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ARTICLE ORIGINAL

Fertilité après curiethérapie par implants

permanents d’Iode 125 pour cancer localisé de la prostate

Fertility after prostate brachytherapy with Iode 125 permanent implants for localized prostate cancer

B. Delaunay

a

, M. Delannes

c

, J.-M. Bachaud

c

, M. Bouaziz

a

, A. Salloum

a

, M. Thoulouzan

a

, M. Soulié

a

, P. Plante

a,b

, E. Huyghe

a,∗,b

aDépartementd’urologieetd’andrologie,CHURangueil,1,avenueJ.-Poulhes,TSA50032, 31059Toulousecedex9,France

bEA3694,départementd’urologieetd’andrologie,universitéPaulSabatier,CHUPaulede Viguier,330,avenuedeGrande-Bretagne,TSA40031,31059Toulousecedex9,France

cInstitutClaudiusRégaud,20—24,rueduPontSt-Pierre,31052Toulousecedex3,France

Rec¸ule7avril2011;acceptéle8juin2011 DisponiblesurInternetle19juillet2011

MOTSCLÉS Curiethérapie; Prostate; Fertilité

Résumé

Objectifs.—Lapréservation dela fertilitédel’homme d’âgemoyenest uneproblématique quiconnaîtunintérêtcroissant.Lecancerdelaprostateestlesecondcancerchezl’homme etestdiagnostiquéplustôtqu’auparavant.Lacuriethérapieestuntraitementducancerde laprostatequiconservel’éjaculation.Notreobjectifétaitd’étudierlafertilitédeshommes traitésparcuriethérapiedelaprostatedansunbutd’améliorationdel’informationaupatient.

Patientsetméthodes.—Sur une série de 122hommes traités dans notre institution entre 2000et2006parcuriethérapie(implantspermanents d’Iode125)pouruncancerlocaliséde laprostate,ayantmoinsde65ansaumomentdudiagnostic(43—65),quatrepatientsontmani- festéspontanémentleurintérêtpourlapréservationd’unefertilitéetonteuuneévaluation andrologique.

Résultats.—Lesquatrepatientsétaientâgésde43,48,57et61ans,tousenactivitéprofession- nelle(dontdeuxchefsd’entreprise),leurpartenaireétaitâgéerespectivementde42,37,47et 38ans. Touslesquatreavaientunspermogrammeposttraitement(réaliséplusd’unanaprès la curiethérapie)richeenspermatozoïdes, avecuneasthénospermiemodérée,laprincipale anomalieétantunehypospermiesévère.Cesspermogrammesétaientnéanmoinscompatibles aveclasurvenued’unegrossessespontanée(survenued’unefaussecouchechezlepatient1).

Niveaudepreuve:5.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:eric.huyghe@yahoo.fr(E.Huyghe).

1166-7087/$seefrontmatter©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

doi:10.1016/j.purol.2011.06.001

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Conclusion.—Ilexisteunintérêtàdemanderauxhommesatteintsd’uncancerdelaprostate leurpositionconcernantlafertilitéafindepouvoirlesinformerdelamorbiditédesdifférents traitements,despossibilitésdepréservationdelafertilité,etdelanécessitédecontinuerune contraceptionaprèscuriethérapiesilapartenairen’estpasménopauséeetqu’ilsn’ontpasde projetd’enfant.

©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Brachytherapy;

Prostate;

Fertility

Summary

Objectives.—Preservationoffertilityinmenofmiddleageisanissuethatisexperiencinga growinginterest.Prostatecanceristhesecondmostcommoncancerinmenandisdiagnosed earlierthanbefore.Brachytherapyisatreatmentforprostatecancerthatpreservesejacula- tion.Ouraimwastostudythefertilityofmentreatedwithprostatebrachytherapyinorderto improvepatientinformation.

Patientsandmethods.—Inaseriesof270sexuallyactivemenwithlocalizedprostatecancer treatedwithbrachytherapy(permanentimplantsofIode125)attheInstituteClaudiusRegaud between2000and2006,meanage65years(43—80),fourpatients spontaneouslyexpressed theirinterestinthepreservationoffertilityandhadanandrologicalevaluation.

