LE SPECTRE POLLINIQUE DES MIELS LUXEMBOURGEOIS
Das Pollenbild luxemburgischer Honige
Anna MAURIZIO
Liebefeld-Bern (Suisse)
SUMMARY
THE POLLEN SPECTRUM OF HONEYS FROM LUXEMBURG
In the present investigation 130 Luxemburg
honeys
from the years 1945, 1947, 1954.1966 and 1967 was examined by pollen
analysis.
The Tables and Figures show the results : the distribution of thesamples
in the 12 cantons ofLuxemburg
(Table 1, Fig.1);
the numbers of differentpollen
types found in eachhoney (Table
3, Fig. 2) ; the detailedpollen
spectrum of allsamples
(Table 2) ; the frequency of occurence of thepollen
types in thehoneys (Table
4,Fig.
3) ; and the distribution of the 17 predominant pollen types and of honeydew elementsin the
samples
from different cantons and years (Table 5a, 5b, 6a,6b).
The characteristicpollen
combinations in Luxemburghoneys
are discussed, and also differences in thepollen
spectra of honeys from earlier and later years.
RÉSUMÉ
La présente communication analyse les résultats de l’examen microscopique de 130 échan-
tillons de miels luxembourgeois des années 1945, 1947, 1954, 1966 et 1967. Les résultats sont présentés dans des tableaux et des
planches.
Ils montrent la répartition de la prise d’échantil- lons dans les 12 cantons duLuxembourg (tableau
1,fig. 1),
le nombre des différentes formes depollen trouvées par miel (tableau 3, fig. 2), le spectre pollinique détaillé de tous les miels ana-
lysés (tableau 2),
lafréquence
de la présence des formes depollens
dans le spectre(tableau
4,fig. 3),
ainsi que la répartition des 17 formes depollens prédominantes
et des indicateurs de miellat dans les échantillons des divers cantons et d’années différentes(tableaux
5a, b, 6a,b).
Les combinaisons de pollen caractéristiques pour les miels
luxembourgeois
sont commentéesà la lumière de ces résultats, ainsi que les différences entre les miels des récoltes anciennes et récentes.
INTRODUCTION
L’analyse microscopique
des mielsluxembourgeois promet
d’êtrepleine
d’intérêt
quand
on considère la situationgéographique,
leclimat, l’agriculture
et l’économie forestière du pays. Cela d’autant
plus
que l’excellenteorganisation
du contrôle des miels au
Luxembourg
offre unegarantie
sûre pour desprises
d’échantillons
irréprochables
et des indications exactes sur la provenance des miels(Luxembourg,
Résolution sur lemiel, 1966).
L’analyse
devait contribuer à éclaircir lesquestions
suivantes :- De
quelles plantes
mellifèresproviennent
essentiellement les mielsluxembourgeois,
c’est-à-direquelles
sont les formespolliniques prédominantes,
et de
quelles
formes sont-ellesaccompagnées ?
- Dans
quelles proportions
le miellat entre-t-il dans les miels luxem-bourgeois ?
-
Quels types caractéristiques
de miels trouve-t-on auLuxembourg
etcomment sont-ils
répartis
dans les différentesrégions ?
- Existe-t-il des différences dans le
spectre pollinique
entre les miels derécoltes anciennes et récentes
qui peuvent indiquer
une évolution des conditions de récolte ?ÉCHANTILLONS DE MIEL, MÉTHODE D’ANALYSE ET DESCRIPTION DES RÉSULTATS
130 échantillons de miel au total ont été examinés, provenant de ruchers situés dans 72 localités, réparties dans les 12 cantons du
Luxembourg.
A peu près la moitié des échantillonsconcerne les années 1966 et 1967 (69 échantillons = 53
%)
les autres serépartissent
sur lesannées 1945, 1947 et 1954 (61 échantillons = 47
%,
voir tableau 1 etfig. 1).
Toutes les régionsdu pays ont été
prises
en considération dansl’analyse,
les échantillons provenant de tous lescantons.
Les miels ont été préparés
d’après
la méthode décrite par la Commission internationale debotanique apicole
de l’U.LS.B.,(Commission
internationale de botaniqueapicole 1962, 1970).
Pour
chaque
miel, 100 à 200grains
depollen
ainsi que les indicateurs de miellat qui lesaccompagnaient,
ont été déterminés etcomptés.
