FLUCTUATIONS DE POPULATIONS NATURELLES
CHEZ LES GENRES CHELOSTOMA ET HERIADES
(HYMENOPTERA MEGACHILIDAE)
Natürliche Populationsschwankungen bei den Arten Chelostoma
und Heriades (Hymenoptera Megachilidae)
Maria de Lourdes MACIEL DE ALMEIDA CORREIA Laboratoire
d’Éthologie
etd’Écologie
des Insectes,LN.R.A.,
86600
Lusignan
SUMMARY
VARIATIONS OF NATURAL POPULATIONS OF THE GENUS CHELOSTOMA AND HERIADES
(HYMENOPTERA MEGACHILIDAE)
Populations
of Chelostoma and Heriades in the area ofLusignan
** wereanalysed.
Both insects do not have the same
monthly
distribution; however it seems that the distribution of each of them isdependent
upon therespective
level of their presentpopulations.
The observations on the
flight periods
of both insects lead to thefollowing
remark : in 1970-1972 a greatest number of Heriades nests was observedonly
when Chelostoma had a lownesting activity.
These observations seem to be confirmed in thefollowing
years(1973-1974), during
which the very lowpopulation
level of Chelostoma seems to have no effect upon thenesting activity
of Heriades.RÉSUMÉ
Des
populations
de Chelostoma et d’Heriades ont étéanalysées
dans larégion
deLusignan.
Les deux insectes n’ont pas la même
répartition mensuelle, cependant
dans les deux cas il semble que cetterépartition
soit conditionnée pour l’un et pour l’autre genre par le niveaurespectif
de leurspopulations
simultanémentprésentes.
* Boursière de la Fondation Calouste Gulbenkian.
* Town located in the Middle West of France.
Les observations sur les
périodes
de vols de ces deux insectes nous conduisent à remarquer que pour les années 1970-1972 c’est seulementlorsque
Chelostoma a une activité de nidification réduitequ’un
nombre maximum de nids d’Heriades est observé. Ces observations semblent se confirmer les années suivantes(1973-1974) pendant lesquelles
le niveau très bas depopulation
de Chelostoma ne semble avoir aucune influence sur l’activité de nidification d’Heriades.
INTRODUCTION
Nous présentons
iciles premiers résultats
concernantl’analyse des popu- lations de Chelostoma
etd’Heriades (le premier genre représenté par C. nigri-
cornis Nyl., le deuxième par H.
truncorumL.
etH. crenulatus Nyl.);
cesabeilles
solitaires palearctiques appartiennent à la famille des Megachilidae
etnidifient
dans les mêmes
sitesnaturels. Il
estbon de souligner qu’H. crenulatus à
ten-dance méridionale
nereprésente que le 1/4 des effectifs d’Heriades. Les deux genres
sontvoisins
et ontété longtemps considérés par les systématiciens
euro-péens
commeétant
unseul genre
=Hériades. Au
coursde
notretravail
nous
utiliserons les seuls
nomsde genre puisque
au seinde la population
d’Heriades
existentdeux espèces qu’il
estdifficile de distinguer.
Le premier genre construit
sesbouchons
et sescloisons
en terre etrécolte du pollen de Campanulacées, le deuxième édifie
sonnid
avec unesubstance résineuse
etrécolte du pollen de Composées.
Dans la région de Lusignan 1 ces deux genres
se rencontrent en assezgrande abondance. C’est pourquoi l’étude de
ces insectes apu
êtreentreprise.
Ces deux genres
ont surtoutintéressé les systématiciens
età
notreconnais-
sance
il existe peu de
travaux concernantleur biologie.
Nous
avonsobservé les fluctuations de populations de
cesdeux
genresau cours
de 5 années de 1970
à1974 dans leur milieu naturel : période de nidification, variabilité mensuelle
etannuelle.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Les sites d’observation ayant des facteurs
climatiques
semblables ont été choisis dans unrayon de 40 km autour de
Lusignan.
La méthode de
piègeage
à l’aide de nichoirs à bambous est cellequi
estemployée
par TASEI
(1972).
Les nichoirs sont accrochés à de vieux murs, vieux troncsd’arbres,
poteaux en bois etcharpentes exposées
au soleil.Des visites hebdomadaires sont effectuées à
chaque
lieud’échantillonnage
defaçon
àcontrôler les débuts de construction et les
étapes
dudéveloppement.
Les tubescomplètement remplis (nids terminés)
sontremplacés
par des tubes de bambousvides,
àchaque
visite et unevérification des bambous restant est
également
effectuée.Dans le but d’étudier le comportement des deux insectes Chelostoma et Heriades
qui
utilisent les
nichoirs,
nous avonsentrepris
uneanalyse approfondie.
L’étude porte surcinq
ans etet les comptages de nids ont été effectués entre
juin
et octobre, mois d’activité de ces abeilles 2.1. Ville située dans le Centre-Ouest de la France à 28 km de Poitiers.