Results.—Fourpatientswereaged43,48,57and61years,allworking(includingtwobusiness- men),theirpartnerwasagedrespectively42,37,47and38years.Allfourhadapost-treatment semenanalysis (done overayearafter brachytherapy)richinspermatozoa,with moderate asthenospermia,themainanomalybeingseverehypospermia.Thesespermiogramswerenone- thelessconsistentwiththeoccurrenceofspontaneouspregnancy(occurrenceofmiscarriagein thepatient1).

Conclusion.—Thereisaninterestinapplyingtomen withprostatecancertheir positionon fertilityinordertoinformthemaboutthemorbidityofvarioustreatments,optionsforfertility preservation,andtheneedtocontinueacontraceptionafterbrachytherapyifthepartneris notmenopausal.

©2011ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

La question de la paternité est un sujet inconstamment abordéavecleshommesatteintsdecancerdelaprostate bien qu’il nesoit pas sans objet, du fait de la tendance actuelled’avoirdesenfantsdeplusenplustard[1,2],etdu faitdes politiques dedépistage etdediagnosticprécoce, quiamènent au diagnostic du cancer dela prostate chez deshommesplusjeunes,notammentencasderisquefami- lial.Ainsi,si lafertilité n’est pasunepréoccupation pour la majorité des patients, ne pas avoir informé le patient de l’impact des traitements sur la fertilité pourrait être reprochépardespatientsjeunesetmotivésparunepater- nité.Or, tous lestraitements ducancer de laprostate, à l’exceptionpeut-êtredelasurveillanceactive,vontaffec- terlacapacité deconcevoir, àdesdegrésdivers.Laseule optiondepréservationdelafertilitépossibleencasdepros- tatectomietotalerestelaconservationdespermepuisque lesvoiesgénitalessontinterrompues.Encasderadiothéra- pieexterne,ladose diffuséeauxtesticulespeutentraîner uneazoospermietemporaire(àpartirde0,7Gy)etdéfini- tiveau-delàde2Gy[3,4].Uneétuderécenteréaliséechez dixhommesayantuneradiothérapieexternerapportaitune dosemoyennediffuséeautesticulede49cGy(±36cGy).La dosetotaleaprès40séancesd’irradiationétaitde196cGy (±145cGy),confirmantlerisqued’altérationdéfinitivede laspermatogenèse[5],bienquedesgrossessesaientdéjà été rapportées après radiothérapie externe [6]. De plus, l’irradiationtesticulairepeutaltérerlematérielgénétique

du spermatozoïde, notamment durant la première année quisuitl’irradiation.Aussiest-ilconseilléauxpatientstrai- tésparradiothérapieexternedelaprostatederéaliserune conservationdesperme.Lasituationestpluscomplexeen cas de curiethérapie de la prostate, car l’irradiation est localisée à la prostate (irradiation négligeable des testi- cules)etquelesvoiesgénitalessontpréservées.Lastérilité n’est doncpas obligatoire aprèscuriethérapie delapros- tate.Desinformationsponctuellesontdéjàsoulevéledébat delafertilitéaprèscuriethérapiedelaprostate.Nouspré- sentonsicilecasdequatrepatientschezquiuncancerdela prostatelocaliséaététraitéparcuriethérapieprostatique etchezlesquelslafertilitéaétéexploréeaprèstraitement.

Patients

Surunesériede122hommestraitésdansnotre institution entre2000et2006parcuriethérapie(implantspermanents d’Iode 125) pour un cancer localisé dela prostate, ayant moinsde65ansau momentdudiagnostic(43—65),quatre patients ont manifestéspontanément leurintérêt pour la préservationd’unefertilitéetonteuuneévaluationandro- logique.