Les résultats du dénombrement ont été ensuite classés en groupes, d’après leurfréquence.
Pour lepollen,
3 groupes sont admis : lepollen
dominant(plus
de 45%
dupollen total),
lepollen d’accompagnement (16-45 %)
et lepollen
isolé(1-15 %) ;
les indicateurs de miellat sont répartis en 5 groupes,d’après
la relation entre les indicateurs de miellat(IM)
et les grains depollen
(P) : pas de miellat(IM/P
0-0,1),
peu
(0,
11-0,5), quantité
moyenne (0,51-1, 0) grande quantité (1,
01-2,0),
trèsgrande
quantité(plus
de2,0).
Les résultats de
l’analyse
sont reportés dans les tableaux etfigures
qui suivent.RÉSULTATS DE L’ANALYSE
I. -
Spectre pollinique
des mielsluxembourgeois
1. 1. - Richesse
en formes
des mielsluxembourgeois
Un
regard
sur le tableau 2 montre que lespectre pollinique
des mielsluxembourgeois
est relativement riche en formes diverses. Dans le tableau3,
fig. 2,
les miels sontplacés d’après
le nombre de formes depollen qui s’y
trouvent.
Plus de 60
%
des miels examinésappartiennent
à la classe des 11-15 formes depollen,
31%
à celle des 6-10formes,
c’est-à-dire que 95%
à peuprès
de tousles miels contiennent 6-15 formes différentes de
pollen.
La moyenne est de12,7
formes depollen
par miel. Les miels très riches en formes depollen (16-20)
ettrès pauvres
(1-5)
sont rares(en
tout 5%).
A cepoint
de vue, iln’y
a pas de différence sensible entre les cantons. Les mielsluxembourgeois
restent ainsidans le cadre de la
plupart
des mielsd’Europe
centralequi
contiennent aussien moyenne 10-15 formes de
pollen,
cequi indique
un choix de sources derécolte
plus
riche enespèces qu’en
nectar. Les miels très riches en formes depollen,
20 à30, parfois plus
de40,
se trouvent surtout dans le sud del’Europe
et dans les
régions
demontagne ;
ceux très pauvres en formes depollen (1-5)
dans les
régions
à récolte monoflorale sur unpetit
nombred’espèces
sauvagesou cultivées très
mellifères,
ou avec récolte unilatérale de miellat.1. 2. - Les
formes
depollen
dans lespectre
des mielsluxembourgeois
Dans les 130 miels
examinés,
67 formes depollen
ontpû
êtredéterminées,
en
partie jusqu’à l’espèce,
enpartie
seulementjusqu’à
laforme,
au groupe ou àla famille. On entend par « groupe » par
exemple
« trèfle blanc », un cercle de formesqui comprend,
à côté deTrifolium
repens,Trifolium hybridum
etéventuellement d’autres
espèces
de trèfles àpollen semblable ;
on entend par« forme » des formes de
pollen
d’un certaintype, qui appartiennent
à différentesespèces
ou genres de la mêmefamille,
parexemple
certaineslabiées, composées,
etc. Le tableau 4 et la
figure
3 montrent la diffusion despollens
dans les miels.Le tableau
indique
lafréquence
desespèces
depollen,
ordonnéesd’après
lesfamilles de
plantes ;
sur laplanche
les formes sont notéesd’après
lepourcentage ;
les fleursnectarifères,
les fleurs àpollen
sans nectar et lesanémophiles
sontsignalées spécialement.
Ces tableaux montrent que le groupe trèfle blancjoue
un rôle
prédominant
dans les mielsluxembourgeois.
Ce groupe se trouve dans 127 des 130 échantillons(97,7 %)
c’est-à-direqu’il
faitpartie pratiquement
detous les miels
luxembourgeois.
A côté du trèfleblanc,
il y a deuxreprésentants
de la même
famille qui
sontfréquents,
le trèfle rouge(Trifolium pratense,
54
%)
et le lotier(Lotus corniculatus,
53%).
Dans les formes depollen
fré-quentes, qu’on
retrouve dansplus
de la moitié des mielsluxembourgeois,
onpeut compter
les framboisiers(groupe Rubus, comptant
de nombreusesespèces,
dont les framboisiers et les
ronces)
les crucifères(surtout Sinapis arvensis) Salix, Myosotis (2 espèces
différentes avecpollen
de grosseurdifférente)
etles arbres fruitiers
(fruits
àpépins
et à noyaux,espèces
dePyrus
etPrunus).
