels où le quotient individuel de produit brut national est compris entre 10 000 et plus de 25 000 F par an, et celui des pays non industriels où il tombe entre 3 000 et moins de 500 F. Il s'est établi une sorte de synonymie entre « industriel » et « développé »,

« non industriel » et « sous-développé », encore que cette apparente synonymie cache des systèmes complexes de subordination et de contrainte plus

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tion d'isotopes, de l'aluminium à partir de la néphé- line, plus abondante dans cette région que la bauxite, des alliages légers, des produits chimiques d'élec- trochimie, etc. La région est en pleine création et s'inscrira parmi les grandes régions industrielles de l'Union dans les dix années à venir.

Les autres régions industrielles sont, soit des régions spécialisées : celle du seuil kazakh pour la production des métaux non ferreux, cuivre surtout, celle de Bakou pour la production et le raffinage du pétrole, très dépassée aujourd'hui par l'avant- pays occidental de l'Oural, celle de la Géorgie pour la production du manganèse, soit des centres d'in- térêt régional assurant la couverture des besoins de régions isolées et éloignées sur la base de l'utili- sation des ressources locales (centres industriels de l'Extrême-Orient : Khabarovsk, Komsomolsk, Vladivostok ; industries de Tachkent, de Tbilissi- Roustavi, etc.).

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CHAPITRE II

L'INDUSTRIALISATION DES RÉPUBLIQUES POPULAIRES

D'EUROPE ET D'ASIE

La création de régimes socialistes au lendemain de la deuxième guerre mondiale dans sept Etats totalisant une centaine de millions d'habitants en Europe centrale et orientale, et dans trois Etats de l'Extrême-Orient, Chine, Corée du Sud, Viêt-nam, intéressant plus de 900 millions d'habitants, s'est accompagnée d'un effort industriel sans précédent.

Au cours d'une première phase d'industrialisa- tion des Etats d'Europe centrale et orientale les plus délaissés à ce sujet au cours de la période antérieure, l'argument de l'effort a été la mise en place d'une industrie « lourde » capable de subvenir à la production des moyens de production de chaque Etat par utilisation de ses ressources na- tionales en énergie (charbon, pétrole, gaz ou lignite) et de ses minerais. Les prélèvements d'in- vestissements à long terme sur un revenu national généralement maigre ont imposé des privations très dures et provoqué, au bout de quelques années, des réactions qui ont été vives, surtout en Hongrie et en Pologne.

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Depuis 1957, une politique économique plus souple est appliquée. Chaque Etat développe avant tout les industries convenant à ses moyens, et recourt, dans le cadre du Conseil d'assistance éco- nomique mutuelle (C.A.E.M.) qui groupe les répu- bliques populaires européennes et l'Union sovié- tique, à l'aide matérielle et technique des autres Etats, mieux placés pour développer certaines pro- ductions ne pouvant être généralisées. La Pologne est devenue le grand fournisseur de charbon (130 mil- lions de tonnes). La Tchécoslovaquie et la Répu- blique démocratique allemande, et de plus en plus aussi la Pologne (ces trois Etats disposent annuelle- ment sous forme de charbon et de lignite de 360 mil- lions de tonnes de charbon et lignite converti en équivalents-charbon), font fonction de base d'équi- pement mécanique pour l'ensemble de cette partie de l'Europe. Mais les autres Etats accroissent conti- nuellement leur activité industrielle en se spécia- lisant (la Roumanie dans toutes les industries méca- niques, chimiques et parachimiques centrées sur la production et l'utilisation du pétrole et du gaz naturel). La population industrielle augmente par- tout, et, de ce fait, le surpeuplement rural des vieux pays agricoles est colmaté.

Les régions industrielles sont généralement celles où existaient, avant la guerre, une industrie ou des germes d'industrialisation. Cependant, on enregistre déjà une diffusion volontaire de l'industrie dans de nouvelles régions industrielles, soit pour tirer meilleur parti de ressources brutes, soit pour porter l'usine au-devant des excédents de population rurale.