2. Les données concernant les années 1970 à 1973 ont été fournies par
l’équipe
de travail de TASEI.RÉSULTATS
Données générales
surl’évolution des populations
de Chelostoma
etHeriades
au coursde cinq
annéesVariations annuelles des populations de Chelostoma
etd’ Heriades
Après
unepremière analyse des nidifications obtenues (60 nids de Che- lostoma
et166 d’Heriades)
on constateque les deux populations évoluent de
façon différente
au coursde la période étudiée. En effet, tandis que les popu- lations de Chelostoma semblent passer par
un maximum en1971 puis régresser progressivement (fig.
1A), celles d’Heriades évoluent de manière
moinsrégu-
lière
etparaissent
enaugmentation (fig. 1 B). Signalons que les nichoirs
nesont
jamais entièrement occupés par les abeilles. En général,
ce sontseulement
2 à 3 % des tubes offerts qui
sontoccupés. Dans quelques
cas unmaximum
de 23 %
est atteint.Variations mensuelles de Chelostoma
etd’Heriades : observations relatives
aux
périodes de vol
L’interprétation de la figure
2 nouspermet de conclure que les deux
espèces
sontmonovoltines. Au sein de leur habitat, elles apparaissent pendant
la
mêmepériode de l’année (tabl. 1); toutefois la période de vol d’Heriades
(Juin à Octobre)
estplus longue que celle de Chelostoma (Juin à Septembre).
La présence de Chelostoma
esttrès importante
enJuillet
etAoût, celle
d’Heriades
enAoût
etSeptembre. La population du premier
genrenidifie
enmoyenne plus précocement que celle du deuxième.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Chaque année d’expérimentation, le nombre de nids construits
parHeriades
etChelostoma augmente
entrejuin
etaoût, passe
par unmaximum
en
juillet-août
etdiminue ensuite.
Lenombre de nids construits par Heriades
est
toujours plus grand que celui de Chelostoma. La présence du premier genre
est
très importante
entreaoût
etseptembre, celle du deuxième
entrejuillet
et
août. Les conditions de nidification optimales varient probablement d’un
genre à l’autre
etle degré d’influence de chacun des facteurs climatiques fera l’objet d’une étude ultérieure (M. CoRxEta,
note nonpubliée).
Le
niveaude chacune des deux populations varie d’une année à l’autre.
Lorsqu’un des genres
estobservé
enabondance, l’autre devient de plus
enplus
rare.S’agit-il du résultat d’une action de facteurs écologiques
surles niveaux
respectifs des deux insectes ? Seules des observations complémentaires
surces
deux insectes dans
un mêmehabitat contrôlable expérimentalement
peuvent apporter
uneréponse à
cettequestion.
Reçu
pourpublication
enjanvier
1976.Eingegangen
im Januar 1976.ZUSAMMENFASSUNG
In den Jahren 1970-1974 wurden in der
Gegend
vonLusignan
1 mit Hilfe von künstlichenNistgelegenheiten
eine Anzahl von Heriades und Chelostomaeingefangen.
1. Stadt im Mittelwesten Frankreichs, 28 km von Poitiers entfernt.
Eine erste
Analyse
der erhaltenen Nestbautenergab,
dass die Stärke beiderPopulationen
von Jahr zu Jahr verschieden ist. Auch die
Verteilung
über die Monate eines Jahres ist bei beiden Insekten nicht diegleiche.
Chelostoma ist durchschnittlich früher als Heriades.Es scheint
indessen,
dass in beiden Fällen diejeweilige, gleichzeitig
vorhandene Volks- stärke dieVerteilung
beider Artenbedingt.
UnsereUntersuchungsergebnisse zeigen,
dass beiChelostoma die
Verteilung
in den verschiedenen Jahren diegleiche ist,
mit anderen Worten : weder das Datum noch derfrühzeitige Beginn
des Nestbaues wird von denGegebenheiten
einesJahres beeinflusst. Heriades weist eine von Jahr zu Jahr schwankende
Verteilung
auf. Besonders 1971begannen
die Nestbauten sehrfrüh,
zurgleichen
Zeit wie bei Chelostoma.Es wurde auch
festgestellt,
dass während der vierVersuchsjahre
die Anzahl dergebauten
Nester zwischen Juni und
August zunimmt,
imAugust
das Maximum erreicht und von da abstetig geringer
wird.Die Zahl der von Heriades
gebauten
Nester ist stetsgrösser
als die von Chelostoma. DieFlugzeit
von Heriades erstreckt sich über einenlängeren
Zeitraum als die von Chelostoma.Heriades
fliegt
zwischen Juni undOktober,
Chelostoma von Juni bisSeptember.
Der
Vergleich
der Tabellen(Abb.
1 u.2)
deutet auf das Vorhandensein verschiedener Faktorenhin,
die die Stärke derPopulationen
beider Arten beeinflussen. Erzeigt
aber aucheine relative
Verschiebung
oder das Verschwinden von Chelostoma im Verhältnis zu Heriadesauf,
sowiegemeinsame
Faktoren(gleiche Maxima).
Der Einfluss
ökologischer
oder anderer Faktoren auf diejeweilige
Stärke derPopulationen
beider Arten sollte näher untersucht werden. Nur
ergänzende Beobachtungen
beider Insekten in dergleichen, experimentell
zu kontrollierendenUmgebung
kann genauere Erkenntnissezu unseren Studien liefern.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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sur labiologie
d’Osmia coerulescens L.pollinisa-
teur de la luzerne.