Toutes ces
plantes
sont mellifères etentomophiles,
etcomptent,
àpart Myoso-
tis,
dans toutel’Europe centrale, parmi
lesplus importantes
sources de nectar.Les
espèces qui
se trouvent dans 20-40%
des miels examinés forment un deuxième groupe. Il y a làplusieurs
fleurs mellifères connues comme Taraxacumofficinale, Vicia faba,
Lotusuliginosus, Acer,
Teucrium scorodonia et Centaurea cyanus ; mais àpart
ça aussi desanémophiles
comme lesgraminées,
Rumex etPlantago
ainsi queFilipendula ulmaria,
une fleur àpollen qui
neproduit point
ou très peu de nectar. Dans ce groupe se trouve aussi une forme de
pollen qui
n’a pas
pû
être déterminéejusqu’à
maintenant etqui
est classée sous « formeinconnue 1 n. Dans un autre groupe se trouvent 14 formes de
pollen qui
sontreprésentées
dans 10-20%
desmiels, parmi lesquelles
de bonnes fleurs melli- fères comme Heracleumsphondylium,
Anthriscuscerefolium, Melilotus,
Ono-brychis, Aesculus,
Centaureajacea, Chrysanthemum leucanthemum, Cirsium,
Cornussanguinea
et Rhamnusfrangula.
Parmi les fleurs à
pollen entomophiles qui
n’ont pas de nectar, on trouvefréquemment,
à côté deFilipendula ulmaria,
desespèces
dePapaver
etSambucus ;
lepollen
de Ranunculus estremarquablement répandu.
Lesespèces
de Ranunculus
possèdent
toutefois desnectaires,
mais ne sont engénéral
pasmellifères,
alorsqu’elles
donnentbeaucoup
depollen.
Toutes les autres
formes, parmi lesquelles
des sources de nectar reconnuescomme
Tilia, Robinia,
Castaneasativa,
Callunavulgaris
et des labiées de la forme Salvia etThymus,
restent cantonnées dans moins du 10%
des échantil- lons. Il est intéressant de constaterqu’on
trouve accidentellement dans les mielsluxembourgeois
des formes depollen plutôt
rares dans les mielsd’Europe centrale,
commeImpatiens, Asparagus, Vitis, Cucurbita, Phacelia, Lythrum,
Hedera et Liriodendron. Les
grains
depollen
d’arbres et d’arbustes commeQuercus, Fraximus, Ligustrum,
Ribes et les formesdéjà citées, Salix, Rhamnus, Acer, Aesculus,
Cornussanguinea
et Sambucus sont assezfréquents.
1. 3. - Formes de
pollen prédominantes
dans les mielsluxembourgeois
La
majorité
des formes depollen
des mielsluxembourgeois
se situe auniveau des
pollens isolés,
unepetite partie
seulementreprésente
lespollens
dominants et
d’accompagnement.
Les 17 formes depollen qui prédominent quantitativement
sontgroupées
dans les tableaux 5 a etb,
et classées parcantons et années de récolte. Le tableau 5 a montre que la
proportion
des formesne
correspond
pastoujours
à leurrépartition.
Le groupe trèfle blanc
joue
un rôleprédominant,
étantreprésenté
presquepartout
et en nombre. Le trèfle blanc trouvé dans 127 miels était dans 54 cas(42 %) pollen
dominant et dans 50 cas(38 %) pollen d’accompagnement,
c’est-à-dire que cette forme est
représentée
dans le 80%
des échantillons à peuprès,
enquantités
deplus
de 15%.
Comme le trèfle blancappartient
auxformes « normalement
» représentées
dans lemiel,
onpeut
direqu’il compte
auLuxembourg
pour une desplus importantes
sources de nectar.Les
proportions
sont différentes avec les autreslégumineuses,
lescrucifères,
les
rosacées,
lesespèces
deSalix,
Teucrium et lesanémophiles.
Le trèfle rouge parexemple
se trouve dansplus
de la moitié des mielsluxembourgeois,
iln’était toutefois
pollen
dominant que dans 5 cas, etpollen d’accompagnement
dans un seul cas. Les
quatre
échantillonsqu’on peut
considérer comme miels purs de trèfle rouge sont de la récolte 1945 et étaientdésignés
comme tels parl’expéditeur.