Patient 1

Unchefd’entreprisede48ans,sansantécédentparticulier, s’est vu diagnostiquer un adénocarcinome prostatique de

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stadeT1cNXM0,Gleason6(3+3),avecunPSApréimplanta- toireà10,29ng/mL.Ilétaitpèred’unenfantde23ansavec unepremièrefemmeets’étaitremariéavecunefemmede 43ansayantdéjàtroisenfants.Avantimplantation,ilétait sexuellementactifavecunefréquencedesrapportsdansle coupled’unparsemaine.Cepatientavaitpréférélacurie- thérapie au traitement chirurgical enmotivant son choix par des raisons professionnelles. Il avait eu une informa- tionconcernantlespossibilitésdeconservationdesperme, etavaitchoisideréaliseruneautoconservationdusperme avant le traitement. Le spermogramme avant traitement étaitconsidérédansleslimitesdelanormale.Pourundélai d’abstinencedecinqjours,onavaitunvolumed’éjaculat de2,3mL,unenumérationdespermatozoïdesà60×106/mL (soit138millionsdespermatozoïdesparéjaculat).Lamobi- lité progressive (rapide+lente) à une heure était à 55% (normale>40%).Lavitalitéétaità73%(normale>60%).Le spermocytogrammemettaitenévidenceunetératospermie sévère (15% deformes normales dans la classification de David).Cepatientaétérevuenconsultationd’Andrologie deux ans et demi après la curiethérapie pour une fausse couchespontanéeàhuitsemainesd’aménorrhéedesanou- vellepartenaireâgéede37ans.Unspermogrammeaalors étéréalisémettantenévidenceunehypospermiemajeure (volume d’éjaculat: 0,1mL). L’éjaculat était cependant riche avec 54,45millions despermatozoïdes par éjaculat, 35%deformesmobileset61%devitalité.Unerecherchede spermatozoïdesdanslesurinesacomplétél’explorationet amisenévidence24,8millionsdespermatozoïdesautotal avecuneasthénospermietrèssévère.

Patient 2

Unhommede43ansayantunantécédentd’orchidectomie droite dans l’enfance suite à une torsion testiculaire a consultépourunadénocarcinomeprostatique descorede Gleason 4 (2+2) et de stade clinique T1cNXM0, avec un PSApréimplantatoireà7,39ng/mL.Ilavaiteudixansaupa- ravantdes jumeauxparfécondationin vitro(FIV)avecsa femme âgée de 42ans au moment du diagnostic du can- cer de la prostate. L’indication de la FIV était féminine.

Sexuellementactif,ilavaitchoisilacuriethérapie dansle butdepréserversesfonctionssexuelles.Lepatientn’avait passouhaitéréaliserdecongélationdesperme,n’envoyant pas l’intérêt, très stressé par le diagnostic de sa mala- die. Ce patient a été revu en consultation d’Andrologie à deuxans dela curiethérapie pour obtenirune informa- tionsur sonstatutde fertilitéetpour prise encharge de troubles sexuels.Ildécrivait depuisenvironunan environ unedysfonction érectilelégèreà modérée(améliorée par lesIPDE5)etunediminutionduvolumedeséjaculationsavec conservationdel’orgasme.Auspermogrammeréaliséaprès troisjoursd’abstinence,ilexistaitunehypospermie(volume d’éjaculat: 0,7ml avec 23,6×106/mL, soit 16,5millions despermatozoïdesparéjaculat)avecuneasthénospermie modérée(35%despermatozoïdesmobilesprogressifsàune heure),unenécrospermiemodérée(vitalité:56%).Lesper- mocytogramme mettait en évidence un pourcentage de formes normales abaissé (13% de formes normales). Les dosageshormonaux(LH,FSH,testostérone)étaientdansles limitesdelanormale.Uncontrôlesixmoisplustardmet- taitenévidence,pour undélaid’abstinencedesixjours,

unvolumede0,9mL,une numération à58,6×106/mL et unemobilitéàuneheureà25%.Lepourcentagedeformes normalesétaitde19%.