Les principales concentrations industrielles sont celle de Silésie, qui chevauche la frontière polono- tchécoslovaque : production houillère de 200 mil-

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ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE DANS LES RÉPUBLIQUES

POPULAIRES EUROPÉENNES (Productions en millions de tonnes Pour la production du courant électrique

en milliards de kilowattheures)

( En 1938.

( En 1975.

( Pour 1938, dans les limites actuelles de la République démocratique allemande.

( En équivalents-charbon.

lions de tonnes, production d'acier de 30 millions de tonnes, servant de point d'appui à une puissante métallurgie de transformation et à de multiples industries chimiques —, et celle de Saxe-Brande- bourg-Lusace, dans le sud de la République démo- cratique allemande : 250 millions de tonnes de lignite, 2,5 millions de tonnes de charbon, 6 mil- lions de tonnes d'acier, une importante série d'in- dustries chimiques, des industries textiles. Plus diffuses sont l'industrie mécanique et l'industrie légère tchécoslovaque qui, traditionnellement, par- sème tout l'ensemble des pays tchèques.

La Slovaquie, naguère strictement rurale et

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archaïque, s'industrialise à un rythme rapide. De même, l'industrie hongroise, autrefois concentrée presque exclusivement à Budapest et dans quelques villes de la Hongrie de l'Ouest, gagne vers le sud (Dunajvaros, centre sidérurgique, Szeged, nouveau centre d'industries textiles). En Roumanie, hors des régions minières, Ploesti et Comanesti pour le pétrole, Targu Mures pour le gaz, Hunedoara, Petrosani pour le lignite, etc., les principaux cen- tres industriels sont Bucarest, Brasov, Cluj, Temi- soara et Arad. En Bulgarie, le principal foyer industriel est centré sur la capitale de Sofia et sur les ressources minières des montagnes des Rhodopes, au sud de la ville.

L'effort industriel de la Chine. — La création d'une industrie chinoise procède de plusieurs entre- prises : la restauration et l'amplification de la capacité de production des usines établies naguère par les Japonais en Mandchourie, aujourd'hui Chine du Nord-Est (région de Chenyang et d'Anchan au nord-est de Pékin), la mobilisation des diverses ressources minières (houille, métaux) dans la Chine centrale et méridionale, l'emploi des réserves de main-d'œuvre à des opérations para-industrielles couvrant les besoins les plus élémentaires de l'équi- pement rural (forges de village coulant des minerais locaux au charbon de bois ou au coke). Bien qu'ici l'instauration du socialisme ait été accompagnée avant tout d'un gigantesque effort de lutte contre la faim par le développement de la production agri- cole et la mise des terres à l'abri des calamités naturelles, la production industrielle a commencé à croître sous ses formes élémentaires (industries de base) à un rythme exceptionnellement rapide : la production de charbon, qui était en 1940 de

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25 à 30 millions de tonnes, a dépassé 400 millions de tonnes, la distribution de courant électrique est passée de moins de 3 milliards de kilowattheures à plus de 100 milliards, la production d'acier de 2 millions de tonnes dans l'ancienne Mandchourie à 30 millions, non comprise la fabrication des forges de village, etc.

Appuyée sur une industrie minière très variée, dont on ne connaît pas exactement les productions, une industrie métallurgique et mécanique diffé- renciée n'a cessé de se développer depuis vingt ans.

On fabrique du matériel industriel, du matériel de transport, du matériel électrique à Harbin, à Chen-yang, on construit des navires, des machines agricoles, des tracteurs, du matériel de chemin de fer à Liu-ta dans la Chine du Nord-Est. La région de Pékin et celle de Tsing-tao ont également de grosses usines de métallurgie différenciée et de constructions mécaniques. Changhaï est un très gros centre industriel avec des chantiers de construc- tions navales, Wou-tchang Han-keou, dans la vallée du Yang-tsé Kiang, ont des usines de machines agricoles, des chantiers de construction de bateaux fluviaux, des fabriques de matériel industriel. L'in- dustrie chimique a fait son apparition dès la fin de la guerre, et était déjà importante vers 1960 quand les statistiques ont cessé d'être publiées.