Le cas est semblable pour les deuxespèces
deLotus, Onobrychis
etVicia faba,
lesespèces
deRubus,
les arbres fruitiers et leslabiées, qu’on
trouvetrès souvent dans le
spectre pollinique,
maisqui
forment très rarement desmiels monofloraux. Les crucifères et les Salix
pourraient jouer
un rôleplus important,
étantreprésentés
dans 20%,
resp. 12%
à peuprès
des échantillonscomme
pollen d’accompagnement,
se haussantparfois jusqu’au pollen
domi-nant. Les nombreux
pollens
dominants etd’accompagnement
deMyosotis
doivent être mis à
part,
car lesespèces
deMyosotis appartiennent
aux formessur-représentées
dans lemiel,
et ces résultats demandent une correction. Lesgrains
deFilipendula
doivent aussi êtreinterprétés
avecprudence.
On saitencore peu de choses sur la manière dont le
pollen
dePapaver
et Sambucuspénètrent
dans lemiel ;
lespollens anémophiles
sont souvent liés au miellat.II. - Indicateurs de miellat dans les miels
luxembourgeois
Une
partie
des mielsanalysés
contient des indicateurs de miellatplus
oumoins nombreux. Ceux-ci sont notés dans le tableau 2 pour les échantillons
détaillés ;
ilsfigurent,
classés par cantons, sur le tableau6a,
par années de récolte sur le tableau 6b et sur lafig.
3(partie droite)
pour lafréquence.
D’après
cestableaux,
59 échantillons(45 %)
contiennent si peu de spores dechampignons qu’ils peuvent
être classés comme purs miels de fleurs. 54 échan- tillons(41 %)
contiennent « peu » d’indicateurs de miellat etpeuvent
être définis comme miels de fleurs à faibleproportion
de miellat. Iln’y
a que 17 échantillons(13 %) qui
contiennent deplus grandes quantités
d’indicateursde
miellat,
dont 4 « engrande quantité »
et 1 « en trèsgrande quantité
». Plusde 85
%
des mielsanalysés
ne contient pas ou contient très peu demiellat,
et lesvéritables miels de forêt sont très rares.
III. -
Types
de mielscaractéristiques
auLuxembourg
On
appelle
«type
de miel » une combinaison depollens caractéristique
pour certaines
régions
etqui permet
souvent une localisation serrée de la provenance d’un miel inconnu. Lestypes
de miel résultent de l’influence des conditionsgéo-botaniques, climatiques, agricoles
et forestières d’unerégion.
Pour découvrir ces
types,
ilimporte
de ne pas se baseruniquement
sur lesformes de
pollens prédominantes, représentées
en masse, mais aussi sur lesformes
d’accompagnement
et sur les combinaisons de formescaractéristiques.
Les miels
luxembourgeois présentent
un intérêtparticulier
par laposition
dupays entre la
France,
laBelgique
etl’Allemagne,
dont lestypes
de miel sontdéjà
enpartie
connus.3. 1. - Combinaisons de
pollens caractéristiques
dans les mielsluxembourgeois
etleur
répartition.
Comme
déjà
citéplus haut,
le trèfle blanc est aupremier plan
des sourcesde nectar dans toutes les
régions
duLuxembourg
etproduit
souvent des mielsunifloraux. Cette constatation rallie le
Luxembourg
au cercle des pays del’Europe
duNord,
où la récolte sur trèfle blanc est une desplus importantes
sources de miel. Les miels de trèfle blanc sont connus en
Europe
surtout aunord de la
France,
enBelgique,
enAllemagne
duNord,
enHollande,
auDanemark,
dans les paysbaltes,
la Scandinavie et laGrande-Bretagne (M
AURIZIO
et LOUVEAUX1965).
EnBelgique,
parexemple,
le trèfle blanc estpollen
dominant dans 80%
à peuprès
des échantillonsexaminés,
au Danemarkcette
proportion dépasse
60% (H AMMER
et al.1948,
MARTENS et al.1964).
Lepollen
de trèfle blanc se trouve combiné de diverses manières avec d’autres formes depollen
dans les mielsluxembourgeois.
Les combinaisons avec descrucifères, Rubus,
Salix etMyosotis
sontparticulièrement fréquentes
auniveau des
pollens
dominants etd’accompagnement (voir
tableau5a).