Patient 3

Un homme de 61ans, chef d’entreprise, sans antécédent particulieraétéprisenchargepourunadénocarcinomede laprostatedescoredeGleason6(3+3),destadeT2aNXM0, avec un PSA initial à 4,52ng/mL. La curiethérapie de la prostateaétéchoisieparlepatientpoursoncaractèremini- invasif.L’interventionavaitétédifférée decinqmoisàla demande du patienten raison de l’accouchement de son épouse de38ans.Dix-huit mois aprèsla curiethérapie, il estvenuconsulterpourbaissedelalibidoetdescapacités érectiles,ainsiqu’uneinterrogationsursacapacitéàconce- voir. Un spermogramme a alors été réalisé (abstinence: troisjours).Ilmettaitenévidenceunvolumed’éjaculatde 0,45mL,102×106/mLspermatozoïdes,soit45,9millionsde spermatozoïdespar éjaculatavec 45% despermatozoïdes mobilesàuneheureet40%àquatreheures.

Patient 4

Un homme de 57ans, artisan mac¸on en activité, sans antécédentparticulier, aété pris encharge pour unadé- nocarcinomedelaprostatedestadeT1cNXM0,avecunPSA initialà9,9ng/mL.Unmicro-foyeradénocarcinomateuxde 0,5mmavaitétémisenévidencesurdeuxbiopsies.Lacurie- thérapiedeprostateaétéchoisieparlepatient.Ilétaitpère dedeuxenfantsissusd’unepremièreunionetn’avaitpas d’enfantavecsapartenaireactuelleâgéede47ans.Ilétait sexuellementactifavant le traitement (environtroisrap- portsparsemaine)etaconservéuneactivitésexuelleaprès lacuriethérapie. Destroubles érectilescorrigeablesparla prised’IPDE5, sont apparus à18moisdutraitement, sans troublesdelalibido,nidel’orgasme.Lepatientavaitnoté unediminutionduvolumed’éjaculat.Àunandutraitement, ilasouhaitéobteniruneinformationconcernantsafertilité, même s’il n’avait pas de projet d’enfant avec sa parte- naire,etunspermogrammeadoncétéréalisé.Pourundélai d’abstinencedecinqjours,onavaitunvolumed’éjaculatde 1,1mL,unpHà9,90×106/mL,soit99millionsdesperma- tozoïdesparéjaculat,avec35%despermatozoïdesmobiles progressifsàuneheure(25+10)etunevitalitéà55%.

Discussion

L’information concernant les effets des traitements du cancer de la prostate sur l’incontinence urinaire et la fonctionérectilesont systématiquementdiscutésavecles patients etont fait l’objet d’intenses recherches enuro- logie [7]. Une recherche Pubmed en mars 2011utilisant les mots clés «incontinence», «prostate», «cancer» et

«treatment»identifiait1224référencesenlangueanglaise, et68références enfranc¸ais. Lamême recherche concer- nant la dysfonction érectile identifiait respectivement 1131et58citations. Enfin,la recherche utilisant les mots clés «paternity», «prostate», «cancer» et «treatment» n’identifiaitqu’uneseuleréférence[7].Enfaitlediscours a peu évolué depuis 1986où Schover déclarait dans un

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éditorial: «bien sûr ces traitements (ceux du cancer de laprostate) endommagentlafertilité,maisparchance la grandemajoritédeshommesayantuncancerdelaprostate sontau-delà del’âgeauquelilsdésirent avoirunenfant» [8].

L’informationauxpatientschezlesquelsondiagnostique un cancer de la prostate englobe rarement la question de la fertilité future. Une étude récente réalisée chez 250hommes traités pour un cancer de la prostate un an auparavantrévélaitquesitouslespatientsétaientinformés durisqued’incontinenceetdedysfonctionérectileliéeau traitementducancerdelaprostate,8,7%seulementavaient étéinformésdeseffetsdutraitementducancerdelapros- tatesurleurfertilité[9].Uneétuderéaliséedansuncentre anticancéreuxfranc¸aischez1137hommesatteintsdecancer d’âgeinférieurà70ansmettaitenévidencequ’aprèstrai- tementducancer346(30%)étaientinfertilesetqueparmi ceux-ci, 13% n’avaient rec¸u aucune information concer- nant le risque de stérilité. Les auteurs notaient que les hommesles plus âgésétaient moins bien informés sur le risqued’infertilité[10].