Les renseignements sont plus accessibles sur l'in- dustrie textile qui, surtout dans le secteur du travail du coton, est une des plus puissantes du monde : plus d'un million et demi de tonnes de filés. Mais l'économie chinoise reste encore une grande écono- mie agricole, occupant 240 millions de personnes au travail de la terre, tandis que les industries n'em- ploient encore qu'une cinquantaine de millions de mineurs, d'ouvriers et d'artisans. Le secteur le plus

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mystérieux et le plus impressionnant est celui de la recherche et de l'industrie atomique localisé surtout au Sin-kiang, où se trouvent les principaux gise- ments d'uranium, et dont les résultats témoignent de l'existence d'une importante infrastructure technique.

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CONCLUSION

L'étude de la répartition des industries dans le monde fait apparaître un certain nombre de contra- dictions. La première réside dans l'opposition entre une fraction du monde hautement industrialisée : Europe occidentale, Amérique du Nord, Japon, Union soviétique, et l'absence presque totale d'éco- nomie industrielle dans des régions qui groupent plus des deux tiers de la population du monde.

La seconde a pour fondement la disharmonie qui résulte de la sous-consommation de produits indus- triels par la majeure partie de l'humanité et de la surproduction de ces produits par le petit nombre d'économies industrielles. La troisième est un corol- laire de la seconde : cette surproduction exaspère en effet les concurrences entre pays industrialisés, et a pour résultat la concentration de la fonction indus- trielle au profit des plus puissantes des économies industrielles, présentement de la plus puissante, l'économie américaine.

Les monopoles industriels rencontrent deux obs- tacles : les nationalismes économiques et la construc- tion des économies socialistes. Le nationalisme éco- nomique, plus ou moins pur et plus ou moins stable, anime les efforts d'industrialisation autonome d'un nombre de plus en plus grand de pays, notamment en zone tropicale et dans l'hémisphère Sud. Il me- nace les économies industrielles traditionnelles de concurrences nouvelles, donc d'aggravation de cer- taines des contradictions citées plus haut.

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Les économies socialistes sont restées longtemps à l'écart du mouvement d'échanges, et tout s'est passé comme si toute révolution socialiste avait pour effet immédiat et définitif la réduction du marché des économies industrielles capitalistes, au point que l'on a pu opposer — de manière assez inexacte d'ailleurs — l'association technico-éco- nomique des pays socialistes européens dans le Conseil d'aide économique mutuelle (C.A.E.M.) au Marché commun européen occidental. En fait, dans la mesure même où ces pays s'industrialisent à un degré de plus en plus élevé, les besoins d'échanges s'accroissent. Les économies capitalistes vendent aujourd'hui des produits industriels et même des usines aux pays socialistes. Et ceux-ci exportent eux aussi des produits industriels et des usines dans les pays du tiers monde. De nouvelles formes de relations et de compétition s'ébauchent. Les pays industriels exportent leur technologie et du matériel d'équipement du plus haut niveau vers les pays enri- chis par la vente du pétrole, et implantent des usines d'industrie « légère » dans les pays disposant de main-d'œuvre à bon marché.

A ces considérations, devenues classiques depuis plus d'un demi-siècle, s'ajoute aujourd'hui l'inquié- tude à l'égard de la consommation accélérée de res- sources non renouvelables, qui appelle une cer- taine modération de la croissance et la recherche de technologies qui réduisent à la fois le gaspillage et les diverses formes de pollution destructrices des conditions indispensables à l'entretien de la vie à la surface de la planète (1).

(1) Pierre GEORGE, L'environnement, Paris, Presses Universi- taires de France, 3e éd., 1976, coll. « Que sais-je ? », n° 1450.

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Imprimé en France, à Vendôme Imprimerie des Presses Universitaires de France

1979 — N° 26 002

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