Ontrouve aussi le trèfle blanc allié au
pollen
d’arbres fruitiers et des deuxespèces
de Lotus. La combinaison
Trifolium repens / Lotus uliginosus
estparticuliè-
rement
caractéristique,
parce que cette dernière forme est rare dans les mielsd’Europe centrale,
tandisqu’elle
estfréquente
dans les miels del’Allemagne
duNord,
de laBelgique
et de la Hollande. Lotusuliginosus qui
accompagnegénéralement
Callunavulgaris
dans les miels du nord del’Europe,
est parcontre
toujours
combiné avec le trèfle blanc dans les mielsluxembourgeois (M
AURIZIO 1966).
Cette observation
souligne
un autresigne caractéristique
des miels luxem-bourgeois,
le manque presque total de callune dans lespectre pollinique.
Onne trouve du
pollen
de Calluna que dans deux des 130échantillons,
avec 1%
seulement chacun. Le
Luxembourg
se rallie ainsi auxrégions françaises voisines,
où Calluna
vulgaris
ne se trouve que commepollen isolé,
tandisqu’en Allemagne
du Nord et en
Belgique
ellereprésente
uneimportante
récolte tardive etqu’elle
se trouve souvent dans le
spectre pollinique
commepollen
dominant oud’accompagnement (E VENIUS 1960,
GÉNIER1966,
MARTENS et al.1964,
M
AURIZIO
1966,
MAURIZIO et LOUVEAUX1965).
En
comparant
avec les mielsbelges,
on remarque aussi la rareté dupollen
de Castanea sativa dans les miels
luxembourgeois.
Il se trouve commepollen
isolé seulement dans 7
échantillons, qui
tousproviennent
des troisvillages
suivants, Itzig 2, Schengen 4,
Mondorf 1. EnBelgique,
lechâtaigner
est,après
le trèfle
blanc,
la forme laplus répandue
dans lespectre
et devient souventpollen
dominant oud’accompagnement (M ARTENS
et al.1964).
Vicia
faba
etFilipendula
ulmaria sont des formesd’accompagnement caractéristiques
des mielsluxembourgeois qu’on
trouve dansplus
d’un tiersdes échantillons et
qui atteignent
à l’occasion le rang depollen
dominant oud’accompagnement.
Les mielsluxembourgeois
ressemblent par là auxbelges (et
aussi auxdanois).
Centaurea cyanus,Teucrium, Onobrychis, Chamaenerion,
Melilotus et Rhamnus sontcaractéristiques
mais moinsfréquents.
Laprésence
de Teucrium scorodonia est
frappante,
parce que cette forme est relativementrare dans les miels
européens,
et n’a été trouvée en assezgrande quantité jusqu’à
maintenantqu’en Allemagne (Westphalie)
et en France(Cévennes) (M
AURIZIO
et LOUVEAUX1965,
ZANDER1937). Malgré
lafréquence
de Chamae-nerion
augustifolium
auLuxembourg,
lepollen
de cetteplante
ne se trouve que dans 14 miels. Cette constatation confirme l’observationgénérale d’après laquelle
lepollen
de Chamaenerion n’aboutit que rarement dans le nectar et lemiel,
cequi
est dû à la conformation et à labiologie
de la fleur. Lespollens
deCentaurea cyanus,
Onobrychis
et Melilotus trouvés dans ces mielspeuvent
êtreconsidérés comme très
caractéristiques.
Lepollen
de bleuet se trouve dans denombreux miels
européens
commepollen
dominant oud’accompagnement,
par
exemple
enEurope occidentale,
orientale et du Nord. Les mielsd’esparcette
sont surtout
répandus
dansl’Europe
duSud,
du Sud-Est et occidentale. LeLuxembourg
se rattache auxrégions françaises
voisines avec sespollens d’Onobrychis
assezfréquents.
Lepollen
de Melilotus est engénéral
assez raredans les miels
européens.
Des miels purs de mélilot ont étésignalés
enAllemagne,
mais ce sont des cas
isolés ;
dernièrementplusieurs
miels de mélilot ont été décrits enBelgique (L OU V E A U X
1970b,
MARTENS et al.1964,
MAURIZIO etL
OUVEAUX
1965,
ZANDER1935, 1937).
Lepollen
de mélilot trouvé dans les mielsluxembourgeois, quoique plus
rare,indique
une certaine ressemblanceavec les conditions de récolte
belges.