Depuis 20ans, la démographie a évolué et un grand nombredecouplesontmaintenantlesenfantsàunâgeplus avancé.Deplus,lesprogrammesdedépistageetdesensibi- lisationdugrandpublicaucancerdelaprostateontabouti audiagnosticdecancerdelaprostatechezdeshommesde lacinquantaine,voiredanslaquarantaine.Ceshommessont suffisammentjeunespourquelapréservationd’unefertilité puisselesconcerner.

Boyd et al.ont rapporté sur une série de 136patients d’âgemoyen66,2ans(45—72)auxquelsonvenaitdediag- nostiqueruncancer dela prostate que 8(5,9%) faisaient étatqu’ilsespéraientavoirplusd’enfantsdansl’avenir,et quelapartenairedésiraitavoirdesenfantschez15(11%) d’entreeux.Cependant,parmiles52patientsâgésdemoins de55ans,plusd’unhommesurdix(13,5%)souhaitaitavoir un(des) enfant(s)comparéàseulement1(1,2%) chezles 84patients âgésdeplus de55ans.Enfin,demanière sur- prenante,3,7%del’ensembledespatientsdéclaraientque l’infertilité étaitl’effet secondaire quiles préoccupaitle plus etinterviendrait enpremier dans le choix dutraite- ment.L’étudedel’âgedecespatientsetdeleurpartenaire confirmait qu’ils avaient pour la plupart la quarantaine (42,45, 47, 49et54), et que leur compagneavait moins de 42ans (29, 36, 38, 38et 41). Quatre de ces couples n’avaientpas eu d’enfant au momentoù le cancer de la prostateavaitétédiagnostiqué[9].Lesquatrepatientsde notresérieavaientdesprofilsdémographiquescomparables puisquedeuxd’entreeux avaientmoinsde50ans,etque lespartenaires des quatre avaientmoins de 47ans. Nous avons remarqué que deux de ces hommes étaient chefs d’entreprise, que les quatre étaient sexuellement actifs, et pratiquaient une activité sportive régulière. Lespara- mètres sociodémographiques semblent donc de précieux critèresprédictifsdubesoind’informationetdeprévention del’infertilité chez leshommes atteints de cancer de la prostate.

Mydlo et Lebed ont mis en évidence les premiers que le spermogramme des patients ayant eu une curiethéra- piedelaprostatecontenaitdesspermatozoïdesetquedes grossessespouvaientêtreobtenues[11].Plustard,d’autres grossesseschezdeshommesayanteuunecuriethérapiede

prostate ont étérapportées [12,13], aucuned’entre elles n’ayantabouti àunenfant malformé.Ledoyendes pères aprèscuriethérapiea61ans[12],confirmantquelafertilité estunepréoccupation chezuneminoritéd’hommesd’âge supérieur à 55ans [14]. Le fait que la démarche soit ini- tiée par le patient (demande de conservation du sperme pour le patient 1et désir d’informations concernant leur fertilitépourlespatients2,3et4)metenévidencelamoti- vationdespatients.Ladémarched’informationn’étantpas depratiquecourante,onpeutpenserqu’onsous-estimele nombredepatientssouhaitantavoirplusd’informationsur lafertilitéaprèstraitementducancerdelaprostate.Une enquêterécentemenéeàUniversityofTexasMDAnderson CancerCenter,auprèsde500hommes(lamoitiédespatients atteintsdecancerdelaprostateétantchoisisavecunâge inférieurà55ans),révélaitquelaquasi-totalité(92%)des hommesdemoinsde50ansdemeuraientintéressésparles questionsdefertilitéaumomentdudiagnostic,etque7% d’entreeuxavaientétémécontentsdel’informationappor- téeparl’équipedesoins,et15%avaientjugéavoirencore desquestionsrestéessansréponseàlaquestion«Letraite- mentducancerendommagera-t-ilmafertilité?»[15].