Les
pollens
dePolygonum bistorta, Impatiens, Lythrum
salicaria et Carexont
plutôt
unesignification
locale. Ilscorrespondent,
comme ceux dessaules, Filipendula
etRhamnus,
à une récolte sur des rives boisées et des marais.Les tableaux 2 et 5 a donnent aussi des
renseignements
sur larépartition
des formes de
pollens
dans les miels des différentesrégions
duLuxembourg.
Onpeut distinguer
deux groupes - les formes depollen qui
sontréparties plus
ou moins
régulièrement
dans les échantillons de miel de toutes lesrégions
dupays, et celles
qui
se trouvent surtout dans les échantillons de certainesrégions.
Dans le
premier
groupe, derépartition générale,
on trouve surtout le trèfle blanc. Onpeut
yajouter
aussi lescrucifères, Salix, Trifolium pratense,
les deuxespèces
deLotus,
les arbresfruitiers, Rubus, Filipendula, Myosotis
etTaraxacum.
Quelques-unes
d’entre elles se trouventconcentrées,
commepollens
dominants etd’accompagnement,
dans certaines zones du pays, parexemple
les crucifères dans le sud(cantons 1, 4, 5)
lesespèces
de Salix dans l’est(cantons 5, 6, 7)
etFilipendula
dans le centre et l’ouest(cantons 1, 2, 3, 10, 11).
Les formes du second groupe se concentrent, en tant que
pollens isolés,
dans des
régions
déterminées du pays, parexemple
Melilotus(cantons 4, 6, 11)
Chamaenerion
(cantons 10, 11, 12)
Teucrium(cantons 8, 10, 11)
Viciafaba (cantons 1, 4, 5, 10).
Onpeut
voir ici aussi lafréquence
du miellatqui
est engénéral
peurépandu,
avecquelques
condensations locales(cantons 2, 8, 12,
voir tableau 6
a).
Le
type
de miel dominant auLuxembourg peut généralement
être carac-térisé par les combinaisons de
pollens
suivantes :Trifolium
repens- crucifères- Rubus- arbres fruitiers-Trifolium pratense-
Lotus-Filipendula, accompagnés
de
Teucrium, Onobrychis, Melilotus,
Centaurea cyanus,Taraxacum, Rhamnus,
Myosotis
et une faibleproportion
d’indicateurs de miellat.3. 2. -
Comparaison
desspectres polliniques
de mielsluxembourgeois
d’annéesdifférentes.
La
comparaison
des échantillons de miels des années1966
et1967
avecceux d’années antérieures montre un certain
décalage
dans lespectre pollinique (tableaux 2,
5b, 6b).
La différence réside surtout dans un accroissement notable du trèfle blanc commepollen
dominant(31 %
contre 11%)
et une diminutiondes crucifères comme
pollens
dominants etd’accompagnement (1
et 6%
contre4 et 13
%).
Laparticipation
deTrifolium pratense, Onobrychis
et Salix est aussiun peu
plus
basse dans les échantillons récents que dans les anciens. Lafréquence
de
Filipendula
et Rubus est, par contre, restéeinchangée
aulong
des années.La
fréquence
du miellat semble être un peuplus grande
dans les récoltes 1945 et1966
(à
peuprès
21%
des échantillons avecdavantage
demiellat,
contre12,8
resp.
6,7 %).
On constate donc un envahissement récent et
général
par la récolte de trèfleblanc, qui
adéjà
été constaté dans le nord de la France(L OUVEAUX
1970 a,b).
Cette constatation est d’autantplus
intéressante que la tendance contrairerègne
enScandinavie,
c’est-à-dire que la récolte de trèfleblanc, qui prédo-
minait
généralement jusqu’à maintenant,
est en train d’êtresupplantée
par la récolte des crucifères. Il semblequ’au Luxembourg
lechangement
soit dû à la lutte intensive contre les mauvaises herbesqui
fait reculer la moutarde deschamps,
tandisqu’en Scandinavie,
l’accroissement de la récolte des crucifèresest en corrélation avec l’introduction de cultures de colza étendues. L’évolution dans les
cultures, qui
influence celle de la floremellifère,
se reflète ainsi dans lespectre pollinique
du miel.Reçu pour
publication
en juin 1971.Eingegangen
im Juni 1971.REMERCIEMENTS
Cette
analyse
a été faite àl’instigation
de M. J. Poos, Président de la Fédération des Unionsd’Apiculteurs
du Grand-Duché deLuxembourg,
qui a mis à ma disposition un grandnombre d’échantillons du contrôle du miel, et m’a fourni tous les renseignements sur leur
provenance ainsi que sur la configuration du pays. J’aimerais le remercier ici vivement pour
son aide constante. Je dois aussi des remerciements à Mme ROCHAT-PÉCLARDqui s’est chargée
de la traduction française et à Mme SCHNZ:IDEx-ScxmITZ, qui participa à l’examen microsco-
pique d’une partie des échantillons de miel et prépara les planches 2 et 3.
ZUSAMMENFASSUNG
Die
vorliegende Mitteilung
befasst sich mit dermikroskopischen Untersuchung
luxembur-gischer Honige.
Zweck derUntersuchung
war, zurAbklärung folgender Fragen beizutragen :
- Von welchen Pflanzen stammen zur
Hauptsache
dieluxemburgischen Honige,
d.h.welche Pollenformen herrschen darin vor und von welchen Formen werden sie
begleitet?
- Wieweit ist
Honigtautracht
anluxemburgischen Honigen beteiligt ?
- Welche charakteristischen
Honigtypen
kommen in Luxemburg vor und wie sind sie auf die einzelnenLandesgegenden
verteilt ?- Bestehen Unterschiede im Pollenbild zwischen Honigen aus früheren und neueren
Ernten, die auf eine
Wandlung
der Trachtverhältnisse hinweisen ?Die Untersuchung umfasst 130 Honigproben von Bienenständen in den 12 Kantonen
Luxemburgs. Die Proben stammen aus 72 Ortschaften und verteilen sich auf die Ernten der Jahre 1945, 1947, 1954, 1966 und 1967 (Tab. 1, Abb. 1).
Die Honige wurden nach der von der Internationalen Kommission für Bienenbotanik der I.U.B.S. beschriebenen Methodik verarbeitet und die darin
gefundenen
Pollenkörner undHonigtaubestandteile
bestimmt undgezählt.
Die Auszählungsresultate wurden nach derHäufigkeit
in Gruppeneingeteilt.
Für Pollenkörner in dreiGruppen :
Leit-,Begleit-und Einzelpollen;
für Honigtauelemente in 5Gruppen :
kein, wenig, ziemlich viel, viel und sehr viel.Die Ergebnisse der
Untersuchung
sind in den Tabellen 2-6 und denAbbildungen
2 und3
dargestellt.
Ergebnisse :
1. Die
luxemburgischen
Honige sind ziemlich formenreich : über 60%
enthalten 11-15 verschiedene Pollenformen, weitere 31%
6-10 Formen; der Mittelwertbeträgt
12, 7 Pollen-formen je
Honig. (Tab.
3, Abb. 2).2. Im ganzen konnten in den luxemburgischen Honigen 67 verschiedene Pollenformen bestimmt werden
(Tab.
2 und 4, Abb. 3). Unter dengefundenen
Pollenformen dominiert die Gruppe Weissklee(Trifolium
repens,Trifolium hybridum),
sie fand sich in 127 der 130Honigproben,
d. h. in 97,7%.
In mehr als der Hälfte der Proben fanden sich Pollenkörnervon : Rotklee
(Trifolium pratense),
Hornklee(Lotus corniculatus),
denGruppen
Himbeere(Rubus
idaeus, Rubusfruticosus)
und Obstbäume(Pyrus
spp., Malus spp., Prunusspp.),
Cruciferen
(darunter
vor allem Ackersenf, Sinapis arvensis), Weiden(Salix
spp.) und Ver-gissmeinnicht (Myosotis spp.).
20-40
%
der Proben enthalten Pollenkörner von : Löwenzahn(Taraxacum o!cinale),
Ackerbohne
(Viciafaba),
Sumpf-Hornklee(Lotus uliginosus),
Ahorn (Acer spp.), Kornblume(Centaurea
cyanus) und Gamander(Teucrium scorodonia),
sowie von Mädesüss(Filipendula
ulmaria) und von Windblütlern wie Gräser (Gramineae), Wegerich(Plantago spp.)
und Ampfer(Rumex spp.)
und einer bisher nicht identifizierten, als « Unbekannte Form 1 » bezeichneten Form. Alleübrigen
Pollenformen blieben auf weniger als 20%
der Proben beschränkt.3. Unter den
gefundenan
Pollenformen treten 17 mengenmässig, d. h. auf der Stufe des Leit-oderBegleitpollens,
hervor. Eine dominierende Rolle spielt darunter dieGruppe
Tri-folium
repens, die in 42%
der Befunde alsLeitpollen
und in weiteren 40%
alsBegleitpollen
auftritt. Weniger
häufig
fanden sich die übrigen Leguminosen, die Cruciferen, Rosaceen, Salix-Arten und Teucrium scorodonia auf der Stufe des Leit-oderBegleitpollens
(Tab.5a).