Lacuriethérapiedelaprostateapparaîtcommeletrai- tement du cancer localisé de la prostate qui donne les meilleureschancesdepréservationdelafertilité.Danstous lescas,leshommeschezlesquelsonproposeuntraitement du cancer de la prostate devraientavoir une information concernant la morbidité andrologique plus large que la simple fonctionérectile etenglobant lafertilité, particu- lièrement si l’homme est âgé de moins de 55ans, a une partenairejeune,oun’apaseud’enfantaveclapartenaire actuelle.Sicertainsdecescritèressontréunis,uneseconde consultation avecla partenaire peut être proposée.Si un patientatteintdecancerdelaprostateexprimesavolonté de préservation d’une fertilité future, un spermogramme suivid’uneconservationdevraitêtreréalisé.

Un dernier volet participant à la même démarche d’amélioration del’information despatients estla néces- sitédemiseengardedeshommestraitésparcuriethérapie delaprostate(etparradiothérapieexterne)contrelerisque de grossesse, et de conseil d’une contraception dans le couple(silapartenaireestnonménopausée).Eneffet,bien qu’après curiethérapieprostatiqueilexisteunealtération delaqualitéduspermeavecunehypospermieimportante etuneasthénospermie,lasurvenuedegrossessevientnous rappelerquelespermedel’hommeayanteuunecuriethé- rapie de la prostate est compatible avec la fécondation.

En réalité, en cas de curiethérapie, la dose totale diffu- sée auxtesticules est négligeable(évaluée enmoyenne à 20cGy) [11]. Cette valeur est trop faible pour avoir un effet significatif sur la spermatogenèse, et encore moins sur la fonction endocrine du testicule. La diminution de la fertilité s’explique doncessentiellement par les modi- fications du plasma séminal résultant de l’irradiation de la prostate etdesvésicules séminales(responsablesde la sécrétion de 60—70% du volume de plasma séminal). Si unefertilitépeut persisteraprèscuriethérapiedelapros- tate,ilestimpossibledeprévoirquelspatientsdemeureront fertiles. Ce constat appelle à recommander de proposer systématiquementlaconservationdespermeaux patients susceptibles d’être intéressés par le maintien d’une fer- tilité et devant bénéficier du traitement d’un cancer de

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la prostatelocalisé, quelle que soit d’ailleurslamodalité thérapeutiquequiserachoisie(curiethérapie,prostatecto- mie, radiothérapieexterne...)[14]. Eneffet,mêmesi un prélèvementépididymaireoutesticulaireaprèstraitement estenvisageable,réaliser unecryoconservationdusperme en préthérapeutique donnera un matériel plus abondant, permettra le plus souvent de réaliser des inséminations intra-utérines(moinslourdequel’ICSI)etéviterauneanes- thésiegénérale.Lecontre-argumentdelafaibleutilisation descongélationspouvantengendrerdessurcoûtsimportants aétérécemmentinfirméparlesrésultatsd’étudesayantmis enévidencedestauxd’utilisationsupérieursàcequipouvait êtreattendu [16,17].Enfin,si laconservationd’une ferti- litéaprèscuriethérapiedelaprostate estuneinformation quipeut être donnéeaux patients,ilest bonderappeler quelechoixthérapeutiquedoittoujoursêtreprisentenant compte du tableau carcinologique, et d’expliquer que la conservationdu spermesuivie deprostatectomie radicale est une option pour les patients émettant un souhait de conservationdelafertilité.

Conclusion

La préservation d’une fertilité devient unepréoccupation pour une minorité de patients atteints d’un cancer de la prostate. L’information du patient sur les risques des traitements etles possibilités deconservation de sperme devraientêtreabordés.Lacuriethérapiedelaprostatene retentitpassurlaspermatogenèseetn’interromptpasles voiesgénitales.Ellen’estpasincompatibleaveclapréserva- tiond’unefertilité.Cependant,l’irradiationdelaprostate etdesvésiculesséminalesretentitsurlasécrétionduplasma séminaletentraîneunehypospermie.Uneinformationsur les risques de grossesse et l’intérêt d’une contraception devraientégalementêtre délivrés auxhommes ayant une partenairenonménopausée.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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