4.
Honigtaubestandteile
fanden sich in zahlreichenluxemburgischen Honigen,
in derRegel
blieb aber ihr Anteilgering (Tab. 6a).
45%
der Proben enthielten sowenig Pilzsporen,
dass sie als reine
Blütenhonige angesprochen
werden können; in weiteren 41%
der Probenblieb der
Honigtauanteil
sehrniedrig.
Nur 17 Proben(13 %)
wiesen grössereMengen
vonHonigtauelementen
auf, davon 4 Proben « viel » und eine « sehr viel ». EigentlicheWaldhonige
waren demnach unter den untersuchten Proben selten.
5. Auf Grund der
Untersuchung
lassen sichgewisse
fürLuxemburg
charakteristische Pollenkombinationen(Honigtypen)
feststellen.In allen
Gegenden Luxemburgs
steht Weissklee alsTrachtquelle
imVordergrund
undliefert oft
einseitige Sortenhonige.
Damit schliesst sichLuxemburg
dem Kreis der nordeuro-päischen
Länder, mit vorherrschender Weisskleetracht an.Weisskleepollen
tritt in denluxemburgischen Honigen
besondershäufig
in Kombination mit Cruciferen, Rubus, Salix undMyosotis
auf. Häufig ist auch die Kombination von Weisskleemit Obstpollen, den beiden Lotus-Arten, Vicia faba und
Filipendula
ulmaria. Als charakte- ristisch kann die Verbindung Trifolium repens-Lotusuliginosus
gelten, weil letztere Form bisher nur innordeuropäischen
Honigen und hier meist in Kombination mit Calluna vulgaris gefunden wurde. Charakteristisch dürfte auch das seltene Vorkommen des Pollens von Callunavulgaris
und Castanea sativa inluxemburgischen Honigen
sein, wodurch sie sich vonbelgischen
Honigen unterscheiden.Unter den weniger verbreiteten Pollenarten können Centaurea cyanus, Onobrychis vicü-
folia,
Rhamnus spp. und Chamaenerionangustifolium,
besonders aber Melilotus spp. undTeucrium scorodonia als typisch für
luxemburgische Honige
betrachtet werden.Der
allgemeine
inLuxemburg
verbreitete Honigtypus kann mitfolgender
Pollenkom-bination umschrieben werden : Trifolium
repens-Cruciferen-Rubus-Obstbäume-Trifolium
pratense-Lotus corniculatus-Lotusuliginosus-Filipendula,
in Begleitung von Teucrium scorodo- nia, Melilotus spp.,Onobrychis
vicüfolia, Centaurea cyanus, Taraxacum officinale, Rhamnusspp. und Myosotis spp. und einem schwachen Anteil von
Honigtauelementen.
Dieserallgemein
verbreitete
Honigtypus
bildet, durch Konzentrationen einzelner Formen, in gewissen Gegenden des Landes charakteristische Nuancen.6. Die Honige aus den Jahren 1966 und 1967 zeigen, im
Vergleich
zu denen aus früheren Jahren, gewisse Unterschiede desPollenspektrums.
Der Hauptunterschied beruht auf einer deutlichen Zunahme der Weisskleebefunde auf der Stufe des Leit-und Begleitpollens, beigleichzeitigem
Rückgang der Cruciferenbefunde auf diesen Stufen (Tab. 2,5b).
Diese, auchin Nordfrankreich beobachtete
Erscheinung
dürfte mit derneuerdings
intensivierten Unkraut-bekämpfung zusammenhängen,
durch welche die Cruciferenbestände (vor allemAckersenf) zurückgedrängt
und die Bienen zu einerUmstellung
auf Weisskleetracht veranlasst wurden.Bei den
Honigtaubefunden
sind im Verlaufe der Jahre keine deutlichen Unterschiede festzu- stellen (Tab. 6b).RÉFÉRENCES
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Adresse de l’auteur : Dr. A. Maurizio,